Let's Go Exploring ... Far East

"The truth is, most of us discover where we are heading when we arrive." 'Calvin and Hobbes' from Bill Watterson
Ce carnet de voyage est privé, ne le partagez pas sans l'autorisation de l'auteur.
Septembre 2023
260 jours
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Le jour du Grand Départ tant attendu est enfin arrivé !

26 septembre 2023 : L' Aventure dans Beemog : C'est Maintenant !

La destination finale n'est pas encore définie, l'essentiel étant de voyager, de découvrir, en jouant avec les aléas de la vie, le hasard des rencontres ...

Une dernière étape en France nous mène dans les Vosges, quelque part dans les hauteurs, au vert et loin de l'agitation de la route touristique des crêtes.

Nous trouvons à bivouaquer sur un petit parking de randonnée, avec vue sur les chaumes du Lauchenbach. L'endroit est tranquille, la route n'est pas trop empruntée et nous accédons rapidement à pied au GR5 qui court le long des crêtes des Vosges.

L'été indien nous promet de belles randonnées sur les chemins de crêtes, pour profiter des premières couleurs automnales.

Balade à pied sur les crêtes par le GR 5 en direction du Honheck
Lac de Kruth et sentier cheminant par les sommets 
petit arbre solitaire 
vue sur le Grand Ballon d'Alsace
au sommet du Klintzkopf, 1 330m, les couleurs d'automne éclatent au soleil
le sentier de randonnée nous mène, dans un décor de forêts et de chaumes, jusqu'au Petit Ballon d'Alsace 
 Vue sur les sommets des Vosges - Les chaumes du Petit Ballon d'Alsace, perché à 1 272m d'altitude.

Prochaine étape en Allemagne, point de passage obligé par Gaggenau et les ateliers Mercedes Mertec avant de filer vers le sud et quitter l'Europe !

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Nous arrivons une nouvelle fois aux ateliers Mercedes Mertec à Gaggenau, spécialistes Unimog pour une dernière maintenance de notre Beemog.

Ce sont un peu comme les médecins de famille de notre Beemog.

Nous avons demandé à Eugen le 'Master of Unimog' de nous peaufiner les derniers détails.

L'embrayage a été changé, le démarreur également, tous deux donnaient de sérieux signes de fatigue. Toutes les vidanges sont faites.

Après de méticuleux réglages et essais sur route, c'est un tout nouveau Beemog que nous retrouvons.

Incroyable ce changement d'embrayage !

Nous arrivons à la mi octobre, alors plus de temps à perdre, nous sommes impatients de fouler le sol de l'Asie.

Beemog à Gaggenau ateliers Mertec
Beemog une nouvelle fois à Gaggenau dans les ateliers Mertec spécialistes Unimog
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Nous ne nous attardons pas en chemin, le mauvais temps et le froid nous incitent à arriver au plus vite en Turquie.

Les visites des grandes capitales, bien qu'elles fassent rêver, Vienne, Budapest, ne sont pas adaptées à notre Beemog.

Notre traversée se fera en trois jours intenses pour environ 2100 km. Un beau challenge pour notre Beemog dont la vitesse de croisière est de 85 km/h sur route plate !


Premier jour : Allemagne - Autriche

500km parcourus en Allemagne sur autoroute gratuite

350km parcourus en Autriche sur le réseau secondaire avec de nombreuses restrictions de circulation et interdiction aux poids lourds que nous ignorons du haut de notre Beemog !

Nous allons nous payer le luxe un passage par la route romantique au bord du Danube, passé la ville de Linz.



Deuxième jour : Hongrie - Serbie

350 km parcourus en Hongrie sur le réseau secondaire très dégradé

550km parcourus en Serbie sur le réseau secondaire et l'autoroute payante

Étape au lac Balaton en Hongrie

Il fait froid et il pleut par intermittence. Le lac est dans un fondu de gris. C'est joli mais ça n'incite pas vraiment à la balade. D'ailleurs, les abords du lac particulièrement touristiques sont déserts en ce dimanche matin.



Le lac Balaton un dimanche matin d'automne

Le réseau secondaire hongrois laisse à désirer. Heureusement nous sommes dimanche matin, il pleut et il n'y a pas foule sur les routes.


Arrivés en Serbie, le réseau secondaire se dégrade encore un peu plus . S'y ajoute une complète désorganisation, un code de la route inexistant, une signalisation très aléatoire. Vigilance accrue au volant !

Des routes fermées non signalées, des déviations non indiquées nous entraînent dans des petites routes de montagnes à la nuit tombée.

Trop heureux de trouver le parking Ikea de Belgrade en bordure de forêt pour une bonne nuit réparatrice !


Troisième jour : Serbie - Bulgarie

550km parcourus en Serbie

340km parcourus en Bulgarie sur autoroute


Deux jours de galère sur les petites routes, ça suffit, prenons l'autoroute.

Pas besoin de faire du change le péage se paie en sortie par carte bancaire.

Nous rattrapons un peu le temps perdu.

A une dizaine de kilomètres de la frontière se forme une queue interminable de camions en attente...



Arrivée à la frontière Serbie - Bulgarie

Passage de frontière rapide.

Nos premiers kilomètres en Bulgarie nous font encore remonter le temps. La route, qui est une autoroute, est défoncée aux abords de Sofia. C'est une joyeuse cacophonie. Malgré notre taille, nous voyons des scooters et voitures nous doubler par la droite !


Nous progressons vers le sud, le soleil est revenu, la route bien meilleure, la circulation est fluide.

Nous nous arrêtons proche de la frontière turque sur un parking de motel d'autoroute. La nuit ne sera pas vraiment calme mais ce n'est pas grave, demain nous arriverons en Turquie !


Beemog a vraiment bien roulé. Nous avions estimé à une semaine le temps de descendre jusqu'à la frontière turque et nous n'avons mis que trois jours.

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Passage de frontière un peu chaotique, très (trop) long pour rien !

Frontière Bulgare : la sortie prend à peine 5 minutes.

Frontière Turque :

Tout se passe rapidement, contrôle des passeports et de la carte grise de Beemog, jusqu'au passage par le bâtiment 3 des douanes pour la fouille des véhicules et le contrôle des bagages.


Les quelques voitures garées devant nous ont dû sortir tout ce qu'il y avait dans leur coffre.

L'inquiétude grandit... si nous devons vider notre maison sur le parking nous en avons pour la journée !

Nous attendons plus d'une heure la douanière en chef ...

La fouille sera sommaire, quelques ouvertures de placards et des coffres extérieurs. Elle nous rend nos papiers, ça sent la sortie ...

Mais non! Il faut aller passer le scanner ...

Encore une bonne heure d'attente ...

Le scanner est validé. Seulement, sur l'informatique il n'y a pas le résultat. Nous ne pouvons pas récupérer nos papiers.

Arrive l'heure du déjeuner, plus personne en vue ...

Nous attendons encore.

Il nous faudra finalement plus de 4h d'attente pour entrer en Turquie !


Mais nous y sommes !

Il est 14h30. Direction Edirne à quelques kilomètres de la frontière, ça sera notre but de la journée.

Notre bivouac sera sur un parking fermé la nuit proche d'un centre commercial pour pouvoir faire du change et pas trop loin pour aller en ville à pied.

Une visite rapide de la ville pour manger notre premier (délicieux) kebab, voir la magnifique mosquée et faire un petit tour dans la vieille ville animée et sympathique.



Mosquée Selimiye construite au 16e siècle sur les plans de l'architecte Sinan dommage les minarets sont couverts d'échafaudage.

Que c'est bon d'être en Turquie !


Pour la suite, nous nous dirigeons enfin vers l'Asie, par le détroit des Dardanelles.

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Pour rejoindre l'Asie, où se trouve Çanakkale, depuis la péninsule de Gallipoli encore en Europe, nous décidons de prendre le ferry qui relie Eceabat à Çanakkale.

Le détroit des Dardanelles relie la mer Egée à la mer de Marmara.

Nous empruntons le ferry en fin de journée. Il est plein à craquer de voitures et de bus de tourisme et notre Beemog a trouvé une petite place au milieu d'un grand jeu de Tetris.


Sur le pont supérieur, c'est bondé de passagers. L'ambiance est détendue, il y a de la musique.



A bord du ferry traversant le détroit des Dardanelles entre l'Europe et l'Asie

Pendant la traversée qui dure moins d'une demi-heure, nous prenons le temps de profiter des vues sur le détroit.

Traversée du détroit des Dardanelles

Beemog pose enfin ses roues en Asie !

Arrivée à Çanakkale

La suite : en mer Egée pour un petit supplément d'été et un peu d'histoire

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L'île de Cunda est reliée à la terre et à la ville d'Ayvalic par un pont. La route d'accès traverse quelques stations balnéaires, puis se rétrécit jusqu'à devenir chemin de terre et enfin piste sur ses derniers kilomètres. Il n'y a plus de construction, la nature sauvage est là.

Nous trouvons à nous arrêter en bordure d'eau.

Superbe panorama sur l'île de Lesbos, la Grèce est toute proche.

D'ailleurs les paysages nous le rappellent avec des cultures d'oliviers plus ou moins entretenues.

Comme partout sur cette côte, il faut malheureusement faire abstraction des déchets présents sur tous les sites, malgré la présence de gros containers de poubelles. Il y a encore beaucoup à faire pour que les déchets soient ramassés et jetés dans les poubelles.


Nous profitons de ce site et des jolies balades aux alentours. Il fait un temps de rêve...



Bivouac en mer Egée
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Pergame est un peu dans les terres, dans le nord ouest de la Turquie, pas loin de la mer Egée et sur la route d'Izmir. La route que nous empruntons fait de belles grimpettes dans la montagne. Nous retrouvons une atmosphère méditerranéenne de pins et d'eucalyptus.

En arrivant nous nous garons à côté de la basilique rouge un imposant édifice en briques rouges, vestige de la ville basse romaine.

Le site antique de Pergame offre de prestigieux monuments qui surplombent la ville de Bergama, accrochés à flanc de montagne.

Durant la période romaine, Pergame était capitale de la province romaine d'Asie, avant d'être détrônée au profit d'Éphèse.

Elle atteint son apogée au 2e siècle de notre ère ou quelques 150000 à 200000 personnes devaient y vivre.

Nous montons à pied jusqu'à la porte haute du site (4 km à pied, ça use, ça use ...) et des guichets d'entrée en milieu d'après midi. Nous avons remarqué un tourniquet manuel qui permet de ressortir du site par le bas, là où les groupes de touristes ne vont pas. Cela nous permettra de pouvoir ressortir même après la fermeture et profiter du coucher de soleil sur place sans la foule.


Basilique rouge maintenant intégrée dans la ville de Bergama

Le théâtre de la cité royale, construit au flanc de l'Acropole, possédait une des plus grandes capacités d'accueil de l'époque avec près de 10000 places.

Ses rangées de gradins sont très à pic et de tout en haut la vue est vertigineuse !


Vue sur le théâtre antique et ses gradins à flanc de montagne
En haut du théâtre antique

Au coucher du soleil nous avons vécu une expérience extraordinaire, déambulant au milieu des ruines de l'Acropole après le départ des cars de touristes.


Les blocs de colonnes triés
l'Acropole
Une vue époustouflante et quelle lumière !
Détails de sculptures
l'Acropole et son parvis

Nous sommes ensuite redescendus et avons traversé la ville haute de Bergama, là où peu de touristes s'aventurent.


La ville haute de Bergama dans son jus
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La côte de la mer Egée est très touristique et très densément peuplée. Nous ne faisons que traverser des villes, beaucoup de feux rouges, des travaux, de la circulation et très peu de zones restées sauvages.

Les distances qui nous paraissaient raisonnables en regardant la carte ne le sont plus du tout dans la réalité ! Il nous faut plus de 4 heures de route pour 200km. C'est long et pas passionnant.

Nous trouvons malgré tout quelques bivouacs sympas en bord de mer, pour aller voir le site d'Éphèse.


Le pique nique du dimanche à la plage Azmak plajı

Grande plage de sable sur plusieurs kilomètres au nord de Kuşadası, a proximité du site d'Éphèse.

Le bivouac est autorisé, on ne va pas se priver de rouler un peu dans le sable !

Il faut faire abstraction des déchets, sinon c'est beau et calme.


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Journée culturelle aujourd'hui. C'est parti pour la visite du site d'Éphèse.

Nous y arrivons de bon matin.

Pour accéder au site qui était à l'origine l'un des plus importants ports de Méditerranée, il faut rouler une dizaine de kilomètres dans les terres.

Véritable joyau de l'antiquité, Ephèse était l'une des villes les plus puissantes de l'époque romaine. Placée sous la protection d'Artémis, elle fut capitale de la province romaine d'Asie mineure.


Dès l'entrée sur le site, nous nous retrouvons dans une très grande allée bordée de pins. Cela donne la mesure (ou plutôt démesure) du site !



Il n'y a pas encore grand monde, l'entrée des touristes en bus s'effectue par l'autre bout du site !

Nous avançons dans l'allée de marbre jusqu'au théâtre qui pouvait accueillir jusqu'à 25000 personnes ! C'est gigantesque ...

Nous arrivons à la merveille du site, la bibliothèque de Celsus. Il ne subsiste que la façade, mais quelle façade ! Ornée de colonnes de marbre, de frises finement sculptées et de statues.

Avec la lumière de cette matinée, c'est majestueux. Nous restons en arrêt, oubliant le flot des touristes...




Nous arrivons à la bibliothèque Celsus
Détails de la façade de la bibliothèque Celsus

Et bien entendu, la pose selfie ! Il y en a de tous les styles, mais j'aimais bien celle-ci, elle fera un beau souvenir !

Le site est immense et il paraît que seulement 3 à 5 % du sol aurait été fouillé, incroyable...

Les mosaïques au sol rue des Curètes
Il reste encore des lieux où les touristes ne s'aventurent pas, pourtant à deux pas de la bibliothèque
Une représentation de la ville à son apogée ! Grouillante de monde
Pose photos, suivez le guide...

Nous aurons eu la chance de voir le site sous un éclatant soleil. Et même si le flot de touristes était ininterrompu, la grandeur et la beauté d'Éphèse nous auront émerveillés.

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En quittant Ephèse, nous regagnons le bord de mer au sud de Kuşadası.

La péninsule de Dilek est une presqu'île boisée, réservé naturelle pour de nombreuses espèces animales et bon nombre d'oiseaux s'y trouvent.

Le site est protégée donc sans construction dénaturant le paysage.

Passé le petit village de Doğanbey, nous trouvons à nous arrêter dans un renforcement au bord de la route. Vu le gabarit de notre Beemog, cela sera difficile de nous cacher mais nous allons nous faire discret car nous avons lu que le bivouac est interdit pour la nuit.



Reflets, arbres en miroirs
Pas un souffle de vent
Piscine naturelle entre les rochers

Le coucher de soleil est magique. Les couleurs éclatent, c'est féerique !


Derniers rayons
Les couleurs flamboient
Bivouac sous la lune
En mode contemplation

Nous ne serons pas dérangés de la nuit.

Au lever du jour, des centaines d'oiseaux sont là. Aux jumelles, le spectacle est fascinant.

Le cormoran pygmée et le pélican huppé, deux espèces menacées, se reproduisent dans la région et bénéficient d'un programme local de sauvegarde.

Je vois des pélicans pour la première fois. Dommage, sans téléobjectif ils sont trop loin ...

Des oiseaux par centaines péninsule de Dilek
Les pélicans au lever du jour péninsule de Dilek

Après le petit déjeuner, fidèles à nos bonnes habitudes, nous partons à pied à la recherche d'un chemin de randonnée qui nous ferait prendre de la hauteur.

Passé les quelques cabanes de pêcheurs et les restaurants en bord de mer, le site devient militaire et la route est barrée. Dommage...


Petite terrasse bord de mer

De retour à Beemog, nous avons la visite de la Jandarma, ça y est, ils nous ont repéré ! Ils nous confirment que nous ne pouvons pas passer la nuit ...

Nous allons passer la fin d'après midi quelques kilomètres plus loin sur le site du lac Bafa.

C'est un lac faiblement salé, dernier vestige d'un ancien golfe de la mer Egée. Également zone de biodiversité et lieu de passage de nombreux oiseaux migrateurs.


Notre bivouac au lac Bafa
Réveil matinal au lac Bafa
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Le GPS nous indique 210km. Nous sommes prêts à partir à 9h, pensant arriver pour déjeuner sur le site de Pamukkale vers 13h. Et profiter de l'après-midi pour visiter.

Mais non ... Quelle route !

Nous traversons ville après ville, travaux, feux tricolores, tout du long pour finir sur une toute petite route secondaire accédant au site de Hiérapolis juste avant d'arriver à Pamukkale.

Bref, le temps de trouver le bon spot, plat et avec vue, il est déjà 14h30 et nous n'avons pas fait de pause.

Nous sommes garés sur la colline en face du site et nous pouvons voir une chaîne humaine de touristes grimper à l'assaut de la colline toute blanche.

C'est vraiment pas fou fou, surtout qu'il fait tout gris ...

Nous décidons d'attendre le lendemain.

Nous nous promenons jusqu'au village. L'endroit n'est que touristique, et les prix sont adaptés ! A part des boutiques à touristes, des restaurants vantant leur terrasse panoramique et des commerçants rabatteurs, vraiment rien à faire dans le coin ...

Ce n'est pas notre tasse de thé et nous nous demandons ce que nous faisons là !

Bon, à part que c'est dans tous les guides touristiques comme un incontournable de la Turquie et que c'est sur notre route pour la Cappadoce !

Comme le site ouvre à 8h à l'entrée du village, en bas des vasques et bassins, nous y serons, espérant endiguer le flot de touristes arrivant en car vers 10h.

La nuit est très calme là haut sur la colline.

Nous sommes réveillés par l'appel à la prière du lever du jour relayé par des hauts parleurs surpuissants ! Pas besoin de réveil !

Il n'y a plus un nuage et l'air est limpide.

Nous commençons à voir le ballet des montgolfières qui s'élèvent au dessus du site pour le lever du soleil.

Nous sommes aux premières loges. C'est super beau à voir ! L'éclairage du soleil y fait pour beaucoup et la colline scintille !


Beemog face au site de Pamukkale

Nous allons au village pour 8h. Il y a une dizaine de personnes avec nous à l'ouverture.


Les premiers bassins que nous traversons sont artificiels.

L'eau est captée pour le tourisme ... c'est quoi ce délire ?!

Et les bassins naturels ont leur débit en eau réglé avec des robinets !!.

Pas de chance pour nous, aujourd'hui, il n'y a pas d'eau.

Déjà, quelques jolies filles prennent la pose dans les bassins.

C'est qu'il y a un spectacle dans le spectacle alors, à Pamukkale!


Nous continuons à remonter la colline.

Les montgolfières terminent leur survol.


Les concrétions de calcaire et les reflets du soleil, c'est magique !


Pamukkale signifie 'château de coton' effectivement !

Mais à Pamukkale, le spectacle c'est aussi l'humain, et pas pour le meilleur ...

La mode selfie / Instagram est à son paroxysme. C'est dingue de voir tous ces gens prendre la pose. Nous n'en croyons pas nos yeux.

Il y a quelques beaux spécimens !


Tout est possible à Pamukkale...

On en parle du site inscrit à l'UNESCO en 1998 ?

Une fois arrivés en haut, à l'entrée principale où se déversent le flot des touristes arrivés en car, c'est 'Holiday on ice'.

Le site se visite pieds nus (pour les bassins) et sur les premiers mètres de descente ça glisse pas mal, les roches sont ultra lisses vu le monde qui emprunte l'accès.


Holiday on ice et fous rires garantis

Nous ressortons de 'Disneyland' et continuons chaussés jusqu'au site antique de Hiérapolis, construit tout exprès à côté de ce site naturel il y a plus de deux mille ans. Ils n'étaient pas fous ces Romains.

Curieusement il n'y a plus personne !

La lumière fait son effet et nous retrouvons le calme qui nous va bien.


Là où plus personne ne va, pour notre plus grand plaisir
Hiérapolis
Hiérapolis
Les travertins naturels du site de Hiérapolis dont le débit d'eau est géré par des robinets. pas de chance, aujourd'hui c'est sec

Nous reprenons le chemin inverse par les travertins et les bassins pour ressortir du site et devons jouer des coudes pour la redescente, il y a du monde agglutiné sur quelques mètres pour faire selfie et trempette dans les bassins du haut et autour de la cascade..

Bien que choqués par les comportements déplacés de nos congénères, nous les remercions de ne s'intéresser qu'à capturer la photo pour leur Instagram car ils ne vont pas au delà de la cascade et cela permet de visiter le site antique et les bassins du bas en toute quiétude !

En conclusion, nous avons passé un bon moment sur le site et ne regrettons pas notre 'très très chère' visite.

Tarif octobre 2023 : 700 livres ( 23€) par personne. Autant qu'à Ephèse... Apparemment c'était 200 livres il y a un an ... Vive le tourisme !


Les travertins naturels de Hiérapolis préservés des hordes de touristes
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Nous ne nous attardons pas à Pamukkale. Nous reprenons la route direction le lac Salda.

Un plein d'eau sur la route à l'une des nombreuses fontaines aménagées sur le bord des routes. C'est un lieu de passage pour les turcs qui viennent y remplir bouteilles et bidons.

Des curieux s'arrêtent aussi pour échanger quelques mots avec nous (merci Google traduction !). C'est vrai que notre Beemog interroge.

Nous tombons par hasard sur un très beau marché 100% local à Serinhisar. Nous avons quitté la côte égéenne touristique et ça se ressent bien ici.

Nous voilà enfin plongés dans la Turquie authentique ! Un gros coup de coeur pour ce marché.

La route commence à grimper dans les montagnes. Enfin, nous arrivons en vue du lac. Il est d'un bleu turquoise unique ! Et les plages d'un blanc éclatant.

Nous faisons un bout de route en longeant son bord, laissant les plages publiques aménagées sans intérêt et trouvons à nous arrêter entre les arbres, en bordure d'une plage blanche magnifique.

Nous sommes au calme, c'est vendredi soir, il n'y a personne, seuls quelques chiens du coin nous rendent visite.

L'endroit est magique. Nous tombons sous le charme. La foule des touristes de Pamukkale nous semble bien loin.

L'air est plus frais, surtout la nuit, nous sommes à 1100m d'altitude.

Nous passerons tout le week-end dans ce havre de paix.

Nous croiserons quelques turcs en pique nique et un campeur sur la plage.

Il fait un temps de rêve, alors nous profitons de ce lieu resté sauvage.


Lever de soleil au bivouac lac Salda
Plage blanche lac Salda
Eau turquoise lac Salda
Ambiance lever de soleil lac Salda
Lever de soleil lac Salda
L'eau est vraiment turquoise
L'eau peut aussi devenir violette ... coucher de soleil lac Salda
Ou rose, lever de soleil lac Salda
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Nous prenons la route de la Cappadoce. La route est belle, et Beemog est en vitesse de croisière, plus rien ne l'arrête.

Nous passons par les lacs Burdur, Eğirdir et Beyşehir. Nous pique niquerons à côté de pêcheurs au bord des marais du lac Beyşehir avant de continuer jusqu'à Konya.

La route nous offre un superbe panorama de la ville et nous sommes tellement surpris par son étendue ! C'est immense !

Après recherche, nous lisons que Konya en superficie c'est trois fois Paris et la petite couronne. Alors dit comme ça, oui, c'est grand!

Et c'est aussi deux millions d'habitants.

Nous avions repéré un parking en ville sur l'application Park4Night, bien utile pour trouver à se garer en ville, juste derrière le Hilton Garden Inn et à côté d'un cimetière. C'est calme bien qu'en plein centre ville. Nous y serons tout seuls.

Circuler en ville s'avère au final plutôt facile, les voies de circulation sont larges et la circulation fluide.


Beemog pour une nuit à Konya

Une fois notre Beemog garé, nous partons à la recherche de la laverie, également repérée sur une autre application très utile en voyage Ioverlander.

Nous n'avions juste pas bien apprécié les distances et c'est un bon 3km à pied que nous ferons avec nos sacs de linge !

Qu'à cela ne tienne, le linge propre n'attend pas.

Déposé à 18h, nous le retrouvons le lendemain à 10h propre, séché, plié. 2 machines de 8kg, lessive et séchage pour moins de 7 Euro, avec l'accueil turc et le café offert !

Déchargés de nos sacs, nous faisons un tour de ville, l'ambiance est jeune et décontractée, nous nous sentons tout de suite à l'aise.

Konya abrite la mosquée d'Ala'adDin, le mausolée dynastique ou sont enterrés huit sultans, ainsi que le musée et mausolée Jalal ud Din Rumi appelé couramment Mevlana, un mystique persan Soufi, fondateur de l'ordre des derviches tourneurs.

De nuit, c'est presque plus photogénique que de jour.


Mosquée Selimiye et musée et tombeau de Mevlana

Konya serait la ville de Turquie comptant le plus de mosquées, plus de 3000.

Autant dire que nous n'avons pas eu besoin de réveil !

Les hauts parleurs surpuissants de tous les minarets alentours se répondaient en écho au lever du jour


Le cimetière des martyrs et le musée des martyrs de la guerre d'indépendance

Même si nous n'avons pas vu de spectacle, nous ne pouvions pas quitter Konya sans une représentation d'un derviche tourneur.

derviche tourneur

Après Konya, nous faisons une petite étape pour aller voir un lac de cratère, le Meke gölü, malheureusement asséché depuis plusieurs années.

Le site est incroyable, surtout que l'on ne s'attend pas à trouver ce panorama sur la route d'approche.

Point négatif, le site est totalement pollué, malgré le container à poubelle à l'entrée de la piste qui fait le tour du cratère. Des détritus jonchent le sol sur tous les espaces de bivouac et sur l'ensemble du tour de la piste (que nous ferons à pied). Dommage, car le lieu est magique.

Beemog au Meke gölü

Le lac s'est formé par l'inondation du cratère d'un volcan éteint qui a pris forme il y a environ 4 millions d'années après l'éruption de ce volcan

Le lac de cratère maintenant asséché
Bivouac au Meke gölü
Changement d'atmosphère avec une éclaircie de fin de journée
Le soir avant la pluie
Au lever du jour
Cratère gölü
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Nous continuons la route qui nous mène en Cappadoce. Au loin, deux montagnes se dessinent et nous font de l'oeil.

C'est le volcan Hasan Dağı. Second sommet de l'Anatolie centrale, après le volcan Ercyies, il culmine à 3253 m pour son plus haut sommet, le plus petit Hasan quant à lui s'élève à un peu moins de 3000m.

Ce volcan est un stratovolcan caractérisé par deux sommets offrant une vue panoramique.

Au petit village de Keçikalesi, une première piste nous mène aux ruines d'une forteresse. De là-haut, la vue sur le volcan est majestueuse.


Vue sur le volcan Hasan Dağı depuis la forteresse en ruines
Beemog tout petit
Les ruines de la forteresse Keçikalesi

C'est trop beau.

Nous voyons un départ de piste en direction de la base du volcan et nous décidons d'aller voir de plus près cette merveille.

La piste est large, belle, même si elle est bien poudreuse et caillouteuse.

Beemog est dans son élément. Il grimpe sans sourciller et nous arrivons à un peu plus de 2000m d'altitude à une jonction de pistes et à un replat dominant toute la plaine d'Anatolie.

C'est un bivouac de rêve !

Merci Beemog ! Nous allons passer deux jours seuls au monde. Nous avons juste la visite d'un jeune berger qui vient s'assurer que nous n'avons besoin de rien ! Incroyable hospitalité !


Beemog au bivouac Hasan Dağı
On voit la piste qui monte depuis le village tout en bas

L'après-midi, nous poursuivons à pied la piste qui continue de grimper et qui nous offre des panoramas à couper le souffle. Les couleurs de l'automne éclatent. C'est incroyable de beauté.

Demain, nous tenterons de monter jusqu'au sommet. C'est une grosse marche qui nous attend et plus de 1200m de dénivelé positif ! Nous sommes motivés par la beauté des paysages.

Grand soleil au réveil. Le sommet est parfaitement dégagé. Nous sommes prêts de bonne heure pour une belle journée de randonnée !


Début de la montée par la piste.

Cela devient rapidement plus minéral. Et puis, la piste s'arrête. Et là, pas de sentier en vue. Des traces laissées par les chèvres, des ébauches de sentiers qui ne mènent nulle part ; difficiles à suivre et aucune visibilité sur la suite et l'arrivée au sommet.

Les pseudos pistes de nos gps ne mènent à rien. Il y a des éboulis à la place. Entre amas de roches infranchissables et plantes piquantes, nous essayons vaillamment de continuer à grimper. C'est raide et casse pattes.

Là où aurait dû passer le sentier....
Nous progressons à travers buissons épineux et rochers
Les amas de roches deviennent difficiles à franchir et le sommet est encore loin

Un coup d'œil à la montre, au ciel qui devient nuageux et à notre progression plutôt lente depuis que nous naviguons à vue.


Nous décidons de redescendre, c'est plus prudent. Nous sommes montés à plus de 2800m d'altitude mais le sommet est encore loin et inaccessible par ce versant.


Une magnifique randonnée même si elle ne nous a pas permis d'aller jusqu'au sommet. Deux journées en pleine nature comme on les aime et comme on a rêvé notre voyage. Alors merci Beemog !

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Le décor change et nous surprend à l'arrivée à Selime. Et oui, nous voilà en Cappadoce. Les cheminées de fées, ces formations rocheuses en forme de cônes sculptés finement par l'érosion nous accueillent.

Nous garons Beemog proche de la rivière dans un décor de cinéma.

Beemog à Selime / Yaprakhisar

Nous commençons notre exploration à pied au coucher du soleil.

Impressionnant de déambuler entre ses roches façonnées par les éléments et par la main de l'homme.

Car, pendant longtemps, les hommes ont creusé dans la pierre tendre des cheminées de fées pour créer des abris, salles, maisons, églises troglodytes, parfois reliés par des tunnels et sur plusieurs niveaux !


Nous avons eu la chance de pouvoir nous perdre dans ce décor incroyable ! Nous y étions seuls au coucher du soleil. Magique !

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Ce long canyon de plus de 10km de longueur et 100m de profondeur est creusé dans la roche volcanique par la rivière Melendiz.

Les parois rocheuses sont abruptes, et regorgent d’églises troglodytes haut-perchées.

Le fond de la vallée est verdoyant, la balade est bucolique.

Nous décidons de partir de Selime pour rejoindre Ihlara et la partie aménagée pour les touristes et de faire l'aller retour à pied.

La première partie de la randonnée dans la vallée est sauvage. Il n'y a personne. Nous sommes entourés des roches sculptées par l'homme, le bruit de la rivière et les nombreux oiseaux nous accompagnent.


Nous commençons à rencontrer des touristes en arrivant à Belisirma, après 7km seuls dans la vallée.

Des petits restaurants ont été installés au bord de l'eau, voire même sur l'eau. C'est accueillant et sympathique.

Nous nous y arrêterons pour reprendre des forces avant de rentrer.

Passé Ihlara, la balade devient payante, les cars de touristes s'entassent. D'un coup, la magie s'arrête. La vallée nous apparaît ici comme un grand parc d'attraction. Plus aucune communion avec les roches et les éléments.

Nous montons visiter une église troglodyte, sur un chemin aménagé d'escaliers en bois. Il n'en reste rien. Les fresques sont totalement dégradées et il est impossible de rentrer dans les cavités.

Nous avançons encore un peu sur les chemins balisés et décidons de faire demi-tour.

Nous profiterons de la vallée sur le retour, seuls encore dans la partie entre Belisirma et Selime, dans ce décor fantastique.



Nous aurons bien profité de la vallée. Plus de 20km dans les jambes et ça monte et ça descend !

Le beau temps était avec nous.

Les couleurs d'automne nous ont régalé.

Pour le bivouac du soir, nous décidons de prendre de la hauteur et de nous poster en haut du canyon du côté d'Ihlara.

C'est un bivouac vertigineux que nous trouvons, à flanc de falaise. En à pic juste en dessous, le fond de vallée et la rivière Melendiz.


Nous arrivons aux dernières lueurs du soleil

Je ne suis pas trop rassurée de poser les 10tonnes de notre Beemog si près du bord ... mais bon, nous sommes toujours là pour le raconter !

Beemog sur son promontoire
Le rocher fissuré juste à côté de Beemog !
Balade sur les hauteurs du canyon
C'est haut !
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La nature et l'homme ont façonné un monde à part dans les plaines semi arides de l'Anatolie.

Tous les guides touristiques vantent ce joyau. Nous y sommes !

Les imposants rochers et habitations creusées composent un univers fantastique.

Et c'est vrai que le paysage en impose en arrivant à Göreme.

Rose Valley depuis notre bivouac au coucher du soleil

Il est encore possible de bivouaquer gratuitement sur les hauteurs pour profiter de la vue, mais pour combien de temps... déjà l'accès à certaines vallées est payant.

Alors que jusqu'à présent, nous avons rencontré peu de voyageurs sur notre route, ici, a Göreme, il y a du camping car et du touriste de toutes nationalités.

Au bivouac, nous trouvons des voyageurs français et suisses et c'est le moment d'échanges fructueux et sympathiques.

Ce n'est pas ici qu'il faut venir pour se sentir seul au monde !


Grand soleil ce matin, les montgolfières ne sont pas sorties, le vent a soufflé fort. Elles devraient s'élever demain matin. Nous y serons pour profiter de ce spectacle.

Nous partons randonner pour la journée dans les vallées autour de notre bivouac.

Nous traversons Meskendir Valley.

C'est une vallée très peu empruntée par les touristes, peu ou pas balisée. La balade nous ravit. Nous passons des arches, des tunnels, grimpons voir les habitations creusées dans la roche. C'est un jeu de piste.


Meskendir Valley vue d'en haut
Meskendir Valley et au loin Rose Valley vue d'en haut

Nous rejoignons Rose Valley, le sentier s'élargit, des pistes sont ouvertes pour les cavaliers, d'autres pour les quads, de grands terrains ont été préparés pour le décollage et l'atterrissage des centaines de montgolfières qui s'élèvent dans le ciel. Le charme disparaît. Les touristes arrivent.

Bien évidemment le décor reste inoubliable mais la magie n'opère plus.


Les habitats troglodytes Rose Valley
C'est une question d'échelle !
Sapins de pierre

Nous mangeons du sable et de la poussière comme dans le Sahara, après le passage des chevaux lancés au galop ou des quads à toute allure sur les pistes. Ça devient franchement désagréable.

Pour nous requinquer après notre matinée de randonnée, nous allons à Göreme pour déjeuner.

Passés les restaurants et boutiques à touristes (friqués), nous arpentons la ville haute et les hôtels aménagés dans les anciens habitats troglodytes.

Nous sommes alors vertement interpelés par un garde car l'entrée à la rue du haut du village où se trouve un belvédère pour prendre une photo est payant ! (C'est pas cher, 10 livres) mais rien que l'idée nous contrarie !

C'est vraiment de l'exploitation commerciale ...

Passons notre chemin...

Nous déjeunons dans un restaurant hors zone touristique d'un repas simple et délicieux et profitons des conseils de l'ami Cargol pour acheter du pain à la boulangerie ! Toujours très bon le pain !

Il nous reste maintenant le plus dur, rentrer à notre bivouac sur les hauteurs.

Il n'y a pas de chemin tracé de ce côté du plateau et ça monte vraiment raide

Après plusieurs tentatives infructueuses, nous finissons par faire le tour et reprendre un sentier qui s'élève doucement jusqu'au plateau.

Les lumières du soleil couchant donnent des couleurs spectaculaires aux roches. C'est sublime.

Contents de rentrer voir Beemog, mais fourbus. Nous ne changerons pas de spot pour ce soir. Il est trop tard. Tant pis si nous ne sommes pas sur l'aire de décollage des montgolfières demain matin, nous les verrons de plus haut !

Beemog et son nuage devant le piton volcanique d'Uçhisar

Et le lendemain au lever de soleil, elles sont bien là, dans le ciel !

Pas de chance pour nous, le vent les porte au loin ...

Le spectacle est fascinant ! Une centaine de montgolfières se sont élancées au lever du soleil.

La ville de Göreme
Uçhisar au lever du soleil

Peut-être un peu trop d'attente pour la Cappadoce, son patrimoine historique et culturel.

La beauté des paysages ne se dément pas. L'environnement est unique mais l'exploitation commerciale à outrance en revanche fait que nous ne nous attarderons pas.

Nous avons tant de lieux sauvages et préservés à découvrir encore sur notre route.

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En Anatolie du sud est, surplombant la vallée de l'Euphrate, il est une montagne majestueuse, le Nemrut Dağı.

Rien que ça, ça fait rêver !

Bien sûr, nous y allons.

Une longue route de plus de 400km nous attend. Beemog avale les km vaillamment.

Nous arrivons à la nuit bien tombée en approche du site, à une cinquantaine de km. La petite route sinueuse et grimpante nous offre, dans le replat d'un virage, un abri, venté (Beemog est comme un bateau dans la tempête ce soir!) pour la nuit.

Au réveil, miracle de la nature, le paysage nous émerveille.

De nuit, nous n'avions rien vu !

Quel spectacle !


Lever de soleil de la fenêtre

Nous allons voir un peu plus loin à pied sur un bout de piste qui mène à un ancien abri de berger.

Splendide, on en prend plein les yeux !


Géométrie des cultures
On se sent tout petit

Nous repartons sur la petite route de montagne, ça monte raide et ça descend tout aussi raide, du 10% de moyenne, pour finir sur le parking d'accès au Nemrut Dağı à près de 2000m d'altitude.

Nous sommes arrivés par la petite route moins touristique, et même si Gilles a pesté par moment au volant car la route n'était vraiment pas facile avec Beemog, nous en avons pris plein les yeux sur tout le trajet.

Il fait un grand soleil, la vue au loin est fascinante : la vallée de l'Euphrate et la Syrie.

Après déjeuner, nous partons à pied à l'assaut des 3 derniers km jusqu'au tumulus, sorte de butte artificielle qui sert de mausolée tombeau au roi hellénistique Antiochos 1er (69-34 av JC), roi de l'antique Commagène, royaume issu d'une partie de l'ancien empire d'Alexandre le Grand.

Son territoire s'étendait sur le nord de la Syrie et la vallée de l'Euphrate.


Montée à pied jusqu'au site, au loin la Syrie

Il ne manquait pas de modestie le bougre, allant jusqu'à se faire appeler Theos (Dieu). Il paraissait tout normal qu'il ait sa place au plus près du ciel !

Au sommet, on peut admirer de nombreuses statues, colossales, majestueuses, admirables, d'une esthétique qui nous ravit.

C'est une merveille !

Les photos parlent d'elles-mêmes.

Façade est
Façade est detail
Le tumulus. 300 000 tonnes de pierre Ben oui ! ça donne des envies de grandeur !
Vue depuis la terrasse ouest, spectaculaire
Les statues terrasse ouest
Ces statues sont incroyables de beauté
Et voici Antiochos 1er
Son épouse
Tout ce beau monde profitait de la vue

Un véritable coup de coeur pour cette merveille.

Nous avons été aidé par une journée de rêve, ciel bleu sans nuage et lumière dorée, un spectacle qui restera gravé dans nos mémoires.

Merci Antiochos 1er !

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Du haut du Nemrut Dağı, la vue sur la vallée de l'Euphrate est incroyable.

Nous décidons de nous en rapprocher par les petites routes... vraiment étroites et cabossées ... les conséquences désastreuses du récent tremblement de terre sont clairement visibles. Ça met la boule au ventre.

Ça grimpe très fort et ça redescend aussi fort, alors il ne faut pas être pressés ! Ça tombe bien, on a le temps.

Nous passons voir un ancien pont Romain, lui a su résister aux tremblements de terre, le pont de l'empereur Septime Sévère sur la Cendere çayı (rivière).

A proximité, nous trouvons un accès / piste, bien cabossé, pour descendre au fond du canyon au niveau de l'eau.

C'est un très beau spot, bien tranquille le long de la rivière.

Seulement, il y a deux sirènes toutes neuves de chaque côté de la rive pour prévenir d'une montée rapide des eaux.

Passer la nuit là, c'est un peu risqué.

Nous profitons de ce bivouac avec eau claire à volonté pour un peu de lessive et une pause déjeuner.

Sortie du drône pour une vue aérienne.


Bivouac en fond de canyon


Et pour ce soir, nous trouvons à bivouaquer sur une petite route / piste s'élevant jusqu'à un promontoire avec vue panoramique sur l'Euphrate, le pont Nissibi et le barrage Atatürk.

Et oui, l'Euphrate coule en Turquie. Il est même qualifié de montagnard. Il gagne ensuite la Syrie, traverse l'Irak jusqu'au golfe persique sur un parcours de près de 2800 km.

Nous aurons un lever du soleil de toute beauté sur les gorges en contrebas.

Vue de la fenêtre du lit au lever du jour
On a vraiment de la chance de se réveiller dans des endroits comme ça !
Il fait un peu frisquet mais c'est beau de dehors !
Beemog, seul devant l'immensité

Voilà qui commence bien la journée !

Nous sommes optimistes et confiants, aidés en cela par la bienveillance de toutes les personnes que l'on croise sur la route. Beaucoup de sourires sincères, un petit signe de la main, on lit la joie sur les visages et ça fait chaud au cœur.

D'ailleurs, en partant de notre bivouac, nous croisons un Unimog de chantier, conduit par un turc (kurde) ! C'est un accueil tonitruant à grand coup de klaxon !


Notre journée démarre fort. Grand sourire et musique à fond dans Beemog.

Ce sont des journées de route qui nous attendent. Nous remontons jusqu'à Erzurum pour retirer nos visas pour l'Iran.

Nous avons fait la démarche par internet, aidés par une agence iranienne, et nous avons obtenu 45 jours de visa.

En route, nous faisons un plein de carburant. Et 300 litres à remplir, ça prend un peu de temps ! Et puis, il y a toujours des discussions qui s'improvisent, aidées par Google traduction.

Autre arrêt devant des étalages de fruits et légumes au bord de la route.

Nous sommes sollicités par des jeunes étudiantes qui insistent pour que l'on aille visiter leur école, puis le jeune marchand de légumes qui nous invite à boire le thé ... à ce rythme là, on n'est pas arrivés !

Pour déjeuner, j'avais envisagé un stop à Diyarbakır, pour une balade et le plein de courses. Mais l'heure tournant, nous sommes arrivés en vue de cette (encore) très grande (étendue) ville passé 13h.

Des kilomètres de voie rapide plus tard, nous trouvons à garer Beemog dans ce que l'on pense être le centre.

Le temps de se diriger à pied vers la vieille ville, se perdre dans le dédale des ruelles, nous finissons par dénicher un petit resto, Il est 15h.

Nous tombons par hasard sur un petit marché de rue. Et c'est reparti pour un plein de fruits et légumes ultra frais. Belle ambiance colorée et animée, local 100%, on adore !

Et nous passons devant une belle boutique, nouveau stop pour fromages, olives, et pâtes à tartiner maison pistaches et noisettes (trop bon!) 😋 nous goûtons plein de produits, les commerçants sont si accueillants !

Et nous ne partons pas sans le pain tout chaud. Tout ça avec le sourire !

L'heure tourne, il faudrait penser à reprendre la route.

Nos courses sont posées sur le lit, plus de place dans les placards !, le rangement ça sera pour plus tard.

Déjà le soleil décline. A 17h30, il fait quasiment nuit. Sur le bord de route que nous empruntons, je n'ai pas repéré de bivouac.

Il faudrait pouvoir sortir de la route et prendre un bout de piste. Seulement, se diriger sur une piste de nuit, ce n'est pas bon du tout ...

Nous nous faisons avoir comme des débutants !

Arrive la nuit et la route se rétrécit.

Elle commence à grimper fort (encore!)et à serpenter. Devant nous, des 'camions montgolfières', des très vieux camions turcs, tellement chargés que ça déborde en hauteur et en largeur, leur donnant l'aspect d'une montgolfière. Bien entendu, ils ne dépassent pas le 15km/h et bien entendu ils sont tellement larges sur la route qu'il nous est impossible de doubler.

Ça commence à être bien long.

Nous envisageons un moment l'arrêt sur un parking de station service mais dans le secteur dans lequel nous roulons ce sont des militaires réellement armés jusqu'aux dents qui y stationnent et ça ne donne pas envie de partager le bivouac.

L'armée, dans cette région à majorité kurde, est très présente.

En sortie d'une ville, Gilles aperçoit une entrée de parc avec une grande grille et une petite maison éclairée. Il y a un espace sur le côté pour garer Beemog. Bien évidemment, à peine le moteur éteint, le gardien de nuit du parc vient à notre rencontre. Il veut s'assurer que nous allons bien et que nous n'avons besoin de rien !

Il ne parle pas un mot d'anglais, Gilles, qui est dehors, sort son téléphone et Google traduction pour lui demander s'il est possible de stationner pour dormir.

Il n'y a aucun problème, au contraire, il est heureux que nous nous soyons arrêtés !

Le gardien l'invite à le suivre dans son logement, lui propose thé, café, collation... Gilles refuse prétextant qu'il est fatigué d'avoir roulé. Quelques minutes plus tard, je les vois ressortir. Je viens à leur rencontre et bim, c'est à moi qu'il propose le thé ! Que je ne peux refuser. Il s'en suit un peu de conversation via Google traduction, un deuxième thé et la cerise sur le gâteau, une visite du parc, qui est un parc tout nouveau pour le sport et la détente, avec tables de pique-nique, piste cyclable, piste pour le jogging, parcours sportif, aires de jeu pour enfants, et accès à la rivière Marat, celle-là même qui donne naissance à l'Euphrate.

Pour cette visite nocturne, il va allumer toutes les lumières et j'y verrai comme en plein jour !

La nuit sera courte, bruyante et poussiéreuse sur le bord de route.

Cela fait partie du voyage ! Heureusement qu'il y a des journées plus calmes aussi.

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Fort heureusement, les journées se suivent et ne se ressemblent pas !

Ce matin, après une nuit bruyante et courte, nous avons la bonne surprise de voir qu'il ne reste plus que 150km pour rallier Erzurum.

Nous avons tout le week-end pour y arriver, consulat d'Iran et banque étant fermés samedi et dimanche.

J'ai repéré un lac de barrage à 50 km d'Erzurum, le Palandöken baraj gölü, cela pourrait faire un bon camp de base avant de rejoindre la ville dimanche soir.

Nous y arrivons pour déjeuner.

Un petit bout de route / piste nous éloigne de la grande route et nous permet de nous approcher du lac. Il n'y a personne autour.

Des vaches et un berger au loin.

Nous installons notre bivouac.

C'est venté et frais, nous sommes à 2 135m d'altitude.

Petite balade à pied en poursuivant la piste qui longe le lac de barrage.

Aux lumières de cette fin de journée ensoleillée, c'est magnifique.


Beemog au bivouac Palandöken baraj gölü
Bords de lac

Une nuit au calme sous la couette. Il a fait froid, proche de zéro, nous ne sommes plus habitués.

Alors nous contemplons le lever du jour sous la couette, depuis les fenêtres du lit ! Le temps que la chaudière nous réchauffe un peu !

Vue depuis la fenêtre du côté du lit
Vue depuis la fenêtre à la tête du lit

Nous avons recueilli une maman chien et ses deux petits, qui ont passé la nuit sous Beemog en essayant de s'abriter du vent froid.

Nous les avons nourri et chouchouté. Ils sont tellement maigrichons. Cela faisait peine.

Nous voilà partis en exploration avec Beemog. La piste longeant le lac est belle. D'après le GPS, elle devient chemin (tracé pointillés fins) et s'élève à 2600m avant de redescendre de l'autre côté vers un petit village et le Palandöken göleti.

De là, nous devrions retrouver la grande route d'approche pour Erzurum.

Nous n'avons pas idée si la piste rejoint la route. Nous verrons bien et profitons des beaux paysages. Il sera toujours temps de faire demi-tour.

Au bout du lac, la piste descend vers une mosquée. Elle est toute seule, dressée face au lac, le village est totalement démoli. A midi, les hauts parleurs résonnent de l'appel à la prière. Seules les vaches dans le pré voisin les entendent !


Nous arrivons à la piste. Elle est pavée et assez large pour Beemog. Nous commençons à grimper.


Nous prenons de la hauteur - belle vue sur le lac
Et maintenant il va falloir que je le rattrape ce Beemog ! Le vent est glacial et ça grimpe ! C'est pas de tout repos !

Enfin, nous arrivons au sommet et la vue se dévoile sur l'autre versant. Nous voyons la piste redescendre vers le petit village en bas.

Une vingtaine de kilomètres de piste facile et superbe qui nous a rapproché d'Erzurum. Pari gagné !


La piste sur l'autre versant. Au loin les montagnes de la station de ski d'Erzurum.

Ce soir, nous dormirons dans Erzurum pour aller retirer nos visas pour l'Iran au consulat lundi matin.

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Ce lundi matin, nous allons au consulat d'Iran à Erzurum chercher nos visas.

Comme Beemog est bien garé en bordure d'un parc en ville, et qu'il fait beau, nous allons faire nos démarches à pied. L'occasion pour nous de faire de l'exercice ! Le consulat est à plus de 3km et nous aurons à aller payer pour les visas dans une banque située à près de 2km du consulat ! Arrivés à 9h au consulat, nous repartirons avec nos visas en poche vers 11h30. Trop contents de cette première grosse étape dans notre voyage !

Nous déjeunons en ville avant de reprendre la route. Aucune envie de dormir une nuit de plus en ville.

Nous avons entendu parler par d'autres voyageurs, et notamment notre guide touristique hors pair, j'ai nommé Cargol Planet, d'un magnifique bivouac à un peu moins de 100km au nord d'Erzurum, à Narman.

C'est le moment où jamais d'aller voir cette curiosité géologique car ensuite, Beemog fera cap au sud, direction le lac de Van avant de nous diriger vers la frontière iranienne.

Nous arrivons vers 16h, déjà la lumière décline, il fait beau et le spectacle est incroyable ! Un petit Colorado en Turquie ! Nous prenons rapidement quelques clichés pour immortaliser le lieu avant que le soleil ne se couche.


Narman et son canyon coloré

Nous établissons le camp de base sur un promontoire avec vue panoramique. C'est grandiose !

Quelle belle découverte !

Décidément, la Turquie continue de nous étonner par la variété de ses paysages.

Beemog au bivouac
La vue de l'autre côté, pas mal non plus !

Pas de chance pour nous, la pluie est annoncée pour le lendemain...

Nous nous réveillons effectivement sous une petite pluie. C'est notre premier jour de mauvais temps en Turquie.

La grasse matinée s'impose.

En fin de matinée le ciel s'éclaircit un peu et nous profitons d'une accalmie pour aller marcher autour de notre camp


Beemog encore et toujours perdu dans l'immensité

Même sous un ciel menaçant, le spectacle est fascinant et les couleurs incroyables.

Photos réalisées sans filtre ni trucage !

Au deuxième matin, c'est sous un épais brouillard que nous nous réveillons. La balade à pied en fond de canyon est compromise.

Nous levons le camp, gardant en mémoire ces magnifiques roches colorées.


Deux nouvelles vidéos sont disponibles sur la chaîne YouTube @beemog2150

Le lien c'est ici :https://www.youtube.com/@Beemog2150

Allez regarder et un petit message de temps en temps ça nous fait plaisir aussi !

A bientôt pour la suite de notre voyage

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Nous quittons Narman dans la brume direction le sud, le lac de Van.

La météo n'est plus trop avec nous et les prochains jours s'annoncent froids et humides. Pour nous rappeler que nous sommes en novembre ! Une occasion d'enfiler le peu de vêtements d'hiver que nous avons emporté !

Nous empruntons la route la plus directe, ce qui ne veut pas dire la route la plus large et la mieux revêtue !

Car, en général, le réseau routier secondaire en Turquie est très bon. Souvent des deux fois deux voies (après, on peut y trouver des vaches, voire des troupeaux, et des tracteurs)

C'est l'ancienne route d'Erzurum à Varto, elle serpente le long de la rivière Araxe. Nous avons l'impression de faire un voyage dans le temps.

C'est un autre visage de la Turquie que nous entrevoyons.

Les paysages pourraient être magnifiques : L'eau bleu turquoise de la rivière, les montagnes découpées, quelques chapeaux saupoudrés de neige fraîche, des troupeaux de vaches, moutons et brebis.

Seulement l'homme est passé par là et les montagnes sont saignées de larges tranchées laissées par l'extraction de pierres. Plus loin, c'est une décharge à ciel ouvert, proche d'un village.

Et les villages, plutôt des hameaux, font triste mine. Aucun moyen ici. C'est un bric et broc de béton, tôles et bâches plastiques ...

Avec cela, l'armée est très présente. La région est peuplée majoritairement de Kurdes et les contrôles sont fréquents. Des véhicules blindés sont postés aux entrées et sorties de villages et des villages garnisons ont été construits avec fils barbelés et militaires en tenue.

Nous ne sommes pas d'humeur à nous attarder.

Nous avalons les 340 km qui nous séparent de notre point de chute dans la journée alors que nous pensions mettre deux jours.

Juste le temps d'une halte rapide pour déjeuner et une pause supermarché et fruits et légumes en bord de route.

Comme un fait exprès, nous arrivons à nouveau en vue de notre bivouac du soir alors que la nuit est tombée. Il est 18h et c'est la nuit noire !


Dernier kilomètre avant le bivouac repéré sur park4night, on se dirige avec Google earth !

Et là, surprise, au réveil, nous sommes garés à quelques mètres du vide avec une vue sur :

Beemog à cache cache avec les bouleaux

Le Nemrut krater gölü !

Un autre Nemrut !, celui ci aussi est un ancien volcan dormant culminant à 3050 m. Dans sa caldeira s'est formé un lac de cratère.

Nous avons dormi à 2300m d'altitude dans le cratère du volcan, au bord du lac !

Bien couverts, nous partons pour une belle marche autour de notre bivouac. Les sommets sont dans les nuages et il y a peu de soleil mais nous profitons malgré tout du cadre.



Dernière parure d'automne
L'hiver est bientôt là
Nemrut krater gölü
Jeux de lumière
Chemin de randonnée
Ombre et lumière sur le rocher

De la pluie (neige) est annoncée pour la nuit, accompagnée de vent violent. Ces conditions nous incitent à quitter prématurément notre bivouac et descendre en altitude au niveau du lac de Van.

Nous faisons un petit tour du cratère avec Beemog par une autre piste et un petit lac dit 'saisonnier' avant de redescendre de ce lieu magnifique.

Beemog dans son élément
Le ciel devient menaçant, il est temps de partir
Le petit lac saisonnier au dernier rayon de soleil avant la pluie

Ce soir, nous sommes au bord du lac de Van, prêts à affronter la tempête !

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Et tempête il y a eu !

Nous trouvons à garer Beemog sur une péninsule quelques kilomètres après la ville de Tatvan. La vue est panoramique sur le lac. Le temps est bien couvert et le vent souffle modérément.

Pensant bien faire, nous nous garons dans le sens du vent... sauf que ledit vent fait volte face dans la soirée et se met à souffler par fortes rafales. Nous sommes en bateau sur une mer agitée ce soir !

La pluie vient en renfort. Nous ne nous entendons plus parler dans Beemog. La musique ce soir sera un duo vent et pluie !

Nuit agitée ... une accalmie au petit matin, nous nous rendormons un moment et lorsque nous nous réveillons, c'est un spectacle pour nos yeux.

Des trouées de ciel bleu entre les nuages menaçants et tout autour les sommets enneigés ! Hier soir, il n'y avait pas de neige.

Magie de la tempête !


Le Nemrut krater enneigé

Finalement, c'était plus raisonnable d'avoir descendu la piste en pavé sur terrain sec.

Nos dix tonnes lancés en tout schuss sur des pavés enneigés, je n'ai pas envie de savoir comment ça se serait terminé !

Un peu frustrée malgré tout car la vue là haut ce matin avec la neige fraîche ça devait être quelque chose de sublime.

Notre bivouac de bord de lac n'est pas mal non plus.


Beemog sur son rocher
Magie de la première neige

Vu d'ici, un petit air de Norvège

Bord de plage lac de Van

Le lac de Van est le plus grand lac de Turquie. 120 km de long, 80 km de large. C'est aussi le deuxième plus grand lac du Moyen-Orient après le lac d'Ourmia en Iran. Il a la particularité d'être le plus grand lac alcalin, lac de soude, au monde, ce qui contribue à sa magnifique couleur bleue.

Un peu frais mais tentant ... photo réalisée sans filtre ! C'est vraiment bleu !

Nous continuons la route pour nous rapprocher de Van et nous nous arrêtons à mi chemin.

Autre petite route, autre belvédère pour nous tout seuls.


Grosse frustration de voir le soleil passer derrière la montagne à 16h30. Nous aurions bien voulu profiter un peu plus de l'endroit avant la nuit !


Il est 17h, il est temps de se mettre au chaud dans Beemog !

Coucher de soleil lac de Van

Ce soir, des milliers d'étoiles illuminent le ciel.

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''Week-end à Van, tous les deux sans personne, dans notre Beemog adoré, variet' mélo à la radio, week-end d'automne... " merci Étienne (Daho)

Nous voilà donc arrivés à Van, encore une grande ville turque, dernière grande escale avant l'Iran.

Ce matin, nous allons voir un spécialiste Mercedes Benz poids lourds dans une zone industrielle où tous les métiers liés à l'automobile sont concentrés.

Une sorte de Puces de Saint-Ouen de la mécanique, pour donner une idée.

Nous trouvons Ali, spécialisé en pièces détachées Mercedes (et autres), ils savent tout faire par ici!

Depuis l'Espagne, nous avons un problème de pression dans le liquide de refroidissement du moteur qui occasionne des fuites aléatoires mais néanmoins gênantes au niveau des colliers de serrage, qu'il faut vérifier quotidiennement. Et franchement cela devient lassant ...

La pièce a priori à changer, mais sans certitude, sur le compresseur d'air du camion, qui est d'origine (bientôt 30 ans) n'était pas en stock en Allemagne et nous avions déjà passé assez de temps là bas, pas envie d'attendre plus !

Auprès de Ferhat, nous trouvons des conseils avisés. Il peut même nous trouver rapidement un compresseur neuf compatible fabriqué en Turquie à moins d'un tiers du prix européen ...

Voilà qui nous rassure. Nous décidons d'attendre la semaine prochaine pour régler ce problème. (la suite prochainement - Netflix épisode 25)

Sans compresseur d'air, notre cher Beemog serait complètement immobilisé et nous avec, alors le changement en vaut la peine !

De recherches en discussions, nous sommes invités à boire le thé, puis vient l'heure de déjeuner et nous partageons le repas avec Ali et son 'oncle' (un aîné). La table est mise d'office ! C'est convivial et Google traduction nous fait passer un bon moment de partage !

Nous allons ensuite faire un petit tour en ville, du moins dans les environs du parking que nous trouvons pour garer Beemog.

Et nous tombons sur des boutiques alléchantes, tout ce qu'il faut pour remplir le réfrigérateur !

S'en suit un couple d' iraniens charmants (pléonasme !) voyageant en van aménagé, rencontrés sur le parking, avec lesquels nous testons la version 'Persan' de Google traduction ! La femme filme et photographie Beemog sous toutes les coutures... un peu plus, et elle partait avec nous !

Fidèles à nos mauvaises habitudes, mais il faut dire que la nuit tombe de plus en plus tôt, nous arrivons au bivouac à la nuit bien tombée !

Nous savons au bruit des vagues que nous sommes proches du lac mais sans lune nous ne voyons rien.

Nous découvrirons au réveil ! Ça sera la surprise !

La météo annonçait vent calme et c'est la tempête (encore) qui nous a réveillés dans la nuit. Nous choisissons des bivouacs exposés, alors c'est le risque !

Au matin, le ciel n'est pas des plus cléments.


Beemog sur son petit bout de terre bravant la tempête

Au fil de la matinée le ciel s'éclaircit. Nous tentons une petite marche sur ce bout de péninsule. Le vent souffle fort.

Plage du bord de lac - Van
Suisse ou Turquie ? En tout cas, j'ai trouvé le petit veau Milka
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Notre séjour à Van se poursuit.

Nous avons commandé le nouveau compresseur pour Beemog. Il vient d'Istanbul par camion et c'est à 1 700 km de Van.

Alors cela va prendre un peu de temps.

Finalement pas tant que ça. Commandé lundi midi, le colis est arrivé à la gare routière de Van mardi soir ! Ils sont forts ces Turcs !

Depuis notre arrivée vendredi dernier au bord du lac de Van, nous sommes passés de la fin d'automne ensoleillé à l'entrée de plein fouet dans l'hiver.

La ville de van est à 1700 m d'altitude alors la pluie se transforme vite en neige ! Hier, c'était la tempête. Le vent a soufflé fort et les averses se sont faites de plus en plus fortes. Nous sommes restés bien au chaud dans Beemog, tentant juste une petite sortie en profitant d'une accalmie.


Le calme avant la tempête
Le calme avant la tempête

Il a neigé une bonne partie de la nuit et de la matinée quand enfin, dans l'après midi le ciel s'est éclairci.

Bord du lac à Van les pédalos sont bien rangés
Plage de neige à Van
Un restaurant les pieds dans l'eau, sûrement sympathique en été

Mercredi matin, retour au magasin de pièces détachées. Le compresseur est bien arrivé !

Nous allons à l'atelier, deux rues à côté. Ils se sont arrangés pour nous faire de la place et prendre en charge Beemog.

A peine arrivés, une table et des chaises sont installés dehors au soleil et deux thés fumants nous sont offerts.

L'accueil turc ne se dément pas. Nous avions déjà bu un thé en arrivant au magasin !

Les mécanos commencent à travailler.

On en profite pour leur faire resserrer quelques colliers par ci par là

Et ça bosse dehors. Heureusement le soleil est revenu et la neige a fondu !

Et quand vient l'heure du déjeuner, nous sommes conviés à partager le repas avec l'ensemble des mécanos.

Un plat de fritures de la Mer Noire préparé par le patron. Délicieux !


L'équipe des mécanos

Le nouveau compresseur est monté.

Il était temps, car notre ancien compresseur était bien en train de rendre l'âme et n'en avait plus pour longtemps. Nous aurions pu être en galère quelque part dans le désert !

Mieux vaut perdre quelques jours ici ...

Montage du nouveau compresseur

Il nous reste une centaine de kilomètres jusqu'à la frontière la plus proche de Van.

Nous n'allons malheureusement pas nous attarder en route. Les pistes en altitude doivent être bien enneigées maintenant et nous allons rouler pour chercher plus de chaleur.

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Nous finissons notre séjour en Turquie. Nous y aurons passé un peu plus d'un mois, de la frontière bulgare à la frontière iranienne.

Nous n'avons pas coché toutes les cases des guides touristiques, loin de là. Ce n'était pas le but non plus.

Nous ne nous sommes pas attardés non plus dans les villes. Les bivouacs sur parking en Centre ville ne sont pas les plus agréables et cela nous suffit lors de passages obligatoires ( visas, garage, laverie, courses...).

Certains sites touristiques nous semblaient incontournables mais ce ne sont pas nos meilleurs souvenirs de la Turquie.

Notre Beemog peut nous mener dans des endroits isolés et sauvages et c'est ce que nous recherchons dans le voyage.

En Turquie, nous avons été gâtés. Nous n'avons rencontré aucune restriction de circulation, aucune interdiction de passer la nuit, nous n'avons pas une fois été inquiétés ou dérangés la nuit (sauf par les aboiements des chiens errants). Il nous a suffi parfois de quelques kilomètres de piste pour nous trouver dans des lieux splendides avec la sensation d'être seuls au monde.

Ce que nous gardons en mémoire c'est bien sûr, l'accueil des turcs. Passé l'effet de surprise de nous voir arriver avec notre Beemog, ils sont souriants, toujours prévenants et curieux de notre mode de vie. Cela a donné des échanges cocasses lors de nos arrêts aux fontaines pour remplir notre réservoir d'eau, aux stations services, ou dans les petites villes pour faire nos courses.

La Turquie est un pays à multiples facettes. Rien que par la diversité des paysages et la diversité culturelle, on ne peut que tomber sous le charme.

Ce que nous avons moins aimé : Le côté sur-touristique : mer Egée, très construit, difficile de trouver des endroits isolés, Cappadoce, Pamukkale, qui nous a vite saoulé. C'est une Turquie qui a perdu en authenticité et même l'accueil est plus "commercial". Il reste malgré tout la beauté des sites naturels et la richesse culturelle des sites antiques.

Ce que l'on a détesté : les déchets partout sur tous les sites naturels ou les zones de pique nique, au bord des routes. Les décharges à ciel ouvert proches des villes. Ce n'est malheureusement pas propre à la Turquie. Les jeunes ne sont pas éduqués à ramasser les déchets, alors comment faire ?

Sur nos bivouacs, qui étaient pourtant le plus souvent sauvages, nous trouvions à ramasser des déchets, sacs poubelles éventrés, bouteilles d'alcool, de bière, cigarettes, restes de pique nique, plastiques à profusion. Pourtant des containers poubelles sont disposés un peu partout et cela ne nous a jamais posé de problème pour y vider nos ordures.

Ce qui nous a marqué : La grande disparité entre la Turquie de l'ouest, mer Egée, l'Anatolie centrale, riche et moderne et l'est du pays, reliefs accidentés, vallées d'un autre temps, zones rurales laissées en suspens. L'accueil et l'hospitalité vraie dans l'est de la Turquie.

Ce que nous avons adoré : faire nos courses dans les marchés de rue, où nous étions les seuls touristes, une vraie immersion dans le pays. Et la fraîcheur des fruits et légumes, achetés au bord de la route, tout fraîchement ramassés.

Et puis tous ces grands espaces, ces paysages sublimes , ce sentiment de liberté, de plénitude, d'être là et de profiter du moment.

Nous aurons roulé près de 4 000 Km en Turquie et nous sommes loin d'en avoir tout vu. Les conditions hivernales nous portent vers le sud. Les pistes en altitude ne sont plus praticables.

Un passage en période estivale peut-être ?


Une petite dernière de la ville de Van - vue de la citadelle

Ça y est nous sommes en Iran ! La suite bientôt ...

Et déjà un accueil chaleureux et une aide précieuse dès notre première matinée en Iran 😘


Et j'avais oublié la carte de la Turquie avec notre trajet dans les grandes lignes de la frontière bulgare à la frontière iranienne, c'est chose faite :

Turquie Beemog octobre novembre 2023
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Lundi midi, Ayé ! le virement pour notre compresseur est enfin arrivé à la banque turque, il aura fallu patienter une semaine !

Nous pouvons reprendre la route, direction la frontière.

Gilles en a profité pour être malade le temps du week-end à Van, une histoire de petit poisson de la Mer Noire pas bien digéré ou alors la lenteur administrative qui lui aura fait des nœuds à l'estomac ...

Il pleut sur Van, alors nous décampons avant que n'arrive la neige.

La frontière est à moins de 100 km, nous nous arrêtons grignoter un peu juste avant, histoire d'arriver le ventre plein, on ne sait jamais combien de temps il y aura à attendre ... nous avons lu tant de retours de voyageurs que nous ne savons pas trop comment cela va se passer !

Nous arrivons donc à la frontière turque à 14h. C'est une petite frontière. Nous sommes étonnés de ne voir aucun camion. Il n'y a que des taxis et des mini-bus taxis qui font la liaison entre Van et khoy en Iran. Ceux-là sont des habitués, ils ne respectent aucune règle, c'est leur jungle. Une file d'attente ? Connaît pas ...

Même Beemog, il ne leur fait pas peur, pour un peu, ils passeraient dessous pour gagner une place !

Je suis rapidement invitée à descendre de Beemog et à suivre les passagers des taxis et minibus chargés comme des baudets pour passer la frontière à pied.

Gilles passera avec Beemog et nous nous retrouverons en Iran !

C'est très folklorique de mon côté, ça crie, ça gesticule, et ça pousse des sacs énormes, des valises, des cartons.

Je passe la sortie de la Turquie en moins de cinq minutes, contrôle du passeport et tampon de sortie, et poursuit par un long couloir vitré jusqu'à la porte de l'Iran.

Et là, j'attends Beemog qui n'arrive pas.

Les véhicules sont bloqués à la sortie turque. Le sas entre les deux pays ne peut laisser entrer que quelques véhicules à la fois et les policiers iraniens font un contrôle en règle des véhicules qui entrent. Alors ça bloque et les taxis jouent des coudes pour forcer le passage.

Enfin Beemog sort de Turquie et s'arrête dans le fameux sas. Et là, Il sort des gardes iraniens de partout, ça regarde, ça joue les curieux, ça discute autour de notre Beemog !

Ils se battraient presque entre eux pour savoir qui aura le privilège de monter voir l'intérieur de la cellule ! Finalement, ils sont deux à monter, mais franchement c'est juste pour voir, nous avons droit aux questions d'usage : avez vous de l'alcool, des armes, une ouverture de placard, un coup d'œil rapide et c'est fini. Ensuite comme ils sont très curieux ce sont des questions sur le voyage, sur l'aménagement intérieur de Beemog qui les intéresse !

Je continue de mon côté à pied jusqu'au contrôle des passeports et Gilles entre avec Beemog en Iran.

Je passe le contrôle en cinq minutes, un coup de tampon sur le visa et c'est fini.

Et de nouveau j'attends Gilles, cette fois assise et dans une salle chauffée.

De son côté, il aura l'aide d'un jeune fixeur et d'un petit gamin pour les formalités, carnet de passage pour Beemog et visa, et en moins d'une heure, tout sera bouclé. Il semble que les quelques voyageurs qui nous ont précédé ont bien rodé le système ! Merci à eux !

Nous voilà à 17h heure locale officiellement en Iran !

Nous avançons nos montres d'une demi heure et c'est parti pour nos premiers kilomètres jusqu'à la ville de Khoy, où demain nous nous occuperons de la suite des formalités : assurance de Beemog, carte sim iranienne, vpn qui va bien pour internet et change de nos Euro pour avoir des rials car ici en Iran il n'est pas possible d'utiliser nos cartes bancaires.

Heureusement, notre application gps fonctionne, grâce aux cartes téléchargées, pour nous guider jusqu'au point de parking, parce que sinon, la signalisation est incompréhensible ! Et le code de la route inexistant ! C'est bien d'être deux pour la conduite, surveiller qui double et comment et quelle route prendre !

Chiffres et écritures sont différents en Iran ! Il va falloir s'y habituer vite.

Voilà un beau challenge pour les prochains jours. Et puis aussi retenir quelques phrases en persan après l'apprentissage du turc.

Nous garons Beemog en bordure d'un parc, proche du centre ville de Khoy. Première nuit bien au calme en Iran !

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Notre première journée en Iran commence sous un beau soleil.

Un bon signe !

Ce matin, nous devons souscrire une assurance locale pour Beemog. C'est obligatoire ici et vu la façon de conduire des iraniens, c'est vraiment indispensable !

Grâce aux réseaux de voyageurs en Iran, nous avons les coordonnées d'une compagnie iranienne qui pratique des tarifs avantageux.

Nous sommes accueillis par une femme très souriante mais ne parlant pas anglais. Nous lui expliquons notre demande via Google traduction. Elle téléphone à un jeune iranien parlant un anglais très fluide, qui arrive moins de dix minutes plus tard pour nous assister dans nos démarches.

Erfan est un jeune homme formidable, d'une extrême bienveillance et d'une remarquable maîtrise de l'aide aux voyageurs pour son jeune âge. Il s'appuie sur des professionnels (assurance, bureau de change, opérateur de téléphonie, station service) et nous facilite les premiers contacts avec ce pays. En plus des démarches, il sera notre guide touristique pour un tour rapide en ville !

Une affaire rondement menée car en moins d'une demi journée, nous avons une assurance, deux cartes sim, des gigas Internet, un VPN qui va bien et rempli nos réservoirs de gasoil à ras bord.

Mille mercis Erfan et tout le meilleur pour tes projets d'avenir !

Nous avons besoin d'espace et de nature après ces dix derniers jours à tourner en rond à Van en Turquie, nous n'avons pas envie de dormir une fois encore en ville, même si Khoy mériterait bien que l'on s'y attarde plus.

Alors, nous partons trouver un bivouac nature au bord du lac d'Ourmia. Sur la carte, cela nous paraît tout proche mais c'est à une centaine de kilomètres ! Là, également, il va falloir nous habituer, l'Iran c'est très très grand et l'état des routes ne permet pas toujours de faire des prouesses de vitesse !

En arrivant en vue du lac, au détour d'un virage, nous restons en arrêt.

C'est qu'on ne l'avait pas vu venir le grand lac d'Ourmia !


Nous restons subjugués par le bleu du lac d'Ourmia

Quelle vue ! Notre point de bivouac se rapproche du bord du lac, le plus grand lac salé d'Iran et même d'Asie de l'ouest.

Nous arrivons au coucher du soleil et profitons des derniers instants pour immortaliser notre Beemog dans ce cadre majestueux.

Beemog au lac d'Ourmia
C'est l'heure d'aller se mettre au chaud !

La nuit va être bien fraîche, température négative au réveil. Nous aurons un magnifique lever de soleil, mais juste pour nous. Trop froid pour tenter de sortir plus que la tête de la couette !

Après un copieux petit-déjeuner pour fêter ce magnifique bivouac, avec pancakes maison, pommes cuites au wok, jus de fruits frais pressés, café moulu du jour, nous nous rapprochons à pied du bord salé du lac pour une promenade autour du grand rocher.

Les couleurs sont totalement différentes le matin.

Un autre décor tout aussi beau.



Lac d'Ourmia
Les sculptures de cristaux de sel
Au loin, les brebis grimpent la colline

Ce soir, nous dormirons à Tabriz, 4ème plus grande ville d'Iran, et trois fois Paris en superficie ... Un autre décor, un dépaysement total, le vrai voyage a commencé !

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Conduire en Iran, en voilà une expérience qui te fait prendre du galon dans ton statut de voyageur !

En quelques heures, nous avons testé les ralentisseurs placés anarchiquement sur les routes, souvent sans signalisation, dos d'ânes très très méchants et très très fréquents, que si tu ne ralentis pas, tu y laisses ta voiture en pièces détachées ...

Nous avons testé les dépassements furtifs par la droite, en roulant sur le gravier ; les camionnettes en contre-sens parce qu'elles sortent d'une piste pour rejoindre l'autre côté de la route un peu plus loin, ou qui te coupent la route sous le nez pour faire demi-tour, les voitures qui démarrent ou s'arrêtent sans se soucier si tu arrives juste derrière ou juste à côté ; les pick-up en totale surcharge qui doublent en montée sur la troisième file et dans un virage pour pimenter le tout ... les changements de files sans rétroviseur et sans clignotant ... ça c'est pour la route.

Les Iraniens n'ont a priori pas conscience du danger.

Se diriger dans une ville en pleine effervescence, trois fois plus grande que Paris, sans comprendre un mot des panneaux de signalisation, avec un GPS qui ne trouve pas toujours ses satellites, sans aucune règle de circulation , ni priorité, ni clignotant, ni stop, avec notre Beemog, ça a été notre deuxième challenge !

Nous voici dans le grand bain, sans bouée de sauvetage !

Nous avons eu pas mal de sueurs froides avant d'arriver à bon port au Free Camp de Tabriz.

Un camp / parking gratuit en plein coeur de la ville, tenu par Reza, un professeur d'anglais retraité qui arrondit ses fins de mois en aidant les voyageurs dans leurs premières démarches en Iran.

Comme nous n'avions plus besoin de rien, il n'a pas insisté pour offrir ses services et nous avons discuté un moment. Il était curieux de notre expérience du voyage et de notre Beemog.

A la nuit tombée, nous sommes partis à pied faire un tour dans le centre ville ! A près de 4km du Camp et en longeant des 3 fois 3 voies avec séparateur central, en pleine ébullition ... un peu comme s'il fallait traverser le périphérique parisien à l'heure de pointe. Nouveau challenge : ne pas se faire écraser !

Les véhicules sont rois et gare au piéton qui veut traverser une route. Il a tout intérêt à être bien chaussé et à savoir courir vite.

Elle est bien loin la bienveillance allemande où les voitures s'arrêtent à 100m des passages cloutés pour que les piétons traversent.

Nous découvrons une ville résolument moderne, les boutiques des grandes chaînes internationales sont bien présentes. C'est très vivant et nous ne ressentons aucune tension. Les gens sont souriants, intrigués aussi de voir deux touristes flâner dans les rues.

Nous dépensons nos premiers rials dans un dîner sur le pouce, mais excellent ! Avant de regagner notre maison.

Demain matin, nous irons au grand bazar, car nous avons lu qu'il fermait le jeudi après-midi et le vendredi (week-end d'ici).

Le grand bazar de Tabriz est le plus ancien bazar du Moyen-Orient. Il se développe dès le 13e siècle par sa position stratégique sur la Route de la Soie.

Avec une superficie de 75 hectares, c'est l'un des plus grands bazars couverts du monde.

Il compte plus de 5 500 boutiques, 20 allées, des mosquées et des caravansérails.

Il a été classé en 2010 au patrimoine mondial de l'UNESCO.

Et c'est peu dire qu'on y trouve de tout. Le boucher côtoie les tapis de soie, qui font face aux vendeurs d'épices, de thé , de roses et aux bijoutiers, sans compter les allées de chaussures, sous-vêtements, quincaillerie en tout genre, tissus, laines, mercerie, parfumerie, maquillage, fruits et légumes, miel, fromages... c'est incroyable. Une véritable fourmilière.

Nous nous y perdons plusieurs heures et constatons qu'au lieu de fermer l'après midi, le bazar se remplit et devient un remake de la station de métro Châtelet Les Halles à 18 heures !

Quelques impressions de cette folle journée à pied dans Tabriz et surtout dans le bazar.


Sur notre route
La toiture du grand bazar
Le coin des tapissiers, une merveille
Une allée s'ouvrant sur un caravansérail
Nous déambulons dans les allées du bazar
Le coin des fruits et légumes top qualité !
Des tapis plus beaux les uns que les autres, laine ou soie et fil d'argent
Dans un caravansérail
Porte du caravansérail
Tapis et chats
Et des épices, herbes séchées, roses séchées, des étals colorés pour le bonheur des yeux...
La vie dans le bazar
Fruits légumes herbes miel à profusion
A l'extérieur du bazar
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Deux nuits en ville et il nous reprend l'envie de nature et de grands espaces.

Grâce à notre guide sur mesure 'Cargol Aventures', nous nous dirigeons par l'ancienne route (plutôt que par l'autoroute) vers Mihaney et les 'coloured mountains', un espace naturel sauvage où il sera bon de bivouaquer loin de l'agitation urbaine.

Sur notre carte de l'Iran cela paraît un point tout à côté, mais il nous faudra la journée pour arriver en vue des montagnes colorées.

En cours de route, un plein de gasoil nous entraînera dans de belles rencontres avec une famille turque/kurde/iranienne faisant office de traducteurs et un chauffeur routier au tempérament enjoué et d'une extrême gentillesse, qui nous dépannera en siphonnant du carburant directement de son réservoir. Tout ce beau monde fera un détour d'une cinquantaine de kilomètres pour nous rendre service ! Incroyable!

En Iran, seuls les camions de marchandises ont le droit de prendre du diesel à la pompe. Ils ont une carte de carburant. Ils ont droit à 200 litres par jour. Les stations services ont, pour certaines d'entre elles, une carte donnant droit à 100 litres par jour.

Pour nous touristes, nous devons demander aux pompistes ou demander de l'aide aux chauffeurs routiers. Nous ne pouvons pas nous servir directement à la pompe et nous sommes rationnés. Autant dire qu'avec Beemog, nous devons ravitailler très très souvent à coup de 50 litres ...

Seulement, nous nous sommes vite rendus compte que les stations services voient d'un mauvais oeil que les chauffeurs routiers nous aident. Elles ont envie de faire du business avec les touristes de passage.

Alors que le prix du litre de diesel est officiellement de 600 Toman (6 000 rials) soit un peu plus d'1 cent le litre!, les pompistes n'hésitent pas à demander 10 fois plus (ce qui reste une misère pour nous européens, 10 cent le litre !).

Comme nous essayons autant que possible de ne pas marcher dans ces magouilles, nous avons refusé plusieurs fois leur petit jeu ... jusqu'à ce que nous soyons à sec ...

La journée s'étire et une fois n'est pas coutume, nous terminerons la piste d'accès à notre bivouac à la nuit tombée !


En plein phare dans le lit de la rivière qui sera notre bivouac du soir ... surprise demain matin au réveil !

Et surprises il y a eu au réveil !

Déjà un -3 degré dehors et seulement 6 petits degrés dans Beemog... autant dire que nous avons attendu le soleil pour quitter la couette !

Et dehors justement, un festival de couleurs. Nous sommes sortis dès les premiers rayons et en avons presque oublié le petit déjeuner, tellement c'était beau, immensément beau.


Beemog dans son écrin et nous heureux comme des enfants. Quel beau cadeau !

Nous avons profité de la journée pour jouer aux montagnes russes et arpenter les petites collines tout autour du bivouac. Une journée magique.

Nous n'avons croisé personne, nous avons eu l'espace infini pour nous tout seuls.

L'empreinte de Beemog
La rivière a creusé son lit
Château féerique
A perte de vue
Un peu d'escalade pour prendre de la hauteur
Magie des couleurs
Quelques buissons résistants
Beemog le bienheureux
L'immensité pour nous
Soleil couchant
Une journée de rêve !
Et nous en avons profité jusqu'aux dernières lueurs du jour
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Nous avons du mal à quitter les montagnes colorées, mais il nous faut bien avancer. l'Iran c'est immense et Beemog n'avance pas bien vite et doit souvent reprendre des forces à la pompe (une histoire pas si simple ici).

Une petite dernière avant de partir

Journée de route, nous allons en direction d'Ispahan. Plus de 1000km ...

D'abord un peu d'autoroute, nous y entrons par une piste ! Il paraît que c'est une route à péage mais nous n'avons rien vu ni en entrée, ni en sortie ...

Puis traversée de Zanjan. En bordure de route, des pick-up chargés de fruits et légumes ultra frais. Pas facile de se faire bien comprendre, et aussi de sortir le bon billet ! Heureusement, il y a la patience et le sourire des vendeurs peu habitués à croiser un Beemog sur la route !

Nous avançons tant bien que mal sur une petite route cabossée, truffée, une fois n'est pas coutume, de ralentisseurs à te faire appeler en urgence ton ostéopathe préféré !, encore un plein (50 litres) de carburant que nous devons acheter au prix fort (10 cent le litre) au pompiste.

Le soleil commence doucement à décliner. La route n'offre pas vraiment de possibilités de bivouac caché. Nous ouvrons grand les yeux.

Au sommet de petites collines, nous voyons deux départs de piste. Sur la gauche deux voitures sont garées. Nous optons pour celle de droite. Gilles part voir en éclaireur. Il n'y a personne et dans un replat nous serons à l'abri des regards.

Nous garons Beemog, et comme le soleil n'est pas encore couché nous partons voir à pied par la piste qui continue.


Quelques centaines de mètres plus loin la vue se dégage, un replat accueillant pour Beemog, voilà l'endroit parfait pour une nuit sur la route.

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Nous profitons des alentours de notre bivouac dans la lumière du matin avant de continuer notre route en direction d'Ispahan.

Nous avons eu de la chance, la vue est dégagée sur la région d'Hamedan. Ici, l'agriculture est reine. Blé, orge, pomme de terre et betterave sucrière sont cultivés.


Petit Beemog dans son élément

En approchant Hamedan se dessinent au loin les sommets enneigés des monts Zagros.

Nous profitons des abords d'Hamedan, pour faire un petit plein de courses dans les échoppes du bord de route.

Il faut jongler entre les différentes boutiques, c'est tellement différent de chez nous.

Et par ici, personne ne parle anglais et beaucoup ne lisent pas le Google traduction dont la version parlée est en bug depuis notre arrivée en Iran ! Cela entraîne des discussions gestuelles très drôles.

La route se poursuit sur un plateau en altitude. Nous trouvons nos premiers espaces irrigués, et du vert ! Cela faisait longtemps.

Quelques kilomètres plus loin, nos premiers arbres depuis longtemps également !

Et toujours les sommets saupoudrés des premières neiges des monts Zagros qui nous accompagnent.

Beemog roule bien. Nous avalons les kilomètres et approchons de Doroud, petite ville animée sympathique mais aussi fortement polluée par des usines autour. Nous sommes l'attraction du moment lorsque nous traversons la ville. A coup de klaxon et de grands signes de bienvenue ! Les téléphones portables sont de sortie pour immortaliser notre Beemog !

Le soleil va bientôt se coucher. Les montagnes autour sont majestueuses.

Nous tentons une route qui s'en approche. S'en suit une piste longeant une rivière à sec. Il fait déjà bien sombre dans la gorge.

Après quelques kilomètres, nous trouvons un espace relativement plat pour garer Beemog. Nous restons cachés d'un petit village, adossés à la roche.

Arrivée trop tardive pour immortaliser le bivouac. Dès que le soleil se couche, il fait très froid. Encore de bonnes gelées au réveil !



Beemog dans son écrin
Une petite grimpette pour voir les montagnes de plus près
Un pur bonheur du matin ☀️
Autour du petit village, les champs sont cultivés
La piste et la rivière à sec
Pour une fois que notre Beemog paraît petit !

Nous continuons notre route pour Ispahan, encore 300 km à avaler.

Et encore une belle chaîne de montagnes à l'horizon. Une pause s'impose !


L'Oshtoran Kuh un massif du Zagros dont plusieurs sommets dépassent 4000m d'altitude
L'Oshtoran Kuh
Et une jolie rivière

Ce soir, nous sommes à une cinquantaine de kilomètres d'Ispahan. Le plateau s'élève à près de 2000m.

Nous sommes au bord d'un petit lac accessible par une bonne piste. Des iraniens sont venus en voiture pour le pique nique, sport national ici !

Nous arrivons juste pour le coucher du soleil et rentrons vite au chaud dans Beemog !


Khamiran Dam bord du lac
Joli réveil... depuis la fenêtre !!

Et une nouvelle vidéo est disponible sur la chaîne Youtube de Beemog

@beemog2150 !

Un petit like s'il vous plaît !!!

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En approche d'Ispahan, le ciel se voile, puis devient un épais brouillard dense et opaque ... l'air est lourd.

La pollution enveloppe la ville. Cela fait plusieurs jours que nous constatons cette pollution à l'approche des villes.

Nous ne verrons pas le soleil aujourd'hui et encore moins le relief montagneux qui entoure la ville située sur un plateau à 1500m d'altitude !

Nous nous insérons dans la circulation de cette deuxième ville d'Iran. Toujours aussi dense, débridée et free style, mais nous nous y faisons !

Nous avions repéré un parking dans un parc relativement proche du centre ville mais l'accès par une zone résidentielle n'est pas possible pour Beemog.

Nous optons pour le plan B, le parking du parc Nazhvan, au bord de la rivière Zayandeh, qui traverse la ville. C'est un peu plus loin du centre (une heure de marche) mais tranquille pour y garer Beemog et aller découvrir la ville à pied.


Le Parc Nazhvan au bord de la rivière Zayandeh, un espace de pique nique pour les Iraniens - Jour 1 dans le brouillard
Jour 2 sous le soleil revenu

Nous longeons la rive sur près de 4km et arrivons au Pont des 33 Arches (Si-O-Se-Pol), l'un des onze ponts de la ville. Il relie Ispahan au quartier arménien de Julfa sur la rive sud de la rivière Zayendeh et est considéré comme le chef-d'œuvre de la construction de ponts safavides dans tout l'Iran. Il s'étire sur près de 300m de longueur.

C'est vrai qu'il est impressionnant !

Le Pont aux 33 Arches - Si-O-Se-Pol

Nous le traversons et commençons notre exploration d'Ispahan.

Bien entendu, nous ne passons pas inaperçus. Les 'welcome to Ispahan' nous accompagnent.

Certains se risquent à quelques mots en français ou en anglais, toujours bienveillants et toujours souriants.

Plusieurs fois, des jeunes filles surtout, nous abordent pour échanger quelques mots d'anglais qu'elles apprennent à l'école. Elles sont heureuses de croiser des 'touristes' et le bonheur qui se lit sur leur visage est communicatif.

Il y a aussi la question rituelle de quel pays nous venons, c'est comme un jeu de devinettes qui se termine toujours dans des rires !

Nous nous sentons immédiatement à l'aise à flâner dans les rues.

Nous allons passer deux jours à arpenter la ville et ne croiserons aucun autre touriste !

Après avoir tourné un peu au hasard ou en suivant les indications de passants curieux et avides de nous faire découvrir leur ville, nous découvrons la Place de l’Imam, Naqsh –e Jahan. C'est sans conteste l'un des sites emblématiques d'Ispahan.

Cette place surprend par ses dimensions hors norme : 500m de long sur 150m de large. Des parties de Polo étaient organisées dans son centre.

La Place de l’Imam est un témoignage de la culture persane de la période safavide. Que c'est beau !


Place de l'Imam. Les Iraniens s'y retrouvent volontiers pour un pique nique ou pour y flâner

Autour de la place se trouve la mosquée de l'Imam ou mosquée Shah aux décors en céramiques réalisés selon différentes techniques. La couleur bleutée est dominante on y trouve également du jaune et du vert, composant des motifs originaux.

Pas de chance, nous apprenons que les monuments sont tous fermés au public du fait du pic de pollution !!! Donc pas de visite de l'intérieur de ses magnifiques monuments...

Nous nous contenterons d'admirer la porte extérieure, une merveille !

Mosquée de l'Imam
Détails des céramiques
Détail - Le haut de la porte d'entrée un travail d'une finesse incroyable

Une autre mosquée est présente sur la place : la mosquée Sheikh Lotfollah qui est plus petite que la mosquée Imam mais tout aussi richement décorée.

La mosquée Shah était une mosquée publique alors que la mosquée Sheikh Lotfollah appartenait à la famille royale dont la résidence : Ali Qapu se trouve directement en face sur la place.


Mosquée Sheikh Lotfollah
Mosquée Sheikh Lotfollah
Palais Ali Qapu

L'entrée du grand bazar est également sur la place ! Et les Arcades abritent des boutiques de miniatures, orfèvrerie, bijoux, tapis ...


Au fond, la porte d'entrée du grand bazar d'Ispahan
Une allée du bazar,
Les Arcades autour de la place

Nous arpentons également les 'Champs Elysées' d'Ispahan, le Chahar Bagh boulevard, long de près de 6km, artère principale de la ville, aujourd'hui réservée aux piétons, avec boutiques en tout genre, échoppes pour boire un jus de fruits frais, manger une glace, déguster un nougat 'gaz' d'Ispahan ou prendre un kebab.

Une douceur de vivre sous les arbres, avec des rangées de bancs en bois invitant à la détente.

Chahar Bagh boulevard

Plein de belles boutiques sur les côtés du boulevard, certaines ont utilisé les toits pour s'installer. Nous irons profiter du coucher de soleil pour boire deux cappuccinos comme en Italie ! (ils étaient tellement bons que nous y sommes allés deux fois !)


Raf café et ses cappuccinos comme en Italie

La nuit tombée, nous avons profité de l'ambiance particulière du Pont Khajoo sur la rivière Zayandeh.

Des musiciens amateurs se retrouvent sous les arches du Pont pour jouer ensemble et improviser.

Les Iraniens viennent volontiers s'y promener, s'y asseoir et pique niquer. Il règne une ambiance bon enfant assez incroyable. L'un de nos coups de cœur !

Pont Khajoo Ispahan

Et puis en vrac d'autres impressions de cette ville si riche culturellement et qui aura su nous enchanter.

En deux jours, nous avons usé nos semelles. Nous estimons avoir marché au moins 55km ! Et nous sommes loin d'en avoir tout vu !!


Les couleurs d'Ispahan

Le désert nous appelle pour les prochains jours, avec encore des merveilles à découvrir dans ce si beau pays ...

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C'est vendredi, l'équivalent de notre dimanche, si tant est que l'on peut comparer les loisirs des Iraniens aux nôtres !

Dès 7h du matin, des voitures arrivent sur notre parking en bord de parc. Il fait 2 degré dehors ... qu'à cela ne tienne, l'iranien sort de son coffre de voiture tapis, réchaud, barbecue, palette de bois et brindilles pour allumer le feu, pain frais et tout le nécessaire pour préparer le brunch en famille ! Et là, ça ne rigole pas.

Il s'installe sans trop faire attention au décor, l'essentiel étant dans l'assiette et le partage.

De notre Beemog, nous voyons le parking se remplir anarchiquement. Pas de marquage au sol, le stationnement est aléatoire, sans attention particulière au voisin qui pourra rester bloqué.

Nous accélérons le petit déjeuner. Si nous voulons partir ce matin, pas de temps à perdre !

Nous voilà donc de bon matin sur la route. Un dernier coup d'œil à Ispahan et nous prenons la direction de Varzaneh.

Le ciel est encore bien plombé par la pollution. Nous ne voyons pas les montagnes qui entourent la ville.

Varzaneh est sur la route de Yazd, la ville oasis au milieu du désert, dont le vieux centre est inscrit au patrimoine mondial de l'humanité.

Varzaneh n'est pas en reste. Ce village traditionnel renferme des vestiges très anciens remontant au zoroastrisme. Il est au cœur de magnifiques dunes de sable parmi les plus hautes au monde.

Petit tour dans le village.

Une rue de Varzaneh

Ici, les femmes, par respect pour le zoroastrisme portent un voile blanc, symbole de pureté.

Femme au tchador blanc, pick-up bleu emblématique en Iran et vieille Renault 5 !
Dans les rues de Varzaneh
Dans les rues de Varzaneh
Varzaneh
Le camion Mercedes emblématique en Iran

Nous prenons la direction des dunes de sable à une dizaine de kilomètres du village.

Nous tentons une première approche par un bout de piste qui se termine sur un parking avec accès payant aux dunes. Un Disneyland géant... très peu pour nous.

Un deuxième accès nous réserve aussi une mauvaise surprise de devoir payer 5 dollars pour aller voir les dunes !!!

Nous avons un Unimog ! Nous allons bien trouver une piste libre d'accès.

Effectivement, quelques kilomètres plus loin, nous garons Beemog au pied des dunes.

Nous irons à pied cet après midi nous promener. Il y a déjà trop de traces laissées par des véhicules tout terrain un peu partout sur le site.

Nous préférons ne laisser que nos empreintes de pied !


La végétation dans les dunes
La douceur des dunes

Nous escaladons les dunes, cherchant à aller toujours plus haut. C'est du sport à grimper, surtout lorsque le sable se dérobe et nous fait redescendre ce que l'on vient de monter !


Nous prenons de la hauteur
C'est haut et c'est du sport de monter tout en haut !
Sur la crête de la plus haute dune, un océan de sable à perte de vue
L'océan de dunes - moment magique !

Nous sommes allés dormir un peu plus loin sur une autre route plus apparentée à une piste menant au lac Gavkhuni et à un ancien cratère, la montagne noire.

Nous garons Beemog dans le cœur du cratère. La nuit dans le silence est reposante.


Lever de soleil Beemog attend les premiers rayons

Les roches sont noires tout autour de nous. Du cinémascope pour nos yeux !

Beemog dans son élément
Et en prenant un peu de hauteur sur le bord du cratère
Sur la crête le regard se perd à l'horizon
Le lac Gavkhuni alimenté par des rivières et partiellement à sec aujourd'hui

L'après-midi nous a réservé de belles surprises.

La route / piste que nous avions commencé la veille débouche t'elle sur une route goudronnée ? Nous n'en sommes pas bien surs, mais nous avons vu passer des camions ...

Alors, nous allons tenter de continuer avec Beemog, d'autant que s'il y a bien un accès sur une route plus loin cela nous fait gagner 100km sur notre trajet jusqu'à Yazd, notre prochaine étape.

Les paysages sont à couper le souffle. Nous sommes seuls au monde dans le désert, entourés de sommets tantôt ocres, tantôt roses ou noirs.

La piste file droit. Elle a été consolidée par endroits mais gare à ne pas prendre trop de vitesse, car les trous sont fourbes !


Beemog et un fameux vieux Mercedes
Montagnes noires

Nous arrivons à un caravansérail abandonné. Il a encore tous ses murs.


Comme il n'y a plus de portes, nous y entrons.

Instant magique de se retrouver à l'intérieur de ce caravansérail en bien mauvais état certes, mais l'imagination fait revivre le temps des caravanes.

La piste que nous empruntons est le tracé de l'ancienne Route de la Soie et ce caravansérail servait d'abri aux caravanes parcourant le désert.

Nous retrouvons la route goudronnée, et pas mal de pollution à l'approche de Yazd.

Ce soir, nous y dormons. Sur le parking d'un hôtel restaurant au cœur de la vieille ville.

Une route prise à contre sens et un vieux balcon traître à négocier, et nous avons pu nous garer.

Nous sommes face à la mosquée et le muezzin a de la voix !

La nuit promet d'être courte !

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Nous avons garé Beemog dans le vieux Yazd. Nous partons à pied nous perdre dans la ville.

Notre première impression sera nocturne. Et, en Iran, il y a beaucoup d'activités à la nuit tombée.

Les boutiques et les restaurants avec toit terrasse restent ouverts tard.

Tout est fermé entre 13h et 17h, aux heures les plus chaudes de la journée. La ville semble alors endormie.

Le soir, les néons des enseignes nous éblouissent de leurs couleurs vives.

Pour la première fois en Iran, nous croisons quelques touristes qui ne sont pas des Iraniens !

Les boutiques de la vieille ville sont très belles. C'est pour nous un changement de décor et Yazd est différente des autres villes que nous avons parcourues.

Résolument tournée vers le tourisme sans être non plus un musée à ciel ouvert. Quelques quartiers ont été joliment restaurés mais il reste tant à faire encore.

Yazd a une âme, elle est vibrante et bien vivante.

Difficile de manger sur le pouce comme ailleurs, ici, pléthore de restaurants proposant sur leur 'terrasse panoramique ' des spécialités iraniennes. Cela nous semble un peu trop touristique ...

Nous entrons dans les ruelles du bazar couvert, où il est facile de se perdre. Attirés par la bonne odeur du pain cuit, nous nous ferons offrir un pain rond tout juste sorti du four. Délicieux !

Puis, nous trouverons à dîner dans une échoppe couleur locale, d'une soupe Yazdi délicieuse et revigorante, un grand bol pour un euro par personne.

Cette soupe verte, Aash Shuli Yazdı, plat traditionnel à base d'épinards aneth, menthe, betterave, navet, lentille, oignons assaisonnée de vinaigre est un pur régal !

Nous avons hâte de découvrir Yazd de jour !


Point de vue depuis la fenêtre de Beemog au réveil ! Insolite comme bivouac ! La grande mosquée de Yazd

Aujourd'hui, notre programme est chargé. Bien sûr, nous avons très envie de nous perdre dans la ville, de partager la vie des habitants. Nous devons faire un plein de fruits, légumes et de produits frais. Et une lessive serait la bienvenue ! Voilà une très bonne façon de découvrir Yazd !

Nous partons donc avec nos sacs de linge sous le bras à la recherche d'un endroit où il serait possible de laver notre linge dans la journée.

En Iran, les laveries automatiques n'existent pas. Et nous n'avons pas encore vu de pressing comme en Turquie.

Dans les hôtels, ils ont certainement des machines à laver pour leur linge...

Nous demandons à un premier hôtel tout à côté. Bingo, bien sûr que c'est possible ! le gérant nous emmène sur le toit, nous montre la machine à laver, la lessive et nous offre le lavage. Nous n'avons qu'à revenir 40 minutes plus tard pour étendre notre linge au soleil sur la terrasse ! Inespéré !

Le plein de fruits et légumes toujours aussi frais et bon marché est un vrai plaisir et un moment de partage avec les habitants ! C'est vivant, coloré, animé, souriant ! Tout comme fureter dans les minuscules supérettes ou finalement on trouve de tout !

Il est temps de s'enfoncer dans les ruelles étroites du vieux Yazd.


La coupole vue de l'autre côté ... grande mosquée de Yazd
La vieille ville de Yazd
Les vieux murs ocres couleur de terre
Au hasard des ruelles
Vieille cabine téléphonique et pick-up légendaire iranien
Encore beaucoup à restaurer, la ville est un vaste chantier
Les coursives pour s'abriter de la chaleur du désert proche
Jeu d'ombres et lumières dans les ruelles de la vieille ville

A partir de 17h, les boutiques dans le bazar ouvrent à nouveau pour la soirée.

Les décorations sont soignées, les articles raffinés
Tout est plaisir des yeux

Pour le coucher du soleil, nous nous installons sur le toit terrasse d'un café pour goûter au café Yazdı.

Le café Yazdı a un goût particulier et agréable de cardamome, d'eau de rose et de nabat, le sucre candi à base de sucre et de jus de raisin. Servi accompagné d'un verre d'eau de rose, c'est définitivement une savoureuse expérience.


Coucher de soleil sur les toits de Yazd

Une très belle fin de journée à Yazd !

Café Yazdı
Ambiance du soir à Yazd. Une terrasse et en décor la mosquée et ses deux immenses minarets

l'Iran continue de nous émerveiller. Yazd, la perle du désert, nous a conquis !

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Nous quittons Yazd direction Kerman à un peu plus de 300km au sud-est.

En route, nous faisons un petit détour pour remplir notre réservoir d'eau.

Nous trouvons, avec l'aide des villageois qui nous font des signes, le robinet situé au sol, avec un large caniveau en contrebas. Nous avons la place de garer Beemog sans gêner la circulation. Nous faisons l'attraction de cette fin de matinée !

Nous voilà parés pour quelques jours dans le désert de Lut.

Il nous faut encore penser à remplir notre réservoir de gasoil avant d'entamer les pistes.

Aujourd'hui, c'est pénurie... depuis notre départ de Yazd, à chaque station service camion que nous trouvons sur la route, il y a une queue impressionnante de camions. Certaines stations sont purement fermées faute de carburant.

Nous passons notre tour, espérant que la situation va s'améliorer !

La route principale qui relie les villes de Yazd et Kerman traverse le désert. C'est plat et monotone. Heureusement, les montagnes donnent du relief à l'ensemble. Aujourd'hui, les températures remontent vraiment, nous ressentons pour la première fois l'air sec et chaud du désert. Pourtant nous sommes sur le plateau à une altitude moyenne de 1800m.


Sur la route principale entre Yazd et Kerman
Le désert tout autour

Nous n'arriverons pas à Kerman aujourd'hui. Il nous reste un peu moins de 100 km. Nous avons envie de dormir en nature ce soir.

Nous bifurquons juste après le village de Rafsanjan sur une route qui devient piste en direction du canyon de Regah.

Cette destination n'était pas prévue, elle n'est sur aucun guide, et elle sera une belle surprise.

Après quelques kilomètres de piste, le décor change et devient plus sauvage. Il n'y a plus personne.


La piste dans la vallée de Regah

Le canyon de Regah s'étend sur une vingtaine de kilomètres. Il est profond jusqu'à 80m.

Nous arrivons encore une fois un peu juste avant le coucher du soleil, et oui nous sommes en décembre et les journées sont bien courtes ! Juste le temps d'immortaliser Beemog.

Beemog au bord du canyon de Regah
Encore un coucher de soleil aux couleurs de fou

Au matin, nous trouvons le canyon ensoleillé. Nous en profitons un peu.

Nous trouvons une ébauche de sentier qui descend au fond du canyon, là où coule (coulait?) la rivière Guivdary.


Beemog depuis le sentier qui descend au fond du canyon

L'érosion de l'eau et du vent depuis des milliers d'années a sculpté les roches. Nous sommes dans un décor de cathédrales. Certains pans de falaises sont fâcheusement fissurés.


Une drôle de bestiole dont on s'est longtemps demandé si elle était vivante ou morte. ... le bois flotté lui ne bouge plus

Nous reprenons la route direction Kerman et ensuite l'entrée du désert de Lut. C'est à plus de 240 km...

Sur la route, nous devons impérativement remplir notre réservoir de carburant.

Et cela devient très compliqué, les queues de camions aux pompes se sont allongées depuis la veille. Et lorsque nous arrivons, nous essuyons des refus. Les pompistes ne veulent pas nous servir, même 20 ou 30 litres.

A chaque station nous nous arrêtons. Certaines sont vides. Des camions stationnent déjà devant, à l'arrêt faute de carburant.

Nous apprenons que la pénurie est dans tout l'Iran. Personne ne peut nous renseigner vraiment sur le pourquoi du comment.

Nous trouvons grâce à ioverlander une station service réservée aux bus de la ville de Kerman. Il n'y a pas de camion. Le pompiste veut bien nous dépanner de 100 litres que nous paierons 1€ !

Dommage qu'il n'ait pas pu nous remplir plus notre réservoir...

Plus loin, nous nous arrêtons et de nouveau refus du pompiste. Un camionneur parlant un peu anglais intervient et négocie pour nous. Il veut bien nous dépanner de 20 litres. Il ne peut pas plus en raison de la pénurie. Il demande à d'autres camionneurs qu'il connaît et qui font la queue. C'est finalement 80 litres de plus que nous allons récupérer. Mais quel bazar, du gasoil partout, il nous aura fallu attendre plus d'une heure.


Une histoire de pompe

Nous n'avons rempli que le moitié de notre grand réservoir et nous y avons passé une bonne partie de l'après-midi. La nuit tombe à 17h et nous devons quitter la ville pour trouver un bivouac.

Quelle galère, surtout si la pénurie dure.

Nous avions projeté une boucle dans le désert de Lut. C'est pas loin de 700 km et avec un demi réservoir, en roulant dans le sable, nous ne pourrons pas. Quelle déception !

Il nous reste une dernière station service avant le désert mais de ce que nous avons pu lire, les pompistes sont loin d'être arrangeants. Ça sera pour demain !

Nous trouvons à dormir tout en haut des montagnes, à 2600m d'altitude.

La vue nous fait oublier les galères de l'après-midi...

Plus d'internet ni de réseau téléphonique, nous partons à l'aventure pour de bon !

Coucher de soleil au bivouac, comme un tableau des orientalistes.

PS : pas de diesel à la pompe au dernier village de Shahdad. C'est fermé avec des barrières. Zut 😔

Le hasard nous fait discuter avec une personne, de fil en aiguille, il s'en va discuter avec le garagiste et nous indique un point sur maps ou quelqu'un pourra nous aider ! C'est à deux kilomètres, alors bien sûr, on tente !

On arrive à un champ, des ruines, deux voitures garées. Sceptiques sur l'adresse, Gilles part voir à pied.

Cela fait maintenant une heure qu'il discute avec un gars du chantier qui passe des appels téléphoniques.

A priori, il y aurait une pompe pas très loin et quelqu'un là bas pourrait nous aider à avoir du carburant ...


C'est à 7km en fait. Nous voilà partis avec Beemog et le gars du chantier.


Nous arrivons à prendre 50 litres négociés au prix fort ! Ça nous fera une petite rallonge de désert !

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Nous voilà revenus de six jours dans le désert de Lut.

Une expérience extraordinaire et incroyable.

Nous avons l'impression de revenir d'une autre planète. Un mélange de stress devant cette immensité hostile dans laquelle aucune vie n'est présente et en même temps un émerveillement de tous les instants devant les paysages traversés durant cette boucle de plus de 700 kilomètres depuis la ville de Kerman.

Notre Beemog est formidable ! Il nous a mené sans problème sur les pistes et partout a trouvé son chemin.

Nous nous sommes toujours sentis en sécurité même lors de passages délicats dans les dunes de sable mou ou entre les kaluts, ces formations rocheuses sculptées par l'érosion.

Nous nous sommes aussi toujours sentis en sécurité et confortables dans notre maison lors des tempêtes de sable où nous devions rester à l'intérieur de la cellule.

Une expérience enrichissante, extraordinaire, des souvenirs inoubliables...

Des vidéos à venir sur la chaîne Youtube de Beemog @beemog2150 ! Les photos ne montrent pas tout... et surtout mettez un like si vous voulez en voir plus !!

Mais reprenons du début !

Jour 1

Après avoir dormi à 2 690m d'altitude dans la passe, nous voilà redescendus à environ 300m d'altitude sur le plateau menant au désert de Lut, à un endroit incroyable où les roches sont sculptées par l'érosion, les Kaluts de Shahdad.

Dommage, le temps est couvert. En photos, il n'y a pas l'impression de grandeur que nous ressentons devant ces roches aux formes fantastiques. Nous nous sentons minuscules au pied des Kaluts.

Le sable est recouvert d'une couche de sel qui craque sous les pieds comme une meringue géante !

En nous promenant à pied, nous trouvons un endroit plat pour le bivouac, en surplomb. C'est géant !

Le ciel s'éclaircit pour le coucher du soleil.

Nous sommes rejoints par un couple de Suisses, Verena et Ernie, voyageant dans leur camion Man.

Nous avions juste vu leur camion garé à Yazd sans les rencontrer. Le hasard les a mis à nouveau sur notre route alors que nous étions arrêtés à une station service.

Nous avons alors échangé nos WhatsApp et nous sommes donnés rendez-vous pour la première étape du désert de Lut.

Juste à temps pour immortaliser Beemog au coucher du soleil

Le coucher de soleil est magistral.

Un ciel de feu ce soir.

Beemog et son nouvel ami !

Jour 2

Verena et Ernie souhaitent profiter du bivouac quelques jours.

Nous continuons donc seuls la route asphaltée qui s'en va vers l'Afghanistan et le Pakistan. De là, nous trouverons la piste qui rejoint l'entrée au désert de Lut.

La route est tantôt bien roulante, tantôt complètement défoncée. C'est encore de l'asphalte sur soixante-dix kilomètres.

Gare aux bosses et aux trous.

Le temps est brumeux. La vue de loin sur les Kaluts est fantomatique. Un décor de film de science-fiction !

Nous arrivons à un lac salé. Les méandres de sel se dispersent entre les roches. La rivière Shur coule ici toute l'année !

Puis arrive enfin le départ de la piste. Nous allons traverser un plateau sur une soixantaine de kilomètres.

C'est tout plat. Aucun relief à l'horizon. Le sol est gris noir. La chaleur se fait sentir. Quel changement en si peu de kilomètres.

Nous comprenons mieux que cette zone du désert soit le point le plus chaud sur terre ! Heureusement que nous sommes en décembre !

Ça en devient même stressant et hostile. Tout autour de nous, il n'y a Rien.

Nous avançons tout droit dans le désert, en suivant les traces laissées par les véhicules sur le sol, et aussi les indications de nos applications gps, pour ne pas prendre un mauvais cap qui nous conduirait dans le néant. Beemog roule sur une piste de roches noires acérées, de creux et de bosses difficiles à appréhender.

Déjà deux bonnes heures sur cette piste éprouvante.

Nous sommes doublés par un groupe d'une dizaine de véhicules 4*4 qui font aussi la boucle dans le désert avec des guides. Nous pouvons suivre leurs traces. C'est rassurant de ne plus se savoir tout seuls.

Nous sommes photographiés et filmés sur la piste ! Nous échangerons WhatsApp et Instagram un peu plus tard dans l'après-midi lors d'une pause où nous retrouverons le groupe.

A bonne allure, Beemog décolle presque sur les bosses ! Autant dire que dans notre maison tout est rangé !

En un instant, en bordure du plateau, se dévoile le paysage au loin.

Cette immensité de roches, de dunes et de kaluts perdus dans la brume est saisissante de beauté !

Beemog avec le groupe de 4*4
Beemog admire le panorama

Nous allons faire notre bivouac du soir juste en dessous, entre les Kaluts. Assez de piste remuante pour aujourd'hui. La journée a été longue et éprouvante.

Les roches disséminées dans le paysage seront notre abri pour la nuit.

La piste descend et serpente au milieu des kaluts

Il nous reste une petite heure de jour pour profiter du spectacle.

Nous sommes privilégiés de pouvoir profiter de ces paysages incroyables de beauté. A perte de vue, nous sommes tout seuls.

Un bivouac de légende désert de Lut

A l'euphorie d'être là se mêle un peu d'appréhension car aucune vie ne s'est développée dans cet environnement hostile et sublime à la fois.

Et ce silence ! Pas d'animaux, pas d'insectes (plus de mouches !!!) ni d'oiseaux, pas de végétation non plus. Même pas une petite plante grasse. Rien. L'air est chaud et sec.

Les nuages arrivent en force. Dans la soirée, le vent se lève et souffle fort en rafales qui font tanguer Beemog.

Nous aurons même quelques gouttes de pluie ! Nuit ventée et agitée ...

La tempête arrive

Pas de doutes, le désert de Lut nous montre qu'il ne nous épargnera pas.

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3ème jour

Le vent a chassé les nuages. La petite averse de la nuit a lavé le ciel.

Il paraît que les précipitations annuelles sont de 20 mm maximum dans ce désert et nous avons eu des gouttes de pluie !

Ce matin, tout est calme. Nous avons voyagé sur une autre planète !


Beemog au lever du soleil - voyage intergalactique

Nous continuons la piste. Nous serpentons entre les kaluts en suivant les traces au sol. Elles sont parfois bien visibles. Puis elles disparaissent, balayées par le vent et le sable.

Nous devons être constamment vigilants de ne pas nous éloigner de notre tracé gps.

Nous quittons les kaluts et nous nous retrouvons à nouveau sur un plateau fait de roches et de sable noir. Cela ressemble à une mer agitée.

Puis nous distinguons au loin d'autres formations rocheuses aux formes exubérantes.

La piste nous y mène.

Nous voilà arrivés au Snake Canyon. Un canyon étroit et sinueux au milieu des roches sculptées. Une curiosité que nous découvrirons à pied, laissant Beemog face aux rochers exubérants.

Quelques erreurs de navigation entre les roches, des traces partant un peu partout, et nous voilà grimpés tout en haut d'une formation rocheuse que nous devions contourner.

Pas d'issue. Nous ferons demi-tour pour reprendre une autre piste. Quelques photos de là haut !

Quelques passages étroits entre les roches. Un repérage à pied est parfois nécessaire !

Nous arrivons à des zones sableuses.

Sur notre droite, nos premières dunes ! Elles sont majestueuses.

La piste est plus difficile dans les zones de sable mou. Les montées sont rudes. Beemog s'en sort vaillamment !

Ce n'est pas de tout repos. Nous avons du mal à profiter pleinement. Au stress de nous égarer du tracé gps, de ne pas arriver à passer une dune, de nous ensabler ou de nous retrouver coincés entre deux rochers s'ajoute la longueur de l'étape et le fait qu'il n'y a personne à des kilomètres à la ronde.

Nous avons une centaine de kilomètres à parcourir et notre allure dépasse rarement les 20 km /h !

A nouveau, un plateau et le néant.

En bordure du plateau, un océan de sable que nous allons devoir traverser ! Les lumières de la fin de journée nous laissent sans voix. A perte de vue c'est juste sublime !

Pour corser cette fin de journée, le vent se met à souffler en fortes rafales soulevant le sable. Nous n'y voyons plus rien. Les traces s'effacent. La vue est brouillée. Impossible de bivouaquer ici !

Nous ne nous attarderons pas devant la dune impressionnante surnommée l'oeil de Lut, visible depuis l'espace !


L'oeil de Lut

La lumière décline. Il va nous falloir trouver un abri pour la nuit.

Aucune possibilité d'éviter le vent et le sable. Nous tentons de remonter de l'autre côté du plateau où le sable est moins présent.

Même si nous restons à découvert, nous n'aurons que le vent et peut être moins de sable.

Les grandes dunes se dévoilent !


Coucher de soleil dans la tempête de sable

Nous garons Beemog sur le plateau. De la fenêtre, nous voyons le vent soulever le sable. Nous nous refugions dans notre maison, attendant une accalmie qui ne viendra que tard dans la nuit.


Le vent souffle soulevant le sable
Les grandes dunes de sable dans la tempête
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Jour 4 :

Comme la veille, nous nous réveillons avec la lumière dorée du soleil.

Tout est parfaitement calme. Les grandes dunes se profilent devant nous.

Elles sont immenses. Ce sont des tableaux vivants. Nous pourrions rester des jours entiers à les contempler si ce n'était pas si loin de toute forme de vie.



Lever de soleil sur le plateau, les rivières de sable
Beemog au bivouac, nous ne sommes pas gênés par la place

Nous prenons des forces avec un bon petit déjeuner avant de démarrer notre quatrième journée de désert.

Nous nous rapprochons des grandes dunes pour immortaliser Beemog dans ce paysage fantastique.


Beemog roule sur une mer de sable fin, une plage à perte de vue. Aucune trace dans le sable. Il n'y a que nous.

A la sortie du plateau et des grandes dunes, nous devons trouver un passage étroit et indiqué comme compliqué sur notre tracé gps, entre les montagnes noires et les dunes de sables dont le modelé est constamment en mouvement.


Un repérage à pied des possibilités de passage s'impose. Nous en profitons pour la photo souvenir !

Gilles s'en retourne chercher Beemog

Le passage est repéré. Cela ne va pas être simple mais en évitant les dévers trop marqués dans les dunes et en essayant de rester au plus près des roches noires dont le grip est meilleur, cela devrait passer.

Je reste en haut en position de filmer.

Comment se lasser des formes de ces dunes géantes

Beemog est vraiment trop fort. Il arrive en haut des dunes sans faillir !

Nous poursuivons la piste sur un plateau immense encore une fois, dans le décor des dunes. Un régal pour les yeux !


Les roches ont des reflets argentés
Des paysages d'une autre planète !

Passées les dernières dunes de roches noires et de sable blanc, nous retrouvons une piste qui traverse le plateau. Cette piste doit nous mener à la route asphaltée, dans une centaine de kilomètres.

Plus de réelles difficultés maintenant, le sol est fait de roches noires concassées.

Nous aurions aimé nous arrêter et profiter un peu plus du désert.

Seulement, l'environnement n'est pas si sympathique ! C'est le désert vide à perte de vue.

Alors nous décidons de filer et de retrouver notre premier bivouac dans les kaluts de Shahdad. C'est loin !

Nous devons négocier des passages multiples d'oueds depuis longtemps creusés et asséchés. Le vent doit souffler fort pour creuser autant de sillons dans le sol.

Nous sommes contraints de rouler doucement. La piste est interminable !

Il n'y a plus rien à l'horizon.

Les montagnes et les dunes nous apparaissent comme autant de mirages ...

Mirage dans le désert

Des vidéos de ces folles journées dans le Dasht E Lut sont en cours de montage.

Elles seront publiées tout prochainement sur la chaîne Youtube de Beemog : @beemog2150.

Un petit Like pour nous encourager à continuer à les diffuser 😉

Pour nous, c'est certain, le voyage continue !

Mais avant, nous allons prendre un peu de repos dans les kaluts de Shahdad à proximité de la route asphaltée, le temps de digérer ces journées de dingue seuls dans l'immensité de ce désert vide !

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Nous avons terminé notre boucle sur les pistes du Dasht E Lut tard dans la soirée et c'est à la lumière des phares que nous retrouvons notre bivouac à l'abri des Kaluts après quelques kilomètres de piste bien marquée.

Au lever du jour, nous avons la surprise de voir le camion de Verena et Ernie. Ils sont restés profiter de ce magnifique environnement.

Nous allons passer une journée cool à discuter, ne rien faire d'autre que profiter des alentours à pied, poser les chaises au soleil et prendre le temps !

Cette pause était bienvenue !


Cherchez Beemog !
Session escalade de kaluts
Colorado en Iran ❤️
Cache cache avec le soleil
Jeux d'ombres des Kaluts

Les lumières de décembre modèlent les roches. Les couleurs du coucher de soleil sont encore une fois éclatantes et différentes des autres jours.

C'est définitivement le Colorado en Iran !
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Nous reprenons la route en sens inverse et retrouvons les villes, la circulation débridée et imprévisible, le ciel jauni par la pollution, et les galères de carburant.

Avec l'aide d'un couple iranien adorables voyageant dans un Range Rover, chose ultra rare en Iran !, nous arrivons à obtenir 100 litres de diesel au prix iranien (moins d'un euro les 100 litres) là où le pompiste nous avait froidement envoyé promener lorsque nous lui avions demandé à l'aller !

Ils font même ouvrir la supérette locale pour que nous puissions faire quelques courses !

Nous passons par la grande ville de Kerman. De nouveau, nous cherchons à compléter le plein de notre réservoir. Nous avons encore 1 500 km au moins à rouler avant d'entrer au Koweït, où cela deviendra normalement plus facile.

Les stations services sur notre route sont soit fermées, soit occupées par des dizaines de camions en attente ... aucune chance pour Beemog ...

Grâce à Erfan, notre précieux contact rencontré à notre arrivée en Iran, à Khoy, nous avons l'adresse du dépôt de la compagnie pétrolière à Kerman. Nous nous y rendons, sommes reçus par le directeur, qui passe plusieurs coups de téléphone, nous rédige un courrier pour le pompiste et nous donne plusieurs adresses de stations services sur notre route ! Franchement, nous ne voyons pas comment mieux faire !

Les pompistes sont prévenus, ils nous attendent !

Malgré cela, à la première station service, cela ne sera pas possible, une file de camions à l'arrêt, des camionneurs à cran, le pompiste refuse ...

Heureusement, à la deuxième station, un responsable va manager le remplissage de notre réservoir, s'assurer que nous avons bien le plein et nous l'offrir ! Mais cela va quand même prendre plus d'une heure, en jonglant dans les flaques de carburant au sol, les pistolets de remplissage totalement déglingués qui fuient de partout, les manœuvres des camions car ici aussi il y a la queue, les odeurs d'échappement, les grappes de curieux tout autour de Beemog, et Google traduction dépassé par le flot de conversation ! Difficile d'arriver à tout comprendre !

La nuit va bientôt tomber, nous n'avons réussi à rouler qu'un petit 200 km aujourd'hui, en étant partis à 9h du matin et sans pause déjeuner !

Aucune envie de nous arrêter ce soir à Kerman, l'atmosphère est irrespirable, la circulation dense, le bruit, les odeurs, trop pour nous après notre immersion dans le désert !

Nous roulons jusqu'aux dernières lueurs et trouvons à nous arrêter à quelques centaines de mètres de la route, cachés de la vue et du bruit sur un bout de piste dans un petit vallon.

C'est ce que nous appelons le bivouac de fortune. Ce soir, nous nous ferons discrets.

Nous ne serons pas dérangés de la nuit.

Demain nous continuerons la route direction Chiraz, notre dernière étape avec le site de Persépolis tout à côté, avant de quitter l'Iran pour la péninsule arabique.

Quelques clichés sur la route pour sourire de ces galères ...


Voiture poubelle revenant de Shahdad
Voiture balai à Ispahan
Une vieille 504
Deux véhicules typiques des routes iraniennes, même pas peur de doubler
Oranges à volonté avec la balance au bord du vide
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Trop grande, trop de circulation, trop chaotique, trop de monde et de bruit, trop de pollution et peut être aussi trop de fatigue ...

Un épais nuage jaunâtre de pollution recouvre Chiraz. Les yeux et la gorge brûlent alors que nous abordons la ville et sa circulation dense.

Chiraz est la cinquième ville la plus peuplée d'Iran. Elle est aussi très étendue et embouteillée ; mais ça nous commençons à en avoir l'habitude !

Nous circulons sur des routes à trois voies sur lesquelles cinq voitures de front sont la règle ! Pas de rétroviseurs, ils sont tombés depuis longtemps, pas de feux ni de clignotants, à quoi ça servirait ?

Les abords de la ville ne sont pas du tout agréables.

Pour garer Beemog, nous ne trouvons pas mieux qu'un parking gardé à l'entrée d'un grand parc, à une bonne dizaine de kilomètres du vieux centre et du bazar.

Nous prendrons le taxi. Cette fois, c'est trop loin pour la marche à pied !

Le gardien du parking est plutôt rebutant. Il a fallu âprement négocier le ticket d'entrée pour pouvoir passer la nuit.

Entre les prix Iraniens et les prix pour touristes, les enchères peuvent facilement monter jusqu'à X4 !

Idem pour grignoter un snack près du bazar, ce sont ici les prix européens, à peu près trois fois plus cher que dans les autres villes où nous nous sommes arrêtés (Tabriz, Ispahan, Yazd). Nous n'étions plus habitués.

Nous faisons encore une fois de très belles rencontres. Les Iraniens ont vraiment le cœur sur la main. Ils sont toujours là pour nous venir en aide et échanger deux ou trois mots avec nous. Impensable de voir cette hospitalité en Europe !

De la ville, nous ne retenons pas grand chose. De très belles mosquées, des parcs entretenus, le très beau bazar ...

Nous aimons bien flâner sans plan, sans guide, un peu au hasard, pour ressentir la vie des habitants. Nous ne cherchons pas à visiter tous les sites et les musées notés dans les guides touristiques. Nous aimons bien nous perdre et découvrir des lieux insolites.

Chiraz m'apparaît triste et délabrée. C'est peut être lié à la saison ou à ma fatigue. Il fait froid et il n'y a pas de fleurs... sauf en décoration !


Décoration Chiraz

Dans le grand bazar, c'est toujours un régal de voir les devantures des marchands d'épices.

Celle là était particulièrement belle.

Huumm les épices !

Nous faisons un cadeau de Noël à Beemog ! Un tapis en laine qui nous a tapé dans l'oeil ! Il est parfait 😁

Un joli souvenir d'Iran !

Souvenir d'Iran

Joyeux Noël à vous 🎄🎁🎄 ! fidèles lecteurs de nos aventures sur les routes et pistes de notre belle planète 🥰

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Pour notre Noël, nous visitons la mythique Persepolis et les tombes de Naqsh e Rostam. Ce sont les tombes des anciens rois achéménides, dont celle de Darius 1er et trois de ses successeurs. Ici, les tombes ont été creusées directement dans la roche. Elles dessinent de grandes croix sur la falaise, surplombant d'imposantes fresques sassanides.

Cela fait maintenant plus de 2500 ans. Elles sont visibles de loin.

Arrivés avec la pluie en fin d'après midi, nous avons trouvé à bivouaquer entre les rochers, juste derrière le site des tombeaux.

Bivouac de fortune caché en partie de la route. Discrétion de mise.

Le soleil fait son retour ce matin. Cela nous promet une belle journée de visite.

Nous arrivons au site des tombeaux. Privilège, nous serons les seuls sur le site pendant toute notre visite !

Les tombes creusées dans la roche

Avec la belle lumière du matin, et le site pour nous, c'est impressionnant de majesté et de beauté !

Les bas reliefs sont d'une finesse incroyable ... c'est magnifique

Un seul regret, ne pas pouvoir rentrer à l'intérieur de la cavité, dans la roche...

Des bas reliefs ornent les tombes en forme de croix taillées à mi hauteur dans la falaise

Des travaux de restauration sont en cours sur une fresque et une tombe, la plus exposée au vent et au sable.

Le travail est titanesque ...

A une dizaine de kilomètres des tombeaux se trouve le site de Persepolis.

Fondée par Darius Ier, Capitale de l'Empire achéménide, Persepolis a été batie sur une immense terrasse où le roi des rois avait édifié un splendide palais aux proportions imposantes, inspiré de modèles mésopotamiens.

Les colonnes élancées des anciens palais apparaissent au loin.

Deux énormes colosses de pierre au corps de taureau ailé et à la tête d'homme gardent les entrées monumentales du site depuis 26 siècles.

Sculpture géante Porte des Nations

Ruines de palais lumineux, Palais des cent colonnes, Apadana (salle d'audience) de Darius, Tatchara (palais d'hiver) de Darius, escalier monumental, escaliers à bas reliefs... Persepolis conserve une majesté époustouflante.

Tout ici marque durablement l'imagination. D'autant que nous sommes très peu nombreux de touristes sur le site. Nous avons Persepolis quasiment pour nous. Magique !

Nous croiserons très furtivement un groupe venu de Hong Kong, appareils photos en mode déclenchement instantané, ombrelles pour le soleil, pour une visite au pas de course du site !


Difficile de rendre hommage à la majesté du site en photos. Barrières de protection, vitrage de sécurité, échafaudages en cours, toitures de protection, constructions récentes intégrées au site, la mise en valeur du site est totalement absente.

Quelques travaux de restauration sont en cours avec un partenariat italien. Le chantier ne semble pas trop avancer.

En revanche, le détail des bas reliefs sculptés dans la pierre est impressionnant.

Détail bas reliefs garde Perse
Longue robe à plis des gardes Perses
Les gardes Mèdes portent des bonnets ronds
Le lion iranien et le taureau d'Assyrie illustration de l'alternance des saisons
Escaliers à bas reliefs, représentation des peuples du Royaume et leurs offrandes
Les gens de Boukhara mènent des brebis
Ceux de Balkh des zébus
Les Scythes portent des cagoules pointues
Quelle finesse d'exécution...
Cyprès de Chiraz symbole d'immortalité

Iran ❤️ Merci pour ce cadeau de Noël inoubliable !

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Longue journée de route, 300 km au compteur, aujourd'hui.

Nous quittons les montagnes de la chaîne du Zagros, bivouac à 2000m d'altitude et rejoignons le bord de mer le long du golfe persique ce soir.


Bivouac en altitude dans les montagnes
Nos dernières montagnes iraniennes

Notre descente vers la côte et le golfe persique s'effectue par palier. La chaîne de montagnes n'en finit pas.

Nous passons de cultures de vergers et de vignes (bien cachées), à un plateau de rizières quelques centaines de mètres plus bas. La route est creusée dans la roche, elle serpente dans des gorges impressionnantes.

L'étage inférieur, vers 400m d'altitude nous offre des nuances de vert que nous avions oubliées !

Puis, à perte de vue, une immense palmeraie et une rivière aux eaux turquoises ! Changement de décor et de couleurs.

Nous rejoignons le niveau de la mer et des températures beaucoup plus élevées ce soir.

Les tenues plus légères vont ressortir du placard !


La mer -la plage et les crabes dessinateurs golfe persique
Goûter de Noël en bord de mer ! A la fabrique de cookies, la boîte nous a été offerte, hospitalité iranienne 🎁💞
Coucher de soleil en bord de mer, nous dormirons bercés par le bruit des vagues...
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Nous voilà à la fin de notre parcours en Iran, un mois à découvrir ce magnifique pays qui nous a tant fait rêver et qui nous aura enchanté.

Nous aurons roulé 4300 Km, sur les routes, plus ou moins défoncées, et un peu aussi sur les pistes.

Loin d'en avoir tout vu, le dépaysement est garanti. Le manque de repères pour nous européens est déstabilisant, les premiers jours sont tellement nouveaux. Il faut tout apprendre. Heureusement, la bienveillance et l'hospitalité iraniennes nous ont aidés à rapidement nous sentir à l'aise.

Nous nous sommes toujours sentis en sécurité. Jamais inquiétés parce que nous étions touristes ou français, bien au contraire.

Carte Iran et notre périple

Nos coups de cœur sont nombreux.

Notre souvenir marquant de l'Iran restera notre rencontre avec Erfan, jeune garçon brillant et dévoué, un ambassadeur hors pair de son pays, qui, en quelques heures nous a aidés à trouver nos repères.

Notre première image de l'Iran est notre arrivée en fin de journée au lac d'Ourmia.

La vue depuis la route nous a laissé sans voix !


Lac Ourmia

Des villes nous ont enchantés : Ispahan pour sa douceur de vivre ; Yazd l'oasis dans le désert et sa vieille ville ; le grand bazar de Tabriz, la ville moderne.

Nous avons eu la chance de pouvoir visiter le site de Persépolis et d'approcher les bas reliefs d'une finesse remarquable.

Ce qui nous a marqué le plus en Iran, ce sont nos bivouacs dans des endroits isolés et sauvages, les paysages sublimes traversés par les pistes.

Pour cela, notre Beemog a été formidable. Nous en sommes tellement fiers et tellement heureux de concrétiser ainsi nos années de travail.

Grâce à notre Beemog, nous avons pu découvrir des endroits juste incroyables et inaccessibles sans véhicule tout terrain.


Ce mois de voyage n'a pas été reposant.

Les galères pour trouver du carburant nous ont miné. Alors que le diesel est quasiment gratuit en Iran, certains pompistes n'hésitent pas à faire monter les enchères, et pendant près de deux semaines, faute à une défaillance majeure du système informatique, nous n'arrivions pas à remplir nos réservoirs, car soit les cuves étaient vides, soit les pompistes rationnaient le carburant, et interdisaient aux chauffeurs routiers de nous aider ...

A chaque arrêt à une station service, c'était au moins une heure de palabres pour quelques fois remplir seulement 20 litres ...

La circulation également est très imprévisible, dense, difficile et dangereuse en Iran. Il faut constamment redoubler de vigilance et tenter d'anticiper les comportements des autres conducteurs. Tous les coups sont permis ! Nous avons frôlé plusieurs accidents qui auraient pu être mortels ...

l'Iran est un très grand pays de montagnes, de plateaux et de déserts. Les distances sont grandes, même si les points sur la carte paraissent proches, il nous fallait quasiment 6 heures de route sans pause pour parcourir 300 km.

Enfin, nous n'oublierons pas la bienveillance et les nombreux sourires, coeurs, signes de main, coups de klaxon de tous ces Iraniens qui nous donnaient la pêche pour la journée.

Comment ne pas être admiratifs, touchés au fond du cœur et émus de ce peuple résilient, dont la souffrance n'apparaît pas au grand jour.

Nous sortons grandis de ce mois de voyage et garderons longtemps dans nos cœurs ces éphémères rencontres.

l'Iran est magique ❤️

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Nous arrivons en toute fin d'après midi au poste frontière Iran / Irak de Shalamcheh, après avoir roulé 300 km le long d'infrastructures pétrolières sans intérêt.

Le grand parking avant la frontière est un joyeux bazar, Beemog peine à avancer sur le dernier kilomètre tellement c'est encombré de voitures.

Des personnes nous indiquent l'entrée du poste de douane. Nous demandons au garde l'autorisation de nous garer à l'intérieur du poste frontière pour pouvoir dormir en attendant l'ouverture des bureaux.

Nous y serons seuls, à l'abri des voyageurs empruntant la frontière en voiture ou à pied. Le parking était tellement bondé que nous aurions été constamment dérangés.

C'est plus calme là où nous sommes, si ce n'est la compagnie bruyante d'une meute de chiens qui vont aboyer une bonne partie de la nuit.

Nous sommes prêts pour cette journée marathon de passage de frontière.

Les échos que nous avons pu lire d'autres voyageurs nous font craindre d'y passer la journée juste pour sortir d'Iran et entrer en Irak ... nous prévoyons deux jours pour arriver au Koweït.

A 9h pétantes, nous sommes dans le bureau des douanes pour les premières formalités, faire tamponner le carnet de passage en douane de Beemog, pour la sortie d'Iran.

L'employée qui s'occupe de nous connaît la procédure. Après avoir fait ses photocopies, elle nous demande de la suivre... En fait, elle veut voir Beemog, elle est trop curieuse de monter à l'intérieur, elle est trop contente ! et elle fait un selfie avec nous deux pour son Instagram ! La journée commence bien !!

Pour nos visas de sortie, c'est facile aussi, un coup de tampon et nous avançons tranquillement vers la sortie de l'Iran. On ne nous a posé aucune question, rien eu à payer. Une de passée !

Un peu de pagaille pour trouver la sortie ; à zigzaguer dans l'immense parking de camions, nous en perdons le Nord. Un vrai jeu de pistes !

Nous voilà en Irak !

A la première barrière, le garde nous indique où nous garer. Il note les caractéristiques de Beemog sur un papier, difficile pour lui de retranscrire notre alphabet, il ne parle pas anglais.

Il ne voit pas non plus tous les jours des 'touristes' arriver en camion aménagé !

Il nous indique d'un signe de la main où aller faire nos visas, c'est la première étape.

C'est là que ça se complique... rien n'est évident dans le dédale de ruelles ensablées, de bicoques en briques ou en tôles, aucun signe ni pancarte sur les portes ... plusieurs personnes nous indiquent un endroit mais nous nous retrouvons dans les toilettes de la mosquée ! Bref, on erre dans la zone jusqu'à un grand bâtiment qui paraît plus 'officiel'. Nous y sommes accueillis cérémonieusement et un garde nous apporte une tasse de thé et une bouteille d'eau. Nous sommes invités à nous asseoir et patienter... tout le personnel passe nous voir mais personne ne parle anglais... après plusieurs coups de fil, l'un d'entre eux nous accompagne vers le bureau que nous avions cherché.

L'iraquien ne trouve pas non plus !!! Finalement nous arrivons au fameux bureau, situé juste à côté des toilettes !

Nous pouvons faire nos visas.

78 dollars par personne pour un mois, non négociable. Nous ne resterons que quelques heures en Irak...

Nous commençons à mieux nous repérer et avec un peu d'aide, nous arrivons au bureau pour le carnet de passage de Beemog.

Là, nous sommes accueillis par un officier sympathique et compétent. Cela nous rassure car c'est souvent cette partie qui est compliquée. Nous devons faire plusieurs allers retours vers des bureaux pour un tampon par ci, une signature par là, mais tout se passe avec fluidité et patience. Nous paierons 50 dollars de plus pour l'assurance (obligatoire) et la fouille du véhicule.

Aucune autre somme ne nous sera demandée.

Nous en avons fini de tous nos papiers, nous repartons avec plusieurs jeux de photocopies, qu'il faudra distribuer aux barrières successives jusqu'à la sortie.

Reste la fouille de Beemog. Un officier nous aide à remonter la file des poids lourds qui sont scrupuleusement contrôlés. Heureusement, car la file d'attente est assez longue.

Nous nous garons sur le côté et attendons. Deux officiers nous demandent à ouvrir toutes les portes (coffres cellule cabine). Finalement, le contrôle sera très léger, une ouverture de placard seulement dans la cellule. Ils sont plus curieux de notre voyage, de notre mode de vie et des kilomètres parcourus jusqu'à leur pays ...

Il n'est pas si tard, 13h, en se calant sur l'horaire iraquien (nous n'avons plus que 2 heures de décalage avec la France au lieu de 2h30 en Iran), lorsque nous entrons en Iraq.

Un des officiers s'assure que nous avons la bonne route sur notre gps et le bon passage de pont dans la ville de Bassorah,a priori plusieurs zones sont en travaux, pour nous diriger jusqu'au poste frontière de Safwan, poste frontière avec le Koweït. C'est à environ 70 km.

La traversée de Bassorah, deuxième plus grande ville d'Iraq est un peu Rock n' Roll.

Un gros changement cependant, les modèles des voitures sont nettement plus récents, du gros suv américain, et bien mieux entretenus qu'en Iran ! En revanche, pour la conduite c'est encore en mode tout est permis 😕

Nous arrivons à 14h30 à la dernière frontière, le Koweït est à quelques kilomètres.

La sortie d'Irak est assez facile. Nous trouvons plus facilement les bureaux. Nous sommes encore une fois les seuls 'touristes' à suivre ces démarches un peu fastidieuses du carnet de passage en douane. Nous perdons un peu de temps à trouver la bicoque où payer la taxe de sortie de 20 dollars (billet qui rentrera directement dans la poche du préposé...). Dernier coup de tampon et direction le Koweït. Il est 15h, trop bien !

Nous soufflons un peu, pensant que le plus dur est derrière nous !

Ah mais, que nenni !

Dès le premier contact avec les policiers koweitiens, nous sentons que ça ne va pas être si simple. Déjà, aucun ne parle anglais, ce qui nous surprend.

Première étape, le visa. Nous avons opté pour le faire sur place. Ça nous prend une grosse demi heure, mais c'est assez facile. Nous avons juste à patienter. Cela nous coûte l'équivalent de 8€ par visa pour un mois. Pas de cash, il faut payer par carte bancaire.

Deuxième étape, l'entrée de Beemog. Là, cela devient beaucoup plus compliqué. L'officier qui s'occupe de nous ne comprend rien à la lecture de la carte grise. Il ne sait pas comment renseigner son formulaire. Cela va nous prendre encore une bonne demi heure juste pour un papier reprenant les informations basiques.

Ensuite, il faut qu'un autre douanier recopie les informations dans le système informatique. Idem, ils sont totalement perdus et incapables de remplir les cases ... cela devient franchement long. Et toujours personne qui parle anglais.

Ils ont pitié de nous et nous offrent thé, café et dattes !

Nous devons maintenant présenter Beemog pour la fouille. Nous voyons depuis un moment les voitures qui passent la fouille. Les coffres sont entièrement vidés et les contenus des valises scrupuleusement inspectés. Tout est déballé sur des longues tables.

S'ils veulent inspecter chaque coffre et placards de Beemog, nous allons devoir camper là quelques jours ...

Et bien sûr, les douaniers veulent que nous sortions tout le contenu de nos coffres pour le scanner !!! Trop c'est trop ! Nous refusons en leur expliquant que c'est notre maison et que c'est impossible.

Finalement le contrôle sera assez sommaire. Le carnet de passage en douane n'est même pas rempli et ils ne nous font pas prendre d'assurance 🤔.

Il est 18h30. Il fait nuit depuis un moment. Plus le courage de rouler. Nous resterons dormir sur le premier parking trouvé, d'une supérette à moins d'un kilomètre de la frontière. C'est franchement glauque et sale mais ça fera l'affaire, nous ne pensons qu'à dîner et aller nous coucher !!!

Nous sommes contents d'avoir pu passer l'ensemble des frontières en une journée, mais quel marathon 😕


Taxe de sortie Irak
Frontière côté Koweït venant d'Irak
Iran Iraq
Frontières Iran Irak et Koweït
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Nous n'avons pas trop d'informations sur ce petit pays/ville (moitié de la Suisse) en y posant notre maison.

De ce que nous voyons en quittant notre bivouac à la frontière, ce sont des zones plates de désert de sable, sans aucun relief, ni dunes ni relief rocheux. Sur environ 70 kilomètres, c'est sans intérêt.

Des exploitations pétrolières bien sûr, le Koweït est dans les 10 premiers producteurs mondiaux, ce qui vu sa taille est un exploit.

Autre vision épidermique, des tonnes de déchets à ciel ouvert sur le bord de la route. Déjà sur notre parking bivouac, il n'y avait pas de poubelles ... tous les déchets étaient au sol.

Nous verrons plus tard que le plastique est distribué partout, gobelets, bouteilles et sacs plastiques à profusion. Même les fruits et légumes qui sont quasi exclusivement importés sont emballés sous plastique. Déprimant...

Par contraste, la ville de Koweït City est relativement propre, quand elle n'est pas en travaux.

La route n'est pas en bon état, des trous énormes, des travaux ... il faudra attendre l'arrivée dans la ville tentaculaire de Koweït City pour trouver des autoroutes en meilleur état et des ponts et échangeurs couleur sable, aux formes arrondies plutôt agréables à l'oeil.

D'ailleurs en ville, la circulation est plutôt fluide et Beemog peut y rouler sans trop de problème.

Les véhicules qui circulent ici sont de grosses, très grosses ! cylindrées américaines ou japonaises, qu'il est impensable de trouver en Europe (consommation xxl). Il faut que ça en jette, que ça hurle dans les tours et que ça soit énorme.

Un panel de voitures de luxe, Mercedes, Porsche, Ferrari dignes d'un salon de l'automobile ... adieu vieilles Peugeot des années 80 !

Quand on pense que 100 kilomètres à peine nous séparent de l'Iran ! Quel choc !


Quel dur retour à l'économie capitaliste, au fric facile et à tous les travers que cela engendre ... franchement, je ne suis pas trop à l'aise avec tout ça.

Déjà les grandes villes je les évite. Quand en plus la pollution est au maximum, c'est pas la fête !

Que faire en ville ?

Se promener dans les centres commerciaux, véritable ville couverte dans la ville, où le koweïtien retrouve la fraîcheur quand c'est la fournaise en été. La température peut fleurter avec les 50 degrés !


Boutique La Durée
Décor d'un centre commercial
Une patinoire pour enfants dans un centre commercial
Centre commercial typique, boutiques de luxe, décoration kitch, espace de prière, dernier étage pour les sportifs, patinoire ...

Les bâtiments et l'architecture sont récents et plutôt standards. Quelques vieux immeubles côtoient les gratte ciel. Il est très difficile de circuler à pied dans la ville. Pas vraiment de trottoirs, tout le monde se déplace en voiture.


Le tourisme n'est pas du tout encouragé par le gouvernement koweïtien.

La vie est très chère, presque tout doit être importé. Nous nous en rendons compte rapidement.

Nous sommes comme des gamins quand nous nous trouvons dans les rayons du 'Carrefour market' de Koweït City. Des produits français, des étiquettes connues, plus besoin de traduire !

Cela fait deux bons mois que nous n'étions pas rentrés dans un supermarché. Alors évidemment, nous avons envie de nous faire plaisir avec des produits connus ! Heureusement que nos cartes bancaires fonctionnent à nouveau ici ! Les prix sont au top !

Les fortes chaleurs de l'été, l'absence de plage de sable, la mer extrêmement polluée, rien n'incite au tourisme de masse. La ville est une vaste zone industrielle et commerciale déprimante.

Alors, qu'avons nous vu à Koweït City ?

La Grande mosquée de Koweït City. Elle peut accueillir jusqu'à 11 000 fidèles .

La grande mosquée de Koweït City, plutôt son reflet !

Les trois tours du Koweït. La principale fait office de château d'eau et de restaurant panoramique.

La plage, la Skyline et la jetée des pêcheurs

Coucher de soleil sur la Skyline

Le quartier de la Marina

Quartier de la Marina côté Ville
La Marina côté Mer
Les Tours de Koweït derrière leur paravent ... zones de travaux
Jeux de hauteur
Les dhows ou boutres, bateaux arabes traditionnels, souvenirs du passé de pêcheurs de perles...

Un tour au souk


Les fruits et légumes importés sont sous plastique !
Flâner dans le souk Koweït City
Vieux quartier . Plus pour longtemps
Jeux de réflexions
Deux français à Koweït City
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Sur un peu plus de 4 millions d'habitants au Koweït, un tiers seulement sont des citoyens koweïtiens.

Ce sont les descendants des premiers peuples arrivés d'Irak et d'Arabie.

Ils vivaient de la construction de bateaux, de la pêche, de la culture de la perle et achetaient l'eau à leur voisin iraquien.

En quelques années, avec l'arrivée de l'exploitation du pétrole, ils sont passés d'une économie familiale à un système capitaliste avancé avec toutes ses dérives.

Les koweïtiens disposent aujourd'hui d'un des revenus par habitant les plus élevés du monde avec son cortège d'avantages : instruction gratuite, prise en charge intégrale des dépenses de santé, prestations variées pour le logement, l'intégration professionnelle, la retraite.

La dynastie a trouvé mille voies pour la redistribution de la manne pétrolière.

A voir les centres commerciaux, villes sous cloche dans la ville, avec leurs différentes allées aux ambiances multiples, truffés de boutiques de luxe, et de chaînes de fast food à foison ... on se dit que l'avenir est bien gris ...

73% des koweïtiens sont en surpoids ou obèses ! Ça donne à réfléchir !

Ceux qui travaillent ici sont les communautés d'expatriés, d'Égyptiens, de Libanais, d'Iraniens des premiers temps et depuis les années 1980, d'hindous, bangladais, philippins ...

Ce sont eux que l'on croise dans les rues. Les femmes sont le plus souvent absentes du paysage ou alors complètement voilées de noir.

Drôle de pays, fait de contrastes et d'excès. Nous nous sentons bien déboussolés ! C'est encore plus criant après avoir traversé Turquie, Iran et Irak ...


Notre bivouac plage poubelle Koweït City
Centre commercial The Avenues plusieurs kilomètres de long et du luxe du luxe ...
Skyline la nuit
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Nous nous dirigeons vers la frontière sud avec l'Arabie Saoudite.

Nous cherchons à nous éloigner du bruit incessant des voitures sur les autoroutes qui traversent Koweït City.

Un bord de plage en retrait de l'autoroute dans un quartier résidentiel sera notre jardin pour la journée et la nuit.

C'est animé par des familles qui viennent y pique niquer, jusque tard en soirée. Des enfants font du vélo, roller ou voiture à pédales sur la placette qui sert de parking.

C'est possible de louer les équipements pour l'après midi. Un vendeur de glace ambulant s'installe à côté de Beemog.

Un petit tour dans les rues autour de la petite plage. C'est peu animé en ce premier janvier. Les voitures sont garées, faites votre choix !

Seul le 'petit personnel' travaille à l'entretien des villas/châteaux ...

Les jardins sont fleuris alors que l'eau est une denrée tellement rare au Koweït qu'ils doivent traiter l'eau de mer pour en avoir ... quel délire 🤔


Laquelle choisir ?
Beemog à la plage !

Ce matin, nous cherchons à remplir notre réservoir d'eau. Dans ce quartier résidentiel, cela semble plus facile qu'en ville, aux robinets publics dont le débit est souvent riquiqui.

Nous avons repéré que les villas/ châteaux ont des robinets extérieurs et des tuyaux qui servent au lavage des voitures et à l'arrosage des jardins.

Nous nous adressons à des indiens occupés à laver des voitures devant une immense Villa. Ils sont tellement heureux de nous rendre service et de discuter avec nous. Pour cette fois, le remplissage sera trop facile et avec de l'eau potable en prime !


Belle rencontre inopinée qui fait le sel de nos journées !

Ces trois là sont originaires de Goa en Inde. Le plus âgé est depuis plus de 30 ans au Koweït, Les deux autres depuis 20 ans. Ils sont venus seuls pour travailler au Koweït ...


Retour sur notre pétard mouillé de la soirée du 31 décembre !

De ces quelques jours passés au Koweït, nous avons appris beaucoup sur le lâcher prise : ne pas avoir d'attente dans le voyage car cela engendre forcément des déceptions ; se laisser guider par son instinct et vivre chaque jour comme une aventure dans le voyage.

Pour le 31 décembre, nous avions décidé de rester en centre ville, pour profiter d'une soirée festive, feux d'artifice et soirée musicale si possible.

Depuis plusieurs semaines, nous sommes isolés et un peu de vie et de partage pour finir 2023 seraient les bienvenus !

Seulement, la zone des plages entre Green island et les Koweït Towers est un vaste chantier, le bord de mer impraticable à pied.

Le hasard met sur notre chemin un jeune homme qui, nous entendant parler français, nous aborde dans un français parfait. Pour cause, il a étudié 5 ans en France à l'école militaire de Saint-Cyr ! Il nous indique des points stratégiques pour passer une soirée animée et festive. Une plage un peu plus au sud de la ville, avec de beaux restaurants et de grands centres commerciaux animés, des chaînes de restaurants et des boutiques ...

Nous trouvons à garer Beemog dans un parking bondé en bordure de la 2 fois 4 voies ! La nuit sera bruyante !!

Il y a beaucoup de monde, des pique nique organisés un peu partout. La vue sur la Skyline est superbe.

Nous faisons un grand tour à pied, et attendons le début des festivités...

Ça sera un gros flop ! Point de musique, point de feux d'artifice, même au loin ; les restaurants ferment à 23h !

Il reste beaucoup de monde, en famille, entre amis, le pique nique habituel en quelque sorte ... et passé minuit, tout ce joli monde se disperse et rentre chez soi ...

Heureusement, il y a une petite fée qui veille sur nous.

Le lendemain, dès le réveil, nous décidons de rouler jusqu'au parking de plage dans une zone résidentielle pour y passer la journée et prendre un bon petit déjeuner de 1er janvier au calme et si possible proche de la mer ! (Cf la photo plus haut).

En arrivant, nous voyons un van avec des plaques françaises garé !

Nous rencontrons Béatrice qui voyage seule depuis plusieurs mois pour un tour de la péninsule arabique et ensuite de l'Afrique.

Béatrice est une personne sensible, forte et fragile à la fois mais forcément courageuse pour se lancer dans une telle aventure ! Nous passons une journée délicieuse en sa compagnie.

Son parcours atypique est très inspirant. Elle est lumineuse et toutes ses bonnes ondes nous réchauffent le cœur 💓❤️💓

merci Béatrice pour ce moment d'échanges ! Nous espérons croiser ta route à nouveau ...

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Bienvenue en Arabie Saoudite !

Nous entrons dans le onzième pays de notre voyage.

France/Allemagne/Autriche/Hongrie/Serbie/Bulgarie/Turquie/Iran/Irak/Koweït/Arabie Saoudite

Cela fait 100 jours que nous sommes partis.

11 500 kilomètres plus loin, nous voici à la frontière entre le Koweït et l'Arabie Saoudite.

Pour résumer les derniers jours depuis que nous avons quitté l'Iran, poste frontière de Shalamcheh, nous avons roulé 75 kilomètres en Irak (traversée de Bassorah) et 365 kilomètres au Koweït (du nord au sud) pour arriver à la frontière avec l'Arabie Saoudite.

Nous commençons à prendre nos repères pour les passages de frontière.

Et elles deviennent aussi beaucoup plus simples.

Nous trouvons des indications claires. Plus trop besoin de naviguer à pied. Pas besoin d'aide non plus.

L'essentiel des formalités se passe à des guichets en avançant avec Beemog.

Sortie du Koweït 30 minutes.

Nous avons un peu discuté avec l'équipe de douaniers sympathiques.

Ils ont mis de l'ordre dans les papiers de leurs collègues au poste frontière d'entrée pour nous éviter des soucis à l'arrivée en Arabie Saoudite.

Entrée en Arabie Saoudite 2h30.

Nous n'avions rien préparé en ligne. Nous avons fait nos visas sur place, très simple et rapide. Photos et prise d'empreinte sur place. Cela nous a coûté 480 rials saoudiens (120 euro) par personne pour un visa 90 jours multiples entrées. Assurance santé incluse. Paiement par carte bancaire.

Nous avons ensuite enregistré Beemog. Rien à faire, ils n'ont pas voulu remplir le Carnet de Passage en Douane. Ce n'est pas obligatoire ici mais cela donne droit à six mois dans le pays pour Beemog. Une éventualité si nous devions le laisser en storage quelque part en Arabie Saoudite ... Nous verrons plus tard en revenant de Jordanie ou d'Oman si nous y arrivons...

Puis nous avons fait la queue pour le contrôle des douanes. Beaucoup de monde. Que des grosses cylindrées. Les douaniers ouvrent portes, coffres et valises.

Contrôle très succinct pour nous. Juste un placard ouvert dans la cellule. Je crois que vu la taille de Beemog, ils n'ont même pas osé nous demander de tout vider ! Merci à eux !

Avant de quitter la frontière, nous sommes passés par le guichet pour l'assurance de Beemog. Là encore, nous n'avions rien fait en ligne mais, sur place, cela s'est fait très rapidement. Nous avons suivi les conseils judicieux d'autres voyageurs et plutôt que de prendre le tarif camion, nous avons pris le tarif privé (deux fois mois cher).

Dans les problématiques à gérer dès l'entrée dans de nouveaux pays : le retrait d'espèces, utile quand les cartes bancaires ne fonctionnent pas, et l'achat d'une simcard pour rester connectés ! C'est possible dès le premier supermarché / station service une fois entrés en Arabie Saoudite.

L'après-midi est juste entamée et nous sommes prêts à prendre la route.

Nous enfilons les kilomètres d'une route droite, plate et monotone sur pas loin de 300 kilomètres. Seul signe que nous avons changé de pays, nous voyons des dromadaires sur le bord de la route ! En revanche, pour les déchets qui jonchent le bord des routes, c'est une constante depuis le début de notre voyage. C'est loin de s'améliorer ici ... quel fléau ...

Nous rejoignons le village de Hafar al Batin, qui se trouve dans la vallée sèche de l'oued al Batın.

Cela fait longtemps qu'il n'y a plus d'eau dans l'oued, sauf que, suite à un violent orage la nuit dernière (nous l'avons eu au dessus de nos têtes aussi au Koweït), il reste des rues inondées un peu partout, le sol reste imperméable.

Nous trouvons à bivouaquer en bordure d'un espace vert, assez proche du centre animé de la ville. Notre première ville en Arabie Saoudite.

C'est aussi sale et déglingué qu'ailleurs, quelques jolies devantures aussi. Chaque rue a sa spécialité : marchands d'épices et dattes (à profusion), tailleurs, bijoutiers, chausseurs et cordonniers, électroménager, puériculture, petits marchands ambulants sur une place.

Les boutiques sont ouvertes jusque tard dans la nuit.

Nous y serons au calme pour dormir. Les appels à la prière de 5h30 le matin ne nous réveillent même plus !!

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Nous voilà dans la péninsule arabique !

Le Royaume d'Arabie Saoudite couvre 80% de la péninsule arabique. C'est le plus grand pays du Moyen-Orient avec une superficie de plus de 2 millions de kilomètres carrés (4 fois la France).

Autant dire qu'il va falloir avaler des kilomètres !

l'Arabie Saoudite est aussi la première économie du monde arabe.

Et nous nous rendons vite compte des moyens en découvrant notre première grande surface Lulu. Nous avons choisi la version luxe, un hypermarché dans une galerie commerciale immense.

Très futuriste !

Entrée du centre commercial Lulu

Le choix est vaste , des produits de qualité, les prix en conséquence, fini l'Iran...

Nous continuons à rouler, toujours aussi plat et désertique à perte de vue.

Des vastes zones militaires au milieu de nulle part.

Des campements de bédouins, quelques troupeaux de moutons et de dromadaires. Des tentes noires et aussi des camions avec des maisons sur remorques. Habitats plus modernes de ces derniers nomades.


Nous roulons jusqu'à la tombée du jour.

C'est sans fin...

Nous arrivons à une zone un peu plus 'tourmentée', d'après Google earth, avec un léger dénivelé. D'anciennes traces d'eau, quelques touffes de petites plantes de maquis dans la rocaille et la terre ocre. Peut être une possibilité de bivouaquer cachés de la route pour passer une nuit tranquille...

Posés juste pour le coucher du soleil, c'est finalement un joli spot !


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Sur la route, nous retrouvons les klaxons, signes de bienvenue, grands sourires et téléphones en mode vidéo sur notre passage !

A chaque fois que nous nous arrêtons, des saoudiens au volant de leur voiture stoppent ou font demi tour pour venir nous saluer, nous inviter à boire le café ou partager le repas ... Quand ils ne nous forcent pas à nous arrêter sur le bas côté !!

A l'arrêt au centre commercial, trois jolies (même tout de noir vêtues sous leur abaya et hijab) jeunes saoudiennes impressionnées par Beemog viennent discuter. L'une d'elles, aux yeux pétillants magnifiques parle bien anglais.

Elles reviennent un peu plus tard avec un 🎁, une étole en cachemire siglée Christian Dior 😊 pour nous souhaiter la bienvenue dans leur pays ❤️

Autre arrêt dans la ville de Rafha, en bordure d'un parc, de belles et grandes demeures/châteaux alentours.

Arrivent des jeunes saoudiens habitant la maison/château juste à côté. Un des fils de la maison parle bien anglais.

Nous déclinons l'invitation d'aller prendre le café chez eux, Gilles devant travailler sur Beemog. Qu'à cela ne tienne, ils reviennent un peu plus tard avec le café saoudien, des biscuits, des dattes fraîches et un sac de présents (huile d'olive, mélange d'herbes, dattes, petits gâteaux) pour nous souhaiter la bienvenue dans leur pays ❤️ !!!


Hospitalité saoudienne
Merci Merci 💕

Ce matin, alors que nous reprenons la route, nous sommes arrêtés par deux véhicules qui nous font des appels de phares depuis l'autre côté de la route. Ils font demi tour et s'arrêtent à côté.

S'en suit le thé saoudien, à la sauge, un délice ! Pris sur le bord de la route !!


Heureusement qu'il y a ces brèves rencontres amicales et bienveillantes car sinon, à part quelques dunettes de sable rouge, des petites pousses vertes, c'est toujours tout plat depuis 3 jours, le désert quoi !


Premières dunettes d'Arabie
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Fontaine Haïl

Haïl était autrefois la capitale de tout le désert d'Arabie. Elle est aujourd'hui la capitale du centre nord de l'Arabie Saoudite et une ville étape pour le pèlerinage de La Mecque.

Nous avons enfin quitté la platitude de ces dernières semaines pour découvrir de magnifiques montagnes noires qui entourent la ville.

Haïl est située en bordure du désert de Nafud, réputé pour ses roches de granit noir et son sable ocre. Nous avons hâte de découvrir.

Nous garons Beemog en bordure d'un grand parc, dans la ville. Nous y passerons deux nuits au calme. Nous pouvons nous rendre dans le centre à pied même si le parcours n'est pas des plus sympathiques, le long de grands axes.

Les villes saoudiennes sont déconcertantes pour nous européens. Les constructions sont relativement récentes et sans âme. Il n'y a pas de centre historique ou de vieilles pierres. Même les mosquées sont fades.

De larges avenues traversent la ville. Il n'y a pratiquement jamais de trottoirs et en conséquence personne ne marche à pied pour rejoindre le bazar situé dans le centre. Il n'y a pas non plus de transport en commun, de taxi, de vélo. Difficile aussi de trouver un restaurant. Nous trouvons plus facilement des cafés et des pâtisseries.

Nous irons manger indien dans les 'cantines' pour les nombreux travailleurs immigrés en provenance d'Inde, du Pakistan, du Bengladesh ou du Népal.

La ville est morte l'après-midi. Les boutiques ferment à 12h et ne réouvrent qu'en fin de journée pour éviter les heures les plus chaudes.

La ville commence à s'animer vers 17h et les boutiques ferment vers 23h voir même plus tard dans la nuit.

Au centre d'Haïl se trouve l'ancien fort d'A'ariz, qui vient d'être restauré.


Fort d'A'ariz
La visite est encore gratuite

Situé sur un promontoire, le fort d'A'ariz offre une jolie vue sur la ville.

De nombreux quartiers sont en travaux. Des efforts insensés pour créer des espaces verts, des aires de jeux pour enfants, des zones de pique nique et arroser des massifs de fleurs alors qu'il fait facilement 50 degrés en été ...


Vue sur la ville d'Haïl

Quelques vieilles maisons en terre sont encore debout. Pour combien de temps ?

Nous serons les seuls touristes européens dans la ville et nous avons bien senti qu'il n'y avait pas tant de touristes étrangers de passage par ici. Souk et marché sont totalement couleur locale.

Pour nous, voyageurs, la ville permet, entre autre, de faire le plein de produits frais et de denrées alimentaires diverses. Nous retrouvons de grands supermarchés, pratique pour ne pas avoir à courir d'échoppes en échoppes comme c'était le cas en Iran et dans une moindre mesure en Turquie.

En revanche, la mondialisation est bien passée par ici et comme l'Arabie Saoudite ne produit pas grand chose, nous retrouvons des fruits et légumes à provenance lointaine. Beaucoup de produits sud africains et chinois mais aussi plus proches, Egypte, Jordanie, Pakistan et Turquie ... et le plastique à profusion ... grrrr...

Demain, nous partons à la découverte de notre premier désert d'Arabie ! A suivre...

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Nous quittons Haïl et roulons vers le site de Jubbah, à une centaine de kilomètres, autant dire tout à côté ! C'est un site préhistorique majeur d'Arabie Saoudite.

Inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 2015, il est en plein aménagement pour accueillir des touristes dans le projet pharaonique du roi, sa 'Vision 2030'.

En plein désert, le petit village de Jubbah et ses 170 maisons est reconnu pour son art rupestre et ses représentations dans la roche, pétroglyphes, datant du néolithique.

Ces pétroglyphes dépeignent l'activité du quotidien des humains ayant vécu sur le site il y a des milliers d'années.

Avant d'être un désert, l'oasis de Jubbah était un grand lac ou faune et flore étaient en abondance.

Il reste aujourd'hui encore des traces d'eau rendant la vie et un peu d'agriculture possibles.

Du site et des pétroglyphes les plus caractéristiques, humains représentés dans leurs activités du quotidien, outils et armes, nous ne verrons que les photos ... Le site est protégé par des barrières. L'aménagement pour l'ouverture au public est en cours.

Nous trouvons à nous garer juste derrière le site et le village, au début d'une piste sableuse.

Nous irons en exploration à pied par les rochers.


Beemog dans les sables de Jubbah
Sable ocre et roches noires

Certaines roches révèlent leurs secrets plus ou moins lointains..

Nous sommes restés en contact avec Béatrice que nous avions rencontré au Koweït.

La technologie aidant, nous suivons nos traces respectives et arrivons à nous retrouver à Jubbah.

Nous passons une délicieuse journée ensemble, explorant le site à pied et avec Beemog, en off-road sur les pistes autour du site.

Nous sommes dans un paysage lunaire. Quelques roches nous font penser à la planète des singes !


La planète des singes
Le rituel saoudien de bienvenue !
Au bivouac avec Béatrice et passage des saoudiens, toujours une occasion d'échanger. Nous avons fait le plein de dattes !
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Nous voilà de retour après un épisode de cinq journées parmi les plus fantastiques que nous ayons vécues en voyageant en véhicule 4x4. Aucun réseau, aucunes pollutions sonore ou visuelle, des paysages à couper le souffle et juste quelques rencontres éphémères avec des voyageurs ou des saoudiens en balade.

Notre rêve se réalise et notre Beemog est vraiment un outil exceptionnel pour ces longues échappées hors du monde.


Retour sur ces journées mémorables dans le désert d'Arabie Saoudite.

Il va falloir un peu de temps pour redescendre de notre nuage. Des centaines de photos, des heures de vidéos... et notre voyage en Arabie Saoudite ne fait que commencer !


Nous quittons donc Béatrice qui va remonter tranquillement vers la frontière de la Jordanie par la route.

Nous allons par une piste rejoindre un tracé off-road qui traverse sur une soixantaine de kilomètres la partie ouest du désert de Nafud.


Fin de la route goudronnée, bientôt la piste en tôle ondulée sur une dizaine de kilomètres

Il y aura du sable, beaucoup de sable, et des rochers, de toute taille et de toute forme. De quoi s'amuser avec Beemog et retrouver les grands espaces sauvages.


Entrée en matière : désert de Nafud

C'est un vrai bonheur de traverser le désert, cette immensité vide, hostile et majestueuse.

Beaucoup moins d'appréhension qu'au désert de Lut en Iran. Nous n'avons pas autant de kilomètres à parcourir avant de rejoindre une route.

Le réseau téléphonique / internet ne passera pas pendant quelques jours. C'est bien aussi !

Nous allons prendre le temps et savourer chaque instant passé ici.

Des rochers pour laisser aller son imagination
Petit Beemog au milieu des roches
A perte de vue... paysages d'une autre planète

Nous n'avançons pas bien vite. Nous nous arrêtons souvent pour profiter, filmer, photographier.

Quelques passages délicats pour Beemog, emporté par son poids dans les pentes sableuses, mais il s'en sort toujours vaillamment.

Droit dans les dunes même pas peur !

Nous repérons une zone plate et en retrait de la piste. Parfait pour notre campement. Nous serons bien protégés par les rochers.


Le soleil décline. Nous sommes vite dans l'ombre des roches cathédrales.

Nous continuons à pied jusqu'aux dernières lueurs. Quel spectacle inoubliable. Seuls dans cette immensité. Quelle récompense !


Nous retrouvons de la végétation et même de beaux arbres perdus dans ce désert.

Une nuit claire, calme, sans nuisances visuelles ou sonores, autres que les oiseaux qui nichent dans la roche.

Les étoiles illuminent le ciel. C'est magique !

Fin de notre première journée dans le désert de Nafud ...

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Nous sommes seuls dans l'immensité du désert. Nous nous sentons à notre place. Nous savourons la chance que nous avons d'être là, connectés avec la nature.

Nous passons une arche majestueuse dans le fond d'une vallée dans laquelle poussent des arbres.

Puis, nous retrouvons la piste sablonneuse. Pas toujours évident de suivre notre route tant il y a de pistes différentes laissées par d'autres véhicules. C'est le terrain de jeu des saoudiens par ici ! Leurs 4x4 légers et surpuissants passent partout et il faut être vigilants à ne pas suivre leurs traces avec notre Beemog, car avec ses 10 tonnes cela peut très vite devenir problématique ...

Une longue montée dans du sable bien mou. Beemog maîtrise sans broncher.


Nous prenons un peu de hauteur et nous nous retrouvons dans les roches noires. Le sol devient coupant, il faut prendre garde à notre monture et ne pas abimer les pneus.

Rencontre avec des saoudiens.

Un moment d'échange au sommet.

Quel accueil ! même au milieu de nulle part, ils nous offrent un plein sac de dattes!

La piste nous entraîne dans une longue descente de sable empruntée par un troupeau de dromadaires, d'où la multitude de traces au sol.

Croissant de dune parfait

L'après midi s'étire.

Nous arrivons à un promontoire sur lequel veillent d'imposants rochers.

Une zone à peu près à plat, nous ne faisons pas les difficiles dans un tel décor, accueille Beemog pour la nuit.


Il n'y a pas un bruit,. Seul le souffle du vent est perceptible

Nous venons de parcourir une centaine de kilomètres dans ce désert incroyable de beauté et de diversité.

Nous en demandons encore !

Nous avons suffisamment d'eau, de carburant et de nourriture pour encore quelques jours en complète autonomie.

Beemog est dans son jardin.

Nous décidons de continuer dans le désert par une autre piste trouvée sur nos cartes en espérant qu'au bout il y ait bien la jonction avec la route !


C'est un décor de cinéma pour commencer cette nouvelle journée.

Nous sommes au milieu de rochers aux formes incroyables.

Beemog va t'il se faire croquer par le monstre ?

Laissez faire votre imagination et tous ces rochers prennent vie. Absolument ahurissant de se balader dans ce décor.

Nous quittons la vaste étendue de sable, et entrons dans une vallée encaissée. Nous y trouvons herbes, plantes et même quelques beaux arbres.

Bivouac improvisé à l'ombre !

Nous retrouvons la vaste étendue de sable. De loin en loin quelques vestiges de montagnes érodées par le vent.

Nous arrivons à une enfilade de statues pétrifiées dans la roche.

Arman rock côté ombre et côté soleil

Au loin, comme un mirage, le Mont Saint Michel se découpe à l'horizon.

Mont Saint Michel en Arabie
Vaisseau de roches sur mer de sable

Quelques kilomètres encore et le décor change à nouveau. Nous passons du sublime au sublime. Quelle merveille !

Rencontre avec un berger. Cela sera notre unique troupeau de chèvres de ce périple.

Nous grimpons une jolie dune.

La vue est tellement belle que nous y installons notre campement.

L'heure du bivouac a sonné
Beemog et ses nouveaux amis pour la nuit
Il y a de la vie par ici
Jeu de lumière sur les rochers
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Lever de soleil de toute beauté.

Il est encore tôt mais les couleurs du ciel nous font sortir du lit pour contempler le panorama.

Promesse d'une belle journée

Nouvelle rencontre avec des jeunes saoudiens en balade.

Ils s'interrogent de notre présence ici au milieu de nulle part ! Ils ne comprennent pas toujours bien que nous soyions là juste pour profiter des paysages et contempler la nature sauvage.


La piste est toujours aussi fantastique au milieu des rochers et des vastes étendues de sable.

Nous prenons notre temps à nous balader à pied parmi les rochers.

Nous traversons de vastes étendues isolées.

Beemog laisse sa trace dans le désert

Nous arrivons à un rocher surnommé 'kissing rock'

De jolies empreintes de lézard et des plantes qui ont su s'adapter au climat aride de ce désert.

Il n'y pleuvrait qu'une à deux fois par an.

Certaines plantes poussent dans les fentes des roches.

Rochers tortue et petites plantes

Nous découvrons le site du Mahaja Arch. Difficile d'en faire une photo, le site est clôturé, préservé. Il fera partie du grand plan d'aménagement culturel et touristique 'Vision 2030'.

L'accès est aujourd'hui impossible, il n'y a pas encore d'infrastructure en place pour accueillir le touriste, la piste va certainement être remplacée par une route goudronnée dans un futur proche ...


Rencontre éphémère avec un chamelier. Au loin, un habitat nomade, avec tente, camion réserve d'eau, de foin. C'est notre première entrevue avec la civilisation depuis plusieurs jours.

Nous découvrons un site grandiose.

Le plus haut mur de pétroglyphes en Arabie Saoudite découvert par un archéologue allemand à la fin du 19e siècle.

Gilles donne l'échelle de cette paroi.


Comme il n'y a aucune barrière, le local saoudien a laissé son empreinte plus récente. Des pétroglyphes de tous âges pour le plaisir.

Avant d'être le désert hostile que nous connaissons aujourd'hui, le Nafud était un paysage de lacs et de verdure avec une faune et une flore abondantes, d'où la présence d'humains remontant à Homo Sapiens il y a 120 000 ans...

Aujourd'hui ne restent qu'un peu de vert et Beemog dans cette immensité.

Tente nomade au milieu de nulle part
Les roches veillent

Nous avons campé près du seul acacia aux alentours.

Au coucher du soleil le rouge flamboie.

Que dire du lever de soleil ici ! Nous en restons sans voix... juste admiratifs de ce que la nature nous offre en spectacle.

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Nos pistes dans le désert arrivent à leur fin. Nous retrouvons le goudron bien lisse et une vitesse de croisière plus élevée.

Un plein de produits frais à la station service/supermarché et nous repartons chercher des rochers aux formes exubérantes.

Cela ne manque pas par ici.

Nous resterons dormir auprès du 'Split rock', un rocher coupé en deux parties verticalement, dont la base s'érode petit à petit.

Il est impressionnant bien que pas très haut, 6m de haut pour 9m de large, à se tenir sur ses toutes petites jambes.

La cassure verticale est nette, comme coupée avec un outil de précision.


Split rock

A ses côtés nous trouvons le 'baby elephant rock'.

Baby elephant rock
Beemog en bivouac à côté du split rock

Nous approchons d'AlUla et nous nous arrêtons pour déjeuner au pied du Rocher de l'Eléphant, Jabal AlFil, rocher ressemblant fort à un éléphant avec sa trompe liée au sol.

De sa taille énorme (52m), ce rocher en grès rouge en impose dans le paysage. Il est d'ailleurs devenu un emblème de la région d'AlUla.


Beemog versus Elephant Rock

Un autre rocher, plus petit celui-ci, ressemble fort à un champignon.

Mushroom Rock sous l'oeil du photographe

Pour la nuit, nous ferons campement au dessus d'Elephant rock.

'Le Cri' version Al Ula

Quelques autres beaux spécimens pour laisser aller son imagination.

Beemog a trouvé sa place !

De là haut, nous dominons Elephant Rock, éclairé la nuit.

Des aménagements de coussins et la possibilité de faire du feu ont été réalisés pour passer la soirée au pied de ce fameux rocher. Un café bar propose des boissons ! Le saoudien aime s'y installer et écouter de la musique jusque tard la nuit.

Tard dans la nuit silhouette de l'éléphant
Lever de soleil sur l'éléphant
Lever du jour sur la vallée
Beemog domine la vallée

Une bien belle rencontre nous attend en redescendant de notre campement pour voir de plus près cet incroyable rocher .

Éléphant rock
Elephant Rock

Nous rencontrons Abu Safar et son magnifique camion Ford, soixante ans et toutes ses roues !

Abu est trop fier de nous accueillir dans sa tente nomade sur roues ! C'est touchant de discuter avec lui (merci Google traduction !!) Et d'être invité dans son chez lui.

Ces rencontres fugitives, faites de bienveillance, de complicité, sans parler la même langue et forcément bien se comprendre, de sourires, font le bonheur de nos journées.

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Lorsque nous étions encore en région parisienne, avant notre grand départ, nous avions dans l'idée de nous trouver pas trop loin de la course du Dakar en Arabie Saoudite courant janvier 2024.

Les images des éditions précédentes dans les sables d'Arabie Saoudite nous faisaient rêver et ont été un déclencheur de notre voyage en péninsule arabique.

Le voyage allant, j'étais de moins en moins en attente de cet événement médiatique et de toute l'agitation autour de la course.

Nous trouvions très peu d'informations sur le parcours, les zones pour le public et les campements.

Les saoudiens que nous interrogions, même à Al Ula, centre névralgique de la course avec deux épreuves au départ et trois jours d'étape avant l'arrivée au bord de la Mer Rouge, ne connaissaient pas la course.

Cela peut paraître incroyable pour nous qui sommes bercés depuis l'adolescence par les souvenirs des images du 'Paris Dakar.

Les échos de voyageurs qui se trouvaient à Al Ula pour le départ de la course m'avaient définitivement découragée. Impossible de rentrer dans le bivouac sauf à débourser 300 Euro par personne ... difficile de connaître les endroits où suivre la course... bref, nous allions dans l'inconnu !

Ayant récupéré grâce à des amis voyageurs le point GPS du bivouac pour les deux jours d'épreuves à Al Ula, nous décidons de tenter notre chance et d'y aller pour glaner des informations directement auprès de l'organisation.

Nous garons Beemog devant l'entrée du bivouac à côté du stand des accréditations.

Sans même avoir besoin d'aller chercher des informations, les équipes de bénévoles déjà sur place pour installer le campement sont venus à nous !

C'est qu'il ne passe pas inaperçu notre Beemog !

Nous commençons à discuter, à faire visiter, trop heureux de pouvoir parler en français !!

Il nous faut récupérer une Invitation d'un stand ou équipe pour pouvoir rentrer sur le camp.

A priori cela paraît possible et gratuit 😉, une fois ce sésame en poche.


Beemog garé devant le camp du Dakar 2024

Alors qu'un petit attroupement se forme autour de Beemog, arrive Klaus, allemand, heureux possesseur d'un Unimog 1300 qu'il est en train d'aménager. La discussion est tout de suite fluide avec Gilles et le courant passe entre eux deux.

Alors que nous sommes toujours en recherche d'une invitation, voilà qu'il se trouve que Klaus fait partie du stand Audi, apparemment assez haut placé, et que oui, bien sûr, il va aller se renseigner pour que nous puissions profiter du bivouac !!

Merci à notre Beemog de nous faciliter la tâche ! Nous voilà en quelques minutes heureux possesseurs d'un pass pour deux jours sur le Dakar !


L'entrée du campement
Les camions d'aide à l'installation du camp
Dakar Saudi Arabia 2024

Nous allons profiter de cette journée pour voir l'installation du camp, l'arrivée des concurrents au bivouac, et nous sommes conviés au stand Audi dans la soirée ! Rien que ça !

Pas à dire, c'est un truc de fou !

Déjà le bivouac, complètement dingue. Il faut imaginer une ville de 3500 personnes, bénévoles, organisateurs et concurrents, qui vit, mange, dort, se fait soigner, et déménage chaque jour. Impensable ...


Les camions d'assistance ou d'organisation arrivent au campement

Rien que pour les cuisines, plusieurs semi remorques sont nécessaires pour pouvoir préparer des repas pour 3500 personnes !

En début d'après midi arrivent les concurrents, motos en premier, suivis des voitures, quads et camions.

Après avoir franchi la ligne d'arrivée sur les pistes, tous les concurrents doivent rejoindre le campement en empruntant la route, quelques fois sur plusieurs centaines de kilomètres, c'est 'l'étape de liaison'... pour ce soir, c'est moins d'une centaine de kilomètres.


Arrivée au camp des motos

Passage au 'Time Control', vérification des balises qu'il faut passer en course, des tablettes gps et du roadbook.


Les motards, concentrés jusqu'au bout

Les concurrents de la course 'Dakar Classic' rentrent au stand avec le sourire !

Place aux grands champions

Passage par le stand Audi

Stéphane Peterhansel au repos
Carlos Sainz en interview
Arrivée des mastodontes camions

Encore quelques arrivées

Nous avons récupéré le point GPS pour voir les concurrents en course demain sur l'épreuve spéciale en boucle autour d'Al Ula.

Nous partons avant la nuit pour nous positionner près de la ligne d'arrivée de la course.

En arrivant sur place, de nuit !, après un peu de piste, nous sommes au beau milieu de nulle part.

Il n'y a personne, aucune installation faisant penser à la course du lendemain ... bizarre 🤔. N'y voyant rien, nous laissons passer la nuit.

En nous réveillant, nous voyons garés pas trop loin de nous, deux gros bus et quelques véhicules de l'organisation, puis deux camions de pompiers qui viennent se positionner à côté de Beemog.

Nous retrouvons une famille de français qui voyagent à cinq dans leur LandRover Defender tractant une remorque off-road. Nous embarquons la tribu dans Beemog pour un tour sur les pistes à la recherche de l'endroit stratégique d'où il sera possible de voir passer les concurrents en course avant de franchir la ligne d'arrivée.


On embarque tout le monde dans Beemog
Emilie Julien Paula Elio Luis en voyage pour deux ans : Péninsule arabique et Afrique

C'est un vrai jeu de piste, le tracé reste secret, il n'est dévoilé aux coureurs qu'une fois en course !

Nous montons sur les rochers, jumelles en poche, et cherchons quel pourrait être le meilleur endroit.

En entendant les hélicoptères survoler le parcours, et les moteurs des premières motos au loin derrière les rochers, nous nous préparons à les voir passer.

Coup de chance, ils passent juste devant nous ! Nuages de sable en prime !

Beemog spectateur du Dakar
Drapeaux français et encouragements

Une journée géniale à échanger avec cette famille super sympa et avec un spectacle inoubliable !

Quel beau projet que de voyager avec ses enfants !

Journée bien remplie aussi puisque nous retournons profiter du campement en fin de journée.

Nous dormirons (essaierons de dormir !) Là bas pour une totale immersion dans la course !

C'est une ruche qui ne connaît aucun repos.

Les mécaniciens, quand ce ne sont pas les pilotes eux mêmes, sont au boulot toute la nuit. Les véhicules sont désossés, les compresseurs s'activent pour nettoyer le sable. Les véhicules sortent pour des essais jusqu'à pas d'heure ! La nuit est courte !


Un Unimog participe à l'épreuve 'Dakar Classic'

Le départ de l'épreuve qui doit mener les concurrents à Yangu n'est qu'à quelques kilomètres du campement.

Levés à 7h, nous y arrivons juste à temps pour le départ de la première moto à 7h30.


Départ de la première moto , le soleil se lève
Les hélicos vont survoler la course

Les motos se suivent toutes les 3 minutes.

Ligne de départ plein gaz !

Vers 10h, c'est au tour des voitures de s'élancer dans un nuage de sable

Quelle puissance au démarrage !

Nous nous postons près d'un virage et d'une petite bosse quelques centaines de mètres après le départ. Les pilotes sont déjà pied au plancher ! Impressionnant !

Aux premières loges !

Voir arriver les camions à pleine vitesse, c'est flippant !

Quel spectacle !

Quel changement de rythme après nos journées dans le désert de Nafud !

Merci ! Merci ! Merci ! Pour cette immersion dans la course du Dakar.

De très belles rencontres avec les équipes de bénévoles, quelques voyageurs passionnés : Suisses, Belges, Autrichiens, Suédois ... et notre chouette tribu de Frenchies !


Contents de retourner nous perdre dans le désert 😜 et de dormir au calme !!

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Les décors dans toute la région d'AlUla sont fantastiques.

Carrefour des routes de l'Encens, le site est tissé de nombreux fils de civilisations passées et présentes, des royaumes de Dadan et de Lihyan à la civilisation nabatéenne et à l’ère islamique.

Dans son projet 'Vision 2030', le Roi ambitionne de développer le tourisme dans la région en créant un parc naturel, touristique, archéologique et culturel d'une superficie équivalente à la Belgique.

Outre l’ingénierie culturelle, la recherche et la muséographie, ce projet colossal, en grande partie confié à la France, doit aussi comprendre d’autres secteurs, dont la construction des infrastructures, notamment routières, ferroviaires et hôtelières.

Nous traversons des zones de travaux de très grande ampleur.

Il est encore possible de circuler librement sur les pistes, mais pour combien de temps ?

Nous prévoyons de revenir passer du temps pour découvrir quelques merveilles accessibles par les pistes.

Nous avons décidé de nous rendre d'abord en Jordanie, dont la frontière n'est pas si loin au nord de l'Arabie Saoudite.

Sur la petite route que nous empruntons pour rejoindre la ville de Tabuk, nous rejoignons par une piste, qui sera prochainement goudronnée, le Rainbow Rock. Ce rocher ressemble à une arche ou à un arc-en-ciel avec deux nuages.

Nous garons Beemog juste en dessous pour la séance photo !

Puis nous installons le camp un peu en hauteur, perdus dans les roches.

Rainbow Rock au coucher de soleil

Avant de reprendre la route, nous traînons avec Beemog sur les multiples traces des véhicules saoudiens pour un tour photogénique entre les rochers.

Plus au nord, à quelques kilomètres seulement de la route, accessible par une piste/route, nous découvrons, subjugués, le paysage fantastique des rochers de Buraikah.

Ces formations rocheuses mystérieuses, superbes colonnes droites et sombres, font penser aux vestiges d'une cité disparue ou à une foule de personnages pétrifiés.

Ce qui devait être juste une pause déjeuner se prolongera en un bivouac d'une nuit.


Fascinant de se promener parmi ces rochers sculptés par des années d'érosion.

La nuit tombe et les roches rougissent

Dans la solitude des roches pétrifiées...

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De Tabuk nous roulons directement jusqu'à la frontière en longeant le désert d'Hisma, prolongement du Wadi Rum en Arabie Saoudite.

Promesse de belles pistes à notre retour en Arabie Saoudite...

Nous arrivons au bord de la mer Rouge.

Au loin, les montagnes d'Égypte !

Pause déjeuner en bord de Mer Rouge. Quelques installations sur la plage pour le pique nique avec éclairage.

C'est pas fou comme endroit, mais cela nous fait du bien de voir du bleu !

Nous avons repris des forces pour un nouveau passage de frontière.

Nous sommes toujours préparés à devoir y passer plusieurs heures, le ventre plein c'est mieux !

En arrivant en milieu d'après midi, nous parions sur une fatigue des douaniers et un contrôle plus soft côté jordanien.

La sortie d'Arabie Saoudite est fluide, il n'y a pas grand monde, en 15 minutes nous voilà sortis. Deux guichets à la suite, l'ouverture de la porte de la cellule par les douanes, un peu de curiosité devant Beemog.

Pour entrer en Jordanie, nous avons pris en avance le JordanPass par internet. 75 JOD (100€) par personne. Le Visa est inclus et cela nous donne droit aux visites des principaux sites de Jordanie, dont Petra sur deux jours consécutifs et Wadi Rum.

Première baraque pour le contrôle des passeports, visa d'entrée et enregistrement de Beemog (pas besoin du carnet de passage). 5 minutes.

Ensuite, contrôle par les douanes. Nous nous attendons à devoir vider Beemog et à un contrôle musclé (selon les commentaires d'autres voyageurs).

Avec nous, ils sont juste curieux de visiter 😉. Le contrôle est rapide et souriant.

Nous retrouvons un camion d'autres voyageurs français passés juste avant nous ! 'Les mille et une routes' sont sur leur chemin de retour en France !

Évidemment, nous nous mettons à discuter un moment. Ils vont faire étape en bord de mer quelques jours.

Le poste frontière est organisé pour que nous puissions prendre l'assurance de Beemog, 100Jod un mois, pas d'autres choix de durée, puis une simcard Zain 40 giga, 16Jod.

Pas d'ATM ici. Pour le change des 20Jod à payer aux douanes, obligatoirement en cash, nous changeons nos rials saoudiens ( c'est loin d'être avantageux mais pas d'autres solutions).

Tout cela en quelques minutes et nous voilà en Jordanie !

Il n'est finalement pas si tard. Nous décidons de prendre la route de Petra et d'avancer jusqu'à la nuit.

Les bords de Mer Rouge sont touristiques et ne nous incitent pas trop au bivouac.

Premier choc, les routes sont vraiment montagneuses ! Le GPS nous indique 3233 m de dénivelé positif cumulé pour 110km de route ! Ça promet !


La route serpente jusqu'au sommet !

La nuit tombe alors que nous arrivons au croisement avec la route du Wadi Rum. Au coucher de soleil, les blocs rocheux sont magistraux.

Nous faisons un petit crochet pour en profiter ! Et nous trouvons à dormir au parking du Visitor Center du Wadi Rum.

Nous y sommes escortés par les guides du parc. Ils cherchent à travailler et veulent à tout prix nous vendre un tour en 4*4.

Mais franchement, on a tout ce qu'il faut avec Beemog !

Les paysages sont d'une beauté renversante ! Nous allons arpenter les pistes à notre retour de Petra, en évitant le secteur touristique du Visitor Center, maintenant que nous l'avons repéré !

Il y a des pistes de partout tout autour pour profiter du Wadi Rum en toute quiétude.

Le matin, avant de partir, nous voyons un jardinier arroser les plantes du Visitor Center avec un tuyau d'eau.

Nous cherchions sans succès à remplir notre réservoir d'eau depuis plusieurs jours, mais les citernes sur la route étaient soit vides soit inaccessibles avec Beemog.

Là, c'est pratique. Et même si le débit est faible, nous profitons de l'occasion pour remplir à fond notre réservoir d'eau !

Nous sommes maintenant parés pour plusieurs jours à Petra et dans le désert !

Vue sur le désert du Wadi Rum le matin.


Premier panorama des alentours de Petra depuis la route.

Nous sommes à 1600m d'altitude.

C'est très venté et très froid !

Magique aussi !

Nous arrivons à Petra

Avant de valider notre Jordan Pass à Petra, nous nous dirigeons vers le site de 'Little Petra', Siq Al-Barid, à moins de 10 km au nord. L'entrée y est gratuite et nous pourrons déjà randonner depuis cet accès.

Les montagnes autour sont grandioses. La route ne fait que monter et descendre, les pentes sont très raides. Avec Beemog c'est quelque fois un peu sportif !

En arrivant au site de Little Petra, nous cherchons un endroit pas trop exposé, pour ne pas être délogés par la police le soir, ce qui arrive assez fréquemment, à ce que nous avons compris de récits d'autres voyageurs.

Et là, surprise, le van de Béatrice est garé sur le parking.

Nous savions qu'elle était en Jordanie mais n'avions plus de nouvelles depuis quelques jours.


Little Petra bivouac

Nous allons visiter le site avant la fermeture à 17h.

Un canyon étroit entre des rochers de grès rouge permet d'accéder à 'Petite Petra', des ruines d’habitations sculptées dans la roche.

Des monuments se dressent de part et d’autre des habitations troglodytes abandonnées : un tombeau-temple et quatre tricliniums, des édifices à colonnades faisant office de restaurants où étaient accueillis les voyageurs.

À quoi ressemblait ce village au Ier siècle, quand des canaux d’eau arrosaient les plaines arides et désolées, quand les auberges recevaient des voyageurs et des marchands arabes, accompagnés de leurs caravanes de chameaux ?


Little Petra un site à ne pas manquer

Des grottes sont toujours habitées aujourd'hui par des bédouins.


Dans un des édifices reste un décor peint au plafond, feuilles, fleurs oiseaux. Un rare témoignage de l'art nabatéen.

En ressortant du canyon par un escalier aux pierres polies, nous arrivons dans un décor de rochers aux formes arrondies que nous n'avions encore jamais vu jusqu'ici.


Le sentier se poursuit et nous donne envie d'en faire plus.

Il nous faut ressortir du site car une grille en bloque l'accès hors des heures d'ouverture...

Le sentier est délimité par des pierres

Nous irons demain avec Béatrice à la découverte des paysages de Little Petra.

Cela sera une randonnée extraordinaire dans un décor somptueux.


Même décor que la veille sous le soleil revenu.

Nous devons escalader les rochers et trouver notre chemin. Nous suivons des chèvres bien entraînées et survitaminées.

Les chèvres ici sont acrobates

En haut des rochers, un paysage de steppes.

Nous continuons à vue vers un sommet.

Nous ne savons plus où donner de la tête tellement c'est beau.

Au sommet pour une vue panoramique

Nous découvrons la vue sur le Wadi Araba, ses dunes et ses montagnes colorées.

La frontière avec Israël est toute proche.

Une bédouine sur son âne au loin

Les paysages de Jordanie nous comblent.

Une journée de randonnée extraordinaire.

Demain, nous validons notre Pass pour Petra, la merveille des merveilles.

Nous avons hâte, car ce que nous avons déjà pu voir est fantastique !

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Nous en avons longtemps rêvé, et ce matin, nous y sommes ! Nous allons découvrir Petra et l'œuvre des Nabatéens.

Découvrir le Trésor, 'Al Khazneh' et plus encore ...

Nous l'avons amèrement constaté depuis notre arrivée à Petra, la guerre toute proche a considérablement fait chuter la fréquentation sur le site. Les restaurants tournent au ralenti, les hôtels sont loin d'afficher complet.

Déjà que le mois de janvier est un mois creux pour le tourisme en Jordanie, il n'y a quasiment personne lorsque nous commençons le chemin en descente vers le Siq, le canyon encaissé qui mène au Khazneh, la porte emblématique de Petra.

Ce qui fait notre bonheur de pouvoir nous balader sans la foule des groupes de touristes, est ponctué d'une profonde compassion et de beaucoup de tristesse pour les bédouins vivants du tourisme sur le site. Leur situation est catastrophique mais ils gardent le sourire et nous échangeons quelques mots avec eux ...

En chemin, nous découvrons notre premier tombeau, le Tombeau aux Obélisques.


Tombeau aux obélisques

Nous arrivons au Siq. Le canyon est long de 1,2 kilomètres. Ce qui frappe c'est la verticalité de ses parois, son étroitesse et la couleur des roches.

Le Siq

On y voit un ingénieux système de canalisation creusé le long de la roche, pour l'approvisionnement en eau de la Cité.

Nous débouchons enfin sur la place et devant nous se dresse Al Khazneh.

Instant magique que de découvrir cette façade ornée au débouché du canyon.

Nous avions pourtant déjà vu l'image à maintes reprises mais l'effet est saisissant, j'en ai les larmes aux yeux, et ce n'est pas le froid...


Al Khazneh

Sûrement les dromadaires les plus photographiés de Jordanie !

Il y a très peu de touristes et nous ressentons toute la force de ce lieu.

Inoubliable!

Nous continuons par la rue des façades jusqu'au Théâtre, construction unique en son genre puisque directement creusée dans la roche.

La rue des façades et les nombreux tombeaux creusés dans la roche. J'ai volontairement laissé une personne sur la photo pour se rendre compte de l'immensité du site.

A l'échelle humaine, c'est vraiment immense !
Le théâtre pouvait accueillir jusqu'à 8 500 personnes
Le théâtre : détail des gradins creusés dans la roche

La couleur du grès sur la droite du Wadi prend des teintes incroyables, du gris au rose, du jaune, du bleu du violet du rouge. Toutes les couleurs se déclinent sur les façades ou dans les grottes érodées. C'est extraordinaire !

Détail à l'intérieur d'une cavité

Nous nous attelons à notre première randonnée sur les hauteurs de Petra.

Nous allons découvrir le Haut lieu des Sacrifices et le Wadi Farasa.

La randonnée donnée pour 3 heures commence par une belle grimpette (45 minutes!) dans des marches creusées à même le grès. Les cuisses chauffent mais nous sommes récompensés par les vues sur la Cité.

Nous prenons de la hauteur.

Tout en haut, la montagne forme un plateau sur lequel se trouve le Haut lieu des Sacrifices. Quelle vue !

La suite de la randonnée descend par des escaliers dans la roche jusqu'au Wadi Farasa.

En chemin, nous découvrons par hasard la statuette d'une divinité creusée à même la roche.

Nous longeons des tombeaux et des fontaines. C'est très sauvage et nous sommes très peu à arpenter ces sentiers.

Nous trouvons quelques familles de bédouins qui habitent toujours les lieux à l'année.

Nous retrouvons la rue des façades et devant nous le Qsar Al bint.

Vue générale à gauche le grand temple et au fond, éclairé le bâtiment carré du Qsar Al bint.

La météo est avec nous. Les prévisions des prochains jours sont mauvaises alors nous décidons de monter au Monastère, ad Deir, dans la foulée.

Plus de 800 marches sont annoncées ! Même pas peur, nous y allons gaiement !

Le chemin est ponctué de petites échoppes tenues par les bédouins, surtout des femmes sur cette portion.

Le spectacle vient des mules qui grimpent (ou encore plus folklorique redescendent) les touristes les moins sportifs. C'est Lunapark ! Finalement, nous mettrons à peine une demi heure pour arriver au sommet et découvrir un autre joyau de Petra, le Monastère.


Façade du Monastère et un touriste pour l'échelle !

La façade mesure 47 m de large et 48 m de hauteur.

En poursuivant jusqu'au belvédère un peu plus loin, la vue s'étend à l'infini.

Montagnes et dunes blanches du Wadi Araba

Repos mérité pour les mules, agiles dans les marches menant au Monastère.

En chemin, nous découvrons au détour d'un petit canyon étroit, le Tombeau aux Lions, façade ornée de deux lions qui en protègent l'entrée.

Tombeau aux Lions

Le rond au dessus de l'entrée permet au soleil d'éclairer la cavité lors du solstice d'hiver.

Lorsque nous rejoignons l'allée principale, les façades des Tombeaux Royaux sont éclairées par le soleil de l'après midi.

Monument Palais, Tombeau de l'urne, Tombeau de la soie, Tombeau Corinthien, les quatre Tombeaux Royaux en imposent.


Les quatre tombeaux royaux

D'une finesse inouie, les façades sont une merveille. Les couleurs des roches sont extraordinaires.

Détail Tombeau de Soie et ses roches colorées
Détail Tombeau de l'urne
Tombeau de l'urne
Détail sculpture Tombeau
Tourbillon de roche plafond du Tombeau Corinthien

Malheureusement, le sentier d'accès à la randonnée que nous voulions faire - trail Al Khubtha - pour admirer le Trésor depuis le haut, est fermé. Des travaux de consolidation sur le haut des Tombeaux Royaux sont en cours. Dommage...

Il nous reste à découvrir la Chapelle byzantine, construite plus tardivement, et ses mosaïques au sol, très bien conservées, sur les deux allées latérales.

Et le Grand Temple, dont les fouilles se poursuivent encore aujourd'hui. C'est un complexe archéologique et architectural qui couvre une superficie de 7000 m2. Les colonnes ont une hauteur estimée à plus de 15 m.

Aux grandes années de Petra l'ensemble était monumental, palais, piscine, jardins, et n'a pas livré tous ses secrets.

La visite de Petra ne serait pas complète sans le portrait du chat nabatéen, grand amateur de caresses !

Celui-là, trop mignon, était tellement collant qu'il en était difficile à photographier ! Je l'aurai bien emmené avec moi ...

Si vous passez par Petra, prenez le temps de visiter le musée gratuit à l'entrée principale du site.

Très bien documenté, film documentaire sur l'histoire de l'eau, nombreuses animations sur écran tactile, mises en valeur de sculptures et résultats de fouilles. Facile d'y passer plusieurs heures !


Petra fait partie du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1985 et a été annoncée comme l'une des nouvelles Sept Merveilles du monde en 2007.


Nos deux journées passées sur le site ont été intenses.

Nous avons randonné 8h quasiment sans pause le premier jour et 5h le deuxième jour (plus 1h30 au musée) avec un bon dénivelé et un bon nombre de marches taillées dans les roches à monter, descendre ou escalader.

Deux journées, certes fatigantes, qui resteront longtemps gravées dans nos mémoires !

Merci ! Merci ! Merci !

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Nous quittons Petra et son temps maussade d'hiver. Le ressenti depuis deux jours est de 1 degré la journée. C'est pas chaud !!

Il souffle un vent tempétueux et de gros nuages noirs restent accrochés aux montagnes environnantes.

Pas facile de venir à bout d'un rhume que je traîne depuis plus d'une semaine ...

Nous étions pourtant un petit groupe bien chaleureux d'irréductibles gaulois sur le Free parking de Petra !

Béa (Liminal Travel), Claude et Alain (Africacy), Ali Anaïs et Solal (mille et une route), une belle et joyeuse concentration de Frenchies !

Nous avions pris nos quartiers du soir dans le restaurant Old Street, de bons petits plats et un coup de pouce pour son équipe sympathique et accueillante !

Il serait bien temps de retrouver un peu de soleil et de chaleur ... Cap au sud, en direction du mythique désert du Wadi Rum.

Nous entrons dans le Wadi Rum par une piste tout au Nord. De nombreuses traces de véhicules nous indiquent qu'elle est empruntée.

Il s'agit de la partie la moins touristique du Wadi Rum. Elle ne fait pas partie de la 'zone protégée' et le bivouac est autorisé !

Pas trop non plus de camps touristiques. Nous les voyons au loin.

Nous déplorons malgré tout la présence de détritus un peu partout...

Nous filons à vue à travers les étendues de sable et de grosses masses rocheuses se dessinent au loin.

Un wadi profond (sec) à traverser et nous voilà dans un décor de cinéma !

Le soleil est présent, la chaleur revient un peu. Nous pouvons quitter gants et bonnets !


Wadi Rum... géant !

Nous trouvons assez rapidement à nous arrêter. Ce ne sont pas les places avec vue qui manquent par ici. Nous avons l'embarras du choix ! Et il n'y a pas foule !

Impossible de repartir après la pause déjeuner ! C'est trop beau et une pause au soleil s'impose !

Nous décidons d'établir notre camp et de partir à pied profiter du lieu grandiose et silencieux.

Nous sommes à proximité de deux Arches et tout autour de nous, les vues sont extraordinaires...

Couleur et Arche
Ombre et Arche

En prenant un peu de hauteur, c'est un paysage lunaire, ou martien, selon les heures, qui s'offre à nous.

A perte de vue, le désert et le silence
Ocre, rose, ombre et lumière
'Rocher religieuse' facile à escalader
De tous côtés, du grandiose

Aux premières loges pour le coucher du soleil, nous contemplons les transformations du décor et les nuances colorées sur les roches.

Quel spectacle !

Dunes d'Or
Montagnes Roses
Beemog (tout mini riquiqui) dans son écrin

Notre Beemog est notre plus fidèle compagnon, nous sommes tellement heureux de vivre ces moments dans l'immensité et la solitude des paysages, comme ici au Wadi Rum.

Plus beau désert au monde, je ne sais pas, mais l'un parmi les plus beaux déserts sur terre, sûrement !

Le bonheur de pouvoir être là !

Pour les curieux, une nouvelle vidéo est disponible sur la chaîne Youtube de Beemog ! Désert de Nefoud première partie. Un petit Like si vous avez aimé, ça fait toujours plaisir 😊

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De nombreuses pistes s'offrent à nous et ce matin nous nous promenons dans un magnifique écrin avec Beemog.

Nous profitons au maximum des paysages de rêve. Les séquences de vidéos et les pauses photos nous occuperont la matinée.

Nous en prenons tellement plein les yeux ! A chaque détour de rocher, les montagnes se découvrent au loin.

Nous sommes seuls dans l'immensité du désert.

Nous naviguons à vue au gré du vent !


En mode exploration avec Beemog
Jolie vue sur les étendues désertiques
Ambiance désert Wadi Rum
Enfilade de sommets dans la brume matinale
En quelques kilomètres seulement les paysages changent