Prague, Karlštejn et Terezín, des joyaux tchèques

Premiers pas vers les pays de l'Est : voyage dans le berceau de la Bohème et de la Moravie, pays d'Histoire et de bière ("pivo" comme ils disent là-bas !).
Du 1 au 7 avril 2018
7 jours
2

1er Avril, direction l'aéroport de Paris pour prendre l'avion à destination de Prague en République Tchèque. Avant de partir, nous avons changé notre monnaie en couronne tchèque. Pour 100€, nous nous retrouvons avec 2200Kč (taux de change compris). Le taux de conversion est en moyenne de 1€ = 25Kč.

Le taux de conversion est en moyenne de 1€ = 25Kč. Avec les taxes de change, 100€ équivaut environ à 2200Kč.

Notre avion décolle en fin d'après-midi, nous arrivons donc en début de soirée à Prague où il fait déjà nuit.

Nous sommes à l'extrémité du méridien, le soleil se couche donc plus tôt que chez nous. Nous avons réservé un taxi pour notre arrivée ; le chauffeur nous attend avec une pancarte à notre nom à la sortie du terminal. C'est la première fois que nous montons dans un taxi, le chauffeur nous parle en anglais mais il faut avouer que l'accent tchèque ne nous aide pas vraiment à le comprendre. Prague Airport Transfers est une compagnie en lien avec la mairie de Prague. Leurs prix sont fixes, contrairement aux taxis qui se trouvent près de l'aéroport. Cette compagnie essaie de faire en sorte que les touristes n'aient pas de mauvaises surprises à leur arrivée, et honnêtement, nous en sommes très contents !

La compagnie de taxi se nomme Prague Airport Transfers. Le taxi que nous avons réservé nous a coûté 24€ pour aller de l'aéroport jusqu'à notre adresse exacte de logement. C'est un prix fixe donc pas de mauvaise surprise à l'arrivée.

En moyenne, pour les taxis qui attendent près de l'aéroport de Prague, il faut compter une trentaine d'euros (si tout se passe bien) pour qu'ils vous emmènent dans le centre-ville.

Nous voici donc arrivés à Prague en fin de soirée, avec une petite attention de notre hôte qui nous a acheté du pain et de la vache qui rit.

2
avr

Aujourd'hui, première journée à Prague. Nous profitons de notre première matinée pour apprivoiser cette nouvelle ville vers le quartier Malá Strana. Nous voici donc partis en direction de la colline de Petřín. La montée jusqu'en haut de la colline est assez pentue mais l'endroit est très agréable. La balade dans ce parc est très reposante. Arrivés au sommet de la colline, nous apercevons déjà au loin une première vue sur Prague.

Nous continuons notre balade et nous arrivons près de la Tour de Petřín (Petřínská rozhledna) qui, il faut l'avouer, ressemble beaucoup à notre Tour Eiffel. Cette ressemblance n'est pas anodine puisqu'elle est une imitation qui fait environ 60 mètres de haut.

La Tour de Petřín 

Juste à côté de la Tour se trouve le Palais des glaces (Zrcadlové Bludiště) et l'Eglise Saint-Laurent (Sv. Vavřince). Nous ne sommes pas entrés dans ces monuments, nous avions surtout envie de profiter du parc.

Le Palais des glaces et l'Eglise Saint-Laurent de la colline Petřín

Nous redescendons ensuite en direction du quartier du château (Hradčany). Les rues sont pavées et bien qu'il fasse un peu froid aujourd'hui, le soleil est au rendez-vous avec quelques nuages.

Nous faisons un arrêt sur la petite place Pohořelec entièrement pavée. Pohořelec signifie "place des Incendies" en référence aux multiples incendies qui ont autrefois dévastées ce quartier. Nous voici donc arrivés dans ce nouveau quartier et nous atterrissons sur la place Strahov en découvrant la façade de l'abbaye de Strahov (Strahovsky klaster). L'abbaye abrite une bibliothèque baroque que nous visiterons dans les prochains jours.

En continuant notre descente, nous nous arrêtons quelques instants sur une petite place qui nous offre un magnifique panorama sur la ville.

Panorama sur la ville de Prague de la place Pohořelec 

C'est en redescendant de cette petite place que nous prenons conscience que la ville est une véritable colline. Nous poursuivons notre chemin en nous rendant tout près du château et nous sommes étonnés de trouver des façades d'immeubles plutôt colorées.

Il est maintenant midi et sans le vouloir, nous avons la chance de pouvoir assister à la relève de la garde. Elle dure environ 30 minutes et elle vaut vraiment le coup ! C'est le moment de la journée où la relève nous offre le plus beau cérémonial et en effet, nous sommes ravis d'avoir assisté à cette belle cérémonie quotidienne.

La relève de la garde à midi 

La place du château, appelée aussi Place du Hradschin (Hradčanské náměstí), est pavée et relativement étendue. Nous reprenons ensuite notre route en nous dirigeant progressivement vers la vieille ville et le Pont Charles que nous avons tellement hâte de découvrir.

Après avoir traversé une bonne partie du quartier Malá Strana et partiellement le quartier Hradčany, en passant notamment par la "voie royale", nous atterrissons au pied du Pont Charles. Nous sommes le Lundi de Pâques et honnêtement, il y a énormément de monde dans ce quartier. Plus nous avançons et plus nous nous rapprochons de ce légendaire Pont Charles, plus la foule est dense ! Pour le coup, la foule enlève toute la magie du Pont, les touristes sont très nombreux et notre ressenti sur cet endroit est très négatif à ce moment-là.

Il est maintenant temps pour nous de manger, et avant de traverser le Pont (et d'affronter ce nuage dense qu'est la foule), nous descendons quelques marches et nous arrivons sur l'île de Kampa. La place Na Kampě marque le début de cette île ovale. C'est ici que nous allons manger notre premier en-cas très typique de la cuisine tchèque le midi. Nous avions lu dans notre guide que la saucisse à la moutarde, accompagnée d'une tranche de pain complet et vendue sur les stands est un plat très courant dans les rues de Prague pendant les fêtes. Et en effet, nous sommes à Pâques et il y a un nombre incalculable de ces fameux stands. Nous décidons donc de nous accoutumer à la cuisine tchèque (on oublie les légumes pendant la semaine !). Un petit stand sur l'île de Kampa propose ces fameuses saucisses/tranches de pain complet, accompagnées d'une bière bien évidemment ; et nous voilà parti pour le début d'un régime non sain et non équilibré !

Saucisses/Tranches de pain complet : en-cas privilégié des tchèques accompagnées d'une bière 

Pour deux, nous avons payé 160 Kč soit 6€40, vraiment très bon marché ! Une fois le ventre bien rempli, et d'ailleurs après ça une petite sieste n'aurait pas été une mauvaise chose, nous voici repartis pour affronter la foule et traverser le Pont Charles. Au fur et à mesure de notre avancée, nous enjambons la Vltava et nous admirons la ville avec un autre angle. Nous pouvons aussi découvrir les statues qui bordent ce pont qui sont au nombre de 30 et de couleurs noires.

Traversée du Pont Charles 

Arrivée au bout du pont et de son interminable piétinement, nous passons sous la Tour du Pont de la Vieille Ville. Nous nous dirigeons maintenant dans le quartier Staré Město en empruntant la voie royale et nous apercevons l'église Notre-Dame de Týn. La place de la Vieille-Ville (Staroměstské Náměstí) est remplie de stands (des petits chalets semblables à ceux que nous trouvons au moment de Noël) et les gens sont très festifs. On constate tout de suite que Pâques est un moment très important dans cette ville. Des groupes de jeunes font des représentations de danses typiques avec des costumes traditionnels et les gens se regroupent autour d'une bière un peu partout sur la place. Manque de chance, l'Horloge astronomique est en travaux au moment où nous y sommes. L'accès à la tour est toujours accessible mais nous qui voulions voir l'horloge en action, nous sommes un peu déçus évidemment.

Nous continuons notre chemin et nous passons devant la Maison Municipale qui fut la résidence des rois de Bohème pendant un siècle. Aujourd'hui il y a des salles de concerts, de réceptions, ainsi que des restaurants... Elle est accessible avec une visite guidée mais nous continuons notre chemin même si nos pieds commencent à souffrir dans nos baskets.

La Maison Municipale 

Nous décidons alors de remonter plus loin le long de Vltava et de profiter un peu de cette après-midi, déjà bien avancée, pour longer un peu les quais. Nous passons brièvement dans le quartier Josefov mais nous ne nous attardons pas ; nous y repasserons plus tard. Nous remontons ensuite la rue Pařížská (photo ci-dessous à droite). Ce boulevard abrite un grand nombre de magasins de luxe, semblable à notre avenue des Champs-Élysées à Paris. Le nom de cette rue n'a pas été donné pour sa ressemblance avec Paris mais en reconnaissance du rôle de la France dans la libération des Tchèques de la tutelle austro-hongroise durant la Première Guerre Mondiale. Ce n'est pas l'endroit qui nous plaît le plus mais il a le mérite de nous ramener directement sur la place de la vieille-ville.

Les quais de la Vltava et la Rue Pařížská (à droite)

Nous revenons donc progressivement dans le quartier Staré Město et nous arrivons au pied de l'église Saint-Nicolas (Sv. Mikuláš). Cette église baroque, très récente puisqu'elle date de 1737, est absolument magnifique. L'intérieur est couvert de pierres blanches et les fresques de la coupole, qui illustrent la vie de Saint Nicolas, sont absolument sublimes à voir.

Eglise Saint-Nicolas 

Nous décidons de terminer notre journée en allant faire un tour sur la place Venceslas (Václavské Náměstí) qui s'avère être une place centrale mais aussi un boulevard. Pas de chance pour nous, le bâtiment tout en haut de la place est en travaux et pour couronner le tout, un gros panneau publicitaire gâche le paysage. Nous nous passerons donc de photos inutiles et nous nous contenterons de regarder les bâtiments qui longent cette place. Nous montons progressivement le long du boulevard jusqu'à la statue du Saint Patron du pays.

Place Venceslas 

Il y a ici aussi des stands donc nous en profitons pour goûter les trdelníks qui nous chatouillent les narines depuis ce matin. Nous avions toujours l'impression de sentir le vin chaud dans les rues. En fait, cette pâtisserie explique l'odeur que nous avons sentie toute la journée. C'est une brioche roulée, cuite au feu de bois et trempée dans un mélange de sucre et de cannelle. Le trdelník coûte en moyenne 60Kč soit 2€40 environ. Bon mais plutôt lourd dans l'estomac !

Trdelníks

Nous terminons notre journée en revenant progressivement vers notre appartement tout en longeant la Vltava au coucher du soleil. Nos pieds sont fatigués et la foule dans le centre-ville nous a épuisés. La vue sur le pont Charles le long des quais en fin d'après-midi est vraiment très jolie. Même s'il y a toujours autant de monde, nous retraversons le pont, un dernier bain de foule pour clôturer cette belle journée de découverte.

La journée a été très riche en découverte ; bien que la foule autour du pont soit très dense, le reste de la ville est très agréable à découvrir. En cette période de Pâques, les tchèques sont très festifs et de nombreuses couronnes de Pâques sont affichées un peu partout dans la ville. La cuisine que nous avons mangée est jusque là très bonne, riche certes mais peu importe, nous sommes en vacances alors autant en profiter !

Il est temps pour nous de rentrer nous reposer et d'aviser de notre programme du lendemain...

3
avr

Aujourd'hui, nous avons décidé de sortir de Prague pour aller visiter le château de Karlštejn. La foule de la veille nous a poussés à prendre l'air le temps d'une journée.

Le château est situé au sud-ouest de Prague, à environ 35 km, et est accessible en train. Nous voici donc partis dès le matin en direction de la gare centrale après avoir acheté des sandwichs sur le chemin. Arrivés à la gare, nous nous rendons au guichet pour prendre nos billets de train. Jusque là, aucun soucis. Les billets en main, nous nous dirigeons naturellement vers les panneaux d'affichages. Là, ça se gâte. Notre destination n'est affichée nulle part. Nous regardons avec attention nos billets et les destinations mais rien ne coïncide. Retour au guichet des renseignements, la guichetière nous explique (ou plutôt nous montre sur l'ordinateur puisqu'elle ne parle que peu anglais) que la destination à suivre est Beroun. On lui demande quels sont les arrêts jusqu'à Karlštejn et elle nous imprime tous les arrêts jusqu'à notre destination. Impeccable ! Tout s'éclaire et notre voie de train s'affiche quelques minutes plus tard. Nous voici donc partis en direction du château de Karlštejn dans la vallée de la Berounka.

Prague - Karlštejn en train nous a coûté 186 Kč aller/retour pour 2 soit environ 7,50€ au total.

Le prix peut varier en fonction du taux de change mais il ne variera pas beaucoup plus que celui-ci.

Après une petite demie-heure de trajet, nous arrivons donc à l'arrêt Karlštejn. Après être sortis de la petite gare, nous prenons une grande bouffée d'air dans la vallée de la Berounka. C'est exactement ce dont nous avions besoin.

La traversée de la rivière Berounka en direction du château

De la gare au château, il y a environ 1,5km de montée. Nous sommes début avril et heureusement qu'il y a un petit vent rafraîchissant. Il fait vraiment bon pour un début de printemps et la vue sur les collines alentours est très apaisante. Nous poursuivons notre chemin et nous apercevons très rapidement le château de Karlštejn qui domine la vallée.

Le château de Karlštejn 

Nous longeons la route bordée de quelques magasins de souvenirs et de bars. Pour le reste, il y a surtout des habitations et la forêt est omniprésente. Durant toute la montée, nous avons une vue progressive sur le château.

Le château de Karlštejn  

Nous terminons notre montée et nous arrivons dans la cour du Burgrave. De cette cour, nous avons une vue splendide sur toute la vallée.

Le château de Karlštejn 

Nous prenons nos billets pour accéder à la visite. Le château se visite uniquement en visite guidée.

La visite du château est de 330 Kč par personne soit 13,20€.

En fonction des périodes de l'année, tous les accès du château ne sont pas forcément ouverts au public.

Nous attendons donc dans la cour du château le temps de nous reposer quelques instants et que notre visite guidée commence. Quelques instants plus tard, nous entrons par la porte intérieure et nous entrons dans le palais impérial pour une visite de près d'une heure. Au rez-de-chaussée se trouvaient les écuries et nous accédons dans la première salle en empruntant un escalier. Notre guide nous explique que le château à été construit pour l'empereur Charles IV et son épouse (Charles IV aura 4 épouses au total).

Le château de Karlštejn 

Les pièces sont peu meublées mais elles représentent bien l'histoire du château. Au premier abord, nous avons l'impression que ce château est une forteresse mais il est surtout un bastion sacré.

 Le château de Karlštejn 
Maquette du château 

Nous terminons la visite en entrant dans une dernière salle où la couronne royale est présente. Puis nous ressortons et nous pouvons marcher le long de l'arête crénelée pour admirer la vallée et apercevoir la cour du Burgrave en hauteur.

Le château de Karlštejn  

Nous sommes en fin d'après-midi et il est temps pour nous de reprendre le train direction Prague. Cet endroit a été une réelle bouffée d'air frais. Un dernier regard en direction dans la vallée et nous rentrons dans la capitale.

La vallée de la Berounka 
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Une fois rentrés sur Prague, nous avons encore un peu de temps pour profiter de la ville. Nous décidons donc d'aller faire un tour du côté de la synagogue du Jubilé qui se situe non loin de la gare centrale. C'est l'opportunité d'aller y jeter un coup d’œil. Arrivés face à cet incroyable monument, nous sommes subjugués par ses couleurs et son architecture absolument splendides !

La synagogue du Jubilé à Prague 

Il est trop tard pour pouvoir la visiter mais nous y reviendrons plus tard durant notre séjour. Nous terminons notre journée au bord de la Vltava avec un apéro bien mérité.

4
avr

Ce matin, nous prenons le tramway en direction du quartier Josefov. Nous avions repéré le guichet pour accéder aux différentes synagogues du quartier lors de notre première journée dans la ville ; nous nous y rendons directement. La matinée est un peu nuageuse mais très vite le soleil fait son apparition, la journée s'annonce très clémente.

La naissance d'un ghetto au Moyen-âge

Le quartier Josefov, concentrant principalement des juifs, a été isolé de la Vieille-ville au 13ème siècle. On assiste alors à la naissance d'une ville juive, indépendante et close. Les habitants de ce ghetto subissent de multiples mesures discriminatoires : de nombreux métiers leurs sont interdits et ils ne peuvent pratiquer que le métier de prêteur. En 1389, les fêtes de Pâques, chrétiennes et juives, tombent à la même date. Les chrétiens pillent alors de nombreuses maisons et de synagogues et un massacre sanglant causera la mort de plus de 3000 juifs au sein du ghetto.

Entre rejets et tolérance

Au fil des siècles, de nombreux monarques mettront des mesures en oeuvre pour éviter l'agrandissement de ce ghetto. C'est Rodolphe II (au 16ème/17ème siècle) qui permettra aux juifs de connaître un répit et un "âge d'or" : la vie intellectuelle s'épanouit. Au 18ème siècle, les juifs sont expulsés puisqu'ils sont accusés d'avoir collaboré avec l'envahisseur prussien. Il faudra attendre Joseph II et son édit de Tolérance (1781) pour permettre à la communauté de retrouver une certaine liberté : les gens peuvent désormais se vêtir comme bon leur semble et ils peuvent pratiquer la profession qu'ils souhaitent. Le ghetto deviendra se nommera alors "Josephstadt", ou Josefov, en l'honneur de l'empereur Joseph II.

La naissance d'un nouveau quartier

Joseph II, en contrepartie de son édit de Tolérance, contraint les juifs à utiliser uniquement la langue allemande : l'hébreu et le yiddish ne sont autorisés que dans les synagogues. Au niveau économique et industriel, les juifs sont très présents dans la vie praguoise. A la fin du 19ème siècle, ce ghetto est devenu vaste et insalubre. Au début du 20ème siècle, on lance alors un "assainissement" afin de raser le plus insalubre et les logements surpeuplés pour laisser place à des immeubles et des avenues plus larges. Seuls les synagogues, l'hôtel de ville juif et le cimetière ont été épargnés. Durant la Deuxième Guerre Mondiale, de nombreux juifs ont été déportés au camp de Terezín. D'autres ont pu rester afin de répertorier méticuleusement les objets en vue de faire "un musée de la race disparue" comme l'envisageait Hitler. Cet inventaire a permis de conserver de nombreux objets que nous pouvons admirer aujourd'hui.

Le quartier Josefov 

Le guichet se situe près du vieux cimetière juif et de la synagogue Pinkas.

Nous avons opté pour le billet qui regroupe toutes les synagogues ainsi que le cimetière. Il coûte 500Kč par personne soit 20€. Il est valable sur plusieurs jours.

Nous commençons donc notre journée en entrant dans la salle des Cérémonies, munis de nos billets, qui se trouve juste à côté de la sortie du vieux cimetière. Les photos sont interdites. Ici, nous avons tout un tas d'objets sur les traditions juives représentant la maladie, la mort ou encore les cimetières. A l'étage, nous avons un premier aperçu sur le vieux cimetière.

Nous ressortons et nous poursuivons notre visite en nous dirigeant vers la Synagogue Vieille-Nouvelle (Staronová synagoga). L'entrée dans la synagogue est curieuse puisque nous devons descendre quelques marches pour accéder à l'intérieur. Deux hypothèses pourraient expliquer cette particularité : le niveau de cette synagogue correspondrait au niveau du sol de l'ancien ghetto ; ou bien le sol aurait été abaissé pour que le pignon extérieur ne dépasse pas la hauteur des édifices chrétiens. Pour les hommes, le port de la kippa est obligatoire. A l'entrée, Monsieur s'est donc vêtu d'une kippa (elle sont données à l'entrée et nous pourrons même la ramener chez nous). La construction de cette synagogue a commencé en 1270, elle fait donc partie des lieux les plus anciens et elle sert aujourd'hui encore de lieu de culte.

La Synagogue Vieille-Nouvelle (Staronová synagoga)  

A l'intérieur, nous retrouvons la bimah entourée d'une grille gothique et qui sert à la lecture de la Torah. Des ouvertures permettaient aux femmes de suivre la cérémonie dans une autre pièce. Cette synagogue a longtemps été un lieu de vie. Le rabbin le plus célèbre a été Judah Loew ben Bezalel.

La Synagogue Vieille-Nouvelle (Staronová synagoga) 

Nous ressortons et nous revenons ensuite dans la rue que nous venions d'emprunter pour nous rendre dans la Synagogue Klaus (Klausová synagoga). Rapidement, nous constatons que l'ambiance n'est pas du tout la même. Nous sommes presque dans un musée où bon nombre d'objets illustrent les traditions et les coutumes juives. La voûte à l'intérieur est magnifique.

Synagogue Klaus (Klausová synagoga)

Nous prenons le temps de découvrir ces objets et nous remarquons que cette synagogue est très imposante ; elle est d'ailleurs la plus grande du quartier. Autrefois, elle était réservée aux membres de la Confrérie du Dernier Devoir. Elle a été reconstruite dans les années 1880.

Synagogue Klaus (Klausová synagoga) 

Nous ressortons de cette synagogue et nous nous dirigeons maintenant vers la Synagogue Maisel (Maiselova synagoga). Cet édifice a été construit en 1592 par Mordecai Maisel (d'où le nom de la synagogue), maire de la ville, pour son usage personnel. Elle a été endommagée par le feu à deux reprises et reconstruite en 1905.

Synagogue Maisel (Maiselova synagoga)

Beaucoup d'objet en argent y sont exposés et il y a une exposition sur l'évolution de la communauté juive dans ce quartier.

Synagogue Maisel (Maiselova synagoga) 

Nous quittons le quartier Josefov le temps d'aller déjeuner dans le centre-ville. Comble de la journée, nous tombons sur un stand qui propose du jambon de Prague. Au menu, jambon de Prague avec ses tranches de pain et sa bière. Le jambon de Prague (prazská šunka) est cuit au feu de bois sur les stands du centre-ville : il est bouilli, séché, salé et enfin rôti. La viande est extrêmement tendre et c'est un vrai régal à déguster ! Nous nous sommes vraiment régalés !

Le jambon de Prague (prazská šunka) 

Nous retournons dans le quartier Josefov pour continuer nos visites. Nous voici donc arrivés devant la Synagogue Pinkas (Pinkasova synagoga). Elle fait partie des plus vieilles synagogues puisqu'elle a été construite en 1535. Au 19ème siècle, lors de l'assainissement du ghetto, elle a été très modifiée. Dans les années 1950, les noms des 77 297 Juifs de Bohême et de Moravie victimes de l'Holocauste avaient été inscrits sur les murs. En 1968, le bâtiment avait été fermé pour cause officielle d'infiltration et les noms avaient été effacés (officieusement, le régime communiste en place, antisémite, avait retardé les travaux et la réouverture du lieu). C'est en 1989 que tous les noms ont été réinscrits un à un sur les murs, ce qui donne à la synagogue un aspect commémoratif très fort.

La Synagogue Pinkas (Pinkasova synagoga) 

Nous ressortons de la synagogue et nous poursuivons notre visite dans le Vieux cimetière juif (Starý židovský hřbitov). Environ 12 000 pierres tombales sont présentes dans ce cimetière. C'est la plus ancienne nécropole juive d'Europe. La plus ancienne tombe date de 1439 et la plus récente date de 1787. Près de 80 000 personnes sont présentes ici puisque plusieurs corps se juxtaposent (jusqu'à 12 corps peuvent être les uns au-dessus des autres).

Le Vieux cimetière juif (Starý židovský hřbitov)

La tombe du rabbin Loew et l'une des plus connues et où de nombreux souhaits écrits sur des papiers y sont déposés.

Le golem

Rabbi Loew, grand rabbin de Moravie et grand érudit juif de Prague, est associé au mythe du Golem.

Le long de la Vltava, en pleine nuit, Rabbi Loew modèle une créature, appelée Golem, avec la boue du fleuve. Puis il lui pose dans la bouche une amulette portant le nom de Dieu. La créature prend alors vie et elle devient le serviteur du rabbin. Elle aide à la construction de la synagogue et elle protège les juifs des persécutions. En revanche, le jour du Sabbat (jour où l'on ne doit pas travailler) l'amulette est retirée à la Créature et celle-ci s'immobilise.

Un vendredi soir, alors que le rabbin est préoccupé par la maladie de sa fille, il oublie de retirer l'amulette au Golem. Fou furieux, le Golem détruit les rues et se dirige dans le ghetto afin de terroriser les habitants. Le rabbin s'empresse alors de retirer l'amulette et le Golem redevient argile. Les restes du Golem sont alors ramassés à la pelle et entreposés dans le grenier de la synagogue où ils y seraient encore. Selon la légende, quiconque s'aventurerait à déranger les restes du Golem dans le grenier courrait le risque d'être ensorcelé pour le reste de sa vie.

Le Vieux cimetière juif (Starý židovský hřbitov) 

Le vieux cimetière est un endroit vraiment incontournable à Prague. Il est le berceau même de l'ancien ghetto de ce quartier. Après la synagogue Pinkas, nous sommes ressortis remplis d'émotions de ces lieux chargés d'Histoire.

Nous poursuivons notre chemin en nous dirigeant vers la dernière synagogue du quartier. Nous voici donc arrivés près de l'entrée de la Synagogue espagnole (Španělská synagoga) où une statue de Franz Kafka est exposée. Elle fait près de 3,75m de hauteur et a été érigée en 2003 en l'honneur du 120ème anniversaire de la naissance Franz Kafka.

Statue de Franz Kafka près de l'entrée de la Synagogue espagnole 

Nous arrivons dans la Synagogue espagnole (Španělská synagoga) qui est absolument époustouflante dès l'entrée !

La Synagogue espagnole (Španělská synagoga)

Elle date de 1868 et les couleurs or, rouge, jaune, ainsi que l'aspect très symétrique du lieu est à couper le souffle ! Nous pouvons accéder à l'étage où une exposition sur la communauté juive de Bohême est représentée, du 18ème siècle jusqu'à nos jours.

La Synagogue espagnole (Španělská synagoga) 
La Synagogue espagnole (Španělská synagoga)

Après avoir pris le temps d'admirer la synagogue et l'exposition, nous ressortons. Avant de sortir, nous jetons un dernier regard sur cette somptueuse synagogue que nous ne sommes pas prêts d'oublier.

La Synagogue espagnole (Španělská synagoga) 

Direction maintenant le dernier endroit sur notre billet, la Galerie R. Guttmanna qui abrite des œuvres de Franz Kafka. Le musée, qui se situe derrière la synagogue espagnole, est une petite pièce sans prétention. Honnêtement, nous ne connaissons que très peu Kafka et le si peu que nous en avons aperçu dans cette galerie a eu le mérite de nous amuser.


La Galerie R. Guttmanna

Notre visite du quartier Josefov est maintenant terminée mais nous avons encore un peu de temps pour nous. Nous sommes dans la journée des synagogues alors nous décidons de continuer sur notre lancée et de nous diriger vers la Synagogue du Jubilé (Jubilejní synagoga) que nous avions aperçue la veille au soir.

La Synagogue du Jubilé (Jubilejní synagoga)

L'entrée dans la synagogue du Jubilé est de 80Kč par personne soit 3,20€.

Elle est en retrait du quartier juif et elle est la plus récente puisqu'elle date de 1906. Les influences orientales sont très nettement présentes.

La Synagogue du Jubilé (Jubilejní synagoga)

L'accès à l'étage nous permet de constater que cet endroit était réservé aux femmes. Aujourd'hui, il abrite une exposition plutôt semblable à celle que nous avons vue dans la synagogue espagnole. Cette synagogue a le mérite d'être extrêmement colorée et le temps de la visite, nous avons l'impression d'être en Orient. Les couleurs et le lieu sont absolument époustouflants !

La Synagogue du Jubilé (Jubilejní synagoga)

Notre journée touche à sa fin, nous profitons donc de ce moment pour nous promener au soleil couchant dans les rues de la Vieille-ville avec un apéro pour clôturer cette belle journée.

5
avr

Nouvelle journée et nous nous levons de bonne heure puisque nous avons décidé d'aller visiter le ghetto et le camp de concentration de Terezín qui se situent à environ 65km au nord de Prague. Pour y aller, nous avons opté pour le bus qui semble être le moyen le plus direct et le plus facile d'accès. Nous suivons donc notre guide qui nous indique que le bus part de la gare Florenc. Sortis de la station de métro, nous nous dirigeons donc vers le guichet. Surprise, le bus pour Terezín ne part pas de cette gare mais de la gare Nádraži Holešovice (accessible en métro). Heureusement, nous avions prévu un temps de latence. Nous pouvons prendre nos billets au guichet avant de repartir vers la bonne gare routière, c'est ce que nous faisons, et la guichetière nous indique même le numéro de la voie. Nous reprenons le métro et nous arrivons à la gare routière Nádraži Holešovice. Départ à 9h00 pile.

Prague - Terezín

Le bus pour Terezín part de la gare routière Nádraži Holešovice. Il faut compter environ 45-50 minutes de trajet. Par personne, l'aller/retour nous a coûté 192Kč soit environ 7,70€.

Vous pouvez acheter vos billets à la gare ou bien directement dans le bus auprès du chauffeur.

Nous arrivons donc à 9h50 à Terezín. Le camp est visible très rapidement en arrivant puisqu'un cimetière borde le lieu.

Le cimetière national des victimes du ghetto et de la prison de Terezín

Nous entrons donc dans "la petite forteresse" (Malá pevnost). Nous achetons nos billets d'entrée (qui combinent trois lieux, chose que nous n'avions pas compris au début) : 220Kč soit 8,80€ par personne.

A l'origine, la forteresse de Terezín a été construite par l'empereur d'Autriche Joseph II. Il a édifié toute une série de forteresse afin de stopper l'invasion de la Prusse avec des murs en briques et des douves. Pourtant, Theresienstadt (Terezín) ne remplira jamais sa fonction de protection de l'empire.

Aujourd'hui, Terezín est malheureusement connue comme l'un des ghettos ayant dupé la Croix-Rouge mais aussi comme camp de concentration du IIIème Reich dans la petite forteresse.

Nous voici replongés au cœur même de l'un des moments les plus sombres de l'Histoire.

L'entrée dans le camp 

Dès l'année 1940, la forteresse est devenue la prison de la Gestapo de Prague. Les premiers juifs déportés par les nazis dans le camp de Terezín étaient Tchèques. Ils sont arrivés en novembre 1941. Cependant, la plupart des prisonniers enfermés dans la "petite forteresse" était à l'origine des opposants politiques et des résistants tchèques. Les premiers furent déportés durant l'année 1942.

Les prisonniers étaient enregistrés à l'entrée, leurs affaires leur étaient retirées et un numéro leur était attribué

Le jour où nous visitons ce camp, il fait plutôt bon dehors. Pourtant, lorsque nous entrons dans les dortoirs, nous constatons qu'il y fait vraiment froid. On n'imagine difficilement le froid saisissant de l'hiver dans ce lieu et la survie des hommes lors de leur détention.

Les dortoirs des détenus 
L'une des cours intérieures 

Une infirmerie était présente dans la deuxième cour du camp, ainsi que des douches et des lavabos.

En juin 1944, la Croix-Rouge est invitée par les nazis à venir constater par elle-même que le sort des Juifs est plutôt "correct". La Croix-Rouge est donc venue dans le camp de Terezín, elle a "vu" et filmé une partie de la vie du camp. Lors de sa visite, elle constate qu'une salle de bain commune est installée. Elle voit des douches ainsi qu'une infirmerie. La salle de bain commune contient notamment des lavabos. En revanche, elle ne constate pas que rien n'est fonctionnel et que toute cette mise en place n'est qu'une supercherie.

La fausse salle de bain commune

Des cellules individuelles sont aussi présentes. Certaines de ces cellules n'avaient pas de fenêtres ; elles sont d'ailleurs extrêmement étroites, un homme ne pouvait pas y faire plus de 2 pas.

Cellules individuelles 

Nous continuons notre visite en empruntant le tunnel qui traverse la petite forteresse sur presque 1 kilomètre. Nous arrivons alors près des habitations des commandants où une piscine ainsi qu'un cinéma servait de divertissement pour les familles des SS.

Monument commémoratif 
La piscine du commandant du camp 

La plupart des prisonniers ont été transférés dans d'autres camps ou bien dans des camps d'exterminations. A partir de 1943, la vie dans le camp devient particulièrement difficile : le nombre de prisonniers ayant considérablement augmenté, les rations de nourritures devenaient de plus en plus maigres. Les gardiens devenaient de plus en plus durs et l'épuisement ajouté aux épidémies ont fait de nombreuses victimes. Beaucoup de prisonniers sont morts dans le camp à cette période ou bien ont été déportés dans des camps d'exterminations. A la fin de la guerre, les gardiens ont abandonné le camp qui était touché d'une violente épidémie de typhus. A l'arrivée des soviétiques, les soldats ont mis les prisonniers en quarantaine et ont provisoirement mis en place un hôpital pour éradiquer l'épidémie.

Le musée du camp nous présente très clairement la vie du camp et la vie du ghetto que nous allons visiter par la suite.

Nous terminons notre visite en nous dirigeant vers le quartier des femmes puisqu'environ 5000 femmes furent emprisonnées ici.

La cour des femmes 

Nous ressortons du camp et nous décidons de nous diriger vers le cimetière juif et le crématorium. Sauf que sans plan détaillé du lieu, il est impossible de s'y retrouver. Alors avant de partir partout et nulle part, nous demandons notre chemin à une guide pour pouvoir nous orienter plus facilement. A ce moment-là, elle nous donne un plan détaillé de Terezín avec les lieux clés à visiter (ce plan nous a énormément aidé !) et nous prenons conscience que "la petite forteresse" n'est qu'un élément sur toute la carte. Nous la remercions pour son aide et nous nous dirigeons rapidement vers le centre-ville de Terezín qui était autrefois le ghetto qui abritait les juifs. Notre bus de retour part en fin d'après-midi alors on va devoir accélérer le pas. Un dernier regard sur cet endroit chargé d'émotions et direction la ville de Terezín à moins d'un kilomètre de là.

L'entrée dans la petite forteresse 

La ville de Terezín est aujourd'hui habitée mais dès nos premiers pas, elle nous fait froid dans le dos. Il y a très peu de personnes qui vivent ici et nous marchons au cœur même de l'ancien ghetto. De nombreux bâtiments nous ramènent des années en arrière et ils sont restés dans le même état qu'à l'époque. Nous marchons dans une ville presque fantôme, c'est terrifiant !

La ville fantôme de Terezín 

Des rails sont encore dans le sol, à l'autre bout de la ville. Les trains qui passaient sur ces rails emmenaient les juifs principalement vers Auschwitz.

Les rails à Terezín 

Nous arrivons à l'autre bout de la ville et nous voici devant le cimetière Juif et le cimetière des soldats Soviétiques, ainsi que le crématorium. C'est sûrement l'endroit qui nous marquera le plus au cours de cette journée.

Le cimetière juif et le cimetière des soldats soviétiques de Terezín 
Le crématorium 

Nous revenons ensuite sur nos pas, le long de la route, en entrant dans le Columbarium. Les cendres des victimes du ghetto y sont stockées dans des boîtes en cartons.

Le Columbarium 

Puis nous traversons la route et nous entrons dans la salle des cérémonies et dans la morgue du ghetto.

La salle des cérémonies et la morgue du ghetto 

Nous revenons dans le centre-ville et nous décidons d'aller visiter le Musée du ghetto. On y retrouve des expositions que nous avions lues dans le musée de la petite forteresse mais ici on y expose principalement la vie dans le ghetto durant la guerre.

Le Musée du ghetto 

Nous terminons notre excursion en entrant dans l'ancienne caserne de Magdeburg qui était le siège du "conseil municipal" juif. On y trouve aujourd'hui la reconstitution d'un dortoir et toute une exposition sur la vie intellectuelle et artistique du ghetto. Un théâtre a lui aussi été reconstitué, semblable à ceux que l'on trouvait dans le ghetto. Une salle de cinéma est aussi accessible où l'on y trouve deux projections : l'une montrant la propagande nazie et vantant une vie "paisible" dans le ghetto ; l'autre reprenant les réalités de la vie dans le ghetto avec son lot de misères, de manque de nourriture et de maladies mais avec pour échappatoire une vie artistique omniprésente.

L'ancienne caserne de Magdeburg, reconstitution d'un dortoir
L'ancienne caserne de Magdeburg, reconstitution d'un théâtre 

Il est temps pour nous de rentrer sur Prague. Notre bus repart dans quelques minutes, nous retraversons une dernière fois cette ville fantôme qui nous fait toujours froid dans le dos. Nous retournons non loin de la "petite forteresse" où notre bus nous a déposés en arrivant. Honnêtement, nous n'avons absolument pas envie de dormir ici, on se demande d'ailleurs comment les gens font pour vivre dans cette ville fantôme. Nous repartons pour environ 45 minutes de route, chargés d'émotions. C'est sûr, la journée de demain sera plus joyeuse...

6
avr

Après la journée d'hier, il était préférable que nous nous remontions le moral. Nous sommes passés de nombreuses fois devant plusieurs bâtiments à Prague et nous n'avons pas encore pris le temps de les visiter, c'est donc ce que nous ferons aujourd'hui. Nous voici donc partis en direction du quartier du château (Hradčany) pour visiter l'Abbaye de Strahov (Strahovský klášter) qui abrite deux bibliothèques absolument somptueuses !

L'entrée à l'Abbaye coûte 120Kč par personne soit 4,80€.

Pour pouvoir prendre des photos, il faut rajouter 50Kč soit 2€ (un peu cher selon nous !).

L'Abbaye n'est pas très grande ; après avoir monté l'escalier, nous arrivons directement dans la pièce de vente de souvenirs. La pièce suivante est un long couloir où l'on peut admirer à la fois les deux bibliothèques une par une, mais aussi toute une exposition scientifique. Entrer dans les bibliothèques est interdit, nous ne pourrons les admirer que devant la porte d'entrée. Arrivés au bout du couloir, nous admirons la première bibliothèque baroque de ce lieu : la salle de Théologie (Teologický sál).

La salle de Théologie (Teologický sál) de l'Abbaye de Strahov

Son plafond est plus bas et plus voûtée que la deuxième que nous allons voir juste après. Elle a été construite dans les années 1670. Les peintures au plafond sont magnifiques : elles représentent le thème de "la Vraie Sagesse" avec des inscriptions latines.

Nous longeons ensuite le couloir qui mène à la deuxième bibliothèque. De nombreux objets y sont exposés, ils sont issus du cabinet de curiosités de l'Abbaye.

L'Abbaye de Strahov 

Nous arrivons ensuite devant la deuxième bibliothèque baroque : la salle de philosophie (Filozofický sál). Elle a été édifiée dans les années 1780, elle est donc plus récente. Le plafond est bien plus haut puisqu'il fait environ 15 mètres de hauteur. Au plafond, les peintures sont tout aussi majestueuses que la précédente. Cette fois, l'histoire de la philosophie est représentée au travers des peintures de ce plafond, avec des personnages bibliques et des personnages des Lumières (des hérétiques) tels que Voltaire ou Diderot, représentés comme envoyés au fond des Enfers.

La salle de philosophie (Filozofický sál) de l'Abbaye de Strahov
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Nous décidons de redescendre vers le Pont Charles. Nous repassons devant le premier point de vue que nous avions repéré lors de notre premier jour. On s'arrête ici quelques instants, le temps est magnifique aujourd'hui et la vue l'est d'autant plus !

Depuis notre arrivée, nous avons admiré un nombre incalculable de Tours et de Clochers mais nous n'avons pas pris le temps de monter tout en haut de l'un d'eux. Evidemment, le Pont Charles est toujours rempli de monde mais nous avons connu bien pire à notre arrivée. Direction donc la Tour qui nous donnera une vue la plus proche sur le Pont Charles : la Tour du Pont de la Vieille Ville (Staroměstská mostecká věž).

L'entrée à la Tour est de 100Kč par personne, soit 4€.

Nous grimpons les marches qui nous mènent jusqu'en haut de la Tour. Un panorama sur le Pont Charles et sur la Vieille ville s'ouvre à nous, c'est absolument époustouflant !

La vue de la Tour du Pont de la Vieille Ville (Staroměstská mostecká věž) 
La vue sur le Pont Charles de la Tour du Pont de la Vieille Ville (Staroměstská mostecká věž) 

Cette Tour a été édifiée par Charles IV et fut terminée sous le règne de son fils, Venceslas. Elle a été le témoin d’événements sanglants : lors de l'exécution des chefs protestants rebelles en 1621, leurs têtes étaient suspendues en haut de la Tour sur des pics. Les passants du Pont devaient donc endurer ce triste spectacle.

La vue sur le château de Prague, avec un soleil resplendissant comme aujourd'hui, est superbe !

La vue sur le château de Prague de la Tour du Pont de la Vieille Ville (Staroměstská mostecká věž) 

Nous redescendons au premier étage qui faisait office de salle de gardes, puis nous terminons notre visite au sous-sol qui servait de prison.

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Il est temps d'aller manger un morceau, nous nous dirigeons vers l'île de Kampa que nous n'avions pas encore explorée. Nous trouverons bien un morceau à manger à cet endroit. Nous profitons du Parc de Kampa qui est un lieu très apaisant.

La vue sur le Pont, la Vltava et la Vieille Ville est agréable. On décide alors d'aller manger dans un restaurant qui nous offrira ce type de vue. On va goûter à un plat bien typique de l'est : le goulash. Et avec une vue sur la Vltava et le Pont Charles, c'est parfait ! Le plat est excellent, la bière rafraîchissante et le lieu très reposant, un moment excellent !

Repas du midi 
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Le ventre bien rempli, nous décidons de profiter de notre après-midi pour aller visiter le château de Prague (Pražský Hrad). Nous grimpons donc les nombreuses marches qui relient le centre-ville au château. Arrivés en haut, il faut avouer que nous devons reprendre notre souffle. D'autant plus que nous avons bien mangé le midi. Pour accéder au château, nous devons passer un portique de sécurité avant d'accéder au premier jardin. Nous accédons ensuite à la deuxième cour bien plus spacieuse avec en son centre une fontaine et un puits baroques.

La cour du château de Prague (Pražský Hrad)

Plusieurs billets combinés existent, nous prenons le billet intermédiaire.

Le billet combiné que nous avons choisi nous a coûté 250Kč par personne soit 10€.

Notre premier arrêt sera pour la Cathédrale St-Guy (Svatý Vít). Nous entrons et nous en prenons plein la vue dès l'entrée dans la nef. Les vitraux modernes apportent un vrai plus à cet endroit, avec notamment la splendide rosace.

La Cathédrale St-Guy (Svatý Vít) 
La Cathédrale St-Guy (Svatý Vít)

Cette cathédrale est l'église la plus grande du pays. Elle a été le lieu du couronnement des rois et des reines de Bohême. La première pierre a été posée en 1344 puisque c'est Charles IV qui est à l'origine de la construction de cette cathédrale. Mais les travaux prirent officiellement fin en 1929, 5 siècles plus tard ! A la fin des travaux fut célébré le millénaire du martyre de Venceslas, le saint patron du pays.

Nous longeons donc la chapelle Sainte-Agnès, la chapelle de Nouvel-Archevêque, la Nouvelle Sacristie, la Chapelle du chœur ainsi que la Vieille Sacristie.

La Cathédrale St-Guy (Svatý Vít) 

Nous apercevons le chœur de la cathédrale et nous arrivons devant le tombeau très imposant de St Jean de Népomucène.

Le tombeau de St Jean de Népomucène dans la Cathédrale St-Guy (Svatý Vít)

La chapelle de Saint Venceslas, à l'emplacement de la tombe de celui-ci, est très imposante et incroyablement décorée.

La chapelle de Saint Venceslas dans la Cathédrale St-Guy (Svatý Vít) 

Nous ressortons de la cathédrale et direction maintenant l'Ancien palais royal (Starý Královský palác). Les photos sont interdites, oups !, une gardienne nous le fait comprendre mais seulement à la fin de la visite. Bon, les photos sont déjà dans la boite, tant mieux pour nous !

La première salle est la salle Vladislas (photos en haut ci-dessous). De nombreux événements se sont déroulés dans cette salle tels que des assemblées, des bals, des fêtes du couronnement ou encore des audiences royales. La salle de la Diète est à l'autre bout de la salle Vladislas (photo en haut ci-dessous avec le trône) où l'on y trouve un trône pour le souverain, des bancs autour de celui-ci pour la noblesse et le clergé, et enfin un enclos pour les représentants de la ville qui n'avaient qu'une seule voix. Enfin, les salles des Registres des nouvelles terres (photos en bas ci-dessous) permettaient de consigner les délibérations qui se passaient dans la Diète. Le plafond de cette salle est entièrement décoré avec les armes des fonctionnaires des registres : sublimes !

L'Ancien palais royal 

A la sortie du palais, nous atterrissons sur une place qui nous amène directement devant l'entrée de la Basilique Saint Georges (Bazilika sv. Jiři). Elle date de 920, ce qui fait que son aspect est un peu rustre. Il reste encore quelques peintures au sein de la Basilique, même si le temps en a effacé une bonne partie. Le chœur de la basilique comporte un double escalier baroque qui nous conduit jusqu'à la crypte. La crypte est très sobre, nous nous attendions à plus spectaculaire...

La Basilique Saint Georges (Bazilika sv. Jiři) 

Nous ressortons et direction notre dernière visite : la Ruelle d'Or (Zlatá ulička). Elle est composée de plusieurs petites maisons accolées que nous pouvons visiter. Pour être honnête, il y a principalement des boutiques de souvenirs, ce qui dénature complètement cette rue. Des petites maisons sont quant à elles décorées telles des maisons des poupées. Au bout de la rue, la dernière maison représente celle où Kafka vivait.

La Ruelle d'Or (Zlatá ulička) 

Nous empruntons maintenant le chemin de ronde qui nous offre un point de vue superbe sur Prague. Nous sommes un peu mitigés sur la visite du château. Notre guide touristique en fait tout un éloge sur plusieurs pages mais hormis la cathédrale, nous ne sommes pas convaincus. Nous terminons notre visite en flânant dans les jardins du château et en admirant la vue à chaque coin du parc.

Nous avons encore un peu de temps avant que le soleil ne se couche. Nous en profitons pour aller nous promener un peu plus loin dans le quartier du château. Nous arrivons donc Place de Lorette (Loretánské náměstí) qui est un peu plus haut que la place du château. L'endroit est très calme et il y a très peu de touristes. Nous pouvons passer et écouter tranquillement le son du clocher du Sanctuaire de Lorette (Loreta). Le sanctuaire est déjà fermé mais le bâtiment extérieur contraste complètement avec le reste qui l'entoure.

Le Sanctuaire de Lorette (Loreta)

La rue qui suit, "Nouveau monde" (Nový Svět), est tout aussi calme et paisible. Paradoxalement, nous avons la sensation ici d'être dans un petit village. Le contraste avec le quartier du château aux alentours est saisissant. Pour clôturer notre journée, cette balade loin de tous est très agréable !

"Nouveau monde" (Nový Svět) 
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Retour dans le centre-ville à la tombée de la nuit. Un petit aperçu de Prague la nuit, avec moins de touristes et une ambiance plus relaxante. On a particulièrement apprécié la balade sur le Pont Charles, on pouvait enfin circuler sans se faire bousculer à chaque pas que nous faisions. Les couleurs sont complètement différentes et le charme du vieux centre en est décuplé.

Prague à la tombée de la nuit 
7
avr

Dernière journée à Prague mais notre avion ne décolle qu'en fin d'après-midi, nous avons encore un peu de temps pour en profiter. Nous pouvons même laisser nos bagages dans l'appartement que nous louons un peu plus longtemps que prévu, notre hôte est très arrangeante et heureusement parce que se promener avec notre valise n'aurait pas été très pratique.

Ce matin, nous reprenons le tram pour aller visiter le Clementinum (Klementinum). Lors de notre visite guidée, nous remarquons très vite que notre guide est extrêmement passionné par ce lieu et il a le mérite de mettre une pointe d'humour dans sa visite (en anglais) ce qui permet d'être moins formel. Pour visiter le lieu incontournable qu'est la bibliothèque, il ne faut pas avoir peur des escaliers en colimaçons, sinon il est impossible d'y monter.

Après avoir gravi un premier escalier en colimaçon, nous voici donc arrivés dans le couloir qui mène à la bibliothèque. Les photos sont scrupuleusement interdites et nous le comprenons tout à fait puisque la bibliothèque baroque compte parmi elle des manuscrits inestimables. Nous ne pouvons pas y entrer mais nous pouvons avancer un peu pour l'admirer. Notre guide nous laisse le temps un à un pour nous émerveiller des merveilles de ce lieu. Les voûtes sont décorées de fresques en trompe l’œil. La bibliothèque est sur deux étages, maintenue par des colonnes de bois torsadées. Les plus anciens livres datent de 1600 et il y a environ 20 000 volumes d'Histoire, de Géographie, de Théologie, de Philosophie... Les globes sont eux aussi très anciens puisqu'ils datent entre la fin 17ème et la fin 18ème siècle.

Photo du Clementinum tirée du site prague.eu 

La visite se poursuit en grimpant une nouvelle fois un escalier en colimaçon. Cette fois, nous arrivons à la tour astronomique qui fait près de 68 mètres de hauteur. Une première salle nous permet de voir de nouveaux appareils de mesure puisqu'elle a été l'observatoire des jésuites au 18ème siècle. Des escaliers en bois, très pentus, nous permettent d'arriver à la salle du méridien. Cette salle permettait autrefois d'avoir l'horaire de midi pile et des objets en lien avec l'astronomie y sont exposés tels que des télescopes anciens. Arrivés tout en haut, après d'ultimes marches à gravir, la tour nous offre l'un des plus beau point de vue circulaire sur Prague (et uniquement pour la vue, les photos sont autorisées).

La vue de la Tour astronomique du Clementinum 
La vue de la Tour astronomique du Clementinum  

Notre visite se termine en redescendant tout en bas de cet interminable escalier et en visitant la chapelle aux miroirs. Ici aussi, les plafonds sont peints et les couleurs vives de ce lieu sont magnifiques à regarder.

La chapelle aux miroirs du Clementinum 

Après un arrêt sur l'île Střelecký Ostrov pour déjeuner, nous continuons notre balade en direction du quartier Vyšehrad. Sur le chemin, nous passons devant la Maison qui danse (Tančící dům) qui n'est autre qu'un immeuble de bureaux. Cet immeuble est curieux mais il n'a rien d'exceptionnel selon nous.

La Maison qui danse (Tančící dům) 

Notre dernier arrêt sera tout en haut de la colline de Vyšehrad. La montée est assez rude, surtout qu'il fait chaud aujourd'hui. Ce quartier est un endroit paisible où de nombreuses familles se promènent et où la foule semble bien loin. L'église est très jolie (elle se visite mais nous n'aurons pas le temps) ; le cimetière accueille quant à lui environ 600 personnalités tchèques ; et nous pouvons faire le tour des remparts et du parc.

Vyšehrad 

L'heure tourne, il est temps pour nous de reprendre le métro et le tram, d'aller chercher nos affaires et de repartir prendre le bus direction l'aéroport.

Cette semaine à Prague et ses alentours nous aura permis de faire un première excursion vers les pays de l'Est. Nous sommes très surpris, dans le bon sens, de la richesse culturelle et historique de ce pays. Nous avons extrêmement bien mangé (un peu gras mais jamais déçus) et avec la bière quasiment au même prix que l'eau, nous ne nous sommes pas privés ! Malgré la foule le long du Pont Charles, beaucoup de quartiers ne sont pas envahis par les touristes, et heureusement !

Nos coups de cœur du séjour

A Prague :  

- le quartier du château (Hradčany)

- la relève de la garde à 12h

- la nourriture et la bière

- l'église Saint-Nicolas (Sv. Mikuláš)

- la synagogue du Jubilé (Jubilejní synagoga)

- le quartier Josefov avec plus particulièrement le Vieux cimetière juif (Starý židovský hřbitov) et la Synagogue espagnole (Španělská synagoga)

- l'Abbaye de Strahov (Strahovský klášter) : la bibliothèque baroque avec sa salle de Théologie (Teologický sál) et sa salle de philosophie (Filozofický sál)

- la Tour du Pont de la Vieille Ville (Staroměstská mostecká věž)

- le Clementinum (Klementinum)


A Karlštejn

- la vallée de la Berounka

- le château de Karlštejn


A Terezín

- le ghetto

- le camp de concentration

- le crematorium

- le cimetière juif et le cimetière des soldats soviétiques