Vertigineuses îles Féroé

De l'Auvergne aux îles Féroé : de la route, une longue traversée en ferry, des tunnels sous la mer, des randonnées dans le vert et quelques moutons...
Juin 2023
3 semaines
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Une émission de télé, Échappées Belles, nous a fait découvrir les Îles Féroé, archipel autonome rattaché au Danemark peuplé de 50 000 hommes et de 70 000 moutons et principalement connu pour sa tradition culturelle sanglante et largement contestée : le Grindadráp ou chasse aux cétacés.

L'idée de sillonner les terres vertes et sauvages de ces 18 îles perdues entre Écosse et Islande a mûri quelques temps dans nos esprits puis nous nous sommes décidés à sauter le pas pour l'été 2023.

Nous avons alors choisi de renouveler l'expérience des grandes traversées européennes en optant pour un voyage en voiture et ferry.

Cette option est certes chronophage - 3 nuits à l'aller, 3 nuits au retour et 3 nuits dans le confortable ferry de la Smyril Line- mais permet, je trouve, de mieux aborder l'espace géographique qui nous entoure alors que l'avion, par sa vitesse, rend la Terre microscopique.

Et puis, un tel voyage permet de ne pas se soucier de ce qu'on emporte...

Chaussures de randonnées, vêtements chauds ( température moyenne aux Féroé en été : une dizaine de degrés...), vêtements imperméables ( Si les îles sont si vertes, ce n'est pas pour rien...), glacière pour les provisions, provisions de base ( Les rayons des supermarchés locaux ne sont pas vraiment appétissants et les étiquettes flambent comme dans tous les pays nordiques) mais aussi quelques habits d'été- sait-on jamais !

La Dacia est donc bien remplie quand sonne l'heure du départ, un mercredi matin de juin !

D'ici à samedi midi, nous devrons avoir traversé la France, l'Allemagne et le Danemark soit 1800 kilomètres de nationales et d'autoroutes au gré de nos envies...

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Les kilomètres défilent le long des départementales, des nationales puis de l'autoroute.

Nous empruntons d'ailleurs la première autoroute de France payante sans barrière de péage : l'A79.

Il ne faudra pas oublier d'aller régler la note en ligne sous peine de se voir infliger une amende de 90 euros !

Un pique nique plus tard, nous nous enfonçons de plus en plus à l'est et prenons de l'avance sur le programme.

Je décide donc de faire un crochet par le Grand Ballon, le plus haut sommet des Vosges avec ses 1424 mètres.

Une courte randonnée nous amène au radôme, un radar de l'aviation civile, puis au monument des Diables Bleus érigé là en hommage aux chasseurs alpins tombés aux combats durant la guerre 14-18.

Le panorama est à 360 degrés et nous dominons la plaine d'Alsace. C'est magnifique !

Nous dégustons une glace après l'effort puis redescendons vers Colmar.

L'hôtel réservé s'avère bien pratique avec son parking et sa situation proche du centre historique. Les chambres sont plutôt modestes mais calmes et le rapport qualité prix est excellent. Quel contraste avec le dernier voyage aux USA !

Nous partons ensuite en promenade apéritive à travers la jolie ville à colombages.

De ruelles en places, de kouglofs en cafés, nous parvenons bientôt au Quartier de la Petite Venise.

Mais c'est quoi cet attroupement de touristes chinois ? Et pourquoi photographient-ils tous le côté ombre alors que le soleil resplendit à quelques pas de là ?

Google nous donne rapidement la réponse : une émission de téléréalité chinoise - un programme culinaire- a été tourné ici et, depuis, c'est la ruée des touristes issus de cette région du monde dans l'attrayante capitale du Haut-Rhin !

Nous les retrouvons d'ailleurs au restaurant réservé, attablés, tout comme nous, devant deux grands classiques de l'étape : la choucroute et le vin blanc d'Alsace !

Bon appétit !

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Nous franchissons le Rhin au niveau des écluses de Marckolsheim et entamons notre éprouvante traversée de l'Allemagne.

Les autoroutes allemandes sont certes gratuites et certaines portions sont à vitesse illimitée mais ça ne rattrape pas tout le reste...

Des travaux continuels sur des dizaines de kilomètres, des voies tellement rétrécies qu'on se demande toujours par quel miracle la voiture arrive à se faufiler entre camions et plots de bétons, des limitations de vitesse qui n'arrêtent pas de changer, des aires de repos riquiquis, des toilettes repoussantes quand gratuites mais propres en payant un euro...

Et clou du spectacle : les bouchons ! Des files de poids lourd qui s'étalent à l'infini à l'approche des grosses villes ...

Un conseil : toujours se déporter sur la gauche à l'approche d'une zone de travaux ou de bouchons. La file deviendra rapidement réservée aux voitures alors que rester derrière les camions, c'est se retrouver englué sur le bitume pour un long moment...

Pour la pause déjeuner, je repère un coin perdu dans la nature à quelques kilomètres seulement de l'A5.

Un ruban de bitume qui se rétrécit de plus en plus, des champs, des forêts et surtout plus un bruit !

Nous dégusterons notre pique nique à l'ombre d'un petit kiosque en bois avec pour spectacle l'apparition inattendue de Monsieur le Renard.

Bon, c'est pas tout ça, mais on a encore 380 kilomètres d'enfer à parcourir !

On y va ?

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Quelques angoisses routières plus tard, nous entrons dans les faubourgs d'Hildesheim, ville de 100 000 habitants située au sud d'Hanovre .

Le centre historique fut ravagé par les bombardements alliés durant la seconde guerre mondiale mais a été depuis patiemment reconstruit offrant aux visiteurs de passage toute la beauté de ses maisons à colombages particulièrement autour de la place du marché.

Nous déposons rapidement nos bagages au fonctionnel hôtel réservé et partons nous dégourdir les jambes et l'oeil dans la vieille ville.

Contrairement à Colmar, les touristes chinois sont absents tout comme ceux des autres nationalités...

Il faut dire que le quartier ancien est assez petit et, si l'étape est parfaite pour une fin de journée, il me semble peu opportun de prolonger le séjour sur une plus grande durée.

Oups, il est bientôt 19 00 ! Il va falloir se dépêcher un peu si nous ne voulons pas nous faire refouler du restaurant repéré ...

Eh oui, nos voisins germaniques dînent tôt et si vous voulez manger dans certains établissements, il va falloir un peu adapter vos horaires de repas...

Pas mal ce steak argentin ! Et les pommes de terre sautées sont délicieuses !

Bonne digestion...

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Hanovre, Hambourg, Flensbourg, les pancartes défilent au rythme de notre progression vers la frontière danoise.

Nous nous échappons une nouvelle fois de l'autoroute pour pique-niquer au bord d'un lac en compagnie des cygnes et des canards et de quelques gouttes de pluie...

Un douanier danois nous fait maintenant signe de passer, nous retrouvons le calme d'autoroutes sans travaux et moins fréquentées.

Nous avions prévu de faire une halte dans la ville de Vejle au bord du fjord du même nom pour découvrir ses étonnants immeubles en forme de vague et autres prouesses architecturales modernes.

Nous prenons donc le chemin des écoliers et allons nous balader au bord de l'eau.

Nous effectuons ensuite un petit tour au supermarché, histoire de ne pas mourir de faim sur le ferry..., puis découvrons le logis réservé pour la nuit.

Nous avions longuement hésité entre les charmes de la ville et ceux de la campagne mais les prix, très élevés, des hôtels urbains au Danemark nous ont fait opter pour la deuxième option.

Nous ne regretterons pas du tout notre choix. La maisonnette est confortable, très au calme et bien placée !

Un peu de repos et c'est l'heure de la promenade apéritive !

Le coin est truffé de lapins qui se perdent rapidement dans les fourrés rendant vaines toutes tentatives de portrait...

Heureusement, certaines espèces sont plus collaboratives !

Le temps est doux, nous profitons de la terrasse pour dîner.

Et c'est reparti pour une promenade, digestive cette fois-ci...

Reverrons-nous le soleil ces 15 prochains jours ?

Les Féroé sont plutôt connues pour leur climat disons humide...

Vous le saurez prochainement !

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Nous quittons Uldum de bonne heure car nous souhaitons découvrir le phare de Rubjerg Knude avant que de procéder à notre embarquement pour les Féroé, embarquement prévu à 15 30 avec un enregistrement conseillé 2 heures avant.

Ce phare n'est plus en service depuis 1968 du fait de l'érosion de la côte qu'il surplombe mais aussi de son ensablement progressif.

Condamné à chuter dans l'océan à très brève échéance, il fut sauvé -temporairement- de la déchéance grâce à son fort potentiel touristique.

Déplacé en 2019 de 70 mètres à l'intérieur des terres, il continue d'attirer aujourd'hui de nombreux voyageurs fascinés par cette tour surgissant des dunes et par le bleu profond des eaux qui se jettent à ses pieds.

Nous arrivons au parking en milieu de matinée et entamons la courte marche - 1.2 kilomètres dans chaque sens- qui mène au phare.

Impossible de se perdre, non ?

Des moutons bêlent, le soleil cogne, le vert laisse place au jaune.

Je n'imaginais pas le Danemark ainsi !

Nous ôtons maintenant nos baskets et partons à l'assaut des dunes. Habituellement le vent et le sable cinglent les randonneurs mais aujourd'hui, pas le moindre zéphyr ne troublera la sérénité des lieux.

Un escalier a été aménagé permettant l'accès à la plateforme sommitale. Nous nous y engouffrons.

La vue sur la côte est magnifique, les flots attirants (enfin de loin vu la température de l'eau...).

Nous nous arrachons à regret de cette plage infinie puis la Sandero prend sagement le chemin du port d'Hirtshals.

Nous récupérons alors les clés de notre cabine puis prenons place dans la file des véhicules qui se faufileront bientôt dans les entrailles du MS Norröna.

Les moteurs grondent, le port devient fourmilière, c'est le moment de ranger au mieux motos, vélos, 4x4, camping-cars, camions, bus et voitures dans la cale du ferry.

Pas un centimètres de perdu, ni à droite, ni à gauche, ni devant, ni derrière, ni en hauteur !

Il ne faut pas être claustrophobe en cet instant...

Nous abandonnons la Dacia en bonne compagnie et partons à la recherche de la réception.

Nous avions réservé une cabine sans fenêtre pour ce trajet aller mais le beau temps et l'ambiance fiévreuse de cet embarquement nous donnent des envies de surclassement.

Délestés de quelques dizaines d'euros supplémentaires, nous grimpons jusqu'au pont 8 où se trouve le nid douillet qui nous abritera les 32 prochaines heures : une cabine 2 couchettes-salle d'eau avec hublot.

Je vous laisse vous installer puis nous visiterons le bateau !

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Le ferry est certes imposant mais reste riquiqui à l'échelle des HLM des mers que sont les bateaux de croisière qui sillonnent Méditerranée et Caraïbes.

Alors, même si nous nous perdons un peu dans les couloirs et sur les ponts lors de la première demi-journée, nous finissons, en vue de Tórshavn, par connaître par coeur ce navire pouvant accueillir 1482 passagers et 800 voitures.

Le Norröna a été relooké début 2021. Les aménagements sont donc quasi neufs !

Un restaurant gastronomique, un restaurant buffet, un self, deux bars, un cinéma (payant), une bibliothèque, une boutique duty free, une piscine intérieure, trois bains norvégiens extérieurs (payants), un pont promenade, un héliport et de multiples escaliers sont à votre disposition pour passer le temps.

Les cabines possèdent également un écran plat mais, si vous n'êtes pas germanophone, vous risquez de ne pas comprendre grand chose au film...

La journée se déroule donc principalement autour des repas, du pont promenade et de la sieste.

C'est un rythme lent mais quel luxe par rapport à un interminable trajet en avion !

La traversée s'effectuera sur une mer calme et nous passerons au large des côtes norvégiennes et des îles Shetland avant que d'apercevoir les Féroé.

Il est maintenant 22 30, heure locale, les passagers sont priés de regagner leurs véhicules.

Nous resterons bloqués une bonne heure dans la cale tant le ferry est chargé de conteneurs demandant une minutieuse manutention !

Et puis notre pont se baisse enfin et, soulagés d'être à l'air libre, nous filons sans demander notre reste vers la maisonnette louée pour les 3 prochaines nuits !

Tiens, il est plus de minuit et il fait encore presque jour...

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Nous découvrons au réveil la magnifique vue offerte depuis la terrasse de notre logement situé sur l'île d'Esturoy, la deuxième plus grande île de l'archipel féroïen .

Le temps est couvert mais il ne pleut pas et la température est plutôt clémente , une petite quinzaine de degrés. Bref, pour cette destination, c'est une météo sympathique !

Le petit déjeuner englouti, nous déplions la très belle carte publiée par International Photographer et choisissons nos points de chute du jour : Tjørnuvík et Saksun sur l'île voisine de Streymoy.

Nous faisons rapidement connaissance avec nos plus proches voisins et c'est parti pour notre première journée dans le grand vert !

Je ne sais pas si j'ai photographié les 70 000 moutons qui peuplent ce pays, mais je ne dois pas en être loin !

Impossible en effet de prendre un paysage sans une boule laineuse à 4 pattes à l'horizon !

Tandis que nous progressons vers Tjørnuvík, le soleil accepte de faire une franche apparition même si le bleu reste mêlé de gris.

Au détour d'un tournant, nous découvrons alors la curieuse église octogonale de Haldarsvík.

Puis le ruban de bitume se rétrécit jusqu'à ne plus former qu'une voie qui longe la falaise.

La route finit en cul de sac et le village desservi ne possède que quelques dizaines d'âmes. Inutile de construire une autoroute !

Ce genre de configuration routière se révèlera très fréquent sur toutes les îles. Même certains tunnels ne possèdent pas deux voies de circulation ...

Pour se croiser, les concepteurs du réseau ont choisi de créer régulièrement de petites excroissances goudronnées : une voiture se gare, l'autre passe. Dans les tunnels, ce sont des poches creusées dans la roche...

Et quand le flux est trop important pour la configuration du terrain, ce sont des feux rouges qui règlent le problème !

Comme ici.

Nous attendons donc patiemment notre tour en admirant les vues offertes sur Eiði et ses fameux rochers du Géant et de la Sorcière, Risin og Kellingin en version originale.

C'est vert, on y va ?

La baie de Tjørnuvík apparaît bientôt à l'horizon.

Sur sa plage, les surfeurs peuvent s'adonner à la pratique de leur sport favori quand la vague daigne se montrer.

Sur ses coteaux, les randonneurs peuvent suivre le sentier qui les mènera à Saksun, 500 mètres de dénivelé et 7 kilomètres plus loin. ( Donc 1000 et 14 aller/retour...)

Pour notre part, nous nous contenterons de nous balader dans le village et le long de l'océan, promenade entrecoupée d'un délicieux pique-nique, promenade sous l'oeil des omniprésents Risin og Kellingin comme des omniprésents ovins...

Un bien joli coin !

Que nous réservera Saksun ?

Nous le saurons en suivant la route qui nous y mène, 27 kilomètres de bitume soit 20 kilomètres de plus que le sentier piétonnier...

Le minuscule hameau possède un petit port desservi par une lagune dont le rivage est accessible aux marcheurs à marée basse.

Ce sentier se situe sur un terrain privé -à vrai dire, tous les terrains sont privés aux Féroé d'où les multiples chemins payants- et le propriétaire demande un droit de passage aux randonneurs : 75 DKK ( environ 10 euros) à régler uniquement en carte bancaire.

Nous payons notre écot et entamons la courte balade qui aboutit à l'océan.

L'impression est mitigée par rapport aux retours dithyrambiques lus sur les blogs et autres guides.

Pas mal mais de là à classer cette randonnée dans le top 5 des sites à voir aux Féroé, je suis très dubitative...

Nous n'allons pas rester sur notre faim ! Si nous marchions un peu en direction de la montagne ?

Aussitôt dit, aussitôt fait, nous rejoignons le fameux sentier -gratuit- de Tjørnuvík dont je vous ai précédemment parlé !

Nous n'accomplirons pas toute la marche mais grimperons jusqu'à un très joli point de vue sur Saksun.

Cette fois-ci, ça grimpe sec et j'ai rapidement le souffle court...

J'ai franchement préféré cette randonnée à la première même si le soleil n'était vraiment plus avec nous !

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Après un détour au supermarché, nous regagnons maintenant nos pénates pour un dîner bien mérité.

Comme souvent aux Féroé, nous nous régalerons de saumon et de pommes de terre nouvelles.

Il n'y a que peu de choix dans les magasins d'alimentation si on choisit de cuisiner des aliments frais ...

Et bizarrement, nous ne mangerons jamais d'agneau ! Cette viande est en effet vendue au gigot ce qui fait un peu beaucoup pour deux personnes...

Bon appétit !

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Les prévisions météorologiques ne sont guère optimistes aujourd'hui. Nous choisissons donc un programme sans randonnées !

Dans un premier temps, nous admirons les prouesses technologiques développées par les féroïens pour passer d'îles en îles : les fameux tunnels sous-marins.

Nous avions déjà emprunté Eysturoyartunnilin à notre arrivée mais, fatigués du voyage et impatients de nous installer, nous n'étions pas d'humeur à la découverte.

Nous sommes nettement plus intéressés par l'ouvrage ce matin !

Ce tunnel de 11 kilomètres permet de relier les deux îles principales de l'archipel : Streymoy et Eysturoy.

Au plus bas, l'automobiliste roule à 187 mètres de la surface de l'océan. C'est un peu angoissant...

Le clou du spectacle se niche sous le fjord séparant Strendur de Runavik : un incongru rond point bleuté !

Vu le coût important de sa construction, le tunnel est soumis à péage, un péage à régler en ligne sur ce site.

Les autres tunnels sous-marins sont également payants et il est impossible de ne pas les emprunter pour se rendre sur Vágar ou Borðoy. En revanche, il est possible de ne pas emprunter Eysturoyartunnilin au prix d'un large détour selon les trajets.

Nous retrouvons maintenant la lumière du jour, contournons Tórshavn et filons vers Kirkjubøur, joli village chargé d'histoire abritant la cathédrale en ruines de Saint-Magnus.

Le lieu est sympathique mais assez touristique.

Nous y croiserons même des chinoises armées de leur bruyant drone et bien décidées à immortaliser leur passage aux îles Féroé par un film les montrant en train de courir au milieu du vert. C'est plutôt comique à observer...

La très sobre église Saint-Olav est, elle, toujours en service et possède un magnifique portail en vitrail.

La faim nous incite alors à rebrousser chemin vers la capitale plutôt que de poursuivre notre exploration de la côte sud de Streymoy.

Nous voulons en effet manger au chaud et les restaurants sont rares dans l'archipel...

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La Sandero trouve difficilement une place dans le centre de Tórshavn. Les parkings sont souvent à durée limitée ( 30 minutes à 2 heures) et il faut s'éloigner un peu pour dénicher un emplacement permettant de rester plus longtemps.

Le stationnement est, en revanche, gratuit . Il suffit de positionner un disque bleu indiquant son heure d'arrivée contre le pare brise.

Nous avons repéré un établissement proposant des smørrebröds, sandwichs danois ouverts à la garniture inhabituelle et joliment présentée, nous ne tardons pas à y prendre place !

La note est assez salée, comme partout dans les pays nordiques , mais c'est très bon !


Repus, nous pouvons désormais partir à la rencontre des beautés offertes par Tórshavn, le port du dieu viking Thor.

La capitale féroïenne possède à peine 20 000 habitants et son passé de village de pêcheurs est loin de s' effacer même si des bâtiments modernes poussent à sa périphérie.

Sa cathédrale possède un point commun avec Notre Dame de La Garde : les maquettes de bateaux qui ornent sa nef !

Quant à ses plus vieilles maisons, vous les découvrirez dans le quartier de Tinganes.

Malheureusement, ces habitations sont de plus en plus converties en Airbnb et il n'y aura bientôt plus ici de vie quotidienne mais seulement une cité-dortoir pour touristes.

C'est dommage qu'ici comme ailleurs, il n'y ait pas un juste milieu entre hébergements touristiques et logements pour les locaux.

Après, qui aurait envie de vivre dans des ruelles où défilent le monde entier ?

La parenthèse urbaine se referme, nous reprenons la route de la côte sud en direction de Syðradalur cette fois-ci.

Cette route finit en impasse et ne dessert que quelques fermes et maisons.

Autant dire qu'il n'y a pas foule -hormis les moutons, les chevaux et les oies...- et que nous pouvons nous arrêter n'importe où pour profiter des diverses échapées sur les îles Koltur et Hestur mais aussi sur Streymoy embrumée.

Pour regagner notre base, nous choisissons de ne pas reprendre le tunnel mais d'effectuer le détour par la route panoramique 10.

Malheureusement le temps se gâte définitivement et les paysages sont noyés de pluie et de brouillard.

Une éclaircie au niveau du sinueux embranchement vers Norðradalur nous redonne espoir.

Un espoir de courte durée...

Le spectaculaire ruban de bitume qui grimpe vers Sornfelli, le point culminant de Streymoy avec ses 725 mètres, est englué dans la purée de pois !

Nous retenterons l'ascension une autre fois...

La journée s'achève cependant sur une belle note avec ce ciel d'orage qui baigne d'une sublime lumière l'horizon !

Bonne nuit...

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Aujourd'hui, notre but est de sillonner Sandoy, petite île de 125 km2 située au sud de Streymoy.

Pour quelques mois encore, elle n'est accessible qu'en ferry ou en hélicoptère. Un tunnel est en construction et devrait être achevé fin 2023.

Comme les touristes n'ont le droit qu'à un trajet journalier en hélicoptère (et que la Dacia n'y rentre pas...), nous optons pour la première solution.

La place pour les véhicules est très réduite sur le ferry et les locaux sont prioritaires.

Nous avons donc préféré réserver notre passage il y a quelques semaines via ce site.

Nous nous pointons au port de Gamlarætt 30 minutes avant le départ, quelques voitures patientent déjà.

Le bac achève sa manœuvre d'arrimage et déverse sa cargaison de passagers.

L'employé nous fait alors signe ainsi qu'à d'autres petits véhicules.

Comme sur les gros ferry, un système de rampes permet d'optimiser le chargement et voilà la Dacia hissée sur un étroit pont roulier !

Quelques minutes suffisent à assurer la manœuvre, nous sommes maintenant sur le départ !

La traversée ne dure qu'une demi-heure, juste le temps de prendre quelques photos...

Skopun, Skopun, tout le monde descend !

Ce village au bord de Sandoy possède deux attractions.

L'une se remarque bien vite...

Une immense boîte aux lettres bien évidemment factice !

L'autre consiste en une randonnée vers Lírabergsháls que les plus courageux entameront depuis le port.

Pour notre part, nous nous garerons là où le sentier devient inaccessible aux voitures gagnant là de nombreux efforts...

Le temps est plutôt bouché mais le coin est vraiment sympa. Et surtout, nous ne croiserons personne hormis les habituelles bêtes à poil ou à plumes.

Arrivés en bordure de falaise, les nuages semblent se dissiper. Nous patienterons ce qu'il faut pour enfin contempler les éperons rocheux.

J'ai franchement bien apprécié cette balade cache cache avec la brume qui offre au retour de bien jolis points de vue sur Streymoy.

La route principale retrouvée, nous nous dirigeons vers Sandur puis bifurquons en direction de Søltuvík, une baie isolée propice au pique-nique !

Nous y entamerons un délicieux pâté et un odorant Saint Nectaire qui voyageaient dans notre coffre depuis l'Auvergne...

Une promenade sur la plage plus tard, nous partons plein est jusqu'aux villages d'Húsavík et de Skálavík.

Le soleil a perdu sa bataille contre les nuages et nous devinons plus que nous admirons les paysages traversés...

La météo peut vous paraître peu clémente mais c'est du gâteau par rapport à l'Islande et même à la Norvège !

Nous n'aurons jamais froid, le vent ne transpercera pas nos os, le soleil se montrera régulièrement voire généreusement certaines journées et nous n'aurons jamais à affronter une pluie ou un brouillard continuel.

Je pense en fait que nous avons eu de la chance. J'ai lu quelques carnets de voyages nettement plus mouillants...

Nous terminerons notre visite de Sandoy sur la plage de Sandur, une plage toute en sable cette fois-ci !

Le ferry nous redépose sur Streymoy puis nous empruntons le tunnel sous-marin qui permet l'accès à Vagar.

Nous dormirons les 4 prochaines nuits sur cette île où se concentrent quelques unes des plus fameuses excursions de l'archipel.

La maisonnette réservée est une ancienne maison de pêcheur.

Elle possède une bien belle pièce de vie avec une jolie vue sur la baie de Sørvágur mais ne nous ravira pas outre mesure. L'île est bien trop fréquentée, la densité de population trop importante.

Il manque le côté sauvage qui nous avait tant plu à la précédente location.

A demain pour de nouvelles perspectives féroïennes !

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C'est une journée très tranquille qui se profile pour la Sandero.

Notre première étape n'est, en effet, qu'à quelques kilomètres : le village de Bøur de l'autre côté de la baie.

Quelques maisons anciennes, une église et des hangars à bateaux composent ce joli bourg qui se blottit le long de la falaise.

Vous profiterez de magnifiques vues sur le fjord comme sur les formations rocheuses de Drangarnir tout le long de l'étroite route qui traverse le village.

Si vous continuez jusqu'au croisement avec la route principale, vous pourrez également admirer l'îlot de Tindhólmur d'un peu plus près !

Le goudron se terminait ici autrefois et le prochain hameau, Gásadalur, ne pouvait se rejoindre qu'en marchant.

Un tunnel à voie unique a été creusé dans la montagne en 2006 et l'accès à la bourgade se fait aujourd'hui par la route pour le plus grand bonheur du facteur qui distribue le courrier dans ce bout du bout du monde.

Fini les 1029 mètres de dénivelé et les 8.4 kilomètres à pied pour 10 pauvres enveloppes...

Le sentier est cependant toujours fréquenté, par les touristes cette fois-ci !

Nous ferons l'impasse sur cette randonnée au vu des fameux 1029 mètres...

Nous ne le regretterons pas vu l'état du chemin, très accidenté et possiblement glissant : un étroit zig-zag tout en terre, herbe humide et cailloux qui part à l'assaut de la montagne.

A la place, nous nous baladerons le long des falaises à la rencontre de la fameuse cascade de Múlafossur.

Ce secteur est franchement superbe et très tranquille dès qu'on s'éloigne des points de vue sur la cascade.

La plupart des personnes qui viennent aux Féroé visitent en effet l'archipel en mode TGV et n'ont que quelques instants à consacrer à chaque site.

Clic-clac, une photo, clic-clac, un selfie et puis s'en vont...

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Nous noterons au cours de la promenade que le facteur ne devait pas avoir le pied marin...

Un port relié au village par un escalier et un monte charge désormais en ruines permettait une approche du village possiblement moins éreintante !

Nous nous éloignons maintenant de la cascade et suivons le chemin qui remonte vers Gásadalur que nous ne tardons pas à dépasser.

Une table de pique-nique nous fait alors de l'oeil. Si nous déjeunions ?

La dernière miette avalée, nous partons dos à l'océan sur le sentier qui mène au village abandonné de

Slættanes sur la côte nord de l'île.

Cette randonnée fait 28 kilomètres aller/retour. Il n'est donc pas question de l'effectuer de bout en bout mais juste de baguenauder un couple d'heures entre oiseaux et moutons.

Revenus à notre point de départ, nous reprenons la route direction Sandavágur, petite ville de l'est de Vágar d'où débute une courte randonnée -3 kilomètres A/R- vers le point de vue de Trøllkonufingur, un monolithe crochu de 113 mètres de haut.

Cet agréable sentier est accessible à tous même si vous souffrez de vertige ! Malheureusement, nous aurons un peu de mal à distinguer le doigt de la sorcière qui se cache dans les nuées.

La randonnée, ça ouvre l'appétit, non ?

Si nous allions goûter dans ce café installé dans une vieille maison de pêcheur ?

Je vous propose de délicieuses gaufres accompagnées de compote de rhubarbe, la seule douceur sucrée qui pousse dans l'archipel...

Arrosées d'un chocolat crémeux, c'est le top !

Bon appétit !

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Cette journée sera consacrée à la controversée randonnée de Trælanípa et Bøsdalafossur.

Les opinions sont, en effet, fort divergentes quant au fait d'effectuer cette marche ou pas.

Certains râlent comme des putois car le propriétaire du terrain leur a fait payer un droit de passage de 200 DKK ( environ 27 euros) par personne.

Obnubilés par cette dépense, ils partent du mauvais pied et ne profitent de rien.

D'autant plus s'ils effectuent cette randonnée au pas de course du fait de leur itinéraire millimétré, d'autant plus si la pluie, la brume et le vent s'en mêlent...

D'autres n'ont que des compliments pour les paysages traversés et reviennent enchantés de leur coûteuse balade.

Pour notre part, nous avons trouvé la randonnée magnifique et nous ne regrettons pas du tout les 54 euros déboursés.

Nous avons pris notre temps, pique-niqué sur place et prolongé le plaisir sur l'autre bord du lac Leitisvatn.

Les dix kilomètres parcourus se sont donc transformés en 4 bonnes heures alors que la marche ne présente guère de difficultés si on suit le chemin.

En revanche, le marcheur qui s'éparpille fera également un peu d'escalade et aura à affronter sa peur du vide...

Vous êtes prêts ?

On y va !

Le sentier longe tout d'abord le lac en grimpant peu à peu.

2700 mètres plus tard, nous arrivons à un point de vue vertigineux sur les falaises et l'océan.

Aucune rambarde en vue, il vaut mieux avoir le pied sûr et ne pas faire l'imbécile les jours de grand vent ou de brouillard...

Nous quittons alors le chemin principal pour partir à l'assaut de Trælanípa, la montagne aux esclaves, un bloc rocheux qui s'avance à 142 mètres au dessus du niveau de la mer.

Côté lac, le terrain monte en pente douce formant une vaste prairie. Côté falaise, c'est un mortel a-pic !

En avançant près du bord, le randonneur peut observer le lac Leitisvatn en lévitation au dessus des eaux sombres de l'Atlantique Nord.

Vous pouvez vous approcher plus si vous voulez, mais moi je reste là !

Ce plateau offre de magnifiques vues sur la ligne des falaises comme sur le lac, nous sommes subjugués !

Nous nous perdons ensuite un peu dans l'éboulis qui permet l'accès à la cascade de Bøsdalafossur et profitons de l'abri offert par quelques roches pour pique-niquer à l'abri du vent.

La cascade est assez difficile à distinguer depuis la terre ferme. L'angle de vue n'est jamais le bon !

Mais qu'importe, la côte comme le spectacle du lac filant vers la falaise sont suffisamment beaux pour oublier ce petit désagrément.

Nous gagnons alors la rive, une rive plutôt animée ...

Les randonneurs ne sont, en effet, pas seuls en ce point : la croisière s'amuse, les kayakistes aussi.

Nous les laissons à leurs bières, à leurs chansons et leur repas et grimpons de l'autre côté du lac à la recherche d'un point de vue repéré sur Maps Me.

Encore un effort, et nous voici devant l'impressionnante falaise cisaillée.

Avant de retrouver le parking, nous décidons de nous promener sur la plage.

Ce côté du lac est complètement déserté des randonneurs même si quelques aménagements nous laissent à penser que des camps d'été sont organisés ici.

Quelques rencontres plus ou moins inattendues nous attendront sur le chemin du retour.

Ouvrez l'oeil, tendez l'oreille et ne vous faites pas poser un lapin...

Dis, on fait quoi maintenant en attendant l'heure d'aller au restaurant pour dîner ?

Farniente au logis !

A demain...

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Comme les places sont rares sur le ferry qui mène à Mykines, nous avons réservé nos billets à l'avance.

Sur le site hiking.fo, nous avons également réglé le très onéreux droit de circulation sur l'île : 400 DKK soit quasi 54 euros par personne.

Vous pouvez également payer sur place mais c'est 100 DKK de plus...

Cela en valait-il le coup ? Nous ne le saurons jamais !

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La météo semble plutôt avec nous lorsque nous quittons nos foyers pour nous rendre au quai d'embarquement, à un quart d'heure à pied de là.

Il fait même très beau par rapport aux derniers jours, non ?

Le Jósup attend sagement sa cargaison de passagers qui s'engouffrent bientôt joyeusement dans le bateau, qui à l'abri dans la cale, qui au vent sur le pont.

Nous choisissons la deuxième option.

Le ferry remonte maintenant le fjord puis se dirige droit vers l'îlot pointu de Tindhólmur.

Une petite brise souffle, le soleil se montre généreux de ses rayons, les appareils photos sont tous de sortie...

Une manoeuvre plus tard, le navire se faufile dans l'étroit bras de mer séparant Vágar de Tindhólmur pour permettre à ses passagers d'admirer les deux stacks de Drangarnir.

Jusqu'alors le bateau restait stable comme si nous étions sur un lac.

Mais l'abri des falaises passé, nous entrons en pleine mer, une mer plutôt agitée...

Entre tangage et roulis, les estomacs souffrent, les visages pâlissent, les premiers sacs à vomi sont distribués par l'équipage.

Et attention à ne pas lâcher le smartphone ou l'appareil photo lors d'un assaut plus violent de l'Atlantique !

Nous longeons bientôt les côtes de Mykines, les vagues ne se calment pas.

Plus personne ne parle ou presque, tout le monde a envie de mettre pied à terre.

Ouf, voilà le port !

Le capitaine tente d'accoster mais l'accès au quai s'avère trop risqué.

Nous sommes obligés de faire demi-tour...

Adieu randonnée, moutons et macareux !

L'homme nous apprendra plus tard que s'il avait réussi à nous débarquer, il n'aurait jamais pu revenir dans l'après-midi et nous aurions été coincés sur l'île...

Possiblement plusieurs jours vu la météo marine de la semaine.

Sur le chemin du retour, le mal de mer s'empare d'un nombre croissant de voyageurs. C'est à peine si le ballet des macareux autour des falaises de Mykines attire quelques regards.

Malgré cet imprévu, l'équipage respecte le reste du programme de navigation et fonce vers Múlafossur, là où nous randonnions hier, puis longe Tindhólmur du côté opposé à son approche matinale .

Fini le ciel bleu, place à la brume mais les eaux retrouvent leur calme, les passagers, quelques couleurs.

Nous remontons ensuite le long du fjord admirant une dernière fois les Féroé vues de l'océan.

Même si je n'ai pas trop souffert de cette équipée, je suis bien contente de retrouver le plancher des vaches ! La balade était très belle mais peu rassurante et un chouia trop secouante...

Nous serons remboursés du prix du ferry sans même le demander.

De la randonnée non effectuée également.

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Nous déjeunons à la maison puis cherchons une activité de remplacement à Mykines.

Pourquoi pas une petite randonnée au départ du village de Vatnsoyrar ?

Nous abandonnons la Dacia sur un parking et entamons notre marche.

Le début de l'itinéraire longe la grande route numéro 11, celle qui mène à l'aéroport.

Pas terrible même si nous faisons de sympathiques rencontres !

Puis nous bifurquons vers l'intérieur des terres et les paysages deviennent de plus en plus champêtres .

Le large chemin devient une trace, nous perdons un peu le fil...

Nous apercevons alors quelques voitures au loin ! C'est par là qu'il faut se diriger !

Parvenus au niveau de la petite route qui retourne au village, nous apercevons un sentier qui s'enfonce au coeur de Vagar.

Un coup d'oeil sur Maps Me nous informe que cette nouvelle randonnée rejoint le lac de Fjallavatn, environ 5 kilomètres de plus aller retour...

On y va ?

Nous ne regretterons pas notre décision ! La marche précédente était sympathique, sans plus, mais cette suite s'avèrera franchement plus intéressante.

Dommage de ne pas avoir repéré ce chemin auparavant, nous aurions alors pu envisager de poursuivre jusqu'au village abandonné de Slættanes !

Mais il aurait fallu partir bien plus tôt et commencer la randonnée à la fin de la petite route goudronnée et non de Vatnsoyrar . En partant de là, ça ne fait que 16 kilomètres aller/retour. Ce doit être le plus court tracé pour rejoindre la bourgade fantôme !

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Aujourd'hui, nous changeons et d'île et de logement.

Notre prochain logis se situe en effet au nord de l'île d'Esturoy dans un village au nom imprononçable : Gjógv.

Mais ne brûlons pas les étapes et prenons le temps de découvrir les environs du village portuaire de Vestmanna !

Une petite route grimpe à flanc de montagne pour rejoindre les différents lacs de retenue perchés au nord ouest du fjord. Nous l'empruntons.

Nous sommes rapidement seuls au milieu du vert et de l'eau, c'est la tranquillité absolue.

Le goudron s'achève un peu au milieu de nulle part, une piste lui succède.

Nous garons donc la Sandero et marchons à l'aventure, direction l'océan qu'on aperçoit au lointain.

Arrivés à un point d'eau, le sentier cède la place à une prairie.

Curieux de savoir ce qui nous attend au bout du vert, nous sautons la barrière et filons vers ce que nous supposons être des falaises.

Les vues sont magnifiques mais des barbelés nous barrent bientôt l'accès au sommet des collines. Dépités, nous rebroussons chemin, contents malgré tout du spectacle offert lors de cette balade impromptue.

Nous regagnons le véhicule juste à temps pour éviter les gouttes puis redescendons au village en quête d'un coin pour un pique-nique tardif.

Pourquoi pas le parking du belvédère sur les côtes de l'île de Vagar ?

Parfait, il n'y a personne et il ne peut plus !

Nous nous promenons ensuite sur le petit port dont nous faisons bien vite le tour...

Un arrêt au Bónus de Norðskála pour acheter quelques provisions et nous filons maintenant vers Gjógv.

Les routes qui y mènent sont superbes mais nous ne traînons pas trop. Nous restons une semaine dans ce secteur, nous aurons largement le temps d'en profiter !

Nous avons réservé une maison de pêcheur traditionnelle et ce logement s'avèrera aussi charmant que prévu.

De plus, bien que Gjógv soit très touristique, le village retrouve rapidement son calme et nous ne serons pas gênés par le défilé des voyageurs qui se concentre sur quelques petites heures au coeur de la journée.

Nous nous reposons un peu, planifions le programme du lendemain puis partons prendre l'air.

La principale curiosité de Gjógv n'est qu'à quelques pas : la faille qui cisaille la falaise et qui sert de port aux pêcheurs du coin. Nous longeons ses berges et prenons un peu de hauteur pour découvrir la très belle situation du village, quelques maisons au milieu de l'herbe, des montagnes et de l'eau.

Je sens que je vais bien me plaire ici !

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Le soleil brille magnifiquement à notre réveil !

Nous repassons donc au port histoire de le découvrir sous une autre lumière puis prenons la route direction l'île de Kunoy.

La descente vers le village de Funningur offre de vertigineux points de vue, nous avançons donc à un rythme d'escargot pour profiter au mieux du spectacle.

Arrivés au niveau de l'océan, nous accélérons l'allure puis empruntons le tunnel sous marin qui permet l'accès à l'île de Borðoy.

De là, une chaussée insubmersible- ou presque...- rejoint la peu peuplée Kunoy, moins de 200 habitants !

Nous laissons la voiture sur la côte est de l'île à proximité du village d'Haraldssund et entamons la randonnée repérée : un sentier qui suit les berges du fjord jusqu'au village abandonné de Skarð.

Sur la carte, cette balade semblait très simple : une douzaine de kilomètres aller-retour avec un dénivelé quasi nul !

La réalité fut plus sportive...

En effet, le sentier se révèlera plutôt être une trace et ne sera jamais ni plat ni de niveau.

Nous montons un peu, descendons un peu, remontons un peu...

Et toujours de travers, un pied plus bas que l'autre dans la pente !

Il y aura aussi des ruisseaux-cascades à traverser. Souvent à peine quelques gouttes mais assez d'humidité pour transformer la roche en patinoire... Il ne faut pas hésiter à s'accrocher aux chaînes installées le long des passages délicats.

Mais nos efforts seront bien récompensés en seconde partie de trajet d'autant plus que nous ne croiserons personne durant cette randonnée peu connue.

Une bergerie nous annonce maintenant la proximité du village.

Un endroit parfait pour pique-niquer !

Les tartines englouties, nous partons découvrir les vestiges de la bourgade de pêcheurs.

Les lieux furent abandonnés en 1913 suite à un naufrage qui décima quasi toute la population masculine du village.

Sans cette catastrophe, les hommes se seraient-ils accrochés à ce morceau de terre loin de tout ?

J'en doute mais que c'est émouvant de se balader à travers ces maisons en ruine !


Il est alors temps d'effectuer un demi-tour, direction la voiture !

Et de prendre quelques dernières photos de Kunoy...

Nous sommes un peu fourbus quand nous retrouvons le confort des sièges de la Sandero et rentrons directement sur Gjógv.

Un dîner plus tard, nous avons repris assez de forces pour effectuer une promenade digestive dans ce si sympathique village.

Pas besoin de prévoir la frontale pour le retour, la nuit n'est que fugitive en fin juin !

Pas besoin de compter les moutons pour s'endormir, les longues marches journalières se révèlent être de parfaits somnifères...

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Aujourd'hui, c'est repos pour la Dacia !

Mais pas pour les randonneurs...

Au programme, un sentier qui se perd à gauche du village en longeant la falaise.

Ça grimpera plutôt sec et surtout certains passages s'avéreront vertigineux...

Les chaussures sont correctement lacées, le pique-nique est dans le sac ?

Oui! Oui!

Tu as de l'eau ? Tu as pris un billet pour payer les escaliers ?

Oui! Oui!

C'est parti !

Nous contournons tout d'abord le port-faille puis arrivons au pied de l'escalier construit par le propriétaire de ce terrain pour éviter que le flux des randonneurs avides d'une vue en surplomb sur le village de Gjógv ne détruise le fragile sol bordant la falaise.

Nous déposons le billet de 100 demandé pour le passage de 2 personnes dans la boîte installée là à cet effet et entamons la partie sportive de notre randonnée.

Il n'y a pas que le dénivelé qui coupe le souffle, la vue aussi !

La partie aménagée du sentier est désormais finie mais nous n'en avons pas terminé avec la pente...

C'est ici que s'arrêtent la plupart des promeneurs venus là en coup de vent et nous n'avons plus à jongler avec les angles de vue pour faire croire les lieux déserts.

Ou presque !

Nous suivons maintenant la ligne des falaises en espérant toujours être sur la trace d'un parcours pas vraiment balisé.

Le plus dur est fait, pensons-nous...

Profitons du panorama !

C'est quoi ce panneau ! Normalement, il faut passer par là !

Un peu perplexes, nous partons tout d'abord dans la direction opposée à celle des falaises pensant trouver un embranchement qui nous ramènerait dans le droit chemin.

Mais plus les pas s'enchaînent, plus notre but s'éloigne...

Nous consultons la météo : pas de vent, aucune averse de prévue.

Si nous allions tout de même tenter le diable ?

Ok ! Mais si ça devient trop dangereux, on abandonne !

Le sentier frôle de plus en plus la falaise puis se transforme en un étroit passage terreux entre la roche et le vide.

Je ne serais jamais passée par là si la boue, la pluie et le vent s'étaient invités à la fête ! D'ailleurs, je range tout de suite l'appareil photo, j'ai besoin de rester concentrée sur chacun de mes gestes !

Nous contournons lentement la montagne puis retrouvons, soulagés, une configuration de terrain propice à plus de sérénité même s'il ne faut toujours pas jouer aux petits fous...

Nous choisissons alors un emplacement pour sortir le pique-nique.

Pas mal, non ?

Si nous continuions le long de l'océan, nous finirions par arriver à Eiði mais dans quel état ?

Nous choisissons plutôt de rentrer à notre base par l'intérieur des terres ce qui demande encore quelques efforts en dénivelé.

Un col nous permet de repasser du côté de Gjógv. Il n'y a maintenant plus qu'à descendre pour retrouver le confort de notre nid douillet !

Si vous passez un jour dans le coin, je ne peux que vous conseiller cette superbe randonnée !

Enfin s'il fait beau et sec et que vous n'avez pas le vertige...

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Aujourd'hui, nous nous réveillons de bonne heure.

En effet, nous avons décidé d'effectuer la randonnée jusqu'au phare de Kallur sur l'île de Kalsoy et ce lieu n'est accessible qu'en ferry.

Les horaires de traversée sont restreints tout comme les places sur le bateau. De plus, les locaux sont prioritaires sur les touristes.

Il faut donc arriver au port une bonne heure avant le départ pour être sûr d'avoir de la place !

Nous sommes la seconde voiture, c'est bon nous pourrons monter !

Arrivés sur Kalsoy, nous filons vers Trøllanes, un minuscule village d'où part la randonnée, gratuite jusqu'à quand ?

Nous grimpons maintenant à l'assaut du phare en suivant le sentier serpentant dans l'herbe verte.

Cet endroit est très touristique, la marche d'approche est plutôt facile, bref, nous ne sommes pas seuls !

Mais la fréquentation reste tout de même extrêmement raisonnable et nous pouvons profiter tranquillement des lieux.

Nous parvenons alors à une partie un peu délicate du parcours, une échappée sur la droite le long d'un escarpement.

Ce morceau peut être évité si vous êtes sujet au vertige mais n'est pas le plus dangereux : le sentier de crête n'est, en effet, pas spécialement étroit et le terrain est bon.

De là, nous avons une vue panoramique sur le phare comme sur les derniers téméraires mètres menant à la pointe de l'île.

Je ne sais pas trop si j'irai m'aventurer là-bas...

Nous retournons vers le phare et contemplons bientôt le sentier de crête que nous venons de parcourir.

C'est bien plus impressionnant de loin que sur place ! Peut-être que ce sera la même chose pour parvenir au point terminal de l'île ?

Le phare atteint, il faut se décider.

J'y vais ou j'y vais pas ?

Les candidats à l'aventure sont peu nombreux et la plupart ont plus 25 ans que 50...

L'âge rendrait-il prudent ? Ou timoré selon les points de vue...

Mon compagnon entame la descente. Je prends mon courage à deux mains et le suis.

La photo ne rend pas justice à la difficulté du sentier. Enfin, au danger de se balader là !

Un faux pas, un pied qui glisse sur les gravillons et c'est la chute au pied de la falaise...

Arrivée en bas de pente, j'abandonne !

Les quelques mètres finaux sont en effet en montée, il faudra donc les redescendre...

Et je ne sais pas pour vous, mais, pour moi, la peur du vide est bien plus grande en descente !

Ouf, me revoilà au niveau du phare ! Nous n'avons plus qu'à rendre visite à James Bond avant de rentrer au village.

Le dernier volet des aventures du célèbre agent britannique, No time to die, a été tourné ici et les autorités féroïennes ont profité de sa notoriété pour y ériger un monument à sa mémoire, espérant ainsi attirer quelques touristes...

Je veux bien reposer là moi aussi avec une telle vue et une telle compagnie !

Trøllanes rejoint, nous y faisons quelques pas à la recherche du café indiqué à l'entrée du village.

Autant ces quelques pas seront une bonne idée, autant l'arrêt à ce café ne le sera pas.

Accueil antipathique, boisson n'ayant qu'un lointain rapport avec un petit noir, fuyez !

Avant de quitter l'île, nous marquons un dernier arrêt au village de Mikladalur, célèbre pour sa statue de la légendaire femme-phoque, Kópakonan.

Adieu la sauvage Kalsoy, le ferry nous attend !

Bon, c'est plutôt nous qui allons attendre, nous ne sommes plus dans les premiers de la file...

( 3 départs soit 90 minutes...)

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Comme chaque jour de ce voyage vivifiant, nous partons en randonnée.

La balade du jour débute au village d'Eiði que nous rejoignons par les toujours aussi spectaculaires routes qui contournent Slættaratindur, le point culminant des îles Féroé avec ses 880 mètres d'altitude.

Nous admirons en passant le lac d'Eiði, lac naturel agrandi par un barrage,

Puis, de loin, les deux stacks de Risin og Kellingin que nous contemplerons de plus près lors de notre marche.

Un petit tour de la ville en voiture,

Et c'est parti pour quelques efforts !

Cette randonnée n'est pas très longue, 5 kilomètres aller-retour, ni extrêmement pentue avec ses 352 mètres de dénivelé mais n'est pas vraiment conseillée aux personnes sujettes au vertige en son point terminal...

Le village et le fjord s'éloignent progressivement, les échappées belles sur le nord d'Eysturoy s'enchaînent.

C'est plutôt sympa, il n'y a quasi personne et c'est gratuit !

J'espère que vous en avez encore sous la semelle car il faut grimper là-haut !

Les dernières vues se méritent un peu mais quelle tranquillité et quel panorama !

Allez, nous touchons presque au but !

Dommage qu'une antenne gâche un peu les lieux mais elle s'oublie vite une fois dépassée.

Les falaises nous cernent désormais. C'est le moment d'être prudents et de ne pas chercher les ennuis...

Nous voilà maintenant à la pointe de l'île et les deux aiguilles rocheuses sont à nos pieds.


Les vagues se fracassent sur les falaises, le vent se rappelle à nos souvenirs, nous rebroussons chemin éblouis.

Nous rentrerons à Gjógv en effectuant un petit détour par diverses cascades aujourd'hui bien actives alors qu'elles étaient quasi invisibles quelques jours auparavant !

Le miracle du retour de la pluie...

En début de soirée, une belle lumière illumine la route en direction du restaurant où nous avons choisi de déguster le poisson local.

Lumière qui nous accompagnera lors de notre promenade digestive dans le village de Gjógv.

Bonne nuit, une randonnée difficile nous attend demain !

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Nous avons longuement hésité à effectuer la randonnée menant au sommet du Villingardalsfjall à 841 mètres d'altitude.

Cette marche est, en effet, réputée très difficile et la gratuité de son accès sujette à caution.

Le temps n'est, en plus, pas vraiment attrayant ce qui n'incite pas les flemmards à mettre le nez dehors...

Bon, on roule jusqu'à Viðareiði et on verra sur place ?

Sur place, le sommet est embrumé mais il ne pleut pas.

C'est notre antépénultième journée aux Féroé et ce serait dommage de ne pas tenter une expérience qui ne se renouvellera peut-être jamais !

Nous prenons donc notre courage à deux mains, enfilons blousons et chaussures, empoignons le pique nique et partons à l'assaut de la montagne.

Le fermier propriétaire des lieux guette le client et se précipite à notre rencontre. Nous n'avons que notre carte bancaire mais ce n'est pas un problème !

En revanche, au vu de la météo, il nous fait moitié prix : 200 couronnes soit 27 euros pour le passage au lieu de 400...

Il nous indique ensuite le chemin à suivre : des piquets bleus.

Et c'est parti pour une exténuante grimpette : quasi 750 mètres de dénivelé en un peu plus de 2 kilomètres !

Les premières centaines de mètres sont assez abordables et le village comme la montagne conique de

Malínsfjal s'éloignent peu à peu.

Malheureusement, l'herbe laisse vite place à une trace qui se faufile dans les rochers, comme un immense escalier de pierre dont on ne verrait pas le bout.

Le souffle court, le coeur en folie, je puise dans mon mental pour persévérer : Tu vois le piquet là bas, tu y vas et ensuite on verra ! Tu vois le rocher là bas, tu y vas et ensuite on verra ! Tu vois...

Autant dire que ma progression ne sera pas des plus rapides et que j'aurai largement le temps de prendre des photos !

Même si le ciel bleu se fait désirer, les nuages et la brumes offrent une superbe partie de cache cache avec les falaises, les fjords, les montagnes et l'océan.

Nous ne regrettons pas nos efforts, l'atmosphère est magique !

Nous parvenons maintenant à une sorte de plateau : tout droit se dresse Villingardalsfjall, à gauche part un chemin vers le cap Enniberg, une randonnée vertigineuse à n'effectuer que par temps clair.

Nous continuons donc droit devant et atteignons le sommet en plein brouillard.

Nous essayerons d'apercevoir le cap mais en vain...

Nous ne sommes cependant pas du tout déçus.

La randonnée offre des panoramas franchement sublimes et une impression de bout du monde accentuée par le faible nombre de randonneurs : une poignée de personnes croisées en quelques heures...

Le chemin du retour s'avèrera plus plaisant pour le souffle mais très fatiguant du point de vue attention : le sol est friable, la trace pas évidente, il faut toujours être sur ses gardes.

Mais qu'importe, les paysages sont toujours aussi beaux !

Pas fâchés d'être revenus au village cependant...

J'en peux plus !

A demain pour de quasi dernières aventures féringiennes...

20

En ces dernières heures sur l'archipel, le temps vire franchement à ce que nous avons évité jusqu'alors : une pluie continuelle !

Nous regardons donc le ciel nous tomber sur la tête tout en roulant vers la pointe sud d'Eysturoy et plus précisément les environs d'Æðuvík.

Nous traversons tout d'abord une grande zone urbaine de peu d'intérêt, Runavík, puis la nature reprend ses droits malgré quelques éoliennes et d'étranges bancs.

La météo ne nous incite vraiment pas à sortir de la voiture. Nous faisons donc l'impasse sur une éventuelle randonnée et décidons de retourner à Gjógv pour une après-midi lecture !

Bon repos...

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C'est aujourd'hui le moment de remballer toutes nos affaires et de quitter Gjógv.

Le ferry retourne ce soir au Danemark et il ne nous attendra pas !

Nous avons cependant le temps de baguenauder encore un peu à travers les îles et nous décidons de tenter une dernière fois la montée au Sornfelli, plateau montagneux perché à 725 mètres d'altitude offrant de superbes vues.

Cela ne fera guère que notre troisième parcours sur cette route sinueuse et étroite en espérant l'éclaircie !

J'ai l'impression que nous allons encore faire chou blanc...

Les derniers tournants se font une nouvelle fois dans la purée de pois, nous rebroussons chemin !

Nous avons plus de chance à Norðadalur : la descente sur le hameau est dégagée et nous retrouvons avec plaisir ces panoramas déjà admirés la semaine précédente.

Un pique nique en compagnie des moutons et nous abandonnons le vert pour la ville : objectif le National History Museum puis la ferme d'Hoyvíksgarður.

Il ne nous reste maintenant plus qu'à flâner sur le port en attendant l'heure de dîner.

Si vous ne voulez pas reprendre la mer le ventre vide, pensez à réserver votre table...

Les restaurants proposent moins de couverts que le ferry n'a de place et vous risquez d'être refoulés de partout !

Pour notre part, nous franchissons très tôt et sans réservation la porte de l'établissement choisi et nous nous voyons attribuer les dernières places .

Je goûte le saumon des fermes aquacoles locales tout en guettant le va et vient sur les quais.

Ne serait-il pas le moment de nous présenter au port ?

Les voitures, les campings cars, les camions, les bus, les motos trépignent puis s'engouffrent dans le ferry.

Adieu vertigineuses Féroé, verts confettis de l'Atlantique Nord propices à de splendides randonnées !

22

Pour le retour, nous avons choisi le confort d'une cabine Nordic Deluxe.

On se croirait plutôt dans une chambre d'hôtel que sur un ferry : un immense lit double, deux fauteuils, une salle de bain joliment agencée.

Et, cerise sur le gâteau, une grande baie vitrée donnant sur l'océan remplace le traditionnel minuscule hublot mal nettoyé !

Le mini-bar contient quelques boissons, une cafetière et ses dosettes permettent de siroter un petit noir en contemplant l'horizon.

La différence de prix se justifie largement surtout pour le retour qui s'étale sur 2 nuits !

Nous connaissons le bateau par coeur et un temps plutôt maussade ne nous incite guère à quitter notre nid douillet.

La traversée se passera donc à bouquiner, manger et regarder les aventures de Grizzy et les lemmings à la télé, le seul programme qui ne demande aucune connaissance en allemand ou en danois...

Le commandant annonce maintenant que le débarquement aura lieu dans une heure.

Les passagers attendent l'ouverture des portes de la cale et tous regagnent, impatients, leur véhicule dès que la possibilité leur en est offerte !

La matinée commence lorsque les roues de la Sandero touchent le sol danois.

Nous filons alors vers l'Allemagne, destination Lübeck !

23

Quel choc de retrouver la "civilisation" !

Adieu le vert, le frais, les petites routes désertes, l'absence de foule, les somptueux paysages de l'archipel féringien !

Nous nous promenons un peu abasourdis dans les rues et ruelles de Lübeck admirant les beautés architecturales de cette perle de la ligue hanséatique.

Et que de choix pour se restaurer à des prix enfin doux !

Nous optons pour un établissement brassant sa propre bière et fuyons toutes les propositions à base de mouton, de saumon ou de cabillaud...

Va pour les très traditionnels harengs et strudels...

Bon appétit !

24

Cette journée va s'avérer épuisante comme toutes les journées sur les horribles autoroutes allemandes.

Nous avons pourtant de la chance, les bouchons seront souvent de l'autre côté !

Nous sommes donc ravis lorsque nous arrivons à notre étape du soir, le sympathique village de Monschau situé sur la Rour en bordure du plateau des Hautes Fagnes.

J'avais tout d'abord pensé à une étape beaucoup plus urbaine en passant une soirée à Aix La Chapelle.

Le casse tête des ZFE m'a fait changer d'avis.

Non pas parce que mon véhicule serait interdit en ces zones mais tout simplement à cause de la complexité à se procurer la vignette adéquate pour juste dormir une nuit en centre ville.

Pourquoi n'est ce pas la même partout dans l'espace européen ? Mystère...

Je ne regretterai pas mon choix de repli, la tortueuse bourgade aux maisons à colombages se révèlera charmante et s'y balader après tant d'heures de voiture, apaisant.

Une dernière dégustation de produits germaniques,

Et au lit !

25

Il n'y a plus que la Belgique qui nous sépare de l'Hexagone.

Nous traversons le pays en suivant de loin la frontière luxembourgeoise puis filons vers la forêt domaniale de Verdun.

Notre but, un rendez-vous avec les horreurs de la guerre, la boucherie qui se déroula sur ces terres à compter du 21 février 1916 à 7 h 15 pour 10 mois.

Plus de 300 000 morts, environ 400 000 blessés, des villages rayés de la carte, un paysage devenu lunaire, 26 000 000 d'obus déversés.

Pourquoi ?

La visite de l'Ossuaire est particulièrement saisissante et s'il n'y a qu'un lieu à visiter à Verdun, c'est bien celui-ci.

Nous poursuivrons notre glaçant parcours par la découverte du fort de Douaumont pris par surprise par les allemands au début des combats puis repris, suite à un déluge d'obus, par les français quelques mois plus tard.

Nous retournons maintenant à l'air libre et retrouvons l'insouciance dans les ruelles colorées de Troyes.

Nous pensions cette petite ville un peu endormie et sommes très étonnés de l'ambiance festive de son centre ville aux nombreuses terrasses très fréquentées.

Ce voyage se conclura devant un délicieux steak tartare en se remémorant tous les moments phares vécus durant ces trois semaines de pérégrinations en voiture, sur les eaux comme à pied.

Si vous passez outre le grindadráp -mais où voyager si on élimine tous les pays dictatures ou imparfaits ?- les îles Féroé offrent un magnifique terrain de jeu pour les amateurs de vert, de randonnées, de fraîcheur, d'air marin, de tranquillité !


A bientôt sur une autre île aux températures légèrement plus tropicales...