Une Albanie aux couleurs de l'automne

Par
L'Albanie de A comme Automne à O comme Orange ! 16 jours à sillonner les petites et grandes routes du pays à la découverte de ses montagnes, ses villages, sa campagne et ses plages.
Octobre 2024
16 jours
1

Une nouvelle affectation, les dates des congés ne peuvent plus être les mêmes.

Nous avions prévu d'aller aux Canaries mais le prix des billets s'envole avec ce nouveau calendrier de vacances.

Je recherche donc une alternative à Gran Canaria et El Hierro et dégote deux aller-retour avec Wizz Air pour Tirana.

398 euros, bagages et sièges compris, c'est parfait.

En plus, les heures de départ comme de retour sont bonnes ce qui est assez rare pour du low cost !

Ne reste plus qu'à louer une voiture, construire le parcours et réserver les hébergements.

En deux semaines, il va falloir faire des choix !

Voici le parcours finalement retenu :

Shkodra (2 nuits)

Valbonë (3 nuits)

Tirana (1 nuit)

Lac d'Ohrid (1 nuit)

Korçë (1 nuit)

Përmet (1 nuit)

Gjirokastër (1 nuit)

Himarë (2 nuits)

Berat (2 nuits)

Krujë (1 nuit)

Une alternance de campagne et de petites villes, un peu de Méditerranée et de la montagne !

La fin du mois d'octobre n'est pas la meilleure saison, alors croisons les doigts pour la suite ...

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L'avion se rapproche de la piste d'atterrissage. Plus que quelques instants et nous foulerons le sol albanais.

Les portes de l'aéroport s'ouvrent, une certaine chaleur nous enveloppe.

Nous enlevons quelques couches de vêtements tout en nous dirigeant vers l'officine du loueur de voiture.

Un couple est devant nous, 3 enfants en bas âge les accompagnent.

Ça chahute, ça se castagne, ça crie, ça pleure, ça se roule par terre.

Les vacances sont à peine commencées et les parents ont déjà l'air au bout du rouleau...

Bon courage !

C'est maintenant à notre tour de récupérer les clés du carrosse qui nous véhiculera les 16 prochains jours.

Une japonaise rouge un peu cabossée ce qui m'arrange bien !

Se voir remettre une voiture rutilante, c'est angoisser un peu au moindre caillou, à la moindre égratignure, au moindre soubresaut !

Dans des pays à la conduite un peu rock'n'roll, rien ne vaut une ragnole !

Le petit déjeuner est très loin, pas la moindre cacahuète n'est offerte en cabine low cost.

Tu n'as pas faim, toi ?

À une trentaine de kilomètres, je repère une lagune qui semble regrouper de nombreux restaurants.

L'air est très doux, le soleil brille, plus une impression de printemps que d'automne !

Un " voiturier" nous indique où nous garer. Nous sommes le week-end, les habitants de Tirana ont jeté leur dévolu sur la même adresse que nous pour déjeuner, un déjeuner très longue durée pour les albanais en ce jour de repos.

Nous choisissons une version courte en ne commandant que des crevettes, des calamars et des légumes grillés .

Ce voyage commence bien !

Repus, nous effectuons un petit tour au bord de la lagune puis roulons jusqu'à notre prochain logis, un bed and breakfast situé au bord du lac Shkodër dans le village de Shirokë.

La chambre est petite mais toute neuve et confortable.

Son principal atout est sa vue imprenable sur le lac !

Et sa place de parking...

Se garer n'est pas toujours une mince affaire en Albanie.

Beaucoup de ruelles en pente, beaucoup de voies uniques, peu d'emplacements matérialisés, on se gare souvent à l'arrache en croisant les doigts pour que la voiture reste intacte...

Même les parkings indiqués dans le descriptif des hôtels et des maisons d'hôtes sont baroques et c'est parfois l'hôte lui-même qui propose de garer votre véhicule ou qui garde vos clés pour déplacer les voitures imbriquées façon Tetris quand quelqu'un veut sortir...

Nous laissons la Suzuki à sa place et descendons au bord de l'eau.

La fraîcheur du soir commence à tomber, nous choisissons une table semi-abritée pour dîner.

Poisson grillé au menu et un verre d'eau-de-vie offert pour digérer...

Quant à l'addition, elle restera, comme quasi partout en Albanie, douce.

Et payable en espèces !

N'oubliez pas d'emporter des euros pour régler les logements réservés dans cette monnaie et pour effectuer un peu de change à l'arrivée.

Pour le reste, il faudra bien souvent retirer des lekë au distributeur car le paiement par carte est très rarement accepté !

Attention à la commission des banques locales, au mieux l'équivalent de 5 euros.

Il faut donc retirer de grosses sommes à la fois.

Sur ces entrefaites, bonne nuit !

3

Le réveil carillonne.

Crotte ! C'est déjà l'heure d'aller au boulot !

Une nanoseconde plus tard, mon cerveau se souvient que nous sommes en vacances et qu'aucun dur labeur ne nous attend aujourd'hui.

J'ouvre les rideaux, le lac est toujours là, le ciel bleu et le soleil aussi.

J'avais une petite crainte hier en découvrant qu'une mosquée se trouvait dans les proches parages de l'hébergement mais pas un muezzin n'est venu troubler la sérénité des lieux.

L'Albanie est à majorité musulmane mais comme la France est à majorité catholique.

Plus une question de fond culturel que de pratique religieuse.

L'appel à la prière se fait rare. Je ne l'ai entendu qu'en fin d'après midi.

Les mosquées sont vides. Seules quelques paires de chaussures gisent à leur entrée même le vendredi.

Le foulard n'existe pas, la barbe en friche non plus.

Pas de niqab, de hijab, de burka .

Sauf sur la tête de quelques étrangers qui détonnent fortement.

Pas de restaurants se proclamant halal à grand renfort de pancartes, pas de problèmes pour boire du vin, pas de vade retro cochonnailles.

L'instauration d'un athéisme d'état combiné à l'interdiction de toute pratique religieuse durant le règne d'Enver Hoxha sont passées par là...

Le petit déjeuner est servi en terrasse. Il fait assez frais mais les rayons du soleil ne vont pas tarder à réchauffer les mangeurs.

Comme souvent nous sera servi un mélange de petit déjeuner à l'anglaise et de spécialités locales.

Oeufs donc mais aussi de délicieux beignets et une excellente confiture de figues.

Bémol sur les saucisses...Un knack est alsacien ou n'est pas !

Je sens que ce n'est pas dans ce pays que je vais perdre des kilos...

Nous partons maintenant en direction du lac de Koman, un lac artificiel qui se parcourt habituellement en ferry.

Nous n'avons pas prévu de prendre ce ferry faute de temps mais nous longerons tout de même le lac sur une bonne distance en empruntant la petite route, pas toujours en bon état, qui permet d'accéder à l'embarcadère dudit ferry.

L'environnent est bucolique, priorité aux troupeaux !

L'étape suivante doit être assez embouteillée en saison : le pont ottoman de Mes.

Sur une photo, le lieu paraît idyllique.

En réalité, il l'est un peu moins puisqu'un nouveau pont a été construit juste à côté.

Par ailleurs, si le côté face est assez sauvage, le côté pile est très urbanisé.

Nous poursuivons alors jusqu'au village fortifié de Drishti, un village hors du temps qui offre de jolies vues sur la vallée.

Nous terminons cette belle journée à Shkodër.

Nous grimperons tout d'abord au château Rozafa dont les ruines dominent la plaine de Mbishkodra et le fleuve Buna.

La promenade parmi les différentes enceintes est plutôt sympathique et le panorama à 360 degrés magnifique.

Puis nous nous baladerons dans le centre ville entre mosquées, églises, restaurants et cafés.

De retour à notre base, nous nous promenons au bord du lac puis allons déguster quelques pâtes aux fruits de mer .

Bon appétit !

4

Aujourd'hui, une longue journée de route nous attend.

Pas vraiment en kilomètres mais en lacets !

Notre destination est Valbonë, un tout petit village situé au coeur des Alpes Albanaises.

Plus nous nous enfonçons dans les terres, plus le ruban de bitume se rétrécit, plus nous allons de rencontres en rencontres...

Nous longeons maintenant le fleuve Drin dont le cours est freiné par de nombreux barrages produisant l'essentiel de l'électricité du pays.

De ces barrages naissent des lacs artificiels comme celui de Fierze que nous surplombons actuellement.

Nous effectuons maintenant une halte aussi gourmande que roborative puis reprenons le volant en direction de Bajram Curri, ultime gros bourg avant que la rivière Valbonë ne serpente entre les montagnes.

Les sommets empêchent le soleil d'éclairer l'étroite vallée rendant les derniers kilomètres assez lugubres, nous ne verrons jamais la gorge illuminée.

Puis la plaine s'élargit, nous touchons au but.

L'hôtel réservé se situe avant le village.

C'est un ensemble de petits chalets offrant une magnifique vue sur le massif. Un poil cher pour le pays mais vraiment sympa !


Nous nous installons dans notre chambre puis partons en balade avant que la nuit ne tombe.

Nous prenons un peu d'altitude et grimpons jusqu'au cimetière. Il n'y a personne hormis quelques chèvres, les sommets roussissent avec les derniers rayons d'un soleil couchant, nous n'entendons aucun bruit.

Le paradis ?

La promenade nous a fait digérer les agapes du midi mais n'a pas eu l'effet escompté en ce qui concerne la faim.

Notre hôte s'adaptera à notre manque d'appétit en nous proposant un dîner léger.

Enfin, léger pour le coin...

Il ne nous reste plus qu'à nous glisser sous la couette et rêver aux randonnées qui nous attendent ces prochains jours...

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Valbonë est située à environ 800 mètres d'altitude. En cette fin octobre, les températures sont très, très fraîches ( pour ne pas dire froides...) dès la tombée de la nuit et cela jusqu'au milieu de la matinée.

Nous ne nous pressons donc pas pour partir en randonnée !

La marche choisie forme une boucle d'une douzaine de kilomètres pour un dénivelé d'un peu plus de 600 mètres.

Il est difficile de trouver dans le secteur des balades faciles ou même moyennes, c'est à dire moins de 500 mètres de dénivelé pour une distance totale inférieure à 15 kilomètres .

La montée en altitude est quasi le lot de toutes les propositions et les parcours sont plus souvent des allers-retours que des boucles.

Le pique-nique dans le sac, la polaire sur le dos, nous voilà enfin sur le départ.

Nous longeons tout d'abord la rivière et découvrons bientôt quelques souvenirs de la paranoïa d'Enver Hoxha dans les champs.

Quelques centaines de milliers de bunkers parsèment ainsi l'Albanie pour protéger le pays d'une invasion qui n'a jamais eu lieu.

Peut-être aujourd'hui si on considère les vacanciers comme des ennemis...

Une piste grimpe vers le village de Kukaj, nous l'empruntons.

Le soleil est désormais assez haut dans le ciel pour réchauffer nos carcasses et permettre aux feuilles rousses de flamboyer sur les arbres.

Les randonneurs sont aussi rares que les beignets étaient nombreux dans notre assiette au petit-déjeuner.

Nous arriverons facilement aux quelques maisons blotties au pied du Maja e Thatë, maisons transformées pour la plupart en chambre d'hôtes.

A partir de là, les choses se corsent.

La pente devient très raide mettant mon coeur à rude épreuve !

Quelques nombreux arrêts plus tard, nous atteignons le point le plus élevé de cette randonnée, un lieu idéal pour déjeuner !

Nous admirons la vue en grignotant nos sandwichs puis cherchons le sentier qui devrait nous permettre de redescendre dans la vallée sans faire demi-tour.

Ce n'est pas grâce aux pancartes que nous le trouverons... Quelle idée de les implanter là où le marcheur n'en a plus besoin !

Un gps peut donc s'avérer bien utile dans ce pays.

Le sentier se perd dans la forêt et, si mon cœur n'a plus besoin de s'affoler pour fournir assez d'oxygène à mes cellules musculaires, ce sont mes cuisses qui se rappellent à mon bon souvenir...

Les voyages sont un excellent moyen de se rappeler qu'on possède un corps !

L'appareil photo forme alors un parfait alibi pour quelques nouvelles pauses.

Oh, regarde comme ces feuilles sont belles !

Oh, le magnifique panorama !

Quelques clichés plus tard, nous retrouvons le plat puis notre logis.

Nous nous reposons quelques temps sur notre balcon puis c'est l'heure de recharger nos batteries au restaurant de l'hôtel.

Bon appétit !

6

Après une excellente nuit et un toujours aussi copieux petit déjeuner, nous laçons nos chaussures de randonnée et partons pour une nouvelle balade.

Nous serons beaucoup moins gourmands qu'hier en dénivelé comme en kilomètres : moins de 300 mètres à grimper sur une distance de 5 kilomètres ( soit 10 aller/ retour ).

Notre but est la cascade de Rrogami située en fond de la vallée en direction de Thet.

Nous commencerons notre marche au parking marquant le terminus de la route goudronnée.

Le sentier suit tout d'abord le lit de la rivière.

Le blanc des cailloux contraste magnifiquement avec la rousseur des arbres et le bleu éclatant du ciel .

Quelques 4x4 viennent troubler la sérénité des lieux. Quelques locaux des hameaux non desservis par le bitume mais aussi quelques touristes voulant économiser leurs pas...

Le chemin bifurque maintenant vers les habitations, d'anciennes fermes qui semblent pour la plupart inhabitées.

Je pense que, dans quelques années, toutes ces maisons seront reconverties en hôtels et en locations, que des restaurants fleuriront, que des piscines, saunas et tennis remplaceront les prés.

L'activité touristique est encore à une période charnière dans les Alpes Albanaises.

Entre le rien d'avant et l'explosion qui ne manquera pas d'arriver après la surexploitation de la façade maritime.

En attendant cette probable apocalypse, j'aime beaucoup cette ambiance champêtre surtout à cette flamboyante époque de l'année.

Nous passons devant le "restaurant" repéré pour le déjeuner et avertissons sa propriétaire que nous nous y arrêterons au retour.

Puis, c'est le saut dans l'inconnu car, comme la veille, le chemin n'est pas très bien indiqué et pas toujours bien lisible.

Nous nous tromperons d'ailleurs plusieurs fois, l'occasion de sympathiques détours.

Quelques rochers à escalader et nous voilà désormais au pied de la cascade.

Rien de bien impressionnant mais une très belle balade et un joli panorama !

Revenus sur nos pas, nous passons à table.

Des grillades de porc et une salade combleront notre faim.

Le tout arrosé du pas très catholique jus de fruit local... Yuka devrait voir un peu rouge à mon avis...

Nous effectuerons une variante agreste pour regagner la voiture, les galets ne sont pas la matière la plus agréable où poser des pieds, même correctement chaussés.

Le gps nous sauvera encore plusieurs fois la mise ...

De retour sur le goudron, nous décidons d'effectuer une nouvelle balade, en voiture cette fois-ci.

Peut-être la gorge traversée pour arriver à Valbonë sera éclairée à cette heure ?

Chou blanc mais qu'importe, l'important c'est de rompre avec son quotidien !

Ce soir, nous goûterons la spécialité locale : qui dit rivière, dit truites...

Bonne dégustation !

7

Au matin, nous quittons la superbe vallée de Valbonë direction une toute autre ambiance puisque, ce soir, nous dormirons à Tirana, 560 000 habitants...

Les petites routes font bientôt place à une 4 voies et à l'unique péage payé dans ce pays.

Bizarrement, le montant est en euros !

Nous faisons donc nos adieux provisoires au calme de l'arrière-pays et prenons quelques forces avant d'affronter la ville.

Notre logis est situé un peu en dehors du centre, je programme son adresse sur mon GPS.

On prend ce grand boulevard et ce ne sera plus très loin !

S'il n'y avait ni travaux, ni embouteillages...

La conduite est assez anarchique, c'est un peu la loi du plus fort.

Je croise les doigts pour que les voitures qui nous collent de tous les côtés n'éraflent pas la carrosserie et je suis assez soulagée lorsque nous arrivons à bon port !

Le propriétaire de l'hôtel se charge du stationnement puis nous conduit à notre chambre visiblement refaite à neuf il y a peu comme tout l'établissement.

C'est propre, moderne et calme, que demander de mieux pour le prix ?

Ça nous change des États-Unis aux motels pas rénovés depuis des lustres et à l'acoustique défaillante...Le tout à des tarifs démentiels...

Les bagages déposés, nous filons vers le centre ville prendre le pouls de Tirana.

Des mosquées, quelques gratte-ciels, une cathédrale orthodoxe, une pyramide initialement construite à la gloire du dictateur Hoxha ...

Une promenade agréable mais rien de transcendant !

Le soleil se couche, nous flânons parmi les étals de fruits et légumes puis partons découvrir le stade de la ville joliment illuminé.

C'est l'heure de dîner, non ?

Notre choix ne sera pas très heureux.

Un délicieux cocktail sauvera ce repas plutôt cher pour le pays et peu copieux.

Bonne nuit...

8

L'escale métropole de ce voyage est terminée.

Nous reprenons la route pour une Albanie moins stressante pour les conducteurs.

Nous arrivons bientôt à Elbasan, une ville industrielle plutôt importante qui attire les touristes grâce à son château ottoman, un quartier ceint de murailles où il est agréable de se promener.

Comme souvent en Albanie, les emplacements où se garer sont étroits ou pris d'assaut. Nous nous rabattons donc sur la spécialité locale, le terrain privé transformé en parking sauvage !

Simple, efficace et gardé à défaut d'être économique ( Enfin selon les critères du pays ... Pour un parisien, c'est donné !)

Le coeur historique de la ville est désert et notre balade parmi les vieilles pierres n'est pas perturbée par le brouhaha d'une foule de touristes tout droit sortis qui d'un bateau de croisière, qui d'un bus à double étage.

La mosquée semble fermée mais pas la charmante église orthodoxe Sainte-Marie.

Nous avons le droit à une visite guidée dans un mélange de langues incompréhensible par une vieille dame qui n'oubliera pas de nous faire contribuer à l'entretien des lieux...

Nous choisissons de nous égailler dans la campagne pour un déjeuner tardif.

Le repas sera long et consistant mais nous sommes affamés et pas vraiment pressés .

Notre but du jour est assez proche et nous devrions d'ailleurs le contempler après ce tournant .

Bienvenue sur les rives du lac d'Ohrid, le plus profond lac des Balkans !

Si vous tournez à gauche, vous arriverez rapidement en Macédoine du Nord .

Pour notre part, nous restons en Albanie et filons vers le village de Lin, notre étape du soir.

La chambre réservée possède une jolie vue sur le lac et notre véhicule est, pour une fois, à ses aises puisque notre logeur possède les clés du vaste parking de l'église.

Nous réservons notre dîner puis allons faire un tour dans le village et sur la péninsule de Lin.

Personne encore pour troubler la sérénité des lieux hormis quelques ânes et un ado du coin venu, lui aussi, profiter d'un instant de tranquillité pour fumer une clope au soleil couchant.

Nous sommes aux anges, c'est le paradis !

De retour à la maison d'hôtes, les poivrons farcis sont servis.

J'espère que vous avez faim...

Bon appétit !

9

Depuis le temps que je vous parle des beignets servis au petit déjeuner, les voici !

2 ou 3 chaque matin en plus du reste et la faim ne vous tenaillera pas avant des heures...

Nous suivons maintenant les rives du lac jusqu'aux plages de Pogradec.

L'effervescence de la saison estivale est retombée et la ville est rendue à ses habitants.

Nous découvrons alors une nouvelle manière d'encaisser le stationnement : l'agent municipal à vélo qui surgit pour récolter le montant dû à peine la voiture garée.

Nous garderons précieusement le ticket reçu en échange de quelques lekë.

En cette morte saison, le sable n'est pas nettoyé et les lieux ne font pas spécialement rêver pour y poser sa serviette.

Cependant, pour prendre le pouls de l'Albanie, c'est parfait !

Quelques kilomètres à vol d'oiseau séparent le lac d'Ohrid du lac de Prespa.

Nous sommes là au carrefour de trois pays : l'Albanie, la Macédoine du Nord et la Grèce.

Le village de Pustec est complètement endormi mais le restaurant repéré semble ouvert.

Un déjeuner en terrasse, ça vous dit ?

Aujourd'hui, nous goûterons le fromage au four à la tomate et aux herbes !

Une heure plus tard et 50 kilomètres plus loin, nous atteignons Voskopojë, petit village d'altitude célèbre pour ses églises aux magnifiques fresques, témoignages d'un glorieux passé.

Toute ceci me rappelle la Roumanie !

Nous trouverons malheureusement souvent portes closes et, contrairement aux monastères de Bucovine, les peintures murales sont très endommagées.

Nous rebroussons chemin jusqu'à Korçë, municipalité dont le nom ne devrait pas être inconnu aux amateurs de bière...

Depuis 1928 est, en effet, produite ici la Birra Korça, bière qui peut être commandée au comptoir des cafés dans tout le pays.

L'hôtel réservé est aussi charmant que bon marché. Pour 44 euros déjeuner compris, que demander de mieux ?

Nous nous reposons un peu puis allons arpenter le coeur ancien de la ville.

Quelques rues ont été restaurées pour former un ensemble festif et commercial mais le prix de location d'un pas de porte doit être trop élevé et beaucoup de vitrines restent vides.

Les bars et les restaurants semblent cependant avoir un certain succès !

Je vous laisse déguster quelques spécialités locales liquides comme solides et vous dis à demain ...

10

Le programme du jour est assez copieux en petites routes.

Nous y ajoutons pourtant un détour.

En effet, j'ai découvert qu'il existait une station de ski dans le secteur et je me demande bien à quoi elle ressemble !

Bien sûr, il n'y a pas de neige, ce n'est pas encore la saison.

Mais chalets et installations nous rappellent bien l'ambiance d'une micro-station française.

Le patron du domaine est en train de bricoler. Il vient bavarder un moment puis, apprenant notre nationalité, nous montre fièrement la dernière remontée installée.

Un don de la station de Courchevel qui nous ouvre toutes les portes du domaine.

A nous, la visite guidée du local à ski !

Nous poursuivons ensuite notre périple en direction du sud .

Nous finissons par longer la rivière Sarantaporos qui forme ici une frontière naturelle entre la Grèce et l'Albanie.

Je ne me risquerais pas sur ces ponts pour aller siroter un Ouzo...

En revanche, le coin m'a l'air bien sympa pour déjeuner !

Aussitôt dit, aussitôt fait...

La gargote dénichée possède une patronne qui ne veut pas laisser repartir ses clients avec la faim.

Nous sommes donc sommés de goûter salade, byreks, moussaka, tzatziki, pain maison et comme si cela ne suffisait pas, du gâteau, le genre qui tient bien au corps ...

Dis, Agnès, tu ne nous trouverais pas une petite randonnée à faire, histoire de digérer un peu ?

Ça tombe bien, j'avais prévu un arrêt au pont ottoman de Kadiut. On peut s'enfoncer ensuite un peu dans le canyon de Langarica en marchant le long de la rivière !

L'après midi n'est pas le meilleur moment pour venir ici et la gorge est bientôt à l'ombre.

Et puis, les lieux ne sont plus aussi déserts qu'auparavant, on voit que les stations balnéaires sont à portée d'excursion !

Cependant, c'est bien agréable de se dégourdir les jambes dans un tel décor.

Notre étape du soir est maintenant toute proche, la petite ville de Përmet blottie le long du fleuve Vjosa.

L'hébergement réservé sera l'unique erreur de casting de ce séjour.

La chambre est propre et il y a tout ce qu'il faut mais l'établissement ne possède aucun charme et est situé en bord de route ...

Nous dormirons bien , c'est le principal !

Un dîner en ville, l'occasion d'en découvrir un peu plus sur Përmet.

Et surtout de dénicher ce qui aurait été un bien meilleur choix pour la nuit !

Après ce n'était pas le même prix ...

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Il n'y a qu'une heure de route entre Përmet et Gjirokastër.

Un peu plus si le voyageur décide d'effectuer un arrêt à Tepelenë, ville natale du célèbre Ali Pacha de Janina, figure historique utilisée par Alexandre Dumas dans son roman Le Comte de Monte-Cristo.

La forteresse offre de magnifiques vues sur la Vjosa mais n'est pas encore parfaitement mise en valeur pour sa partie intérieure.

Nous ne nous attardons donc pas et filons rejoindre l'hébergement réservé non loin du centre de Gjirokastër.

Notre logeuse est un peu surprise de nous voir arriver si tôt mais accepte volontiers que nous laissions notre voiture sur son parking.

Tant mieux car se garer dans les ruelles de la vieille ville n'est pas une mince affaire !

S'y promener sans y perdre son souffle non plus...

Ça monte et ça descend sec, c'est d'ailleurs en partie ce qui fait le charme des lieux.

Allez encore un effort et nous arriverons aux portes de la maison Zekate, superbe maison ottomane transformée en musée.

Du haut des tours, nous dominons la ville et son château. Quelle splendide demeure et quelle extraordinaire situation !

Nous marchons maintenant en direction de l'ancien aqueduc qui alimentait en eau la citadelle de Gjirokastër, aujourd'hui connu sous le nom de pont Ali-Pacha.

L'ouvrage est situé un peu en dehors de la ville et la promenade serait très plaisante sans l'insistante présence d'un retraité albanais mendiant auprès des touristes quelques pièces pour arrondir ses fins de mois.

Monsieur est exigeant, collant et ne mâche pas ses mots si le touriste lui offre une pièce correspondant au niveau de vie du pays...

Nous réussissons à semer le fâcheux puis retournons en ville pour déjeuner.

Seuls quelques pas séparent notre table du château, nous ne tardons pas à les franchir.

La forteresse est immense, nous nous contenterons de la visite de base sans billet pour le musée militaire.

D'élégantes maisons-tours ottomanes s'accrochent à la colline tandis que la plaine concentre ce que le 21ème siècle a le moins beau à proposer...

Il nous reste un peu d'énergie, juste assez pour déambuler dans les quelques ruelles dédiées aux souvenirs et aux cafés.

Dommage que tous les centres historiques finissent, sur quel continent que ce soit, par ressembler à ça.

Entre l'hôtel et nous, se dresse une autre maison-musée, la maison Skënduli . La visite est accompagnée par son propriétaire mais il est difficile de suivre le discours fleuve de ce guide volubile qui mélange plusieurs langues pour expliquer l'histoire et les passages secrets de son bien.

Je crois qu'aujourd'hui nous avons dépassé le nombre de pas journaliers requis pour rester en bonne santé !

Et ce n'est pas fini puisque nous ressortirons pour dîner...

Bon appétit !

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Nous quittons la jolie ville de Gjirokastër au matin, direction la côte.

Non sans faire un petit détour par le fameux site naturel de l'oeil bleu, source karstique aux eaux si claires qu'on pourrait se croire dans un lagon !

Enfin naturel, c'est vite dit...

Si la source en elle-même reste semblable à ce qu'elle a toujours été, son environnement a été massacré par le surtourisme et l'appât du gain.

Que le parking soit payant, que l'entrée soit payante, pourquoi pas, il faut bien quelques aménagements pour préserver les lieux.

Mais qu'une route ait été construite pour permettre à des trains, des motos et toutes sortes d'engins loués à prix d'or d'accéder au plus près à la source, non !

Un petit sentier aménagé pour les handicapés aurait eu sa place mais pour les autres, il suffisait de marcher 30 minutes ce qui ne me semble pas être le bout du monde...

Nous commençons donc notre promenade franchement déçus, déception qui n'ira pas en s'arrangeant au fil des pas.

Un restaurant, des barrières...

Bon, il est où cet oeil bleu qu'on en finisse !

Nous suivons la foule désormais obligée de marcher et atteignons ce qui devait être un véritable coin de paradis il y a 20 ans .

Les couleurs sont superbes et font un peu oublier l'envers du décor.

On retourne par le même chemin ou l'on suit ce sentier ?

Va pour le sentier !

Nous suivons alors une trace qui s'enfonce dans la végétation . Une trace qui monte et qui descend, une trace qui offre de magnifiques points de vue, une trace quasi pas empruntée !

Enfin, le bonheur !

Vous ne pouvez pas vous engager sur ce sentier à l'aller car il ne passe pas par la caisse.

Les employés vous canalisent donc vers le boulevard aménagé.

Dommage car le chemin de randonnée est nettement plus agréable ( mais aussi moins facile...) !

Une trentaine de kilomètres nous séparent maintenant de Ksamil, grosse station balnéaire qui s'étale le long de la mer Ionienne.

Si nous allions y déjeuner ?

La saison tire plus qu'à sa fin, les parasols sont rangés, les travaux reprennent, les baigneurs se font rares.

Les prix des restaurants restés ouverts s'adressent à un public prêt à craquer un mois de salaire pour une semaine de vacances les pieds dans le sable...

J'avais prévu au départ de rester deux nuits ici, je suis contente d'avoir finalement changé mon fusil d'épaule.

Les charmes de Ksamil ne m'ont pas sauté aux yeux et cela doit être ici l'enfer en été...

L'enfer pour qui une plage se doit d'être quasi déserte, au calme, sans constructions anarchiques.

Le paradis pour les adeptes de rangées de parasols impeccablement alignés, de musique tonitruante, de soirées arrosées, de foules internationales.

Pour digérer les spaghetti aux fruits de mer, je vous propose une promenade dans les ruines de Butrint situées dans un joli parc ombragé.

Les vestiges grecs se mélangent aux vestiges romains, le tout étant dominé par une tour vénitienne.

Nous ne sommes ni à Pompéi ni à Ephèse mais un charme certain se dégage de l'ensemble.

Nous filons ensuite vers Himarë où se trouve notre hôtel.

La chambre est assez exiguë mais la vue est magnifique. Un endroit épatant pour dormir comme pour dîner !

En parlant de dîner, je crois qu'il est servi.

Risotto aux chandelles, bon appétit.

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Le réveil sonne, j'ouvre les rideaux.

Le ciel moutonne à peine, juste ce qu'il faut pour faire ressortir l'éclat du bleu.

La mer s'étale à l'infini, calme, reposante, attirante.

Pourquoi n'ai-je pas pris mon maillot de bain ?

Allez Agnès, ne regrette rien, ton summer body n'est pas au point !

Et ce n'est pas ce qui t'attend sur cette terrasse deux étages plus bas qui va arranger les choses...

Le petit déjeuner engloutit, nous allons découvrir les plages du coin.

Quelques pas dans le sable puis nous grimpons en quelques lacets au charmant village de Vuno.

Une courte distance nous sépare alors des parkings permettant le moins mal aisé des accès à la plage reculée de Gjipe.

Les locaux ont compris l'opportunité qu'ils avaient de bien gagner leur vie en transformant leurs terrains en parkings payants.

À cette saison, les affaires sont beaucoup moins florissantes mais les encaisseurs sont tout de même bien présents...

Nous laissons la voiture à l'ombre et commençons la balade.

Le sentier est une piste très cabossée qui dévoile rapidement d'enchanteurs panoramas.

Il n'y a même pas deux kilomètres à parcourir mais un soleil estival doit mettre les corps à rude épreuve sur ce chemin sans aucun ombrage.

Surtout au retour...

N'oubliez pas de prendre beaucoup d'eau !

Au fur et à mesure des enjambées, la jolie plage se rapproche.

Hors saison, c'est magnifique !

Une poignée de parasols, quelques baigneurs, je me doute qu'il n'en est pas de même en juillet...

Derrière la plage, se cache un camping pas encore touché par l'effet glamping et toboggans.

Mais rusticité n'a pas l'air de rimer avec propreté par ici, je ne vous le conseille donc pas .

Puis le sable fait place à un canyon que nous remontons sur quelques centaines de mètres.

La faim nous tenaille maintenant. Nous remontons jusqu'au parking et roulons jusqu'à Vuno où j'ai repéré un petit restaurant avec vue.

Le déjeuner sera sympathique mais il ne faut pas être pressé.

L'après midi est donc bien entamée lorsque nous prenons la direction du château de Porto Palermo.

Cette forteresse édifiée par Ali Pasha servit de baraquement annexe à une base sous-marine soviétique avant d'être conquise par les touristes.

Le soleil est sur le point de se coucher, nous nous pressons de revenir sur Himarë pour nous promener dans les ruelles de sa citadelle aux dernières lueurs du jour.

Un bon dîner en terrasse conclura cette journée au goût si estival.

Bonne nuit...

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Que cette terrasse est agréable sous les rayons d'un soleil matinal !

Nous avons un peu de mal à la quitter...

Un dernier beignet pour la route et nous partons à la découverte de nouveaux horizons.

Le parc national Llogara n'est qu'à une vingtaine de kilomètres, nous ne tardons pas à en trouver l'embranchement.

La route serpente maintenant à l'assaut des montagnes et nous offre de vertigineux points de vue sur la côte albanaise.

Malheureusement, les nuages accompagnent bientôt notre ascension bouchant quelque peu l'horizon.

Je renonce donc à la randonnée prévue côté mer.

Le beau temps nous rejoint côté forêt, nous décidons de faire la boucle qui mène au col de César.

Cette marche est assez courte, pas vraiment difficile mais nous laisse un peu sur notre faim ...

Comme la météo semble s'améliorer, nous retournons sur nos pas jusqu'au départ de la randonnée initialement prévue, le Maja e Thanasit.

Il est trop tard pour espérer l'effectuer en entier mais nous nous lançons quand même sur le sentier en espérant profiter des premiers panoramas.

La brume réapparaît aussi brusquement qu'elle était partie. Nous écourtons notre marche.

Dommage, cette randonnée avait l'air magnifique !

De retour au niveau de la mer, le bleu l'emporte largement sur les nuées.

Si nous faisions un petit détour pour visiter le monastère Sainte Marie près de Vlora ?

Une jolie passerelle en bois permet d'accéder au monument.

Un vent frais nous accompagne sur le pont, l'été indien semble toucher à sa fin.

La promenade est sympathique, le monastère est superbement mis en valeur.

Mais 2 heures de route nous séparent encore de Berat, il ne faudrait pas trop trainer si nous voulons y arriver avant la nuit !

Notre logis se trouve à Gorica, de l'autre côté de la rivière Osum.

C'est un quartier plus tranquille et les vues sur la forteresse et les maisons ottomanes sont imprenables depuis ses quais.

Les valises déposées, nous partons explorer rapidement Berat au surnom non usurpé de ville aux milles fenêtres.

Gjirokastër possédait déjà bien du charme, Berat nous subjugue.

Un dîner, une dernière balade et au lit !

Bonne nuit...

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Nous partons digérer notre petit déjeuner en arpentant les ruelles pentues de Berat.

Notre but : la citadelle juchée en haut de la colline qui nous fait actuellement face !

Encore un petit effort et nous arrivons à la porte principale de cette forteresse principalement construite au XIIIème siècle.

L'intérieur de l'enceinte n'est pas encore muséifié et certaines habitations résistent toujours à la déferlante Airbnb sur les centres historiques.

Il est donc très agréable de se promener entre ces murailles, d'églises en mosquées, de points de vue en scènes de la vie quotidienne.

Nous déclinons une proposition de partie d'échec et quittons le château par une porte dérobée.

Je ne sais pas si c'est une très bonne idée de descendre par ici...

Pour les vues sur la ville, si mais pour la facilité, non !

Le sentier est, en effet, très raide et glissant et nous ne sommes pas chaussés pour.

Notre progression est donc prudente pour ne pas se retrouver tout en bas plus vite que prévu...

A mi-chemin, nous nous arrêtons pour visiter l'église byzantine de Saint Michel nichée entre les rochers.

Un homme s'improvisera guide et gardien des lieux nous extorquant quelques pièces en échange de son sabir.

Le chemin forme désormais une promenade de santé et nous parvenons rapidement au niveau de la rivière.

La cathédrale Saint-Démétrios est ouverte, nous allons y jeter un coup d'oeil.

Nous resterons en revanche à la porte de la mosquée du Roi, fermée à notre passage.

Une fête du vin est organisée ces jours-ci mais apparemment, ce n'est pas encore l'heure des dégustations !

Une ultime balade dans les ruelles de la vieille ville et nous allons récupérer notre voiture pour faire un tour dans la campagne environnante.

Je comprends mieux pourquoi le festival viticole a lieu ici...

Le soleil se couche lorsque nous retrouvons notre logis, logis que nous ne tardons pas à quitter pour aller dîner.

Au menu, poulpe et légumes grillés ! Un peu de légèreté pour changer...

La rue devant le restaurant s'anime au fur et à mesure que s'écoulent les minutes.

Nous suivons la foule pour découvrir ce qui attire toute la jeunesse du coin mais aussi leurs aînés.

La fête du vin, bien sûr !

Un groupe local met le feu à la piste de danse, les bouteilles semblent toutes trouver preneur malgré un prix assez élevé pour le pays.

Ce n'est pas vraiment une dégustation mais plus une soirée festive !

Je vous laisse vous amuser, je vais me coucher !

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Nous traînons un peu ce matin avant de reprendre la route pour une dernière grande étape, étape qui nous mènera de Berat à Krujë en passant par le cap de Rodon.

Nous avalons les kilomètres jusqu'à Durrës puis quittons le réseau secondaire pour des routes de plus en plus étroites.

Le cap n'est plus très loin lorsque le goudron finit en cul de sac et en parking payant.

Quelques pas nous séparent alors de la charmante église Saint Antoine, magnifiquement restaurée.

Une plage pas très attirante s'étale au delà de l'église. Des bunkers de l'époque communiste servent de toilettes et de bar...

Des bunkers, nous en trouverons également sur le sentier qui mène aux ruines du château de Skanderbeg puis au cap de Rodon !

Le reste du site est heureusement préservé du béton armé et nous enchaînons de jolis points de vue.

Après cette promenade apéritive, nous nous installons à la terrasse d'un restaurant pour un dernier déjeuner sous le signe du soleil albanais.

Que c'est agréable d'être dehors en blouson léger fin octobre !

Une bonne heure plus tard, nous arrivons en vue de Krujë, grosse bourgade très touristique située non loin de l'aéroport.

Une dernière étape parfaite pour ceux qui auraient un vol en matinée !

Nous laissons notre voiture au parking de l'hôtel puis partons faire un tour dans les ruelles de la partie ancienne de la ville.

Que de boutiques de souvenirs ! Que de monde !

Tout ceci gâche un peu la balade qui finit pourtant en beauté grâce à un magnifique coucher de soleil !

Un dîner très oubliable et c'est déjà l'heure de rejoindre les bras de Morphée.

Demain, il faut se lever tôt pour faire le plein, rendre le véhicule et enregistrer les bagages...

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0630, le réveil sonne.

0700, nous sommes dans la voiture, tous les bagages chargés.

0701, nous nous apercevons que la sortie du garage est bouchée par une multitude de véhicules...

Un instant de panique et nous nous précipitons à la réception.

L'employé nous sourit, prend les clés de sa vieille Mercedes et va la déplacer, libérant un étroit passage vers la rue.

Nous ne perdons pas une minute pour en profiter.

Heureusement, car un homme tente déjà d'insérer son tacot dans l'espace libéré...

Nous comprendrons rapidement le pourquoi de ce stationnement sauvage. C'est jour de marché et les étals sont déjà installés attendant leurs premiers clients !

Nous mettrons de longues minutes à nous extirper de ce piège inattendu, notre retour commence bien...

20 kilomètres plus tard, nous cherchons le parking de l'agence de location.

C'est ici, je crois.

Mais pourquoi une telle file qui déborde sur la chaussée ?

Le parking est plein comme un oeuf, les véhicules ont été abandonnés dans les allées.

Les derniers arrivés ne peuvent faire de même, il faudrait utiliser l'espace public...

On fait quoi ?

Pas de personnel, pas de pancartes, rien...

Un habitué de la chose indique qu'il suffit d'aller se garer à l'aéroport et de glisser les clés dans la boîte de l'agence.

Bon, essayons...

3 véhicules de location de la même agence feront de même, nous nous garons dans le même secteur qu'eux.

Il faut laisser le ticket de parking sur le tableau de bord ainsi que le contrat nous affirme l'habitué.

Procédons ainsi...

Nous ne sommes pas très rassurés mais nous n'avons pas trop le choix !

Nous allons déposer nos bagages au comptoir Wizz Air puis retournons à l'agence de location.

Elle devrait être ouverte maintenant !

L'employé n'est pas surpris du récit de nos aventures et nous confirme que tout est en ordre.

Aucun retrait intempestif sur la caution bancaire donnée n'aura d'ailleurs lieu.

On le prend maintenant cet avion ?

Ce voyage en Albanie n'était pas prévu et s'avèrera une délicieuse parenthèse avant les premiers froids.

Je ne peux que vous conseiller de nous imiter !