Qui s'avère cependant quelquefois très bavarde...
1929Un ministre imagine protéger la France et finance la construction d'une ligne de fortification censée être infranchissable.
1932
Un fort souterrain est aménagé en bordure d'un éperon rocheux perché à presque 800 mètres au dessus de la baie de Menton.
2017
Deux voyageurs observent le demi cercle bleuté qui scintille de Vintimille à Nice en dégustant leur pique nique.
Repus, ils entament une petite promenade digestive bientôt interrompue par la découverte d'une pancarte.
Qu'est ce donc ? Si nous allions visiter ?
Le guichet vient d'ouvrir, les lieux ne sont ouverts que les après midi du week end hors saison.
Un ticket, une brochure explicative, une lourde porte, nous entrons.
Le long couloir s'enfonce dans la montagne desservant lieux de vie et infrastructures nécessaires à une totale autonomie : générateurs, réserves d'eau, purificateurs d'air, cuisine, chambrées, toilettes, douche froide...
Le confort est aussi minimaliste que l'ambiance est lugubre.
Une bifurcation, des bureaux, des canons.
D'étranges machines transmettent les ordres sur le pas de tir, les lieux étant trop bruyants pour que les transmissions s'effectuent par téléphone.
Des escaliers, des toboggans à bombes, des coins sombres qu'on hésite à explorer...
Et puis, après tous ces obscurs boyaux, une petite ouverture dans la montagne, un carré noir sur fond bleu.
J'imagine le soldat guettant l'envahisseur italien depuis cette meurtrière des temps modernes, j'imagine le bruit des canons, j'imagine la bataille.
Je me rappelle alors que l'Italie est maintenant l'une des étoiles de mon drapeau et qu'ici la guerre ne se vit plus que dans les musées.
Jusqu'à quand ?