C'est au 1er Mai que nous arrivons dans le Parc National des Cévennes.
En contraste avec la côte méditerranéenne, ici, c'est la Nature qui est chez elle et l'Homme qui s'y invite. Immensité des paysages, les arbres sont les géants tranquilles de ces bois et de ces forêts.
La pierre des maisons est sombre, sans doute pour se faire discrète et permettre à ses habitants de se fondre dans le décor.
D'ailleurs, ici, pas de Zones d'Activité Commerciale. Des petits commerces qui défendent l'importance du local et des associations qui favorisent le lien à l'autre.
Les Cévennes vous prennent au coeur !
Chaque jour, nous nous sommes dits : " Nous reviendrons ! "
La France, dans ses contrées reculées, recèle de lieux un peu magiques qui accueillent les voyageurs. Nous avions connaissance de refuges non gardés ouverts à l'année dans le Jura et dans les Alpes.
Voici celui que nous avons découvert au pied du Mont Aigoual : le Refuge de la Draille
Nous avons passé trois jours incroyables dans notre refuge, coupés du monde et de ses réseaux. Ce fut notre cabane au bord du lac Walden. Pas d'électricité, de l'eau de source, du bois pour le feu...
Et puis sans doute sous la bienveillance des esprits de la forêt.
Le premier matin, comme par enchantement, trois fées firent leur apparition devant la cabane.
Elles avaient pour noms : Pascal, Rachid et Roland . De leur carosse (un énorme 4×4 Land Rover blanc immaculé), ils sortirent du bois sec, une tronçonneuse, une énorme gazinière et des victuailles...
Voilà trente ans que ces trois amis viennent pêcher aux abords de cette cabane et y déjeunent le matin, y pique niquent le midi et parfois y dorment...
Ils furent d'une immense gentillesse avec nous, nous offrant le plaisir de goûter à leurs mets : couscous aux boulettes , préparé par Nadja, l'épouse de Rachid, du vin du Languedoc, des saucisses cuites sur place...
Bref, un festin !
Ils nous ont également coupé du bois pour les deux nuits suivantes, ressource essentielle pour nous réchauffer des nuits humides.
Au sommet du Mont Aigoual se dresse une station météorologique. Créée en 1894, elle est encore aujourd'hui habitée par des météorologues à l'année. Régulièrement y sont enregistrés des records de température, de vent (330km/h en 1968) et de précipitations. La station est en visite libre. Les météorologues présents sur place accueillent les visiteurs et expliquent le fonctionnement des outils de prélèvement.
Ce matin là, il y faisait 5°C ...