Du haut du Nemrut Dağı, la vue sur la vallée de l'Euphrate est incroyable.
Nous décidons de nous en rapprocher par les petites routes... vraiment étroites et cabossées ... les conséquences désastreuses du récent tremblement de terre sont clairement visibles. Ça met la boule au ventre.
Ça grimpe très fort et ça redescend aussi fort, alors il ne faut pas être pressés ! Ça tombe bien, on a le temps.
Nous passons voir un ancien pont Romain, lui a su résister aux tremblements de terre, le pont de l'empereur Septime Sévère sur la Cendere çayı (rivière).
A proximité, nous trouvons un accès / piste, bien cabossé, pour descendre au fond du canyon au niveau de l'eau.
C'est un très beau spot, bien tranquille le long de la rivière.
Seulement, il y a deux sirènes toutes neuves de chaque côté de la rive pour prévenir d'une montée rapide des eaux.
Passer la nuit là, c'est auun peu risqué.
Nous profitons de ce bivouac avec eau claire à volonté pour un peu de lessive et une pause déjeuner.
Sortie du drône pour une vue aérienne.
Bivouac en fond de canyon
Et pour ce soir, nous trouvons à bivouaquer sur une petite route / piste s'élevant jusqu'à un promontoire avec vue panoramique sur l'Euphrate, le pont Nissibi et le barrage Atatürk.
Et oui, l'Euphrate coule en Turquie. Il est même qualifié de montagnard. Il gagne ensuite la Syrie, traverse l'Irak jusqu'au golfe persique sur un parcours de près de 2800 km.
Nous aurons un lever du soleil de toute beauté sur les gorges en contrebas.
Vue de la fenêtre du lit au lever du jour On a vraiment de la chance de se réveiller dans des endroits comme ça !Il fait un peu frisquet mais c'est beau de dehors !Beemog, seul devant l'immensité Voilà qui commence bien la journée !
Nous sommes optimistes et confiants, aidés en cela par la bienveillance de toutes les personnes que l'on croise sur la route. Beaucoup de sourires sincères, un petit signe de la main, on lit la joie sur les visages et ça fait chaud au cœur.
D'ailleurs, en partant de notre bivouac, nous croisons un Unimog de chantier, conduit par un turc (kurde) ! C'est un accueil tonitruant à grand coup de klaxon !
Notre journée démarre fort. Grand sourire et musique à fond dans Beemog.
Ce sont des journées de route qui nous attendent. Nous remontons jusqu'à Erzurum pour retirer nos visas pour l'Iran.
Nous avons fait la démarche par internet, aidés par une agence iranienne, et nous avons obtenu 45 jours de visa.
En route, nous faisons un plein de carburant. Et 300 litres à remplir, ça prend un peu de temps ! Et puis, il y a toujours des discussions qui s'improvisent, aidées par Google traduction.
Autre arrêt devant des étalages de fruits et légumes au bord de la route.
Nous sommes sollicités par des jeunes étudiantes qui insistent pour que l'on aille visiter leur école, puis le jeune marchand de légumes qui nous invite à boire le thé ... à ce rythme là, on n'est pas arrivés !
Pour déjeuner, j'avais envisagé un stop à Diyarbakır, pour une balade et le plein de courses. Mais l'heure tournant, nous sommes arrivés en vue de cette (encore) très grande (étendue) ville passé 13h.
Des kilomètres de voie rapide plus tard, nous trouvons à garer Beemog dans ce que l'on pense être le centre.
Le temps de se diriger à pied vers la vieille ville, se perdre dans le dédale des ruelles, nous finissons par dénicher un petit resto, Il est 15h.
Nous tombons par hasard sur un petit marché de rue. Et c'est reparti pour un plein de fruits et légumes ultra frais. Belle ambiance colorée et animée, local 100%, on adore !
Et nous passons devant une belle boutique, nouveau stop pour fromages, olives, et pâtes à tartiner maison pistaches et noisettes (trop bon!) 😋 nous goûtons plein de produits, les commerçants sont si accueillants !
Et nous ne partons pas sans le pain tout chaud. Tout ça avec le sourire !
L'heure tourne, il faudrait penser à reprendre la route.
Nos courses sont posées sur le lit, plus de place dans les placards !, le rangement ça sera pour plus tard.
Déjà le soleil décline. A 17h30, il fait quasiment nuit. Sur le bord de route que nous empruntons, je n'ai pas repéré de bivouac.
Il faudrait pouvoir sortir de la route et prendre un bout de piste. Seulement, se diriger sur une piste de nuit, ce n'est pas bon du tout ...
Nous nous faisons avoir comme des débutants !
Arrive la nuit et la route se rétrécit.
Elle commence à grimper fort (encore!)et à serpenter. Devant nous, des 'camions montgolfières', des très vieux camions turcs, tellement chargés que ça déborde en hauteur et en largeur, leur donnant l'aspect d'une montgolfière. Bien entendu, ils ne dépassent pas le 15km/h et bien entendu ils sont tellement larges sur la route qu'il nous est impossible de doubler.
Ça commence à être bien long.
Nous envisageons un moment l'arrêt sur un parking de station service mais dans le secteur dans lequel nous roulons ce sont des militaires réellement armés jusqu'aux dents qui y stationnent et ça ne donne pas envie de partager le bivouac.
L'armée, dans cette région à majorité kurde, est très présente.
En sortie d'une ville, Gilles aperçoit une entrée de parc avec une grande grille et une petite maison éclairée. Il y a un espace sur le côté pour garer Beemog. Bien évidemment, à peine le moteur éteint, le gardien de nuit du parc vient à notre rencontre. Il veut s'assurer que nous allons bien et que nous n'avons besoin de rien !
Il ne parle pas un mot d'anglais, Gilles, qui est dehors, sort son téléphone et Google traduction pour lui demander s'il est possible de stationner pour dormir.
Il n'y a aucun problème, au contraire, il est heureux que nous nous soyons arrêtés !
Le gardien l'invite à le suivre dans son logement, lui propose thé, café, collation... Gilles refuse prétextant qu'il est fatigué d'avoir roulé. Quelques minutes plus tard, je les vois ressortir. Je viens à leur rencontre et bim, c'est à moi qu'il propose le thé ! Que je ne peux refuser. Il s'en suit un peu de conversation via Google traduction, un deuxième thé et la cerise sur le gâteau, une visite du parc, qui est un parc tout nouveau pour le sport et la détente, avec tables de pique-nique, piste cyclable, piste pour le jogging, parcours sportif, aires de jeu pour enfants, et accès à la rivière Marat, celle-là même qui donne naissance à l'Euphrate.
Pour cette visite nocturne, il va allumer toutes les lumières et j'y verrai comme en plein jour !
La nuit sera courte, bruyante et poussiéreuse sur le bord de route.
Cela fait partie du voyage ! Heureusement qu'il y a des journées plus calmes aussi.