Pourquoi la chine ? Pour passer inaperçu pardi ! Une personne en plus au milieu de 1,379 milliard d'habitants ça ne devrait pas trop se voir... non ?
Du 23 août au 23 septembre 2017
32 jours
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Le changement fut brutal. Habitué à cette discipline et organisation Japonaise ma perception de prime abord en chine ne fut pas très positive, il me faut vous l'avouer. Non pas que les chinois ne soit pas agréable, et serviable, non, loin de là. Il en est ni plus ni moins qu'il s'agit simplement d'un joyeux bordel organisé. Se bousculer pour entrer dans le métro, couper les croisements, rouler sur les trottoirs à vélos et scooters et n'user d'aucune formule de politesse est chose apparement naturelle en chine. Je passerai largement sur le fait qu'ils ne parlent pas un mot d'anglais, car je serais qui moi, Français, pour dire cela, alors que nous sommes de loin l'un des pires pays d'Europe dans cette position aux regards des étrangers, européens ou autres. Dans le monde, il y a la langue Anglaise, puis la langue Anglaise parlait par les Français...

Shanghai. Il est 5h du matin lorsque recouvert de ma lourde carapace je foule pour la première fois les rues de cette immense nébuleuse. Mon Auberge trouvée, mon sac déposé, une douche et me voilà quelques minutes plus tard dans son métro. Encore une fois, j'en ferai trois fois le tour, dans un sens, pas le bon, puis dans l'autre, toujours pas le bon, avant finalement d'en ressortir sain et sauf au bon endroit. Direction le Bund, ce front de ville ouvert sur d'incroyables bâtiments modernes, hauts de plusieurs centaines de mètres. Un haut lieu touristique qui révèle d'incroyable jeux de lumière à la nuit tombée. Puis, ce sera People Square et ses incroyables boutiques. Ici tout le monde paye avec son téléphone. Rarement en carte de crédit et encore moins en liquide du fait d'une présence importante de fausse monnaie. Les vélos sont énormément utilisés, et la location qui est gratuite se fait par un déblocage de ce dernier à l'aide d'un code barre. De ce fait, nombreux sont ces derniers à être déposés sans verrouillage. Je vais alors prendre beaucoup de plaisir à utiliser ceux-ci pour traverser la ville et me promener d'un lieu à l'autre. Ce seront de magnifiques parcs, puis le musée des affiches de Propagande, où le règne sous la dynastie de Mao prend toute sa mesure (photos et images interdites, dommage...), puis le vieux quartier, le marché aux Criquets et le musée du Tatouage, incluant une école, un bar et un restaurant super Rock'nroll... Je n'ai bien évidement pas eu le cran de résister...

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Après 4 heures de train et 1 heures de bus me voilà arrivé dans le petit village de Tangkou. Situé à seulement quelques kilomètres des premières marches des Montagnes jaunes, j'ai décidé de poser mon baluchon ici durant quelques jours, et je ne le regrette vraiment pas. Mon Auberge de Jeunesse, la Huangshan Kunlun International Hostel, est à l'image de mon séjour dans ces montagnes. Simplement magnifique. Tenue par une jeune artiste peintre, les murs sont peints selon ses goûts et décorés par de nombreux tableaux recouverts par son talent. On y retrouve timidement la jeune Mathilda (Leon) dessinée sur un climatiseur, puis un Dali par ici, un Picasso par là, et un mur Polyglotte recouvert de "Je t'aime". Le tout divinement enrobé sur "Don't Know Why" de Norah Johns. Rien de mieux pour flâner un peu...

Le parc des Montagnes Jaunes est accessible en bus depuis le village de Hangkou (19CNY). Les deux portes d'entrées Est et Ouest, auxquelles il vous sera possible d'accéder, permettent une ascension au coeur du Parc via un téléphérique (90CNY). Ce sera bien évidement après vous être affranchi d'un droit d'accès à ce dernier (230CNY-30), valable pour trois jours. Total d'approximativement 45 Euros pour la première journée. Lorsque l'on utilise le téléphérique cela revient immédiatement très cher. Personnellement, je conseille de l'utiliser seulement pour le retour. Les descentes étant très raides et les marches très petites. Eh oui, en chine, la majorité des chemins menant aux sommets des montagnes sont fait d'interminables marches de bétons, ou directement creusées à même la roche. Celles-ci peuvent créer des pourcentages de pente assez impressionnants. C'est un peu déstabilisant au début, je dois vous l'avouer... (Je n'arrive toujours pas à m'y faire).

Pour ma part, je suis monté deux jours d'affilés dans le parc. Une première fois, au coeur du parc (et de la population), mais la météo n'était pas au rendez-vous. Il est important de vérifier ce paramètre car le principal attrait de ce parc repose sur l'aspect visuel de ces pics rocheux qui semblent surgir des brumes matinales, ou de nulle-part... Le lendemain, sera tout simplement magique pour moi. Connaissant les lieux, chaussé de mes baskets, je vais rapidement passer les lieux submerger de touristes (chinois à 99%) et me diriger vers le Grand Canyon. N'ayant dans leurs montagnes que des chemins facilement accessibles, les chinois ne sont pas habitués aux endroits trop abruptes et trop exposés au vide. C'est ainsi que sur cette partie plus technique je serai seul au monde durant une bonne partie de cette journée, et la nature, aidée de la météo, m'offriront d'incroyables instants.

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Je remonte à présent vers le nord en direction de Pékin, et en profite pour faire une halte à Tai'an, histoire de poursuivre l'entretien du galbe de mes mollets sur l'une des cinq montagnes sacrées de la Chine, le Mont TAI. Il s'agit du Mont de L'Est, associé à l'aurore, à la naissance et au renouveau, et la plus vénérée des cinq montagnes sacrées. Ma première idée était de me poser une journée afin de flâner un peu en ville, dormir, m'épiler le maillot, et regarder les six derniers épisodes de la saison 7 de Game of Throne. Puis, le lendemain, sans trop se brusquer, nous nous serions agilement glisser entre les hordes de touristes chinois pour atteindre le sommet de cette jolie petite montagne (lorsque je dis, nous, je veux bien évidement parler de mes baskets et moi). Mais, cela été bien évidement sans compter sur l'arrivée de joyeux trublions dans mon dortoir. Après quelques échanges, et vérifications météo, je dois reconnaitre ne pas avoir beaucoup résister à l'idée de les accompagner pour une ascension nocturne, et ce, afin de pouvoir contempler le levé du soleil. Après un bref sommeil, sur les coups de minuit, nous voilà donc partis en direction du Mont Tai, de sa foule, et de ses 6660 marches qui s'étendent sur 8km et 1400m+. Au milieu d'une foule touristique, du froid, la récompense sera néanmoins au sommet.

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Pekin. Me voilà de retour dans l'incessant tumulte urbain de la vie Chinoise. Ici, dans les ruelles que j'arpente, s'entrecroisent Backpackers, et foules de touristes chinois. Aux abords de la place Tiananmen les passages souterrains et les contrôles de sécurités se succèdent sous le regard avisé du portrait de Mao et du drapeau Rouge étoilé. L'armée veille. Ses militaires ne se déplacent qu'au pas. Ils ne s'écartent de leur chemin que pour vous reprendre à l'ordre, avant de poursuivre en ayant pris soin au préalable de vous faire effacer le cliché de leur magnifique synchronisation que vous veniez de prendre. L'atmosphère imprégnée du passé continue à dissiper ses effets... J'ai décidé de rester quatre jours sur Pékin. Ce seront pour moi deux jours de visites, bien remplis, et deux jours à flâner, bien remplis aussi... Il peut-être parfois frustrant, voir même d'un regard extérieur, incompréhensible, de rester à ne rien faire alors que l'on se trouve à l'autre bout du monde dans un pays et une ville qui recèle tant de beauté et de choses à visiter. Mais mon voyage est différent, il va être long. Les Transports, et les changements d'endroits sont fatiguant, et je réalise qu'il m'est nécessaire de lever un peu le pied et de distiller mes ardeurs.

La cité interdite, avec son indécente immensité, remplira sans mal ma journée, de même que l'excursion sur la Muraille de Chine. Un lieu magnifique. Un incroyable moment. Pour cette dernière ce sera dans une démarche de tranquillité que je partirai en direction de la section de Mutianyu. Tronçon situé à 90km de Pékin (compter deux heures du centre de Pékin) mais qui permet de profiter d'une muraille nichée au coeur de la végétation et que l'on peut voir se dérouler aux sommets des crêtes sur plusieurs dizaines de kilomètres. La particularité de cette section tient également dans le moyen mis à disposition pour redescendre. Mais je vous laisse visualiser la vidéo ci-dessous pour juger par vous-même.

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Ciao Beijing, direction Chengdu où m'attend mon vol pour de nouvelles aventures. Mais avant cela, la Chine étant un vaste pays, petite halte à mi-chemin sur la ville de Xi'an. Après 12h de train, et d'incroyables rencontres où je me suis vu offrir un objet par une jeune inconnue (qui a bien passé un quart d'heure à m'expliquer en chinois de quoi il s'agissait sans que je n'y comprenne rien), me voilà arriver dans cette belle ville et dans une nouvelle auberge très sympathique. Je découvrirai en arrivant que l'objet en question est une amulette porte-bonheur et que celle-ci doit être transmise et offerte pour accomplir ses effets. La ville, ancienne capitale de la Chine est entourée d'un incroyable mur - du Vauban tout craché (décidément il copie vraiment tout ces chinois). J'apprends qu'il est possible d'y louer des vélos (donc d'y courir) et d'en arpenter l'intégralité. Mes jambes sont encore engourdies du Trajet, ça tombe bien, me voilà parti baskets aux pieds pour un petit Run magnifique de plus de 20km sur cette incroyable fortification. Couché de soleil en prime. Le lendemain, se sera dans les petites ruelles du marché musulman que j'irai prendre mon petit déjeuner en dégustant de ci de là différents produits vendus et préparés à même la rue. Un vrai régal, c'est un endroit que je conseille vivement, surtout le matin lorsqu'il n'y a pas encore trop de monde et que vous pouvez prendre votre temps avec les petits artisans.

Puis, ce sera sur le Mont Huashan que j'irai une dernière fois gravir des escaliers... et encore des escaliers. J'y rencontrerai un couple Brésilo-colombien très sympathique (Paula et Camilo), eux-aussi en voyage autour du monde. La terre est nomade, elle ne cesse de tourner, et comme sur un tapis roulant nous ne faisons qu'avancer dessus. Je commence à recroiser certaines personnes d'une ville à l'autre d'une auberge à l'autre. Nous échangeons nos bons plans, nos adresses, nous gardons virtuellement contact, et projetons même parfois de nous retrouver dans quelques mois, sur ce continent, ou sur ce chemin que nous partageons tous, l'espace d'une heure, d'une randonnée, ou simplement le temps d'une bière...

Trois jours passés, et me voilà reparti. Encore une nuit dans un wagon couchette, et encore de belles rencontres. Merci à cette petite fille et à ses parents tout aussi ravi que moi d'avoir partager ces quelques clichés, c'était magique ! La technologie à ses bons côtés. Je m'explique : En l'espace de quelques minutes, alors que je me trouve dans un train en plein milieu de la Chine profonde, je transfert les clichés de cette petite fille de mon appareil photo à mon Macbook, via Airdrop, puis de mon ordinateur à l'Ipad des parents de la même façon. A leur tour, ravis, ils s'empressent de les envoyer par mail aux grands-parents qui se trouvent aux États-Unis. Ces derniers seront tout aussi ravis, et nous répondront en Visio dans les minutes qui suivront, sans jamais en finir de me remercier. Ce phénomène de causalité était incroyable à vivre et à observer. Je trouve ça magique de pouvoir ainsi, instantanément, partager ses émotions, c'est beau. Laisser une trace, une empreinte de son passage, sans dégradation, juste faite d'émotion... Je crois que c'est un peu ça la vie...

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Me voilà arrivé à ma dernière étape en Chine. Malgré le tumulte de ce pays et la fatigue qu'il peut parfois engendrer lorsque l'on se déplace constamment, c'est néanmoins avec un pincement au coeur que je m'apprête à le quitter. Arrivé du Japon, le choc culturel avait été brutal pour moi, il me faut l'avouer... Nous jugeons avec hâte les gens issus d'une culture, d'une éducation et d'une religion différente de la nôtre. Il faut se plonger au coeur d'un pays pour mieux comprendre, pour saisir son histoire, celle qui a engendrer ces différences que nous jugeons parfois avec bêtises... L'histoire de notre pays a forgé notre culture, nos traditions et influencé notre éducation, il serait pour certains d'entre nous inconcevable d'en changer ne serait-ce qu'une once... Car, c'est notre vie et nous sommes persuadés que c'est la bonne, la meilleure. Non, c'est tout simplement la vie de NOTRE pays, celle dans laquelle nous avons grandi. Alors pourquoi ailleurs devrait-il en être autrement ? Tout est à mon avis une question de respect des personnes et des valeurs qui lui son propre. Qui serais-je pour juger, une culture ou une religion en prétendant détenir quelque chose de mieux ?...

Cette dernière étape se fera en mode "slowly" pour moi. Je passerai beaucoup de temps à l'auberge, à lire, à dormir, et à jouer au billard contre le monde entier. Puis, j'irai à Jinli street, dans ce marché nocturne ou la nourriture traditionnelle s'étale en abondance sous une multitude de lampions colorés.

Ma dernière visite sera certainement l'une des plus incroyable. Le centre de Recherche et de reproduction du Panda géant de Chengdu. Ce sera à l'aube que je me lèverai pour y être à l'ouverture ( sur les conseils avisés de d'autres backpackers qui se seront retrouvés dans une foule de touristes, face à des pandas endormis, repus de leur petit-déjeuner). C'est quasi seul que je pourrais apprécier ces peluches et prendre mes clichés. Cela ne durera qu'une petite heure, jusqu'à ce que les bus déversent leur magma pour remplir cet havre de paix et ses magnifiques allées recouvertes d'une dense forêt de bambous. Ici, les pandas ont énormément d'espace, et les lieux sont très bien entretenus. Je ne regretterai en rien le tarif d'entrée pour ce centre qui permet de faire vivre ce lieux et ces magnifiques boules de poils.

Le lendemain, à 4h du matin, un taxi chargera mon sac et ma carcasse pour m'amener à l'aéroport. En fermant les yeux, je pourrai déjà voir les foulards de prières flottés aux vents des cimes, là où "plus haut" n'existe pas...