Notre passage sur l’île du Nord nous rapproche de la fin de notre périple. C’est ici, à Aukland que l’aventure en Nouvelle Zélande va s’achever. Tel un feu d’artifice, c’est sur un bouquet final majestueux, à la saveur du Tongariro National Park, qu’elle s’achèvera. L’un des plus beaux Treks au monde, et je ne me permettrai pas de remettre en question ce statut tellement mes yeux en brillent encore.
A deux semaines du départ, il nous reste encore à vendre Galaxy, notre Van. Nous sommes ici en fin de saison d’été, et sur Aukland il y a plus d’offre que de demande. L’angoisse monte alors qu’après avoir posté notre annonce, toujours aucune visite, ni même contact… Les billets d’avions sont pris pour l’un comme pour l’autre et il nous parait inimaginable de brader, d’abandonner Galaxy pour une poignet de dollars. En connaissance de cause les « car-sailers » en profitent et font des offres ridicules, mais de dernier espoir pour les vendeurs dans de telles situations… C’est impensable, et nous savons que Galaxy n’est pas un van comme tous les autres. Aussi, nous restons confiant et savons qu’une seule visite suffirait, car il est aisé de tomber en amour pour Galaxy.
Il en sera ainsi…
Une semaine avant notre départ, première et unique présentation auprès d’un couple Anglo/Americain. Ils tomberont sous le charme, et Galaxy leur appartiendra trois jours après. Juste le temps pour nous de trouver un Airbnb sur Aukland et de refaire nos sacs à dos. D’autres amis (Léa et Remy) que nous retrouverons sur Aukland, auront eux moins de chance, et à la veille de leur départ seront obligés de brader leur véhicule.
Au final, l’option d’acheter le camping-car plutôt que de le louer aura, de fait, été la moins onéreuse pour nous, si on enlève les temps de recherche, de revente, et les tracas afférents à ceux-ci.
L’aventure aura été incroyable. Encore un vieux rêve qui vient de se réaliser. Traverser la Nouvelle-Zélande en camping car, ou comment s’émerveiller chaque jours et chaque instants de la beauté de cet endroit. Il n’y a pas de meilleure solution pour visiter ce pays. Le pays est aménagé à cet effet et les services pour les campings-cars sont nombreux. Durant ces deux mois, nous aurons passé des nuits sous d’incroyables voutes étoilés, dans des endroits que l’on n’imagine ou que l’on ne voit que dans les films, au bord de lacs étincelants, de plages de sable blanc, au coeur de forêts et de monts enchanteurs. C’est plus de 5000 kms que nous aurons parcouru, les yeux toujours grands écarquillés…
Une nouvelle fois nos routes vont se séparer. Ma compagne de voyage, Freya, va poursuivre sa route en direction de Hawaii, avant de terminer son périple et de rejoindre le Canada. Il en est de même pour moi, dans une direction différente. Le monde est petit et l’envie de voyager immense, et je ne doute pas que nos routes se croisent encore.
La minute philosophique (à deux balles).
« Sortir de sa zone de confort » ou comment se détacher des choses sans importances, qui ne sont faites que pour nous rassurer, ou nous retenir continuellement, tel le maillon d’une chaine qui entraine les rouages d’un système… Je me suis rendu compte qu’à court terme, cette zone de confort nous rassure; on se sent en sécurité dans un « chez-soi », entouré de biens matériels que l’on pense posséder, avant que ce soit l’inverse qui se produise, et que ce soit ces biens qui nous possèdent et finissent par nous rendre dépendant et prisonnier, ce qui aura pour effet de transformer cette « zone de confort » en frustration sur du long terme. Ce n’est pas un jugement, ni une critique, juste un constat tiré de mon apprentissage et de ma propre expérience de la vie.
A court terme, alors que l’on décide de quitter cette zone de confort, on se sent dépourvu, différent, en manque… puis à moyen-long terme on fini par se découvrir, par se sentir moins frustré, moins stressé, libre… Et c’est alors que la magie opère. C’est là que l’on se met à apprécier les choses simples de la vie, et que l’on comprend parfois qu’il n’y a pas besoin de beaucoup plus pour être heureux… Comme par exemple, d'un camping car, d'une voute étoilée, et d’une route qui telle un ruban se déroule vers des horizons sans fins.
Trouver un juste équilibre entre ces deux extrêmes semble à mon avis une bonne solution. A creuser (...)
Je termine ces quelques lignes depuis une nouvelle ville, un nouveau pays, un nouveau continent. Assis paisiblement devant une petite table en fer forgé, à la mosaïque colorée, le soleil vient tout juste de poindre. Ces rayons illuminent le patio. Je savoure et salue sa venue en buvant une gorgée de café. Chilien le café…