Nous quittons la jolie ville de Gjirokastër au matin, direction la côte.
Non sans faire un petit détour par le fameux site naturel de l'oeil bleu, source karstique aux eaux si claires qu'on pourrait se croire dans un lagon !
Enfin naturel, c'est vite dit...
Si la source en elle-même reste semblable à ce qu'elle a toujours été, son environnement a été massacré par le surtourisme et l'appât du gain.
Que le parking soit payant, que l'entrée soit payante, pourquoi pas, il faut bien quelques aménagements pour préserver les lieux.
Mais qu'une route ait été construite pour permettre à des trains, des motos et toutes sortes d'engins loués à prix d'or d'accéder au plus près à la source, non !
Un petit sentier aménagé pour les handicapés aurait eu sa place mais pour les autres, il suffisait de marcher 30 minutes ce qui ne me semble pas être le bout du monde...
Nous commençons donc notre promenade franchement déçus, déception qui n'ira pas en s'arrangeant au fil des pas.
Un restaurant, des barrières...
Bon, il est où cet oeil bleu qu'on en finisse !
Nous suivons la foule désormais obligée de marcher et atteignons ce qui devait être un véritable coin de paradis il y a 20 ans .
Les couleurs sont superbes et font un peu oublier l'envers du décor.
On retourne par le même chemin ou l'on suit ce sentier ?
Va pour le sentier !
Nous suivons alors une trace qui s'enfonce dans la végétation . Une trace qui monte et qui descend, une trace qui offre de magnifiques points de vue, une trace quasi pas empruntée !
Enfin, le bonheur !
Vous ne pouvez pas vous engager sur ce sentier à l'aller car il ne passe pas par la caisse.
Les employés vous canalisent donc vers le boulevard aménagé.
Dommage car le chemin de randonnée est nettement plus agréable ( mais aussi moins facile...) !
Une trentaine de kilomètres nous séparent maintenant de Ksamil, grosse station balnéaire qui s'étale le long de la mer Ionienne.
Si nous allions y déjeuner ?
La saison tire plus qu'à sa fin, les parasols sont rangés, les travaux reprennent, les baigneurs se font rares.
Les prix des restaurants restés ouverts s'adressent à un public prêt à craquer un mois de salaire pour une semaine de vacances les pieds dans le sable...
J'avais prévu au départ de rester deux nuits ici, je suis contente d'avoir finalement changé mon fusil d'épaule.
Les charmes de Ksamil ne m'ont pas sauté aux yeux et cela doit être ici l'enfer en été...
L'enfer pour qui une plage se doit d'être quasi déserte, au calme, sans constructions anarchiques.
Le paradis pour les adeptes de rangées de parasols impeccablement alignés, de musique tonitruante, de soirées arrosées, de foules internationales.
Pour digérer les spaghetti aux fruits de mer, je vous propose une promenade dans les ruines de Butrint situées dans un joli parc ombragé.
Les vestiges grecs se mélangent aux vestiges romains, le tout étant dominé par une tour vénitienne.
Nous ne sommes ni à Pompéi ni à Ephèse mais un charme certain se dégage de l'ensemble.
Nous filons ensuite vers Himarë où se trouve notre hôtel.
La chambre est assez exiguë mais la vue est magnifique. Un endroit épatant pour dormir comme pour dîner !
En parlant de dîner, je crois qu'il est servi.
Risotto aux chandelles, bon appétit.