Utah, Arizona en mars, western enneigé !

Une boucle à travers l'Arizona et l'Utah dans la neige et le froid d'un mois de mars hivernal : de l'ovni Las Vegas au spectaculaire Bryce Canyon, de la vintage route 66 au vertigineux Moki Dugway.
Mars 2023
15 jours
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Mercredi midi, les valises sont dans la voiture.

Un dernier tour de clé et nous voilà en route pour l'aéroport de Lyon Saint-Exupéry, première étape d'un long trajet qui nous amènera jusqu'à la ville de Las Vegas au Nevada.

Une nuit de transit à Amsterdam et nous reprenons notre envol pour atterrir, une bonne dizaine d'heures plus tard et dans l'après midi, sur le tarmac de la ville aux bandits manchots, aux mariages éclairs, aux beuveries d'une nuit, à la fumette sur ordonnance.

Je craignais une longue attente aux guichets des pointilleuses autorités américaines mais il n'en fut rien.

Il ne nous faudra donc qu'une petite soixantaine de minutes pour parvenir au comptoir de notre loueur de voiture, Alamo.

Bon, j'en avais prévu 180, nous sommes un peu en avance...

L'employée change notre contrat en un éclair en décalant départ et retour de deux heures et nous invite à récupérer notre véhicule à l'étage, une rutilante Nissan Kicks blanche .

Les 8 heures de décalage horaire commencent à se faire sentir ( Il est 1600 à Las Vegas en cette mi mars alors qu'il est déjà minuit à Clermont-Ferrand...) et nous nous glissons un peu hagard dans la circulation de cette métropole plutôt tentaculaire.

J'ai choisi de ne pas dormi au milieu des casinos pour cette première nuit américaine mais dans une ville aux dimensions nettement plus humaines : Boulder City aux portes du Lac Mead.

Mais avant de rejoindre notre logis, nous profitons d'une halte dans un Whole Foods Market pour nous procurer quelques provisions. L'enseigne est connue pour proposer des aliments de qualité, une gageure au pays de l'OGM, des antibiotiques, des hormones, du High Fructose Corn Syrup et des pesticides...

Les rayons ne ressemblent pas vraiment à ceux des enseignes françaises mais ce qui me frappe le plus sont les prix !

Sur le panonceau, les tarifs semblent équivalents à ceux pratiqués en France mais c'est oublier que l'unité de poids n'est pas le le kilo mais la livre soit un peu plus de deux fois moins...

Il faut donc multiplier par 2 pour comparer et le fromage (local) atteint les 50 euros !

Sans compter que s'ajoutent les taxes en caisse...

Délestés de nos premiers dollars, nous reprenons la voie rapide et atteignons rapidement l'hôtel réservé.

La devanture marque bien mais, comme dans toutes les chambres réservées, le charme est absent et l'ensemble très vieillot.

A 100 euros en moyenne, les logements prévus sont pourtant dans la catégorie petits prix... Ce pays décroche, et de loin, la palme d'or du moins bon rapport qualité prix des hébergements ! J'y reviendrai ultérieurement.

Le lit possède cependant un très bon matelas très tentant en ce milieu de nuit à l'heure française...

Résistons, sinon on n'arrivera jamais à se caler à l'heure américaine !

Nous choisissons donc de sortir dîner dans un bar-restaurant à quelques pas de là.

Salade au boeuf grillé arrosée d'un excellent verre de Sauvignon blanc pour Madame, Salade de thon arrosée d'une Bud pour Monsieur ...

Bon appétit !

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Tu as bien dormi, toi ?

Pas trop, le chauffage fait un boucan d'enfer !

Eh, oui. Pas de radiateurs électriques même style grille-pain dans la gamme d'hébergements choisie, pas non plus de chauffage central...

Mais d'antiques clim' réversibles qui doivent dater du temps de Jimmy Carter comme le reste du mobilier d'ailleurs...

La soufflerie est infernale et se déclenche très régulièrement vu les froides températures extérieures.

Vous avez donc le choix entre ne pas dormir mais avoir chaud ou dormir mais se geler...

(Les couettes épaisses semblent également ne pas être à la mode au pays de l'oncle Sam !)

Je vous conseille donc d'emporter un duvet si vous partez en hiver !

Si on prenait un café pour se réveiller ?

L'hôtel met à disposition de ses clients un salon avec café et eau chaude en self service.

Vu la couleur des cafés américains, un vrai jus de chaussettes à faire frémir d'horreur un italien, pas sûre que celui-ci nous maintiendra éveillés pour la journée !

Je préfère donc me préparer ma propre boisson grâce au café moulu et au porte filtre amenés de France.

Nous dégustons bientôt un délicieux breuvage au goût subtilement amer, mangeons quelques tartines ( pas mal la confiture de framboise de chez Whole Foods ! ) puis quittons Boulder City pour enfin partir à la découverte de l'Ouest Américain !

La première étape de cette belle journée de mars n'est pas bien loin. Il s'agit du barrage Hoover édifié dans les années 30 sur le fleuve Colorado.

Cet ouvrage a donné naissance au lac Mead dont le niveau est cruellement bas aujourd'hui.

Une promenade est aménagée sur le pont routier et offre une vue aussi plongeante qu'à contre-jour (en matinée) sur l'impressionnante retenue.

Les visiteurs en excursion organisée depuis Las Vegas sont plus nombreux que les mouflons, pourtant ils ne sont signalés par aucune pancarte...

Si vous croisez ces véhicules, fuyez ! L'un des guides possède une voie particulièrement sonore comme une logorrhée inextinguible. Ses clients doivent rentrer épuisés à leur port d'attache...

Nous rebroussons ensuite chemin, traversons Las Vegas et empruntons l'Interstate 15 à la circulation chargée.

Une pancarte nous invite bientôt à quitter la 4 voies pour un ruban parallèle bien plus tranquille.

Notre but : les Seven Magic Mountains, une collection de 7 empilements de rochers aux couleurs vives qui ne sont pas sans me rappeler les Rochers Peints de Tafraoute au Maroc.

L'ensemble est plutôt sympa mais les selfistes compulsifs sont un peu trop à l'oeuvre pour mon goût...

Il ne me reste plus qu'à trouver le bon angle pour les dissimuler derrière les colonnes !

Un peu plus loin, nous croisons un élément indissociable de ce morceau d'Amérique : les infinis trains de marchandises qui sillonnent tout aussi inlassablement que bruyamment les abords de la route 66.

Si vous êtes coincés au passage à niveau, soyez prêts à patienter de longues minutes !

Heureusement pour nous, le passage est souterrain et le minuscule village de Goodsprings apparaît rapidement à l'horizon.

Cette ancienne ville minière n'est pas tout à fait devenue une cité fantôme et vivote désormais du touriste attiré là par quelques bâtiments d'une époque révolue.

Nous entrons dans le saloon. Un peu tôt pour une bière, pourquoi pas un chocolat chaud ?

Entre cette boisson et le poêle, nous devrions ressortir bien réchauffés !

Le soleil a beau être franc, le ciel limpide, un vent frais balaye le Nevada et le thermomètre peine à afficher 15 degrés...

Peut-être la chaleur sera-t-elle au rendez-vous à notre prochaine étape, le désert de Mojave ?

Ce parc naturel (totalement gratuit) possède pistes et routes goudronnées, nous choisissons la seconde option pour rejoindre les points de vue préalablement sélectionnés.

Une splendide table de pique-nique nous tend les bras au premier arrêt.

Si nous déjeunions, en blouson, avant d'entamer la randonnée de 5 kilomètres qui nous hissera au niveau de Teutonia Peak ?

Le sentier traverse tout d'abord une plaine ponctuée d'arbres de Josué qui semblent avoir subi les assauts d'un feu ardent .

Certaines plantes ont cependant survécu aux flammes et demain, peut-être, redonneront vie à cette forêt calcinée.

A mi-parcours, la promenade de santé s'achève pour laisser place à un peu de dénivelé !

Rien d'insurmontable mais ça grimpe un peu sec pour une première sortie...

Le souffle court, je découvre, émerveillée, le spectacle qui s'offre derrière comme devant moi.

Nous reprenons maintenant le volant et suivons les rails jusqu'à Kelso dépôt, une ancienne gare de la ligne Salt Lake City-Los Angeles.

Pourquoi une gare dans un tel désert ?

Les locomotives à vapeur avaient besoin d'eau et les pentes étaient trop raides dans le secteur pour qu'une seule machine et son lot de wagonnets puisse les gravir.

Il fallait donc trouver un lieu qui offrirait eau et abri pour les moteurs supplémentaires : Kelso était née.

L'avènement du moteur diesel comme la fermeture des mines aux alentours ont sonné le glas de cette gare dans les années 80.

Le bâtiment a cependant été préservé, devenant l'un des centres pour visiteurs du parc.

Quelques kilomètres nous séparent d'un tout autre paysage : un chapelet de dunes de sable !

Une piste carrossable permet de s'en approcher au plus près et de superbes emplacements de camping sont aménagés au pied de l'erg.

On se croirait presque à Merzouga (décidément, j'ai beaucoup de références marocaines...) avant que le tourisme de masse ne s'empare de cette langue de désert !

Je me serais bien baladée dans le sable mais l'heure tourne et le soleil d'hiver se couche tôt !

Gagnons plutôt Granite Peak, une pincée de Dolomites en Californie, les cactus en plus, le monde en moins ...

La route file désormais vers l'Interstate 40 - dont l'ancien tracé possédait le mythique nombre 66- et la ville sans charme de Needles.

Nous nous installons au basique motel réservé puis partons dîner.

Le menu propose principalement sandwichs et hamburgers mais aussi le très classique steak qui malgré une commande "rare" arrivera à point (Le truc en haut à droite est une sorte de pain.) ...

Toujours une clim' réversible du siècle dernier dans la chambre, je n'ose vous souhaiter bonne nuit...

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Eh bien, il n'y a pas que le chauffage qui trouble les fraîches nuits de mars aux États-Unis...

Le crissement des trains sur les rails et le grondement de la circulation se liguent à la clim' réversible pour empêcher un voyageur plutôt habitué au calme quasi absolu de la campagne auvergnate de dormir.

Je n'ai pas bien compris le concept de construire les hébergements le long des voies routières et ferrées.

Certes, c'est très accessible mais à quel prix !

Ce qui me console, c'est que les motels de gamme supérieure sont logés à la même enseigne. Il faut dire que le double vitrage comme toute isolation semblent aussi inconnus que le chauffage central des propriétaires immobiliers...

Nous avalons rapidement quelques tartines dans la chambre et fuyons retrouver un peu de calme sur la route !

"La Route" devrais-je écrire. Car aujourd'hui c'est la mythique U.S. 66 que nous allons emprunter !

Ce ruban de bitume traversait autrefois le continent nord-américain de Chicago à Santa Monica soit 8 états, 3 fuseaux horaires et 3945 kilomètres à son apogée.

C'était un peu notre nationale 7 avec ses pompes à essence, ses restaurants, ses motels, ses petits villages qui assuraient à l'automobiliste gîte et couvert tout au long de son périple.

Déclassée en 1985 et remplacée par un nouveau réseau assurant plus de rapidité et de sécurité, elle périclita et tous les commerces qui vivaient de sa présence avec.

Certaines parties de cette route sont aujourd'hui complètement à l'abandon alors que d'autres renaissent grâce au tourisme.

Nous suivrons le tracé de la Mother Road, son surnom américain, de Topock à Seligman en passant par Oatman, Hackberry et Peach Springs.

Comme nous ne sommes plus sur le réseau principal, la circulation décline franchement.

Seul le braiment de quelques ânes, les vedettes du coin, accompagne nos premiers tours de roue.

Une bourgade s'annonce bientôt, Oatman, un village de la ruée vers l'or qui ne doit plus sa renommée actuelle au précieux métal mais à son ambiance très western.

C'est plutôt sympa mais dommage que les véhicules aient le droit de se garer devant les maisons.

Dommage également d'avoir transformé la rue principale en allée de boutiques aux souvenirs trop kitschissimes pour alléger mon porte-monnaie...

La dernière maison passée, la route entame la pente qui, de tournants en tournants, la hissera au col de Sitgreaves.

Le panorama est magnifique et je comprends qu'on puisse choisir ce lieu comme dernière demeure.

La descente sur Cool Springs Station offre également de superbes points de vue et je suis assez surprise de ne pas croiser ici de cyclistes. Quelques efforts, des paysages, peu de circulation, un endroit idéal pour les amateurs de la petite reine !

Nous retrouvons un peu plus d'agitation à Kingman où nous profitons d'une table de pique-nique pour déjeuner.

Cette ville ne m'a pas vraiment convaincue même si elle possède quelques atouts.

Plus intéressant, cette boutique de souvenirs d'Antares où vous pourrez découvrir, entre les vieilles voitures, quelques étonnantes créations de l'artiste local Gregg Arnold.

Le Giganticus Headicus, un Tiki de plus de 4 mètres de haut, est immanquable !

Quelques kilomètres plus loin, un arrêt s'impose au Hackberry General Store.

Cet ancien magasin regroupe quelques vestiges de l'âge d'or de la route 66 et pourrait prétendre au nom de musée !

Nous n'avons maintenant plus qu'à filer quasi tout droit vers Seligman, notre étape du soir.

Le motel qui abritera nos ronflements a fait un tout petit effort dans la décoration en disposant quelques plaques siglées 66 sur ses murs mais pour le reste, il ne diffère guère de ces prédécesseurs.

Nous ne nous y attardons donc pas plus que nécessaire et partons visiter la ville.

A pied...

Autant dire que nous sommes seuls sur les trottoirs dans ce pays où, en dehors de quelques grandes villes et à part pour faire du sport, on ne marche pas !

Seligman offre un double visage qui n'est pas sans me déplaire : côté pile, l'exploitation du filon Route 66 - côté face, une atmosphère préservée de village assoupi.

Et puis, miracle, on peut y déguster un véritable expresso !

Je conseille vivement la balade !

Après l'effort, le réconfort...

Ce soir, je goûte l'une des spécialités américaines : le travers de porc.

Bon appétit !

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Jusqu'à maintenant le thermomètre se maintenait nettement au dessus des 10 degrés et un soleil éclatant rayonnait au dessus de nos têtes.

Ce matin, adieu le printemps et le ciel bleu ...

Un coup d'oeil sur la météo nous apprend même qu'il devrait neiger sur Grand Canyon !

Nous écourtons donc la visite de Williams noyée dans la grisaille pour espérer arriver au parc national avant les flocons.

Le plafond est bas, la visibilité faible, la température glaciale, les visiteurs malgré tout présents en nombre.

Nous nous emmitouflons dans nos polaires et coupe-vent avant d'oser affronter les éléments.

Certains américains déambulent pourtant en short et en claquettes. Je ne sais pas si ce sont les OGM ou l'overdose de graisses saturées qui produit cet effet réchauffant mais ça a l'air efficace !

Les biches ne semblent pas non plus troublées par le froid...

Nous suivons maintenant la promenade aménagée au bord du canyon de Mather Point à Yavapai Point.

La neige fait sucre glace sur les parois et n'effraie pas les instagrameurs et selfistes à la recherche du cliché le plus spectaculaire.

Les lieux restent grandioses malgré le temps pourri mais il manque un petit quelque chose pour hisser Grand Canyon dans la top liste des sites naturels parcourus durant ce voyage.

Le sur-tourisme et son cortège d'installations en béton a défiguré cet imposant témoignage de la force de l'érosion.

Nous retrouvons bientôt notre voiture et partons nous garer près de Bright Angel Lodge, notre abri pour la nuit.

Il est trop tôt pour récupérer la clé de la chambre, nous continuons donc notre (re) découverte de Grand Canyon et empruntons le verglacé Bright Angel Trail jusqu'à un très proche tunnel creusé dans la roche.

J'avais prévu de poursuivre la balade jusqu'à la 1.5 Mile Resthouse mais le mauvais temps bouleverse ce programme.

Nous nous réfugions donc dans la navette qui dessert les points de vue de Hermit Road en croisant les doigts !

Le bus est quasi désert, il n'y a que quelques fous pour persister à vouloir admirer des panoramas embrumés...

Les rafales se font plus puissantes, le grésil cingle les visages, les mains se réfugient au plus profond des poches.

Transis, nous nous avouons enfin vaincus et allons nous enregistrer au lodge après un passage à la très achalandée boutique du parc.

La chambre, bien que sans salle de bain ni wc, sera la plus belle et la plus confortable de tout le séjour. Une jolie décoration avec boiseries peintes et superbes photographies, un lit au linge plus raffiné et miracle, le chauffage central !

Les toilettes et la douche commune sont aussi plus modernes qu'ailleurs et parfaitement propres.

Ce soir, nous faisons l'impasse sur les restaurants du coin, onéreux et mal critiqués.

La neige qui commence à tomber à gros flocons ne nous incite pas non plus à quitter notre nid douillet...

Dinette au coin du radiateur et au lit !

Bonne nuit.

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J'ouvre les rideaux et découvre le manteau neigeux qui recouvre l'horizon.

Je consulte l'application des parcs et apprends la fermeture de Desert View Drive du fait de la météo.

Dommage, ce sont les points de vue desservis par cette route qui étaient au programme de la matinée...

Dommage, il va falloir faire un détour d'environ 120 kilomètres pour accéder à Page, notre prochaine étape...

Avant de reprendre la route, nous partons nous promener au bord du canyon une dernière fois.

La visibilité est meilleure que la veille et le côté "sports d'hiver" de cette journée est plutôt amusant.

Et puis, le temps comme l'heure matinale ont découragé certains voyageurs, le site est donc très tranquille, beaucoup plus tranquille que la veille à Mather Point !

Ne traînons tout de même pas trop, nous ne savons pas ce qui nous attend comme neige sur la chaussée !

Les kilomètres en sortie de parc sont bons puis la neige disparaît à notre grand soulagement.

Malheureusement, nous vient l'idée saugrenue d'emprunter la Highway 180 pour rejoindre Flagstaff...

Certes, cela nous permet de gagner quelques kilomètres et d'éviter de retourner complètement sur nos pas mais, et cela nous ne le savions pas, c'est aussi une route de montagne qui s'élève à quasi 2500 mètres d'altitude !

Autant dire que le blanc fait rapidement sa réapparition...

Le pire nous attend sur un plateau d'altitude, un vrai couloir à vent !

Les bourrasques chassent la neige sur le bitume, les tourbillons forment écran.

Ce mauvais passage ne dure heureusement qu'une poignée de kilomètres et l'arrivée sur Flagstaff sera plus sereine.

Nous retrouvons même un peu de ciel bleu en direction de Page voire un peu de chaleur en nous approchant de Marble Canyon !

La route 89A offre de superbes panoramas et la vue sur le Colorado depuis l'ancien pont Navajo n'est pas sans intérêt. J'aurais bien poussé ma découverte des lieux au delà du fleuve mais le temps comme l'essence nous manquent...

Le ciel se fait désormais menaçant. Arriverons-nous à Horseshoe Bend avant la pluie ?

Une goutte s'écrase sur le pare-brise puis une autre. Nous choisissons de poursuivre jusqu'à une station service.

Le plein effectué, la chance nous sourit.

Nous pourrons donc finalement admirer le fameux méandre en forme de fer à cheval sans être trempés !

Ce site n'était pas aussi célèbre autrefois et on y accédait librement.

Aujourd'hui, devant l'afflux des voyageurs, un grand parking, payant, a été construit et quelques aménagement effectués.

Le tout reste malgré tout assez sauvage et les visiteurs peuvent s'égayer un peu partout le long du fleuve.

L'après-midi touche à sa fin.

Nous roulons jusqu'aux rives du Lac Powell côté Wahweap.

Le niveau des eaux est dramatiquement bas et la plupart des activités nautiques sont interdites. Il n'y a donc personne par ici malgré de jolies perspectives sublimées par un ciel d'orage.

Le vent souffle maintenant violemment. Nous allons nous abriter dans la chambre du motel réservé.

Les lieux sont un peu étranges, la réceptionniste un peu déglinguée.

La petite chambre prévue n'est pas nettoyée, on nous en attribue une plus grande dans le même bâtiment qui n'est d'ailleurs pas celui affiché sur Booking.

En fait, toute la rue est faite de motels et j'ai l'impression que tous s'échangent les clients.

Peu importe, c'est propre et, pour une fois, pas au bord d'une nationale. Il y a même une cuisine collective bien équipée qui permet la confection de vrais repas. Pour la déco et le chauffage, ce n'est toujours pas ça en revanche...

Page possède quelques restaurants et ils sont proches du Red Rock. Nous décidons donc de sortir dîner et notre choix se porte sur le Fiesta Mexicana.

Tout le personnel est hispanique, on pourrait presque s'y croire !

Sauf quand on goûte la Margarita qui ne ressemble à rien...

Les plats ressemblent, en revanche, à ce qu'ils devraient être et ont plutôt bon goût.

Pas si mal !

L'addition est tout de même plutôt élevée pour un établissement de chaîne : 76 dollars pour 2 plats et 2 boissons...

Bonne digestion !

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Le moins qu'on puisse dire, c'est que les prévisions météo ne sont guère encourageantes pour la journée.

Nous quittons donc Page sous un ciel gris noir et quelques gouttes de pluie.

Nous tentons tout de même une dernière virée au bord du lac Powell à Antelope Point.

L'immense parking est quasi désert et nous ne comprenons pas bien où se trouve l'eau et comment rejoindre la Marina !

Un autre voyageur, nous sentant un peu perdus, vient à notre secours et nous indique qu'il faut attendre une navette.

Une navette ???

Quelques minutes passent, une voiturette de golf s'arrête à notre niveau et nous embarque.

Nous empruntons bientôt une étroite route taillée dans la falaise qui nous amène au niveau des flots et comprenons pourquoi la passerelle est fermée...

Même s'il avait fait beau, nous n'avions pas prévu d'effectuer l'une de ces onéreuses promenade en yacht.

Nous ferons juste un petit tour sur la jetée et reprendrons une voiturette pour rejoindre le parking.

Le temps ne s'améliore pas alors que nous roulons en direction de ce qui aurait dû être le clou de notre voyage : Monument Valley.

La neige se mêle à la pluie, le brouillard écharpe les paysages.

Nous pique-niquons tristement sur un parking de Kayenta en compagnie de quelques chiens et de quelques corbeaux se chamaillant les restes d'un poulet puis parvenons à la guérite du parc où une pancarte nous annonce la fermeture de 17 miles loop...

Personne.

Nous patientons un peu puis décidons d'entrer sans payer. On verra à l'hôtel !

Il est bien trop tôt pour le check-in. Nous essayons quand même d'obtenir les clés de la chambre réservée.

Contrairement à certains avis lus sur Tripadvisor ou Google, l'employée s'avère très aimable et conciliante et nous nous enregistrons pour la nuit.

Elle nous avertit que la pluie a transformé les pistes et sentiers en mares de boue et qu'il n'est pas plus possible de randonner que de rouler et que c'est pour cela qu'il n'y avait pas de guichetier présent. On ne paie que si le parc est utilisable...

Seuls les 4x4 des tours sont autorisés sur le site mais vu la brume, le froid et la pluie, ils ne risquent pas d'avoir de clients...

Nous avions heureusement choisi de louer une chambre économique - économique pour le pays...soit 105 euros- donc sans vue. Je n'ose imaginer la déception d'un voyageur ayant payé le très cher supplément vue pour admirer les nuées...

D'autant plus que la chambre n'a rien d'exceptionnel. Toujours la moquette, la vieille et bruyante clim' réversible, la salle de bain d'un autre âge...

Nous nous séchons un peu et allons errer dans les couloirs de l'hôtel puis dans les allées de la boutique de souvenirs.

Le choix est plutôt de qualité mais les étiquettes flambent !

J'aurais bien acheté l'une de ces poupée mais pas à 200 dollars...

La pluie semble vouloir enfin s'arrêter.

Nous découvrons la terrasse puis les proches environs de l'hôtel. Une découverte bien loin des photos vues et revues sur le net...

Quelques peu dépités, nous rejoignons la chambre pour un dîner-dinette et croisons les doigts pour la balade à cheval au programme de demain !

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0645, le réveil sonne.

Il ne pleut pas donc on va dire qu'il fait beau...

Nous revêtons nos habits les plus chauds et partons découvrir ce que propose comme petit déjeuner un hôtel à 500 euros la nuit en haute saison pour sa chambre la plus chère. ( 230 pour notre chambre sans vue...)

Un buffet minable composé de café lavasse, de jus de fruit chimique, de sucreries industrielles et de mini pancakes plutôt correctes.

C'est franchement n'importe quoi et je me demande jusqu'où les prix grimperont aux USA avant que les clients ne jettent définitivement l'éponge devant un si mauvais rapport qualité-prix.

Je veux bien que la vue soit sublime quand les éléments sont favorables mais elle est la même si on campe ailleurs et si on se lève tôt.

Puisque je parle de la vue, la voici...

Ce n'est pas encore la magnificence d'une aube ensoleillée mais par rapport à hier soir, c'est plutôt inespéré.

Même s'il fait encore bien froid, la balade à cheval devrait finalement se dérouler au mieux vu la météo des derniers jours.

Nous retrouvons notre guide près de l'écurie et enfourchons bientôt nos paisibles montures.

L'homme nous explique maintenant comment se servir de nos rênes et quelle position adopter en descente ou en montée.

Quelques essais puis nous démarrons !

Comme le site est encore fermé pour les individuels, nous ne croiserons pas âme qui vive durant les 120 minutes de notre chevauchée... au pas...

L'ambiance est sympa, nous ne boudons pas notre plaisir malgré le manque de soleil.

Nous aurons tout de même droit à un petit coin de ciel bleu au retour !

Pas facile de prendre des photos ballotée par le cheval ! Encore moins avec les doigts tout engourdis par les glaciales rafales de vent.

Je range donc définitivement l'appareil photo, me contente de quelques clichés au smartphone et profite de l'instant.

Je recommande vivement cette activité qui ne demande aucune connaissance préalable. Les chevaux ne sont pas cabotins et s'adaptent parfaitement à l'inexpérience de leurs cavaliers !

Le seul souci de ce moyen de transport est la crispation possible de certains muscles ce qui vous vaudra une démarche (très passagère !) de vieillard de retour au sol...

Ou pour d'autres, quelques plaies à l'arrière train du fait du frottement de la selle...

Nous tanguons donc un peu jusqu'à la voiture avant que de nous dégourdir les jambes au niveau du camping.

Un dernier regard sur les célèbres buttes et nous quittons la réserve Navajo.

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Comme tous, nous marquons l'arrêt sur la route 163 au niveau de Forrest Gump Point.

Pour filmer Tom Hanks avec Monument Valley en toile de fond, Robert Zemeckis n'a pas eu à jouer des coudes.

Ce qui n'est pas le cas de ses imitateurs...

Certains semblent passer ici plusieurs heures et prennent mille selfies pour obtenir la photo qui les présentera sur leur meilleur jour. C'est amusant à regarder !

Bye bye John Wayne et la pluie, rendez-vous dans quelques kilomètres sous le soleil de l'Utah.

Nous avions prévu de sillonner les pistes de Valley of the Gods mais elles sont trop détrempées pour la Nissan.

A la place, nous nous dirigeons vers Goosenecks State Park où nous pique-niquerons, le méandre en col de cygne à nos pieds !

Un peu mieux que le parking de supermarché d'hier, non ?

De là, nous partons à l'assaut de Moki Dugway, une piste non goudronnée toute en lacets.

Les vues sont magnifiques, le coin sauvage.

Une virée hors du goudron courte mais d'excellents souvenirs !

Arrivés sur le plateau, nous voulions emprunter la piste de Muley Point qui amène au panorama du même nom.

Mais la neige est encore présente en couche épaisse nous en interdisant l'accès.

Je vérifie alors que Natural Bridges National Monument reste accessible malgré les conditions hivernales.

C'est bon ! On y va ?

Ce parc un peu en dehors du flux touristique est célèbre pour ses ponts de pierre que le voyageur peut admirer au détour de courtes randonnées plutôt amusantes.

Les arches peuvent aussi s'observer depuis la route circulaire du parc mais se confondent alors avec la roche !

Un coup de coeur pour cet endroit certes pas spécialement spectaculaire mais si tranquille.

Les heures de jour s'amenuisent, nous fonçons vers notre étape du soir, un motel de Blanding.

Les chambres ont été rénovées et seraient franchement pas mal avec un chauffage moderne et une isolation performante des portes et fenêtres...

Le choix des restaurants est très limité et si nous voulons être servis, il ne faut pas trop traîner.

500 mètres, tu dis ? On y va à pied, non ?

Bien sûr !

Bien sûr pour un français mais pas pour un américain... Le piéton n'est pas rare, il est absent !

En revanche, le Patio Diner est bien plein et semble célèbre pour ses glaces vu le nombre de coupes sur les tables.

A moins de 10 degrés dehors, ce dessert ne me tente pas trop et je me contenterai d'une salade au poulet très oubliable pour me rassasier...

Bon appétit !

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Une fois n'est pas coutume, un petit déjeuner est offert par le motel.

Ne vous attendez pas à un opulent buffet mais aux habituels aliments préemballés arrosés d'un café toujours aussi délavé.

Et, miracle, des gâteaux maison style cake à la banane, aux fruits secs etc (contingentés cependant à une tranche par personne).

Nous ne le savons pas encore mais ce sera la meilleure offre de ce séjour car, même si rien n'est frais à part le cake, les produits proposés sont d'assez bonne qualité pour le pays.

L'estomac rempli, nous entamons cette lumineuse journée en roulant au pied des Blue Mountains enneigées.

Passé Monticello, le majestueux Church Rock offre son meilleur profil tandis que les montagnes de La Sal se dressent à l'horizon.

Nous abandonnons maintenant la Highway 191 et bifurquons en direction de la partie sud-est de Canyonlands : The Needles.

Le réseau secondaire s'avère rapidement très bucolique et nous zigzaguons entre les troupeaux.

Peu après, nous marquons un arrêt pour partir à la découverte des intéressants pétroglyphes de Newspaper Rock State Historical Monument.

Le bitume sinue alors entre les roches et les falaises pour notre plus grand bonheur.

Non seulement les paysages sont magnifiques mais nous pouvons les admirer quasi en solitaire !

Il faut dire que cette partie du parc n'est pas la plus fréquentée, la majorité des voyageurs se précipitant plutôt dans le secteur d'Island in the Sky.

Nous dépassons quelques courageux cyclistes, une espèce bien plus rare dans l'ouest américain que sur les routes de l'hexagone, et apercevons les aiguilles qui font la renommée du coin.

Nous nous garons bientôt sur le parking du camping de Squaw Flat et nous nous engageons sur le sentier de randonnée menant au point de vue sur Chesler Park.

La balade est franchement superbe mais n'est pas vraiment une promenade du dimanche : une douzaine de kilomètres, un peu de dénivelé et surtout des passages un peu incertains.

Vous avez pris de l'eau ? Le pique-nique ? Les lunettes de soleil ?

C'est parti !

Le chemin se perd entre les rochers, part à la l'assaut des nuages, suit quelques plateaux, quelques canyons, quelques prairies.

Nous dévorons nos sandwichs à l'abri du vent, reprenons quelques forces en grignotant quelques douceurs emportées de France et partons à l'attaque des ultimes kilomètres.

Cette randonnée sera l'une des plus belles de ce voyage et j'ai bien du mal à écarter des photos...

Allez, après celles-ci, c'est promis, j'arrête !

Des randonneurs plus aguerris poursuivent leur marche sur la boucle de Chesler Park , 6 kilomètres supplémentaires, mais nous déclarons forfait et rebroussons chemin.

( Je n'arrive pas à tenir ma promesse...)

Nous quittons à regret ce sensationnel parc et roulons jusqu'à Moab pour y faire quelques courses.

Comme dans les pays nordiques, les boissons alcoolisées titrant à plus de 5 degrés se vendent dans des magasins d'état. Le mormon n'est guère soluble dans le vin...

Nous nous contenterons donc de bière et de cidre pour accompagner notre dîner, dîner que nous prendrons à domicile dans le Airbnb réservé.

Encore plus qu'ailleurs, il a été très difficile de trouver un logement à un prix raisonnable dans cette ville très touristique.

Les tarifs des motels même 2 étoiles dépassaient vite les 130 euros pour grimper à plus de 200 !

Les appartements étaient aussi chers et nous nous sommes donc rabattus sur cette chambre indépendante avec micro-onde et frigo.

Le plus de l'endroit : sa situation pour une fois loin de la route principale ! (Et son extérieur en saison...)

Un calme relatif (toujours un bruit de chauffage mais plus modéré qu'à l'habitude) bercera donc nos 3 prochaines nuits .

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Aujourd'hui, nous partons à la découverte de l'autre partie de Canyonlands accessible en voiture de ville : Island in the Sky.

Cette gigantesque mesa perchée à 1800 mètres d'altitude offre de magnifiques panoramas sur les canyons creusés par la Green River et le Colorado et de nombreuses randonnées permettent de sillonner ce semi-désert dans ses moindres recoins.

Contrairement à la veille, le secteur est fréquenté et je pense que l'affluence doit gâcher le spectacle en été. Mieux vaut peut-être alors louer un 4x4 et s'éloigner du goudron !

La route grimpe tout d'abord en quelques lacets puis s'élance à travers le plateau.

Le centre des visiteurs à peine dépassé, nous ne manquons pas de nous arrêter au stupéfiant point de vue de Shafer Canyon.

Une piste vertigineuse se dessine à flanc de falaise, la fameuse Shafer Trail Road, mais, même si nous voulions tenter l'expérience, elle est fermée pour cause de lacets verglacés.

Il faudra revenir à la fin du printemps !

Quelques kilomètres plus loin, le parking de Mesa Arch, le site certainement le plus photographié du parc, n'affiche pas tout à fait complet.

Nous nous glissons donc dans l'un des immenses emplacements matérialisés - il faut vraiment songer à rendre son permis si on n'arrive pas à effectuer des manoeuvres pour se garer aux USA...- et empruntons le court sentier de randonnée.

Pas de lever de soleil pour nous accueillir en cette heure tardive mais la vue est tout de même bien sympa !

Un saut de puce- euhh de Nissan- plus tard, un époustouflant panorama s'ouvre à nos pieds.

La Green River semble bien minuscule pour avoir réussi à façonner un tel paysage.

Le temps se couvre, le vent se lève.

On la fait ou pas, la randonnée prévue ?

Un coup d'oeil sur la météo, tout semble ok, on y va !

Le pique-nique dans le sac, nous nous engageons en direction de Murphy Point.

La marche est facile et il est difficile de se perdre.

Une randonnée tout public qui permet d'en prendre plein les mirettes !

Arrivés en bordure de plateau, nous choisissons un rocher bien abrité comme banc et déjeunons en contemplant la vue.

Tu vois les nuées sombres qui s'amoncellent sur la gauche ?

Il vaut mieux ne pas trop traîner sur le chemin du retour...

Nous regagnons finalement la voiture au sec et, puisque les nuages ne se décident pas à crever, suivons le bitume jusqu'à Grand View Point Overlook.

Le bleu semble avoir gagné sur le noir, nous quittons l'abri de la Nissan pour nous balader le long du vide.

Tu entends ce bruit sourd ? Ce sont des coups de tonnerre, non ?

A peine assis dans la voiture, le ciel se déchaîne.

Une pluie battante cède bientôt la place à une neige mêlée de grêle qui s'accroche à la chaussée.

Nous regagnons la sortie...

De retour sur la Highway, l'orage est passé. Nous profitons des dernières heures du jour pour suivre les méandres de la rivière Colorado.

La route devient piste au niveau de l'usine de potasse, nous continuons tant que le revêtement le permet.

Nous sommes maintenant vraiment au milieu de nulle part à la merci de la moindre plaque de boue...

Il vaudrait mieux faire demi-tour, non ?

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Le célèbre parc d'Arches est aujourd'hui victime de son succès et les voyageurs doivent y réserver leur entrée en saison, c'est à dire du 1er avril au 31 octobre.

Nous sommes dans les derniers jours de mars, nous ne sommes donc pas concernés par cette procédure non seulement contraignante mais surtout indicatrice d'une sur-fréquentation des lieux !

Nous passons la pancarte une heure d'attente à partir de ce point, puis celle indiquant 30 minutes. Ce n'est certes pas la foule d'un mois de juillet, mais quelque chose me dit tout de même que nous ne serons pas seuls sur les routes et sentiers...

Heureusement les véhicules se dispersent assez rapidement et nous pouvons profiter tranquillement des premiers paysages traversés.

Nous voilà bientôt au pied de Balanced Rock qui semble inébranlable au sommet de son socle.

Pourtant, un jour proche ou lointain, ces photos ne seront plus qu'un témoignage d'un passé révolu...

Le labyrinthe de canyons de Fiery Furnace, notre arrêt suivant, peut s'explorer avec ou sans guide mais cette randonnée n'est possible que sur réservation préalable.

Comme nous sommes venus un peu "les mains dans les poches", nous n'aurons un aperçu du dédale pierreux que depuis les points de vue aménagés.

Un peu plus loin, une courte marche nous entraîne au pied de notre première arche : Sand Dune Arch.

Le secteur est plutôt étonnant entre sable et murs resserrés !

Puis les choses sérieuses commencent : une randonnée à travers Devils Garden jusqu'à l'arche du Double O.

Enfin, si on trouve une place pour se garer...

Quelqu'un s'en va ! C'est assez loin du point de départ mais ne faisons pas les difficiles au risque de se retrouver le bec dans l'eau !

Nous abandonnons la Nissan pour quelques heures et nous nous engageons dans un sentier tracé au cordeau.

Les premières arches ne tardent pas à s'annoncer. Toujours élégantes mais pas toujours évidentes à trouver !

Je regarde par où ?

A droite, à gauche ?

Vers le haut ou le bas ?

La partie "promenade du dimanche" s'arrête à Landscape Arch.

Cette délicate arche de 89 mètres de long est l'une des plus grandes du monde. Mais elle se désagrège d'années en années et devrait s'effondrer à brève échéance.

Une fois cette merveille de la nature en sursis dépassée, le large chemin parfaitement balisé se perd dans les rochers.

Des silhouettes au lointain nous informent de la suite du programme, il va falloir grimper !

Et trouver les piquets disséminés sur la pierre qui indiquent la direction à suivre...

En prenant de la hauteur, nous découvrons de magnifiques panoramas sur le parc.

Mais je ne conseillerais pas la balade à tout le monde...

Cette randonnée possède en effet quelques passages un peu sportifs qui la font classer dans la catégorie difficile aux Etats-Unis (un cran en moins pour l'Europe).

Je suis un peu flageolante en apercevant enfin Double O et me repose en joyeuse compagnie avant d'envisager le demi-tour !

L'estomac dans les talons, nous regagnons maintenant le parking.

Quelle idée d'avoir oublié le pique-nique dans le coffre !

Nous ne faisons qu'une bouchée de nos sandwichs et reprenons la route.

Un rapide coucou à Skyline Arch et nous allons nous perdre un peu dans la partie non goudronnée du parc.

Il n'y a personne, c'est plutôt agréable ! Mais l'heure tourne et le ciel s'assombrit.

Si nous allions à Delicate Arch avant que la pluie ne nous rattrape ?

Aussitôt dit, aussitôt fait !

Nous n'avons plus assez d'énergie pour envisager la grimpette jusqu'au demi-cercle de roche posé au milieu des montagnes.

Nous nous contentons donc de la randonnée jusqu'au point de vue supérieur.

Des regrets ?

Non, au vu de la foule se pressant au pied de la célèbre arche ! La randonnée devait se faire cul à cul...

En chemin vers la sortie, nous bifurquons en direction de Windows Section et engageons nos dernières forces pour effectuer les quelques enjambées qui nous séparent de North Window, South Window et Turret Arch. Ce ne sont pas les plus belles formations du parc mais les paysages environnants sont sympas !

Nous terminons notre journée comme hier, au pied du Colorado.

Du coté droit en venant de Moab, cette fois-ci.

Une courte pause à la chambre,

Et nous allons dîner en ville pour clore cette jolie séquence de trois jours autour de Moab !

Bon appétit !

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Les kilomètres jusqu'à Green River ne s'avèrent pas passionnants.

Nous abandonnons donc avec bonheur la grosse double voie pour une route bien plus tranquille.

Nous atteignons bientôt l'entrée du petit parc d'état de Goblin Valley, célèbre pour ses cheminées de fées.

Nous roulons jusqu'au parking principal puis allons déambuler dans la vallée.

Les champignons de pierre offrent un parfait terrain de jeu pour une partie de cache-cache géante et tous les promeneurs ne tardent pas à retrouver leur âme d'enfant !

Je n'avais pas noté de visiter cet endroit et je ne regrette franchement pas d'avoir effectué un petit détour pour le découvrir !

L'une de ces yourtes extrêmement bien placées aurait même pu offrir un merveilleux décor pour une nuit sous les étoiles ...

Il est un peu tôt pour déjeuner mais le lieu se prête tellement au pique-nique que nous attaquons notre repas à peine midi sonné.

Un franc coup de coeur pour ce parc que je vous conseille vivement !

Nous passons maintenant quelques minuscules villages puis nous nous engageons dans la vallée du Fremont qui serpente entre les falaises.

Ce secteur de Capitol Reef NP était autrefois un ancien verger et abrite quelques vestiges du passé comme cette école style " Petite maison dans la prairie" .

Au niveau de Fruita, nous bifurquons à gauche pour emprunter la jolie route panoramique en cul de sac qui permet d'accéder à différents canyons aussi étroits que spectaculaires.

Grand Wash, ne pas entrer si l'orage menace.

Il fait gris, le plafond est bas. On fait quoi ?

Un coup d'oeil au site du parc, pas d'avertissements, un coup d'oeil à la météo, tout semble correct, nous tentons l'aventure !

La piste est plutôt facile et nous sommes aux anges dans ce lieu un peu perdu.

Un demi-tour plus tard, nous retrouvons rapidement le goudron et continuons à nous enfoncer dans cette terre de canyons.

Arrivés au niveau de Capitol Gorge, le bitume cède de nouveau la place au gravier.

La piste suit la courbe des falaises qui ne laissent place qu'à une maigre vallée.

Nous nous sentons vite bien fragiles face à ces impressionnantes parois !

Un petit parking marque la fin des plaisirs de la conduite pour ceux de la randonnée.

Faute de temps, nous ne ferons que quelques pas dans la gorge dans laquelle s'engouffre un vent glacial.

C'est donc le moment de rebrousser chemin jusqu'à la sortie...

Un ultime crochet pour admirer les vues offertes depuis les belvédères de Goosenecks et Sunset point,

Et nous filons vers Bicknell où nous logeons ce soir.

Le Sunglow Motel a été récemment rénové et se révèlera le plus moderne des logements réservés !

Pas de moquette, une clim' réversible qui ressemble enfin à quelque chose, c'est étonnant de trouver un tel confort dans ce village qui, lui , ne ressemble à rien...

Dommage que l'accueil soit moyen et surtout que le restaurant soit fermé le dimanche.

Il nous faut donc ressortir par un froid glacial - nous sommes quasi à 2200 mètres d'altitude- pour trouver de quoi dîner.

Pourquoi pas le Steakhouse du Broken Spur Inn de Torrey ?

Une bien belle étape autant pour le plaisir des yeux que pour celui des papilles !

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L'écran de mon smartphone m'annonce une température extérieure glaciale, le tableau de bord de la Nissan aussi ...

Quand retrouverons-nous des températures supérieures à zéro ?

Je ne sais pas mais au vu de l'état de cette route qui n'en finit plus de grimper, le printemps n'est pas encore pour demain dans les comtés de Wayne ou de Garfield !

La neige s'efface tandis que nous perdons de l'altitude et nous pouvons nous engager sans crainte sur la très belle Burr Trail Road.

Cette route est bitumée jusqu'aux lacets dominant Strike Valley puis se transforme en une piste qui débouche à Bullfrog Marina sur le lac Powell.

Nous n'avons pas l'intention de la suivre jusqu'au bout mais d'effectuer un aller retour jusqu'à la curiosité géologique de Waterpocket Fold, un plissement monoclinal de la croûte terrestre d'une longueur de 160 kilomètres. Enfin, si l'état de la piste le permet...

Les paysages défilent au rythme tranquille de la Nissan puis nous apercevons une trouée dans la roche : Long Canyon.

Le ruban de goudron se faufile entre les hautes falaises, nous sommes plutôt estomaqués par le spectacle qui se déroule au delà notre pare-brise !

Le défilé franchi, de superbes panoramas s'offrent à nous.

Des cailloux parsèment un peu la chaussée mais rien n'empêche encore notre progression.

Une pancarte nous indique alors que nous pénétrons dans le parc de Capitol Reef, fini le confort du bitume !

La neige et la pluie ont complètement détrempé la piste qui devient de plus en plus boueuse.

Nous renonçons avant même d'apercevoir les fameux Burr Trail Switchbacks.

Un peu déçus de ne pas avoir atteint notre but mais ce fut tout de même une très chouette balade !

Une bonne heure plus tard, nous retrouvons la mythique route 12, ses magnifiques paysages et sa faune sauvage ou domestiquée.

Nous n'avons pas beaucoup marché aujourd'hui !

Si nous allions maintenant nous promener dans le Parc d'État de Kodachrome Basin ?

Le ciel est lumineux, les couleurs de la roche pètent mais nous ne sommes pas vraiment convaincus par l'endroit.

Le ciel va bientôt se parer de ses couleurs du soir lorsque nous arrivons à notre hôtel situé à une poignée de kilomètres de l'entrée de Bryce Canyon.

Comme prévu, le Best Western Plus Ruby's Inn est assez usine mais au prix payé, 85 euros la nuit, on en a largement pour son argent.

A peine le temps de déposer les valises et nous nous précipitons vers le parc en espérant que le soleil nous offrira un magnifique coucher !

Les hoodoos sont saupoudrés de neige, les points de vue ancrés dans une épaisse couche de glace.

Nous patinons prudemment le long du vide admirant l'amphithéâtre rougeoyer.

Bonne nuit !

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Le petit déjeuner est inclus dans le prix de la chambre mais, une fois de plus, la déception est totale.

Tout d'abord à cause de la salle sous- dimensionnée par rapport à la taille du complexe mais surtout par la qualité des mets proposés : l'omniprésent café jus de chaussette, le jus de fruit chimique, le yaourt immangeable tellement il est sucré, les pancakes au goût de sciure, l'absence de pain, de confiture, de beurre, de pâtisserie... Seuls le bacon et l'omelette sauvent un peu le tout !

Bref, on se croirait dans une prison et non pas dans un hôtel affichant 3 étoiles.

Oublions cette plongée dans l'univers de la malbouffe et allons plutôt découvrir ce que Bryce Canyon a à nous offrir aujourd'hui !

A cause du temps très hivernal de ces derniers jours, seule la route menant à Bryce Point est ouverte.

Tout le reste du parc est sous la neige et va rester inaccessible encore quelques temps...

Les sentiers de randonnées sont aussi partiellement fermés mais il reste tout de même quelques possibilités de promenade entre les cheminées de fées.

Nous choisissons tout d'abord de découvrir l'amphithéâtre d'en haut en multipliant les arrêts aux différents points de vue aménagés par les autorités du parc.

La balade est un peu dangereuse à cause des plaques de glace et nous nous accrochons souvent aux barrières ...

Mais que ne ferait-on pas pour assister à un tel spectacle ?

Le vent s'est calmé, le soleil brille, le ressenti est nettement plus positif que les températures affichées.

Une météo idéale pour s'engager sur Queens Garden Trail !

Les premiers pas sont prudents, nous n'avons pas loué de crampons.

Mais nous prenons vite de l'assurance d'autant plus que la relative chaleur aidant, la neige verglacée se transforme en soupe.

Prêts pour quelques kilomètres de marche ?

C'est parti !

Nous sommes bientôt au milieu des hoodoos couronnés de neige et la randonnée nous ravit.

Je ne suis pas sûre que nous l'aurions autant aimée sans la poudreuse et surtout entourés de la foule estivale...

Il y a certes un peu de monde et quelques portions délicates se font à la queue leu leu mais l'affluence reste tout à fait gérable !

Nous ne pourrons pas remonter par Navajo Loop Trai, le sentier est interdit.

Nous faisons donc demi-tour un peu plus loin que Queen's Garden Benchmark pour retrouver la Nissan et quitter Bryce Canyon.

Nous prenons un déjeuner tardif au sympathique Bryce Canyon Pines Restaurant puis traversons le très flashy Red Canyon qui mérite bien plus que la petite heure que nous lui avons consacré.

Un dernier shoot de neige au lac de Panguitch, une dernière rencontre au bord de la route,

Et nous voilà arrivés au très kitsch Galaxy Motel.

Il faut aimer mais au moins ça change des chambres impersonnelles habituelles !

Le restaurant adjacent est malheureusement fermé en hiver comme tous les établissements du village.

Il faudra donc nous contenter d'un encas indien réchauffé au micro-onde.

Bon appétit...

15

La Nissan connaît ses dernières heures de grand froid, nous aussi !

Nous quittons relativement de bonne heure notre nid Harley-Davidson pour arriver à Zion NP le plus tôt possible.

Ce parc est, en effet, victime d'une grande affluence et nous voudrions pouvoir nous garer sans trop de problèmes au parking du Canyon Overlook Trail.

Nous abordons la réserve naturelle par l'est et, le poste de rangers dépassé, nous foulons le bitume rouge qui fait la renommée des lieux.

La route est très belle mais offre peu de possibilités d'arrêts. De plus, même si ça ne se voit pas sur les photos, il y a déjà pas mal de monde !

Je crois que le départ de la randonnée est proche, trouvons une place !

Plus facile à dire qu'à faire, le parking est plein et les bords de route déjà bien encombrés...

Un demi-tour à la sauvage et nous nous éloignons jusqu'à ce que la chance nous sourit.

Ce qui ne tarde pas !

Nous abandonnons donc notre carrosse pour une courte balade d' 1,6 kilomètres jusqu'au superbe point de vue sur le canyon de Pine Creek.

Le sentier est parfois un peu rude mais quel spectacle à l'arrivée !

De retour à la voiture, nous comprenons que nous avons bien fait de nous lever de bonne heure.

C'est franchement la foule maintenant, ça n'augure rien de très bon pour la suite...

Nous passons le tunnel puis quelques lacets nous mènent au niveau de la vallée.

La route panoramique de Zion Canyon est fermée aux véhicules particuliers depuis début mars. Les randonneurs doivent prendre des navettes depuis le centre des visiteurs pour y circuler.

L'immense parking attenant à ce centre déborde, nous sommes sur le point de renoncer quand une place se libère.

Nous saisissons notre chance et prenons bientôt place dans la file qui patiente à l'arrêt de bus.

Pendant les mois d'été, l'attente peut excéder une heure. Je crois que j'aurais fait l'impasse dans ces conditions-là !

Nous n'attendrons pour notre part qu'une poignée de minutes, le système est très bien organisé !

Nous descendons à l'arrêt Grotto, le point de départ de la randonnée choisie : Scout Lookout.

Cette randonnée est commune sur toute sa longueur à la fameuse Angels Landing, randonnée pour laquelle il faut un permis spécial, les places étant contingentées.

Un ranger nous demande donc au pied du sentier où nous allons et vérifie les permis pour les courageux qui poursuivent jusqu'à Angels Landing.

La marche commence doucement en longeant la rivière Virgin. Puis, les choses se corsent et je crache mes poumons dans la rude montée !

Les vues sont magnifiques, de plus en plus magnifiques au fil de l'effort.

Le sentier s'engouffre alors entre la roche permettant aux marcheurs de retrouver leur souffle mais aussi de vérifier que l'appellation donnée au lieu, Refrigerator Canyon, n'est pas usurpée...

Nous sommes désormais au pied de Walter's Wiggles, 21 lacets très raides qui mettent le coeur à rude épreuve !

Nous voilà arrivés au vertigineux point de vue sur la plaine, nous ne regrettons pas nos efforts !

Nous pique-niquons en compagnie des écureuils et poursuivons un peu notre marche sur le West Rim Trail.

Légèrement crevés, nous retrouvons le plancher des vaches et reprenons le bus jusqu'à son terminus : le Temple de Sinawava.

Nous ne traînons pas dans ce secteur, trop de monde et un temps plus que mitigé !

Nous récupérons donc la voiture et roulons jusqu'à St George où nous nous installons au motel réservé.

Un orage plus tard, nous partons dîner au Black Bear Diner, un restaurant de chaîne oubliable.

Je goûte une sorte de ragoût de boeuf. La quantité est largement au rendez-vous mais la qualité reste très moyenne...

A demain pour la dernière journée en Nissan !

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Le motel offre le petit déjeuner.

Sans illusions, nous allons le tester...

Toujours l'usine et une ambiance très cantine mais le café est mieux que d'habitude et la machine à gaufres permet de varier les plaisirs !

Nous empilons les valises soigneusement bouclées, jetons tout le superflu accumulé aux 4 coins du véhicule durant ces deux semaines et partons en direction de Las Vegas où nous devons rendre la Nissan pour 16 heures.

En chemin, nous faisons un crochet pour visiter un dernier parc, Valley of Fire.

La pluie menace et les couleurs ne sont pas aussi flamboyantes que prévue.

Malgré tout, l'ambiance est très sympa et nous parcourons avec plaisir la petite route touristique qui traverse ce parc.

Nous atteignons bientôt le parking de Fire Wave et décidons d'accomplir une ultime randonnée, une boucle qui nous permettra d'admirer la fameuse vague multicolore mais aussi l'étroit pink canyon.

Le sentier n'est pas très bien tracé et, comme tous les randonneurs se suivent pensant que le premier connaît le chemin, nous entraînons les très nombreux visiteurs dans une mauvaise direction ...

Nous retrouvons la bonne direction mais plus personne ne nous suit. Nous sommes donc quasi seuls quand nous arrivons au niveau de Fire Wave .

Un peu plus loin, nous traversons la route et pénétrons dans le canyon.

Le défilé n'est pas très haut mais c'est vraiment amusant de se perdre dans les méandres de pierre !

Une très belle expérience.

Nous abandonnons maintenant ce labyrinthe pour essayer de retrouver le parking avant les gouttes !

A l'abri de la Nissan, nous rebroussons chemin jusqu'à une autre partie du parc, la Loop Road.

Arrivés à l'aire (comme à l'heure ...) de pique-nique d' Atlatl Rock, les nuages se décident à crever.

Heureusement des auvents protègent les tables et nous pouvons déjeuner tranquillement !

Mais nous ferons l'impasse sur les balades...

De toutes façons, nous n'avons plus guère de temps si nous ne voulons pas être en retard au drop off chez Alamo !

Nous arrivons un peu avant l'heure prévue et les formalités de retour se révèlent extrêmement simples.

On suit les pancartes, des employés nous guident jusqu'à l'emplacement où nous devons garer la Nissan.

Un gars vérifie rapidement l'état du véhicule, le niveau d'essence et le kilométrage alors que nous sortons les valises.

Il nous sort une facture à zéro et c'est fini !

Il ne nous reste plus qu'à commander un VTC pour rejoindre l'hôtel et quelques minutes plus tard, nous voilà embarqués par un congolais ravi de discuter avec des français.

Nous apprendrons que les noirs américains sont racistes envers les noirs africains, que la drogue est un fléau sur Las Vegas et que les USA sont un bon pays pour qui veut bosser mais que pour les filets de sécurités, ce n'est pas vraiment ça ( pour les 2 derniers points, ce n'est pas vraiment une surprise...) !

Le chauffeur nous dépose au Tuscany Suites & Casino, un hôtel situé à 500 mètres du Strip.

Nous prenons possession de l'immense chambre réservée, pas trop mal pour les Etats-Unis, puis nous nous reposons avant d'aller arpenter l'immense boulevard rempli de casinos qui fait la renommée de la ville !

Découverte de Las Vegas en soirée dans un autre chapitre...

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Je connaissais le Las Vegas du milieu des années 90, une ville que j'avais plutôt appréciée.

Que sera-t-elle devenue aujourd'hui ?

Les 48 degrés d'un mois de juillet sont aux abonnés absents, c'est plutôt la fraîcheur qui règne et un petit 14 degrés.

Des odeurs de shit traversent nos narines, des promeneurs tiennent en main des boissons qui n'ont pas vraiment l'air sans alcool...

Pas de belles tenues mais des gens dépenaillés, des clochards...

Ben, ça ne vend pas du rêve tout cela !

Le Strip a été construit jusqu'à plus soif, je ne reconnais pas grand chose.

Les néons ont été remplacés par des panneaux publicitaires à la luminosité agressive, c'était mieux avant...

Nos pas nous entraînent tout d'abord jusqu'à un Paris de carte postale.

L'extérieur n'est pas si mal mais l'intérieur tient plus de l'image d'Epinal que de la réalité. Et comme dans tous les casinos, il est extrêmement bruyant !

Nous entrons ensuite au Bellagio où le kitsch et le mauvais goût atteignent des sommets...

Puis, nous partons claquer quelques dollars dans les machines à sous gloutonnes du Caesar Palace.

Je crois que nous ne repartirons pas millionnaires de Las Vegas...

Nous retraversons l'immense boulevard via l'une des nombreuses passerelles piétonnes et, quelques centaines de mètres plus tard, découvrons, étonnés, le démentiel Venetian.

Les architectes ont inséré un canal à l'intérieur du bâtiment et les touristes peuvent y voguer sur quelques gondoles.

Ils sont vraiment timbrés, ces américains...

Et si nous allions dîner maintenant ?

Les restaurants sont très chers pour une qualité qui ne semble pas toujours au rendez-vous vu les critiques...

Tiens, il y a une pizzeria dans l'hôtel !

Les commentaires sont plutôt bons et les prix corrects pour la ville. On tente le coup ?

L'établissement est malheureusement complet, on nous annonce une attente de 30 minutes.

Tant pis, on reste !

2700 secondes plus tard, la 4 fromages à 35 dollars fait son apparition.

Une addition à plus de 70 euros avec les boissons et la salade mais pour une fois, les plats avaient du goût !

La nuit est tombée, nous entamons une promenade digestive à la recherche de quelques souvenirs.

Les boutiques sont soit hors de prix, soit très bas de gamme. De plus, les articles proposés ne ressemblent pas à grand chose...

La carte bancaire ne souffrira pas.

Nous emmagasinons donc plutôt les pixels que les objets avant que de regagner l'hôtel.

Bonne nuit !

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Le vol est en début d'après-midi, nous en profitons pour faire enfin une grasse matinée.

Puis nous reprenons un VTC pour l'aéroport.

Le chauffeur est cette fois-ci mexicain et semble effrayé par les heures de voyage qui nous attendent bientôt...

Nous glissons nos derniers dollars dans les machines à sous qui peuplent l'aéroport et sonne l'heure de l'embarquement

Environ 72000 secondes se sont écoulées, c'est le retour au foyer.

Pour quel bilan ?

L'ouest américain offre un merveilleux décor pour de sublimes randonnées.

Les paysages sont grandioses, l'accueil plutôt bon et le voyage facile.

J'ai eu du plaisir à y retourner.

Cependant, tout un pan de ce qui rend, de mon point de vue, un voyage inoubliable est absent : le charme des hébergements et le plaisir des papilles. Du moins à un tarif abordable !

Je reste donc un peu sur ma faim...

A bientôt pour de nouvelles aventures sur un autre continent !