Camping sauvage et descente de l'Aveyron en canoë sur 4 jours entres amis.
Juillet 2020
5 jours
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> Prenez 4 amis un peu aventuriers dans l'âme et très good-feeling, parlez-leur d'un projet de bivouac en été avec descente d'un fleuve en canoë ... et vous obtenez ceci ! 😀


Mathieu, un campeur et kayakeur expérimenté a réuni à ses côtés, pour son projet, Bastien, un autre campeur averti et explorateur curieux (vous pouvez suivre ses aventures sur son blog "Les carnets de Jack" où Bastien mêle ses récits d'aventures à des récits historiques ) ainsi que deux petits noobs du bivouac (mais très enthousiastes)... Arthur et moi-même !

Mathieu et Bastien, amis de longues dates, avaient déjà eu l'occasion de bivouaquer entre eux lors d'une randonnée autour du lac de Constance en 2018 ainsi qu'un Rennes-Saint Malo à vélo en 2019. De mon côté et de celui d'Arthur le camping sauvage était une première ! Force de leur expérience, Mathieu et Bastien nous ont transmis des conseils avisés pour la préparation de cette aventure.

Notre DreamTeam : Bastien, Mathieu, Arthur, Alexia 

Parmi une sélection de 3/4 destinations, notre choix s'est porté sur la descente de l'Aveyron en canoë biplace. L'agence de location, située à Nègrepelisse (département du Tarn-et-Garonne), était notre point de départ.

Après des heures de route reliant Orléans et Nègrepelisse en voiture, nous arrivons à l'hôtel où nous passons notre dernière nuit "tout confort" pour les 4 prochains jours. Une fois les derniers ajustements et la préparation de nos bidons étanches terminée, nous nous octroyons un (dernier) dîner de fête en terrasse. La météo est estivale, le ciel est bleu, il fait 30 degrés, on perçoit même le chant des cigales et la cuisine est tout simplement délicieuse... nous sommes dans un état d'exaltation et d'ivresse incroyable ! (Et le nombre de verres d'alcool ingéré ce soir-là ne sera pas l'unique responsable de cette ivresse 😉)

A la nuit tombée, la brise est douce et le ciel s'est paré de milliards d'étoiles. Nous apprécions, ensemble, cette fin de soirée avec une légère fumée âpre de cigare dans les airs, avant de regagner nos lits douillets.

 Une seule et même idée : l'aventure !
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> Nous voici donc sur l'eau à tester nos premiers coups de pagaies, quelques aspects techniques de manœuvres et nos premiers toboggans ! Que du bonheur.

 ça fait les malins avant de pagayer.

Il n'y a absolument personne, nous sommes seuls sur tout le chemin avec pour unique guide un héron que nous suivons au loin.


 Petit arrêt pique-nique et ravitaillement en eau 

En fin de journée, nous arrivons à un barrage conséquent à Lexos, où il est nécessaire d'effectuer un long portage pour passer les canoës de l'autre côté. Finalement avant de les remettre à l'eau nous décidons d'installer notre premier campement ici, en aval du barrage à côté d'un immense champs.

Nous nous baignons dans la rivière et trinquons à cette première journée sans galère. Nous écoutons un peu de musique, exécutons quelques pas de danse et à la nuit tombée nous nous installons sur un tarp dans le champs tous les 4 pour observer les étoiles et sa voie lactée. 😀

 On se passera de commentaires.
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Nouvelle journée ! Après un petit-déjeuner nous défaisons le camp et repartons avec en tête l'idée d'un arrêt à Saint-Antonin pour y faire quelques courses.

Petit tractage au calme ... merci Mathieu ! 
 Visite d'un ancien moulin à eau



> Les 3 toboggans les plus difficiles de notre parcours... un vrai défi avec l'étroitesse des passages, le dénivelé important entre chaque étage et un courant vraiment important.





Saint-Antonin 

Au point de descente de canoë de Saint-Antonin, nous faisons la rencontre d'un groupe de 3 personnes en canoë canadien que nous continuerons à voir et revoir sur l'eau au fil du séjour.

Après avoir refait un ravitaillement nous repartons sur nos embarcations.


Nous établissons notre 2e camp de bivouac en fin de journée quelques part vers Viel Four, sur une petite "plage" de roches surplombée d'un pré. Ce que nous avons voulu vous cacher c'est que dans la soirée, nous avons redescendu toutes nos affaires et les tentes sur le petite plage car Arthur était terrorisé par les nombreuses araignées ! (Mais chuuuut).


Session baignade au couché du soleil 



On retombe dans la douceur de l'enfance avec une grillade de chamallow ! 😀

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Après une bonne grasse matinée, nous reprenons notre chemin et utilisons l'enceinte d'Arthur pour nous mettre dans l'ambiance et nous motiver ! Nous pagayons alors au rythme de Pirates des Caraïbes et surtout, (surtout), des musiques de Disney avec en repeat Pocahontas bien évidemment !

Nous commençons à croiser d'autres personnes en canoë dans les environs et nous nous amusons beaucoup des regards sur nous lorsque nous arrivons en chantant à plein poumon Hakuna matata ! 😀

Sur notre chemin apparaissent enfin les gorges de l'Aveyron ! Le paysage est magnifique et nous en profitons pour faire un arrêt au niveau d'une grande roche pour y sauter.

 Arthur notre cascadeur

Pour la pause du midi nous nous arrêtons à Cazals, à côté de la plage se trouve un bar restaurant du nom de La Guinguette de Cazals, très mignon, où nous avons très bien mangé.

Repus d'avoir agréablement bien mangé et heureux, nous nous allongeons pour une sieste digestive à l'ombre des arbres.

L'après-midi nous avançons étonnement bien, et je crois que pour une fois nous avons un peu de courant pour nous aider.

Pour notre dernière nuit en bivouac nous n'arrivons pas à nous décider alors nous continuons ainsi de suite. Et puis aux alentours de La Madeleine nous apercevons une demeure abandonnée (aux allures de films d'horreur) où nous décidons de nous installer (au grand damne d'Arthur).

 Elle est pourtant très jolie non ?

A peine arrivée, nous montons le camp, les tentes et le tarp en guise de protection car la pluie s'invite parmi nous ce soir.

L'ambiance est aux histoires d'horreurs et de peurs mais craignant que certains d'entre nous (Arthur pour ne pas citer que lui encore) ne ferment pas l'œil de la nuit c'est dans une ambiance plus personnelle et légère que les sujets de discussions s'orientent, agrémentées de nos dernières provisions de cigares et de rhum arrangé. 😉

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Dernier jour ! La pluie est partie et le soleil est revenu. La journée annonçait des conditions excellentes ! 😉

Ce matin nous prenons notre temps, avant de reprendre nos canoës en vue d'atteindre au moins Montricoux dans l'après-midi.

Mes épaules et mes bras sont tout endoloris, je me maudis intérieurement ainsi que les canoës par la même occasion : "Mais qu'est-ce qui m'a pris de faire du canoë pendant 4 jours ?".

Il est environ 11h30 lorsque nous quittons notre campement de fortune, cela fait littéralement 2 minutes que je pagaie et j'ai déjà envie d'arrêter. Je suis en binôme avec Mathieu et au poste de direction, c'est-à-dire à l'arrière du canoë (autrement dit je peux tenter de m'économiser un peu plus ^^).

Nous avançons depuis environ 30mn/1h lorsque nous arrivons à un toboggan vers Caussanus suivi d'un rapide dans la foulée. Bastien et Arthur le prennent en premier et nous les suivons sans problème.

Du moins en apparence.

Après le rapide une grosse vague s'abat sur nous remplissant légèrement notre embarcation. Rien de grave me direz-vous puisque les canoës sont conçus pour évacuer l'eau qui rentre. Bien.

Sauf que là... étrangement l'eau stagne et ne s'écoule pas. Nous n'arrivons plus à avancer et je sens la pesanteur de l'eau qui enfonce notre canoë un peu plus dans la rivière. Je me souviens encore dire "Mathieu, on a un problème je crois". L'embarcation tangue de plus en plus.

Le premier canoë est déjà loin devant nous lorsque nous comprenons que nous avons un véritable problème sans trop savoir son origine. Nous crions afin qu'ils fassent demi-tour. Nous tentons de garder l'équilibre ensemble contre le courant et les vagues, tout en nous enfonçant toujours plus. Quand soudain, trop tard ; j'ai les bras en l'air essayant de jouer l'équilibriste et je m'entends crier "On chaviiiiire" lorsque nous nous renversons.

Vite, les sac-à-dos ! Evidemment, le seul endroit où nous chavirons nous n'avons pas pieds. C'est donc avec nos sac sur nos têtes que nous tentons de les conserver au maximum au sec jusqu'à ce que Bastien et Arthur les récupèrent. Ensuite je récupère les pagaies, mes chaussons et d'autres choses qui se sont faits la malle en chavirant et je regagne la berge à la nage. Mathieu de son côté s'est attelé à ramener (à la nage) notre canoë sur la berge.

 Notre canoë incassable .... Cassé.

Au final il s'est avéré que l'arrière de notre canoë, certainement fragilisé auparavant, s'est fracturé lors de la descente du dernier toboggan ou bien lors du rapide, laissant alors l'eau s'infiltrer à l'intérieur.

Nous avons été gentiment dépanné et rapatrié par l'agence de location jusqu'à Nègrepelisse.

Nos affaires en train de sécher 

Ayant terminé notre journée prématurément nous avons décidé (après avoir fait sécher quelques unes de nos affaires) de partir et de faire un stop dans la ville de Rocamadour, où bien entendu nous avons acheté du fromage ! 😀

Un vrai coup de cœur pour ce village, pour lequel je n'avais aucune idée de ce à quoi il pouvait ressembler. Imaginez ma surprise et mon émerveillement lorsqu'au détour d'un virage de montagne, j'aperçois le village, majestueux, à flanc de montagne... Incroyable.

Rocamadour 


En résumé, c'est donc pas moins d'une 50 aine de km que nous avons parcourus en canoë sur l'Aveyron de Laguepie jusque Cassanus !

Je suis très reconnaissante d'avoir pu participer à ce projet et dans des conditions les plus idéales. Je retiendrai par dessus tout la bonne humeur et l'ambiance entre nous qui nous a guidé tout au long du séjour. Une confiance qui s'est intensifiée et renforcée.

Cette expérience en bivouac, m'a ouvert les yeux sur un mode de voyage plus libre et plus autonome. C'est donc un test réussi personnellement que j'aimerai réitérer un jour à pieds, en voiture, à vélo ou même en train !