Sardaigne, 11 jours au pays des fous du volant

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Un tour des côtes sardes en septembre
Septembre 2018
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Mai 2017, une affiche annonçant la possibilité de rallier Porto Torres depuis Toulon en ferry nous allèche.

Septembre 2018, un trou d'une dizaine de jours dans notre emploi du temps, l'idée d'une virée en Sardaigne ressurgit.

Et voilà la Scirocco lâchée sur le bitume en direction du Sud, prête à rivaliser avec les Fiat 500, Smart, Toyota IQ et autres voiturettes avec permis, pain quotidien des sardes en leur île.

Je vous conseille de bien attacher votre ceinture et de ne pas lâcher la route des yeux.

Un permis italien s'autodétruirait le temps d'un kilomètre dans l'hexagone.

Limitations de vitesse jamais respectées, téléphone au volant, dépassements sur ligne blanche, conduite euhhh nerveuse, voitures garées en vrac cul sur la chaussée, au moins 5 infractions à la minute.

Je pense d'ailleurs, suite à ce voyage, être désormais capable de conduire en Inde...

Voyage que voici !

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Les motos s'élancent dans les entrailles du ferry puis c'est au tour des quelques voitures présentes. Reste maintenant à caser la longue file des camping cars...

Un panache de fumée noire s'échappe des cheminées, les amarres sont larguées. Le navire quitte le quai et se faufile dans la rade de Toulon.

Un deux trois navires de guerre, un deux trois voiliers, la côte s'estompe dans l'azur.

Aux dernières lueurs du jour, la Sardaigne se profile enfin à l'horizon. Les portes du monstre jaune et bleu s'ouvrent, un flot de véhicules à 2 ou 4 roues se déverse dans les rues et ruelles de Porto Torres.

Nous laissons bientôt derrière nous la ville et les autres voyageurs et roulons jusqu'à Sassari, notre première étape en terre Sarde.

Après un ou deux tours gratuits de la ville, nous trouvons notre logis, un BB un peu à l'écart du centre historique. Pas de parking, il va falloir trouver une place autorisée ! D'où l'intérêt d'une Fiat 500 plutôt qu'une Scirocco ou pire un Hummer...

Un créneau plus tard, nous posons enfin le pied en Italie puis attirés par l'animation d'une terrasse, nous nous attablons. Le menu monolingue me fait alors comprendre la détresse d'un américain au fin fond de la Creuse. Et il n'y a pas que le menu qui le soit...

Quelle impression étrange d'être aussi près de la France et finalement bien plus loin qu'ailleurs de notre zone de compréhension (Français, Anglais, Espagnol).

Après, il est préférable de choisir son dîner en italien qu'en bulgare ou en hindi mais certains mots restent tout de même assez énigmatiques pour se retrouver avec le seul ingrédient qu'on déteste dans son assiette...

La deuxième surprise de la soirée sont les tarifs. La pizza de base dont le prix atteint facilement deux chiffres en France ne coûte ici que trois petits euros cinquante... J'avais le souvenir de montants délirants à Naples et surtout à Capri, la Sardaigne pourtant connue pour son tourisme haut de gamme ne semble pas avoir été gagnée par une fièvre des additions.

La pâte s'avèrera excellente, la garniture ne sera pas en reste. Une délicieuse boisson locale à base de raisin accompagnera le tout. Ça s'annonce bien ce voyage !

Une petite promenade digestive dans le coeur ancien de la ville et c'est l'heure de vous souhaiter une bonne nuit...

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Un café serré, un gâteau maison au Nutella, un pistoccus- long biscuit sarde à la cuillère-, quelques grains de raisin italien pour débuter cette nouvelle journée...

Bien réveillée après cet agréable petit déjeuner, je me dirige vers la salle d'eau où je remarque enfin un objet délicieusement rétro, objet qui trônera dans tous les logements fréquentés par la suite même les plus récents, un bidet. Je n'ose en déduire que les italiens sont ringards ou les français malpropres... Je laisse donc à chacun le soin d'analyser cette donnée et d'en tirer sa propre conclusion.

Nous quittons bientôt Sassari et nous glissons dans la circulation en direction de notre première " vraie" étape en Sardaigne aux environs d'Olbia.

Quelques cartes postales en chemin...

Ah... Nous voilà déjà arrivés à notre étape du soir !

Personne pour nous accueillir. Je téléphone au numéro indiqué sur la réservation, tombe sur quelqu'un qui ne parle qu'italien puis sur une autre personne qui baragouine l'anglais. On me demande par quel biais j'ai réservé, pour quelles dates. Je patiente, je patiente pendant que mon interlocutrice cherche ou fait semblant de chercher...

C'est bizarre, il me semble que j'entends comme un écho. Pourquoi la propriétaire des lieux me fait-elle lanterner alors qu'apparemment elle habite dans la grande maison qui surplombe le jardin ?

Ma logeuse finit par raccrocher en indiquant qu'elle me rappellera dans la demi heure... Y a anguille sous roche, non ?

Je vois finalement apparaître une jeune fille qui m'annonce qu'il n'y a plus de bungalows de libre, qu'il y aurait eu une erreur de la part d'Airbnb. Moi, j'veux bien mais j'ai reçu un numéro de confirmation après interrogation du propriétaire et j'ai bien été prélevée de l'acompte comme du solde de la location...

Une chambre est libre mais sans cuisine. Demain, je pourrais avoir en plus de la chambre, la cuisine adjacente. Ça ira ?

Euhhh, je fais quoi du plein de courses effectué avant de venir ? Et je mange comment ce soir ? Et puis une chambre et un appartement, ce n'est pas le même tarif...

La logeuse finit par me proposer de m'offrir le restaurant en compensation pour le dîner et installe un frigo dans la chambre. Ce n'est pas l'idéal mais il est tard et je sais qu'il ne va pas être facile de trouver au pied lever un hébergement à un tarif abordable. J'accepte donc le marché.

Autant dire que ce séjour de trois nuits dans les environs de Porto Rotondo ne débute pas sous les meilleurs auspices et que j'aurais bien du mal à vous conseiller cette adresse qui, même sans cette surréservation, ne s'avèrera pas à la hauteur de ses promesses....

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Prêts pour le dîner offert ? Allons-y.

C'est assez étrange d'entrer, de manger puis de sortir d'un restaurant sans rien payer. Nous serons tout de même assez honnêtes pour nous comporter comme si l'addition était la notre en n'abusant ni sur le nombre des plats ni sur leur coût.

La seule entorse sera pour un poisson. Comme dans bien d'autres pays, sud de la France compris, les produits de la mer sont en effet vendus au poids et il est impossible de savoir en commandant quel sera le prix final ou si le commerçant sera honnête...Là, ma foi, pas d'inquiétude à avoir et le tarif affiché au 100 grammes ne me semble pas exagéré.

Je ne regretterai pas ce choix en voyant arriver un bar au four qui, cerise sur le gâteau, sera découpé en salle.

Une bonne bouteille de vin blanc sarde et des légumes grillés accompagneront à merveille ce délicat poisson.

Un dessert et un expresso plus tard, nous nous éclipsons discrètement des lieux pour regagner notre logis.

Je laisse les amateurs prendre un bain de minuit, pour ma part, l'eau est trop froide et le moustique trop présent...

Bonne nuit.

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Aujourd'hui, je vous propose d'enfiler votre maillot de bain. Nous allons découvrir la fameuse Costa Smeralda, ses plages, ses criques et sa jet set.

Après quelques kilomètres de pistes, nous abandonnons la Scirocco dans un parking payant. Comme sur la Côte d'Azur, il est difficile d'échapper à l'horodateur en saison. La machine est encore souvent remplacée par un être humain et quand cela n'est pas le cas, les rondes de vérification se succèdent, carnet de prunes en main. Pour les avares ou les impécunieux, une astuce : venir très tôt et se faufiler dans les trois quatre emplacements gratuits car non pensés possibles comme place vu leur dimension...

Il va sans dire qu'il faudra louer une smart ou au pire un pot à yaourt. Une autre des raisons expliquant la prolifération de ce type de voiture sur l'île ?

En quelques pas, nous gagnons le sable. L'eau est aussi translucide qu'imaginée mais beaucoup plus fraîche que prévue. J'aurai bien du mal à dépasser le stade des cuisses...

Ce que je n'avais pas non plus anticipé, c'est la foule. Nous sommes la deuxième semaine de septembre et, si il n'y a plus de familles, les cheveux blancs et les jeunes adultes ont voulu également profiter de l'arrière saison.

J'avais aussi complètement oublié qu'une partie des plages méditerranéennes était réservée aux paillotes et aux transats, juteux commerce pour certains, désagrément visuel voire auditif pour d'autres.

Un bain revigorant, un pique nique et un peu de farniente plus tard, nous regagnons notre véhicule surchauffé et poursuivons notre balade au fil de l'eau jusqu'à la station balnéaire de Porto Cervo.

C'est un peu le Saint Tropez local : des yachts, des commerces improbables, des restaurants où il vaut mieux inviter un(e) anorexique que Gérard Depardieu...

Ce n'est pas vilain,

Mais très kitsch.

L'hélicoptère doré, la Ferrari noire aux jantes et à l'intérieur cuir couleur DDE, la boutique de manteaux de fourrure, les fringues griffées qui, portées par une femme de plus de 20 ans, t'en donnent 70, les escarpins pour arpenteuses du Bois de Boulogne. Le chic italien n'est plus ce qu'il était...

Nous en aurons d'ailleurs la preuve quelques kilomètres plus tard en sirotant l'âme sarde à la terrasse d'un café de village de l'arrière pays.

Les ruelles sont encore désertes, à peine quelques chèvres en cotte de mailles baguenaudent-elles en attendant la collision avec quelques chauffards...

Et puis soudain, les cloches sonnent tandis qu'une sono se règle. Il y a du mariage dans l'air.

Les couples défilent bientôt, tirés à quatre épingles. Les femmes sont habillés comme ici mais pas tout à fait les hommes.

Y aurait-il pénurie de tissu dans la botte ? L'italien aurait-il oublié qu'une laine lavée bouillie est une laine qui rétrécit ?

La mode est au costume près du corps qui boudine... La mode est au feu de plancher avec chaussette apparente...Peut être pour que la chaussure soit mieux mise en valeur ?

Car la chaussure ne se fait pas discrète. Elle brille bleu nuit en velours, elle satine mais aussi elle détonne quand elle se décline en basket.

La mariée fait alors une entrée triomphale, tout ce petit monde disparaît dans l'église.

Nous réglons nos boissons et rejoignons notre logis...

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Chouette ! Un joli voilier pour la suite de ce voyage...

Comment ! Je me trompe ? C'est plutôt avec celui-ci que nous avons rendez-vous ?

Adieu veaux, vaches, cochons, couvées et vogue la Scirocco jusqu'à l'archipel de la Maddalena dont seule l'île principale n'a pas été rendue à l'état sauvage.

Le port dépassé, les constructions se raréfient. La route suit la côte aménageant de jolis points de vue, enfin si le regard reste dirigé vers l'horizon...

Faites attention où vous mettez les pieds car entre les canettes de bière et les préservatifs usagés, vos sandalettes n'en sortiront pas indemnes. Les amants ont bon goût quant au choix du lieu de leurs ébats. Reste juste à les sensibiliser au respect de la nature...

Nous quittons bientôt l'île lupanar pour sa jumelle, Caprera.

L'ambiance est beaucoup plus bucolique même si quelques vestiges nous rappellent qu'autrefois le climat était plus militaire.

Les lieux sont déserts ou presque...

Tout le monde est à la plage, nous les rejoignons. L'eau est toujours aussi cristalline et fraîche. Je trempe mes orteils, déguste charcuterie local et melon puis c'est l'heure de se dégourdir le mollet.

Nous choisissons de grimper jusqu'au Monte Teialone. Le chemin bien aménagé se termine par un rude escalier taillé dans la roche.

Une dernière marche, et voici notre récompense !

Une roche plate comme transat, du soleil, une palette de bleus, le bonheur...

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Nous quittons aujourd'hui la Costa Smeralda pour découvrir un peu la Sardaigne intérieure.

Au programme, une randonnée d'une quinzaine de kilomètres qui nous permettra d'admirer le fameux canyon de Gorropu !

Nous avons choisi la voie d'accès la plus longue mais surtout la moins éprouvante point de vue dénivelé...

Le sentier suit le cours d'une rivière, un peu à sec en cette fin d'été. Une montée, une descente, la fraîcheur d'un sous-bois, une source d'eau bienvenue, quelques rares randonneurs puis le chemin rejoint l'entrée du canyon où nous découvrons une foule inattendue.

Délestés de 10 euros, nous pénétrons alors dans l'étroite gorge, ce qui n'est pas forcément une mince affaire... D'énormes rochers aussi lisses et glissants que des galets bloquent le passage ça et là. Il faut donc avoir le pied sûr et un peu, beaucoup de souplesse.

Les lieux sont plutôt impressionnants et plus on s'enfonce dans la gorge, moins les visiteurs se font nombreux, la difficulté aidant...

Les nuages s'accumulent maintenant au dessus de nos têtes, nous nous dépêchons de regagner le parking. La route vers notre prochaine étape serpente à travers le massif du Supramonte, offrant une dernière perspective sur le canyon avant que n'éclate un puissant orage, ruinant la majesté de tous les autres points de vue...

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Les nuées sont derrière nous lorsque nous parvenons à Baunei, petit village superbement accroché à une crête rocheuse surplombant la mer. Notre logis se situe dans une étroite ruelle- en existe-t-il de larges...- et le parking promis s'avère être à l'italienne soit légèrement sous dimensionné pour toute routière.

La bourgade assoupie semble retrouver une certaine activité grâce au tourisme et les maisons abandonnées sont réhabilitées pour accueillir les voyageurs moyennant un écot plutôt raisonnable, une fois n'est pas coutume sur cette île...

Le soleil rosit maintenant l'horizon. Une petite promenade apéritive pour admirer la vue sur la plaine et nous nous installons devant une roborative pizza !

Bonne nuit...

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Que diriez-vous d'un plongeon dans l'azur ? Mais avant de mettre le pied dans l'eau, il va falloir faire quelques efforts.

Et encore plus au retour pour regagner le parking... 500 mètres de dénivelé, 3,5 kilomètres pour chaque trajet, pas énorme en distance mais assez rude pour les mollets...

Vous avez chaussé vos tennis, pris quelques litres d'eau et un petit pique nique ? C'est parti !

Après une courte mais rude montée, la grande bleue apparaît.

Il ne reste plus qu'à descendre maintenant...

Les minutes passent, notre but ne semble guère se rapprocher. Quelques chèvres, quelques ânes nous encouragent et puis soudain,

La superbe crique se dévoile enfin.

L'eau est transparente, un peu fraîche, très agréable après la marche.

Goloritzè s'avèrera la plus belle plage de ce circuit.

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Une nuit plus tard, nous nous décidons à rejoindre Cagliari par le chemin des écoliers.

Nous abandonnons donc momentanément la ligne bleue des criques pour le vert des montagnes. Le touriste se fait maintenant rare, de plus en plus rare. Il faut dire que ce n'est pas encore tout à fait la saison pour skier...

Une petite faim, une courte marche, un point de vue panoramique, que diriez vous d'un petit pique nique,

En bonne compagnie ?

Après cet intermède bucolique, nous retrouvons le bouillonnement urbain et les pièges des zones à trafic limité...

J'avais bien lu ça et là que le centre des villes italiennes était réservé à la circulation des riverains mais pas analysé le problème en profondeur.

Une pancarte nous prévient bientôt que nous allons pénétrer dans le périmètre interdit. Pas le temps de la comprendre, une file de voitures se presse derrière nous. Impossible de reculer, impossible de faire demi-tour, tant pis...

Un tour payant (ou gratuit, je n'ai toujours rien reçu...) dans les ruelles pavées de la vieille ville et nous ressortons aussi sec de l'espace proscrit. Nous retournerons un peu plus tard essayer de comprendre le panneau mais en vain... Circulation autorisée de 09 00 à 18 00 ou de 18 00 à 09 00 ???

Il ne nous reste plus qu'à noyer notre chagrin dans une excellente bouteille accompagnée de quelques amuse gueules à base de charcuterie et de fromage..

D'autres spécialités locales non comestibles cette fois-ci...

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Le temps s'avère incertain aujourd'hui. Après un petit tour plutôt inintéressant jusqu'à l'extrême sud de l'île, nous regagnons Cagliari pour une fin d'après midi entre ruelles et placettes, entre esplanades et points de vue au coeur de la ville fortifiée.

La promenade s'achèvera sur un banc public à contempler l'agitation naissante d'un début de soirée.

Tiens, il fait quoi cet italien solitaire ? Le téléphone en main gauche, l'homme marche à grand pas en tonitruant dans son appareil. Un arrêt le temps d'écouter son interlocuteur et les enjambées reprennent.

Chaque phrase se ponctue de grands gestes de la main droite, gestes semblant inutiles vu que la conversation se joue sans l'image. Mais bon, on ne se refait pas...

Nous nous replions maintenant dans le restaurant repéré, plutôt un traiteur d'ailleurs. Le décor et la cuisine sont aux couleurs sardes, nous nous régalons !

Bon appétit...

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Voyons maintenant où ce troupeau va nous entraîner...

Nous remontons vers le nord puis bifurquons vers la péninsule du Sinis. Le site archéologique de Tharros se devine alors à travers le grillage. Ce que j'aperçois me laisse de marbre...

Il faut dire que les ruines antiques semblent quelque peu... ruinées et font pâle figure par rapport aux souvenirs d'un Pompéi, Ephèse, Pétra, Bulla Regia, Jerash et j'en oublie. Deviendrais-je difficile ?

Une tour de défense se dresse un peu plus loin. J'opte plutôt pour sa visite. Point de vue imprenable sur la mer et d'éventuels envahisseurs...

Confirmation de ne pas avoir manqué grand chose...

Il faut dire que l'ancienne cité a servi de carrière de pierre pour l'édification de la maison d'un nouveau dieu.

Quelques kilomètres plus loin, nous déposons notre serviette sur la jolie plage de Is Arutas.

Ce ne sont pas ses eaux transparentes qui en font sa renommée mais son sable insolite, une multitude de petites perles de quartz blancs, roses, quelquefois verts. La sensation est agréable. Pas la dureté du galet, pas le côté insinuant, collant du sable fin. Un peu comme un lit de minuscules grains de riz.

Les meilleures moments ont une fin, il faut désormais continuer notre progression vers Alghero.

Nous dépassons la ville et gagnons notre dernier (et meilleur) logis,

Une petite maisonnette plantée dans la campagne environnante.

Douce nuit...

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C'est quoi le programme, aujourd'hui ? La visite de la grotte de Neptune, ça te dirait ?

Ok ! C'est parti...

Une jolie route de bord de mer nous amène quasi au bout du cap au pied duquel s'ouvre la célèbre grotte.Ne reste plus qu'à trouver une petite place pour se garer, payer notre écot et marcher un peu...

654 marches. Fastoche la descente !

Je ne serai pas tout à fait du même avis au retour...

Les paresseux et les handicapés pourront rejoindre l'endroit en bateau depuis Alghero. Ils seront d'ailleurs beaucoup plus nombreux que les amateurs d'une petite séance de step en plein air...

Au fur et à mesure que les bateaux accostent, l'espace dédié à l'accueil du visiteur se remplit.

Tu crois qu'on va tous pouvoir rentrer ???

Un guide surgit bientôt des profondeurs des lieux. Un, dix, vingt, cinquante, j'arrête de compter, personnes derrière lui. Il faudra quasi 20 minutes pour que la longue file des touristes se tarisse... Ben, ça promet !

Nous pénétrons maintenant dans l'impressionnant réseau souterrain. Heureusement, quasi les premiers...

Les merveilleuses dentelles promises sont bien là mais difficile d'oublier l'infinie queue leu leu qui serpente derrière nous.

Nous fuyons rapidement ce haut lieu du tourisme de masse et retrouvons avec soulagement une certaine quiétude au bord de la grande bleue.

L'après midi s'achève, une envie de glace. Si nous faisions un tour à Alghero ?

La ville fortifiée ne s'avère pas sans charme et, notre cornet à la main, nous déambulons sur ses remparts et dans ses ruelles juste pour le plaisir des yeux.

L'industrie touristique sévit également ici,

Mais n'a pas encore réussi à dénaturer complètement les lieux.

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La matinée est déjà bien avancée quand nous prenons la route pour Bosa, très agréable petite ville restée dans son jus au bord du fleuve Temo.

Je vous laisse choisir votre véhicule préféré pour une future visite de la Sardaigne...

Je reste sceptique quant au respect de la signalisation sur l'île... Mon italien est inexistant mais il me semble deviner rue piétonne sur cette pancarte, non ?

Il est maintenant treize heures et les rues sont désertes. J'ai comme l'impression qu'ici, on respecte encore la pause méridienne...

Le restaurant repéré est complet, nous finissons tout de même par trouver une petite place ailleurs. Un lieu pas vraiment réputé mais une jolie situation sur les quais.

Je me laisse tenter par une spécialité sarde, les spaghetti à la bottarga, oeufs de mulet séchés. Pas mauvais du tout !

Le ventre plein, je commence à regretter de m'être empiffrée quand je constate qu'il va me falloir maintenant grimper jusqu'au château qui me nargue, là haut sur la colline...

Quelques ruelles pentues plus tard, nous touchons au but.

Jolie vue, non ?

De retour sur Alghero, nous piquons une petite tête,

Avant que d'entamer notre dernière soirée sur le sol sarde.

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Pour nos dernières heures en terre sarde, nous envisageons un duo de plages, duo qui s'avèrera très contrasté...

Nos pas nous entraînent d'abord à Argentiera sur le site d'une ancienne mine fermée en 1963. Les personnes intéressées par l'archéologie industrielle pourront tenter de visiter le musée en développement avant que de plonger une petite tête dans la crique en contrebas.

Ce lieu est exceptionnel, unique en Sardaigne.Pour 3 raisons : pas un chat ou presque, pas de parking dispendieux et surtout, miracle, des poubelles à disposition...

Quelques gouttes nous dissuadent de tenter la baignade. Nous reprenons donc la route jusqu'à la fameuse plage de la Pelosa.Les vilains nuages ont quasi disparu, une place se libère, nous nous dépêchons de prendre un ticket à l'horodateur tandis que passent et repassent une armée de pervenches...

Le pique nique, le maillot, quelques pas, le sable blanc. L'eau est transparente, la tour majestueuse.

Zoom arrière...

Glups...

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Une petite déambulation dans les rues de Porto Torres, une dernière pizza et nous nous engouffrons dans le ferry à destination de Toulon, du sable encore plein le maillot.

Nous n'avons à ce jour toujours pas reçu de prune pour notre incursion dans le vieux centre de Cagliari et au vu de la fréquentation touristique en Italie, je me demande si j'ai bien fait de programmer une journée à Venise dans mon circuit de l'été prochain...

Le monde fut en effet le gros bémol de ce voyage. Nous fûmes très rarement seuls que cela soit en bord de mer, en randonnée, en ville.

La Sardaigne me semble donc à oublier de juin à septembre à moins de vouloir absolument se baigner...