Volcanique Réunion

Des randonnées, de bons petits plats, des routes sinueuses, quelques bouchons... Bienvenue à la Réunion !
Novembre 2023
2 semaines
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Au fil des ans, au fil des atterrissages et des décollages, je finis par ne plus vraiment apprécier les voyages en avion...

Être coincée plusieurs heures dans un siège étroit, dans une cabine confinée après plusieurs heures d'attente dans des aéroports aux charmes discutables perd tout intérêt.

Puis vient le moment magique : "Attachez votre ceinture, nous entamons notre descente vers... "

Saint Denis de la Réunion !

Nous nous précipitons dès que possible vers la sortie et abandonnons pulls et blousons pour un t-shirt et des pieds-nus.

Il est 10 heures du matin, le ciel est bleu et un joli 25 degrés nous souhaite la bienvenue sur l'île de la Réunion.

L'employé de chez Hertz nous offre une bouteille d'eau bien fraîche puis nous tend les clés du véhicule qui nous permettra de sillonner toutes les routes de ce département austral : une impeccable Renault Captur.

Plutôt fatigués par notre périple commencé la veille quasi à la même heure, pour notre première journée sur le sol de l'ancienne île Bourbon, nous ne songeons qu'à une chose : rejoindre l'appartement loué pour les 4 prochaines nuits sur les hauteurs de Saint Paul.

Nous échappons aux célèbres bouchons qui paralysent l'autoroute côtière aux heures d'embauche puis marquons l'arrêt dans un supermarché pour effectuer quelques courses.

Nous pensions les prix astronomiques, nous sommes surpris d'un coût de la vie meilleur marché qu'en métropole pour bien des produits.

Certes, tout ce qui provient de l'Hexagone par avion est très cher, mais pour le reste, c'est très raisonnable si on achète local !

Contrairement à Tahiti ou aux départements des Caraïbes, les climats sont variés et l'île produit aussi bien du boeuf que des tomates, du porc que des pommes de terre. Mais aussi de délicieux fruits comme les excellents ananas Victoria !

Le coffre plein, la Captur s'engage à l'assaut de la sinueuse route qui de Saint Paul nous amènera à notre nid d'aigle, quelques centaines de mètre plus haut.

Le moins qu'on puisse dire, c'est que dès qu'on quitte l'océan, ça tournicote sec à la Réunion !

Il vaut mieux prévoir des sacs en papier si vous visitez l'île avec des enfants...

Notre logeuse nous attend et nous présente les facilités du logis : une place de parking, une belle terrasse, un coin repas extérieur et une jolie piscine !

Nous prenons un déjeuner tardif puis une douche avant que de plonger un duo d'heures dans les bras de Morphée

Puis dans ladite piscine !

Le soleil va bientôt finir sa course, nous décidons de nous rendre à Saint Paul pour dîner.

Bon appétit !

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Nous prenons notre petit déjeuner avec vue lointaine sur l'océan indien tout en peaufinant notre programme du jour.

A ce sujet, je vous conseille ce site très complet pour planifier vos randonnées !

Un détail à ne pas négliger cependant : il convient de comprendre moyen quand il est écrit facile, plutôt difficile quand il est écrit moyen et franchement ardu quand s'affiche le qualificatif difficile...

En effet, le relief de l'île est plutôt tourmenté et les sentiers très soumis aux aléas climatiques. Les pentes seront donc raides et la boue peut vite transformer les chemins en patinoire !

Une autre donnée à prendre en compte : la météo !

A la Réunion plus qu'ailleurs, l'avenir appartient au voyageur qui se lève tôt ...

Passé midi, les paysages s'écharpent rapidement de brouillard et le randonneur finit son parcours dans la purée de pois s'il s'est oublié un peu trop dans son lit...

D'autant plus que les places pour se garer ne sont pas infinies surtout les jours de week-end.

Nous adopterons donc un rythme plus matinal qu'habituellement sans non plus nous lever aux aurores.

Pour cette première journée, nous nous décidons pour une randonnée en boucle de 3 kilomètres et 250 mètres de dénivelé au départ de Dos d'âne. Sur le papier, il est indiqué 3 heures de temps. Bizarre, pour si peu de kilomètres...

Nous prenons le chemin des écoliers pour rejoindre ce village : la tortueuse D4 qui suit la ligne de côte mais à mi-pente et non au niveau de l'Indien.

Plus d'une heure pour faire 33 kilomètres ! Un deuxième conseil aux futurs voyageurs : choisir différents points de chute tout autour de l'île pour bien profiter des lieux.

Sinon, vous passerez votre séjour sur le bitume tant les temps de transport sont longs même quand la circulation est fluide.

Pour notre part, nous avons réservé 4 nuits à Saint Paul, 3 nuits à Cilaos, 3 nuits à La Plaine des Cafres, 2 nuits vers Salazie et la dernière à Saint François.

Je bavarde, je bavarde... Nous voilà arrivés au point de départ de la randonnée !

Nous y apprenons que le belvédère de Cap Noir est inaccessible à cause d'éboulements. Tant pis, nous nous contenterons des jolies vues à découvrir depuis le sentier menant à la Roche Verre Bouteille !

Des marches, une montée, l'océan et le village de Dos d'âne sont maintenant derrière nous.

Puis, s'ouvre bientôt sous nos pieds un splendide panorama sur le cirque de Mafate et ses pitons légèrement embrumés.

Tout au fond du cirque se devine la Rivière des Galets, l'un des point d'entrée de ce monde hors du temps inaccessible par la route .Si vous voulez admirer Mafate de l'intérieur, il vous faudra marcher ou prendre l'hélicoptère !

Le sentier suit maintenant la crête et nous ne savons où donner de la tête tant ces paysages sont enivrants.

Nous arrivons alors à la Roche Verre Bouteille. Il est temps, pour nous, de faire demi-tour !

Les plus courageux pourront poursuivre jusqu'à la Roche Écrite où les attend un gîte mais ce n'est plus de la simple randonnée...

Il est quasi midi quand nous retrouvons le parking et le village.

On mange dans les environs ou on descend jusqu'à l'océan ?

Il y a un petit restaurant pas loin qui semble bien critiqué, on essaie ?

Et c'est parti pour le Ben Ile !

Et c'est parti pour un autre conseil...

Les réunionnais déjeunent tôt et les restaurants proposent souvent du fait maison cuisiné à l'avance pour juste un service.

Il faut donc arriver les premiers pour avoir le choix et bien avant 1300 pour ne pas se retrouver le bec dans l'eau...

Ce midi, nous choisirons 2 spécialités : le sauté mines ( nouilles chinoises aux légumes et poulet ou crevettes) et le rougail boucané ( viande de porc boucanée cuite en sauce accompagnée de grains - lentilles, haricots blancs, haricots rouges, flageolets selon l'humeur du chef- de riz et d'un mélange pimenté froid - dans la petite casserole-)

Délicieux !

Pour digérer, si nous allions piquer une tête dans l'océan ?

Nous roulons jusqu'à Saint Gilles, enfilons le maillot et marchons jusqu'au lagon.

Le vent est frais et les pancartes avertissant du danger des requins peu engageantes...

Nous nous contenterons de quelques pas dans l'eau et sur le sable.

Pour retourner à la maison, nous optons pour la plaisante route des plages et contemplons le soleil se coucher au niveau du Cap de la Houssaye.

A demain...

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Aujourd'hui, nous empruntons la très tortueuse route qui grimpe jusqu'au parking du Maïdo perché à plus de 2100 mètres d'altitude.

Nous remarquons en chemin qu'il convient de ne pas trop serrer à droite quand on roule à la Réunion !

De profonds fossés permettant d'absorber les torrents de pluie suivent en effet le cours du bitume . Une roue dedans et la voiture finit couchée !

C'est plutôt stressant quand la chaussée se rétrécit au point de ne plus former qu'une bande tout juste assez large pour permettre à deux petits véhicules de se croiser...

Nous remarquons également les nombreuses aires de pique-nique ponctuant la montée.

Contrairement à la métropole, il y en a partout et elles sont souvent très bien aménagées : des barbecues, des kiosques ombragés, des tables et des bancs. Elles sont aussi disposées à des endroits stratégiques et non pas à l'endroit le plus moche du coin comme ici...

Il faut dire que ces aires servent de bivouac le week-end et les familles réunionnaises y viennent avec tout le matériel leur permettant de s'y reposer quasi comme chez eux !

Pourquoi ce succès ? La fraîcheur ! Il peut faire un bon 30 bien humide en bord de mer alors que sur les pentes règnent des températures printanières.

Justement nous sommes le week-end alors tout est plein...

Nous sommes saisis d'un doute : trouverons-nous une place sur le parking pourtant immense du Maïdo ?

Ben non... Tous les coins et recoins sont occupés et seules restent libres les places handicapés sur lesquelles je vous déconseille de rester (en dehors de toute considération morale) car la gendarmerie veille !

Nous finirons par trouver un emplacement à quasi 1500 mètres de là. Ce parking secondaire pierreux n'est pas goudronné et nous sommes bien contents d'avoir une voiture surélevée...

Allez, on met les chaussures, on prend une polaire et le pique nique et on se dépêche de gagner le départ de la randonnée prévue !

L'heure tourne, il faut arriver avant la brume !

Le sentier suit le Grand Bord, c'est à dire la ligne de crête qui forme un balcon sur Mafate, 1000 mètres plus bas.

Cette randonnée nécessite une certaine agilité et n'est pas une promenade du dimanche. Je n'y emmènerai pas de jeunes enfants, surtout désobéissants, à cause des dangers de la falaise. Après, si vous voulez vous débarrasser de quelqu'un, l'endroit est parfait...

Ça et là des fenêtres s'ouvrent sur le bord du rempart permettant de profiter de magnifiques vues sur le cirque et ses îlets, petits villages isolés installés sur les plateaux cultivables .

Malheureusement, la brume part bientôt à l'assaut des falaises noyant Mafate dans le coton.

La balade reste cependant très plaisante entre les fleurs et l'horizon côté mer plutôt dégagé.

Nous quittons maintenant le sentier qui file vers le Grand Bénare pour nous diriger vers la Glacière, grands puits creusés dans la roche basaltique pour fabriquer naturellement de la glace en hiver avec de la simple eau de pluie.

Jusqu'en 1848, la glace était ramenée sur leurs têtes par des esclaves jusqu'à la table des riches propriétaires de l'île, 60 kilomètres plus loin.

Nous retournons enfin au parking par un large chemin tout public.

Mine de rien, nous avons parcouru quasi 15 kilomètres avec un début un peu sportif et la fatigue commence à se faire sentir !

Avec tout cela, nous ne sommes même pas allés au belvédère aménagé à côté du parking principal !

Si nous montions y jeter un coup d'oeil malgré le brouillard ?

A défaut d'un panorama dégagé règne une certaine ambiance qui ne manque pas de charme !

La fin d'après-midi se passera au bord de la piscine...

Bon plongeon !

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Lundi, journée off pour les randonneurs...

Nous avons en effet choisi un autre mode de transport que l'énergie humaine pour rejoindre le sommet du Dimitile : le quad.

Ceux qui préfèreraient monter à ce point de vue sur le cirque de Cilaos à la force de leurs mollets devront effectuer une marche de 800 mètres de dénivelé positif comme négatif ce qui est un peu trop ambitieux pour nous...

Au départ, j'avais repéré une autre option de circuit en quad : la Rivière des Remparts, un site encore moins accessible à pied (28 kilomètres pour cette randonnée).

Malheureusement le loueur ne propose plus la location en individuel au départ de Saint Joseph et nous n'avons pas envie de participer à une excursion groupée : des quads qui se suivent à la queue leu leu, je ne vois pas trop l'intérêt !

C'est donc le Dimitile qui nous servira de terrain d'essai pour nos premiers tours de roue en quad, engin motorisé que nous n'avons jamais enfourché.

Le point de départ de la location se trouve dans le village d'Entre-Deux et notre GPS nous annonce un temps de trajet assez conséquent, bouchon matinal d'un jour travaillé oblige...

Vers 0700, nous quittons notre logis et sommes rapidement confrontés au sous dimensionnement du réseau routier réunionnais.

C'est plutôt l'enfer et je plains les locaux qui doivent subir cela tous les jours !

Heureusement, nous sommes dans le bon sens et une fois la 4 voies rejointe, notre moyenne remonte !

Nous arrivons au point de rendez vous, le joli bâtiment de l'office de tourisme, pile à l'heure ce qui ne sera pas le cas de l'employé de Bourbon Excursions coincé dans les embouteillages.

Pour se faire pardonner son retard, le supplément casque du passager sera offert et le compteur des heures de location ne commencera qu'une fois toutes les explications données.

Tu as tout compris du maniement de l'engin ?

C'est parti !

Les premiers kilomètres se font sur le bitume, une très belle route qui va en se rétrécissant jusqu'au petit parking où commence la partie piste, partie uniquement autorisée aux véhicules munis d'un permis.

Les choses se corsent alors entre cailloux et plaques de boue.

Surtout pour la passagère qui met un peu de temps à comprendre qu'il faut serrer le conducteur pour ne pas taper continuellement sur la barre arrière...

Les sensations sont agréables- le côté à l'air libre, la possibilité de s'arrêter à l'envie- et rigolotes dans les tournants. Le principal point noir, c'est le bruit !

D'épingles à cheveux en épingles à cheveux, nous parvenons à la ligne de crête, perchée à 1850 mètres, où nous attendent de magnifiques panoramas sur le cirque de Cilaos.

Midi approche, les nuages aussi.

Nous pique-niquons au soleil mais nous sentons que nous ne reverrons plus clairement Cilaos aujourd'hui...

Nous nous dirigeons maintenant vers le camp marron, espace muséographique édifié là en mémoire des esclaves en fuite, les marrons, qui avaient trouvé refuge sur les pentes du Dimitile.

Le camp est fermé. Nous nous baladons autour.

Dans une ambiance de plus en plus humide et brumeuse...

Aurions-nous franchi par inadvertance une porte menant en Ecosse ?

Les nuées se dissiperont avec l'altitude mais nous serons rejoints par la pluie...

C'est donc légèrement trempés et grelottants que nous rendrons les clés du quad, ravis malgré tout de notre balade.

Les rayons du soleil nous réchaufferont cependant généreusement au bord de l'eau.

Comme aux Iles Féroé, le temps s'avère très changeant à la Réunion !

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Fini la douceur océanique, nous allons prendre de l'altitude pour notre prochain point de chute : Bras Sec lieu-dit perché à 1100 mètres dans le cirque de Cilaos.

Nous empruntons tout d'abord la petite route D4 qui permet d'éviter l'embouteillée 4 voies. Je ne pense pas que la moyenne horaire y soit plus rapide mais il vaut mieux les tournants et les villages que de se retrouver cul à cul durant des kilomètres !

Tiens, c'est quoi là à droite ?

Un temple hindou !

Et zou, un premier arrêt ...

Un peu plus loin s'élancent des parapentistes au dessus de la baie de Saint Leu.

Si nous allions les observer un instant ?

Et zou, un deuxième arrêt...

De départementales en départementales, nous grimpons maintenant jusqu'à la Fenêtre des Makes, un bien tranquille point de vue sur Cilaos.

Bon, la météo n'est pas vraiment avec nous mais la montée dans la forêt est franchement sympa !

A moins d'élancer notre voiture dans le vide, il va nous falloir 90 minutes et 50 kilomètres pour atteindre les villages qui nous font face.

Pas si long en sachant qu'avant le bitume- c'est à dire jusqu'en 1932- il n'existait que deux moyens pour rejoindre la station thermale de Cilaos : la marche ou la chaise à porteurs !

35 kilomètres sur un sentier raide et vertigineux, 2 jours de voyage pour les plus courageux.

Aujourd'hui, le visiteur n'a qu'à affronter 400 virages et deux tunnels pour arriver à bon port.

Pas forcément une sinécure pour les habitués des plaines de la Beauce mais quel confort tout de même !

La route n'offre que peu de possibilités d'arrêts. Les souvenirs resteront plus dans les têtes que dans les appareils photos !

Encore quelques tournants et nous parvenons au village où nous trouvons facilement la maisonnette louée pour les trois prochaines nuits.

Pas mal, non ?

A demain pour une randonnée autour du rocher qu'on aperçoit à l'arrière plan : le Bonnet de Prêtre.

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La randonnée semblait facile sur le papier : 4 kilomètres seulement et 370 de dénivelé positif comme négatif. De plus, le sentier est juste à la sortie du village, pas besoin de prendre la voiture !

Nous partons donc confiants.

Trop confiants...

A peine quelques pas effectués, nous entrons dans le vif du sujet : de raides escaliers qui semblent ne jamais finir, le tout dans une ambiance plutôt moite qui nous fait très rapidement mouiller le T-shirt et regretter le pantalon.

Le souffle court, les cuisses en feu, je regrette mon manque d'entraînement mais pas la balade qui permet de découvrir le côté très végétal de l'île.

Cerise sur le gâteau, nous ne croiserons quasi personne !

Plus qu'une dernière montée et nous retrouvons notre logis.

Affamés...

Si nous allions déjeuner à Cilaos ?

La commune compte un peu plus de 5000 habitants et possède un point commun avec le Puy-en-Velay : la culture de la lentille.

Ce n'est pourtant pas ce délicieux légume sec que nous dégusterons ce midi mais une autre spécialité réunionnaise : le bol renversé - du riz, des légumes, de la viande ou des crevettes et un oeuf sur le tout !

Nous ferons également l'impasse sur le vin produit localement ...

Un petit tour dans le village pour digérer ?

Dans les locaux de l'office de Tourisme, trône un vestige du passé : un exemplaire des fameuses chaises à porteurs qui permettaient autrefois à la bourgeoisie des bas de profiter du climat frais et des sources thermales des hauts.

Nous nous rabattons sur un moyen de transport moins esclavagiste mais nettement plus polluant pour parcourir les petites routes du Cirque, notre véhicule de location...

Notre but : aller au bout du bout du goudron, c'est à dire au hameau d'îlet à cordes.

Nous avançons à une allure de tortue tant la configuration montagneuse du terrain permet difficilement d'atteindre la moitié de la vitesse autorisée et l'après-midi est bien entamée quand nous arrivons à la bourgade plantée au milieu des champs de lentilles et des vignes.

Dommage que les vieilles voitures finissent dans toute l'île abandonnées à leur triste rouille ça et là...

Ces décharges sauvages gâchent quelque peu la carte postale mais oublions les pour profiter des panoramas !

Nous effectuons un dernier arrêt sur le chemin du retour : l'extraordinaire point de vue de Roche Merveilleuse.

Les nuages qui s'emparent des pentes volcaniques nous font craindre l'orage.

Mais c'est un franc soleil qui nous accueillera au seuil de notre jacuzzi !

Barboter, siroter un apéritif puis dîner, c'est trop dur les vacances....

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La randonnée prévue aujourd'hui débute au village de Cilaos.

Nous descendrons tout d'abord vers les ruines des thermes puis nous nous enfoncerons dans le cirque jusqu'à un point de vue sur la cascade de Bras Rouge.

La balade est plaisante, bien moins compliquée que la veille, quoique plus longue, et offre de jolis points de vue.

Dommage que le temps soit plus à la pluie qu'au ciel bleu !

Une fois revenus à notre point de départ, nous allons jeter un oeil à Notre Dame des Neiges puis remplir notre valise de souvenirs .

Le déluge s'abat alors sur nous.

Nous nous réfugions dans notre bungalow et la journée s'achèvera par une dégustation de produits locaux...

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Adieu notre cabanon et sa piscine spa, adieu Cilaos et son temps perfectible...

Nous nous dirigeons maintenant vers la Plaine des Cafres, notre prochain point d'ancrage situé non loin du massif du Piton de la Fournaise !

Nous ne suivrons pas le chemin le plus direct pour arriver là-bas.

Un premier crochet nous mène, sous des trombes d'eau, à la superbe cascade de Grand Galet qui aurait mérité plus que ce bref mais mouillant arrêt.

Puis nous faisons un large détour par la nationale 2 qui longe le sud aussi étrange qu'inhospitalier de l'île.

C'est en effet sur ces rivages que s'échouent les coulées de lave du volcan donnant au paysage, le Grand Brulé, un relief tourmenté et minéral et à la route son nom : la Route des Laves.

Entre cendres, lichen et océan, nous prenons tout de même le temps de déguster poisson, ti-punch et cari...

Nous voilà désormais sur la côte est, la côte au vent.

Les champs de canne à sucre s'étendent à l'infini, les litchis se balancent paresseusement.

Nous n'avons plus qu'à tourner sur la nationale 3, la seule route traversant l'île d'est en ouest, pour prendre possession du bungalow où nous passerons les 3 prochaines nuits.

Le soleil est de retour, des vaches gambadent dans les prés, nous sommes dans une autre Réunion qui parfois me rappelle l'Auvergne !

Tu n'as pas oublié de mettre le réveil ?

Demain, nous partons à l'assaut du volcan et nous devons y être tôt pour espérer trouver une place sur le parking !

Bonne nuit...

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Debout là-dedans, le volcan nous attend !

Le ciel est déjà bleu, l'air encore bien frais lorsque nous nous engageons sur la route qui nous mènera au départ de la randonnée prévue, le parking du rempart de Bellecombe.

Malgré notre impatience de découvrir le massif du Piton de la Fournaise, nous marquons tout de même un stop au belvédère du Nez de Boeuf qui offre une vue imprenable sur la rivière des Remparts.

L'heure n'est pas optimale mais le spectacle reste tout de même spectaculaire.

Nous poursuivons notre chemin vers le volcan et atteignons bientôt le pas des sables où nous effectuons un nouvel arrêt.

Fini le vert, place à l'ocre, au rouge, à la cendre !

La Plaine des Sables s'étale devant nous, le bitume cède la place à une piste, nous sommes dans un autre monde.

Le grand parking est déjà quasi plein, nous nous garons à une place non matérialisée mais pas interdite...

Le sentier démarre doucement en longeant depuis son sommet le rempart de Bellecombe puis c'est le plongeon dans la caldeira de l'Enclos Fouqué !

L'escalier est raide et s'avèrera redoutable au retour après les quelques 14 kilomètres que compte cette randonnée...

Les vues sur le rempart, le Piton de la Fournaise et le minuscule Formica Leo sont extraordinaires et il est difficile de ne pas s'arrêter toutes les 10 marches pour prendre quelques photos.

Nous marchons désormais sur la lave et traversons l'inhospitalière plaine.

Une brise bienvenue rafraîchit l'air mais n'oublions pas de nous tartiner de crème solaire !

Les choses se corsent arrivés au pied du volcan.

Fini la descente ou le plat, il va falloir grimper !

Cette randonnée est classée difficile du fait de l'altitude, la configuration du terrain, le dénivelé ( environ 500 mètres en positif comme en négatif) et du kilométrage à effectuer mais ne m'a pas semblé insurmontable. C'est surtout la grimpette finale du retour qui tue ...

Bon, allez, on ne parle plus et on garde son souffle pour rejoindre le cratère Dolomieu !

Encore quelques enjambées et nous voilà au sommet ! C'est franchement fabuleux.

Nous trouvons une petite place à l'abri du vent pour pique-niquer puis rebroussons chemin.

Il ne faudrait pas que les nuées qui apparaissent à l'horizon noient les paysages dans la brume avant que nous ne soyons de retour à la voiture !

Le côté mer se couvre mais le coté terre reste dégagé.

Nous profitons donc de cet univers dantesque jusqu'au bout.

Il ne nous reste maintenant plus qu'à rassembler nos dernières forces pour venir à bout de l'escalier qui balafre le rempart.

Un dernier regard sur la Mer de Sable,

Et nous retrouvons le vert.

Avant de rentrer au bungalow, nous nous attardons au cratère Commerson,

Puis, de nouveau, au belvédère du Nez de Boeuf, sous une meilleure lumière cette fois-ci.

Dans les tournants avant de regagner la plaine, la route offre de très beaux panoramas sur un paysage quasi auvergnat !

Chaîne des Puys de l'autre hémisphère ?

Un peu de repos sur les chaises longues et c'est l'heure du coucher de soleil.

Nous roulons jusqu'au belvédère de Bois Court pour l'observer.

Un chouia trop tard !

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Après les paysages désertiques d'hier, nous allons aujourd'hui plonger dans l'eau et le vert en effectuant la randonnée qui mène à la cascade du Trou de Fer.

Le sentier dit de l'Ecole Normale est fermé à cause des pluies qui ont eu raison de certains aménagements et qui ont transformé le tout en bourbier.

Pas trop grave, ce n'est pas celui-ci que nous avons choisi !

Nous poursuivons donc notre traversée de la luxuriante forêt de Bélouve jusqu'au parking qui conclut la route.

Les places libres sont, une fois de plus, rares mais, heureusement, les randonneurs les plus matinaux sont déjà de retour, cédant leurs places aux insouciants lève-tard...

Nous empoignons maintenant le pique-nique et partons à la recherche du départ du sentier, au delà du gîte de Bélouve.

Ce gîte, en cours de rénovation, est franchement bien situé avec sa vue imprenable sur le cirque de Salazie.

Et puis, il possède un engin intrigant, l'ancien téléphérique forestier Paul-Charly qui permettait le transport du bois de tamarins dans le sens de la descente et d'ouvriers ou de matériel dans le sens de la montée.

J'ai trouvé le début du sentier ! On y va ?

Et c'est parti pour 9 kilomètres ( aller/retour) d'une randonnée où le marcheur mouillera et sa chemise et ses chaussures voire plus en cas de chute dans la boue ( Ne pas prévoir du blanc ou des baskets auxquelles on tiendrait...) !

Certains passages ne seront pas une partie de plaisir du fait de l'endommagement de certains caillebotis, passerelles, ponts et autres aménagements. Je n'ose imaginer l'état du sentier interdit...

Un passage me rappellera même la marche autrefois effectuée en Amazonie.

C'est plutôt fatigant même si la distance comme le dénivelé ne sont pas importants et je ne conseille pas cette balade classée moyenne aux personnes peu endurantes surtout si elles sont âgées.

Mais ne boudons pas notre plaisir car, si les éléments sont un peu contre nous, ils rendent la randonnée plutôt magique !

Un dernier effort et nous arrivons sur la plateforme dominant le Trou de Fer, faille dépressionnaire de 300 mètres de profondeur, et ses fameuses cascades.

Nous avons beaucoup de chance, le panorama est dégagé !

Ce n'est pas très souvent le cas surtout passé le milieu de la matinée.

Dommage qu'il y ait tant de monde. L'impression d'immersion dans la nature en est bien atténué.

Mais je ne regrette absolument pas cette superbe balade !

Il ne nous reste maintenant plus qu'à retourner à notre camp de base,

Où les nuages nous rattrapent !

Et si on se reposait un peu avant d'aller dîner ?

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Il est temps de quitter la belle région de la plaine des Cafres pour rejoindre les environs de Salazie, au coeur du cirque du même nom.

Avant d'attaquer les virages qui permettent d'accéder au village de La Plaine des Palmistes, nous nous arrêtons au col de Bellevue.

Ils ne se sont pas foulés pour trouver ce nom, non ....?

Les épingles à cheveux se succèdent maintenant puis nous arrivons au Domaine des Tourelles, superbe case créole où vous pourrez acheter de nombreux souvenirs en provenance de toute l'île.

Nous repartons les bras chargés en direction de Grand Etang.

Une courte randonnée nous amène à un point de vue sur le plan d'eau, je ne suis guère convaincue...

Après quelques coups de machette, peut-être ?

Tout cela m'a donné faim ! Si nous allions déjeuner à Saint Benoît ?

Pour digérer le Carri Poulet, nous nous visitons le très coloré Temple du Colosse.

Ce sont nos dernières minutes de ciel bleu, le temps va s'obscurcir au fur et à mesure que nous quittons la façade océanique pour grimper vers Salazie.

Nous réussirons tout de même à passer entre les gouttes pour effectuer la brève mais intense marche qui permet de découvrir la Cascade Blanche de plus près.

Quelques courses au village de Salazie et nous nous installons dans la maison où nous dormirons les deux prochaines nuits.

La vue sur le Cirque comme sur la Cascade du Voile de la Mariée devrait être magnifique sous un ciel limpide.

Nous nous consolerons devant quelques produits locaux...

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On ne peut pas dire que le temps soit vraiment folichon au réveil.

Nous remettons donc la randonnée prévue à demain et partons découvrir le Cirque en voiture...

Nous nous dirigeons tout d'abord vers Grand Îlet et son église de style créole,

Puis nous bifurquons vers le minuscule village cul de sac de Bé Cabot les Bas.

De retour sur Salazie, nous saluons de loin la cascade du Voile de la Mariée avant que de poursuivre notre chemin sur la tranquille départementale 48 jusqu'à son terminus.

Nous voilà maintenant à Hell-Bourg, jolie bourgade créole nichée au pied du Piton des Neiges.

Les riches Réunionnais se donnaient rendez-vous ici autrefois, au coeur de l'étouffant été austral.

De l'altitude pour une certaine fraîcheur, une source thermale pour un alibi thérapeutique !

Pour notre part, c'est surtout les alléchantes propositions de déjeuner qui nous ont attirés dans ce paradis vert...

Si vous avez encore une petite faim, ces quelques étals devraient faire votre bonheur...

Personnellement, je suis repue et préfère effectuer une petite promenade digestive !

Plus que les anciens thermes et les villas colorées, c'est le cimetière qui retient l'attention.

Un superbe jardin de tombes avec une vue à... tomber...

Un passage à la Mare d'Affouche et sa passerelle, et c'est le moment de regagner nos foyers.

Le ciel se dégage, nous profitons de notre terrasse panoramique pour cette dernière soirée à Salazie.

A demain pour une dernière randonnée !

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Le soleil se montre généreux de ses rayons à notre réveil !

Dépêchons nous de parcourir les 21 kilomètres qui nous séparent du parking du col des Boeufs, point de départ de la randonnée choisie.

Une heure plus tard - ça tourne !-, nous arrivons à destination.

Mais pas de places...

Ce parking, payant, est désormais réservé aux personnes qui effectuent une randonnée de plusieurs jours dans le cirque de Mafate, le col des Boeufs étant le point d'entrée le plus facile de cette région enclavée.

Pour les "petits" marcheurs, il faut se débrouiller avec les rares places disponibles bordant les aires de pique nique disposées plus bas.

Attention de ne pas vous garer n'importe où car la gendarmerie veille et les amendes peuvent pleuvoir si votre véhicule n'est pas bien rangé.

Tout ceci ajoute dénivelé et kilomètres mais nous nous en sortons pas trop mal.

La balade commence donc sur du goudron, goudron qui cède la place à une piste une fois le parking payant traversé.

Cette piste devait être aussi bitumée et se poursuivre en route jusqu'à Mafate mais les habitants des lieux ont préféré conserver leur isolement.

Les véhicules autorisés peuvent aller jusqu'au col mais impossible d'aller plus loin même en 4x4, la piste devenant un sentier.

Derrière nous s'étale maintenant, en majesté, le Cirque de Salazie .

Puis, le col franchi, nous découvrons Mafate.

Nous n'avons pas l'intention d'aller jusqu'au village de La Nouvelle qui se trouve 500 mètres plus bas en dénivelé et 6 kilomètres en trajet. Avec le chemin déjà parcouru et le retour, cela ferait un peu beaucoup pour nous !

Notre but est d'effectuer une boucle qui nous fera repasser dans le cirque de Salazie via le col de Fourche.

Le sentier offre de très belles vues mais ça descend assez sec...

On va en baver à la remontée !

Une pancarte nous indique bientôt la direction du col de Fourche.

Nous quittons alors le large chemin parfaitement balisé pour une mince bande qui serpente à travers la forêt.

C'est le moment d'utiliser à plein, mollets, cuisses et souffle !

Il n'y a pas que les randonneurs qui grimpent désormais à l'assaut des montagnes, les nuages aussi...

C'est quoi ce bruit ?

Un hélicoptère vrombit puis se pose au col des Boeufs.

C'est le principal moyen de transport pour ravitailler Mafate mais aussi pour éviter aux habitants comme à certains visiteurs une trop longue marche d'accès.

Un dernier effort et se devine le col de Fourche.

C'est la bascule-retour vers Salazie !

J'ai beaucoup aimé cette randonnée malgré la trop forte fréquentation du sentier principal.

Il faudra courageusement poursuivre jusqu'au coeur de Mafate lors d'un autre voyage !

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Quelques dizaines de kilomètres plus loin, quelques degrés en plus, quelques nuages en moins.

Nous admirons l'océan à Saint Benoît puis la Terre à Sainte Anne...

Nous nous dirigeons enfin vers le superbe logement loué à Saint François pour cette dernière nuit réunionnaise.

Une vue sur l'océan, un jacuzzi, le pied ?

Le dîner sera l'occasion de découvrir une dernière spécialité de l'île, le civet zourites ( poulpe) pour les uns, de déguster une dernière fois un sauté mines pour les autres...

Je n'ai pas trop envie de repartir demain !

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Notre vol est en début de soirée .

Nous avons tout notre temps pour profiter des plaisirs d'un petit déjeuner avec vue...

Mais bon, il va quand même falloir y aller !

Vu les bouchons démentiels qui peuvent paralyser la circulation au nord de l'île, nous choisissons un programme tranquille pour cette dernière journée.

Il ne faudrait pas rater notre vol retour !

La cascade de Takamaka et la ville de Saint Denis semblent d'intéressantes options.

Nous filons donc vers le barrage hydroélectrique des Hirondelles depuis lequel un sentier facile permet de profiter d'un magnifique panorama sur la cascade. ( Panorama lointain certes mais la randonnée qui permet d'approcher du site n'est pas du même niveau ... Une autre idée pour un prochain voyage !)

Nous quittons bientôt cette ambiance "désert vert" pour arpenter le centre ville de Saint Denis et ses maisons créoles.

Une dégustation de glace plus tard et c'est le moment de rejoindre l'aéroport.

Nous rendons le véhicule sans problème et faisons nos adieux à cette superbe île, paradis des randonneurs à l'atmosphère si tranquille : pas d'énervés sur les routes, une joie de vivre certaine, un accueil très agréable.

On aurait presque envie d'y demander sa mutation !