Les plus grandes marées d'Europe continentale peuvent s'observer dans la baie du Mont Saint Michel. La mer se retire alors jusqu'à 15 kilomètres des côtes pour revenir très rapidement.
Ce phénomène n'a lieu que quelques dizaines de jours par an lors des marées d'équinoxe redonnant par la même occasion son caractère insulaire au Mont.
Aujourd'hui, le coefficient de marée dépasse 100. C'est le dernier jour des grandes marées et nous devrions assister en partie à ce spectacle !
Nous notons donc l'horaire de submersion du gué et arrivons de bonne heure sur l'immense parking aménagé en 2014 côté continent .
La dernière fois que je suis venue par ici, la route se terminait au pied de l'île. C'était l'enfer en saison, le paradis un 25 décembre... L'ancienne digue et ses parking défiguraient les abords de la Merveille, à quoi m'attendre avec ces nouveaux aménagements censés éviter l'ensablement du lieu ?
Première (demi)-surprise, il n'y a quasi personne. Il est tôt, nous sommes en période covid mais c'est tout de même un évènement unique.
Deuxième surprise, le pont-passerelle donne un rendu superbe. Quelle idée de prendre le bus pour parcourir les quelques centaines de mètres reliant le parking au Mont alors que la promenade est aussi aisée que magique !
Mes photographies ne donnent qu'un pâle aperçu de la scène. Je vous conseille vivement d'aller vérifier sur place mon ressenti.
Lorsque nous arrivons au gué, il est encore ouvert. La mer lèche les murailles, la porte principale est noyée.
Nous choisissons de rester face au Mont pour attendre les plus hautes eaux.
Les habitants, les touristes, le facteur en tournée se dépêchent de franchir les derniers mètres non submergés, les secours sont sur le qui-vive.
Les gendarmes se positionnent, la chaussée est désormais inondée, le Mont devient inaccessible.
Un petit quart d'heure et la mer commence son reflux. Nous pouvons maintenant poser un pied légèrement humide sur les pavés de l'île.
Nous nous précipitons dans les ruelles pour prendre un peu de hauteur et ainsi découvrir l'autre côté du miroir.
La visite du monastère est impossible du fait de la pandémie. Nous nous contenterons donc d'une promenade aux quatre coins plutôt désertés du Mont.
Un pique nique dévoré au pied des remparts et sonne l'heure du retour.
La mer a laissé un glacis de boue qu'un ballet d'employés municipaux s'efforce de nettoyer.
Nous regagnons tranquillement le parking puis nous nous égayons dans les polders à la recherche de nouvelles vues sur l'île. Ceux qui aiment pédaler pourront là exercer leurs talents, les randonneurs également !
Un dernier adieu à Saint Michel, une petite heure de route, quelques pas en direction de la pointe du Grouin, quelques achats à la boutique aux mille senteurs achèvent cette idyllique journée.
A demain à Saint-Malo !