Carnet de voyage

La cuillère n'existe pas

B
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Par Belga
Reboot
Du 8 mai 2017 au 30 avril 2018
358 jours
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Publié le 14 mai 2017

Tenir un carnet de voyage, j’y pensais depuis un moment. Partager des photos, des rencontres, des anecdotes avec ma famille, mes amis doit faire partie intégrante de cette aventure!

Ça fait donc une semaine, de ci de là, que je fouille au travers des occurrences google en matière de "carnet de voyage"; "carnet de voyage en ligne"... j'ai arpenté des dizaines de blogs de voyage (très instructifs au passage) et j'ai fini par comprendre que ni dans le fond ni dans la forme je ne m’apprêtais à partager un "carnet de voyage". En effet, ce récit ne cadre pas avec la description de "tour du monde"... non pas en matière de géographie à proprement parler mais simplement parce-que si le départ de Montréal est une sorte de reboot, ce n'est pas le voyage qui doit me mener jusqu'à mes potes du sud-est asiatique que je vais retranscrire dans ce carnet mais le regard en direct sur cette expérience.

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Montréal

Nouveau regard

Publié le 29 mai 2017

Parti dans la soirée du 7 mai et bien arrivé au petit matin du 8 à Heathrow, j'ai tout prévu pour arriver à bon port en dépensant un minimum de fric. L'aller simple pour Londres qui devait être opéré de façon spartiate par WestJet s'est finalement fait chez British Airways ... contre 265$ bien investi!

Ce voyage commence bien!

Pour beaucoup, faire la connexion Heathrow - Victoria coach - Lille Europe - Maubeuge avec 3 bagages volumineux en 21 heures peut paraître désagréable (honnêtement sans les 2 valises et le sac ça l'aurait pas du tout été...) mais sans rentrer dans une longue réflexion philosophique sur l'usage que nous faisons du peu de temps que la vie de "jeune professionnel urbain célibataire" veut bien nous donner... il s'avère que moi en sortant de ce "modèle", du temps, j'en ai en masse! Et en matière de transport c'est un atout non négligeable.

C'est donc pour la modique somme de 58$ que je quitte Londres en bus jusque Lille et que je rallie Maubeuge en train.

Londres, 8 mai 2017, 16h29...

Au delà de me faire faire des économies sur mes trajets, il s'avère que mon rapport au temps a quelque-chose d'assez particulier!

Dans mon mode de vie habituel, c'est une contrainte, il a un caractère omniprésent qui, mal géré, m'oblige à adopter un rythme qui n'est pas forcément le mien... Ceux qui me connaissent savent bien que pour moi être matinal ou faire systématiquement un horaire de 9 am à 5 pm, a autant d’intérêt que d'attendre le feu vert quand on est piéton et qu'on voit bien qu'il n'y a pas de voiture à l'horizon...

C'est donc face à de bonnes heures d'attente avant d'embarquer dans ce bus pour Lille que, affranchi de la contrainte, tout sourire, je me régale à observer tout ce qui m'entoure comme motivé de comprendre tout ce qui se passe!

J'ai conscience des allées et venues autour de moi, des sons, des traits de personnalité qui s'expriment et même de ceux qui ne s'expriment pas, je vois les interactions entre les gens... Bref je me sens prêt à vivre ce voyage.

9 mai, j'arrive à 6h30 dans ma ville natale, et je crois que je n'avais jamais réalisé qu'elle pouvait être belle!

Les fortifications de Vauban 

Je continue mon observation et cette fois c'est ma mère que je regarde, que j'écoute et qui me fait sourire tellement je la trouve incroyable!

Elle ne m'a pas vraiment posé de question sur ce qui m'amène comme ça chez elle. Bien-sûr, elle sait pour le voyage, elle comprend bien que j'ai quitté mon boulot et elle m'a bien entendu mis en garde contre les dangers qui m'attendent, mais il y a une sorte de confiance, de légèreté, de pudeur qui font que je n'ai pas eu à justifier que j'ai aussi besoin de passer du temps avec cette dame de 75 ans qui n'a jamais cesser de m'impressionner par son indépendance!

Bonne fête!! 

Avec ce nouveau regard, je constate que finalement pas mal de choses ici m'avaient manqué.

Ces sorties en famille...

Ma mère, mes nièces, mon neveu... et mon petit neveu 

Ma grande pote...

Les Flandres...

Mons - Valenciennes

Et ce petit je ne sais quoi bien français...

Estaminet du Vieux-Lille 

Ah... et il était temps que je rentre parce-qu’à Lille, visiblement, il y a des petits cafés qui portent mon nom... Belga Queen!? Are you kidding?

Belga Queen!? 
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Publié le 25 juin 2017

Les grandes manœuvres commencent...

Tranquillement...

Bon, je m'étais quand même donné jusqu'au 1er août pour débuter la phase 3, ce qui devrait largement me donner le temps nécessaire aux préparatifs en tout genre.

Petit retour en arrière. On est fin janvier, jeudi 26, je suis dans mon lit, je n'arrive pas à dormir... il est 1h et j'aperçois un alignement de planètes qui m'amène le lendemain, vendredi 27 janvier, midi moins dix, à me présenter au bureau de ma boss pour lui annoncer que je les quitte le... 30 avril.

Phase 1: perspective 30 avril.

Cette fameuse nuit à tendance ésotérique, je comprends ce qu'il me faut, à savoir, du dépaysement, du changement mais avant toute chose du temps pour les trouver. Je pars donc à la pêche aux infos pratiquo-pratiques à base de recherches "tourdumondistes"... et les réponses que j'obtiens m'amène à la suite que vous connaissez.

J'avais donc, 3 mois pour vendre mes biens, boucler mon budget et quitter Montréal comme il se doit....

Avant, après... 

Je dois quand même préciser qu'entre le 26 janvier et le 1er mai, je ne sais pas du tout où je me prépare à partir. J'ai des envies d'Afrique globalement, d'Algérie en particulier, d'Iran pour changer et d'Asie du sud-est pour la fin. Tout reste à définir...

Ça tombe bien, je me donne jusqu'au 1er août pour concrétiser l'essentiel. Surtout, je m'offre 90 jours pour profiter un max des miens, après 10 ans à ne passer qu'en coup de vent.

Elle est belle la France!

Phase 2: perspective 1er août.

On est le 25 juin, soit 19 jours après avoir reçu les conseils médicaux d'usage en zone à risque de paludisme. Ordonnance du fameux Malarone qui déglingue le foie en poche, épaule gauche vaccinée contre la fièvre jaune et la droite contre l'Hépatite A, le tout pour 160$ toutes taxes comprises au CMETE, soit un peu moins cher qu'auprès des centres de vaccinations d'Air France ou de l'Institut Pasteur.

Florent, tu m'as convaincu, j'ajouterai le petit vaccin contre la rage en repassant à Paris en juillet, sait-on jamais!

10 jours à Paris en juin, c'était trop court... oui... Paris est magique!

Ici c'est? 

Prochaine étape ? ISSA NISSA le 4 juillet!!!

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Enfin, je peux aussi d'ores-et-déjà dire que la phase 3 africaine débutera le 3 août à Agadir (Ryanair au départ de Bruxelles: 169$) et se terminera le 8 novembre à Johannesburg (Air Seychelles avec escale à Mahé pour Paris: 421$).

Force est de constater que (et je croise les doigts) jusqu'ici tout va bien!

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Publié le 3 août 2017

Cette fois ça y est, c'est le départ, le vrai!

Et, aujourd'hui, la veille du décollage, je suis retourné pour la 4e fois au Consulat algérien de Lille dans l'espoir de récupérer mon passeport accompagné du fameux sésame: le visa qui agrémentera mon mois de septembre et un peu d'octobre pour y passer mon anniversaire.

Donc, oui... ça m'a pris 3 tentatives pour obtenir ce visa! Comme quoi, il ne faut effectivement pas brûler la peau de l'ours avant de l'avoir...vendu! Ceci dit, cette petite histoire avec le Consulat algérien fut pleine d'enseignement!

Pour faire court, lors de cette dernière tentative, je me suis rendu candidement au consulat en tant que français désirant obtenir un visa pour visiter la patrie de mes ancêtres et j'en suis ressorti 3 heures plus tard officiellement immatriculé au consulat en tant... qu'algérien 😀.

Bon, en toute franchise, non seulement ça m'a permis de raccourcir les délais d'obtention du visa (pour la veille du départ tout-de-même!) mais surtout ça me procure un réel sentiment de fierté et d'appartenance... Du coup, ça me permettra aussi de répondre un truc valable lorsqu'un officiel algérien (et ce fut 10 fois le cas au consulat) me demandera "pourquoi t'as pas LE passeport algérien? (regard inquisiteur)" .

Bref, là je suis dans cette dimension que ceux qui révisent la veille de chaque exam connaissent bien. Ce moment qui t'amène à rédiger des todolists à éxécuter dans l'urgence et à devenir ultra-persuasif quand il s'agit de contourner la bureaucratie qui aime à te regarder mettre des ressources et du temps dans le néant.

Ce petit stress positif qui, lundi m'a fait hésiter entre A: passer 2-3 jours tranquille à Agadir, prendre l'avion direct pour Dakar ou B: passer 4 jours (sauf rebondissements) sur la route entre Agadir-Dakhla-Nouakchott et Dakar avec forcément des galères attendues en Mauritanie en essayant, au passage de ne pas (trop) me faire arnaquer.


J'ai bien entendu choisi la B! Elle sent bon l'option des histoires à raconter la B...

C'est donc hier que j'ai réservé le petit airbnb où je passerai la nuit du 3 au 4 chez un couple franco-marocain qui m'a l'air bien sympathique et que j'ai booké le trajet en car jusque Dakhla. Départ d'Agadir le 4 à 21h... arrivée à Dakhla le 5 à 16h. Le reste du trajet sera, lui, plus hypothétique et dépendra beaucoup de la façon dont la traversée du Sahara occidental et de la frontière mauritanienne se dérouleront.

D'ailleurs, la veille du départ c'est le moment idoine pour faire le point sur la question de l'organisation.

En réponses à celles et ceux qui me l'ont demandé, je tiendrai un point budget/démarches au fur et à mesure de mes publications.

À ce jour, mes dépenses qui ne tiennent pas compte du séjour en France, se chiffrent à 2320$.

Ce chiffre comprend:

  • 1 assurance "tour du monde" avec Chapka pour 6 mois (que je prolongerai au besoin);
  • les vaccins contre la fièvre jaune et l’hépatite A + traitement anti-palu + répulsifs;
  • 1 Visa pour l'Algérie;
  • les billets d'avion Montréal-Londres + Bruxelles-Agadir + Johannesburg-Paris;
  • l'achat de matériels (sac à dos, chaussures, moustiquaires, etc...);
  • 1 nuit à Agadir en airbnb;
  • 1 trajet Agadir - Dakhla avec la CTM.

On découvrira donc ensemble, ce que ça coûte de faire un trip pareil.

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Alors que je m’apprête à décoller, laissez-moi vous partager quand-même ce qui fut un gros mois de Juillet. J'en profite d'ailleurs pour remercier infiniment les membres de ma famille pour leur hospitalité, ma mère, mes sœurs Fatiha et Nahima, mon frère Ali et sa femme Valérie, mes nièces Mounia, Sarah, Lina, Kelly (Claudia et Chris on se verra à mon retour!) et mon gros neveu Mehdi ! Sans oublier les ami(e)s qui m'ont fait un bien fou durant ces 3 mois qui se terminent avec des souvenirs énormes!

Énorme comme ce mois de juillet qui débutait sur la Côte-d'Azur.

Cagnes-sur-mer, Nice et Cannes 

se poursuivait le week-end du 14... en Belgique.

Dinant 

Et se terminait à Paris.

J'aime bien prendre des photos de gens qui se prennent en photo... ne me jugez pas! 😉

Il est maintenant 2h50, le temps pour moi de dormir un peu après une journée de rush durant laquelle j'ai dit à nouveau au-revoir et de débuter un nouveau chapitre.

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Ah au fait... n'hésitez pas à suivre la suite aussi ici!

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Publié le 17 août 2017

Moins de 48 heures avant de partir, le plan s'orientait vers un atterrissage à 17h et un bus à 21h pour un départ sans tarder vers le sud, le but étant de rejoindre Dakar en 3, maximum 4 jours.

Finalement, manque de bol, le site de la CTM ne me permettant d'acheter en ligne mon billet qu'avec un délai minimum de... 48h. Je dois passer une nuit à Agadir.

Les bonnes surprises peuvent commencer à s’enchaîner!

L'avion atterri comme prévu à 16h50, tout le monde descend sur le tarmac pour se rendre au terminal. Je vois quelques personnes prendre un papier... c'est une fiche de débarquement, je fais pareil... je me retourne pour demander un stylo au type derrière moi, il me répond en arabe, je lui parle en français, j'arrive à obtenir son stylo. Devant moi une très belle franco-marocaine me demande si j'ai entendu l'annonce concernant le retard à prévoir pour récupérer les bagages en soute... "désolé j'avais mon sac-à-dos en cabine".

Tout va bien jusqu'à ce que le type au stylo s'énerve contre un officiel qui fait passer 7 ou 8 personnes devant nous au passage douanier. Ils s'expliquent bruyamment, mon arabe rudimentaire me permet de comprendre que ces gens auraient payé pour bénéficier d'un fast-track... qui, ici, consiste simplement à les faire passer devant la 1ère file venue... celles d'à côté ne se font pas avoir. On attend donc, c'est long!

Je finis par passer, le douanier me demande ma destination, ce à quoi je réponds "Dakar" et mon adresse au Maroc, celle du airbnb booké la veille.

Je sors de l'aéroport, par mesure de sécurité, une zone tampon maintient à une vingtaine de mètre du terminal, les gens venus récupérer leurs proches ainsi que de nombreux chauffeurs de taxi. Je m'avance en essayant de repérer un bus qui va vers un hôtel pas trop loin de mon airbnb, les taxis réclamant au minimum 200 dirhams (30$) et là, je tombe sur Abdel, Rabera et Smaïn.

Loin de moi l'idée d'enjoliver la situation mais ça s'est VRAIMENT passé comme ça!

Je leur demande si ils peuvent m'indiquer le meilleur moyen d'aller au centre et en guise de réponse ils me proposent tout bonnement de m'emmener gracieusement!

S'excusant presque de me faire patienter, ils sont quand même là pour accueillir la sœur de Rabera venant de France, ils m'invitent à prendre un café avec une dégustation de pâtisseries... je crois rêver tellement ils sont aux petits oignons avec moi.

La sœur arrive et nous prenons la route, le courant passe bien, je leur explique mon trajet vers Dakar, ils m'offrent une carte SIM (les opérateurs en distribuent gratuitement à l'aéroport avec un peu de crédit + 1Go de donnée). C'est parfait, et j'hallucine encore un peu plus quand Abdel me demande où je loge ce soir. Oui, ils sont en train de m'offrir de dormir à la maison!!

Gêné par tant de gentillesse, je refuse mais j'accepte avec plaisir la visite du souk prévue pour demain. Je passe les détails, Abdel m'invite à boire un dernier café avec son cousin et me dépose au pied de l'immeuble du airbnb.

Je crois que je peux dire que je suis bien arrivé à Agadir.

On s'est pris un petit jus de canne à sucre et gingembre avec Abdel, le lendemain au souk.

J'arrive avec un peu de retard chez Saida et Charles. Adorables! On discute autour d'un bon thé à la menthe, les yeux de Charles s'illuminent quand il apprend que je vais traverser le Sahara par la route. Un projet qu'il souhaite réaliser depuis un moment. Chez eux, en plus du confort, on est traité comme à la maison et je commence à regretter de ne passer qu'une seule nuit ici.

Confort, localisation, accueil : 5 étoiles sur Airbnb 

Le bus est à 21h, ce qui me laisse le temps de visiter un peu plus la plage que j'avais arpenté les pieds dans l'eau la veille au soir. Les locaux, les expats de retour au pays et les touristes sont tous de sortie sur la promenade essentiellement la nuit quand la chaleur retombe.

Je n'ai pris que ces quelques photos pour ne pas trop faire le touriste. 
Bon comme je suis quand même un touriste, j'ai une photo de mon dernier thé à la menthe avant d'embarquer pour Dakhla.

il est 21h, j'embarque dans un bus moderne, propre et climatisé... La compagnie de transport CTM est un peu plus cher que les autres mais les conditions pour un trajet de 20h dans le Sahara sont réunies.

On prend la route. Je découvre que rouler la nuit incognito au Maroc c'est impossible... On passe par pas moins d'une dizaine de check-point policier. Le plus souvent un simple signe au chauffeur suffit pour passer, les autres fois, un policier monte dans le bus. Il me repère direct, mon style ne doit pas passer inaperçu... "passeport s'il vous plaît". Mis à part l'attente infligée à tout le bus, ça se termine toujours avec les 2 mêmes questions "destination?" et "vous occupez quel emploi?".

On continue la route, souvent endormi, quand ce n'est pas le cas, je n'oublie pas de contempler le Sahara. J'en ai pris plein les yeux! Le hic quand tu fais ce trajet en bus, c'est que tu voudrais t’arrêter pour toucher, prendre des photos mais tu ne peux pas alors tu as les yeux grands ouverts face à des décors incroyables.

le Sahara est magique.

Samedi 5, 16h, on est à Dakhla. L'entrée de cette presqu'île est magnifique. Des spots de kite-surf et des camps grand luxe. Je m'attends à du très lourd dans la ville... et je suis déçu.

La recherche d'un hôtel pour passer la nuit est compliquée et mes demandes d'infos sont moins simples qu'à Agadir... Bien que les locaux ne parlent pas souvent français ou anglais ... on arrive à communiquer suffisamment pour que je comprenne que l'homme de Dakhla préfère m'envoyer à droite ou à gauche pourvu qu'il me donne une réponse plutôt que d'assumer ne pas savoir m'indiquer la rue de l’hôtel que j'avais préalablement identifié.

Une contribution pour @portesmtl pdt ma recherche d'hôtel. 

Je trouve finalement une chambre à 8€ la nuit, sans intérêt, pour me reposer un peu. Une fois douché, je prends un café et discute avec un prof de français qui a toujours vécu là. Il m'explique qu'il existe un trajet en bus jusque Nouakchott avec la compagnie Supratours, il m'indique l'agence où je me rends sans tarder. Le prix, 410 dirhams, c'est raisonnable. départ demain matin 8h.

en attendant le bus... 

Les bus de supratours sont moins récents que ceux de la CTM, la clim, elle, est toujours là pour rendre la traversée du désert irréelle.

Direction le poste douanier de Guerguerat. 

Dans le bus entre 2 contrôles policiers je rencontre Oumar, un jeune malien en thèse de droit des affaires à l'université francophone de Marrakech... et fan du PSG. Il va aussi à Nouakchott pour aider aux préparatifs du mariage d'un pote. Même dans le désert on parle du transfert de Neymar à 222 M€!

Ici c'est? 

Après 6h de trajet on est donc venu à bout du Sahara...pour la partie marocaine.

Avec Oumar on fait équipe pour faire la traversée du poste de sortie de Guerguerat à pied. Un minibus 7 places est censé nous attendre après la frontière, au niveau du no man's land qui sépare le Maroc de la Mauritanie. Le départ est prévu pour 15h.

Le problème c'est qu'il est presque 15h et les douaniers sont en pause... on attend donc en disposant nos passeports en file pour ne pas perdre notre place sous un soleil de plomb.

les véhicules ne bougent pas depuis de nombreuses minutes... nous non plus. 

Un peu moins d'1h d'attente et les douaniers se remettent au boulot pour commencer à servir ceux qui ont lâché leur petit billet...

Il est presque 16h quand on finit par récupérer nos passeports tamponnés. Le minibus nous a attendu... ouf de soulagement!

Le no man's land entre le Maroc et la Mauritanie est une petite bande démilitarisée de 1 ou 2 km où traditionnellement des véhicules militaires se font face avec des véhicules des nations unies au milieu. Je n'ai vu que les véhicules des UN.

Le no man's land. 

On arrive à la frontière d'entrée en Mauritanie. Depuis le début de mes préparatifs, c'est ce passage qui m'inquiète le plus. Entre les infos contradictoires obtenues sur le net, le consulat de Mauritanie à Paris qui ne semblait pas vouloir me confirmer quoique ce soit et les modalités de demande de visa qui pourraient m'envoyer à Rabat... j'ai tout misé sur la véracité de cet article pour venir jusqu'ici.

On arrive donc au poste frontalier. Des types viennent vers nous pour échanger des ouguiyas contre dirhams ou euros. 1 euro vaut 12 dirhams et près de 450 ouguiyas sur ce marché parallèle. Finalement hormis la lenteur propre aux douanes du continent, quelques regards sur le seul passeport non africain qui se présente et des négociations sur la valeur en euros des dirhams que j'avais en poche, le passage se fait sans trop d'encombre.

Un des "bureaux de change" à la frontière. 

L'étape que j'anticipais comme la plus galère étant passée, je commence à sourire tout seul dans le minibus en mode "comment je gère trop bien, tout se passe à merveille"... Jusqu'à la 1ère halte-prière.

les photos de trop. 

On s’arrête au milieu de nulle part, près d'une petite cabane juste à peine aménagée pour permettre aux croyants de faire leurs ablutions pour la prière. Oumar, fatigué par ce long trajet, pionce tranquille au fond du minibus et moi je sors me dégourdir les jambes histoire de prendre quelques photos.

La prière effectuée par tout ce petit monde, on reprend notre place quand un mauritanien me dévisage avec un regard plein de défiance. Je le salue pensant qu'il cherche à me parler. "Salam alikoum" et je n'obtiens qu'un geste de la tête pas très bienveillant. Voyant que le mec reste silencieux mais continue ses mouvements de tête en ma direction, je lève les mains, l'air de dire "tout va bien" même si dans ma tête ça sonnait plus comme un "wesh keskya!?".

Au final le type, dans la cinquantaine, nous interroge Oumar et moi, "muslim?" Ce à quoi on peine à répondre vu qu'on est les 2 seuls de la bande à pas avoir prié. Là s'en suit un petit questionnaire sur notre nationalité. En répondant "canadien" pour l'un et "ivoirien" pour l'autre, on s'achète un peu la paix et on acquiesce sans polémiquer pendant le discours sur les liens supposés entre Shakespeare, Napoléon et l'Islam. Bref un mauritanien bien informé... 😀

Je zappe la partie où pendant que j'essayais de dormir le type se foutait de mon crane rasé en arabe pensant que je ne captais rien de ce qu'il racontait à son acolyte dont la ressemblance avec l'apprenti du film l'inspecteur Tahar me faisait bien marrer intérieurement.

On passe encore par quelques check-point avant d'arriver tardivement à Nouakchott. Je ne vais pas mentir, de la Mauritanie je n'ai retenu que le Sahara, toujours aussi majestueux, pour le reste, entre le duo de rigolo du minibus, la pollution et l'état de délabrement de la capitale... j'ai pas vraiment kiffé.

Mes seules photos depuis le taxi qui m'emmène vers le minibus... pour fuir vers le Sénégal 😉

Nuit passée à l'auberge Sahara, petit déjeuner à base de nescafé, tartines et confiture expédié, j'embarque vite dans un taxi pour choper le minibus dont le départ serait à 11h pour Rosso poste frontière qui jouit d'une réputation à faire pâlir la pire des institutions...

Le minibus de 11h est sur le départ et déjà plein, le chauffeur de taxi m’emmène en râlant vers un autre spot. Il estime que c'est une course supplémentaire. On marchande constamment et à la différence du Maroc, ici c'est fait dans la mauvaise humeur. Maroc 1 - Mauritanie 0.

Je finis par attraper un autre minibus qui part à 12h, pour 2500 ouguiyas. C'est l'équivalent d'un Lille-Paris pour 5,95 euros. Par contre la route c'est l'équivalent de l'avenue papineau à Montréal... y'a des cratères partout et les véhicules zigzaguent à vive allure. Ça secoue et y'a pas la clim... le trajet le plus difficile jusqu'ici.

15h environ, on arrive au poste de Rosso. Tout ce que j'ai lu à son propos s'avère exact. C'est un bordel sans nom, où des transitaires se bousculent pour "t'aider" à faire les démarches. En vrai ils cherchent juste à te prendre du pognon d'une manière ou d'une autre. Attention je ne dis pas que c'est malhonnête! Pour ceux qui cherchent à passer des véhicules ça a sûrement du bon vu les mains à graisser de ci de là... mais pour moi et mon sac à dos, j'ai juste eu à prendre à la rigolade les tentatives d'extorsion du douanier qui voulait que je déclare des sommes fictives du fait que j'avais une carte de crédit et l'équivalent de 100 euros en Franc CFA en poche.

Un gendarme mauritanien en pause.

Après environ 2 heures d'attente à faire la conversation avec les jeunes transitaires qui m'expliquent leur réalité. Ils hallucinent de voir des Occidentaux voyager en sac à dos et pouvoir passer d'un pays à l'autre sans trop de problèmes là où eux ne connaissent que des refus de sortie du territoire... Certains pensent qu'on serait payé par l'état pour pouvoir voyager comme ça, plusieurs mois sans travailler.

Je traverse enfin le fleuve Sénégal sur un traversier de ce genre. 

On traverse le fleuve Sénégal qui fait office de frontière naturelle entre le Sénégal et la Mauritanie, qui ne m'aura pas agréablement surpris.

Le poste frontière d'entrée sur le territoire sénégalais est tout aussi bordélique. Mais un bordel où chacun tient bien son rôle. Encore une fois, en sac à dos, sans véhicule, j'en serai sorti assez vite si je n'avais pas rencontré Bibi. Un Franco-sénégalais parti de Nantes pour vendre sa Peugeot 307 au Sénégal. Il m'a raconté toutes les difficultés qu'il a rencontré pour se rendre jusqu'ici. Il était au départ avec un groupe de personnes qui a fini le trajet seul quand Bibi est resté bloqué plus de 24 heures à Rosso côté mauritanien... Bref il me propose de m’emmener gratuitement à St-Louis où je prendrais un bus pour arriver à Dakar en soirée.

En soirée, c'était le plan idéal et ça m'aurait permis d'arriver en respectant le délai de 4 jours que je m'étais fixé initialement. Sauf que les douanes ici, c'est elles qui ont le dernier mot et comme bibi "passe" une voiture, ça ne peut pas se faire facilement alors on attend... j'appelle Miguel à Dakar pour le prévenir de mon arrivée tardive sans pouvoir garantir une heure précise.

C'est bon, on peut passer, il est 21h quand on sort de là. J'informe mon ami que je vais passer la nuit à St-Louis et que j'arriverai mardi 8.

Avec l'euphorie et surtout la fatigue, on se rend compte après une heure de route qu'on ne va pas dans la bonne direction...

Minuit, on arrive enfin à St-Louis! Bibi connait bien la ville, il y a étudié. Il me dépose chez Marie-josée où je n'attends qu'une chose... prendre une bonne douche! La chambre est à 12000 Fcfa la nuit et le lieu est plutôt propre et beau.

Chez Marie-Jo 

Avant de me coucher et vers les minuit et demi, je rencontre Cheick, ancien rastaman et propriétaire d'un petit resto. Je suis son dernier client et comme on sympathise bien, il m'offre de l'accompagner dans le petit bar d'un pote d'enfance, Jeannot.

Je viens d'arriver et le Sénégal est à des années lumière de ce que j'ai ressenti en Mauritanie. On boit des bonnes Flag bien fraîches jusqu'à 3h du matin. Cette bande de vieux potes habitués des lieux est vraiment cool... on reprend un taxi, s'échange nos coordonnées, Cheick m'a indiqué où prendre le bus direction Dakar dont le départ est à midi.

Je suis bon pour une bonne nuit de sommeil!

Lendemain, réveil difficile et tardif, je prends le taxi... il me reste 20 minutes avant le départ du bus. On arrive à temps, je monte les escaliers qui font office de bureau de vente... Pas de bol, le bus est plein, le suivant aussi, je dois revenir le lendemain matin à 8h. Je m'apprête à partir à la recherche d'un minibus quand le vendeur me rappelle... le client juste après moi était là pour échanger son billet. Il était censé partir à 15h, je continue sincèrement de me dire que j'ai une sacrée bonne étoile depuis que j'ai posé les pieds au Maroc.

Le bus de la compagnie Dem Dikk

En attendant le départ de 15h, je patiente en déambulant dans la ville de Saint-Louis, connue pour être la 1ère capitale coloniale du pays. Bon j'ai pas eu le temps de la visiter mais il parait qu'elle est bien sympa.

On en voit même à Dakar . 

Il est 15h moins le quart, j'embarque dans le bus, il est climatisé!! Sans regarder je m'assois sur un siège inoccupé... les gens montent, le bus se remplit, un type vient vers moi et me montre son ticket, "28... c'est ma place je crois" je m'excuse et m’apprête à bouger quand je sors le ticket de ma poche... ah bah j'ai le 27 😀, le mec, sympa, me dit "bon tu peux rester contre la fenêtre si tu veux". Je suis totalement halluciné par ces concours de circonstances...

20h, mardi 8 août. ça m'a pris 5 jours au lieu de 4 pour arriver. J'ai l'impression que ça a duré plus longtemps. Je suis à la fois clairement dans un autre monde, avec un autre rythme mais en même temps je ne me sens pas étranger...

Arrivé à Dakar, Miguel et son adorable épouse Fatou m'ont accueilli comme si je faisais parti de la famille. Un immense merci d'ailleurs à vous 2 et à ta famille Fatou! (N'oublie pas de m'envoyer les photos prises avec ton cell 😉)

Mister Miguel. 

J'ai commencé le séjour à Dakar par prendre photo sur photo et je me suis considérablement calmé. J'essaie maintenant de vivre à la Sénégalaise, peinard! Je vais quand même vous partager comment Dakar ça envoie du très lourd!

Ici, l'Ile de Gorée, à couper le souffle... n'est-ce pas?

Magnifique cette architecte coloniale... 

L’île de Gorée, sa belle architecture coloniale, en fait... c'est l'héritage de son rôle de plateforme dans le commerce triangulaire de la traite négrière.

... 

Grâce à Fatou, on a rendu visite à sa famille aux quatre coins de la ville. Et progressivement j'ai posé mon appareil photo. Malheureusement je ne peux pas vous montrer les Thiéboudiène et autres Yassa au poisson braisé ou au poulet mais je peux vous montrer ceci en guise de conclusion.

Depuis le départ de Fatou et Miguel, dimanche dernier, je suis dans un airbnb bien sympa chez Maïrama et son fils Mathieu jusqu'au 10 septembre. Date de mon vol pour Oran.

Bilan des dépenses:

- Équipement, assurance, vaccins, visa algérien: 1148,77 CAN$

- Trajet Agadir / Dakar (transports + visa mauritanien): 214,95 CAN$

- Hébergement du 3 août au 10 sept: 401,12 CAN$

- Billets d'avion (Mtl - Londres + Bruxelles- Agadir + Dakar-Oran + Johannesburg - Paris): 1689,06 CAN$


Total: 3534,90 CAN$

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Publié le 4 octobre 2017

Se connecter en Afrique c'est difficile!

Non pas qu'il soit compliqué de trouver une connexion, même s'il est vrai qu'elles sont souvent faiblardes, mais déjà il faut comprendre que toutes les facilités que nous connaissons grâce au net en Europe, Asie ou Amérique du Nord, sont soit bloquées ou ultra-sécurisées ici.

Exemple, j'ai voulu transférer du fric via une app que j'utilise pour des transferts de devises à l'international et alors qu'en France ou au Canada ça marche en 2-2, là je me suis vu refusé la transaction parce-que le site a estimé que "je n'étais pas localisé dans un endroit habituel", j'ai réessayé via Paypal et j'ai du reconfirmer mon identité par un processus de vérification et changer mon mot de passe... idem avec Linkedin quand j'ai simplement voulu accepter une invitation... Bref utiliser nos outils de communication occidentaux quand on est en Afrique c'est pas simple et pas pour les raisons que vous imaginiez.

Ceci étant dit, la plus grosse difficulté à continuer la rédaction de ce carnet, et elle surprenante, c'est que pour se connecter il faut du temps seul et un peu d'intimité... et honnêtement je n'en ai presque jamais eu!

Pourquoi? Simplement parce-que les gens qui m'ont accueilli m'ont, non seulement, reçu comme un membre de la famille et m'ont pris sous leur aile... mais aussi et sans faire dans le cliché, la notion d'intimité ici est très différente. Rares sont les personnes qui sont ou qui vivent seules...

Alors pour un mec qui voulait passer ni vu ni connu en observateur, c'est loupé !

Avant le départ, on m'a mis en garde contre bien des choses.

Les maladies d'abord, les dangers de la route, les conflits armés, les pickpockets, les arnaques, la solitude aussi... ce sont de forts judicieux conseils! Cela dit, la mise en garde que je me suis faite et qui m'a le plus guidé consistait à ne pas trop ressembler à cette caricature de backpacker.

C'est dans cette logique que j'ai posé mes guêtres pendant une trentaine de jours à Dakar après le départ de mon ami Miguel et de sa ravissante épouse Fatou le 13 août dernier.

Je me suis posé, comme à la maison, dans un quotidien "tout ce qu'il y a de plus relax" chez Maïrama, Mathieu...

...et leur chat un peu taré.

Avoir sa chambre et un quotidien presque familial, où l'on partage les mêmes repas tous ensemble, parfois même des sorties où le gamin m'appelle "tonton"! Ça n'aide pas à se sentir dépayser à l'autre bout du monde... mais ça fait du bien!

Heureusement, pour ne pas trop me sentir chez moi, il y avait, en plus de Maïrama, sa "maid", son fils et son chat, une autre voyageuse, ici pour 3 semaines... une jeune française, "anthropologue" de 22 ans... chiaaaaaante à souhait! Le genre d'anthropologue qui, s'enthousiasmait 2 jours avant sur le tajine que je proposais de préparer pour tout le monde et qui, pendant la préparation du dit tajine poulet/olives, me demande "c'est à quel moment que tu ajoutes de la semoule?" et qui me termine une fois servie d'un fabuleux "j'aime pas les olives...".😀

Malgré tout, J'étais tellement comme à la maison que j'ai reçu de la visite durant une semaine pleine de rebondissements.

Une semaine durant laquelle on a failli mourir emporté par le courant au large de Gorée mais aussi une semaine où on est descendu sur la petite côte près de Somone... chez Roger.

Vivre le Sénégal dans ces conditions, c'était vraiment top... Ceci dit, un point a retenu mon attention que je ne peux passer sous silence.

Ce point c'est la relation malsaine entre locaux et "toubabs" qui visite l'Afrique.

Force est de constater que même si je voulais me soustraire de cette identité, je ne suis pas sénégalais, je suis "blanc", je suis ici en vacances, je suis donc du pognon sur pattes...

Plusieurs articles récents parlent de cette nécessaire prise de conscience du touriste occidental, même ce backpacker en pleine expérience transcendantale, qui, en visite dans un pays "pauvre", doit comprendre que négocier à la baisse le prix de la course de taxi à 0,75€ au lieu de 1€ (parceque les locaux payent 0,75€) est indécent.

D'un autre côté... le problème quand existent pour toute transaction un tarif pour les locaux en parallèle d'un tarif pour les "toubabs", c'est qu'il contribue à t'emprisonner dans ton rôle d'étranger. Ce rôle durant lequel on s'attend à ce que tu lâches du fric, quand on te demande si tu veux un bracelet, du parfum... puis on te dit clairement que tu dois contribuer, c'est rien 5€ pour toi et enfin, on finit par un "je te jure j'ai rien vendu de la journée... " tout ça alors que toi tu voulais juste acheter du pain pour ton petit déj... Cet état de faits que j'arrive à comprendre, m'a honnêtement gonflé au bout de 4 semaines à me faire gratter tous les jours. Et je ne parlerai pas de ces "couples" mixtes à 40 ans de moyenne d'âge composés d'une jeune sénégalaise de 20 piges...

Ceci dit, l'expérience du Sénégal, en pleine Tabaski, reste, malgré une chaleur indescriptible, exceptionnelle!

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29 ans après y être allé en famille, en Renault 9. Elle était rouge, on était 5 dedans et on avait traversé toute la France du nord au sud, l'Espagne, le Maroc et une partie de l'Algérie pour rejoindre la ville natale de mon père, celle où ma mère a vécu sa jeunesse, je reviens donc en Algérie.

Sans trop savoir à quoi va ressembler mon séjour, je suis surtout ici pour un impératif personnel en plus de vouloir revivre des souvenirs vieux de presque 30 ans.

J'ai donc choisi de débuter par Oran tellement cette ville jouit d'une réputation positive ou négative selon la place que vous donnez à la notion d'ouverture.

Moi Oran, j'ai kiffé!

Ce que j'ai surtout apprécié c'est, encore une fois de découvrir un endroit où je me suis senti comme chez moi... avec une famille en prime. Merci Fatiha, Belkacem, Mohamed, Sarah, Youssra et Khadija d'avoir été aussi accueillants!!

La belle famille de ma nièce. 

Pendant le séjour, avoir un bon guide c'est bien... avoir un bon chauffeur de taxi super gentil c'est encore mieux. Lui c'est Rachid et il était tellement sympa qu'il proposait des lieux à visiter qui nécessitaient de rouler 1h30 sans demander à être payé... bon je l'ai malgré tout payé avec plaisir pour sa grande gentillesse et ça valait largement le coup pour avoir découvert la route vers Kristel.

Kristel 

Le hasard pendant mon trajet ayant toujours bien fait les choses... 2 jours après mon arrivée, un ami de Mohamed m'invite à son mariage le vendredi qui suit... Je n'ai pas tout filmé mais un mariage au bled, c'est Star Wars!


Souvent recommandé pour ses sites historiques et religieux, Tlemcen, à 2h30 en train d'Oran est une destination sympa.

Départ pour Tlemcen depuis la superbe gare d'Oran

La visite de Tlemcen se fait bien à pied et si, là encore, vous êtes muni d'un bon guide (merci Moh!) vous ferez tous les bons spots en 2 jours maximum.

Mechouar 

Après une brève visite du Mechouar, on s'est dirigé vers les hauteurs de la ville, sur le plateau Lalla Setti. Bon là c'était un peu vide par contre.

Plateau Lalla Setti 

On est redescendu en taco, le funiculaire n'étant pas (plus?) en service vers les vestiges de la Mansourah. Le lieu date du XIVe siècle... pour le reste je vous renvoi vers notre ami à tous, Wikipédia.

Les vestiges de la Mansourah de Tlemcen 

Le lendemain, on a terminé par le chateau Mashwar...

et les grottes d'Ain-Fezza.

Les grottes d'Ain-Fezza 

Le 21 septembre vient le moment de quitter ma famille oranaise avec qui j'ai passé 11 jours au lieu de 7 tellement je n'avais plus très envie de partir. J'ai 3 jours devant moi avant de décoller pour Biskra. 3 jours pour visiter Alger la blanche, la bluffante aussi!

Jour 1: je sors de l'appart situé plein centre sur le boulevard Didouche Mourad, juste en face de la station de métro Khelifa Boukhalfa. J'ai toujours kiffé prendre le métro et je me dis que j'ai hâte de voir la gueule qu'il a le métro d'Alger... mais la vue du centre est bien belle alors je me mets à marcher, je suis à peine à 10 min de la grande poste alors go!

J'arrive devant la fameuse grande poste et déception, elle est en travaux, la façade est recouverte, pas de photo intéressantes à me mettre sous la dent, je vois sur maps que Bab Azzoun et le square Port Said sont dans la continuité de la rue... Go! Là encore le square est en réfection... crap, toujours pas de photo. Mais je trouve malgré tout que la ville est belle et ce centre aux allures coloniales est sympa à traverser alors je continue.

Je longe le Djemaa El Djedid, pour arriver aux pieds de la mosquée Ketchaoua.

Djemaa El Djedid (à gauche), Mosquée Ketchaoua (à droite). 

Avant de monter la casbah, je passe le long du Bastion 23...

Palais des Rais - Bastion 23 

J'entame ensuite cette longue montée assez chaude dans les étroites ruelles de la Casbah et j'arrive un peu par hasard au cimetière el Kettar d'où j'aperçois la basilique Notre-Dame d'Afrique au loin.

La Casbah 

Je suis déjà un peu fatigué par cette longue marche mais je n'ai pas envie de m'arrêter en si bon chemin alors j'y vais. En descendant le long du cimetière, j'arrive à Bab El Oued où je n'ai pas pris de photo, ça faisait un peu trop cliché dans ce quartier populaire, très animé... et pour une fois que je passe un peu pour un mec du cru... je continue donc mon chemin vers la basilique.

J'y arrive, la montée est épuisante, je suis trop fier de moi et je me dis (encore une fois) que je suis trop fort 😀!

Notre-Dame d'Afrique et sa vue sur la ville.

Après une bonne pause, je redescends et rentre à pied, j'ai dû marcher 15 kilomètres! Je me renseigne pour m'organiser la matinée de demain aux ruines romaines de Tipaza, on m'en a tellement parlé que je me dis que ce serait parfait avant de finir la journée par le sud de la ville qu'il me reste à visiter. Et là je dois dire un grand merci à Sabrina H. qui depuis Montréal m'a pluggué sur un taxi, ami de la famille, qui m'a tout simplement offert le trajet... Sabrina... un grand MERCI!

Vendredi matin donc, direction Tipaza aux petites heures du matin... enfin, il était 10h mais je suis en Algérie, c'est normal d'exagérer un peu... Bref, Tipaza, ses ruines romaines du 2e siècle, sa citation d'Albert Camus, son keuf ... c'est beau!

Ruines romaines de Tipaza

Retour à Alger en après-midi, je décolle demain matin pour Biskra, il me reste le Mémorial du martyr (construit par SNC-Lavalin dans les années 80, le Québec n'est décidément jamais loin...), le jardin d'essai et quelques lieux à arpenter.

Le jardin d'essai, un des plus bel endroit de la ville! 

Je m'apprête à quitter Alger, avec quelques kilomètres dans les jambes et le sentiment que cette ville vaut vraiment le détour même si je n'en ai vu qu'une infime partie.

Samedi 23, je décolle à 8h20... je donne rdv à mon chauffeur de taxi à 6h30 devant l'appart. Il est 6h45, mon téléphone sonne, FUCK!!! JE NE ME SUIS PAS RÉVEILLÉ... je me dépêche de ranger mon sac, par chance j'avais fait mon booking online la veille. Sur la route de l'aéroport j'envoie un message au type du Airbnb en négociant 5 étoiles sur le site et un bon commentaire garanti en guise d'excuse pour le bordel laissé derrière moi. Je chope mon vol de justesse alors qu'on m'appelle au micro... Biskra, me voilà 30 ans après!

Cette partie riche en émotions et en retrouvailles familiales sera la conclusion en images de 3 semaines en Algérie qui ont dépassé mes attentes!

Sidi-khaled 
Le sahara sans filtre ...

Ah et... j'ai arrêté de compter mes dépenses... on s'en fout après tout 😉

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Publié le 28 novembre 2017

5 octobre, je reçois un colis FedEx. À l’intérieur un bouquin...

Après une courte nuit à Abou Dabi et avant d'embarquer pour Johannesburg, on est le 16 octobre et je me fais la réflexion qu'il est grand temps d'entamer la lecture de l'alchimiste.

Il ne faut que quelques pages pour m'amener à la réflexion qu'à de rares occasions dans la vie, on à la chance de croiser des personnes qui savent exactement de quoi elles parlent. C'est le cas de l'auteure de ce cadeau.

Ourim et Toumim au Moyen-Orient.

Avant de continuer mon chemin vers l'hémisphère sud, j'ai donc l'occasion de passer une nuit au milieu de l'une de ces villes tout droit sorties du désert.

En toute franchise, je ne connaissais pas grand chose des Dubaï, Abou Dabi ou Doha surtout parce-que ce moyen-orient là, son faste, sa caricature, sa géopolitique... ne m'a jamais vraiment attiré.

C'est sur les coups de 22h que j'arrive en bus depuis l'aéroport dans ce petit hôtel de backpacker pas franchement mémorable mais avec suffisamment de bonnes reviews pour que j'y dépose mon sac. Je prends possession de mon (petit) espace, j'occuperai la couchette haute d'un des 5 lits superposés de la chambre où dorment déjà ce que j'identifie être des travailleurs asiatiques et africains prêts à s'accommoder de cette grande promiscuité depuis déjà quelques jours vu les dispositifs en place pour s'offrir un peu d'intimité.

Je me dépêche donc de poser mes affaires, sans oublier de prendre avec moi ma lampe frontale. À leur place je l'aurais mauvaise de me faire réveiller en pleine nuit par un f**king backpacker.

Avant de laisser tout ce petit monde vaquer à ses occupations, je profite du wifi de l’hôtel pour géolocaliser, vite-fait, quelques spots touristiques et petits restos, synchroniser le tout sur mon cell pour un usage hors connexion et go... mon petit jeu de piste nocturne peut commencer.

... Après quelques kilomètres de marche dans ses grandes artères et compte tenu de l'heure tardive, il est difficile de se faire une idée de ce qu'Abou Dabi a à offrir, d'autant qu'on est dimanche soir et que la plupart des lieux touristiques ferment au coucher du soleil... Crap!

ville déserte au milieu du désert 

Dans cette balade nocturne, équipé d'un appareil photo numérique loin d'être un foudre de guerre, je n'ai pu prendre que cette mosquée sympa humblement désignée sur maps comme étant la Family park Mosque, elle-même située dans un parc au nom bien trouvé de Family park... Plus précisément je suis à 2 pas de la fameuse corniche et son front de mer au panorama de gratte-ciels impressionnant, le jour.

Family park mosque 

Cette visite n'étant qu'une escale éclaire, je me contente de cette balade en solo dans ce qui reste un lieu quand même hors-norme et cela constitue tout de même une expérience plutôt cool! Ce qui me permet donc, de dire que... ça, c'est fait!

Au bout du monde.

Avant de m'étaler sur ce récit, je dois quand même tenter d'expliquer pourquoi la rédaction de ce post m'a demandé beaucoup de temps.

Au moment de poser le pied en Afrique du sud, je suis loin... très loin d'imaginer ce que cela implique de visiter ce pays!

À posteriori, j'arrive à le comprendre, mais sur le coup!? Tout aurait pu partir en vrille.

Au départ, l'Afrique du sud, pour moi, c'est Mandela, l'apartheid, Soweto, les safaris (même si là aussi j'aurai eu plus facilement tendance à mentionner le Kenya...), une criminalité très présente, la Coupe du monde 2010, Neill Blomkamp et District 9... Autrement dit, une base plutôt légère sur laquelle j'essayais de greffer les témoignages d'amis qui en sont revenus émerveillés!

En vrai, définir ce qu'est l'Afrique du Sud n'a rien de simple.

Mon 1er sentiment a été de me dire que ce pays ressemble à tout sauf à un pays africain! On voit vite qu'il s'agit d'un ancien membre du Common-wealth, c'est riche, développé, y'a des mall façon wall-mart, le rapport entre la riche banlieue et le Central Business District de Johannesburg ressemble à s'y méprendre à ce qu'on connait à Montréal, Toronto, New-York ou Boston... Les infrastructures sont bien entretenues, on sent un pays organisé sur le modèle occidental.

Les belles banlieues, les demeures luxueuses et même les quartiers résidentiels de la classe moyenne, à y regarder de plus près, on remarque qu'ils sont tous ultra-protégés, entourés de barbelés avec des vigiles partout.

C'est là que je réalise qu'il va être difficile pour moi de décrire ce pays. Ces barbelés séparent clairement 2 Afrique du Sud et c'est la visite du musée de l'apartheid qui finira de me le confirmer.

Mon billet d'entrée mentionnait "non-blanc"

Musée duquel je suis sorti perturbé... sorti avec le sentiment étrange d'avoir apprécié jusqu'ici une réussite, une beauté dont les origines me paraissent tout à coup assez troubles...

Tout cela me dépasse presque et plutôt que de devenir schizo face à cette double réalité, je me décide alors à emprunter une 3e voie dans laquelle je ne chercherai plus vraiment à comprendre les origines mais simplement à me laisser guider dans le sens vers lequel semble se diriger ce pays.

Et faire ça, à l'autre bout du monde, avec, en guise de passe-temps, un bouquin qui raconte l'histoire d'un mec ayant tout quitter pour traverser le désert, avec comme seul conseil celui de rester attentif aux signes et de suivre sa "légende personnelle"... eh bien, ça a son petit côté mystique et constitue une bien drôle d'expérience!

Donc je ne vais pas essayer de vous décrire l'Afrique du sud, je n'y arriverai pas... je préfère laisser ça à Wikipédia.

À la place, je vais juste vous montrer où et comment je me suis laissé guider...

Jo'burg

Je suis dans l'avion entre Abou Dabi et Johannesburg quand ma voisine me demande ce qui m'amène dans son pays. Sa surprise de me voir voyager au bout du monde en mode "je verrais sur place", me rappelle que j'y vais sans aucune planification.

Quelques instants plus tard, je suis dans la file douanière, je sors mon cell en me faisant la réflexion que... ce serait un peu dommage de se voir refuser l'entrée sur le territoire pour manque de préparation! Je me connecte donc sur Airbnb, "appartement", "4 nuits"... l'appart est booké, je me tiens alors devant le douanier qui ne me demande rien, tamponne mon passeport et me permet d'avoir maintenant 28 jours pour découvrir pourquoi je suis ici.

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Après avoir d'abord pris mes marques dans la banlieue est de la ville, à Kew pour être précis, je me retrouve un peu par hasard, au retour du parc Kruger, dans LE quartier hype de la ville.

Une hype, certes un peu trop poussée tant elle clashe avec le reste de la ville... mais quand tu découvres cette qualité de street-art tu te régales à arpenter les rues de Maboneng et de Newtown!

"Stay wild moon child" 

C'est donc dans ce quartier de bobo que j'ai eu la chance de passer 4 jours tout confort, dans un immeuble iconique du quartier (à 15 euros la nuit, ça aurait été criminel de se priver!). Je faisais mes petites courses dans les rues populaires environnantes et c'était drôle de se faire, parfois, rappeler à l'ordre par le quidam lambda qui estimait que je ferai mieux de moins exposer à la vue de tous mes portables et appareils photo visiblement trop apparents.

Le Craftsmen's Ship

C'est d'ailleurs intéressant de se dire que malgré le fait que je voyais clairement les gens autour de moi agir de manière à ne pas s'exposer à d'éventuels dangers... Pour ma part, je n'arrivais pas à avoir cette attitude méfiante.

Alors oui je ne me suis jamais senti en danger, est-ce que c'était lié à mon attitude? Est-ce que j'ai eu de la chance? Est-ce cette réputation de danger est usurpée?

Le plus drôle, c'est qu'en arrivant sur le territoire en se laissant guider, avec le recul je me rends compte que j'ai fait tout le contraire de ce que la diplomatie française conseille.

Je n'ai donc pas chercher à:

- réserver un mode de transport réputé sûr vers mon lieu d’hébergement / connaître mon trajet depuis l’aéroport vers mon lieu d’hébergement?

Non, à la place j'ai pris un taxi officieux à la sortie de l'aéroport. Le mec, un Zulu, m'a parlé de sa famille, des études de ses enfants, de son français rudimentaire et a suivi les indications de mon google maps... comme il ne connaissait pas très bien le quartier...

- Éviter les quartiers

  • de Hillbrow (...) où les agressions sont fréquentes, notamment en raison du trafic de stupéfiants.
Visite des entrailles de l'emblématique Ponte city 
  • de Soweto, township le plus peuplé d’Afrique du Sud (...) , se limiter aux tours organisés par des agences de voyage (...).

Non plus, le hasard a plutôt voulu que je me balade tranquille dans Hillbrow, que je fasse la connaissance de 2 nanas qui m'ont proposées de les accompagner le lendemain "clubber" à Soweto ...

Yebo !

D'ailleurs, anecdote plutôt cocasse... Ces 2 nanas rencontrés la veille, m'avaient donné rendez-vous dans un petit bar sympa dans la banlieue nord de la ville.

Rosebank 

Après avoir visité plusieurs quartiers, seul, je me dirige donc vers Rosebank sur les coups de 17h.

On passe une bonne soirée... arrosée. Chacun rentre chez soi en Taxify. Le lendemain,10h je me prépare à sortir... et là "No fucking way!" je ne retrouve pas mon passeport.

Panique vous me direz... En vrai, là encore, j'ai cette drôle d'impression d’être suivi depuis plusieurs mois par cette bonne étoile terriblement motivée à l'idée de me protéger car Je n'ai même pas le temps de stresser (ou de créer une petite atmosphère à suspense) puisqu’à mon 1er appel (au bar de la veille)... on me confirme bien avoir trouvé un passeport de français que je peux venir chercher immédiatement... 😀

Avec cette étoile... je ne peux que continuer à me laisser guider, parce-qu’en n'étant si peu préparé à avoir peur... je ne fais que retomber sur mes pieds ou simplement je continue à avoir beaucoup de chance!

Le Kruger park

C'est toujours dans cette démarche de laisser-aller que je m'organise à l'arrache sur la possibilité de faire un truc de ouf. Un safari dans l'une des plus grandes réserves naturelles au monde: Le parc Kruger.

Pour ce faire il me fallait juste résoudre la petite équation suivante : ((l+t)*j+s)/ k < 1000.

En clair, 3 jours de safari avec logement et transport ne doivent pas me coûter un bras! (pour les matheux... "k" étant l'indice de kif).

Je me loue donc une petite Hyundai I 10 pour 3 fois rien, 2 nuits aux abords du parc et je me permets quand même le luxe de passer une nuit à l'intérieur du parc.

Mais avant de montrer, pèle-mêle, ce que donne 3 jours de safari dans ces conditions de lâcher prise... Voici une vidéo choc qui, s'il en fallait, est bien la preuve ULTIME des grands dangers qui guettent dans ce pays:

Fast and furious 
Sur la piste des Big Five. 

Sur la piste des Big five, se sont ajoutés aux éléphants et buffles, de manière aussi inattendue que cet animal est mon numéro 1 incontesté, un couple de Rhinocéros en liberté!

Dire que j'ai ressenti un profond sentiment d'accomplissement quand, après des heures de recherches et autant de kilomètres parcourus, je croise la route de ce couple de rhinocéros, est un peu faiblard!

Je vais donc le répéter lentement pour être sûr que vous mesuriez le truc... un couple... de rhinocéros... en liberté... dans la savane... en Afrique du Sud!

Comme dirait l'autre, on peut mourir tranquille!

3/5 

"Pister" ces animaux majestueux a été un grand défi pour moi, tant il a fallu faire preuve de patience, de persévérance et d'endurance mine de rien. Un défi duquel je sors fier d'un beau 3 sur 5 sur l'échelle du Big Five!

Cerise sur le gâteau, quand, alors que je m'apprête à quitter le parc satisfait, j'assiste à un moment de détente de 2 magnifiques guépards tapis dans l'ombre.

Je sors du Kruger avec le réel sentiment d'avoir vécu un truc exceptionnel... la nature étant parfois violente, elle se met en quête de vouloir m'achever avec ça!

The three Rondavels 
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On est maintenant le 25, je commence à me dire que j'en ai déjà pris plein les yeux et que le temps commence à être long. J'ai eu à ressentir quelques moments de solitude et même parfois de la lassitude depuis que j'ai entamé ce voyage depuis le Maroc jusqu'ici.

Passer d'une capitale à une autre, voir autant de choses en si peu de temps... j'ai presque le sentiment que mon cerveau sature tellement il a été formaté à ce rythme de vie bien maîtrisé, cette routine qui hier m'agaçait et aujourd'hui me manque... un peu...

Que ce soit à Dakar, Johannesburg ou Oran... je me suis permis des journées à ne même pas mettre le pied dehors et à imaginer la fin de ce voyage. Retour à Montréal, en France, ailleurs?

Le hasard, les signes et ce bouquin étant ce qu'ils sont... C'est donc au moment où il commence à me tarder d'en finir avec ces 3 mois sur le continent, que je me laisse encore une fois guider vers la ville du Cap.

Et là...

Voyez vous même!

Cape town 

Le pied que j'ai ressenti à me faire La route des vins de Franschhoek à Stellenbosch...

La route des vins

Ce décor avait un effet tellement euphorisant que je me tapais des ascensions tous les 2 ou 3 jours...

Table Mountain 

Cette envie de rentrer qui m'avait repris quelques jours plus tôt se prends ses plus gros coups de boutoir par cette nature sud-africaine tout simplement folle au Cap de Bonne-Espérance.

Tout le continent sur une seule photo. 

Le Cap de Bonne-Espérance est souvent présenté comme étant le point le plus au sud du continent africain... et j'accepte volontiers ce mensonge tant il est l'un des plus beaux!

au bout du monde 

Je quitte donc ce magnifique continent avec un regard rêveur... conscient que:

  • je peux être fier et heureux de ce que j'ai accompli jusqu'ici;
  • j'y ai trouvé ce que je cherchais;
  • j'ai vu parmi les plus belles choses qui existent;
  • j'ai eu de la chance, beaucoup de chance;
  • je suis prêt pour la prochaine étape... à savoir rejoindre mes potes en Asie.
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C'est donc à la fin de ce périple que je ressens le plus les effets de ce lâcher-prise. Un sentiment qui ressemble trait pour trait à cette énergie du début, celle qui m'a donné l'impulsion de départ.

C'est étrange de constater que cette même énergie, a finalement muté pour aujourd'hui me donner envie de construire tout en préservant cette force qu'offre cette sensation de lâcher-prise.

Le hasard au sein duquel je me suis laissé guider, n'y est peut-être pas pour grand chose. Peut-être, au contraire qu'il y est pour beaucoup et ce, depuis le début de cette aventure... mais c'est le moment qu'il a choisi pour me permettre de croiser sa route...