En Pistes ... Dans les Pyrénées

Encore un peu ... beaucoup ... de réglages à parfaire avant le grand départ. Les Pyrénées seront la terre d'accueil de Beemog pour les prochains jours et les essais sur pistes ...
Du 20 juillet au 20 août 2023
32 jours
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Nous traçons en quasi ligne droite depuis l'Allemagne pour rejoindre au plus rapide notre terrain de jeu dans les Pyrénées ... Nous sommes impatients de trouver les grands espaces et l'air frais des montagnes !

Les voici, enfin ! les Pyrénées ! les montagnes se dessinent à l'horizon.

Nous entrons dans le parc naturel régional des Pyrénées Catalanes, qui fait frontière entre l'Espagne, Andorre et la Méditerranée, en territoire catalan.

Le Col de Jau relie les départements de l'Aude et des Pyrénées orientales. Nous trouvons à nous garer en contrebas de la route, sera notre premier bivouac en pleine nature.

 Beemog au Col de Jau

La petite route départementale pour monter au Col n'était pas de tout repos. Une montée sinueuse et étroite pour le gabarit du Mog, un défilé de gorges, avec des pierres en débordement qui affleurent le haut de la cellule, plusieurs croisements avec des bus et camions arrivant en sens inverse, un bon entraînement que celui-là !

Pour couronner le tout, nous arrivons à un panneau de restriction de hauteur limite à 3m (Beemog frôle les 3,60m !), qui n'était aucunement annoncé, ni sur la carte routière, ni au départ de la petite route !. Nous décidons d'aller voir à pied ce qu'il en est, et finalement, armés de nos talkies walkies, nous arrivons à négocier le passage, sur le côté extérieur de la corniche rocheuse. Ouf, cela nous évite un détour de près de 40 kilomètres de route sinueuse !

Plusieurs randonnées sont possibles depuis le Col.

Ce matin, nous prenons un peu de hauteur, par un chemin herbeux, longeant des prés, et grimpons en haut du Pic Dourmidou qui culmine à 1840 m.

Le panorama de là haut est de toute beauté, le soleil brille sans nuages et la vue porte au loin.

Cherchez Beemog !
Cherchez Beemog !
 Montée au Pic Dourmidou depuis le Col de Jau
La vue au sommet du Pic Dourmidou 

Notre condition physique laisse encore un peu à désirer, et nous avons malheureusement décliné la randonnée du Pic de Madrès, qui culmine à 2 849m. C'est bien dommage, mais la randonnée est annoncée pour 7h et plus de 1000m de dénivelé. Pas encore cap ! après tout le temps passé à l'arrêt au garage !

Dans l'après-midi, nous randonnons de l'autre côté du col, sur le début du sentier du Madrès. Le chemin en forêt est tranquille et ombragé. Nous rebroussons chemin avant d'attaquer la pente ...

Une belle première journée de randonnée

Autre matin, autre décor, la brume s'invite, il fait frais ...

 Le Col de Jau dans la brume matinale
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Pour notre approche des Pyrénées, nous choisissons les petites routes vertes, petites départementales sinueuses et étroites, souvent plus propices à trouver des bivouacs nature et à profiter des paysages.

Aujourd'hui nous ne sommes pas en veine, la route du Col de Fourtou n'offre pas de possibilité de bivouac comme on les aime.

Nous poursuivons jusqu'à Saint-Marsal. Juste avant l'entrée du village, une petite route menant d'abord à une ferme nous interpelle. Sur la carte, on voit bien qu'elle continue quelques kilomètres encore.

Avec le gabarit de Beemog, la reconnaissance se fera à pied. Nous garons Beemog et nous empruntons le chemin. Au bout d'une bonne demi heure de marche, nous trouvons le lieu idéal pour ce soir. De la place pour se garer, pour faire demi tour, et en prime, la vue sur la mer, Argelès, Saint-Cyprien. Ce soir, les villes s'allumeront au loin.

 Bivouac à Saint-Marsal

Pour la tranquillité de la route, d'accord, mais pour l'orage de grêle qui nous est tombé dessus au milieu de la nuit, moins tranquille ! Quel vacarme, on a bien cru tout casser !

Lever de soleil sur la mer après une nuit orageuse agitée 
 Petite balade en continuant le chemin, le village de La Bastide au loin
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Nous passons la frontière France / Espagne sans même nous en rendre compte, juste après le petit village de Coustouges, petite commune frontalière du Vallespir. Manquant de place pour garer notre Beemog, nous n'en ferons pas la visite.

Nous sommes à la recherche d'un bivouac pour déjeuner et randonner l'après-midi.

La route est en corniche, la vue magnifique sur le versant boisé espagnol. Malheureusement aucune possibilité d'arrêt le long de cette route.

A la sortie du village de Maçanet de Cabrenys, nous décidons de nous engager sur la petite route forestière de La Vajol et trouvons rapidement un premier dégagement dans une clairière, à plat, dans les herbes, à proximité d'une petite maison, sûrement habitée ; il y a quelques fleurs aux fenêtres ; mais personne n'est là aujourd'hui ...

Nous montons à pied par la route jusqu'à La Vajol et découvrons, outre le panorama majestueux, le lourd passé de cette région frontalière.

La Vajol connut une période de grande activité politique et fut le siège de la Présidence de la République et du Gouvernement espagnol pendant la guerre civile. C'est ainsi que le plus petit village de la région devint paradoxalement la capitale de l'État espagnol.

La Guerre Civile espagnole qui a éclaté en juillet 1936 a occasionné entre 600 000 et 700 000 victimes (fronts de guerre et répression aux arrière-gardes inclus). La défaite républicaine, début 1939, a obligé entre 470 000 et 480 000 personnes à prendre le chemin de l'exil.

Le Mas de Can Barris, grande bâtisse construite dans la roche, fut le siège de la Présidence de la République espagnole.

Depuis Can Barris, le Président de la République, Manuel Azana, et ceux qui l'accompagnent franchissent le col de Lli en route vers l'exil le 5 février 1939, après leur défaite.

Mas Can Barris à La Vajol Espagne 

Un autre lieu d'importance est la mine Canta ou Negrin. Le gouvernement de la République en a fait un lieu de conservation d'oeuvres d'art du Musée du Prado, pour les protéger des bombardements franquistes, et cache également une partie du trésor de la banque d'Espagne.

 Mine Canta à La Vajol Espagne

La Retirada, chemin des exilés, a vu mourir des milliers d'exilés espagnols ayant fui le régime du général Franco en février 1939. Au total, en quinze jours seulement , avant que Franco ne ferme la frontière, c'est plus de 450 000 personnes qui arrivent dans le département.

 Vue panoramique depuis la petite route menant à La Vajol
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Nous arrivons au Col d’Arès en empruntant une piste sur la trace de la Transpyrénéenne, accessible depuis le petit village de Lamanère, en Haut-Vallespir.

Lamanère est le village le plus méridional du territoire français.

Difficile d’accès, par une petite route sinueuse et étroite sur près de 20 km, donc un peu au bout du monde, il n’y a pas beaucoup de touristes qui arrivent jusqu’à la place principale du village. Aussi, lorsque nous arrivons avec Beemog, cela met un peu d'animation.

Les enfants font une marelle sur la place de l’Eglise et un camion décharge de l’autre côté de la rue.

Nous patientons le temps que le voie se libère, et discutons un peu de la suite de notre itinéraire par les pistes.

Intéressant de savoir que la piste que nous souhaitons prendre jusqu’au Col d’Arès est praticable, bien qu’étroite, et que si nous passons le petit pont à la sortie du village, le reste devrait aller !

En arrivant au Col d'Arès, nous garons Beemog sur un petit renfoncement plat et relativement abrité du vent. Parfait camp de base pour explorer les environs à pied dans l'après-midi !

Le col d'Arès se situe à la frontière entre la France et l'Espagne, c'est encore une fois un chemin parcouru par les exilés, lors de la guerre d'Espagne. Une plaque commémorative et une sculpture témoignent de ces tragiques évènements.

Randonnée au Puig Pedrissa

Après une tentative de chemin en forêt, vite abandonnée car ne débouchant sur rien, nous décidons de prendre le sentier qui mène au Puig Pedrissa. Une jolie randonnée facile, douce, parfaite pour occuper notre après-midi.

Sentier menant au Puig Pedrissa, vue sur le massif du Canigou en majesté et le village de Prats de Mollo la Preste 
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Le rêve devient réalité !

où l'on se dit que tout le temps passé à préparer Beemog, c'est pour vivre des journées comme celle-là !

La piste 'Cami d'Espinavell à Setcases' est incroyablement belle et sans difficultés pour Beemog qui avale les kilomètres à son allure de sénateur, sans forcer, nous laissant le temps de profiter des paysages.

Cami d'Espinavell à Setcases - Transpyrénéenne 

Après quelques kilomètres, nous arrivons sur une zone relativement plate. Un petit parking est en retrait de la piste. Il y a même un panneau indiquant une randonnée 'Itinerari de Carboners i Baidana! de 8,3 km.

Voilà un bien sympathique bivouac pour allier les pistes avec Beemog et un peu de randonnée pour découvrir les alentours.

Notre bivouac sera donc au Pla de Santa Anna au dessus du village de Setcases.

 Bivouac au Pla de Santa Anna

La randonnée commence par une descente tranquille en forêt, puis nous longeons ruisseaux et cascades jusqu’au joli village de Setcases. Nous nous ravitaillerons en jambon de pays et fromages locaux dans la petite épicerie 'Ca La Nuria', avant d’entamer une belle remontée jusqu’à notre bivouac.

Itinerari de Carboners i Baidana et le joli village de Setcases 
Coucher de soleil depuis notre bivouac 
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Poursuivant la trace de la Transpyrénéenne, nous prenons la piste qui mène à Collada Verda, puis continue jusqu’au petit village de Pardines.

Pas de restriction d’accès, nous entamons une belle montée, c’est étroit mais ça passe sans trop de soucis. Beemog est en mode explorateur, en petite vitesse, rien ne l’arrête !

Arrivés au col, le spot est splendide, il est bientôt l’heure de déjeuner … voilà un lieu de bivouac idéal pour le reste de la journée et la nuit. Il y a même quelques idées de randonnées indiquées.

Nous rencontrons et discutons avec des espagnols fort sympathiques qui connaissent bien le coin et qui nous mettent en garde sur la suite de la piste, l’étroitesse du chemin, et les descentes un peu raides pour arriver jusqu’à Pardines …

Bivouac à Collada Verda 

Alors, après le déjeuner, nous décidons de faire à pied les 6 km jusqu’à Pardines, pour nous rendre compte de l'état de la piste avant d’entamer la descente avec Beemog.

C'est effectivement étroit, quelques descentes sont bien raides, nos jambes ont souffert dans la remontée !, mais rien ne nous effraie, quelques passages de branches basses et des murets de pierre à éviter, on n'a pas encore le gabarit de notre Beemog bien en tête, c'est évident !

Il n'y a que dans le village, là, c'est sûr, ça ne passera pas ! mais nous trouvons sur l'appli GPS un itinéraire bis qui nous permettra de contourner, alors nous restons confiants.

 Le petit village de Pardines et sa rue principale

Qu'à cela ne tienne, demain matin, nous tenterons de passer avec Beemog. Nous savons d'avance que tout demi-tour est impossible une fois engagés sur la piste et que les croisements et dépassements seront quasi impossibles également. Nous espérons ne pas croiser trop de monde !

Le coucher de soleil de toute beauté dans ce lieu magique où nous bivouaquons seuls au monde restera dans nos mémoires !

coucher de soleil mémorable à Collada Verda 

Comme il y a une suite à ce carnet de voyage, c'est que nous nous en sommes sortis !

L'aventure a bien commencé ici, sur cette piste de Collada Verda pour notre Beemog ! Il s'en est sorti sans égratignures, mais nous n'avons pas été épargnés ... plus de 4 heures à débroussailler, tailler, élaguer le passage, pour seulement 6 petits kilomètres !

C'est qu'il remplissait la piste, même pas possible de monter ou descendre en cours de route, il n'y avait pas la place d'ouvrir la portière !

La randonnée de repérage de la veille était une promenade de santé, même avec l'aller et retour dans les jambes !

Quelques motos, quads et véhicules 4*4 qui se sont trouvés derrière nous, ont été bien patients. Le seul véhicule que nous ayons croisé en sens inverse est retourné en marche arrière jusqu'au village !

 Beemog Indiana Jones sur les pistes
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Après la descente intense et tendue de la piste jusqu’à Pardines, rien de tel qu’un peu de repos pour cette matinée. Au programme, une petite visite de la ville de Puigcerda, un plein de courses, et un petit restaurant typique le midi.

 Puigcerda et son joli lac

Nous repartons en pleine forme pour aborder la suite de notre itinéraire sur la Transpyrénéenne.

Le programme de l’après midi, essayer de faire le plein d’eau et prendre la Pista de la Feixa.

Pour le plein d’eau dans la rivière, c’est un flop, notre pompe à eau n’est pas assez puissante pour puiser dans la rivière en contrebas. Tant pis, nous trouverons bien une fontaine dans les jours à venir.

Notre arrêt sur le bord de piste interpelle des français, qui comme nous vont passer par la Pista de la Feixa. Nous rencontrons Steph, Eloi, Christophe et Adrien, de joyeux lurons avec lesquels le courant passe instantanément.

Entre passionnés, la discussion est intarissable. Alors que l’après midi est bien avancée, nous décidons de poursuivre ensemble la piste et de nous arrêter pour partager le bivouac.

 Rencontre mécanique !

Nous aurions pu trouver pire, le bivouac au Roc Roîg avec une vue panoramique au milieu des vaches est magique et nos joyeux compagnons de route nous font passer un moment inoubliable.

 bivouac magique Roc Roïg 
 bivouac à 2 200m, pleine lune et test des éclairages de Beemog !
 Avec des mécaniciens, ingénieurs, sachant tout faire, c'est le rêve pour Beemog !

Le bonheur des rencontres en voyage … A bientôt les amis !

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Les petites routes de la transpyrénéenne nous font découvrir de superbes panoramas. L'étroitesse des routes et des pistes ne permet cependant pas toujours de bivouaquer.

Après avoir pas mal roulé, nous trouvons à nous arrêter sur une partie bitumée de l’ancienne route d’Aranser. C’est pas fou fou, mais la vue est superbe sur la Sierra de Cadi et nous serons bien au calme pour dormir, en contrebas de la route principale.

 La Sierra de Cadi au petit matin


Ce matin, c'est direction Andorre. Nous cherchons un accès au Pic Negre de Claror et par la route de Sant-Julia de Loria, cela semble être le plus accessible au gabarit de notre Beemog.

Nous arrivons en Andorre par la route principale depuis La Seu d’Urgell.

C'est une suite d’enseignes commerciales que nous passerons rapidement pour prendre de la hauteur à Sant-Julia de Loria.

Ça grimpe vraiment raide !

Nous continuons par la route forestière de la Rabassa, puis le GR11 sur quelques kilomètres jusqu’à trouver un bivouac ultime au Roc del Sarset.

Cela sera notre camp de base pour arpenter à pied les pistes jusqu'au Pic Negre de Claror qui culmine à 2 643m.

Vue de la fenêtre ! pas mal non ? 

Vue une fois de plus sur la Sierra de Cadi, nous ne nous en lassons pas.

Cet après midi, c'est en randonnant à pied que nous allons monter au sommet du Pic Negre de Claror. L'accès aux véhicules motorisés est indiqué comme étant fermé (il y a une guérite et une barrière à franchir), ou bien restreint moyennant finance !, a priori une taxe de 25 euro, car nous allons quand même croiser pas mal de véhicules sur le parcours. La taxe est appliquée pour dissuader le plus grand nombre de venir s'amuser en 4*4 dans cette zone de quiétude de la faune sauvage.

Nous respectons ce choix et préférons randonner à pied, pour profiter pleinement des paysages.

Nous prenons de la hauteur 

D'en bas, nous n'avions pas idée du paysage spectaculaire des montagnes environnantes. C'est un festival de couleurs et de formes incroyables, un panoramique en cinémascope de toute l'Andorre. C'est magnifique !

Le pic negre de Claror dans l'ombre
 Les nuages jouent avec les roches
Pic negre de Claror
Le Pic Negre de Claror et sa roche noire caractéristique 
 Au sommet c'est décoiffant, venté et vertigineux !
  Nous continuons la piste jusqu'au Pic Claror et les sommets environnants 

Malgré la rudesse de la montée à cette altitude et le vent qui souffle très fort, nous avons envie d'en profiter encore et encore sur les différents sentiers qui se dispersent sur les sommets environnants et nous entamons la descente alors que l'après midi est bien avancée.

Les pistes nous appellent jusqu'au belvédère de Camp Ramonet 
Mirador Camp Ramonet et vue sur Andorre 
Profiter ... 

Nous rentrons heureux et fourbus retrouver Beemog, sagement installé sur son promontoire. Il y a de la visite. Une famille avec trois enfants en balade à pied se sont arrêtés auprès de Beemog.

Nous discutons un peu et échangeons des informations précieuses sur la suite de notre parcours et les pistes que nous pourrons emprunter avec Beemog. Il se trouve que Carlos est un cycliste professionnel d’origine madrilène habitant depuis plusieurs années en Andorre et qu’il connaît parfaitement toute la région !

Beemog sur son rocher ! 

Encore une rencontre sympathique et enrichissante !

Nous allons dormir au milieu des vaches, elles ont a priori l'habitude de venir le soir dans notre coin.

Ce matin, le temps est brumeux, le soleil a du mal à faire son apparition. Nous profitons tranquillement de notre nid douillet. C'est bien aussi de prendre le temps de ne rien faire !

Dans l'après midi, nous nous décidons à partir randonner, mais pas de montée éprouvante comme la veille, sur un sentier qui suit à peu près la ligne de crête jusqu'au Fontpedros à 2 241m.

matin brumeux au bivouac, en bas le village de Bescaran 
Randonnée au Fontpedros 2 241m 

Nous nous plaisons bien avec notre petit rythme alternant les pistes pour Beemog et les randonnées à pied dans des paysages spectaculaires et grandioses.

Un bon bol d'oxygène pour nous faire oublier les jours et les jours à bosser dur sur ce bon Beemog !

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Nous descendons des hauteurs de l'Andorre par la route de Sant-Julia de Loria. Nous poursuivons jusqu’à Andorre la Vieille, capitale de l’Andorre.

C'est un festival d'enseignes commerciales et de monde, nous passons vite notre chemin.

Nous avons en tête de prendre le début de la trace de la Transibérique.

Nous faisons quand même le plein de carburant (pas cher !) et le plein de courses alimentaires (trop cher !).

La route grimpe fort jusqu'au Col de la Botella.

L’embrayage de Beemog montre à nouveau des signes de fatigue. Il faut dire que la montée est une nouvelle fois bien rude. Il va falloir le ménager notre Beemog !

Nous poursuivons jusqu’au Port de Cabus (2 305m), col à la frontière entre Andorre et l'Espagne, qui marque la fin de la route goudronnée.

Le temps est couvert, venteux et légèrement pluvieux. Les randonneurs à pied que l’on croise portent doudounes et écharpes, un fort contraste avec les derniers jours sous la chaleur.

Nous progressons ensuite en descente sur une belle piste, le cami de Port de Cabus à Tor, le panorama est grandiose.

La route descend jusqu’au pied du Roc de Llumeneres (2 065m), passe le torrent, la Noguera de Tor et suit son cours jusqu’au petit village pittoresque de Tor.

 Cami de Port de Cabus à Tor, la descente dans la vallée de Tor

Nous sommes dans le Parc Naturel de l’Alt Pirineu, c’est renversant de beauté, un fort contraste avec le versant de la montagne donnant sur Andorre, ou les remontées mécaniques se disputent le paysage avec les chalets dédiés aux vacances d’hiver. Les trouées laissées par les pistes de ski sont autant de cicatrices qu’il nous tarde de quitter.

Nous progressons au rythme de Beemog, lentement mais sûrement, tout en profitant des paysages.

Au détour d’un virage, le petit hameau de Tor se dessine.

 l'église de Tor et la piste qui traverse le hameau

Il va falloir passer entre l’église et une maison, et la voie n’est vraiment pas large, les murs un peu de travers, il faudrait pouvoir passer la hauteur de notre cellule sans toucher !

Un petit repérage à pied, et je me mets en position de filmer la scène, sous les yeux amusés des quelques touristes présents.

Beemog en action ! 

Le dernier kilomètre de piste avant de reprendre le goudron nous donne encore quelques sueurs froides. Les arbres ne sont pas taillés et la piste est très étroite, pas moyen d’éviter les grosses branches.

Finalement, nous trouvons un replat tout au bord du torrent. L’endroit est top, ça sera notre bivouac pour ce soir.

 bivouac au bord de l'eau 

Nous retournons à pied au hameau pour quelques photos, le soleil ayant fait son apparition.

 Tor en fin de journée 

Le lendemain matin, un franc soleil nous réveille. Nous décidons de rester une journée de plus et d’aller arpenter à pied la vallée de Tor.

Une randonnée en boucle passe par le Roc de Llumeneres à 2 065m d'altitude, ça doit faire une dizaine de kilomètres, parfait pour occuper la journée ensoleillée qui se profile.

Le parc naturel de l’Alt Pirineu appartient au passé. Il n’y a aucune infrastructure, ni eau courante, ni électricité, et bien sûr aucun réseau téléphonique et Internet.

De se couper du monde pour quelques jours, c’est d’une grande quiétude…

 Randonnée dans la vallée de Tor et refuge Josep Montaner


En haut du Roc de Llumeneres,  parfait pour le pique nique de midi

Encore une belle journée à randonner dans des paysages de rêve, décidément, les Pyrénées nous enchantent.

Vallée de Tor 

Merci à Carlos @verona92 de nous avoir partagé ce petit paradis encore vierge des Pyrénées.

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Le Vall d’Assua est une vallée préservée de la région du Pallas Subira, dans les Pyrénées catalanes, dans les communes de Rialp et de Sort.

Son point le plus bas est à Rialp à 700m d’altitude, au ras du Riu Noguera Pallaresa et le plus haut est au pic Mainera à 2 906m.

C’est de Rialp que nous commençons notre randonnée.

Nous passons rapidement le pont passerelle du Riu Sant Antoni, affluent de la Noguera Pallaresa, et grimpons par un beau sentier empierré jusqu’au premier village pittoresque d’Altran.

Le Riu Sant Antoni et les chemins de pierre qui nous mènent aux villages
 Les décorations des murs en pierre du petit village d'Altran

Notre randonnée sera ensuite une succession de descente jusqu’au Riu et de remontée jusqu’au petit village suivant, nous passons ainsi d’Altran à Sorre, puis à Escas et enfin à Surp après une belle dernière montée le long de la falaise, avant de descendre par les ruines du château de Rialp, ancienne ville fortifiée au bord de la Noguera Pallaresa.

Le sentier empierré qui mène d'un village à l'autre 

Les villages sont hors du temps, les églises pittoresques, des voutes relient les ruelles, il est facile de s’y perdre …

 Dans le petit village de Sorre
 Nous nous perdons dans les ruelles des petits villages pittoresques


le cimetière d'Escas et sa jolie vue
Voici Escas, on va devoir descendre jusqu'au Riu pour remonter par une pente raide jusqu'au village, son petit cimetière avec vue

Après Escas et dans la montée finale jusqu'au village de Surp, nous profiterons de la vue sur le pic de la Mainera, point culminant à 2 906m, depuis le belvédère naturel du Serrat de Cortinos.

 Nous grimpons à flanc de falaise pour accéder à Surp, la vue du pic de la Mainera
Les villages d'Altran et de Sorre depuis l'autre versant en direction de Surp 

Une belle journée de randonnée, heureusement pour nous en partie ombragée, et sous un beau soleil, dans cette région préservée des Pyrénées.

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Avançant doucement sur notre itinéraire de retour, nous trouvons à bivouaquer au plus près du Riu Noguera Pallaresa, sur l’ancienne route juste derrière le tunnel d’Arbolo.

On n’y entend que le bruit de l’eau et les cigales.

 Le bord du Riu Noguera Pallaresa

C’est un endroit prisé des locaux pour le pique nique du midi, profitant d’une baignade revigorante, des groupes de rafting commencent une belle descente dans les rapides l’après midi, et des pêcheurs à la mouche viennent également en soirée.

Le vent souffle fort la journée mais fort heureusement se calme pour une nuit tranquille.

 bivouac animé et sympathique en journée 

Nous profitons d’une journée de repos après la marche un peu éprouvante de la veille. Avec un dénivelé avalé de près de 800m, nos jambes réclament un peu de farniente.

C’est tellement calme le soir et la nuit que nous décidons d’y rester un jour de plus pour profiter du Riu et du beau sentier en partie ombragé qui longe la rive.

Le Riu Noguera Pallaresa et les rives ombragées 

Sanctuaire de Notre Dame d’Arbolo

Ce temple faisait partie du château d’Arbolo, une importante forteresse médiévale sur la Noguera Pallaresa.

Sanctuaire de Notre Dame d'Arbolo 

Il ne reste rien du château mais le sanctuaire est devenu au fil des ans un lieu de rassemblement. Chaque premier dimanche de mai, les fidèles montent le chemin pour vénérer la Vierge Marie et demander sa protection.

Les falaises d'Arbolo 

Le paysage de falaises calcaires tout autour de nous est un lieu de refuge idéal pour les vautours fauves qui planent au dessus de nos têtes. Alors, je sors les jumelles pour les contempler de plus près.

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La chaleur nous accable à la Pobla de Segur, nous faisons un plein de courses, fromages, jambons, pains, pour nos futures randonnées, fruits et légumes pour nos salades, une petite visite rapide, mais nous ne restons pas flâner.

Nous reprenons la route, elle doit passer un col à 1 300m et nous espérons bien trouver un peu d'air et de fraîcheur pour nous arrêter.

Arrivés au Port de la Creu de Pervés, le parking du col ne nous inspire pas plus que ça. C'est plat, grand, mais utilisé comme stockage de bois, de paille et un lot de containers de poubelles complète le tableau.

La piste qui se poursuit en montée après le col nous offre un premier replat où nous garons Beemog. Nous ne sommes pas enthousiastes, mais il fait un peu plus frais déjà, et ça ira bien pour une nuit, nous serons tranquilles et en retrait de la route principale.

Fidèles à nos habitudes, nous partons à pied découvrir les environs...

Et nous trouvons une autre piste, en contrebas de la nationale, et là, bingo, à moins d'un kilomètre, un vaste espace herbeux avec une vue de dingue et personne à l'horizon. Beemog peut passer sans souci, il en a vu d'autres !

Voilà l'endroit où installer un camp de base.

Notre bivouac de rêve dans les Pyrénées 

Le chemin de randonnée d'El Cinquè Llac, un itinéraire de 105km en boucle depuis la Pobla de Segur passe au pied de notre bivouac. Un peu plus loin, nous pouvons également rejoindre le GR3 et emprunter une partie de son itinéraire, voilà de belles idées de balades pour découvrir le site.

Ce soir, un coucher de soleil magnifique sur les montagnes des Pyrénées qui se découpent en ombres chinoises.

coucher de soleil sur les Pyrénées, notre Beemog au milieu de nulle part 

Le bivouac offre une vue à 360° sans pollution lumineuse, le ciel est clair, la température douce, idéal pour contempler les étoiles et profiter pleinement de la nature qui nous entoure.

 Beemog la tête dans les étoiles

Premier matin : la nuit a été douce et sans aucun bruit. Depuis notre arrivée en fin d'après midi, nous avons croisé un fermier et une voiture, c'est tout ! même pas les vaches, elles sont plus haut dans la montagne.

 Petit matin et promesse d'une belle journée

Nous partons avec le pique nique pour randonner dans les environs et suivre un peu des chemins de randonnée qui passent devant notre porte. Cela serait dommage de s'en priver !

 Randonnée sur le GR3

Encore un coucher de soleil de dingue, on ne s'en lasse pas ...

 Coucher de soleil au bivouac

Le ciel ce soir est très lumineux, le vent qui a soufflé fort a chassé la brume et les quelques nuages de l'après midi. C'est somptueux, et nous profitons du spectacle de quelques étoiles filantes. Magique !

Et au réveil, les vaches sont descendues nous dire bonjour, elles sont dans le champ juste à côté ... les cloches tintent gaiement et le lever de soleil ce matin à des couleurs orangées.

 Lever de soleil et belle journée à venir

Cette fois, nous posons vraiment nos valises. Nous sortons le store, les fauteuils, et aujourd'hui, nous ne faisons rien d'autre que de contempler et savourer ce bivouac. A part deux cyclistes ce matin, personne à l'horizon.

Le vent qui souffle l'après midi nous apporte la fraîcheur idéale et le soir, le calme revient, nous pouvons profiter pleinement de la soirée.

 Lumières changeantes sur les montagnes entourant notre bivouac
Où est passé Beemog ? Oui, il est bien présent sur la photo !
un peu de botanique, puisqu'on prend le temps de ne rien faire ...

Nous sommes tellement bien ici que nous invitons Florence et Jean-Christophe à partager ce petit coin de paradis. Ils nous rejoignent et nous passons encore deux jours à savourer le silence et la nature, rien que pour nous.

Des invités au bivouac ! 
Encore un sublime coucher de soleil sur la chaîne des Pyrénées 
 Un bivouac idéal pour contempler le ciel, la voie lactée et les étoiles filantes
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Passé le village de Pont de Suert, deux options s'offrent à nous : la route nationale directe pour Vielha et la France ou la petite route de Boì, ses églises romanes et sa vallée. La Vall de Boí abrite un important ensemble d'églises romanes (8 églises et un ermitage), qui sont, pour la plupart d'entre elles, restées intactes et inscrites au Patrimoine Mondial de l'Unesco depuis 2000.

Bien sûr, nous irons dans la vallée !

Malheureusement pour nous, ces églises romanes sont dans des villages perchés à flanc de montagne et leurs rues très étroites, nous n'irons donc pas, Beemog n'est pas le moyen de transport le mieux adapté.

Nous prendrons malgré tout un peu de hauteur, et à la faveur d'une dernière grimpette pour Beemog et son embrayage malade, et après avoir traversé les petits villages d'Iran et Irgo, nous arrivons au belvédère de l'ermitage de Sant Salvador, à 1400m d'altitude. Ce petit ermitage se dresse à l'écart d'Irgo, sur un promontoire dominant l'entrée de la Vall de Boí.

Un parking plat devant l'ermitage et une vue à couper le souffle ; que demander de mieux !

Beemog et l'ermitage de Sant Salvador à Irgo 

Sur le GPS, je visualise des petits chemins de randonnée pour prendre un peu de hauteur et apprécier la vue, parfait pour occuper notre fin d'après midi.

Le sentier grimpe dans les prés fleuris 
En haut du Roca de Corona à 1 623m
A gauche, en haut du Roca de Corona à 1 623m et, à droite, vue sur le Roca depuis le GR un peu plus haut
Nous poursuivons l'ascension par le GR vers le Tossal de la Tartera à plus de 1 800m 
Nous rentrons au camp de base avec le coucher du soleil sur l'ermitage 
 La vue de la fenêtre ce soir !
Lever de soleil sur les Pyrénées, toujours depuis la fenêtre de notre Beemog,            les montagnes roses se dessinent au loin 

En discutant avec un couple de hollandais en vacances dans les Pyrénées pour y randonner, ils nous parlent du parc d'Aigüestortes dans la Vall de Boì qu'il ne faut pas manquer. Nous ne connaissions pas et cela pique bien évidemment notre curiosité.

Avant de partir, une petite balade à pied jusqu'au petit village d'Irgo

C'est au bout de la route dans la Vall de Boì, à une dizaine de kilomètres, pas de grimpette pour ménager notre Beemog, voilà un plan parfait pour une nouvelle randonnée avant de retourner en France.

Nous garons Beemog sur le dernier parking accessible sur la petite route de la Vall de Boì. Nous choisissons l'option plus calme et à plat, en contrebas de la route, sur le parking de la centrale hydroélectrique. De là, les bruits de la route ne s'entendent plus. Nous avons la forêt de pins pour la vue, pour déjeuner à l'ombre, et pour poser les hamacs le temps de la sieste.

En fin d'après midi, nous allons à pied jusqu'au point de départ des randonnées du parc d'Aigüestortes, en empruntant un joli sentier longeant le Riu de Sant Nicolau, le 'Cami dels Enamorats'.

C'est dit, demain, nous randonnerons pour la journée.

 Le Riu de Sant Nicolau depuis le Cami dels Enamorats

Départ du camp de base 10h, soleil généreux, temps frais, idéal pour randonner. La mise en jambe par le 'Cami dels Enamorats' est un régal.

le Riu Sant Nicolau 

Ensuite, nous empruntons le ‘Cami d’Aigüestortes à l’Estany de Sant Maurici’.

Le chemin empierré monte tranquillement jusqu’à La Corona de Sant Nicolau, un ermitage qui fait l’objet d’une célébration le premier dimanche de juillet.

Puis en descente jusqu’au lac de la Llebreta.

 Le lac de la Llebreta

On grimpe à nouveau jusqu’à des cascades et des bassins, las marmites de Gigante, et la cascade de Sant Esperit, puis au Roca del Sant Esperit, on est déjà à 1 784m.

 Las Marmites de Gigante

On débouche sur le plateau ou le Riu fait de curieux méandres, les Aigüestortes, les eaux tortueuses. Le mirador de Sant Esperit nous offre une vue spectaculaire sur les sommets qui nous entourent.


 Panorama Mirador de Sant Esperit

La pause déjeuner se fera au bord du Riu.

zone herbeuse parfaite pour la pause pique nique 

Un autre lac est indiqué à 1h30 de marche, l’Estany Llong, nos yeux en demandent encore, nos jambes ne crient pas trop, alors c’est parti ! Encore une petite grimpette, le lac est à 2 000m d’altitude, heureusement pour rentrer voir Beemog, ça sera en descente !

On est entourés de sommets.

 L'Estany Llong

Il est bientôt 16h, il va falloir penser à rentrer avant la nuit ! C’est qu’il y a du chemin, encore un bon 12km pour retourner à notre camp de base.

 sur le chemin de l'Estany Llong

Un petit arrêt au torrent pour tremper les mollets et les pieds. L'anesthésie par le froid a fait passer le chemin du retour beaucoup mieux !

Au final, on était partis pour randonner 15km et on aura fait un bon 25km !

Une super belle randonnée.

Magic Pyrénées !

L'Estany de la Llebreta sur le chemin du retour
L'Estany de la Llebreta sur le chemin du retour
 le chemin du retour et l'Estany de la Llebreta avec la lumière de fin d'après midi
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Nous avions commencé la Transpyrénéenne à la frontière entre la France et l'Espagne au Col d'Arès, nous voilà de retour en France et en bivouac au Col des Ares.

Nous avons évité autant que possible les montées pénibles pour notre Beemog, afin de ménager son embrayage et qu'il nous ramène à la maison dans les prochains jours ...

La boucle est bouclée pour ce séjour dans les Pyrénées.

Nous allons maintenant doucement prendre la route de la maison pour les préparatifs de notre futur départ.

Question météo, ici, comme dans nos souvenirs des Pyrénées côté français, c'est bien plus humide que du côté espagnol, et nous sommes dans les nuages à 797m d'altitude ...

Une petite balade et pour ne pas perdre nos bonnes habitudes, une belle grimpette pour prendre un peu de hauteur dans la belle forêt environnante, mais c'est sûr, nous restons nostalgiques des panoramas que nous ont offerts les Pyrénées du côté espagnol.

Une belle découverte que ces pistes dans les Pyrénées espagnoles sur les traces de la Transpyrénéenne.

Notre Beemog est passé partout, même dans les trous de souris !, et le conduire sur les pistes a été un vrai régal pour Gilles.

Profiter des bivouacs magiques pour randonner et se retrouver en fin de journée dans notre 'maison' confortable et chaleureuse, c'était le souhait que nous avions en travaillant sur Beemog, et nous sommes comblés car il répond à toutes nos attentes.

Restent encore à revoir quelques points mécaniques que nos balades sur les pistes ont mis au jour : l'embrayage et le démarreur notamment, avant notre grand départ prévu fin septembre prochain. Nous passerons donc une nouvelle fois par les ateliers Mertec à Gaggenau pour un dernier check up avant de prendre la route vers la Turquie et le Moyen Orient.

A bientôt pour un prochain carnet ... et pour de nouvelles aventures !