Zigzags entre Log'ânes et Motobéc(ânes)

Une escapade marocaine entre ligne bleue de l'océan et intérieur des terres
Mai 2015
2 semaines
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Bienvenue sur ce nouveau carnet qui progressera au rythme nonchalant du sympathique équidé dont il est question dans son titre...

Pour admirer la crête des rouleaux atlantiques ou celle, plus ocre, des cimes de l'Atlas, je mets à votre disposition les moyens de transport suivants :

- Le fameux âne et sa rustique charrette (coussins non fournis)

  • Le pur sang arabe (Chauffeur et parasol inclus)

- La mobylette de votre enfance (Casque assorti gracieusement offert - Option recommandée aux derrières rebondis)

- La benne arrière d'un superbe camion (Meilleure chance de figurer dans les pages du supplément week-end du Monde)

- La Rolls des tout-terrain (Rupture de stock imminente)

- Le triporteur (Un tirage au sort sera organisé pour départager les nombreux fans de Darry Cowl attirés par cette proposition)

- La R12, superbe véhicule de collection ayant choisi, comme de nombreux français, le Maroc pour vivre une paisible retraite au soleil. (Climatisation non garantie)

- Le petit Taxi qui, comme son nom l'indique, se faufilera habilement dans les ruelles de la médina (Ce choix est réservé aux plus habiles des négociateurs...)

Pour les retardataires et les afficionados du genre, je devrais pouvoir dégotter quelques chameaux et pilules de Nautamine.

Vous avez choisi ?

Prenez donc place sur la ligne de départ et bonne route !

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A pied, à cheval ou en voiture, la première étape fut courte :

Départ de l'aéroport de Casablanca aux dernières lueurs du jour pour une arrivée dans notre logis

du soir aux premiers fumets d'un délicieux tajine dégusté sous les regards envieux d'un des nombreux représentants de la race féline rencontré sous les cieux marocains.

Bon appétit ! (Ne vous laissez pas attendrir par cette boule de poils ! Une belle assiette de croquettes l'attend au pied de l'arbre.)

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Le soleil pointe ses rayons, le miel se la coule douce sur quelques crêpes.Je vous attends pour le petit déjeuner !

Un jus d'orange plus tard et nous voilà aux portes d'Azemmour, petite bourgade assoupie à l'embouchure de l'Oum Er R'bia.

Les seuils, les balcons comme les ruelles semblent abandonnés.

Un habitant vient pourtant à notre rencontre et accepte de nous guider à travers la médina sous le regard figé de ces quelques sentinelles croquées sur les murs décrépis de la belle ensommeillée.

Notre accompagnateur poilu nous présente alors son portrait puis nous abandonne pour tenter de décrocher cette lune déplumée.

Nous quittons bientôt Azemmour pour l'ancienne cité portugaise de Mazagan, ⵎⴰⵣⵉⵖⵏ en berbère, El Jadida sur ma carte Michelin.

Un panneau de signalisation routière bien connu nous fait alors de l'œil, M6 aurait-il embauché Sarkozy comme ministre ?

Le radar promis se fait attendre, l'attention se relâche dans les véhicules.La circulation se densifie puis c'est l'arrêt.Un barrage de police, Gendarmerie Royale au cas présent, régule le flot.

Une main se lève quand notre tour arrive et nous signifie de nous garer sur le côté.

La vitre du chauffeur se baisse, le royal gendarme se penche...

Ah, mais c'est une voiture de location, s'écrie-t-il en distinguant mieux le chauffeur et son copilote. Ces voitures sont toujours en règle. Vous pouvez circuler.

Et bienvenue au Maroc !


Son contrôle nous laisse perplexe...

Nous aurons ainsi le droit à une bonne dizaine de stops policiers en 12 jours et les formalités seront toujours réduites à la plus simple expression à la vue des occupants du véhicule.

Un stop non respecté sera même sans autre conséquence qu'un " Vous êtes français, il n'y a pas ce genre de stop chez vous, vous ne pouviez pas savoir...Bienvenue au Maroc "

J'ai comme l'impression que des instructions ont été données de caresser le touriste dans le sens du poil en ces temps de désaffection du Maghreb par la clientèle bleu blanc rouge.


Nous laissons maintenant notre voiture à la garde d'un gilet jaune et partons à la découverte de la ville.

Quelques ruelles plus tard, nous parvenons à l'attraction étoilée de la ville : la citerne érigée par les portugais au XVI ème siècle qui, grâce à son puits de lumière et sa réserve d'eau, attire voyageurs, photographes et cinéastes.

La visite se poursuit sur les remparts qui dominent le port, port de pêche mais aussi port de plaisance.

Les trop nombreux bateaux se dessèchent au soleil tandis qu'un échassier trouve son bonheur dans les flaques qui lèchent la jetée.

Nous jetons un dernier regard sur la cité puis décidons d'aller nous promener sur la plage.

Pour nous mettre en appétit, je vous propose un grand bol d'air marin sur la très belle plage de Sidi Bouzid.

La température de l'eau est bretonne, les vagues sont landaises.Seuls les plus courageux ou les plus intrépides se risqueront à surfer sur l'écume ou à se faire déculotter par les déferlantes.

Comme je ne suis ni l'une ni l'autre, je choisis plutôt d'installer mon transat sur l'accueillante pelouse de l'hôtel en attendant que le traditionnel couscous du vendredi soit servi !

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Le couscous et la coupe de fraise sont un lointain souvenir...

Le temps de dévorer quelques crêpes, d'engloutir un jus d'orange et sonne l'heure de quitter El Jadida.

La route côtière parcourt des paysages qui rappellent au voyageur le pays du trèfle.

Les habitants des lieux s'adonnent à l'agriculture ou à la pêche tandis qu'à l'horizon vogue le Maroc de demain.

Nous parvenons bientôt à la petite station balnéaire de Oualidia, coincée entre lagune et océan.

Les pêcheurs attendent une marée favorable pour remplir leurs filets.

Les vacanciers s'abritent du vent sous les parasols et dégustent huitres, poissons, oursins et araignées, spécialités du lieu.

Un poisson grillé plus tard, nous poursuivons notre chemin pour découvrir une autre facette de l'économie marocaine, certainement plus rentable mais nettement moins photogénique...

Nous longeons alors quelques dizaines de kilomètres de rivages sauvages et parvenons à notre étape du soir dont tous les visiteurs rapporteront ce cliché.

Bienvenue à Essaouira.

A peine installés dans le riad qui nous servira de logis, nous décidons de prendre de la hauteur et d'observer la ville d'en haut.

Les chats découvrent le parasol parabolique, les chaussures retrouvent leur pimpant, les terrasses fleurissent sur les toits.

Un vent glacial se lève sur Essaouira alors que tombe le soir.Allons dîner...

Quelques alléchants étals font office de mise en bouche avant que nous ne nous attaquions au vif du sujet !

Bonne digestion...

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Ce matin, je vous propose de visiter le port d'Essaouira.

Pas besoin de plans ni de guides pour le trouver !

Il suffit de suivre les goélands qui ont profité de votre inattention pour dévorer le petit déjeuner qui vous attendait sur la terrasse...

On recherche un individu de petite taille à l'œil vif, à la robe poivre et sel, au bec écarlate, et au cri perçant.

Mort ou vif ! Forte récompense (Détails en message privé)

Laissons là ces habiles chapardeurs et profitons de l'ouverture du chemin de ronde pour nous promener sur les fortifications du port.

Nous dominons alors la ville, la jetée et les fameuses barcasses bleues dont la photogénie n'a pu échapper, je l'espère, à tous visiteurs de ces lieux.

Quant à moi, je n'ai pu résister à ce superbe animal dont la majesté s'affiche sur chaque fût de canon.

Un retardataire regagne alors le port, remise moteur et gouvernail dans son casier attitré et propose le fruit de ses efforts aux derniers promeneurs.

Les affamés trouveront à quelques pas de là de quoi faire griller leurs achats.Peut-être une Normande se laissera-t-elle tenter par ce nom prometteur ?

Parfumés à la sardine, nous quittons le port d'Essaouira pour une promenade intra-muros.Tiens, voilà justement l'une des portes de la ville !

Reste à trouver l'accès aux remparts...

Au bout de cette ruelle ? Impasse...

Nous aurons peut-être plus de chance en nous glissant par ici ? Cul-de-sac...

Ne fallait-il pas prendre à gauche en face de la mosquée ? Ou bien était-ce à droite ?

Ce fan d'Hara-Kiri ne me paraît pas enclin à accepter de nous servir de guide, pas plus que son féroce cousin.

Suivez mon regard, semblent indiquer ces beaux yeux. Pourquoi pas ?

Nous débouchons alors sur les ruines de ce qui fut le mellah de l'ancienne Mogador.

Une silhouette semble maintenant nous inviter à la rejoindre, puis 2...

Et c'est sous une salve victorieuse que nous grimpons enfin sur la muraille !

Une promenade apéritive sur la plage permet de suivre les arabesques des voiles et d'apprendre que de la porter n'est pas une sinécure.

Affamés par cette longue marche, nous prenons maintenant place à table !

Je vous laisse piocher dans les entrées puis choisir votre pièce maîtresse pendant que je remplis vos verres de chardonnay.

(Il y a de l'eau plate aussi pour les amateurs...)

Bon appétit !

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Nous abandonnons sardines et goélands pour poursuivre notre voyage vers le sud.La route serpente d'abord parmi les arganiers puis longe une côte encore sauvage où nous rencontrons notre premier...

Ayant depuis longtemps dépassé l'âge de cette petite fille, je décline la promenade lui préférant la dégustation d'un poisson grillé.

A l'heure de la sieste, nous traversons l'interminable conurbation d'Agadir puis la terrible N1 où se succèdent les villages pour le plus grand bonheur des royaux radars...

La circulation finit par se tarir un peu, beaucoup...

Totalement.

Un portail à franchir, une table à dresser,

Et je vous invite à me rejoindre pour déguster quelques spécialités locales.

Bonne nuit...

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Au petit matin, une brume monte des eaux glacées de l'atlantique pour draper les falaises.Nous plongeons alternativement dans le brouillard et le soleil quand, enfin, nous atteignons la fameuse plage de Legzira.

Quelques chaises longues nous invitent à la paresse mais nous préférons déambuler entre falaise et océan.

Nous laisserons-nous ensuite tenter par un peu de repos ?

Un jus d'orange au son des vagues restera notre dernier souvenir tempéré.

Il faut maintenant reprendre la route et affronter la canicule qui sévit précocement au cœur du sud marocain !

Je vous remercie de fermer les fenêtres, le souffle chaud du Sirocco ressemble plus à celui dispensé par mon sèche cheveux qu'à un doux zéphyr.

La clim' refroidit l'habitacle tandis que le thermomètre de bord grimpe en flèche.

Nous faisons alors une pharaonique entrée à Guelmin où le directeur en charge du plan local d'urbanisme a prévu un afflux de nouveaux résidents dont les véhicules n'encombrent pas encore le périphérique flambant neuf de cette cité aux portes du Sahara...

Une pancarte nous indique bientôt la proximité d'un centre commercial. Si nous allions y faire un tour, histoire de prendre le pouls du coût de la vie au Maroc ?

Le parking est vide, les rayons sont déserts.Les allées ressemblent à celles de n'importe quel supermarché français.Pas les prix...

Un rayon manque cependant à l'appel et à défaut d'épicer nos verres, nous épicerons nos mets.

Je vous laisse faire quelques emplettes. Départ dans 10 minutes !

La route nationale se transforme en départementale et finit en un étroit ruban de bitume sur lequel 2 véhicules ne peuvent se croiser.

Le plus lourd passe en force tandis que le plus petit mord la poussière des bas côtés.

La lande de la côte laisse place à un paysage qui rappelle furieusement aux voyageurs les grands espaces de l'Afrique Australe.

Une pancarte puis la version originale d'une très célèbre chanson * mettent fin à l'illusion.

Apparaissent alors l'oasis d'Icht et notre logis du soir.

Le jour touche à sa fin,

Les voyageurs mangent à leur faim.

Au bivouac comme à la table d'hôtes...

Bon appétit !

( * Il pleut, il pleut Berbère, rentre tes blancs moutons...)

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C'est dans la relative fraîcheur du petit matin que nous reprenons la route.

Un nomade se dépêche de regagner son troupeau et ses foyers.

La circulation s'intensifie à l'approche de l'oasis d'Amtoudi où nous décidons de prendre notre courage à deux pieds et de grimper jusqu'à l'agadir -grenier fortifié- qui domine les lieux.

A tout de suite au sommet !

La promenade commence dans l'ombre des ruelles.Nous faisons du porte à porte...

Une fenêtre s'ouvre bientôt sur notre but !

Les pas se font moins véloces alors que s'accentue la pente.

Pause !

Un regard sur la vallée, puis un autre, nous repartons.

Le photographe n'a plus la force de brandir son engin et concentre ses efforts sur ses enjambées.

Une gorgée d'eau, une autre pause...

Le sentier vire à l'ombre et nous longeons la muraille de pierres sèches.

Nous pénétrons alors dans l'enceinte extérieure de l'agadir pour découvrir porte close....

Un muret se propose comme banc.Nous nous y écroulons.

Le photographe reprend enfin son souffle et mitraille le panorama qui s'étale à ses pieds.

La gazelle et le gazou ne font qu'une bouchée de la descente et rejoignent leur point de départ, le restaurant où le tajine commandé avant l'ascension n'attend plus qu'eux.

Je laisserai les plaisantins ajouter leur photo à cette attraction, pour ma part, je vais manger !

L'Afrique Australe me promettait le Bonheur, l'Avenir ou la Sarabande, le Maroc me promet le Ciel.

Je ne sais laquelle de ses propositions est la plus tentante...

Repus, nous reprenons la route qui enchaîne boucles et lacets pour se frayer un chemin entre sommets et cols de l'Anti-Atlas.

Des dromadaires nous escortent puis se lassent préférant au bitume, la pierraille et quelques herbes desséchées.

Un âne regarde passer avec angoisse l'engin qui ne tardera pas à le reléguer parmi les souvenirs du passé.

Nous entamons alors une ultime descente et découvrons la petite ville de Tafraout nichée au creux d'une vallée.

Nous visitons quelques hôtels avant de jeter notre dévolu sur ce symbole de l'époque révolue des circuits organisés.

La chambre est propre et désuète. Mais quelle vue !

J'enfile maintenant mon bikini pour un plongeon bienvenu après l'effort d'une grimpette par plus de 40 degrés...

L'eau me paraît glacée !

Bonne relaxation !

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J'espère que la nuit fut quand même douce sous le ciel des Amandiers et que vous êtes en pleine forme pour les visites d'aujourd'hui...

Je vous propose tout d'abord de découvrir les gorges d'Ait Mansour nichées au sud de Tafraout.

Tous en voiture, c'est parti !

L'ingénieur en charge du tracé de la route a décidé que son œuvre serait toute en courbes et en lacets.

Ça et là, un village tout en rose et rouge apporte une touche de couleur dans un paysage terni par l'éclat du soleil.

Ça et là, un troupeau de moutons rappelle au chauffeur qu'il ne participe pas à un grand prix de Formule 1.

L'asphalte se glisse maintenant au creux des falaises cherchant son chemin parmi la luxuriance humide de l'oasis.

Des villages s'accrochent au rocher.

Les maisons d'hier sont abandonnées au caprice du temps, les maisons d'aujourd'hui s'habillent de parpaing, de ciment et d'électricité.

Restent ces quelques peintures comme lien entre passé et avenir.

Nous retrouvons Tafraout pour l'heure du déjeuner (Menu sur demande...) puis décidons d'aller jeter un œil aux fameux rochers peints, œuvre de land art réalisée dans les années 80 par Jean Vérame.

Les amoureux du coin et d'ailleurs n'ayant pu cadenasser la pierre, c'est un autre témoignage de leur passion qu'ils ont laissé sur cette étrange production artistique.

Nous nous engageons ensuite dans la vallée des Ameln, célèbre pour ses amandiers en fleur.

En février...

Nous nous contenterons donc d'admirer la floraison des cactus et des hibiscus.

Comme partout dans cette région, les anciennes demeures sont abandonnées pour de nouvelles, plus au goût du jour.

Quelle affront pour les amateurs d'authenticité !

Mais vivraient-ils eux-même ainsi... ?

Nous retrouvons l'hôtel pour le dîner.

A table !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

Désolée, je crois que je me suis laissée attendrir par cette famille de quémandeurs.

Il n'y a donc plus rien à manger.

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Nous laissons derrière nous ânes et agadirs pour reprendre la route qui nous emmènera suivre les traces d'un Grand Condor...

Un instant !

Mon conjoint me glisse un mot à l'oreille.

Quoi ? Ce n'est pas notre étape du soir ? Trop cher ?

Pffff...

Nous dépassons donc la somptueuse Gazelle pour un très sympathique riad perdu au milieu des orangers.

A la lumière rasante de la fin d'un jour, nous partons à la découverte de Taroudant. Une échappée du Tour du Maroc nous indique alors la porte d'entrée de la médina.

Ici comme ailleurs, de plus ou moins habiles artistes peintres ont voulu laisser sur les façades un témoignage de leurs éphémères passions.

Nous nous glissons alors vers la sortie pour rejoindre le Palais Salam où nous prendrons l'apéro.*

Un musicien peine à redonner un peu d'allant à ce vestige d'un somptueux passé...

Une relative fraîcheur s'installe tandis que s'étoile le ciel.C'est l'heure de la promenade pour petits et grands.

On papote sur les bancs, on achète quelques douceurs.

Il est pour nous temps de repartir...

...pour aller dîner au milieu des orangers.

(* Ne pas se fier à l'air innocent de ces breuvages...)

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Aujourd'hui, nous prenons de l'altitude :

Ascension du Tizi N'Test puis plongée dans le cœur du Haut Atlas !


La double voie s'achève dans la plaine et seul un étroit ruban s'attaque à la rude pente.

Nous croisons les doigts pour ne croiser personne et remettons notre vie entre les mains du Dieu Klaxon plutôt qu'entre celles de la destinée.

L'âne travaille rudement sous un soleil de plomb.Plus loin, ce sont des femmes qui se voient bâtées...Comme chaque jour, les chèvres rejoignent leur maigre pâturage. Ce soir, elles regagneront l'abri de leur enclos.

Plus que quelques kilomètres et la boucle est bouclée, nous allons franchir le fameux col !

Et découvrir si cette publicité est mensongère.

De l'autre côté du passage, se devinent les sommets encore enneigés qui forment une barrière jusqu'à la pas si lointaine Marrakech.

Nous zigzaguons maintenant vers la plaine en direction de notre étape pour le déjeuner.Et c'est au milieu des fleurs, de leur parfum, de leur éclat que nous le dégusterons.

Un oued serpente au fond de la vallée, les villages suivent son cours.

Le paysage oublie les ocres du désert, nous voilà arrivés.

Je vous laisse vous installer et vous rejoins au salon !

Je ne résiste pas au plaisir de vous montrer quelques photos de l'hôtel.

Ce n'est pas une "authentique" maison berbère dans le sens où le bâtiment est récent et que l'agencement intérieur correspond aux besoins d'un riad pour occidentaux mais il a été construit "à la manière de", avec les matériaux autrefois utilisés et par les gens du coin.

Personnellement, j'ai beaucoup aimé cet endroit même si l'accueil est quelque peu bourru.

De jour,

Puis de nuit...

Ambiance romantique garantie !

Une longue randonnée nous attend demain...

Prenons donc quelques forces .

Bon appétit !

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Le soleil s'est levé, un oiseau sonne le clairon, nous nous réveillons.

Les biquettes quittent leur bergerie et partent à l'assaut des montagnes, nous aussi...

Le chemin caillouteux attaque hardiment la pente laissant rapidement les randonneurs novices sur le flanc.

La foulée se fait plus courte, l'œil soupèse la tenue du terrain.

Les sapins et genêts cuisent à feu doux délivrant d'odorantes senteurs.

Encore un effort et nous voilà au sommet de la crête !

Nous découvrons alors le Toubkal et son très mince manteau de neige tandis que le petit village d'Imlil, blotti en fond de vallée, nous tourne le dos.

Je ne vous mets pas de photos, je ne voudrais pas vous gâcher le plaisir qui vous attendra le jour où, vous aussi, vous contemplerez cette vue...


Après l'effort, le réconfort !

La descente...

L'exercice demande moins de souffle mais s'avère cependant plus périlleux.

Quelques numéros d'équilibriste plus tard, nous rejoignons pourtant la civilisation les 4 membres intacts.

Nous découvrons alors un autre moyen de découvrir les merveilles du Haut-Atlas : à dos d'âne bien sûr !

Je vous propose maintenant d'aider les habitants du village à la construction de leurs maisons tandis que je vais essayer de percer les secrets bien gardés de la fabrication des délicieux jus d'orange marocains !

Quelques pas nous séparent maintenant de la cascade, alibi de cette randonnée.

Le saut de l'oued semble au programme de nombreuses familles marocaines en ce lourd dimanche de mai.

Les shorts aux couleurs du drapeau marocain ne cachent rien des jambes de certaines jeunes filles tandis que d'autres défilent dans une tenue certes plus couverte mais qui serait sans nulle doute approuvée par Cristina Cordula...

D'autres femmes préfèrent le foulard mais aucune ne le porte comme le portait leur mère ou grand mère. L'uniformisation de la mode islamique est passée par là.

Les messieurs ont également enfilé leurs plus beaux atours et c'est la ruée pour la photo ou le selfie avec les cascades en toile de fond.

Nous restons quelques instants pour observer cet amusant manège puis allons nous asseoir à l'ombre des sapins pour le déjeuner.


Le déjeuner terminé, nous longeons l'oued pour rejoindre Imlil où nous attend le goudron.Il ne nous reste alors plus qu'à enfiler quelques lacets pour atteindre l'hôtel.

La suite du programme se décline en orange et rouge...voire en blanc !

Le soleil se réfugie derrière la montagne, nous nous réfugions au salon.Un fumant tajine y répand son fumet.Nous le dévorons.

Je n'ai plus la force que pour vous souhaiter une bonne nuit.

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Aujourd'hui, nos pas nous conduiront à Marrakech, ultime étape de cette escapade.

Nous atteignons rapidement les faubourgs de la ville.

Nous longeons alors l'enceinte de la Mamounia que nous dépassons...

(J'sais pas qui a choisi les hôtels de ce voyage mais c'est vraiment du grand n'importe quoi !)


La carte m'indique ensuite qu'il faut ensuite coller à la muraille puis tourner à la bab........

Ahhhhhhhh...

C'était celle là !

Un tour de rond point et nous franchissons la porte.


Jusqu'ici, la circulation était à peu près fluide mais voilà que les choses se corsent...

Nous suivons le flux tout en cherchant une place pour se garer.

Les couleurs blanches et rouges qui décorent la bordure des trottoirs nous indiquent que le stationnement est interdit ce qui ne semble pas effaroucher la multitude des véhicules arrêtés.

N'allons pas tenter le diable. Ça serait bête de rater l'avion demain matin pour cause de fourrière !

Un parking aux tarifs clairement affichés servira finalement d'abri à notre Hyundai (Je ne suis pas plus montée sur un âne que sur une mob' ou dans une logan durant ces 12 jours...) tandis que nous nous engageons dans le lacis des ruelles pour trouver notre propre logis.


Je suis notre progression sur l'écran du smartphone. Il faut tourner là, là et encore là !

Encore 2 maisons et nous devrions arriver.

Ben, il est où le Riad ????

Des adolescents proposent aimablement leur aide mais ne connaissent pas cet hôtel. Le réseau qui passait jusqu'alors partout s'est mis en black out depuis les premiers pas dans la médina...

Un résident français vient au secours de ses compatriotes égarés et résout l'énigme.

La maison est bien là mais l'entrée se trouve dans un autre tournicoti...

Pour vous éviter ce genre de désagrément lors de votre future visite de Marrakech, je vous joins un plan vraiment détaillé de cette ville...

Nous posons les bagages et c'est parti pour une petite visite de la ville !

Le programme débute par la découverte du Jardin Majorelle célèbre pour sa collection de cactus,

Et pour son bleu profond.

Ces couleurs me rappellent les pleurs de mes voisins hier soir mais je m'éloigne du sujet de ce carnet !

Je vous conseille de remplir vos poches des petits cailloux qui tapissent l'espace réservé aux cactus car nous allons maintenant nous perdre dans les souks.


Les marchands d'escargots nous font faux bond Place Jemaa el Fna, les vendeurs de souvenirs s'arrachent leurs derniers cheveux dans l'attente d'un hypothétique client.

L'heure de pointe est loin devant nous et les ruelles sont désertes. Nous déambulons parmi les poteries, le fer forgé et le souk Michelin...

Un lion majestueux se propose alors comme avatar...

Pour un prochain voyage sans doute !

Ne serait-il pas l'heure de notre dernier dîner en terre marocaine?

Nos pas foulent le tapis rouge de La Maison Arabe, l'hôtesse d'accueil nous escorte dans la somptueuse salle du restaurant.

Le menu puis la carte des vins nous plongent dans un monde de délices.

Je me laisse tenter par une soupe d'oranges, un ultime tajine et quelques gouttes de Chardonnay...

Bon, ben le carnet est fini...

Rendez vous en Afrique Australe pour le prochain !