Après 15h de bus, nous arrivons presque fraîches à la gare routière de BA, dans laquelle nous nous montrons méfiantes car beaucoup de personnes ont eu des soucis de vol dans cette gare routière. On se l'est joué en mode warriors, et il ne nous est rien arrivé, pas plus que dans la ville elle-même où l'ambiance est très différente de Rio.
C'est aussi plus facile au niveau de la langue, on comprend mieux, mais quand on parle en espagnol, on nous répond en anglais.. quand on parle en anglais, on nous identifie directement comme françaises... bref, collègues de langues, y a encore du taf 😉
Après être allées chercher du liquide sans problème bien que nous soyons samedi, nous découvrons notre auberge. Elle est située dans le quartier de San Telmo, quartier populaire en pleine gentryfication et réputé pour son animation.
L'auberge est super.
Le samedi après-midi nous allons sur la place Dorrego où nous découvrons des stands d'artisans, tout en admirant des couples de danseurs de tango. Le charme agit immédiatement, on est bien en Argentine avec sa musique, ses traditions, et même si c'est un peu cliché, c'est très agréable à vivre, d'autant qu'il fait beau et que la chaleur est supportable.
On remarque sur les trottoirs, un peu partout dans la ville, des plaques commémoratives des militants tués pour leur engagement.
La ville est colorée, que cela soit sur les façades des maisons, le street art, et même le dessous des ponts. On apprécie aussi de voir différentes architectures se côtoyer sans souci.
Nous poursuivons notre découverte du quartier par la visite du musée historique national qui retrace la guerre d'indépendance de l'Argentine, pas toujours évident de tout comprendre.
Nous finissons la journée au parque Lezzara, comme nombre de portenos. On y observe des cours de tango, des répétitions de danses diverses, du yoga, bref c'est très sympa.
Pour le dîner, on ne résiste pas au plaisir de goûter le vin argentin (blanc pour Aurore en détox de bière, et rouge pour Manue), accompagné de tapas : ce n'est certes pas typiquement argentin, mais dans cette capitale composée de vagues successives d'Européens, plusieurs traditions culinaires se côtoient forcément.
Le deuxième jour, nous poursuivons notre exploration du quartier San Telmo et nous retrouvons au milieu d'un gigantesque marché, couvrant de nombreuses rues : on a envie d'acheter des tasses à maté, des bijoux, de l'artisanat local, mais heureusement pour Manue qui n'a aucun centimètre cube de disponible dans son sac à dos, c'est impossible (et c'est jouissif d'échapper à la fièvre consumériste de temps en temps).
Nous visitons l'église San Pedro Telmo, et, dans son cloître, le musée de l'histoire pénitentiaire, axé notamment sur les femmes politiques emprisonnées.
L'après midi, nous allons au très beau musée des arts modernes où nous découvrons des artistes argentins pour la plupart, une fois n'est pas coutume, inconnus de nous, mais dont le travail, pour certains, a beaucoup touché Manue.
Le soir, nous mangeons végétarien, véritable gageure dans se pays ! (Pas tant que ça en fait..)
Lundi 6 mars nous avons comme objectif premier de trouver une carte Sube pour prendre le métro,, réputée introuvable. Coup de chance, on y arrive sans problème en allant dans un kiosque, par contre, on la paye dix fois plus chère..
Ensuite nous voulons acheter notre billet d'avion pour aller à Ushuaia le samedi suivant, l'avion nous épargnant 50h de bus, et surtout moins cher.. notre bilan Carbonne s'alourdit donc.
Nous en profitons donc pour nous balader dans le quartier du centre où nous admirons des bâtiments beaucoup plus imposants et élevés dans ce quartier d'affaires. Nous passons aussi sur la Place do Mayo, place principale de la ville où l'on peut voir la Casa Rosa.
Sur la Place Mayo on voit une sorte de squat, qui a l'air tenu en permanence, avec de fortes revendications pour les droits des natifs et des femmes. La question des natifs a l'air très compliquée en Argentine.
Notre déambulation nous a entraînées vers les anciens docs, pour la plupart réhabilités. Puerto Madeiro est le quartier le plus cher de Buenos Aires, avec le port de plaisance, la réserve écologique.. De nombreux magasins et restaurants chics se sont installés le long des quais, ainsi que de très hauts immeubles modernes à l'architecture, pour certains, très étonnante, car imitant les immeubles haussmanniens, en version décuplée. On aperçoit aussi le pont des femmes, qui a été construit en bouteilles recyclées, pas une mauvaise choses quand on voit la quantité de plastique dans les rues, cela est notamment dû au fait que l'eau n'est pas potable.
Le parc écologique est malheureusement fermé et nous décidons donc de rentrer à San Telmo et de faire une lessive, tant qu'il y a de l'électricité à la laverie, ce qui n'a pas l'air simple ! Nous découvrons aussi le principe des mini portes dans les grilles de fermeture.
Le soir, pub anglais !
Mardi nous décidons d'aller dans le quartier de Recoletta, qui est un quartier très chic. On se laisse porter et perdre dans les ruelles. Au niveau de l'architecture, on se croirait vraiment à Paris, d'ailleurs l'ambassade de France est dans ce quartier.
On voit des arbres magnifiques au tronc démesuré.
Nous allons voir une sculpture géante qui est un cadeau à la ville de Buenos Aires. Le parc autour est très chouette, avec un mobilier urbain de détente et de bronzage.
Nous traversons un joli pont et allons manger au musée national des beaux arts, avant d'en faire la visite.
Au musée des beaux arts nous avons d'abord vu des oeuvres sur la conquête du Mexique, puis de l'art européen du XIXè, beaucoup d'impressionnistes français, un Van Gogh, des Goya, un Velasquez, du Rodin..
A l'étage, une série de photographies sur le quotidien des Argentins dans les années 80.
Après le musée, on essaye de rejoindre une église que l'on aperçoit sur les hauteurs. Nous nous retrouvons dans un centre culturel de quartier, fréquenté par familles, étudiants.. C'est un espace avec différentes salles permettant de se reposer, de travailler, de faire du sport, de l'art, c'est super ! Il y a même des expos, libres d'accès, une d'art contemporain sur la mer, et un concours d'affiches mondial sur la protection de la planète.
Par goût du contraste, après avoir fini notre tour dans Recoletta, nous allons à la Boca, quartier le plus pauvre, mais néanmoins touristique de la ville. On nous déconseille d'y aller à pied, dans le bus une mamie nous met en garde contre les vols. Du bus, nous ne voyons rien de particulièrement inquiétant, surtout après Rio, mais nous restons dans les rues touristiques, et donc, plus safe.
L'originalité du quartier est le couleur des maisons, qui sont enduites de peintures de coques de bateau. On se promène dans les différentes rues mais ne sortons pas du carré touristique ce qui nous interroge sur l'authenticité de ses rues..
Nous rentrons tranquillement à l'auberge.
Mercredi, nous décidons de nous promener dans le quartier de Palermo, un des quartiers les plus branchés de Buenos Aires.
On commence par les immenses jardins de ce quartier, qui sont malheureusement très secs à cause des températures exceptionnelles cette année. On se promène toute la matinée dans les différentes parties du parc, mais les routes ne sont pas bien loin, ni le bruit des voitures.
On mange dans une petite panaderia très sympa, avant d'aller au musée des arts latino américains. On peut observer des Frida Kahlo, une expo sur les yeux, le corps de manière générale. On en apprend aussi davantage sur les différents héros du pays, El Che, Tupac Amaru, dernier empereur inca, etc.
Pour nous diriger dans le centre du quartier Palermo, nous passons par un parc qui était fermé le matin. On y découvre plein d'animaux, dont un nouveau pour nous, en liberté dans le parc. : Le Mara. Il s'agit d'un ecoparque, bien que les enclos ne nous semblent pas bien grands.. mais on voit un puma !
On se promène dans les rues de Palermo, mais nous ne voyons vraiment pas l'intérêt du quartier. Après avoir tourné dans plusieurs rues, nous décidons de nous rendre à la manifestation du 8 mars pour les droits des femmes.
Là, rien de comparable avec tout ce qu'on a pu connaître ! Un monde fou, c'est vrai qu'on est dans la capitale, énormément de revendications, toutes très investies : maquillage, banderole, chants, syndicats.. beaucoup de jeunes, de moins jeunes aussi, mais très peu d'hommes. On a l'impression que la manifestation est statique, il y a pleins de stands de goodies et de grillades (la CGT ne peut concurrencer). On a l'impression que les enjeux sont vraiment au centre des préoccupations des portenas.
Ensuite, nous retournons à l'auberge, avec quelques difficultés pour se frayer un chemin au milieu de la manifestation. Nous voyons sur un immeuble des portraits du Che, de Tupac Amaru (qu'on connait donc depuis 5h), et Eva Peron (très aimée en Argentine).
C'est l'heure du cours de tango pour Aurore, sans Manue, qui préfère faire reportage photo.
Pas simple, mais le prof est très sympa, on boit l'apéro avec eux après le cours, mais on ne se voit pas encore dans les milongas pour danser toute la nuit. Nous allons donc manger, puis nous coucher.
Le jeudi nous voulions aller en Uruguay, à Sacramento, mais le prix du bateau étant bien trop élevé pour nos finances, nous décidons d'aller dans le centro, pour admirer les bâtiments, et visiter la Casa Rosa. La Casa Rosa est fermée ce jour là.., nous allons voir les grands monuments, le parlement, le théâtre, le sénat (trop moche)..
Manue attendait avec impatiente d'aller dans une vieille librairie, ayant des livres en français. Il se trouve que les éditions étaient extrêmement vieilles, des livres qui tombaient en miettes, bref plus pour les collectionneurs. Ensuite on s'arrête dans une pharmacie qui semblait aussi dater du siècle dernier, aucun produit, des employés aussi vieux que la boutique, et des pansements inutiles. On passe devant un établissement scolaire en pleine réinscription, et on demande si on peut visiter la bibliothèque qui semble magnifique. On entre, on propose à Manue des cours de soutien pour sa fille, et dès qu'on se fait repérer avec notre maîtrise de la langue, on nous demande de sortir.
On décide de manger une pizza dans un endroit très typique de Buenos Aires et populaire. Ce n'est clairement pas à notre goût, mais ce n'est pas très cher.
L'après midi on retourne au quartier de Puerto Madeiro pour visiter la réserve écologique qui était fermée le lundi. On se promène au calme, loin de la frénésie de la ville, et allons même sur le front de mer. La baignade est peu engageante même si nous voyons 5 personnes dans l'eau.
Nous rentrons à l'auberge et attendons le minibus qui vient nous chercher pour que l'on puisse assister à un spectacle de tango, avec boisson et collation. C'était très chouette, musiciens, chanteurs, danseurs, spectacle qui retrace l'histoire de l'Argentine et du tango.
On rentre fatiguées, mais ravies.
Pour notre dernier jour à Buenos Aires, nous faisons de l'administratif le matin. Direction Western Union, où après 30 min d'attente, Manue ne peut récupérer son argent pour une sombre histoire de nom de jeune fille et de femme mariée. Nous allons donc dans un autre WU, et la ça fonctionne, ouf. On organise les locations suivantes quand l'auberge essaye de nous changer de chambre pour la dernière nuit, mais face à nos contestations, nous ne nous retrouvons pas avec nos énormes sacs sur le dos pendant 4h.
On mange des empenadas au marché couvert où il y a moins de monde que le week end, mais le stand où nous mangeons est plein, et pas uniquement de touristes. On mange à peu cher, et nous allons à nouveau à Palermo, car il semble que nous soyons passées à côté des coins sympa du quartier.
Effectivement, en s'enfonçant un peu plus dans le quartier, nous arrivons dans des rues remplies de bars, de restaurants, de street art, d'auberges, avec une architecture basse, et plus chic qu'à San Telmo.
Manue se rend compte que les billets d'avion qui étaient dans son passeport ont disparu... La compagnie aérienne est fermée donc nous ne pouvons pas les réimprimer. Nous allons au WU au cas où ils seraient tombés lors de l'échange, mais rien d'après le caissier. Heureusement, Aurore a un mail de confirmation.
Nous voyons aussi que les conditions d'enseignement pendant les fortes chaleurs ne sont pas meilleures que chez nous, les élèves et les profs réclamant la clim et de l'eau fraîche.
Le soir nous mangeons dans un resto argentin très chouette, les plats sont bons, mais trop copieux et trop gras pour Aurore.
Nous nous couchons tôt, le lendemain matin direction l'aéroport à 6h du matin, sans billets donc.
La réponse à l'objet mystère était bien une poubelle, bravo Aurélia ! Bien tenté Marianne.