avec 
2 participants
Notre trio de choc féminin part découvrir Le Chili, la Bolivie et l'Argentine. Petit bol d'air à des altitudes où l'oxygène se raréfie mais où ce seront les paysages qui vont nous couper le souffle !
Mai 2017
20 jours
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5
mai

Une aventure de rêve se profile ! l'occasion de partager du bonheur au fil des rencontres, de découvrir des panoramas époustouflants, ...une aventure pimentée par les levers avant l'aube, l'inconfort des auberges, les conditions météo, les transports locaux, les manies des unes et des autres ! we'll see !

Checklist, échange de polaires, vérification du matériel (il faut voyager léger !), quelques guides, nous imaginons notre itinéraire, nous changeons l'ordre de nos étapes ... quel temps va-t-il faire ? avons nous besoin de bâtons de marche ? qui s'occupe de la pharmacie ?

10
mai

Plan de vol:

Décollage prévu de Lyon à 18h30 pour Madrid. Après une escale de 3h, nous nous envolerons pour Santiago, un vol de plus de 14h...le temps d'une bonne nuit, 3 repas et au moins 2 films ! premiers pas sur le sol chilien prévus à 8h35 en heure locale. Anne nous rejoint dans deux jours !

L'aventure commence ! 
11
mai

Notre programme aérien s'est un peu modifié puisque que sur les 14 heures nous avons finalement dormi 10 heures, pris seulement un petit déjeuner et regarder un demi film. Nous sommes accueillies par un épais manteau nuageux ( qui nous à empêché d'apercevoir la cordillère des Andes) et une pluie battante. Mais la grosse surprise, c'est lorsque Malou est venue me tapoter l'épaule alors que je venais de rabattre un taxi en langage des signes (!) et que j'essayais désespérément d'envoyer un message rassurant à nos familles ! Retrouvailles, étreintes, séquence émotion... Malou a séché sa journée de cours et son stage ! moi, j'ai séché mes larmes ! Nous négocions notre transfert pour 30 € avec un taxi, ce qui nous coûtera un peu plus cher qu'un UBER que nous n'étions pas certaines de retrouver vu notre niveau d'espagnol à nous deux proche de zéro !

Pas de tout à l'égout à Santiago 

Maelle nous commente le trajet et les questions réponses fusent. Nous suivons les traces de Maëlle, Paupau et Barbiche en février dernier puisque nous descendons à l'hostal Providencia à 5 Min à pied de la coloc de Malou. Le quartier est calme et résidentiel agrémenté d'un long jardin public équipé pour les enfants et les sportifs. En son milieu trône une jolie bibliothèque où Malou nous dit travailler les fins d'après-midis. Nous sommes à quelques encablures du Cero San Cristobal une colline que nous avons prévu de gravir pendant notre séjour.

Étant donné qu'il est trop tôt pour avoir notre chambre, nous nous débarrassons des formalités administratives, laissons nos bagages et nous quittons l'hôtel sous nos capes de pluie que nous nous félicitons d'avoir glissées dans nos sacs à dos ! Il est environ 11h et Malou nous emmène chez elle. Nous découvrons une maison au bout d'une impasse quelque peu délabrée et peu entretenue, que se partagent une bonne dizaine de colocataires d'origine française, allemande et argentine. A cette heure, il n'y a qu'une femme de ménage, le sol est mouillé et sent la javel. Une fresque de Ganesh occupe le mur de la montée d'escalier. La chambre de Malou est minuscule mais décorée avec goût. Du linge sèche sur un fil qui traverse la pièce.

Hostal Providencia 

Nous décidons d'aller boire un petit café juste en face de chez elle et nous partons à la recherche d'un bureau de change car avec des euros, nous n'irons pas bien loin ! L'Europe nous paraît si lointaine. Enrichies chacune de quelques 580 000 pesos chiliens, nous pouvons partir découvrir la ville sautant de flaques en flaques !

Malou nous enseigne quelques rudiments d'espagnol que nous tentons d'imprimer: hola, gracias, por favor, los banios ( toilettes ? Très important...) , permiso ( dont les chiliens ne sont pas avares), no habla espanol qui en général coupe net la discussion avec les gens qui nous abordent sympathiquement ! Nous avons compris très vite qu'il faut oublier l'anglais sur ce continent et plus encore, le français.

Il est 14h quand nous décidons de déjeuner dans un restaurant péruvien; nous ne sommes pas déçues par les saveurs de cette cuisine du pays voisin. Requinquées et séchées, nous nous engageons dans l'immense bâtiment du grand marché central couvert ( mercado central) où se succèdent les étales aux couleurs chatoyantes de fruits et légumes: tout nous paraît surdimensionné; oignons et bananes géantes, cuisses de poulet et pièces de bœuf dont la taille nous interroge ! Malou en profite pour s'acheter un kilo de quinoa au détail ! Des chiens errants se promènent un peu partout, plutôt en bonne santé et complètement acceptés par la population.

Autour de la ville nous distinguons des montagnes aux sommets enneigées ! On se croirait presque à Grenoble.


Nous terminons l'après-midi dans une très belle église devant laquelle un SDF s'est endormi à même le sol. L'église a un sol en parquet magnifique.

Puis nous nous engouffrons dans le quartier des grossistes avec un choix incroyable de bonnets, gants, écharpes annonçant l'hiver ! Valé a un peu l'impression de bosser à Paris chez les grossistes ! Il est l'heure de nous caler dans un Starbucks café où la promo du moment est "un offert pour un acheté". Une connection wifi nous permet d'échanger avec Anne, notre troisième coéquipière qui trépigne d'impatience de nous rejoindre ! Dernier conseil, prends des chaussettes chaudes !

Retour à Providencia , l'auberge est loin d'être aux normes sanitaires de notre pays aseptisé mais elle a un charme fou et ses locataires de passage d'origine différente. D'immenses fresques ornent les murs, les couleurs sont vives et chaque recoin est occupé par des canapés vieillots, des fauteuils déformés ou encore des palettes de récupération pour créer de petits espaces de rencontres. Nous avons une chambre avec salle de bain privée ce qui est un luxe par rappart aux dortoirs avec sanitaires communs. On le vaut bien !!

Nous ressortons pour un diner "sushis" où l'on se fait éclater la panse ! Un vrai régal ! Il est pour nous 4h du matin ( 23h heure locale) le temps pour nous de goûter le plaisir d'une nuit, allongées...

Le Rio n'est d'habitude qu'un petit ruisseau 
12
mai
Plaza de Armas. Les sœurettes dans la ville !

Notre nuit a été un peu mouvementée, décalage horaire oblige et nous avons eu un peu froid dans notre chambre... cela nous prépare à nos prochaines nuits en altitude !

Pour la petite histoire, nous sommes au 4 eme étage et la musique du rez de chaussée remonte par la bouche d'aération de notre salle de bain... mais les tubes sont bons !

Notre premier petit dejeuner est gargantuesque, tartines, œufs, confiture de lait, céréales et fruits pris dans un patio où défilent entre 7 et 10h tous ces gens échangeant dans différentes langues le temps d'un repas.

Aujourd'hui il faut faire sans Malou et nous décidons de marcher jusqu'au Barrio central ( barrio veut dire quartier). Le temps est plus clément, il ne pleut plus ! Nous nous rendons à pied à la Plaza de Armas dont l'un des quatre côtés est occupé par la cathédrale Metropolitana.

Cette place compte plusieurs dizaines d'immenses palmiers et un orchestre local créé un attroupement. Une femme et sa fille nourrissent une nuée de pigeons. Une jolie fontaine reflète les rayons du soleil qui pointe son nez. Après avoir flâné un moment, nous nous rendons au Mercato central de Santiago, où les stands de poissons se succèdent et où l'on peut déguster sur place, dans ce magnifique bâtiment toutes sortes de produits de la mer dont des tourteaux qui feraient pâlir d'envie mon bou ( privante clin d'œil)

Palais de justice. Mercado central 


Nous traversons une grande avenue où il faut être très prudent car voitures et bus roulent à vive allure et ne ralentissent pas si le feu piéton est rouge... il faut se le dire !

L'ancienne gare ferroviaire, l'estacion Mapocho a été transformée en hall des expositions et c'est très réussi.

La faim commence à se faire sentir, et c'est l'occasion pour nous de goûter les fameux empanadas que l'on trouve un peu partout. C'est en continuant d'arpenter des rues très commerçantes et encombrées de passants que nous nous restaurons ! Après deux empanadas, notre estomac est rempli et nous rêvons d'un petit café que nous prendrons dans un des nombreux Starbucks de la ville. Maelle nous rejoint après ses cours... toutes les trois, nous rejoignons la rue des friperies.

Malou cherche un blouson fourré ou une peau lainée et Valé est comme aimantée par les rayons de polaires, persuadée qu'elle n'a pas assez de vêtements chauds ! Nous arrivons à la raisonner dans 7 ou 8 magasins mais elle craquera quand même pour deux T-shirts à manches longues ! Nous avons limité les dégâts car son sac à dos est déjà un vrai sapin de Noel !

Nous décidons de nous rendre dans le quartier Bellavista où l'animation nocturne est bien connue; petits bars, boîtes de nuit, échoppes vendant de l'alcool à travers une grille, vendeurs à la sauvette encombrant les trottoirs. De petits stands proposent des hamburgers ou autres denrées et font fortune en fin de nuit auprès des noctambules un peu trop alcoolisés...

L'ambiance est bon enfant et le quartier nous paraît safe. Nous décidons de nous poser sur la terrasse d'un restaurant dans le patio Bellavista, un endroit atypique où une multitude de resto et petites boutiques sont concentrées. Nous sommes vendredi et les lieux s'animent. Nous commandons chacune une boisson à base de pisco la boisson locale, aromatisée au gingembre et myrtilles pour Valé, thym et poire pour moi et fraise pour Malou: nous trinquons à notre périple qui s'annonce plutôt pas mal ! Surtout que pour l'instant nous avons un guide parfait et hispanophone. Profitons en... nouveau fou-rire à notre arrivée à l'hôtel , la carte magnétique ouvrant le tourniquet à l'entrée nous résiste !

Couchées vers minuit, Valé ronfle 5 min plus tard et Malou est partie rejoindre ses colocs pour faire la fête, WE oblige !

RV demain 11h pour de nouvelles aventures.

Avec le soleil, c'est mieux ! 
Hotel providencia. Mercado central 
14
mai

Lever 6h30. Le mec de l'hôtel nous a oublié heureusement que nos telephones ont fait le changement d'horaire tout seul ! Et oui - 1 h. Petit dej sur le pouce de 7h10 à 7h15 !!! Taxi réservé la veille par l'hôtel 16000pesos. (22€). Hyper ponctuel. 30 min pour l'aéroport. On a retrouvé Anne à 8h elle arrive de lyon/Londres. Quelques larmichettes, juste le bonheur de se retrouver et de savoir que l'on commence vraiment notre big aventure ! Équipe au complet ! Juste le temps de l'enregistrement, "luggage drop", un café et embarquement à 9h. Vol Latam. Grand ciel bleu après un quart de vol. Vue spectaculaire sur les chaînes de montagnes enneigées. Et oui c'est la Cordillère des Andes !!! Pas de dodo pour aucune de nous trois malgré une grosse tentative. Béa profite du vol pour rattraper le temps perdu sur les deux jours précédents où le site n'a pas eu bcp d'infos !!! Arrivée à Calama 11h30. Super clean l'aéroport. Acheté tickets mini bus 🚌 10000 pesos (13€) pour San Pedro de Atacama. On prête 10000 pesos à un mec qui arrive de Paris, un peu perdu, impossible de retirer au distributeur, la CB n'est pas acceptée. Heureusement qu'on est là ! Anne nous fait un coup de stress dans le mini bus :" mon appareil photo ??" !!!!! Oublié sur le parking ...?? demi tour et ouf ... il est dans son grand sac, dans le coffre !!! On va la surnommer Gaston !!! Sûrement les effets indésirables du post voyage/décalage horaire ! Arrivée à San Pedro à 13h30. Hôtel Puritama 16€ par personne par nuit douche privée wifi cuisine (http://www.hostalpuritama.cl/es/). La petite ville regorge d'hôtels, auberges, petites boutiques de souvenirs, agences proposant des tours multiples autour de San Pedro, location de vélos, ... On enfile shorts et tee-shirts. Il fait plus de 20 degrés. Ciel bleu pas un nuage. Une rue principale. Des rues transversales. On réserve nos activités des trois jours à venir dont je vous parlerai en temps voulu ! Ça promet d'être GRANDIOSE ! 90 pesos pour les trois journées ! Au programme de merveilleuses surprises ! Poursuite de la ballade. On tombe sur une placette magnifique mélange d'architecture mexicaine avec des maisons blanchies à la chaux, toits en terre, une église faite de terre et paille, superbe. Une multitude de chiens de toutes races, de toutes les couleurs, toutes les tailles, tous copains, se prélassent, jouent, viennent quémander quelque attention. Comme à Santiago, ils font partie du décor. Il y a même un emplacement free wifi. Il fait au moins 25 ou 30 degrés au soleil. Petit hôtel Plaza : on y déguste un café pour Béa et limonades pour Anne et moi. Assiette de fromage agrémentée d'olives et de petits crackers. Des empanadas chaudes délicieuses ! Miam ! Un de ces moments où le temps s'arrête ! Retour à notre chambre vers 18h il fait frisquet sur nos gambettes à l'air !!! Un petit tour sous la couette, histoire de tester la literie (bien sûr y'a pas de chauffage donc les couettes épaisses en plumes sont les bienvenues !!!) un petit quart d'heure de "geek party " c'est aussi d'actualité en fin de journée même si on sait que tout le monde dort en France ! On ressort histoire d'aller humer l'air frais du soir !! Ça va mais quand même on sent que l'on est à 2500 m d'altitude ! Après avoir discuter avec un couple de retraités voyageant avec leur propre camping car, partis depuis février et pour 18 mois environ ( c'est quand même pas commun de faire de telles rencontres !), on se rend sur leurs conseils voir une agence dans le village "Tourismo Caur" où un jeune français passionné par l'Amazonie, la jungle et les plantes médicinales, nous vente la qualité du tour qu'il vend jusqu'au Salar de Uyuni en Bolivie sur trois jours en 4x4. Affaire conclue ! On signe ! Départ jeudi matin ! 100 000 pesos par personne ( 135€) voiture, chauffeur, tous les repas, hôtel. Ne resteront à payer que les entrées des sites. Il faut donc penser à changer aussi des pesos boliviens avant de partir. On fait une bonne réserve d'eau, indispensable pour diminuer les risques du mal des montagnes; il est conseillé de boire au moins 3 à 4 litres d'eau par jour. Et puis douchette et dodo 💤 ! Anne est claquée !! Il est 22h donc 4h du matin pour elle.

Début de Notre Aventure !  



La torpeur de San Pedro de Atacama 
15
mai

Lever 7h30. Petit déjeuner sur le pouce après préparatifs de nos sacs pour la journée. Ce matin, direction les "termes de Puritama " en mini bus de 10 personnes. Départ 9h30 de notre hôtel. On finit le tour de San Pedro pour récupérer quelques personnes et "vamos" ! La route est magnifique. Après quelques 45 km, nous arrivons à destination. 5000 pesos par personne à régler à l'entrée, dans un petit kiosque perdu au milieu de nulle part, altitude 3590 m. Un petit bout de chemin et notre mini bus s'arrête sur un parking : "tout le monde descend !!" Quelques explications du guide concernant l'accès aux thermes, la configuration des cinq bassins, leur température, l'heure à laquelle il faut être remonté, et tout ça en espagnol bien sûr !!! Un quart d'heure de marche après ( à se forcer à marcher comme des escargots pour ne pas être essouflées car c'est notre 1er jour d'altitude) nous voilà devant la première "piscine" qui en fait est la plus basse. Les bassins sont en cascades, dans une végétation dense, de grands plumeaux blancs, encadrés de montagnes. Un petit sentier en caillebotis fraîchement peint en rouge brique (ça sent encore la peinture !!) serpente pour accéder à chaque bassin. Allez courage, il fait frais pour se mettre à moitié nues mais l'eau chaude nous tend les bras !!! 35 degrés !!! C'est topissime ! Le temps est merveilleux, le ciel bleu azur et juste le bruit des cascades ! On peut faire pire ! le plus difficile va être de se rendre d'une piscine à l'autre ! D'abord parce que le choc thermique est tel entre la température de l'eau et la température de l'air, qu'il faut prendre une sacrée inspiration et se persuader qu'il ne fait pas froid, mais pas froid du tout !!! L'écart est juste de 25 degrés ! Et puis les pieds mouillés ça glisse pour remonter, et puis tout notre "barda" à porter (on n'a pas pensé aux sacs de plage !) bref ! On vit un truc trop difficile !!!! 😜 Deux heures après nous sortons de ces bains délicieux pour remonter, doucement comme nous l'a bien répété le Dr Valour avant de partir ! 😜 retour à San Pedro vers 14h.

Après le bain, petite faim ! 
Spa 5* en pleine nature 

Nous grignotons sur le pouce et nous louons trois VTT (3400 pesos le vélo) direction la "Valle de la Luna". On "jardine" un peu dans les rues de San Pedro avant de trouver la sortie et youpi ! Une jolie petite côte pour commencer !! On a 5 km avant l'entrée du parc. Droit d'entrée 3500 pesos. Comme il est déjà 16h15, on ne pourra pas aller au bout des 11 km mais ce que l'on va voir est déjà largement satisfaisant, voir époustouflant ! Les vélos sont en bon état, c'est déjà top ! Il fait 20 degrés, température idéale. On pense à boire (très important dixit Dr "Anthony" ! notre mentor), de bonnes côtes, des paysages à couper le souffle, un coucher de soleil grandiose et des couleurs de ouf ! On rentre à la nuit 🌙 les frontales sur le casque, le vent de face, sur un faux plat de plusieurs km ... on arrive à San Pedro vers 18h30, lasses (crevées par cette mise en jambe 😩 ) de ces quelques 30 "petits" km mais comblées de cette journée bien remplie et surtout intense !!! Des paysages irréels plein la tête ! Un bon gros morceau de viande dans un resto au centre duquel trône une cheminée en terre nous réchauffe et nous requinque ! petits légumes et quinoa en accompagnement. Au lit à 21h, cuites à point après une bonne douche bien chaude !!! Le bonheur !

Abri de bus local 
Coucher de soleil  sur ce panorama ensalé ( et pas enneigé !) 
16
mai

Réveil à 5h45. Petit dej mumm! Si on veut ! sur le pouce comme d'habitude ! Départ de l'hôtel à 7h ! Enfin le mini bus a un peu de retard .. on fait le tour de San Pedro pour récupérer nos "amis du jour "; les derniers à nous rejoindre sont logés dans un hôtel typique un peu à l'extérieur du village. On pourra y voir des lamas ! Allez en route !

Première étape : les flamands roses et la laguna Chaxa ! On apprend qu'ils se nourrissent d'un plancton, que l'on peut admirer dans un aquarium, riche en bêta carotène ce qui leur donne cette couleur rose ! Il existe trois sortes de flamands à cet endroit ! On peut les différencier grâce à la hauteur de leurs "bottes" roses !!! On fait une courte ballade sur un sentier qui serpente au milieu d'un décor aiguisé de crêtes de sel. La densité de sel est si élevée dans ce salar qu'un corps y flotte sans mouvement ! mais nous n'avons pas testé vu le froid polaire... Avec la réverbération sur le sel, impossible de ne pas porter de lunettes de soleil ! heureusement, Valé me sauve car j'ai oublié les miennes ! merci Soeurette. Le sentier n'est qu'une croûte de sel géante qui crisse sous nos pieds ! Il y a aussi de la glace; Anne a failli y laisser les semelles de ses Converse. Nos appareils photos ont déjà bien fonctionné en rafale !!!


Laguna Chaxa 
Congrétions de sel tranchantes comme du verre
Le royaume lumineux des flamands roses 

C'est reparti avec notre chauffeur que l'on pourrait surnommer Gonzalez (Speedy pour les intimes !!! ) Un arrêt à Socaire, village à 3218 m d'altitude au restaurant "Santa Barbara" va nous réconforter pour 2 raisons vitales ! pipi room (et ça urge vraiment vu la quantité d'eau que l'on boit ! je ne résiste pas à l'envie de vous mettre une photo des toilettes; 2 grands tonneaux d'eau avec un broc en guise de chasse d'eau "manuelle" et petit jerrican d'eau pour lavage des mains, et interdiction de jeter du papier dans la cuvette mais ça, c'est dans tous les pays que l'on va traverser ! en soit, vous comprenez pourquoi cet acte de la vie de tous les jours prend ici une dimension particulière...) et surtout un excellent petit déjeuner pantagruélique ! Du pain style muffins tout chaud, on s'en souviendra ! Thé, café, jus de fruit, beurre et confiture, œufs brouillés ... Nous sympathisons avec un jeune brésilien et sa femme; il a passé plus d'un an en France; il a fait Les Mines à Nancy et parle un français irréprochable.

Halte au restaurant "Santa Barbara" à Socaire

Pour digérer, nous enchaînons sur une visite de Socaire à pied avec notre guide qui est très sympa d'ailleurs; il fait des efforts surhumains pour nous parler en anglais car nous sommes les seules à ne pas parler espagnol, mais nous le comprenons presque mieux quand il parle espagnol !!! Son anglais n'est pas nickel !!!. Nous découvrons une mignonne petite église, devant laquelle tricotent deux femmes du village; elles vendent des écharpes, bonnets, chaussettes. Impossible de ne pas faire quelques emplettes ! Ça fait travailler le commerce chilien ! Valé achète des mini chaussettes pour Capucine ... Nous découvrons l'histoire de la vie des cactus 🌵 géants. Ils grandissent d'un cm par an, peuvent atteindre 10 mètres, et leur bois n'est utilisable qu'après la mort du cactus et la cérémonie qui accompagne ce triste sort ! Son bois est utilisé pour les toitures (des églises entre autres), l'escalier de la petite église est aussi fait en cactus ainsi que La Croix sur laquelle est accroché leur Jésus !

Socaire et ses cactus géants d'altitude 

Nous reprenons la route après cette petite pose culturelle. L'altitude augmente vite (nous la surveillons avec des clichés Snapchat) et des névés apparaissent sur les bords de la route. Nous arrivons après de nombreux lacets dans un décor surréaliste à la Laguna Miscanti (4120m), lac bleu azur bordé de petites touffes d'herbe jaune enneigées, avec en toile de fond le Volcan 🌋 du même nom ! Nous ne pourrons malheureusement pas atteindre la Laguna Miniques qui jouxte la première pour cause de congères! Cette vue est juste indescriptible ! les photos en témoignent ! Notre guide nous laisse marcher un peu et nous ressentons assez vite que l'oxygène de l'air s'est raréfié ! Comme au bout du monde, nous resterions bien une ou deux heures à admirer cette carte postale mais en route pour de nouvelles aventures et une fois encore, nous n'allons pas être déçues !

Direction les Red Rocks, ou Piedras Rojas (rochers rouges) et le salar de Talar mais pas que ! véritable coup de coeur pour cette multitude de piscines naturelles de couleur rouge au 1er plan puis l'eau de couleur blanche frisée par le vent qui souffle très fort au bord du salar. Plus loin, l'eau est verte presque fluorescente et dans le fond plusieurs volcans qui culminent à 6000m d'altitude. Le vent est si fort qu'il emportera la casquette d'un visiteur et personne ne parviendra à l'intercepter !

Laguna Miscanti 
Red Rocks 
Salar de Talar

Nous croisons en redescendant un renard roux du Chili qui se laisse photographier sans problème.

Nous faisons à nouveau halte à Socaire pour déjeuner à Santa Barbara; un vrai régal ... du poulet avec des légumes et des épices après une soupe délicieuse.

Avant de repartir, je sympathise avec un chien errant (vous verrez que pendant ce voyage, j'ai beaucoup attiré les animaux !)

Nous reprenons la route en direction de Toconao, un charmant petit village que nous allons découvrir en fin de journée avec le soleil qui décline et les couleurs qui vont avec. Un défilé est en cours lorsque nous arrivons sur la place centrale: des enfants regroupés par tranche d'âge défilent plus ou moins à l'aise en fonction de leurs âges. Une fanfare entame Yellow submarine des Beattles !!! anachronique ...

La petite église nous engage à entrer, ses portes grandes ouvertes et son escalier en colimaçon fait en bois de cactus. De jolies petits magasins aussi nous appellent et Anne va faire "the" achat du voyage 8 un baton de pluie trop beau ...mais aussi très grand !! elle va aussi commencer sa collection de lamas en tricot, en poil, en feutre, en couleur, blanc, ... Notre chauffeur va devoir venir nous chercher dans la boutique car nous n'avons pas vu passer l'heure !

Ce soir là, nous sommes toutes les trois bien "cuites" et je me couche avec une petite migraine, cassée par l'altitude et le vélo de la veille ! Valé a toujours un peu mal à l'estomac et ses deux médecins de voyage lui conseillent un traitement d'attaque pour éviter d'être embêter les jours qui suivent !

Bonne nuit !

Toconao et le volcan Licancabur 
17
mai

Démarrage un peu mouvementé ce matin! Valé se réveille exaspérée par ces maudites BDC ! Et ce malgré les 10 petits degrés qui règnent dans notre jolie chambre aux grosses couettes violettes si confortables. Nous dormons avec des collants, pulls, chaussettes et sous deux couvertures en laine recouvertes des couettes en plume !

Anne se réveille paniquée avec une impression de doigts gonflés alors qu'elle porte des bagues à deux d'entre eux ! Elle manque de s'arracher les doigts en les enlevant. Apres ce premier coup de stress ( qui n'arrive jamais seul) message laconique de Fred et pas de nouvelles d'Alice qui allait chez la pédiatre la veille ... l'adrénaline atteint des sommets et malgré le fait qu'elle ait pu leur parler avant de partir l'angoisse est encore là et son cortège de symptômes ! Super d'être une maman ...

Départ après avoir ingurgité thé et café et un bout de pain ( un petit déjeuner est prévu avec l'excursion!)

Notre minibus blanc arrive, il est top, large (5*), confortable et nous prenons place à l'arrière, les vitres sont propres. Nous sommes avec une majorité de Brésiliens dont deux parlent anglais et un Uruguayen. Autant dire que ça va tchatcher portos toute la journée !

Anne gère tant bien que mal sa crise d'angoisse ( musique, méditation) et Valé a le souffle court plus on monte en altitude ! Cela ne l'empêche pas de faire la girouette pour les photos... droite, gauche, devant, derrière, comme un robot et nous la surnommons R2D2 ! Il faut se détendre...

La montée est rapide en direction d'un col à 4800m d'altitude (bon test pour le mal des montagnes après deux jours d'acclimatation) en passant au pied du flanc droit du volcan Licancabur qui culmine à presque 6000m d'altitude et nous apparaît comme plutôt hostile avec de la neige à son sommet.

Il fait très froid !

Nous roulons à vive allure ( it's not a joke !) sur la route qui mène en Argentine et nous apercevons au loin un volcan à cheval sur 3 pays nous explique notre guide ( Chili Bolivie Argentine). Notre vieux guide local est génial, il parle un peu anglais, et il est aux petits soins pour ses passagers.

Notre chauffeur nous a mis en garde; pas de dodo car nous allons passer un col à l'altitude du mont Blanc quand même !...il faut pouvoir repérer les symptômes du mal des montagnes ! Pour nous, pas de risque ! Dans le minibus, un bruit de fond d'obturateurs... "passion photo" quand tu nous tiens ! La palme revient à Valé dans ce domaine qui arrive à jongler avec son gros appareil Nikon, son iphone, les photos et les films et tout ça sans jamais tomber en panne de batterie ! Dans ce domaine, pour moi c'est la loose totale, entre pas assez de mémoire, iphone gelé ou plus de batterie, j'ai la palme ! Anne, est beaucoup plus sérieuse; elle choisit et prend ses photos avec son Nikon; pas de mitraillage en rafale, mais des positions recherchées pour avoir le bon angle, le contre jour ou la contre plongée qui donneront à ses clichés une signature unique ! elle n'hésite pas à se coucher par terre, renverser sa tête à l'envers, poser son appareil sur ces genoux pour capturer ad vitam aeternam ces décors de rêve...

lagune gelée 

Notre guide va bien galérer pour trouver un coin pas trop venté pour le petit déjeuner et nos estomacs gargouillent. Après avoir fait un essai au bord d'une lagune complètement gelée, il nous installe sa petite table à l'abri de son minibus, en bord de route mais devant un panorama époustouflant ! ça nous en couperait presque l'appétit.

Nous nous régalons face à l'entrée du parc "Réserve Los Flamencos, Salar de Tara et Aguas Calientes" (4517 m) dominant un paysage vraiment bluffant ! Les boissons chaudes nous réchauffent le corps !

Après cette pause "ravito", pas de ménage, ni de rangement pour les mères de famille et épouses dévouées que nous sommes !!! le bonheur ...

C'est reparti pour les grandes étendues...impressionnantes ! Nous roulons en fait dans la caldera d'un supervolcan ce qui explique les nombreuses roches volcaniques; pas de route, même pas de piste... les traces des véhicules s'entrecroisent expliquant que de nombreux touristes s'y perdent régulièrement. Notre 4X4 est comme un jouet sur des montagnes russes, mais notre chauffeur a de l'expérience et nous ne resterons pas plantés dans une dune ! Puis le sol devient plus rocailleux et l'endroit plutôt inhospitalier ( ça se dit ?); nous croisons les doigts pour ne pas crever !

Nous rencontrons des animaux paraissant issus d'un croisement entre une antilope et un chameau; des vigognes ( vigoña). Cet animal est protégé et le chasser est passible de 3 ans de prison ! Le paysage est lunaire. Il y a d'énormes rochers oranges posés ça et là, comme des météorites qui auraient terminé leur course dans ce no man's land.

Puis le décor devient plus désertique et aride avec un sol recouvert de petits cailloux noirs qui portent chance nous expliquent notre guide; il en remplit nos poches (good vibes). On en récupère toutes en faisant des voeux pour tous ceux que nous aimons ! Nous sommes perdus au milieu de l'altiplano andin. Devant nous, les salars, volcans et lagunes; nous sommes bouche bée devant cette nature que nous n'avions jamais rencontré jusqu'alors.

Tout le parterre est parsemé par ci par là de touffes d'herbes blondes et de plaques de mousse vertes.

De monstrueux rochers ocres émergent par endroits en forme de dents, de falaises ou formant d'immenses plaques horizontales sur lesquelles on aimerait faire "una siesta" au soleil...nous déambulons dans cet endroit magique qui nous impressionne et nous ferait presque pleurer tellement c'est beau.

Des airs de l'ouest américain ! 

Il fait très froid probablement autour de -10 en température ressentie ( peut être moins) et nous ne regrettons pas nos couches de vêtements techniques, nos bonnets et nos gants. Mon iPhone gèlera plusieurs fois dans la journée ... j'adore !

Valé a l'impression de s'être luxé le pouce de la main droite ( pouce à ressaut) et elle sera bien handicapée toute l'après midi ! Bizarre ! ( trop de photos ??)

Puis nous repartons pour un nouveau panorama, voir de plus près le salar de Tara.

Salar de Tara 

Revenons un peu à nous ! A priori pas de Mal des Montagnes (MAM pour les initiés) pour aucune d'entre nous mais quelques effets secondaires bénins tout de même ! Valé a décidé de se fondre dans la population locale avec un léger œdème du visage et les pommettes toutes rouges. Quand à Anne, alias un des frères Bogdanof (d'après les selfies) son œdème se porte aussi sur ses mains et elle arbore de mignons petits doigts boudinés ! Rassurez vous tout ça ne durera pas, le lendemain je retrouve mes compagnes dégonflées !

Quand à moi, à part un "problemos de constipationes" qui persiste et signe malgré toutes les précautions que je prends, tout va bueno ! (pour l'instant)

Autre petit désagrément que nous remarquons: nous avons les cheveux super électriques ( altitude? Bonnet ?) et puis, nos journées sont rythmées par d'innombrables pauses pipi dans la nature... toilettes de luxe ! Il faut juste se mettre face au vent qui souffle non stop à parfois plus de 100km/h.

Lagune gelée ! 
Petit déjeuner copieux 

Un peu plus tard dans la journée, nous rentrerons directement à San Pedro pour le déjeuner pour la même raison ! trop de vent ...il est 15:35 et nous sommes encore dans le minibus avec la permission de dormir cette fois !


Lorsque nous redescendons, le ciel se couvre et d'immenses nappes nuageuses rajoutent encore des nuances à la palette de couleurs du salar d'Atacama.

Anne sert les fesses et a mis ses écouteurs car notre chauffeur appuie sur le champignon ! Valé s'amuse avec les selfies de snapchat et sa fonction "altitude". Nous voyagerons encore une fois avec une vessie prête à éclater.

Nous avons enfin droit à une pause "banios" ( toilettes) avant le repas (16h30) et nous sommes surprises par la température extérieure super agréable alors que nous sommes encore habillées comme pour une expédition aux Pôles. Notre déjeuner est délicieux mais mis à part l'avocat et le thon, tout le reste ne va pas favoriser mon transit ! Riz, carottes, pommes de terre et bananes ! La totale.

Il n'est pas loin de 18h lorsque l'on nous dépose à notre hôtel et nous faisons connaissance avec nos nouveaux voisins de chambre, encore des Brésiliens dont un a passé 6 mois à Lyon et 6 mois à Paris ! Il gratte une guitare en chantant et nous propose une bière mais nous serons très raisonnables car nous quittons San Pedro demain aux aurores pour la Bolivie. Nous préférons donc aller changer quelques euros en pesos boliviens puisque nous ne traverserons aucun village pendant 3 jours et nous vivrons l'aventure sans aucun réseau, ni téléphonique , ni internet!

Ce soir casse-croute dans la chambre, sandwich au fromage, chocolat et gâteaux dont Anne va abuser, la gourmande ! et elle le regrettera très vite... écœurement et mal de ventre. Nous faisons nos sacs, ce qui n'est pas une partie de plaisir car il faut caser toutes les babioles, souvenirs ou autres objets insolites que nous achetons au fil des jours qui passent ! Anne décroche la palme ! Elle a quand même acheté la veille un bâton de pluie gigantesque à Toconao pensant qu'il rentrerait dans son sac, mais non, je l'avais pourtant bien mise en garde ! Nous décidons de nous laver les cheveux(un luxe) qui souffrent avec le vent, la poussière et les bonnets. La douche a une bonne pression et l'eau est chaude... profitons en, nous ne savons pas ce qui nous attend les jours suivants !

La fatigue se fait sentir. Nous avons acheté 36 litres d'eau pour notre expédition de trois jours. Ici, le mot d'ordre ( dixit le Dr Anthony Valour) c'est boire entre 3 et 4 litres par jour ! on ne le répètera jamais assez.

Nous nous endormons, épuisées par notre journée mais tellement heureuses !

Demain lever 6:30

Ça, c'est fait ! 
18
mai

c'est le moment tant attendu !

Le minibus chargé de nous acheminer à la frontière arrive presque à l'heure !

Anne ne touche pas les pieds au sol du minibus; c'est notre premier fou rire.

Elle enchaîne direct sur "ET"avec son doigt décoloré tendu vers le ciel ! Un syndrome de Raynaud à l'index lui a blanchi et refroidi complètement le doigt !

L'atmosphère est détendue même si nous croisons les doigts quand aux capacités de nos organismes à supporter des altitudes entre 3900 m et 4900 m pendant 3 jours.

Notre team féminin est composée de deux australiennes d'origine chinoise Julia et Lisa, une brésilienne Mariana qui parle l'espagnol et l'anglais (notre interprète pour communiquer pendant Notre périple !) et notre trio ! Nous serons 6 filles et notre guide. Notre joyeuse équipe commence à faire connaissance en s'acheminant tranquillement à la Frontière Chili/ Bolivie à 4600m.

At the border, Valé qui " mitraille" tout, a quand même failli se faire prendre son téléphone (voir finir en prison) car elle a tenté de prendre une photo à l'intérieur du poste frontière. Le douanier ne rigolait pas du tout quand il lui a fait effacer sa photo directos !

Notre chauffeur bolivien va nous préparer un excellent petit déjeuner avant de nous confier à son homologue chilien Pedro et son 4x4 Toyota HDJ 80 rouge foncé qui ne doit pas en être à ces débuts.

Après le petit dejeuner, transpercées par un vent glacial, les doigts gelés et un dernier pipi dans un froid polaire, notre guide nous fait mettre dans nos sacs à dos, à portée de main...nos maillots de bain et une serviette !! Sérieux ?!!... pour l'instant, il fait chaud dans le 4x4, merci Pedro d'avoir fait tourner le moteur depuis 30 minutes !

Bye Chili ! 

Top départ pour entrer rapidement dans le parc national bolivien après s'être à nouveau acquittées d'un droit d'entrée modique.

La première halte est pour la Laguna Bianca, qui doit sa couleur à un minéral, le borex (mais elle est aussi actuellement gelée sur son pourtour). Le ciel est d'un bleu intense et quelques petits nuages parsèment cette immensité où seule la lune est présente. Des oiseaux piétinent dans l'eau glacée parsemée de mousse verte. Magique ! Pedro nous laisse sur un promontoire et nous le rejoignons à pied en prenant des photos.

Blanc.... comme neige 

Un peu plus loin, apparaît la Laguna Verde au pied du volcan Licancabur versant bolivien ( qui n'a pas de neige à son sommet de ce côté). Le vent souffle toujours très fort et l'escale est écourtée ! Pas le temps de flâner à cette saison devant ce paysage que l'on retrouve sur tous les guides ! Nous réalisons vraiment ce que nous sommes entrain de vivre ! On se promet De revenir en été ( janvier, février).

Licancabur (5970 m) 

La piste monte et se tortille dans un paysage très minéral. A ces altitudes, ça se comprend. Nous arrivons à notre prochain stop où des geysers crachent une eau laiteuse à la forte odeur de souffre. Il y a une multitude de petits bassins qui communiquent entre eux et l'eau fumante est à plus de 100 degrés. Le vent ne couvre pas le bruit de la terre qui crache et il emporte des nuages de vapeurs d'eau au loin. Notre guide nous met en garde; regardez où vous mettez les pieds ! Car nous pourrions être gravement brûlées. Il faut respecter une distance de sécurité d'un mètre. Nous sommes à plus de 4800 mètres ! Le spectacle est incroyable mais le froid nous rappelle à l'ordre ( ainsi que notre équipage !) En voiture !

Nous filons vers ce qui va être le clou de la journée en terme d'exploit aux termas de Polques ! Nous arrivons à proximité de deux bassins d'eau chaude situés en bordure de lagune, des "hot springs"où finalement sous l'impulsion de Valé, nous décidons de rejoindre nos compagnes de voyage pour une baignade dans une eau à 38 degrés. Nous ne devons pas dépasser 30 minutes dans le bassin sous peine de nous sentir mal ... et la jounée n'est pas finie. A l'extérieur, la température flirte avec zéro. Pendant que nous baignons, un couple de vigognes traversent tranquillement. Nous sommes en plein rêve !

Pedro a préparé et installé le déjeuner dans un genre de "resto" panoramique à flanc de montagne dominant la lagune. Une forte odeur de fioul ne nous coupera pas l'appétit et nous sommes les dernières à nous ravitailler d'un excellent repas (avocats, tomates, purée ...)

Nous voilà à nouveau à bord de notre bolide et les Modern Talking chantent à fond pour notre plus grand plaisir ! Nous chantons à tue tête avec une pensée pour Olivier qui serait trop content de ce choix musical !

En fait, Pedro s'avèrera un fan des années 80 ! De Aha à Alphaville, sans compter tout ceux ou celles dont on a oubliés le nom (depuis le temps) mais dont nous connaissons encore les paroles de chaque tube !

Au loin, l'horizon se colore en rouge et la Laguna Colorada apparait. Elle doit sa couleur à des micro organismes dont se nourrissent les flamands roses et qui colorent aussi leurs plumes. Aujourd'hui les flamands ont déserté les lieux pour cause de migration ( trop froid, trop de vent). Nous marchons un long moment le long de cette plage improbable dont le sol est jonché de cadavres d'oiseaux et de flamands morts. Un mélange de glace et de sel craque sous nos pieds. Il n'y a pas âmes qui vivent dans ce décor intemporel. Nous sommes à 4200 m d'altitude et bien emmitouflées, nous supportons bien toutes les trois ces conditions extrêmes et nous sommes toujours les dernières à rejoindre la voiture.

En route pour Vila Mar qui est notre point de chute pour cette première nuit en Bolivie. Un poste de contrôle vérifie nos billets alors que nous sommes perdus au milieu de nulle part. Nous longeons une carrière de borex qui donne au paysage environnant un caractère lunaire car tout est blanchi par ce minéral. Nous passons un dernier col et un petit stop va permettre à Lisa une des australiennes de se soulager; elle n'est vraiment pas en forme et va vomir sur le bord du chemin. Elle a mal à la tête et ses lèvres sont toutes cyanosées. Espérons que son état s'arrange ! Elle souffre très probablement d'un MAM dû à un temps d'acclimatation à l'altitude trop rapide. Elles sont arrivées il y a seulement deux jours et elles dorment beaucoup dans la voiture, ce qui n'est pas recommandé si on veut pouvoir détecter tous signes de gravité.

Pedro a pris de la coca sans arrêt pendant la montée ! Une boule énorme lui déforme la joue et les effluves de la plante se répandent dans l'habitacle. Pas de risque pour lui !

Arrivée à Vila Mar refuge "de luxe" électricité et douche chaude mais pas pour nous; il fait trop froid !

Nous sympathisons avec une famille de français en voyage avec 2 enfants depuis début février. Ils arrivent de Nouvelle Zélande Tanzanie, Chine... et doivent rejoindre la Martinique où les enfants sont nés. Leur tour du monde se terminera en Islande cet été apres l'ouest américain. Quelle aventure !

Nous buvons une tisane de maté, Lisa a repris du poil de la bête et écrit consciencieusement (avec Julie) dans un carnet de voyage.

Refuge à 3990 m 

Après s'être régalées avec des spaghettis bolognaises, et quelques cookies en guise de dessert, nous nous couchons sans nous laver dans le dortoir à six lits de ce refuge à 3990m ( soit 4000m !!!). Perso ( Béa), je me couche toute habillée...! nous nous glissons dans nos duvets + polaire + doudoune + bonnet !

Ce sera notre première nuit en altitude et tout s'est bien passé. Nous continuons à boire beaucoup.

Le lendemain matin, toutes nos bouteilles d'eau sont gelées ( des glaçons de 6 litres quand même). Une douche brûlante nous empêche de rester sous l'eau et ce sera plutot ablution d'eau chaude pour petite toilette.

Pedro nous autorise à aller faire un petit tour dans le village. Des enfants jouent au ballon et avec des chiens, des lamas pas sauvages du tout s'approchent de nous. Quelle vie différente de ces enfants comparée à celle des nôtres ! Nous sommes encore les dernières à quitter les lieux !

19
mai

Après une nuit toutes habillées, dans nos duvets et sous 3 couvertures en alpaga, (l'eau de mon camelbak est gelée !), nous prenons notre courage à deux mains pour traverser la cour en petites tenues et faire quelques ablutions sous une eau qui sort brûlante d'un pommeau rouillé ! tout notre corps fume quand nous nous rhabillons tant la différence de température est grande avec l'air ambiant bien en dessous de zéro... un bon petit déjeuner avec un autre équipage dont le 4X4 semble avoir quelques petits soucis, le refuge se vide et, comme la veille, nous quittons les lieux les dernières !

Petit tour dans le village de Villamar où des enfants jouent au ballon entourés de chiens et de lamas et du linge sèche à l'extérieur des maisons. Une vieille dame bolivienne nous fait comprendre en bougonnant qu'elle ne souhaite pas être prise en photo !

Top Départ et 1er stop à la Ciudad de Piedra...

Un air de l'ouest américain !

Anne avec Pedro et Mariana et des gros cailloux ! 

Le Stop suivant sera notre coup de coeur de la journée côté faune de l'Altiplano ! La Laguna Binto est le point de rendez vous d'un grand troupeau de lamas tous décorés avec des noeuds de laine multicolores sur les cornes et le dos.

Troupeau de lamas, flamands roses; laquelle s'approchera le plus près ? 

Des flamands roses se regroupent sur leurs frêles pattes roses qui paraissent si fragiles. Mais la nature est hostile et nous trouverons de nombreux ossements d'animaux ! du coup, le petit français collectionneur invétéré rencontré la veille, veut emporter des dents pour le plus grand plaisir de ses parents qui nous demandent si il y a pas des germes là dedans !! Anne demande même au Papa de lui casser une patte de lama au dessus du sabot, ce qu'il fait gentiment... mais avec dégout.

L'étape est un peu gâchée pour Julia qui a perdu ou oublier son téléphone ! Elle avait déjà perdu sa montre aux thermes la veille... série noire !

Elle retourne avec Pedro sur le site précédent mais revient bredouille. Nous organisons une battue mais sans succès. C'est la poisse ! Elle se promet de questionner tous les autres équipages lors d'une prochaine halte mais sans trop d'espoir.

La prochaine étape est au Canyon de Las Anacondas. Il y a tellement de vent que Pedro nous met en garde afin de ne pas être emportées par une rafale. Alors, nous préférons ramper pour ne pas tomber ( cf photo). L'à-pic est vertigineux et dans le fond du canyon serpente effectivement un fin cours d'eau qui pourrait être un anaconda vu d'en haut.

Canyon Las Anacondas 

Nous reprenons la route pour un endroit magique avant le déjeuner: la Laguna Mistériosa qui mérite bien son nom. L'endroit est bucolique et peu venté (pour une fois !) nous faisons une longue balade, sautant au dessus de petits ruisseaux gelés. Nous croisons à nouveau un troupeau de lamas dans une petite baie fermée.

Laguna Misteriosa 

Nous galérons un peu (beaucoup)pour retrouver le point de ralliement pour déjeuner. Nous rejoignons notre équipe dans une pièce minuscule toute sombre (c'est dommage avec ce temps merveilleux) à l'abri du vent. Nous nous régalons avec des lasagnes originales dont seuls les boliviens ont le secret; patates, saucisses, œufs, tomates et pêches au sirop en dessert ! Cadeau de Pedro avant de repartir, sucette pour tout le monde.

La "bergère" 


mystérieux, bucolique  ...et sauvage 

Le soleil commence à décliner car nous avons déjeuné très tard et nous nous arrêtons dans un petit village déserté à cette heure là. Stop dans une petite boutique aux tarifs exorbitants ; nos achats de snikers et du chocolat aux noisettes vont nous coûter une fortune ! Anne a besoin de ce réconfort là ! quel bonheur de s'engloutir ces petits gourmandises sucrées et chocolatées ! Pause bière pour les chauffeurs, mouais ...pas très sérieux tout ça. Nous faisons un petit tour sur la place du village, pipi dans une ruelle et remontons en voiture.

fin de journée gourmande 
Ombres et couleurs

Nous nous rapprochons de plus en plus du salar. Nous longeons des champs de quinoa et nous nous faisons arrêter pour en ramasser quelques tiges toutes roses. Puis nous passons une barrière qui semble être l'entrée dans le salar; petit avant goût mais la nuit tombe vite et nous ne distinguons plus grand chose quand nous arrivons devant notre "soi disant" hôtel de sel ! A l'extérieur, pas une trace de sel et à l'intérieur , nous arrivons en plein de travaux de doublage des murs avec des pavés de sel...Dans notre chambre, il y a du gros sel par terre et 3 murs sont en sel. Toutes les chambres ne sont pas finies et j'avoue que l'idée délicieuse que l'on se faisait de notre petite soirée dans l'hôtel dont nous avait parlé Malou en prend un coup !

Fin de journée sur le salar 

Nous sommes seules dans une grande pièce où seule une autre table est occupée; la décoration est tellement kitsch qu'on a préféré l'oublier ! mur roses, plafond orange avec des fioritures, chaises en plastique vert fluo, carrelage blanc, et c'est tellement grand et tellement vide que ça raisonne comme dans une cathédrale ! et bien sûr, il fait froid...

Nous allons dîner à côté de jeunes qui jouent au times up en anglais et cela met une ambiance sympa dans cet endroit sans aucun charme. Pour la première fois, on nous ouvre une bouteille de vin. Le repas est encore excellent mais nous ne traînons pas trop à table !

Valé s'est acquittée du tarif de la douche (!!!), mais encore pas de douche pour les "mimis cracra" Anne et ma pomme ! Petite toilette suffira.

Allez, gros dodo car lever prévu à 5h30 demain pour voir lever de soleil sur Salar d'Uyuni ! moment tant attendu ...

20
mai

Lever difficile à 4h30 mais ce jour risque bien d'être le plus merveilleux de tous ! au programme, lever du soleil sur le salar d'Uyuni; une surface parfaitement horizontale, d'une blancheur aveuglante aux dimensions irréelles; 150km sur 100km de sel, que du sel à 360 degrés, sur une épaisseur de 2 à 120 mètres ! un panorama étourdissant...

Alors que la nuit est encore bien noire, les 4x4 des quelques hôtels alentours prennent tous la direction du salar par une piste commune qui va vite se transformer en "chacun son chemin" vu la taille du Salar ! c'est simple nous n'avons pas vu un seul 4x4 autour de nous quand le soleil s'est levé ! seules au monde...avec nos émotions devant ce décor surréaliste !

Le jour se lève sur le désert de sel; magique !

La promesse de l'aube est tenue ! les couleurs vont passer d'une petite lueur bleutée à l'est, qui va progressivement être soulignée de dégradés oranges et jaunes. l'ombre de nos jambes et du 4x4 s'allongent démesurément. Chaque minute, la lumière s'intensifie sur la croute de sel sur laquelle nous nous prêtons à différentes poses pour notre chauffeur ! des montages, des illusions d'optiques, un sachet de coca, une bouteille de coca jouent les accessoires et Pedro joue les paparazzis ! nous aimerions rester là des heures; il ne fait plus trop froid et nous profitons d'être juste là, ensembles, la magie opère...

mais la journée ne fait que commencer et nous allons rejoindre l'île d'Incahuasi au milieu du désert de sel, réputée pour ses cactus géants ! certains d'entre eux atteignent 12 mètres de haut (à raison d'un cm par an, ils ont 120 ans !) C'est au pied de cette colline que Pedro va nous servir notre petit déjeuner ! Comme nous avons pas mal traîné, nous arrivons alors que bon nombre de 4x4 quittent déjà les lieux, et c'est tant mieux ! des tables en sel sont posées au pied de l'île, quelques marchands de babioles locales et des centaines de cactus tous aussi impressionnants les uns que les autres ! Nous faisons le tour de l'île et nous retrouvons la petite famille bien sympa qui fait un tour du monde ! Du haut de la colline, Nous surplombons le salar d'une blancheur éclatante à 360 degrés. Les cactus se détachent, verts sur le sel et le bleu du ciel; une palette magnifique ! on mitraille ce paysage que l'on aimerait ne jamais oublier. Avant de quitter cet endroit, ce sont à nos papilles de se régaler avec un petit déjeuner digne d'un hôtel étoilé 😀 boissons chaudes, gâteau fait maison, tartines ! repues et comblées, nous reprenons place les dernières comme d'hab dans le 4x4 où nos copines chinoises sont déjà installées depuis un moment; l'une est la tête dans son journal et l'autre a ses écouteurs vissés dans les oreilles.


Les cactus d'Incahuasi 

Cap sur un petit musée que l'on croisera avant de quitter le salar pour rejoindre la ville d'Uyuni. Des dizaines de drapeaux flottent bruyamment dans le vent froid qui s'est levé (c'est notre compagnon de voyage !). C'est magnifique !

Le prochain stop sera pour un cimetière de trains après un court arrêt dans un petit village pour les touristes avec de nombreuses boutiques et stands proposant les produits habituels ! cela ne nous empêche pas d'acheter encore quelques babioles...et surtout de faire ...pipi quelque part derrière un mur ! Pedro nous offre encore des sucettes (plus besoin de feuilles de coca) et nous laisse quartier libre pendant 30 min sur un site où vieillissent de vieux trains, tagués, rouillés mais qui dans ce décor de farwest sont très photogéniques. Une mama bolivienne joue les gardiens de but avec un groupe d'enfants dont ce cimetière est le terrain de jeu.Il faudra se planquer derrière une vieille locomotive pour essayer de prendre quelques clichés car notre simple vue déclenche des cris hystériques et de grands gestes de la part de la grosse cerbère...aucun doute, elle ne nous apprécie pas !

Blanc immaculé et couleurs flamboyantes
Un air de Farwest ! 

Nous remontons en voiture et notre périple avec Pedro va se terminer dans un restaurant à Uyuni par un repas que nous a préparé sa femme. Petite photo souvenir à l'agence où Pedro nous abandonne et nous sommes tous un peu tristes car nous avons partagé des moments très forts pendant ces trois jours. Nous récupérons nos sacs sur nos épaules qui avaient oublié leurs poids excessifs ! Mission n°1: se rendre à la gare routière pour trouver un bus de nuit qui nous emmènera en Argentine. Au moins une dizaine de pseudos agences vendent des billets, les tarifs sont différents, les itinéraires sont multiples, les catégories et standing des bus aussi (avec possibilité de s'allonger ou pas), mais pour la Quiaca (frontière Bolivie/Argentine), pas le choix ! c'est pas cher, ça va durer 8h et nous quitterons Uyuni à 22h. La nuit est déjà tombée et nous sommes fatiguées ! Nous avons fait un petit tour dans le ville et mangé des sortes de grosses crêpes sous une tente tendue au dessus d'un réchaud installé au milieu d'un carrefour... Comme à différentes reprises lors de ce voyage, un chien s'est à nouveau épris de moi et impossible de m'en séparer, même en me réfugiant dans l'entrée d'un hôtel (faudra que je me fasse doser les phérormones au retour !). Fou rire assuré ! Nous attendons l'heure du départ, affalées sur nos sacs, au milieu des autochtones de tous âges, quelques jeunes routards, bercées par le brouhaha ambiant ! il commence à faire froid mais cela n'arrête pas (au contraire !) l'adolescente qui est payée pour rabattre de potentiels clients en hurlant le nom des villes desservies par la compagnie qui l'emploie "ORURO, ORURO !". C'est sûr, on va s'écrouler dans le bus et dormir profondément jusqu'en Argentine !

A l'agence, un polaroïd de notre équipe féminine et Pedro, notre guide préféré 
Petit tour à Uyuni et rencontre avec les boliviens 


Notre bus arrive et nous sommes agréablement surprises car même s'il est loin d'être en bon état, les sièges sont confortables et s'inclinent suffisamment pour que nous soyons bien installées. Nous partons à l'heure et je crois qu'à aucun moment nous avons roulé sur une route digne de ce nom ! je suis côté fenêtre, et je n'aurai pas dû ! J'ai initialement cru que nous traversions une zone de travaux et que je serai rapidement bercée par le ronron du moteur. Je n'avais pas bien réalisé que pour atteindre l'Argentine il fallait juste traverser la Cordillère des Andes et les guides étaient très évasifs sur la route en construction depuis plusieurs années (fin des travaux annoncée pour 2017)...En fait, ce voyage va se solder en un véritable cauchemar, une nuit où je ne vais pas fermer l'oeil (moi, la marmotte !!!) et où je vais nous voir mortes pendant plusieurs heures d'affilée...la route était une sorte de chemin défoncé, avec des ornières faisant penché dangereusement le bus à chaque virage côté vide (des à-pics de centaines de mètres puisque nous monterons à 4300 m d'altitude). Bien évidemment, pas de parapet mais plutôt des bords en terre molle, avec parfois de la neige, parfois de gros blocs de béton surdimensionnés dont on se demande comment ils ont pu les acheminer jusque là, un vent glacial sifflant le long des vitres non hermétiques du bus, des grincements louches, des passages de gué, sortes de petits cours d'eau; le bus est secoué et malmené par cette pseudo route, il se balance d'avant en arrière et de droite à gauche... un enfer ! mais le pire est à venir car arrivé presque au sommet nous entendons un énorme bruit sous le bus, visiblement nous avons touché quelque chose et le conducteur s'arrête au bord de la route. Bien sûr, il n'y a aucune circulation sur cette route; je crois que nous avons dû croiser deux ou trois véhicules sur tout le trajet !

Bus station Uyuni: qui nous reconnaitrait ??? 

Trois hommes descendent avec des lampes, l'un d'entre eux se couchent sous le bus juste dessous mon siège côté roue arrière droite. Finalement, on entend de grands coups donnés sous le bus et nous ne pouvons qu'en déduire qu'il y a un problème. Je croise le doigts pour que l'on fasse demi-tour ou qu'un autre bus vienne nous secourir... Mais au bout de 20 minutes, le bus s'ébranle et nous repartons !!! A chaque virage, chaque bruit, j'imagine que nous allons finir dans le ravin. Anne à ma gauche est comme moi, hyper vigilante, mais elle a réussi à mettre ses écouteurs pour ne pas entendre les bruits et essayer de s'isoler de cette situation juste insupportable. Derrière nous, un jeune de 25 ans et sa petite amie qui baroudent en Amérique du sud depuis plusieurs mois, se lève et dit tout haut "putain, je me chie dessus". Personnellement, je suis incapable de m'arrêter de penser à la mort certaine qui nous attend d'un instant à l'autre... je suis persuadée que demain nos familles vont apprendre qu'un bus a été retrouvé accidenté au fond d'un ravin et que vu la température extérieure, même s'il y avait des survivants, ces derniers seraient morts de froid ! Mon Dieu, je donnerais ou ferais n'importe quoi pour dormir comme Valé... Sur la porte qui sépare la cabine du chauffeur du reste du bus, il y a une immense photo de la Vierge ! du coup, je prie toute la nuit, épuisée, par la peur et le stress... mourir maintenant, comme ça, c'est balaud !

21
mai

Il est 5h15 du matin lorsque nous arrivons au terminus de notre bus à quelques kilomètres du poste frontière. Il fait encore nuit et froid mais nous sommes vivantes ! Nous devons changer de l'argent car nous n'avons rien pour payer le taxi puis le bus côté argentin. Nous tombons sur une italienne très sympa qui nous avance de l'argent qu'on lui remboursera une heure plus tard au poste frontière. Nous-mêmes faisons aussi l'avance du taxi pour un compagnon de voyage, affûté physiquement, un peu autiste et aux airs d'agent secret ou d'espion venu de l'est de l'Europe ! La frontière n'ouvrant qu'à 6h, nous devons encore attendre congelées. Assise sur un trottoir, ma couverture polaire sur les jambes et un chien venu me rejoindre ...on me donnerait bien quelques pièces ! Une fois, les formalités accomplies il nous faut encore marcher un petit kilomètre pour atteindre la gare routière de La Quiaca...et encore attendre assises sur nos sacs au milieu des argentins qui se réveillent et commencent à installer leurs étales et ouvrir leur magasin. Notre petit groupe s'est arrêté dans une boulangerie pour acheter du pain afin que nous reprenions tous des forces !

Le trajet en bus jusqu'à Tilcara est un pur bonheur ! il fait jour, le soleil brille et la route est bonne ! Les paysages ont changé, il y a plus de verdure ! A chaque arrêt, des femmes ou des enfants montent dans le bus pour nous proposer des empanadas ou autres mets tout chauds et des boissons ! Vive la vie !

22
mai

Nous sommes donc installées pour deux jours dans cette adorable auberge El Farolito, dont seul le nom fait rêver ! (http://www.elfarolitohostel.com/).

un petit air d'hacienda  
quel bonheur de poser nos sacs dans ce havre de paix ! 

Ma pauvre soeurette se réveille dans un piteux état après une nuit pire ( pour elle !) que la précédente dans le bus qui nous a amenées à La Quiaca, poste frontière entre la Bolivie/Argentine. Épuisée par des vomissements incoercibles et une barre dans le dos, elle tient à peine debout et nous décidons d'annuler notre visite de Pumamarca à une heure de route au sud de Tilcara. Nous nous rendormons après avoir fait taire nos alarmes de téléphone. A 10h, il faut bouger car le petit déjeuner est servi jusqu'à 10h30. Valé fait un effort surhumain pour se lever mais ne parviendra à avaler qu'une infusion à la camomille avec des haut-le-cœur rien qu'à la vue des petites boules de beurre dans le bol en face d'elle ! Elle remontera se coucher, épuisée et jettera l'éponge pour toutes excursions aujourd'hui quelles qu'elles soient. C'est donc à deux que nous prenons le bus à 12h30 pour Humahuaca après avoir prévenu Rosia, que nous laissions Valé dormir et récupérer d'une très probable intoxication alimentaire.

quand même le sourire pour Valé ...!

Humahuaca se situe à une heure en bus au nord de Tilcara. C'est de là que partent de nombreux 4x4 pour emmener les touristes découvrir la montagne aux 14 couleurs. Notre omnibus qui est dans un sale état après probablement de nombreuses années de service va s'arrêter au moins une quinzaine de fois et nous voyons défiler des écoliers et collégiens dont un certain nombre portent un semblant d'uniforme. Ils sont tous joyeux et rigolent avec nous lorsque nous faisons des selfies avec eux. La route est en travaux et la poussière est encore au rendez vous, genre la ventilation aspire la poussière de dehors pour nous la recracher dans l'habitacle ! Du coup, nous ne voyons pas passer le trajet.

ramassage scolaire 

Lorsque nous descendons du bus, c'est opération "SOS vessie pleine" et comme d'habitude nous cherchons un recoin à l'abri des regards pour mener à bien la vidange salvatrice. Ayant retrouvé nos esprits (on réfléchit mieux la vessie vide), nous nous renseignons sur le point de ralliement des 4x4... qui se trouve à 5 Min à pied dans une rue où grouillent les marchands de rue à côté d'un petit marché plus officiel. Un 4x4 blanc rutilant semble n'attendre que nous ! D'ailleurs son chauffeur nous a repérées et se dirigent vers nous. A nouveau, nous "charabions" quelques mots d'espagnol associés à quelques gestes et nous comprenons qu'il faut être 4 pour partir et il nous en coûtera 200 pesos chacune. En attendant que d'autres touristes pointent leur nez, nous nous régalons avec deux empanadas toutes chaudes délicieuses. Mais comme rien ne se passe, et que l'heure tourne nous commençons à nous impatienter. Notre chauffeur nous fait signe de monter à bord et il commence à faire des tours dans les petites rues pavées trop belles de la ville.

Humahuaca

Il se gare et descend en nous faisant comprendre "2 minutes" . Il reviendra 5 minutes plus tard avec un jeune couple qui ne parle que l'espagnol. Nous savons donc que nous n'aurons pas beaucoup d'échanges qu'ils soient de politesse, amicaux ou culturels... Nous n'aurons pas non plus un topo sur les différents minéraux de cette magnifique montagne que nous partons découvrir ! Petit arrêt achat d'eau et je trouve un paquet de chocos dont je rêve depuis un moment et qui fera notre dessert pendant le trajet (de la nutritionniste, il ne reste pas grand chose sur ce continent) La piste est un peu en tôle ondulée , mais notre guide conduit bien et après les dernières épingles de la montée nous arrivons sur le site du mirador avec une vue extraordinaire sur la "montagne aux 14 couleurs". Nous sommes à 4350 m d'altitude et notre ami le vent est à nouveau au rendez vous ainsi que son inséparable compère le froid !

de 2500m à 4350m d'altitude ! facile ...

Le spectacle est époustouflant, encore un mystère de la nature: une succession de strates colorées avec des dégradés de couleurs allant de l'ocre au rouge brique et même à quelques endroits du vert et du bleu. Le soleil joue à cache-cache et la météo bien meilleure que ce matin, où le temps était couvert, nous fait un cadeau ! Sans soleil, le panorama n'a pas le même éclat !

Après une petite marche avec pas mal de dénivelé, nous restons quelques minutes les yeux grands ouverts, muettes devant ce spectacle multicolore, avec en voix off ..."surtout ne rien oublier !"... Puis, nous reprenons la route en sens inverse.

Attention, les yeux !
Quel peintre est à l'origine d'un tel tableau ? 
de retour à Tilcara 

La descente se fera beaucoup plus vite que la montée et nous arrivons pile a l'heure pour notre bus de retour sur Tilcara. Il est 16h45. J'ai envoyé deux sms à Valé qui n'a pas répondu et j'ai hâte de rentrer. Nous la retrouverons là où nous l'avions laissée, dans son lit avec de la fièvre mais plus de vomissement. Nous décidons de lui cuisiner du riz car elle n'a envie de rien mais il faut qu'elle se nourrisse pour reprendre des forces. Anne ne peut résister à l'appel du tapis qu'elle avait repéré dans un petit magasin où d'ailleurs la vendeuse parle quelques mots de français: pour négocier le prix, c'est mieux ! Elle est ravie de cette nouvelle acquisition tout en jurant que ce sera la dernière !

trop chou ! 

Nous essayons de pirater de la rue le wifi de la pizzeria de la veille mais impossible! Nous passons dans une pharmacie et là encore Grand Moment pour faire comprendre que nous voulons, c'est-à-dire un protecteur gastrique genre Gaviscon pour Valé ( dessins, mimes, mots français auxquels on rajoute "o", "a" ou "ito"). Nous finissons par persuader notre gentil pharmacien d'aller ouvrir son ordinateur pour nous trouver le liquide blanchâtre et pâteux que nous recherchons: et victoire ! Nous achetons en plus 2 avocats "au toucher" à une gentille dame qui vend des fruits et légumes que nous n'identifions pas tous ! les deux avocats se révèleront pas assez mûrs; la gentille vendeuse avait raison ! heureusement 3 tomates feront l'affaire pour agrémenter notre riz qui se détache d'un bloc de la casserole à table. Nous finissons les parts de pizzas ramenées du restaurant la veille; froides, elles sont encore délicieuses (je pense que nous sommes de moins en moins exigeantes avec la nourriture ! )Vu qu'il ne nous est jamais proposé de dessert, nous finissons en général les repas par des cookies, du chocolat ou des snickers achetés à prix d'or et que nous dégustons comme du caviar... Nous allons acheter nos tickets de bus pour Salta demain; départ prévu à 12h05 et le trajet prendra 4 heures. Cela nous laissera la matinée tranquille. Valé se lève pour dîner et avale 4 cuillères de riz blanc nature collant à souhait; elle n'a envie de rien d'autre. A 21h30, nous sommes dans notre petite chambre douillette au mur brique et au plafond recouvert de bambou pour cacher le toit en tôle ondulée. Heureusement, nous avons un petit radiateur qui maintient une température agréable et nous autorise à dormir sans chaussettes ! le luxe !

Allez, bonne nuit et pourvu que Valé aille mieux demain !

23
mai

Réveil à 9h et Valé se sent mieux même si c'est pas la forme olympique. Petit déjeuner à 9h30 que nous partageons avec une routarde qui voyage depuis janvier et dont les parents habitent Montchat ! Elle y a passé toute son enfance ! Mais on ne va pas épiloguer sur Grange Blanche et la place Henry !!! Elle est contente d'échanger dans sa langue natale ! Seule, mais en fait jamais seule, elle voyage avec une Indienne depuis 15j.

Bye Tilcara ! 

La seule chose qui est ingérable et imprévu en Amérique du Sud nous dit elle, ce sont les bus et leurs horaires plus qu'élastiques! Nous allons en avoir la preuve quasi en temps réel puisque notre bus prévu à 12h05 a pointé le bout de son capot à 13h00 ( et ce ne sera pas la seule de la journée😜). Nous avons eu le temps de pirater le wifi de l'hôtel en face du notre; la française nous a gentiment donné le tuyau et ... le mot de passe ! Perso, ma version de WhatsApp a expiré et impossible de la mettre à jour ici. Nous laissons un message à Maëlle pour l'organisation de notre fin de semaine à Valparaiso. Nous envoyons chacune un point d'étape rassurant pour nos familles. Après avoir passé une matinée farniente, Top départ, nous quittons Tilcara et notre hostal El farolito trop mignon sous un soleil radieux et chaud.

petit café au soleil 

La route que nous empruntons est magnifique avec deux versants complètement différents. L'un, avec des arêtes et des couleurs rappelant celles d'Humahuaca. Sur l'autre, les montagnes montent tout aussi haut mais sont plus rondes, rocailleuses avec toujours des cactus impressionnants 🌵

Nos compagnes de voyage ont le morphotype des femmes du pays; format "mètre cube", comprenez aussi hautes que larges ! Elles grignotent non stop !

Nous perdons de l'altitude rapidement et malheureusement, nous ne traverserons pas Pumamarca comme nous l'espérions (au moins pour voir le site). La végétation est de plus en plus verdoyante malgré l'automne, avec de petits torrents qui expliquent cette travée verte en fond de vallée où les champs sont cultivés. Les habitations sont d'un style hacienda pour certaines. La région semble beaucoup plus riche et la prochaine ville est San Salvador de Jujuy, du nom de la province que nous découvrons depuis 2 jours. Dans les prés, des vaches et des chevaux paissent une herbe grasse. Rien à voir avec l'aridité des régions que nous venons de traverser ces derniers jours.La route est sinueuse mais en bon état (sic route Uyuni/Villazon).

Elle se transforme en Autoroute Cayamayo et nous sommes à 1400m d'altitude. Notre bus est un "semi cama" (sièges semi allongés avec repose jambes). Le best, ce sont les bus "cama" ce que nous espérons bien avoir ce soir pour notre périple Salta/San Pedro de Atacama et rejoindre le Chili (12h de trajet de nuit). Il y a aussi des toilettes et ça, c'est du luxe ! Même si faire pipi en roulant relève d'un numéro d'acrobate... Nous retrouvons la civilisation sans euphorie; le traffic, le monde, un nuage de pollution même si les contreforts de la Cordillère sont encore bien visibles autour de nous. Valé a pris une place libre au 2ème étage du bus complètement à l'avant redoutant encore quelques nausées. La vue est imprenable, ce qui ne gâche rien au moins au début du trajet. Nous mitraillons encore sans retenue avec nos iphones.

Nous arrivons en fin d'après midi à la bus station de Salta et nous nous répartissons la tâche d'aller questionner toutes les compagnies présentes dans cet immense hall pour trouver un bus qui part avant ce soir. Nous n'avons rien mangé depuis le matin mais c'est La priorité ! nous devons être demain à San Pedro si nous voulons avoir notre avion pour Santiago jeudi matin à 7h à Calama. Après 20 min de recherches intempestives, nous finissons par nous retrouver au centre de la gare routière, dépitées et affamées ! Aucun bus ne partira avant la fin de la semaine ! la frontière entre Chili et Argentine est fermée, ou plutôt le col situé dans la Cordillère des Andes à 4900m d'altitude est fermé pour cause de neige et d'eau ! Idem pour des départs de Mendoza une ville plus au sud de laquelle on peut aussi traverser la Cordillère... Personnellement, je ne saurai dire si je suis soulagée ou désemparée...nous avons sûrement échappé à une nouvelle nuit d'horreur !

Mais il faut réagir vite ...d'abord un sandwich car en hypoglycémie, pas possible de réfléchir ! nous attaquons notre jambon beurre tout en réfléchissant aux solutions qui s'offrent à nous ! et il n'y en a pas 24 000...!

Ni une, ni deux, nous sautons dans un taxi pour l'aéroport international de Salta car pas d'autres moyens de passer au dessus la Cordillère; nous verrons bien ce qu'il y a comme vols !

Lorsque notre taxi nous éjecte à la porte des départs internationaux, je me sens nauséeuse et super faible; je ne sais pas si c'est notre jambon beurre dans la voiture, mais ça ressemble aux symptômes de Valé qui n'est d'ailleurs toujours pas au top; il ne manquerait plus que ça... A nouveau, nous interrogeons toutes les compagnies sur place et la seule solution est de prendre un vol pour Buenos Aires pour rejoindre ensuite Santiago ! pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué.

Nous perdons notre vol réservé et payé Calama/ Santiago (230€) et nous devons racheter des billets à 630€ ! pourquoi faire bon marché, quand on peut faire onéreux. Bien sûr, billets pris au dernier moment équivaut à horaires pourris et il nous faut passer la nuit dans l'aéroport car notre vol est à 7h le lendemain !

Petit café rapide et nous nous posons quelques minutes après toutes ces émotions pour avoir nos chéris et nos têtes blondes au téléphone ! mais une hôtesse va venir rompre cette parenthèse en déboulant à notre table; elle cherche Mme Follis Valérie ! Branle-bas de combat ! nous redescendons toutes les trois et Valé accompagnée sur le tarmac, disparait dans la nuit noire...une dizaine de minutes s'écoulent sans information et nous ne faisons pas trop les malignes ! Vu tous les ossements d'animaux que nous avons ramenés dans nos bagages, on risque peut être quelques problèmes ...les rayons X n'ont pas réussi à identifier un objet dans sa valise (cet objet enroulé dans un bonnet et mis au fond d'une chaussure !

Les douaniers ont tous manqué s'évanouir lorsqu'ils découvrent un sabot de lama ! pendant quelques minutes, on a cru vivre un remake de midnight express si quelqu'un de mal intentionné avait introduit quelques sachets de poudre dans la valise de Valé ! Plus de peur, que de mal et nous devons trouver un endroit où dormir dans cet aéroport. Nous ne garderons en souvenir de Salta uniquement sa gare routière et son aéroport. Nous finissons par nous poser dans un espace réservé aux voyageurs en transit mais auquel ont accès tous les argentins en quête de mauvais coups ... Des groupes de femmes, hommes et enfants pas trop mal habillés mais sans bagages (cherchez l'erreur !) vont tourner toute la nuit autour de nous...Anne finit par lâcher prise couchée sur son sac, Valé s'endort à même le sol après s'être attaché tous ses sacs à la cheville et quant à moi, on me propose une place sur un canapé entre des mecs patibulaires que j'accepte mais impossible de fermer l'oeil ...Encore une nuit blanche !

A 5h du mat, épuisées, nous dépensons la monnaie qu'il nous reste. Nous nous endormons soulagées dans l'avion qui nous ramène à Santiago du coup avec un jour d'avance sur notre planning (nous devions repasser 24h à San Pedro). Nous atterrissons donc mercredi matin dans la capitale chilienne où nous allons retrouver Malou et notre auberge Providencia !

De retour à Santiago ! 
26
mai

réveil en douceur (comprenez sans réveil !) à l'hôtel Providencia (http://hostalprovidencia.com/) où nous nous sommes réinstallées la veille ! La nuit a été bien plus calme que celle que nous avions passée ici même il y a 11jours...(remember soirée hawaïenne !). Valé a dormi depuis la veille en fin d'après midi jusqu'à 9h30 ce matin mais c'est toujours pas la grande forme. Super petit déjeuner au milieu des routards de toutes nationalités mais pas que ...Quelques personnes bien propres sur elles semblent avoir atterri ici et dénotent un peu ! A la télé, des images d'inondations et de files d'attente gigantesques pour prendre le bus nous confirment que cette ville n'a pas l'habitude de gérer autant d'eau venue du ciel. Nous faisons nos sacs pour Valparaiso et laissons le plus gros de nos affaires dans la bagagerie de l'auberge Providencia. Pour éviter à Valé de marcher et de prendre le métro, nous faisons appeler un Uber par le réceptionniste. 30 minutes plus tard, vers midi nous sommes à la gare routière Pajaritos. Nous achetons nos billets une misère et 10 minutes plus tard nous sommes royalement installées dans un bus confortable. Le trajet va durer 1h30 et le bus nous dépose avec le soleil à Valparaiso qui revêt des allures de station balnéaire. La température est autour de 20 degrés et nous oublions vite la météo plus que maussade de Santiago du matin.

Nous voilà en quête d'un moyen de transport pour rejoindre l'extraordinaire dune de Concon qui se trouve au nord de la ville. Nous nous achetons quelques empanadas à la volée sur un trottoir pour midi (prévoyantes !!) Après avoir galéré entre différents arrêts de bus et manquant de nous faire écrabouiller 2 ou 3 fois, nous nous retrouvons dans un "bus" couleur locale, roulant à tombeau ouvert ! La route côtière est magnifique et nous traversons une banlieue huppée avec de vieux immeubles démodés. Nous finissons par atteindre Concon et nous nous retrouvons à marcher sur un sable immaculé, face au soleil et la mer ! magique ... Ma soeurette fait un ultime effort pour atteindre le sommet de la dune et nous nous posons à l'abri du vent pour engloutir notre petit en-cas avant de nous accorder une petite sieste en cette douce après-midi. Contraintes de rentrer à Valparaiso avant la tombée du jour, il nous faut beaucoup d'énergie pour bouger et nous motiver à finalement quitter cet endroit paisible et ensoleillé ! Comme prévu, trouver notre auberge ne va pas être aisé dans cette ville aux mille recoins, rues pentues, ruelles colorées, escaliers abruptes, passages tagués... Nous tournons, passons, retournons et repassons plusieurs fois devant la porte démunie d'enseigne de notre auberge ! La rue est toute étroite, sombre (il fait nuit noire), parfois bordée de maisons détruites, à ciel ouvert...l'endroit ne parait pas très safe et ressemble plus à un coupe gorge qu'à une station balnéaire prisée... Hourra, nous sommes finalement super bien accueillies par notre hôte et l'auberge est très sympa... montée d'escalier aux murs rouges éclatants et notre chambre est spacieuse avec un lit deux places et deux lits une place. Valé teste direct son lit et récupère un peu de force. Nous finissons par retrouver Maëlle et ses potes dans un resto très sympa, bondé et bruyant ! Nous nous régalons avant de rejoindre nos lits, crevées mais ravies !

27
mai

Lever tranquille, petit déjeuner tranquille, Maelle nous a rejoint dans la nuit à notre auberge et elle a du mal à émerger ! nous décidons d'aller à la gare routière à pied. Nous laissons une partie de nos affaires à l'auberge La Casa Valparaiso pour voyager léger. Finalement, le trajet est plus long que prévu et nous n'aurons pas de bus avant 10h15. Ce n'est pas grave, cette petite marche matinale nous fait le plus grand bien et nous permet de visiter !

Ballade à la fraîche 
la fine équipe au terminal de bus, 10h du matin 

Nous quittons Valparaiso par une route sinueuse pour gravir le dernier cerro de la ville et mettre le cap sur le sud. Nous traversons des forêts d'eucalyptus et de conifères. Nous roulons à vive allure dans une campagne vallonnée qui laisse place peu à peu à des hectares de vignobles de chaque côté de la route, des coteaux, à droite et en fond de vallée, à gauche. D'ailleurs, nous n'avons pas encore goûté le vin chilien ! shame on us ! Quelques feuilles rougies par l'automne s'accrochent encore désespérément aux pieds de vigne, nous rappelant que nous sommes bien dans l'hémisphère sud et que l'hiver arrive ! Les vendanges sont terminées. Une couche de brume persiste côté soleil levant annonçant une belle journée.


Au loin, nous remarquons des collines brûlées par les nombreux incendies qui sévissent l'été dans cette région. Encore ça et là, de majestueux palmiers s'érigent droits vers le ciel bleu sans nuage. Nous traversons quelques petites bourgades aux maisons basses alignées le long d'une rue centrale.

Dans les champs, des bovins se nourrissent d'une herbe grisâtre.

Au détour d'une route, l'océan pacifique apparaît immédiatement à tribord le long d'une plage de sable roux qui laisse place à des rochers noirs sur lesquels s'écrasent de puissants rouleaux. Nous sommes à El Quisco, à 10 min de Isla Negra notre destination finale, l'une des 3 maisons de Pablo Neruda, écrivain, poète et collectionneur chilien du XXème siècle . Valé est enfin sortie de son état léthargique car elle discute avec Anne depuis 1h30. Bonne nouvelle ! Maëlle en manque de sommeil, rentrée à plus de 2 heures du matin finit par s'endormir sur mon épaule.

Nous arrivons sur le site de cette maison incroyable posée au dessus d'un plage parsemée de gros rochers. De grosses fleurs rouge orangées se détachent sur le bleu de l'océan. L'air est vraiment frais, océanique. Nous nous laissons guider et bercer par les explications dispensées en français par l'audiophone posés sur nos oreilles. Pendant une trentaine de minutes, nous remontons le temps en compagnie de ce personnage si singulier que nous avons appris à connaître à travers ses maisons et ses collections. Interdiction de prendre des photos à l'intérieur.

Isla Negra, l'ile noire (maison de Pablo Neruda)

Limitées par le temps, nous abrégeons la visite de la plage pour rejoindre l'arrêt du bus qui nous ramène à Valparaiso. Nous rions jaune devant un panneau donnant des consignes en cas de tsunami et nous rions franchement devant une vieille cabine téléphonique comme il n'y en a plus en France. Nous devons être à 15h30 au meeting point pour le free walking tour et la découverte des célèbres cerro (colline) Concepción et cerro Alegre et le "street art" de ces quartiers typiques.

Loin de chez nous .... 

Nous rejoignons la Plaza de Armas où nous faisons connaissance avec Mathieu notre guide français qui est à Valparaiso depuis 2 ans pour étudier la photographie. Nous comprenons qu'il arrondit ses fins de mois en proposant ses services à un jeune suisse qui a monté ces visites guidées francophones depuis peu. Nous allons donc en apprendre un peu plus sur l'histoire de cette ville incroyable qui il y a encore quelques années était un véritable coupe-gorge. Aujourd'hui, il persiste encore des quartiers où il est vraiment déconseillé de se rendre (règlement de compte, drogue, pauvreté ...). Cette ville a eu son heure de gloire avant que le canal de Panama soit praticable car elle était une étape incontournable pour ceux qui venaient de l'atlantique jusqu'au Chili et jusqu'en Amérique du nord côté pacifique. En aout 1906, un tremblement de terre a détruit toute la ville.

Plaza de armas et le port 

Après un petit tour sur le port nous prenons la direction des cerro et notre guide nous invite à emprunter (on ne l'a pas encore fait) un des funiculaires de la ville !

un funiculaire (ascensore) 

En 2003, Valparaiso est inscrite à la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO.

Nous allons flâner avec plaisir toute la fin d'après midi et jusqu'à la nuit dans ces ruelles en pentes, parfois courbes qui se croisent et s'entrelacent. Nous apprenons à distinguer le tag, le graffiti et la fresque. Il existe de véritables artistes en street art, connus mondialement. Le propriétaire du mur ou de la façade donne l'autorisation pour qu'il soit peint ou décoré et le travail est ensuite respecté et entretenu, et parfois agrémenté de plantes vertes, banderoles ou autres touches plus personnelles.

On ne se lasse pas de ce décor changeant, varié, coloré qui raconte des histoires 

Nous récupérons nos affaires à l'auberge pendant le tour car coup de chance, l'impasse Galvez dans laquelle elle se situe fait partie de la visite guidée. Puis, comme nous ne sommes pas d'ici et que nous avons encore deux heures de bus pour rentrer sur Santiago, nous remercions notre guide par un petit pourboire et nous prenons congés de nos amis de l'après-midi (un jeune couple, elle en début de grossesse qui partent sur Atacama et un couple de retraités qui sont partis pour 2 ans de "baroude" et de navigation; leur bateau est en Uruguay).

Il est plus de 22h quand nous sortons du métro à Santiago, éreintées. Notre déjeuner étant bien loin (une empanadas à 15h) nous décidons de nous faire un petit resto péruvien. Comme d'habitude, nous avons eu plus grands yeux, que grand ventre et nous repartons avec des doggy bag qui feront un ou deux repas pour Malou...

Retour pour une nuit à l'auberge Providencia, qui semble calme (pas de soirée hawaïenne en préparation !) notre coup de coeur des auberges de ce voyage en planifiant de se retrouver chez Maëlle demain vers midi avant notre grand retour en France (vol à 18h05) !