Dernier jour ! La pluie est partie et le soleil est revenu. La journée annonçait des conditions excellentes ! 😉
Ce matin nous prenons notre temps, avant de reprendre nos canoës en vue d'atteindre au moins Montricoux dans l'après-midi.
Mes épaules et mes bras sont tout endoloris, je me maudis intérieurement ainsi que les canoës par la même occasion : "Mais qu'est-ce qui m'a pris de faire du canoë pendant 4 jours ?".
Il est environ 11h30 lorsque nous quittons notre campement de fortune, cela fait littéralement 2 minutes que je pagaie et j'ai déjà envie d'arrêter. Je suis en binôme avec Mathieu et au poste de direction, c'est-à-dire à l'arrière du canoë (autrement dit je peux tenter de m'économiser un peu plus ^^).
Nous avançons depuis environ 30mn/1h lorsque nous arrivons à un toboggan vers Caussanus suivi d'un rapide dans la foulée. Bastien et Arthur le prennent en premier et nous les suivons sans problème.
Du moins en apparence.
Après le rapide une grosse vague s'abat sur nous remplissant légèrement notre embarcation. Rien de grave me direz-vous puisque les canoës sont conçus pour évacuer l'eau qui rentre. Bien.
Sauf que là... étrangement l'eau stagne et ne s'écoule pas. Nous n'arrivons plus à avancer et je sens la pesanteur de l'eau qui enfonce notre canoë un peu plus dans la rivière. Je me souviens encore dire "Mathieu, on a un problème je crois". L'embarcation tangue de plus en plus.
Le premier canoë est déjà loin devant nous lorsque nous comprenons que nous avons un véritable problème sans trop savoir son origine. Nous crions afin qu'ils fassent demi-tour. Nous tentons de garder l'équilibre ensemble contre le courant et les vagues, tout en nous enfonçant toujours plus. Quand soudain, trop tard ; j'ai les bras en l'air essayant de jouer l'équilibriste et je m'entends crier "On chaviiiiire" lorsque nous nous renversons.
Vite, les sac-à-dos ! Evidemment, le seul endroit où nous chavirons nous n'avons pas pieds. C'est donc avec nos sac sur nos têtes que nous tentons de les conserver au maximum au sec jusqu'à ce que Bastien et Arthur les récupèrent. Ensuite je récupère les pagaies, mes chaussons et d'autres choses qui se sont faits la malle en chavirant et je regagne la berge à la nage. Mathieu de son côté s'est attelé à ramener (à la nage) notre canoë sur la berge.
Notre canoë incassable .... Cassé.Au final il s'est avéré que l'arrière de notre canoë, certainement fragilisé auparavant, s'est fracturé lors de la descente du dernier toboggan ou bien lors du rapide, laissant alors l'eau s'infiltrer à l'intérieur.
Nous avons été gentiment dépanné et rapatrié par l'agence de location jusqu'à Nègrepelisse.
Nos affaires en train de sécher Ayant terminé notre journée prématurément nous avons décidé (après avoir fait sécher quelques unes de nos affaires) de partir et de faire un stop dans la ville de Rocamadour, où bien entendu nous avons acheté du fromage ! 😀
Un vrai coup de cœur pour ce village, pour lequel je n'avais aucune idée de ce à quoi il pouvait ressembler. Imaginez ma surprise et mon émerveillement lorsqu'au détour d'un virage de montagne, j'aperçois le village, majestueux, à flanc de montagne... Incroyable.
Rocamadour
En résumé, c'est donc pas moins d'une 50 aine de km que nous avons parcourus en canoë sur l'Aveyron de Laguepie jusque Cassanus !
Je suis très reconnaissante d'avoir pu participer à ce projet et dans des conditions les plus idéales. Je retiendrai par dessus tout la bonne humeur et l'ambiance entre nous qui nous a guidé tout au long du séjour. Une confiance qui s'est intensifiée et renforcée.
Cette expérience en bivouac, m'a ouvert les yeux sur un mode de voyage plus libre et plus autonome. C'est donc un test réussi personnellement que j'aimerai réitérer un jour à pieds, en voiture, à vélo ou même en train !