Un café serré, un gâteau maison au Nutella, un pistoccus- long biscuit sarde à la cuillère-, quelques grains de raisin italien pour débuter cette nouvelle journée...
Bien réveillée après cet agréable petit déjeuner, je me dirige vers la salle d'eau où je remarque enfin un objet délicieusement rétro, objet qui trônera dans tous les logements fréquentés par la suite même les plus récents, un bidet. Je n'ose en déduire que les italiens sont ringards ou les français malpropres... Je laisse donc à chacun le soin d'analyser cette donnée et d'en tirer sa propre conclusion.
Nous quittons bientôt Sassari et nous glissons dans la circulation en direction de notre première " vraie" étape en Sardaigne aux environs d'Olbia.
Quelques cartes postales en chemin...
Ah... Nous voilà déjà arrivés à notre étape du soir !
Personne pour nous accueillir. Je téléphone au numéro indiqué sur la réservation, tombe sur quelqu'un qui ne parle qu'italien puis sur une autre personne qui baragouine l'anglais. On me demande par quel biais j'ai réservé, pour quelles dates. Je patiente, je patiente pendant que mon interlocutrice cherche ou fait semblant de chercher...
C'est bizarre, il me semble que j'entends comme un écho. Pourquoi la propriétaire des lieux me fait-elle lanterner alors qu'apparemment elle habite dans la grande maison qui surplombe le jardin ?
Ma logeuse finit par raccrocher en indiquant qu'elle me rappellera dans la demi heure... Y a anguille sous roche, non ?
Je vois finalement apparaître une jeune fille qui m'annonce qu'il n'y a plus de bungalows de libre, qu'il y aurait eu une erreur de la part d'Airbnb. Moi, j'veux bien mais j'ai reçu un numéro de confirmation après interrogation du propriétaire et j'ai bien été prélevée de l'acompte comme du solde de la location...
Une chambre est libre mais sans cuisine. Demain, je pourrais avoir en plus de la chambre, la cuisine adjacente. Ça ira ?
Euhhh, je fais quoi du plein de courses effectué avant de venir ? Et je mange comment ce soir ? Et puis une chambre et un appartement, ce n'est pas le même tarif...
La logeuse finit par me proposer de m'offrir le restaurant en compensation pour le dîner et installe un frigo dans la chambre. Ce n'est pas l'idéal mais il est tard et je sais qu'il ne va pas être facile de trouver au pied lever un hébergement à un tarif abordable. J'accepte donc le marché.
Autant dire que ce séjour de trois nuits dans les environs de Porto Rotondo ne débute pas sous les meilleurs auspices et que j'aurais bien du mal à vous conseiller cette adresse qui, même sans cette surréservation, ne s'avèrera pas à la hauteur de ses promesses....
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Prêts pour le dîner offert ? Allons-y.
C'est assez étrange d'entrer, de manger puis de sortir d'un restaurant sans rien payer. Nous serons tout de même assez honnêtes pour nous comporter comme si l'addition était la notre en n'abusant ni sur le nombre des plats ni sur leur coût.
La seule entorse sera pour un poisson. Comme dans bien d'autres pays, sud de la France compris, les produits de la mer sont en effet vendus au poids et il est impossible de savoir en commandant quel sera le prix final ou si le commerçant sera honnête...Là, ma foi, pas d'inquiétude à avoir et le tarif affiché au 100 grammes ne me semble pas exagéré.
Je ne regretterai pas ce choix en voyant arriver un bar au four qui, cerise sur le gâteau, sera découpé en salle.
Une bonne bouteille de vin blanc sarde et des légumes grillés accompagneront à merveille ce délicat poisson.
Un dessert et un expresso plus tard, nous nous éclipsons discrètement des lieux pour regagner notre logis.
Je laisse les amateurs prendre un bain de minuit, pour ma part, l'eau est trop froide et le moustique trop présent...
Bonne nuit.