Darien jour 1: arrivée au village Embera.
Après un réveil très tôt (5h du matin), un bon café au troquet du coin et nous embarquons dans une Lancha (bateau taxi)... en gros une grande pirogue à moteur.
Café et lever de soleil On a quitté la rivière et puis on est rentré dans l’océan Pacifique en suivant les côtes. Il y a des pêcheurs et des frégates qui volent autour. Une belle lumière de lever de soleil nous a accompagné. Après quasi 2h30 de navigation, on est rentré dans la mangrove et remonté une rivière jusqu’au village. Déjà les images et sensations sont magnifiques.
Arrivée au village Quelques Emberas nous ont accueilli. Dépaysement total. Les maisons sont des cabanes en bois sur pilotis. Si les maisons sont assez isolées les unes des autres, elle ne sont pas fermées. On s’y habitue vite. Nous avons logé chez Rutilio, le frère de Solarte, celui qui nous a accompagné depuis Panama City. Jolie famille, accueil jovial. On s'est vite senti à l'aise.
Notre logementLe confort est sommaire mais suffisant. Les sanitaires sont communs mais équipés (toilettes, douche et évier). L’eau vient de la rivière. Propre mais pas d’option « eau chaude ». Vu la chaleur, ce n'est pas un problème. Après s'être installé, Rutilio nous a montré le village. Il y a école, église et même un terrain de basket ! On s’arrête à l’école pour donner les fournitures scolaires que nous avons apportées pour les enfants. Il y a deux classes et une trentaine d’enfants jusque 12 ans.
Ensuite, après le repas, on est parti explorer les alentours avec Rutilio. Ils nous a parlé des arbres, des plantes, des ressources qu’ils ont à disposition pour se nourrir, se soigner. Très intéressant et instructif. Ils utilisent la forêt mais sans excès car ils savent qu’ils en ont besoin à long terme.
Premiers pas dans la jungle environnante Le soir (18h). Douche et repas font du bien. On fait plus ample connaissance avec nos compagnons de voyage. Sandrine, donc, est du réseau ToutPanama et connaît le pays comme sa poche (évidemment!!!). Marie est voyageuse solitaire et parcours le pays en sac à dos. Simon est vidéaste et est au Panama pour un mois et demi afin de faire son reportage. Il ne rate aucune occasion de filmer. C’est assez impressionnant et amusant. C’est dans une bonne humeur que nous avons terminé cette première journée.
Jour 2.
La nuit a été bonne. Il y a les bruits de la jungle mais sans plus. La moustiquaire nous préserve aussi des petits insectes volants. Après un petit déjeuner à base de banane plantain et fruits, Rutilio nous a emmèné dans la forêt pour une grande balade. Explications sur la flore et les oiseaux. On en a vu quelques uns. Il fait chaud! Et moite! Ses chiens nous ont accompagné tout le trajet, apparaissant et disparaissant de ci de là. Amusant mais pas top pour l’observation de la faune. On a terminé par un site où se trouvait l’ancien village. Seul vestige, une pierre évasée où les villageois recueillaient le jus des plantes afin de boire ou se soigner.
Balade avec Rutilio L’après midi on est reparti dans une autre zone pour trouver des paresseux et des crocodiles. Belle balade mais choux blanc pour les bestioles 😦. Pas de quoi ruiner la bonne ambiance du groupe.
La journée s’est achevée dans la bonne humeur malgré une visite: un scorpion sur le mur des toilettes ainsi qu’un petit serpent nous ont rappelé qu’on est en pleine jungle!!! Frayeur et fous rires tout de même.
Les voisins…. Jour 3: trajet vers Sambu par la mangrove.
Journée en pirogue. On a pas mal marché dans la mangrove pour pouvoir embarquer car la marée est basse. Ça permet de voir une autre partie de la forêt, en aval du village. Les racines des arbres qui se tortillent donnent un spectacle étonnant! On est remonté la rivière principale à la recherche du crocodile. Il fait plus agréable le long de l’eau que dans la chaleur moite de la forêt. Beaucoup d’oiseaux, quelques pêcheurs… et deux (petits) crocodiles. Gagné!!!
Trajet vers Sambu via la mangrove Sambu est le plus gros village aux alentours. Ils y a quelques magasins et même une ancienne piste d’atterrissage pour petits avions. Outre faire quelques emplettes, on a acheté un gâteau pour Brenilda, la fille de Rutilio, qui a 17 ans aujourd’hui.
Sambu, pause Cerveza et petit magasin Après ce shopping, une averse tropicale (la seule qu’on aura sur ce séjour dans le Darien) nous a contraint à nous réfugier dans un petit bistro où une bonne bière fraîche était plus que bienvenue. Il se fait tard et on doit rentrer car Simon a demandé aux villageois si c’était possible de faire une danse traditionnelle.
Danses Emberas Nous sommes invités à danser avec les jeunes filles, les hommes faisant la musique. Bon, on fait du mieux qu’on a pu… et on est vraiment pas frais (les pauvres). On termine par une présentation de l’artisanat local: il y a de très belles choses et cela permet de faire vivre la communauté. Petit conseil: achetez!!! les prix ici sont bien moins élevés qu'en ville ou à l'aéroport 😉. Et ça fait vivre la communauté.
Finalement, nous voilà enfin douchés et plus frais. Après le repas, voilà le gâteau pour Brenilda. La famille et quelques amis sont venus. Très chouette et émouvant (c’est notre dernier soir). On a terminé par l’échange des machettes! A Sambu, Simon et moi avons proposé à Rutilio et Solarte de leur acheter une machette neuve et de repartir avec leur authentique vieille machette. Un bon moment et un chouette souvenir.
Gateau et machettes Voilà, c’est la fin de la soirée. On se dit adieu. Il y a de l’émotion. On termine de boucler nos sacs car on part tôt demain.
Jour 4: départ et route vers Panama City.
Réveil tôt pour attraper la Lancha et la marée. À nouveau de jolis paysages de mangrove avant de basculer dans l’océan et remonter le long de la côte.
Vue sur La Palma, à droite: réparation de moteur en cours! Le moteur a des ratés et on finit par s’arrêter en pleine mer. Pas de problème, le type bidouille le moteur et ça repart plus ou moins. Deux arrêts moteur plus tard, un deuxième bateau arrive et on transfère tout ce petit monde dans le second bateau. Personne n’est tombé à la mer! Quelques dauphins nous tournent autour, comme pour dire au revoir. Génial!
Transfert de bateau et ça repart… Courte pause à La Palma pour débarquer deux passagers (bé oui, c’est ça les transports en commun) et faire le plein. Alors pour le coup c’est énorme : comme c’est marée basse, le « pompiste » semble être au premier étage d’un bâtiment. Simplement un tuyau pendouille. Un peu d’essence au dessus et la gravité fait le reste. Il faut payer dans un petit seau au bout d’une corde. Dingue!
Arrêt au stand à La Palma!Après le bateau, taxi vers Meteti où on prend le bus vers la capitale.
Au final, on a vécu une expérience très riche et extrêmement dépaysante au milieu d’une communauté qui tente de survivre dans un monde où le commerce et le profit (du bois, les concernant) sont rois. Des gens comme Sandrine et Simon permettent de diffuser et expliquer cela tout en aidant les communautés indigènes à exister. Personnellement j’étais curieux et je ne m’attendais à rien de spécifique. Et bien pour une aventure, c’était une aventure !!!