Pour ce 2ème voyage en Colombie, nos pas nous ont portés : au Choco sur la côte Pacifique à Jardin, un village tout en couleurs à 2h de Medellin et à Rincon del Mar sur la côte Caraïbe.
Février 2024
2 semaines
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Les contraintes de nos travail respectifs ne nous permettant pas de partir plus de 2 semaines, nous avons du faire des choix. L'un de ceux-ci était de zapper les villes, et comme souvent, nous quittons la capitale aussi vite que possible !

Arrivés à Bogota à 22 heures le samedi, nous repartons en avion dès 6h le lendemain. Nous avons quand même réservé un hôtel proche de l'aéroport pour pouvoir dormir 3 heures avant notre vol. Mieux que d'errer de nuit dans l'aéroport... A cette occasion, nous découvrons un complexe hôtelier barricadé ou il faut montrer patte blanche pour rentrer... Bienvenue à Bogota !

Cela ne nous empêchera pas de dormir profondément pendant 3 heures...

Dimanche matin, vol pour Medellin, escale, puis à nouveau, un petit coucou pour Nuqui, notre point d'arrivée dans le Choco. La région du Choco sur la côte Pacifique est difficile d'accès, il n'existe pas de route, le seul moyen de s'y rendre est par avion. Il existe deux aéroports, Nuqui et Bahia Solano. Nous avons choisi Nuqui, un peu au hasard, en nous basant sur diverses lectures.

Nous qui sommes plutôt dans l'improvisation en général, nous avions réservé l'avion 2 mois avant ainsi que l'hébergement. Coût de l'aller Bogota-Nuqui / retour Nuqui-Medellin : 121 €

Attention le poids des bagages est limité à 10 kg. Pas de problème pour nous, car nous voyageons avec une valise cabine, nous sommes dans les clous.

Tout se passe bien y compris le transfert à Medellin. Nous profitons de nos 3 heures sur place pour acheter une carte Sim chacun, internet et WhatsApp illimité pour 3 semaines, environ 12 €, et pour repérer également la gare routière, d'où nous repartirons dans 3 jours. Pratique, c'est juste à côté de l'aéroport régional Enrique Olaya Herrera.

Puis une dernière heure de vol, et nous voici enfin arrivés à Nuqui, dans un aéroport de poche, au milieu de la jungle Pacifique. C'est tout mignon, mais aussi très pro, il y a tout ce qu'il faut, comptoir d'enregistrement, salle d'attente...

Nous somme crevés, mais ravis de respirer enfin l'air de la côte. Les vacances commencent !

Les vacances commencent mais le voyage n'est pas fini... Nous devons nous rendre à l'embarcadère pour prendre la lancha publico afin de nous rendre à notre hébergement, à 1h30 de Nuqui. Et oui, pas de routes dans le Choco ! Encore un peu de patience avant d'arriver.

La lancha , nous y tiendrons à 8-10 avec les bagages sous une bâche à l'avant.

Nous partons, nous sommes à la fois très pressés d'arriver et en même temps, très excités par ce moyen de transport, si exotique pour nous ! Dans la lancha, d'autres touristes qui seront déposés avant nous sur d'autres lieux, et quelques habitants qui rentrent tranquillement chez eux, comme nous prendrions le métro.

Au début, nous longeons le village.

Puis nous prenons de la vitesse en longeant la côte. Le bateau va vite, très vite, et très rapidement, nous nous retrouvons à rebondir sur les vagues. A cette vitesse, l'eau est dure comme du béton... La lancha "tape" et "cogne" sur la mer.

Au début, cela nous amuse, tout le monde rigole, mais au bout d'une heure, cela perd de son charme et on commence à ressentir des vibrations de marteau-piqueur dans tous les os...

Au bout d'une heure, le bateau commence à accoster et à débarquer les touristes, il n'y a pas de ponton, tout se fait sur la plage, et la lancha arrive à s'approcher plus ou moins du bord. Si on a pas de chance, plus des vagues (comme pour nous !), on est mouillé jusqu'à la taille! Attention aux objets électroniques...

Nous sommes les derniers à être déposés et débarquons vers Arusi, épuisés, trempés, affamés, mais aussi ravis d'être arrivés !

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Nous voici arrivés chez Francisco, notre hôte, après 30 heures de voyage... L'endroit est superbe ! Comme toute la région, la plage de sable gris est une étroite bande bordée par une jungle impénétrable.

Notre logement, un peu en retrait de la plage, est entouré de fleurs et d'arbres tropicaux, un colibri me salue pour notre arrivée.

Notre bungalow est très simple, tout de bois bricolé et construit par Francisco, il n'y a pas vraiment de porte ni fenêtres, et la salle de bains est en plein air. Pas d'eau chaude évidemment, mais ce n'est pas un problème sous ces climats. Nous regrettons juste un petit manque de place pour poser nos valises, le lit (sous moustiquaire) prend presque toute la place. Le taux d'humidité est élevé et nous aurons aussi du mal à faire sécher nos affaires. A commencer par le pantalon que je portais dans le bateau et qui n'a pas trop apprécié le débarquement ! Il repartira mouillé au bout des trois jours !

Le grand plus de cet hébergement précis, c'est Francisco ! D'abord, c'est un amour, qui s'est occupé de nous tout du long avec beaucoup d'attention et de chaleur. Et puis, c'est un chef cuistot hors pair, nous avons super bien mangé, sa cuisine est digne de grands restaurants Parisiens !

Menus uniques et surprises !  Avec les herbes du jardin !

Nous communiquons en espagnol uniquement, et il fait beaucoup d'efforts pour parler distinctement. A notre grande surprise, tenu compte de notre niveau plus que basique, nous le comprenons assez bien, et avons regretté de ne pas mieux parler car c'est une personne intéressante sur qui nous avions envie d'en apprendre plus.

Nous passons cette première fin d'après-midi à nous détendre et à prendre nos marques, avec une petite visite au village d'Arusi, à 10 mn à pied en longeant la plage, que nous trouverons très animée lors de ce dimanche soir. Ce ne sera plus le cas par la suite, et nous ne verrons plus qu'un hameau tout endormi lors de nos passages suivants.

Notre "terrasse" sur la plage et nos premiers cocktail ! 

Le lendemain matin très tôt, je savoure mon premier café sur la plage en admirant les vols de pélican qui rasent les vagues. Dommage, je n'ai pas de photo, leur longue traversée sous mes yeux est hypnotique, leurs ailes semblent surfer sur l'eau dans la lumière du matin.

Puis vers 6h30-7h, la vie des villages alentours s'éveille, et c'est le défilé sur la plage. Sous mes yeux, passent des travailleurs en bottes de caoutchouc portant leurs machettes sur l'épaule, et des écoliers en uniforme, parapluie à la main pour se protéger du soleil (il y a une école à Arusi). Tout le monde se/me salue très poliment : Buenas dias, bon dia... A partir de 13h, c'est buenas tarde, ne pas se tromper !

et le premier café du matin ! 

Aujourd'hui, nous ferons une balade jusqu'à Thermales par la plage. Il faut calculer son coup pour faire l'aller-retour lorsque la marée descend, autrement nous serions bloqués.

Départ à 8h30 après le super petit déjeuner de Francisco. Il fait beau, nous apprécions beaucoup cette belle promenade sur la plage, même si nous rentrerons avec des ampoules aux pieds (l'eau et le sable dans les sandales) qui vont nous embêter jusqu'à la fin des vacances, et un beau coup de soleil pour Abde qui ne s'est pas méfié...

Mais on se sent en vacances, l'eau est super bonne, la plage est à nous, nous ne croisons pratiquement personne, le paysage est magnifique et sauvage, c'est sacrément chouette !

Arrivés à Thermales, on profite des bassins thermaux et d'un petit masque de boue "maison".

Puis on poursuit jusqu'à la pointe avant de faire demi-tour pour rentrer dans les temps avant la marée haute. Mission réussie !

Apéro devant le coucher de soleil chez le voisin qui tient une auberge de jeunesse, puis Francisco nous emmène diner à Arusi chez une petite mama du coin. Nous sommes tous les trois en terrasse, bien installés, elle n'a cuisiné que pour nous. Discussion aussi intéressante que possible avec notre espagnol limité...

Nous ne sommes plus que tous les deux pour rentrer le soir à la lampe torche, (je rappelle qu'on longe à la nuit noire une plage bordée par la jungle) : 1ère mésaventure. Abde qui marche devant, voit tout à coup bouger ce qu'il prenait pour un bout de bois échoué. Il ne me dit rien, connaissant d'avance ma réaction, m'écarte du chemin, et me fait me retourner à une distance prudente. Oui c'est bien un serpent que nous avons failli enjamber ! Et un gros ! Une sorte de python (anaconda ?) avec des motifs orangés qui se dirige très lentement vers la mer. Il doit être en train de digérer parce qu'il me parait bien épais et qu'il bouge lentement. Brrr... Quelle peur rétrospective ! Pas trop rassurés après cette rencontre, on regarde bien autour de nous, et je demande à mon héros de vérifier sous le lit !...

Dernier jour dans le Choco. A notre demande, Francisco a demandé à un ami de nous emmener faire un tour en bateau jusqu'à une pointe censée posséder des paysages magnifiques. Autant dire tout de suite que nous avons été plutôt déçus par cette balade. Nous avions compris que nous pourrions faire du snorkeling, mais en fait, notre "guide" nous a proposé de nous baigner dans une petite baie plutôt ventée. Je n'ai pas voulu y aller, Abde s'est baigné et a vu quelques poissons, mais c'était loin de ce que nous avions imaginé. Trop d'attentes sans doute...

Les paysages de la côte sont toujours très sauvages, il y a un côté "Jurassic Park", "origine du monde", on imagine bien un vol de ptérodactyles jaillir des cimes, mais nous étions à contre-jour avec un temps plutôt nuageux, je n'ai malheureusement pas de photos. Nous n'avons pu aborder nulle part, un peu déçus donc.

Au retour du bateau, 2ème mésaventure, qui aurait pu mal se finir...

En descendant de la barque à marée basse, de l'eau jusqu'aux genoux, et pendant qu'Abdé est en train de régler notre guide, je sens une douleur vive sur le pied et j'ai la sensation d'être pincée par un crabe, et un gros !

Je secoue le pied et tente tant bien que mal de voir ce qui se passe. Je ne suis pas rassurée et encore moins quand j'arrive à sortir mon pied de l'eau, à moitié couvert de vase, et que je vois 2 trous d'où le sang coule sur le dessus du pied ! Ouch ! là c'est carrément la trouille car je pense tout de suite à une morsure de serpent. Evidemment, je regagne la plage le plus vite possible en pataugeant clopin-clopant avec une seule idée en tête : me rincer et voir de quoi il retourne.

Arrivés à notre hébergement, nous croisons Francisco, qui s'alerte en voyant ma tête à l'envers. Abdé lui explique, et Francisco, immédiatement, me prend en charge, me rince le pied, me le désinfecte, me le masse pour faire sortir le venin, me le lave à grande eau au savon tout en m'expliquant que c'est une piqure de Stingray (Raie venimeuse). Il s'avèrera, par chance, que c'était une baby raie, sinon, c'était direct à l'hosto, c'est très sérieux ces trucs là. J'ai fini le pied dans un seau rempli d'eau très chaude salée pour faire passer la douleur, et nous avons découvert les talents d'infirmier de notre hôte ! Merci Francisco !

Plus de peur que de mal, mais encore une belle trouille rétrospective... Et je resterai moins à l'aise dans la mer pour la suite du séjour.

Après ça, nous avons fini notre séjour dans le Choco sous la pluie, l'après-midi et la nuit entière.

Mais heureusement, la pluie avait cessé pour notre retour le lendemain à l'aube.

Même trajet à l'envers : Lancha, puis petit avion qui nous dépose à Bogota d'où nous prenons notre bus pour Jardin (3 heures 30).

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Arrivés à Jardin vers 16h, nous sommes sous le charme ! C'est un total changement de décor, c'est ce qu'on souhaitait.

Nous voici dans un petit village de moyenne montagne de 13 000 habitants, à 130 km de Bogota mais 3,5 h de route, c'est ça la Colombie !

Le climat est plus contrasté, les soirées se font plus plus fraiches, nous sommes à 1 700 m d'altitude, et on ressort le jean (on a bien fait de l'emmener celui-là).

Nous rejoignons notre hébergement rapidement, le village est vite parcouru. Très sympa mais...bruyant ! Il n'y a pas de vitres aux fenêtres et nous serons réveillés tous les matins à 5h30 lorsque le village s'éveille : scooters, personnes qui partent au boulot et mettent la radio, écoliers..

Avec le recul, nous aurions peut être mieux fait de prendre un logement en dehors de l'agglomération pour plus de calme.

Vue depuis notre logement 

Comme beaucoup de villages colombiens, Jardin est très coloré, et les maisons sont toutes plus mignonnes et coquettes les unes que les autres. Le village est entouré de montagnes, tout est très vert et fleuri et la nature est au bout de chaque rue, c'est très agréable.

Au centre du Village, il y a une très grande place centrale, arborée, bordée de cafés, de terrasses et d'une Cathédrale (hé oui !). La vie s'y concentre, l'endroit est animé toute la journée, mais particulièrement le matin et en soirée. Nous y trouvons vite nos habitudes : Le café du matin en terrasse bien sûr, entourés des papis mamies qui démarrent la journée et ne vont pas trop décoller de leur place de la matinée... En soirée, l'apéro dans un autre café, très bonnes caïpirinhas ! Puis restaus, nous nous sommes régalés plusieurs fois de délicieuses truites à la plancha !

Truite à la plancha 

Nous passerons 2 journées très détendues à Jardin, il est bon de s'y laisser vivre...

Du village, nous sommes montés voir le point de vue du Cristo Rey, le téléphérique était fermé, ça fait une petite balade sympa à pied.

Nous avons aussi visité un jardin botanique qui est aussi une réserve d'oiseaux emblématiques difficiles à observer dans la nature : les coq de roche. Attention aux moustiques, j'ai écourté ma visite car j'étais en short et je me suis fait piquer agressivement ! C'est d'ailleurs à Jardin étonnamment, que nous avons eu le plus de moustiques durant notre séjour en Colombie .

Le dernier jour, nous avons booké un tour pour aller voir la fameuse cascade El Esplendor, l'attraction du coin. Nous aurions pu nous passer de guide, car nous avons rencontré plein de personnes qui faisaient le chemin par elles-mêmes, il faut juste arriver à se faire déposer par une jeep à l'entrée du Parc. Il y a une barrière qui empêche l'accès aux voitures particulières, mais les promeneurs peuvent rentrer, ça fait une balade de 9 km environ, et finalement, nous aurions préféré, car on est restés un peu sur notre faim en faisant cette excursion avec un guide. Pas assez de marche, c'était frustrant.

La cascade proprement dite est au bas d'un sentier à travers la forêt de 30mn environ. Il y a des marches, ça descend sec, mais c'est tout à fait abordable.

Bilan de Jardin : On a beaucoup aimé la douceur de vivre du lieu, et le côté très zen des habitants. Il y a des touristes mais pas trop non plus, le mélange entre les populations se fait assez naturellement. Avec plus de préparation, je pense qu'on aurait pu trouver une rando un peu plus physique, un peu plus longue, dans les environs. Les paysages ne sont pas spectaculaires, ce n'est pas de la haute montagne, mais ils sont paisibles et très verts.

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Je ne vais pas m'étendre sur la ville de Carthagène que je visite pour la deuxième fois, et pour laquelle je n'ai toujours pas de coup de coeur. Nous n'y avons passé qu'une nuit dont nous voulions profiter pour une soirée en mode city, mais nous avons été refroidis.

Evidemment, partir de Jardin à 4h30 du matin pour attraper le premier bus, poireauter au terminal de bus et aux aéroports successifs de Medellin et de Bogota, pour arriver enfin vers 18h à notre location, et découvrir qu'une coupure d'eau générale de la ville ne nous permettra pas de prendre de douche jusqu'au départ du lendemain... Ca n'aide pas à démarrer la soirée dans de bonnes conditions !

Ajouté à cela, des petits soucis intestinaux pour moi, des toilettes sans eau toute la soirée, et des fêtards jusqu'au matin sous nos fenêtres... Bref, pas un grand souvenir !

La ville reste une ravissante cité coloniale, mais est malheureusement devenue une espèce d'Ibiza citadin : beaucoup beaucoup de monde, des sollicitations incessantes pour consommer, des fêtards irrespectueux, des décibels +++ et des consommations repas/restaus franchement pas terribles. On n'a pas fini nos plats ni nos boissons....

Nous n'avons certainement pas logé au bon endroit, ni testé les bons restaus, c'est un rdv raté, et nous repartons bien vite le lendemain matin en direction du terminal de bus pour Rincon del Mar en fin d'après-midi.

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Ah ! Rincon del Mar... 4 jours de farniente, de repas délicieux, de baignades dans la mer Caraïbe, ce fut un enchantement...

Mais commençons par le début...

Notre bus nous dépose à San Onofré, à 2h30 au sud de Carthagène. De là, nous prenons un espèce de tuk-tuk qui nous emmène en 1/2h à Ricon del Mar, nos valises, juchées dans un équilibre précaire, brinquebalantes derrière nous.

Le village s'étend le long la plage, il y a juste une rue intérieure, et la plage qui fait office de seconde rue. Beaucoup d'habitations ont une entrée de chaque côté. On va d'un bout à l'autre en 15 mn, et ce sera notre univers pour les 3 prochains jours !

Le tuk-tuk nous laisse au milieu du village, il ne peut pas aller plus loin. Nous voilà à marcher dans le sable en trainant nos valises à roulettes, car nous logeons à l'extrémité de la plage, dans l'un des derniers logements, après nous, il n'y a plus qu'un bar restau, et une maison. Nous y serons très tranquilles.

Nous rencontrons Oscar, notre hôte, un personnage ! Le courant passe tout de suite, et il nous prend à la bonne immédiatement... et nous inonde de conseils, d'informations etc... tout ça en Espagnol bien sûr ha ha ! Mais grâce à la magie d'internet, Oscar dégaine son traducteur et nous fait de longs discours traduits laborieusement par l'appli, et nous répondons de même, c'est assez cocasse !

Les autres hôtes sont tous colombiens (il y a 4 chambres) et manifestent le désir de communiquer avec nous, ils font des tentatives, vite écourtées, et ça finit par des sourires de part et d'autre, tout cela est très chaleureux et sympathique, et nous nous sentons bien dans ce Airbnb, même si la chambre n'est pas fantastique. Elle est en tout cas suffisamment grande pour que nous trouvions un endroit pour nos valises, ce qui n'est pas toujours le cas en Colombie où les chambres sont souvent très petites.

Oscar, assisté de Fabiola, règne depuis sa tour de contrôle sur son petit monde, rien ne lui échappe ! A peine installés dans nos chaises longues, il envoie Fabiola nous demander si on veut de l'eau fraiche ou une bière. Je me lève tôt le matin, avant l'heure du café, et hop, il me déplie la chaise longue et m'apporte un café tout en discourant (il a décidé que je comprenais l'espagnol...). Nous voulons aller voir une ile, faire un tour dans la mangrove, et zou, il appelle ses contacts, nous organise ça en un tour de main !

Nous sommes en retrait de la plage, mais pas bien loin, et y avons nos transats et parasols réservés. Nous y passerons beaucoup de temps, alternant les baignades dans une eau à 28°, la bronzette et à siroter nos cocktails...

Le village est composé en gros de 3 parties : La pointe où nous sommes situés, y est plus calme et un peu plus "haut de game". La bande de plage du milieu est plus locale, il y a plein de petites paillottes qui font bar et restau, et là aussi, nous passerons beaucoup de temps...

La 3ème partie est plus bruyante et il y a plus d'auberges de jeunesse. Donc beaucoup de musique à la Colombienne, soit tonitruante...

La vie s'écoule doucement au rythme caribéen, c'est à dire... qu'on ne se fait pas violence ha ha ! Là encore, tout le monde se salue poliment, de la petite mamie qui prend le frais sous son porche aux nombreux enfants qui jouent un peu partout.

Un de nos QG ! 

Le premier jour, nous prenons nos marques, trouvons notre restau pour le soir qui deviendra notre QG, rencontrons des Français déjà croisés dans le bus, et que nous retrouverons le lendemain soir pour un tour en bateau. On s'échange les bons plans. Nous testons un restau de langoustes, le Dubaï. C'est royal, 3 demi langoustes pour une personne, à environ 12-13 €, accompagnés de riz et de patacones ! On se régale, et ce n'est qu'un début...

Le deuxième jour, nous partons en lancha vers 17h, en groupe. Nous irons d'abord voir l'ile aux oiseaux où des centaines de frégates se rassemblent le soir. On les surnomme "les pirates de la mer" car elles attaquent en vol d'autres oiseaux, les harcèlent, leur donnent des coups de bec, jusqu'à ce que ceux-ci, affolés, régurgitent le poisson fraîchement péché, que la frégate n'a plus qu'à cueillir... J'ai assisté à ces attaques sur une petite mouette, la malheureuse n'avait aucune chance !

Le vol des frégates autour de l'ile est un spectacle magnifique, encore plus beau au coucher du soleil, mais il y a des nuages ce soir-là. Je n'ai pas de photo car nous n'avions pas pris nos portables et bien nous en a pris d'ailleurs...

Nous étions placés sur les bancs arrières du bateau, et il y avait du vent ce soir là. Au début, les premières éclaboussures nous ont surpris et nous ont fait rire. Mais les quelques gouttes se sont vite transformés en paquets d'eau au fur et à mesure que le bateau prenait de la vitesse, et on s'est carrément pris des cataractes ! Nous étions intégralement trempés, sac-à-dos inclus... Le couple de Français devant nous, plus à l'abri, était plié de rire, mais je commençais à trouver ça moins drôle. Arrivée à l'Ile aux oiseaux, je n'avais plus qu'une envie, c'était de rentrer. J'avais froid et je commençais à avoir mal à l'oreille. Mais le tour n'était pas fini et nous sommes partis en direction de la mangrove, afin d'aller y voir des planctons luminescents. Rebelote, une nouvelle douche, et le bateau a eu en plus des problèmes de moteur, on s'est arrêtés plusieurs fois en pleine mer, pendant que le pilote essayait de faire redémarrer son moteur...

Nous arrivons finalement dans la mangrove, passons par des petits chenaux, au ralenti, et instantanément, la température se réchauffe, ça commence à aller mieux, et arrivée à destination, je me laisse convaincre de glisser dans l'eau, et là bonheur ! L'eau est plus chaude que l'air, sensation délicieuse, je me réchauffe enfin ! La nuit n'était pas assez noire, la lune étant presque pleine, donc, nous n'avons pas vu grand chose du plancton luminescent, mais nous avons passé un très bon moment. Nous étions plusieurs à avoir gardé nos gros gilets de sauvetage, on était donc plantés dans l'eau, presque à la verticale avec les gilets qui remontaient aux oreilles, ballottant comme de gros bouchons, gros fou-rire !

Retour évidemment rock'n'roll, même si des petites jeunettes ont accepté gentiment d'échanger leurs places et que nous étions plus au sec. Le bateau, avec le vent, n'a pas pu trop s'approcher de la plage, et nous a largués un peu loin, bref trempés de la tête aux pieds à nouveau !

Le vent qui s'était renforcé a d'ailleurs bloqué les bateaux au port les jours suivants, et nous n'avons pas pu faire l'activité que nous attendions avec impatience : aller sur une des petites iles à 50 mn de bateau et y passer la journée en louant masques et tubas. C'est dommage mais nous avons continué à bien profiter de notre petit paradis, on n'était pas les plus malheureux !

Les derniers jours ont été sur le même rythme. On a fait une petite balade en barque dans la mangrove, un peu brève à notre goût, mais on a vu des paresseux, et aperçu un iguane.

Mais on a surtout profité de se laisser vivre au rythme des baignades, bronzettes, poisson grillé et fruits de mer, sirotant en soirée nos cocoloco et caïpirhinas !

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Nous quittons Rincon del Mar le matin pour attraper un bus à San Onofré direction Carthagène, d'où nous prendrons l'avion pour notre étape finale : Bogota.

Arrivés à San Onofré, par taxi cette fois, nous nous retrouvons à plusieurs Français devant les guichets, où on nous annonce qu'il n'y aura pas de bus !

Tant bien que mal, mais nous sommes 4 dans la même situation et l'union fait la force, nous finissons par comprendre le motif de cette annulation : Il y a apparemment une manifestation à 20 km de là, sur le trajet du bus, et les manifestants bloquent les routes. Hors, il n'y a pas de détour possible, c'est le seul chemin ! Et nous, et d'autres, avons un avion à prendre à Carthagène...

S'en suit une mini aventure toute Colombienne...

On nous propose de nous amener en tuktuk à l'endroit de la manif, de nous laisser là (les voitures ne passent pas), charge à nous de traverser la manifestation avec nos valises (heu...ils vont nous laisser passer ?), et on trouvera un bus de l'autre côté. Cette partie n'est pas claire, un bus ? où ? Au bord de la route ?

Je le sens moyen, mais bon, on a pas trop le choix, et nous voilà partis à 2 couples dans 2 tuktuk, avec nos valisettes sur le toit. Les tuktuk donnent tout, c'est à dire qu'on avance en se doublant à 30 à l'heure, dommage, pas de film, c'était "Tintin en Colombie" ce trajet ! Ha ha !

Nous arrivons au bout d'une demi-heure à un péage. Et les chauffeurs nous font comprendre qu'on descend de l'autre côté. Bizarre, pas de manif... Juste des gars au bord de la route qui vendent du café et des gâteaux aux camionneurs, et deux gros flics à moto, la mine plutôt patibulaire...

Les tuktuk encaissent et font demi-tour, nous laissant tous les 4, un peu ahuris, et pas trop rassurés.

On parle un peu avec les gars du bord de la route, qui ont l'air sympa, ils nous font comprendre qu'ils vont nous aider, mais la conversation est très limitée, et j'avoue que je reste méfiante. On est largués à un péage désert dans le pays pas le plus sécure du monde...

Puis un mini bus passe, il est arrêté par les flics, il va à Carthagène, il reste 2 places, et nos camarades y montent, embêtés pour nous, mais leur avion est plus tôt, on leur dit d'y aller.

Puis on attend... Une demi-heure, une heure passe...Finalement, un des flics vient discuter avec moi, merci Google traduction ! Il m'explique qu'il y avait bien une manif, qu'elle est terminée, et que des bus vont passer dans le bon sens, qu'eux doivent partir mais qu'ils seront plus haut sur la route, et nous enverront un transport, et qu'ils nous laissent avec les gars du bord de la route, mais que ce sont "des bons gars", qu'ils vont nous aider.

Ok, si c'est des "bons gars" on attend alors...

Et finalement, arrive un bus au loin, nos anges-gardiens font des grands gestes, le stoppent, ils prennent leur mission très à coeur ! Au même moment, une voiture s'arrête et nous dit que la police lui a dit d'emmener les touristes à Carthagène. Ah ah, nous voilà tout d'un coup avec des chauffeurs de tous les côtés ! On choisit le bus, et on remercie chaleureusement ceux qui sont devenus nos protecteurs !...

Nous aurons largement notre avion, qui de toute façon aura 2h30 de retard, nous empêchant de profiter de notre dernière soirée à Bogota. Mais nous dormirons dans un super appartement avec une vue superbe sur la ville. Notre vol retour est à 14h le vendredi 23. Nous n'aurons eu qu'un aperçu de Bogota, mais le peu que nous avons vu nous aura donné l'envie d'y revenir !

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J'ai adoré ce voyage bien sûr, qui était le deuxième en Colombie pour moi. Dans le temps limité que nous avions (13 nuits), nous avons pu faire 3 endroits très différents, que je ne connaissais pas, et aucun regret sur les choix de lieu.

Quelques jours de plus auraient été super pour rajouter une destination plus "montagne", faire de la rando, tester le parapente, c'est ce qui nous a manqué. Nous aurions été dans la région de San Gil, mais ça sera pour une prochaine fois !

Ce choix de 3 destinations éloignées les unes des autres, nous aura fait faire beaucoup de transport, on aurait peut-être du prendre des bus de nuit ?

Nous ne nous sommes jamais sentis en insécurité (sauf peut être au péage mais finalement, il n'y avait pas de quoi). En dehors des grandes villes, dans lesquelles il convient d'être prudent, nous avons rencontré des personnes adorables, accueillantes et curieuses des autres. Notre manque de maitrise de l'Espagnol n'a pas été un problème, car nous le comprenons quand même un peu, c'est assez facile pour nous Français, et apprendre à se débrouiller et à se faire comprendre dans une langue étrangère, c'est aussi ce qui donne du sel à nos voyages ! Cela donne lieu à des situations drôles et intenses, et exacerbe l'expérience de l'aventure, on adore ça !

Les budgets ne sont pas mon point fort... Nous avons trouvé un billet à 680 €, pris en août, ce qui me parait raisonnable. Sur place, vols internes compris, nous avons dépensé à peu près 1500 €/pers, et c'est ce que nous avions prévu. Nous ne nous sommes privés de rien, avons dormi dans des logements sympa, plutôt milieu de gamme, et avons très bien mangé !

Pour finir, quelques photos de mon précédent voyage, qui avait été génial et m'avait donné envie d'y retourner, avec une spéciale dédicace à ma copine Caroline !