Les prévisions météorologiques ne sont guère optimistes aujourd'hui. Nous choisissons donc un programme sans randonnées !
Dans un premier temps, nous admirons les prouesses technologiques développées par les féroïens pour passer d'îles en îles : les fameux tunnels sous-marins.
Nous avions déjà emprunté Eysturoyartunnilin à notre arrivée mais, fatigués du voyage et impatients de nous installer, nous n'étions pas d'humeur à la découverte.
Nous sommes nettement plus intéressés par l'ouvrage ce matin !
Ce tunnel de 11 kilomètres permet de relier les deux îles principales de l'archipel : Streymoy et Eysturoy.
Au plus bas, l'automobiliste roule à 187 mètres de la surface de l'océan. C'est un peu angoissant...
Le clou du spectacle se niche sous le fjord séparant Strendur de Runavik : un incongru rond point bleuté !
Vu le coût important de sa construction, le tunnel est soumis à péage, un péage à régler en ligne sur ce site.
Les autres tunnels sous-marins sont également payants et il est impossible de ne pas les emprunter pour se rendre sur Vágar ou Borðoy. En revanche, il est possible de ne pas emprunter Eysturoyartunnilin au prix d'un large détour selon les trajets.
Nous retrouvons maintenant la lumière du jour, contournons Tórshavn et filons vers Kirkjubøur, joli village chargé d'histoire abritant la cathédrale en ruines de Saint-Magnus.
Le lieu est sympathique mais assez touristique.
Nous y croiserons même des chinoises armées de leur bruyant drone et bien décidées à immortaliser leur passage aux îles Féroé par un film les montrant en train de courir au milieu du vert. C'est plutôt comique à observer...
La très sobre église Saint-Olav est, elle, toujours en service et possède un magnifique portail en vitrail.
La faim nous incite alors à rebrousser chemin vers la capitale plutôt que de poursuivre notre exploration de la côte sud de Streymoy.
Nous voulons en effet manger au chaud et les restaurants sont rares dans l'archipel...
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La Sandero trouve difficilement une place dans le centre de Tórshavn. Les parkings sont souvent à durée limitée ( 30 minutes à 2 heures) et il faut s'éloigner un peu pour dénicher un emplacement permettant de rester plus longtemps.
Le stationnement est, en revanche, gratuit . Il suffit de positionner un disque bleu indiquant son heure d'arrivée contre le pare brise.
Nous avons repéré un établissement proposant des smørrebröds, sandwichs danois ouverts à la garniture inhabituelle et joliment présentée, nous ne tardons pas à y prendre place !
La note est assez salée, comme partout dans les pays nordiques , mais c'est très bon !
Repus, nous pouvons désormais partir à la rencontre des beautés offertes par Tórshavn, le port du dieu viking Thor.
La capitale féroïenne possède à peine 20 000 habitants et son passé de village de pêcheurs est loin de s' effacer même si des bâtiments modernes poussent à sa périphérie.
Sa cathédrale possède un point commun avec Notre Dame de La Garde : les maquettes de bateaux qui ornent sa nef !
Quant à ses plus vieilles maisons, vous les découvrirez dans le quartier de Tinganes.
Malheureusement, ces habitations sont de plus en plus converties en Airbnb et il n'y aura bientôt plus ici de vie quotidienne mais seulement une cité-dortoir pour touristes.
C'est dommage qu'ici comme ailleurs, il n'y ait pas un juste milieu entre hébergements touristiques et logements pour les locaux.
Après, qui aurait envie de vivre dans des ruelles où défilent le monde entier ?
La parenthèse urbaine se referme, nous reprenons la route de la côte sud en direction de Syðradalur cette fois-ci.
Cette route finit en impasse et ne dessert que quelques fermes et maisons.
Autant dire qu'il n'y a pas foule -hormis les moutons, les chevaux et les oies...- et que nous pouvons nous arrêter n'importe où pour profiter des diverses échapées sur les îles Koltur et Hestur mais aussi sur Streymoy embrumée.
Pour regagner notre base, nous choisissons de ne pas reprendre le tunnel mais d'effectuer le détour par la route panoramique 10.
Malheureusement le temps se gâte définitivement et les paysages sont noyés de pluie et de brouillard.
Une éclaircie au niveau du sinueux embranchement vers Norðradalur nous redonne espoir.
Un espoir de courte durée...
Le spectaculaire ruban de bitume qui grimpe vers Sornfelli, le point culminant de Streymoy avec ses 725 mètres, est englué dans la purée de pois !
Nous retenterons l'ascension une autre fois...
La journée s'achève cependant sur une belle note avec ce ciel d'orage qui baigne d'une sublime lumière l'horizon !
Bonne nuit...