Quand j'étais petit ma maman, à table, elle me disait toujours " Tu dois goûter avant de dire que tu n'aimes pas..." Alors maintenant, c'est pareil pour tout, comme avec l'Inde par exemple...
Du 18 octobre au 13 novembre 2017
27 jours
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Bon, soyons clair, ce n’est pas parce que l’on part en voyage loin de chez soi, dans un pays « exotique », que l’on va (où que l’on doit) forcement s’extasier… Je vais exprimer mon ressenti personnel, eut égard à mes goûts, mes attentes et la vision que j’ai d’un pays dans lequel je peux m’épanouir, me sentir bien… En aucun cas, je ne me permettrais de généraliser. En effet, les perceptions seront différentes en fonction des attentes et des goûts de chaque personne, dans son individualité. Nombreuses sont les personnes rencontrées étant fans de ce pays. Aussi, pas la peine de me répéter ce que j’ai déjà entendu : « oui, mais tu n’es pas allés voir ceci, ou encore cela..., tu devrais aller dans le Nord, c'est bien mieux..." Stop ! Je vous parle ici de feeling, de mon feeling…

Je vais donc vous parler des côtés de sombres de mon voyage, qui ont certes participé à mon ressenti général, mais qui n’en sont pas les seuls responsables. Puis, bien évidemment des bons côtés (restons objectif) et des belles choses que j’ai pu voir, car j'estime que toutes choses, toutes personnes, aussi mauvaises soient-elles, possèdent toujours une part de beauté. Il suffit juste de se donner la peine de gratter un peu…

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11h PM - Zone d'embarquement de mon transit pour Bangalore. Je suis paisiblement installé dans un fauteuil. L'ordinateur ouvert devant moi, mon téléphone portable posé sur le fauteuil juste à côté, je lis le dernier roman de Gillian Flinn tout en surveillant le guichet d'embarquement. Soudain, tous se précipitent autour de moi. C'est pour nous. En un seul mouvement Je range mon ordinateur dans mon sac et me hâte vers le guichet. Me voilà parti pour 4h de vol et une nuit qui va s'annoncer très courte, très très courte...

Aéroport de Bangalore - 4h AM.

En plein milieu de la nuit, à plus d'une demi-heure du centre ville, me voilà en lourde négociation avec un taxi, qui me prend pour un Américain en m'annonçant des tarifs trois fois au-dessus du prix de la course. Bref, difficile de bien négocier à cette heure avancée de la nuit... Alors que je m'apprête à lui donner le nom et l'adresse de mon hôtel, je ne trouve plus mon téléphone... Panique. Arrivé à l'hôtel, le portefeuille plus léger, je comprendrai que mon téléphone est resté sagement là où je l'avais posé, c'est à dire sur le fauteuil de la zone d'embarquement de l'aéroport de Newdelhi... En appelant dessus, je découvrirai qu'il a été retrouvé et remis aux services des objets perdus de l'aéroport. Me voilà un peu soulagé... Mais cela ne va durer, la mascarade ne faisaient en fait que commencer... Un premier contact via mon téléphone va me confirmer que celui-ci est déposé aux services de l'aéroport de Newdelhi. Je me rassure donc en me disant qu'il me sera possible de le récupérer en quittant le pays dans quelques semaines depuis cet aéroport, même si ce n'est pas vraiment le plus court chemin. Mais toute ma vie se trouve dans ce téléphone (iPhone) et tous les services administratifs et bancaires utilisent ce numéro pour diverses validations, confirmations de paiement, ou contacts... Ce sera le lendemain en contactant le service en question pour les informer de mon passage dans trois semaines que j'apprendrai que mon téléphone ne se trouve pas chez eux et que cette nuit, ils n'ont rien trouvé et que rien ne leur a été remis. C'est à n'y plus rien comprendre. Je rappellerai sur mon téléphone en vain... Puis le lendemain, mon téléphone réapparaitra dans leur service... On me donnera finalement un numéro correspondant à celui-ci. Je serai rassuré, jusqu'a ce que deux jours plus tard une personne me rappelle en me demandant mes codes de déverrouillage pour vérifier qu'il s'agit bien de mon téléphone... Je refuserai bien évidemment en expliquant que je le déverrouillerai moi-même devant eux lorsque je viendrai le récupérer. Suite à cet épisode plus qu'étrange mon téléphone va disparaitre une nouvelle et dernière fois et il me sera impossible avec certitude de le localiser. C'est là que je vais prendre la décision de l'abandonner, mon numéro avec... et que je vais rentrer dans les galères administratives des systèmes de changement et de synchronisation bancaire de numéro de téléphone. Me connaissant, j'avais fort heureusement pour moi pensé à cette possibilité en glissant un vieux téléphone et une carte sim internationale en plus dans mon sac.

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Me voilà donc dans mes galères de changement de numéro, tandis que je fais lentement le deuil de mon téléphone. Comme à mon habitude je décide d'aller visiter la ville en courant, histoire de me changer les esprits. C'est au détour d'une petite ruelle (qui s'avérera être une impasse) que je ferai une savoureuse rencontre avec quatre chiens en train de se dorer la pilule au soleil, au milieu de la ruelle et des poubelles qui l'entourent. Les choses vont se passer extrêmement vite, du moins dans ma mémoire : entrée en courant dans la rue - passage devant les chiens - réveil - attaque soudaine de ces derniers - acculé contre un mur - morsure au mollet - zigs-zags et coups de pieds - tentative d'extraction - ramassage d'une barre de fer - brossage de molaires - couinements - sprint - extraction réussie.

Se faire mordre en France c'est une chose, en Inde s'en est une autre... Ici, il n'y a aucun contrôle sanitaire et il y a énormément de chiens qui vivent dans la rue au milieu des poubelles. (oui, car en Inde il est très rare de trouver des poubelles (containers) le service de ramassage des ordures n'est pas systématique, il se fait à la demande et il est payant, de fait la population brûle ou se débarrasse de ses déchets comme elle le peut, c'est à dire le plus souvent le long des chemins, routes, dans les moindres recoins...).

Donc, ici, le pourcentage de chance que ce chien (celui qui à présent ne doit pouvoir manger qu'avec une paille) ait la rage reste très élevé. Heureusement pour moi j'avais fait les trois injections préventives avant mon voyage. Mais me voilà néanmoins en route pour les urgences. Un rappel de Rage, (avec un autre à faire quatre jours après), un tétanos et une dose d'antibiotique plus tard, me voilà de retour dans mes baskets...

Pour votre information, en cas de morsure : nettoyer au savon la plaie le plus rapidement possible durant plusieurs minutes, puis, (si vaccin préventif - 3 injections ) vous avez une petite semaine devant vous pour faire une nouvelle et quatrième injection, suivie d'une cinquième quatre jours plus tard. (si pas de vaccin préventif) il faut immédiatement se rendre aux urgences pour lancer le protocole complet de cinq injections, plus immunoglobulines.

* Eh oui, le retour, vu qu'étant petit je m'étais déjà fait croquer la tête par un Dobermann (ce qui explique beaucoup de choses, JE Sais...).

Temple dans les ruelles de BANGALORE 
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Je ne parle pas de gastronomie, non, même si la nourriture ici est très bonne (à partir du moment où on aime mangé épicé). Je parle de problèmes intestinaux, vous savez ceux qui vous imposent des sprints et de longues heures sur les toilettes... A la suite de ma morsure, le traitement m'a quelque peu courbaturé, provoqué un peu de fièvre et ravagé l'estomac (antibiotiques). C'est donc au bord de la plage à Colva (GOA) que je vais passer ma semaine à ne rien faire. Ce sera plus une contrainte qu'un choix, mais j'ai ainsi pu prendre le temps d'apprécier la mer, le sable blanc, les palmiers...etc. Y a pire comme lieu pour une convalescence.

Plage de Colva 
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Me voilà en route pour le Kerala. Selon les dires, cette partie de l'Inde est magnifique, moins polluée, mieux entretenue... En Inde, il me sera très difficile ou peu agréable d'aller courir. L'atmosphère est fortement pollué et les chemins et les routes sont peu entretenues ou très sales. Doublé cela avec un taux d'humidité taquinant les 100% qui vous essore en moins d'une heure, et le moindre effort devient rapidement un calvaire. Néanmoins, dans cette partie de l'Inde, j'apprécierai la sérénité du port de pêche de Fort Cochin, son ambiance matinale, sa petite vie de quartier.

Puis je me rendrai à Allepey pour y essayer les célèbres Backwaters qui vous emportent au fil de l'eau, au travers de magnifiques canaux bordés de palmiers et d'humbles habitations. Il s'agit de bateau sur lesquels il vous est possible de naviguer calmement à la journée, ou sur plusieurs jours en profitant de la nuit et des repas à bord. Une belle idée lorsque l'on est en couple à mon avis...


En manque de verdure, me voilà parti dans les terres, à Munnar plus précisément, connu mondialement pour ses plantations de thé. La plus part des chemins, fermés ou privés, me feront rapidement abandonner l'idée de partir baskets aux pieds pour découvrir cet endroit. Ce sera donc, dans une version que je n'apprécie guère (en groupe organisé) que j'irai découvrir durant une journée complète cette nature, qui vaut à mon avis le détour et ses 6h de bus local....