C'était effectivement une étape importante dans mon périple. Le temple d'Angkor Vat ! Faire le tour du monde sans fouler de ses pieds le temple d'Angkor Vat, c'était pour moi comme me rendre à Disney-land sans y faire un seul tour de manège... Bon ok, prendre une photo avec Tic-et-Tac c'est peut-être pas mal aussi... (non je plaisante). Avec Mickey et Minnie c'est mieux.
Soit, me voilà donc arrivé à Siem reap. Encore une fois, c'est dans un triste hotel, avec piscine, bar et de nombreux voyageurs de toutes nationalités que je vais rester durant tout mon séjour. (Oui, au bout d'un moment, on se fatigue de bouger sans cesse, surtout lorsque l'on a un sac qui fait 20kg). Trop dur. Je vais y rencontrer de nombreuses personnes de tout horizons, des locaux, des expatriés. Ici, j'en profiterai pour installer une routine bien agréable. Celle du temps que l'on regarde lentement défilé. Celle qui fait du bien lorsque l'on se lève le matin, quand on longe la piscine en y glissant un orteil pour y gouter la température de l'eau avant d'aller prendre son petit déjeuner. Celle des pages d'un livre, qui s'égrainent au fil d'un insoutenable thriller, allongé sur un transat à l'abri du soleil. Avec cette difficulté de rester connecté à l'histoire alors que celle-ci est entrecoupée par de petites siestes... Puis, ce sera ce circuit, le long de la rivière, celui qui longe le temple. Celui que je ferai en courant chaque soir, toujours avec le même plaisir. Ce circuit, où à la longue, les gens vous sourient, vous saluent, vous encouragent, les enfants vous suivent, tapent dans votre main, celui où à mi-chemin vous prenez le temps de vous stopper pour vous désaltérer d'un jus de coco, bu à la paille dans la noix fraichement coupée... Puis, ce sera encore une fois l'un de ces moments improbables, inattendus, mais qui arrivent toujours lorsque l'esprit est grand ouvert et la peur remisée en arrière. C'est ainsi que je me retrouverai installé dans un Tuc-tuc pour une destination inconnue. "Un anniversaire improvisé", "en pleine nature", me diront ceux qui vont m'entrainer dans leurs sillages; des locaux, des expatriés. Ok... Après tout Sylvain, c'est pour ce genre de choses que tu es là... Pour vivre d'improbables circonstances, pour toucher la vie sous différents angles. Ce sera en plein milieu des rizières, des "Camerons" que je me retrouverai avec une poignée de personnes. De la musique, de quoi boire et manger, des gens adorables, et le plus beau coucher de soleil de ma vie, doublé d'une incroyable pleine lune... Ce sera l'un de ces moments, ceux où vous vous arrêtez subitement, où vous prenez la mesure de l'instant... Vous vous asseyez dans l'herbe et vous réalisez la chance* que vous avez d'être là, dans cet endroit sur la planète, à ce moment-là...
(...) Je viens de relire ma dernière phrase, et je réalise une chose, et pas des moindres. Non, ce n'est pas de la chance*... car j'ai choisi d'accepter cette invitation. J'aurais pu rester à l'hôtel, et ne pas prendre le risque de suivre ces personnes, "inconnues", dans un endroit qui l'était tout autant. Alors non, ce n'est pas de la chance, je veux parler de celle qui tombe, comme ça... La chance, elle est entre vos mains, à chaque instant, c'est juste à vous de choisir si vous acceptez de l'attraper, ou de la laisser passer...
Nombreuses sont les personnes qui me disent que j'ai de la chance de vivre mon rêve. Elles se trompent. Tel un pompon sur un manège, cette chance virevoltait au-dessus de ma tête... et je n'ai fait que me lever pour l'attraper... Maintenant, ce tour gratuit, je le savoure...