En octobre 2019, je m'envole pour la première fois vers l'Asie, au pays du soleil levant, accompagné de mon mari, de sa sœur et de son conjoint.
Du 14 au 26 octobre 2019
13 jours
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J1

Nous devions partir il y a 2 jours, le 12 octobre, mais le passage du typhon Hagibis a chamboulé nos plans. Nous prenons finalement notre vol Québec-Toronto le lundi 14 octobre à 3 heures du matin. À 8h30 nous repartons vers Vancouver. Finalement, nous prenons un troisième vol vers Osaka à 13h00 heure du Pacifique. Après un long vol où je n'ai pas pu fermer l'œil, nous arrivons à l'aéroport du Kansaï mardi à 16h30 heure locale (mardi 3h30 heure du Québec). Cela fait donc 25 heures que je suis éveillé.

Enfin arrivés au Japon 

Après avoir récupéré le pocket Wifi à l'aéroport, nous partons en train vers la gare de Namba. Nous marchons ensuite vers notre hôtel, Nipponbashi Luxe Hotel, dans le quartier de Dotonbori.

 Premières photos du Japon : quartier de Namba et canal de Dotonbori

Nous repartons immédiatement en train vers le Hiaroka Matsuri, dans l'est de la ville. Les matsuris sont des fêtes typiquement japonaises à connotation religieuse. C'est un mélange entre une procession et une fête foraine. Nous débarquons ainsi dans une fête de quartier où nous sommes clairement les seuls caucasiens. Dans une rue en pente qui mène à un temple, plusieurs hommes transportent à bras l'équivalent d'un char allégorique. Ils font plusieurs allers-retours pendant que nous découvrons les nombreux stands de nourriture de rue. Les gens sont très souriants et accueillants. Certains nous demandent d'où on vient et nous parlent un peu. Nous leur expliquons en anglais que nous venons de mettre les pieds au Japon, et une fille nous dit : Ah, mais alors vous devez absolument goûter à ceci (taiyaki), c'est très typique; et cela, c'est très typique aussi! Il y a également des petits kiosques de jeux d'adresse et le tout s'étale dans plusieurs rues. Le ventre plein et la fatigue qui commence à nous rentrer dedans, nous reprenons le train vers Dotonbori en fin de soirée.

 Hiraoka matsuri
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Comme moi et Pierre-Luc se réveillons très (très) tôt, nous partons pour une balade matinale dans Osaka. J'ai seulement dormi 4 heures en deux nuits; la journée risque d'être longue et pénible... Nous passons par le quartier touristique de Shinsekai qui est littéralement mort à cette heure, puis nous nous dirigeons vers le temple de Shi Tenno-ji.

Shinsekai 

Il fait très beau et il n'y a presque personne. Nous avons un premier contact tout en douceur avec la culture japonaise. Après avoir observé un vieux monsieur faire le rituel de purification avant de pénétrer dans le temple, nous l'imitons puis nous entrons par la porte monumentale. Fondé en 593, le Shi Tenno-ji est le plus ancien temple du Japon, même si techniquement les bâtiments de bois des temples japonais sont reconstruits de temps à autre. Nous nous promenons dans l'enceinte du temple où nous croisons quelques moines en train de balayer le sol ou se déplacer d'un bâtiment à l'autre.

Entrée du Shi Tenno-Ji 
Moderne et ancien qui se côtoient : un beau résumé du Japon 

Nous rentrons à l'hôtel rejoindre nos compagnons de voyage, puis nous faisons connaissance avec les 7/11, une chaîne de dépanneurs japonais qu'on retrouve un peu partout et qui nous fournira de nombreux déjeuners et collations durant les deux prochaines semaines. Pour ma part, ça sera presque toujours le trio onigiri (triangle de riz farci au poisson ou autre et enveloppé d'une feuille de nori; l'équivalent pour nous d'un sandwich), melon pan (brioche en forme de melon) et boisson la plus originale possible (ce matin ce sera du jus de sésame). Nous faisons un premier arrêt au Kuromon Ichiba marker, un grand marché couvert où nous goûtons des nigiri de maguro (ventre de thon gras, un mets très recherché au Japon, mais c'est très huileux!) de l'unagi (anguille en sauce), des yakitoris (petites brochettes de poulet) ainsi qu'un trio de pétoncle géant, patte de crabe et tentacule de pieuvre au BBQ. Nous passons notre tour cependant sur les sashimis de fugus... Vu qu'il nous reste un peu de place nous nous séparons un hanami dango (brochette de mochis colorés).

C'est le ventre bien plein que nous prenons le train pour Nara, dans la grande banlieue d'Osaka. Nous arrivons en fin d'avant-midi. Nous visitons le temple de Kofuku-ji, puis nous allons manger un ramen (ça donne faim prendre le train! Et bon c'est juste un soupe 😉.

Nous partons ensuite vers le parc de Nara où nous sommes attendus par de nombreux cerfs, la curiosité de la ville. Ils se promènent un peu partout dans et autour de ce parc central où se trouvent les principaux temples. Il y a même des traverses piétonnières pour eux. En échange d'un bout de biscuit pour cerf, ils nous remercient en inclinant la tête poliment et nous laissent les caresser un peu. Certains sont toutefois plus agressifs et nous mordent, nous poussent ou essaient de nous encorner! Après cet accueil inusité, nous visitons le temple Todai-ji où l'on retrouve une énorme statue de Bouddha, la plus grande statue en bronze du monde. Nous continuons à pied vers le sanctuaire de Kasuga-taisha, plus isolé dans la forêt. Pour information, il y a deux religions principales au Japon : le shintoîsme et le bouddhisme. En général les sanctuaires sont consacrés au shintoîsme et les temples au bouddhisme.

 Les nombreux cerfs de Nara, l'emblème de la ville
Todai-ji 
 Kasuga-taisha

À notre retour à la gare, il fait déjà nuit. Nous prenons le train vers Kyoto. Après notre installation dans notre guesthouse, nous partons manger dans les environs de Nishiki market. Nous optons pour un restaurant de style teppanyaki où je commande un okonomiyaki délicieux. Il s'agit d'une crêpe au chou râpé, bacon, crevettes... sur laquelle on ajoute des floncos de poisson séché, de la mayonnaise, de la sauce sucrée, des algues ou des oignons verts, entre autres. Il y a différentes recettes à travers le Japon.

J3

Départ matinal aujourd'hui pour visiter le nord-ouest de Kyoto. Nous voyagerons en autobus. Nous commençons par le temple de Ryoan-ji (temple du repos du dragon), célèbre pour son jardin de pierres. On y retrouve presque tout ce qui contribue à l'image d'un temple zen : étang couvert de nunéphars ,torii rouges et noirs, forêt moussue, jardin sec avec des roches et des cailloux ratelés représentant la mer, vieux bâtiments de bois mystérieux avec leurs portes de papier... Il y a peu de gens et nous pouvons apprécier la tranquillité des lieux. Au final le Ryoan-ji est probablement mon temple préféré parmi ceux que j'ai visités au Japon, surtout pour son ambiance.

Ryoan-ji 

Nous continuons ensuite avec le temple d'or, Kinkaku-ji. Le bâtiment principal semble flotter dans un étang. Contrairement au Ryon-ji, ici la foule est monstrueuse (plusieurs groupes scolaires entre autres), mais nous réussissons malgré tout à profiter des lieux et prendre de belles photos.

Nous repartons en autobus vers la forêt de bambous d'Arashiyama. Beaucoup de monde ici aussi. Cette forêt urbaine est parcourue par un sentier asphalté et est très populaire pour prendre des photos. On traverse la forêt assez rapidement étant donné que le sentier ne fait qu'environ 600 m. Nous poursuivons dans le parc de Kameyama, puis nous descendons par des escaliers abrupts vers la rivière Katsura. Nous avions repéré un restaurant de style Teishoku (assortiment de plusieurs petits plats sur un plateau) sur le bord de la rivière et nous tentons notre chance au cas où il y aurait de la place. La vue sur la rivière est magnifique, avec les falaises des collines en arrière-plan et les petits bateaux qui se succèdent sur l'eau. Après quelques minutes d'attente, on nous amène au second étage du restaurant, où l'on doit enlever nos chaussures. Le décor intérieur est très joli, avec les tatamis et les tables où on s'assoit par terre sur de petits coussins. C'est toutefois la vue sur la rivière qui nous éblouit. Je commande l'oden teishoku, qui inclut 7 plats différents. Pour environ 15$, c'était un excellent rapport qualité-prix et nous avons aussi pris du saké.

 Vue du restaurant Kameyama (teishoku)

Après ce dîner extrêmement copieux, nous roulons vers notre prochaine destination, qu'il fallait malheureusement grimper : Iwatayama, la colline aux singes. Au bout d'une montée abrupte assez abrupte, nous sommes arrivés dans la demeure de sympathiques macaques japonais. Nous ne pouvions pas les toucher cette fois-ci, mais ils se promenaient librement et nous pouvions aller dans une cage pour les nourrir à partir de l'intérieur. Nous retournons ensuite en autobus vers notre hôtel après une journée assez chargée. Pour le souper, nous partons sur notre rue, Sanjo-dori, en direction du restaurant de sushis Musashi. Puisqu'il y avait beaucoup d'attente nous avons plutôt opté pour Coco curry où j'ai mangé un tonkatsu curry un peu trop épicé!

J4

Nous commençons aujourd'hui avec la visite du célèbre sanctuaire Fushimi Inari-taisha, avec son sentier aux mille torii rouges escaladant la colline. Comme je m'en doutais, il y a beaucoup de visiteurs, mais une fois dans le sentier la foule se réduit rapidement.

Après environ une heure de marche, nous redescendons par un autre sentier bordé de plusieurs autels et statues. Au final, même s'il y a beaucoup de visiteurs autour des premiers bâtiments, on délaisse vite la foule dès que l'on se met à grimper et que la végétation se fait plus présente.

Nous revenons au centre-ville vers midi et nous réussissons finalement à avoir de la place au restaurant de sushis d'hier. Lors de ce repas j'ai pu goûter à l'uni (oursin), dont la texture ne m'a pas vraiment enchanté. Après ce dîner, nous sommes partis à la découverte de quartiers traditionnels, à commencer par l'allée Pontocho, une rue étroite et très touristique. Malgré la pluie qui s'est invitée, nous avons continué avec une petite promenade dans le quartier de Gion, célèbre pour ses geishas.

Gion 

Nous prenons ensuite un train pour Osaka car nous voulons tous retourner dans cette ville pour profiter de ses restaurants et de sa vie nocturne. Arrivés à la gare d'Umeda, nous voulons admirer la vue du haut des airs, ce que nous avons fait à bord de la grande roue située sur le toit du centre commercial Hep Five.

Après un petit moment dans les magasins, nous nous sommes dirigés vers le quartier coréen de Tsuruhashi pour le souper. Malgré que la plupart des commerces de la rue couverte étaient déjà fermés, nous avons trouvé un tout petit restaurant opéré par une gentille dame qui a préparé nos plats coréens favoris devant nous. Après ce bon repas, nous poursuivons avec le très populaire Dotonbori, malheureusement sous la pluie. Malgré tout, le lieu est vraiment magique avec les bateaux et toutes les enseignes lumineuses. Après un peu de magasinage au Don Qijote, nous terminons la soirée dans un bar karaoké de quartier Shinbashi, à chanter des classiques tels Bohemian Rhapsody en compagnie d'habitués de l'endroit. Nous retournons un peu fatigués en train à Kyoto en cette dernière soirée dans le Kansai.

Dotonbori 
J5

Nous partons vers 10h30 en shinkansen vers Tokyo. C'est ma première fois dans un train rapide et, même si on roule à 300 km/h, ça ne paraît pas tellement de l'intérieur! Nous arrivons vers 13h à la gare de Tokyo. Après avoir récupéré nos bagages, nous partons vers notre hôtel dans Asakusabashi. Nous allons ensuite dîner dans un restaurant thaïlandais très bon à quelques minutes de là. Après s'être installés dans nos chambres, moi et Pierre-Luc retournons à la gare de Tokyo, cette fois-ci pour explorer le quartier de Marunouchi. C'est le quartier autour du palais impérial, là où la ville a été fondée autour d'un ancien château. De nos jours, c'est un quartier où une forêt de gratte-ciel côtoie un palais secret caché par des douves et un grand parc. Nous voulions visiter le jardin Est (Higashi garden), mais il est déjà fermé à l'heure où nous arrivons.

Nous reprenons le train vers Akihabara, le quartier électronique geek. Nous découvrons des arcades remplies de jeux vidéo sur plusieurs étages. Nous nous essayons à quelques jeux de rythme, mais nous faisons évidemment piètres figures aux côtés des jeunes japonais pour qui le mode ''extrême'' semble relaxant... Nous retrouvons Marie-Claire et Mathieu, puis nous allons manger dans un restaurant de yakitoris (brochettes). Avant le retour à l'hôtel, nous nous baladons dans Akihabara pour découvrir sa foule éclectique et sa vie nocturne : nous sommes ici au royaume du cosplay et des maid cafés!

J6

Aujourd'hui, c'est avant-midi magasinage à Akihabara! Les couples partent encore chacun de leur côté. Moi et Pierre-Luc visitons la boutique Square Enix (beaucoup trop cher pour notre budget...), puis plusieurs boutiques de jeux vidéo et de mangas. Nous terminons par le Yodobashi Camera, un énorme magasin d'électronique sur plusieurs étages où on joue de la musique de Noël en plein mois d'octobre! Il y a entre autre un étage complet de jouets et figurines (Star Wars, Mario, Zelda, etc.). Je repars avec mes deux personnages préférés de la franchise Mario qui m'accompagneront pour le reste de la journée!

Pour le dîner, nous allons au célèbre Kawaii Monster Cafe. Il y a beaucoup de cafés thématiques au Japon et celui-ci est sur le thème du ''mignon'' ou Kawaii. À l'intérieur, on a l'impression d'être dans une émission pour enfants avec des mascottes et des personnages multicolores. Même la nourriture respecte la thématique kawaii. Je commande un burger avec un milkshake. Mon plat est beau, mais franchement pas très bon. Disons que des pâtes crues et des bonbons, ça ne fait pas les meilleures garnitures à burger... Au moins nous avons du plaisir et à intervalles réguliers, il y a un spectacle au centre du restaurant qui réunit les mascottes et les serveuses sur une genre de scène beaucoup trop colorée.

Kawaii Monster Cafe, malheureusement fermé depuis la COVID. 

Nous sommes désormais sur la rue Omotesando-dori, le quartier de la haute couture de Tokyo. Après quelques minutes de marche, nous arrivons sur Takeshita-dori, la rue la plus à la mode auprès des adolescent(e)s. J'ai rarement vu un endroit aussi bondé. On peine à se frayer un chemin. On ne peut toutefois pas résister à l'une de ces barbes à papa géantes aux couleurs de l'arc-en-ciel (oui, ça fait beaucoup de sucre, mais on l'a mangé à trois donc c'est correct 😉).

Takeshita-dori 

Comme le soleil se couche, prenons le métro vers Shibuya, LE carrefour que l'on voit à la télé où des centaines de personnes traversent à chaque feu piéton. Nous jouons le jeu et nous nous joignons à cette marée humaine pour atteindre notre restaurant pour le souper. Ce soir, nous mangeons un shabu-shabu, une fondue japonaise très réputée. A posteriori, c'était notre meilleur repas du voyage. Nous avons la chance d'être assis dans un petit salon privé. Pour deux heures, nous mangeons et buvons à volonté. Tout est délicieux et j'essaie des choses que je ne mangerais pas au Canada comme le cartilage de poulet (ça fait penser à des cretons!?). Avec le shabu-shabu, nous avons le choix entre deux bouillons. On y plonge de la viande, des légumes, des ramens, des oeufs de caille... puis on les pêche une fois cuits et on se fait un bon bol garni de toutes ces choses délicieuses!

Pour finir la journée, nous optons pour une activité typiquement japonaise : le karaoke! Ici par contre, on chante dans de petites salles privées, parfait pour les personnes timides!

J7

Après un déjeuner au buffet de l'hôtel (des hot-dogs et des frites pour déjeuner? Je vais prendre le riz et la soupe finalement...), nous partons vers le centre-ville. Nous montons à bord du monorail sans chauffeur vers Odaiba, une île artificielle dans la baie de Tokyo. Premier arrêt : la ''plage'' d'Odaiba où je me dois quand même de me tremper un orteil pour pouvoir cocher sur ma liste que je me suis baigné dans le Pacifique 😀. Il y a plusieurs bâtiments à l'architecture avant-gardiste sur l'île comme les studios de Fuji Television dont on peut visiter le hall et monter sur un toit-terrasse. On y retrouve aussi une réplique de la Statue de la Liberté ainsi que la statue géante de Gundam.

Après une soupe ramen mangée dans la foire alimentaire du centre commercial DiverCity, nous visitons le musée des technologies Miraikan. On peut y voir plusieurs robots dont un qui nous démontre ses prouesses au soccer (ça fait quand même peur de voir comment il bouge comme un humain :S).

Nous partons moi et Pierre-Luc vers notre prochaine activité, le Oedo Onsen monogatari. Les onsen sont un élément très important de la culture japonaise. Il y en a pratiquement partout! Comme le Japon est situé sur la jonction entre deux plaques tectoniques, il y a beaucoup de tremblements de terre, de volcans, mais aussi de sources chaudes! Les japonais adorent se baigner dans ces sources thermales et ils ont bâti de nombreux établissements pour en profiter. Il y a aussi tout un code à respecter (comme pour beaucoup de choses au Japon). Pour les québécois, les onsen ressemblent beaucoup à un établissement de spa, sauf que les hommes et les femmes sont séparés et on ne porte pas de maillot. Les personnes qui ont des tatouages ne sont généralement pas acceptés car les japonais les associent aux yakuzas, les mafieux locaux. À la différence des autres spas, il n'y a pas de chlore ou autre produit chimique dans l'eau des onsen. Elle doit rester propre en tout temps, c'est pourquoi on doit se laver SCRUPULEUSEMENT avant d'y entrer et ne pas s'y plonger la tête.

Bref, Oedo onsen monogatari (malheureusement lui aussi depuis la COVID) est un genre de parc sur le thème du onsen. Une fois à l'intérieur, on choisit notre yukata (kimono léger que les japonais portent lorsqu'ils vont au onsen), puis on va au vestiaire pour se changer. On ressort dans un décor intérieur de rue dans laquelle se déroule un matsuri. Il y a plusieurs restaurants, des chambres d'hôtel, des salles remplies de fauteuils confortables où l'on peut relaxer ou écouter la télé... bref on pourrait facilement y vivre. L'attraction principale est bien sûr le onsen. Il y a une partie mixte extérieure constituée d'une rivière dont le fond est couvert de différentes roches. Certaines sont rondes, d'autres très pointues... Parcourir la rivière fait l'effet d'un massage de pieds, mais franchement par moment la douleur est vraiment intolérable donc nous abdiquons avant la fin. Nous enchaînons avec la partie réservée aux hommes. Il y a beaucoup de monde, autant des groupes de jeunes que des monsieurs. Disons que pour nous québécois, ça ne nous viendrait jamais à l'esprit d'aller passer l'après-midi nus avec sa gang de chums... Premièrement, on se douche assis sur un tabouret, puis on passe à la salle principale où il y a différents bassins d'eau chaude. Certains ont des minéraux comme du sodium ou du souffre. Il y a aussi un spa ainsi qu'une terrasse extérieure où l'on peut se détendre et se plonger à nouveau dans un décor plus naturel. Nous faisons une pause pour déguster un plateau de fruits de mer dans un des restaurants du complexe, puis quand nous en avons assez de nous faire tremper nous retournons en ville par le monorail. Le soir, le Rainbow Bridge, qui relie Odaiba à la terre ferme, est éclairé des couleurs de l'arc-en-ciel.

Oedo onsen monogatari
J8

Ce matin, nous sortons de la ville pour nous diriger au nord. Nous avons réservé une nuit dans un ryokan onsen. Les ryokan sont des auberges typiques du Japon et plusieurs d'entre elles possèdent un onsen. Nous devions prendre un train jusqu'à Nikko, puis un autre jusqu'à notre destination finale, Kinugawaonsen. Maheureusement, avec l'ouragan qui a frappé il y a quelques jours, la ligne de train que nous devions emprunter est endommagée. Nous avons toutes les misères du monde à comprendre le trajet de rechange qu'il faut prendre. Nous décidons de demander à une dame dans la rue. Celle-ci nous conduit jusqu'à la gare d'Ueno où nous devrons prendre un premier train pour Utsunomiya. Nous avons dû insister pour lui assurer que nous étions corrects, car la dame était tellement serviable qu'elle nous aurait accompagné jusque là-bas sinon. Nous prenons finalement un premier train, puis un deuxième jusqu'à Nikko et finalement un troisième jusqu'à la gare rurale de Shin-Takatoku. On se retrouve un peu comme dans un dessin animé du studio Ghibli : une petite gare perdue dans la verdure, le sympathique propriétaire de notre ryokan qui nous attend et nous conduit en voiture à travers la campagne... À notre arrivée, un panneau de bois avec mon nom inscrit à la main est suspendu devant l'hôtel (la réservation est à mon nom), quel accueil!.

On nous offre un thé matcha et un petit dessert de même qu'un cadeau de bienvenue fait à la main. Notre chambre comporte une pièce recouverte de tatamis meublée d'une table basse, bref une authentique chambre de ryokan . Nous avons également un balcon avec vue sur la rivière.

Après s'être installés, nous partons marcher au bord de la rivière Kinugawa, mais nous devons vite rebrousser chemin car le niveau de l'eau est vraiment très haut! Nous décidons d'essayer le onsen avant souper. C'est pas mal plus rustique et vieillot que le Oedo onsen monogatari, mais pour le prix de la nuit on va quand même en profiter! L'endroit accepte les tatouages donc tout le groupe peut en profiter. Nous sommes bientôt rejoint par deux tatoués locaux qui viennent probablement de finir de travailler. Plusieurs personnes vont au onsen après la journée de travail pour décompresser avant le souper. Disons que c'est quand même mieux que de regarder la télé 😀. Malgré que les deux gars ne parlent pas un mot d'anglais, ne Je finis par comprendre que la rivière est sortie de son lit à la suite du passage de l'ouragan et qu'elle a causé des dégâts dans la région. Le niveau de l'eau a baissé, mais reste anormalement haut.

Nous sortons de l'eau avant de devenir des homards, puis nous passons au restaurant toujours vêtus de nos yukatas. Nous sommes pratiquement les seuls clients. Nous avons droit à un festin de shogun avec une multitude de mets servis individuellement (je plains la personne qui fait la vaisselle). C'est très différent de ce qu'on connaît de la cuisine japonaise, mais tout est très bon!

De retour à notre chambre, la pièce a été réaménagée et la table fait maintenant place à deux futons déposés au sol. Nous retournons profiter du onsen au clair de lune, puis c'est l'heure d'aller dormir!

J9

Nous avons droit ce matin à un déjeuner presqu'ausi copieux que notre souper de la veille. Dans les circonstances, une toast aurait fait l'affaire étant donné la quantité de nourriture ingérée hier!

Nous quittons le Kagoiwaonsen ryokan en début d'avant-midi. Le plan de la journée est d'aller au lac de Chuzenji, puis de visiter les temples de la ville de Nikko. Une fois arrivés à la gare, nous prenons un bus qui serpente dans la montagne. Nous faisons un arrêt au téléphérique d'Akechidara, qui nous permettra de s'élever et d'avoir une vue imprenable sur le lac Chuzenji, les chutes Kegon et le volcan Nantai qui nous entourent. L'attente pour le téléphérique est (vraiment) plus longue que prévue, même si la vue est spectaculaire.

Nous reprenons le bus vers le lac. Nous sommes un peu pressés par le temps alors nous faisons quelques photos des chutes, puis nous retournons à Nikko. Malheureusement, nous descendons quelques arrêts trop tôt, ce qui nous met assez loin des temples et de la gare. Nous devons prendre le dernier train de la journée vers Tokyo. Nous devons passer droit les temples à contrecœur. Après un repas rapide dans un petit restaurant près de la gare, nous revoilà dans le train.

Nous arrivons à Tokyo vers 17h et il fait déjà noir. Nous nous installons cette fois dans un airbnb près de la gare de Shibuya.

J10

Ce matin, nous partons moi et PIerre-Luc en direction du quartier Sumida-ku, dans l'est de la ville. Notre première activité est la visite du musée Edo-Tokyo, que je recommande vraiment. Il présente l'histoire de la ville depuis sa fondation. On y voit de nombreuses maquettes, reconstitutions de maisons anciennes et mises en scènes avec des mannequins.

 En route vers Sumida-ku
 Musée Edo Tokyo

Nous repartons à pied vers l'ouest. En chemin, nous nous arrêtons déguster une soupe au tonkatsu (porc pané et frit). Nous retraversons le fleuve Sumida vers le quartier d'Asakusa où nous logions pendant nos premiers jours à Tokyo. Au loin, on aperçoit la Skytree Tower, plus haute tour de Tokyo. Nous nous rendons au temple de Senso-ji, qui est un des plus importants de la ville. On est toutefois loin de la zénitude des temple d'Osaka, Nara ou Kyoto. Senso-ji est précédé d'une allée de boutiques de souvenirs gorgée de touristes. Une fois dans l'enceinte, on fait la file pour pénétrer dans le temple et peu de gens se purifient avant d'y entrer comme le veut la règle. Selon moi, le Senso-ji ne représente pas très bien l'image d'un temple japonais, même si ce sera probablement le seul que plusieurs touristes visiteront au Japon malheureusement.

Après une pause crème glacée (en général les choix de saveurs typiques sont thé vert, sésame ou haricot et aucune n'est sucrée...), on continue vers l'ouest jusqu'au parc d'Ueno. Il s'agit de l'un des plus grands espaces verts de la capitale. On y trouve entre autre un zoo, un sanctuaire et un étang recouvert de végétation.

Pour le souper, nous prenons le train vers le quartier de Shinjuku, qui constitue avec Shibuya le nouveau centre-ville de Tokyo. Nous optons pour un restaurant indonésien puisque nous n'avons jamais goûté cette cuisine. Mon riz est d'une drôle de couleur bleue, mais les satays (brochettes) sont bonnes. Nous partons ensuite à pied à travers les gratte-ciel de Shinjuku et nous finissons la soirée dans un petit bar du quartier gay de Shinjuku.

Shinjuku de nuit 
J11

Ce matin, malgré le mini-typhon qui s'abat sur Tokyo aujourd'hui, nous partons dans la banlieue proche visiter un endroit que tous sont impatients de découvrir : le musée Ghibli. Nous avons dû réserver plusieurs mois d'avance car l'endroit est très populaire auprès des touristes. On peut y voir des reconstitutions de scènes de films, une riche exposition sur la création des dessins animés, de même qu'un film exclusif. Malheuresement, les photos ne sont pas permises à l'intérieur.

Nous avions ensuite prévu de visiter le musée samouraï dans Shinjuku, mais c'est plein et on doit patienter dehors. Le déluge nous force à revoir nos plans et on prend plutôt un bus vers le centre commercial Sunshine city dans le quartier Ikebukuro. Nous commençons par la visite de l'aquarium, qui comporte une portion intérieure ainsi qu'une portion extérieure sur le toit du bâtiment, puis nous faisons un arrêt obligatoire à l'immense Pokemon Center Mega Tokyo.

Pour le souper, nous retournons dans Shinjuku où nous trouvons un restaurant de BBQ japonais. Nous voulions absolument essayer cette spécialité avant notre départ. Nous avons au centre de notre table un gril. Le menu est uniquement en japonais alors on risque d'avoir des surprises lors de la commande! En effet, on commande du poulet, mais on nous sert des morceaux assez intrigants comme la peau et le cartilage. Définitivement, nous ne sommes pas dans un restaurant pour touristes, et ça à l'air d'agacer la famille attablée à côté de nous, au point où le papa se mettra à nous dévisager constamment les bras croisés!

Dernier arrêt dans le Golden Gai, un vestige du vieux Tokyo encerclé par les gratte-ciel. Cet agglutinement de vieilles maisons de bois est très touristique. On y retrouve de nombreux bars microscopiques dont certains n'acceptent pas les étrangers. On finit la soirée avec une bière, attablés entre un mur et un congélateur. Au moins nous avons eu des places!

J12

Déjà la fin du voyage! Nous partons en fin de journée vers le Québec, mais nous pouvons tout de même profiter de notre avant-midi. Le temps et radieux et nous en profitons pour aller à l'observatoire de l'hôtel de ville de Tokyo, dans le quartier Shinjuku. Nous arrivons tôt, ce qui nous épargne la longue file d'attente pour les ascenseurs. Une fois en haut, nous avons une vue à 360 degrés sur la mégapole japonaise. C'est difficile à imaginer combien la ville est gigantesque et étendue. La forêt de gratte-ciel et de bâtiments s'étend à perte de vue. Au loin, l'un des plus célèbres japonais se dévoile à nous, habituellement caché par les nuages : le mont Fuji!

Mont Fuji 

Un dernier petit passage par Shibuya Crossing pour aller récupérer nos bagages au airbnb, puis c'est l'heure du départ. Notre vol est à l'aéroport de Haneda, le plus vieux des deux aéroports internationaux de Tokyo. Il est décoré avec soin et on a l'impression de déambuler dans un village japonais authentique.

Shibuya Crossing 

Après un vol de 12h durant lequel je dors pratiquement sans arrêt, nous faisons escale à Toronto avant de rentrer à Québec.


CONCLUSION

Quel voyage! Moi qui, au départ, n'était pas particulièrement intéressé à visiter le Japon car je ne connaissais que ses clichés (mangas, technologie, villes démesurées), j'ai découvert un pays qui a su conserver ses traditions tout en étant à l'avant-garde de la modernité. Tokyo est très différent des autres endroits que nous avons visité et c'est probablement l'endroit qui m'a donné le plus de choc culturel, même si le Japon est un pays développé.

Organiser soi-même le voyage a été somme toute facile, mis à part les petite confusion pour notre train vers Nikko, mais bon on ne contrôle pas la nature. En raison des Jeux Olympiques de 2020, l'affichage en anglais a été mis en place dans plusieurs endroits, ce qui fut très pratique pour nous. La plupart du temps, nous avons pu être servis en anglais.


MES COUPS DE COEUR

  • la nourriture! des plats variés, des découvertes culinaires, des aliments frais et des prix honnêtes. Quoi demander de mieux? Nous avons toujours choisi nos restaurants à la dernière minute et avons toujours très bien mangé. La palme revient au souper de Shabu-shabu dans Shibuya, suivi par le repas gargantuesque du Kagoiwaonsen ryokan.
  • L'organisation des japonais : bien que certains pourraient trouver toutes les ''règles'' de vie au Japon lourdes, pour ma part j'ai apprécié que tout soit bien ordonné et propre. Les japonais sont très respectueux et je suis convaincu qu'on gagnerait beaucoup à s'inspirer d'eux.
  • Les temples zen, en particulier le Ryoan-ji de Kyoto et le Shi Tenno-ji d'Osaka


CE QUE J'AI MOINS AIMÉ

  • Pas grand-chose en fait. Je dirais qu'il y a une chose qui m'a choquée à Tokyo, c'est peut-être un certaine une certaine Tokyo ne passerait tout simplement pas chez nous. Tout le côté ''tordu'' du Japon qui s'offre en vitrine. Le fait que des choses pour adultes soient accessibles aux gens de tous âges. Par exemple : dans un magasin de grande surface, la section ''jouets'' propose des jouets pour enfants et des jouets pour adultes (disons-le franchement, des jouets sexuels), dans les mêmes étalages...

Sur ce, je vous dis Sayonara et à un prochain voyage!