Oranges et citrons, un sud Portugal acidulé ?

Par
Un voyage itinérant de 14 jours en Fiat 500 entre Algarve et Alentejo aux prémices du printemps.
Mars 2022
2 semaines
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La voiture est louée, les hôtels sont réservés.

Le pass sanitaire comme les cartes d'embarquement attendent sagement dans la mémoire de mon smartphone, le formulaire en ligne pour voyager au Portugal est rempli.

Je relis mon roadbook, je glisse un guide vert dans mon sac à dos, je vérifie passeports et permis de conduire.

La valise attend sagement dans le coffre de la Sandero qui nous emmènera vaillamment à l'aéroport, je donne un tour de clé, c'est parti !

Le vol Easyjet accuse un léger retard mais n'est pas annulé... Nous atterrissons donc comme prévu à Lisbonne en fin d'après-midi et la navette du loueur nous dépose rapidement en vue de son bureau.

Quelques papiers à remplir, une caution à verser et la jolie Fiat 500 bleue à toit panoramique est à nous !

Un pont au revêtement d'un autre âge et quelques dizaines de kilomètres plus loin, nous parvenons en vue de notre première étape, la station balnéaire de Sesimbra, bien vide en cette toute fin d'hiver.

Nous n'aurons que le temps d'un ultime rayon de soleil pour entrapercevoir l'Atlantique qui se fracasse gentiment sous nos fenêtres...

Un premier dîner, une première nuit, un premier petit-déjeuner, le voyage commence !

Sous le signe délicatement parfumé de délicieuses oranges et la saveur cannellée d'un premier pastel de nata...

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Le temps est très maussade au matin. Nous tenterons pourtant de dénicher les beautés qui se cachent à l'ouest de Sesimbra.

Un immense bâtiment à moitié en ruine nous interpelle rapidement.

Késaco ?

Le sanctuaire de Notre-Dame du Cap Espichel a certainement connu des jours meilleurs mais le plafond gris du ciel s'harmonise parfaitement avec ce monument de bout comme de fin du monde.

Peut-être apercevrons-nous un peu de ciel bleu vers l'est ?

Nous nous engageons maintenant sur la superbe route en corniche qui traverse la Serra da Arrabida. De spectaculaires points de vue s'enchaînent sur le littoral alors que le soleil tente une timide percée.

Le photographe reste un peu sur sa faim du fait du manque de place pour se garer. Les meilleures images seront donc celles conservées au fond de mon cerveau !

Il fait presque beau le temps de la descente sur Setúbal mais, à peine cette ville portuaire traversée, de méchantes nuées noient tous nos espoirs d'azur !

Nous déjeunerons ainsi sous des trombes d'eau à Alcácer do Sal.

Repus mais trempés, nous ne nous attardons pas dans les ruelles de ce charmant village que nous admirerons principalement entre deux passages d'essuie-glace...

Tout comme d'ailleurs, l'étape suivante, le port sur pilotis de Carrasqueira...

Passé Sines, la pluie se calme et nous pouvons mettre un peu le nez dehors. Des surfeurs, bien plus courageux que nous, taquinent la vague sans grand succès.

L'après-midi touche à sa fin quand s'annonce Porto Covo.

Les valises déposées à l'hôtel, nous partons en promenade apéritive découvrir cette petite station balnéaire de la côte vicentine.

Le touriste se fait rare, les plages ne bruissent que du fracas des vagues.

Ce n'est pas tout à fait l'idée que je me faisais du sud Portugal en début de printemps...

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La pluie s'est arrêtée au matin et un timide soleil tente de crever un ciel encore bien plombé.

Nous commençons notre journée le long de la côte Vicentine par un arrêt à la plage de l'île de Pessegueiro.

Un fort domine le sable parsemé de rochers et l'îlot qui lui a donné son nom.

Le vent chasse bientôt le plus gros des nuages et nous invite à nous emmitoufler dans nos doudounes...

Ces rudes conditions n'empêchent pas la floraison des Crocs de sorcières qui semblent être ici parfaitement à leurs aises. L'Afrique du Sud, leur terre natale, est pourtant bien loin !

La route s'éloigne alors de l'océan qu'elle retrouve à l'embouchure du Mira.

Au bord du fleuve s'est établi un blanc village plutôt touristique en saison, Vila Nova de Milfontes.

Il faut dire que nous sommes là au carrefour de plages réputées qui doivent s'avérer un peu plus bondées en juillet...

Un saut de Fiat 500 plus loin, un nouveau magnifique spectacle de falaises et de sable nous attend à Almograve !

Comme le dieu de la pluie semble s'être évanoui, nous décidons d'entreprendre une courte randonnée le long de cette côte si sauvage.

J'adore ce genre de plages désertes, immenses et loin de tout !

Tout comme le chaos schisteux du Cabo Sardão, refuge improbable de quelques nichées de cigognes...

Nous dégustons un délicieux mais tardif déjeuner de poulpe et de seiches dans le restaurant toujours existant conseillé par mon vieux guide vert près de Zambujeira do Mar,

Puis partons à la découverte des plages de surf d'Arrifana.

J'espère que vous avez de bons mollets car le minuscule parking en quasi bord de mer est réservé aux riverains...

Après la vue d'en bas, la vue d'en haut !

Pour cela, direction les ruines de la forteresse du village autrefois gardienne des falaises, lieu sublime pour siroter une non moins sublime orange pressée.

La journée est quasi finie, nous filons maintenant vers Sagres.

Cette petite ville plutôt tranquille de l'extrême sud-ouest du Portugal sera notre point d'ancrage durant les 3 prochaines nuits.

Nous choisirons de dormir à la Pousada pour les vues panoramiques qu'elle offre depuis le balcon de la chambre choisie ou des parties communes de l'hôtel...

Il y a pire, non ?

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Cette superbe journée commence par une visite de la forteresse qui barre l'autre côté de la baie.

Pour quelques euros - les visites n'ont jamais été coûteuses durant ce voyage et les parkings rarement payants-, nous traversons la muraille et pouvons nous balader jusqu'au Cap Sagres en compagnie des nombreux équilibristes s'essayant ici à la pêche comme dans toute la région...

Un bâtiment en forme de labyrinthe couvre une faille. N'oubliez pas de vous y glisser pour entendre la tonitruante voix de la mer !

D'un cap à l'autre, nous voici maintenant au bien plus touristique Cap Saint Vincent où nous retrouvons d'autres moussaillons du vertige.

Le coin est un peu trop fréquenté et ne nous inspire pas pour déguster framboises, fromages et charcuteries.

Nous nous dirigeons donc vers le mirador de Cordoama que nous atteignons après quelques dizaines de kilomètres de goudron et quelques centaines de mètres de piste.

Le vent souffle et je suis soufflée...

Quel spectacle incroyable que celui de cette ligne de falaises ponctuée de plages et de prairies !

Des cloches tintent, un troupeau de vaches se repaît de l'alpage océanique, si nous allions les voir de plus près ?

Nous arrivons sur la grève et déjeunons en compagnie de belles encornées puis de bêlantes poilues.

J'ai un peu l'impression d'être revenue à Cofete, c'est tout aussi sauvage !

Nous quittons à regret ce site magnifique et poursuivons notre route en direction de Carrapateira.

Une piste plutôt carrossable longe plages et falaises d'Amado à Bordeira, nous la suivons !

Là aussi l'océan a su magnifier les paysages, là aussi se perchent d'étranges funambules en quête de leur dîner, là encore les autorités portugaises ont aménagé de photogéniques sentiers préservant sols et flore.

Le clou du spectacle ? L'arrivée sur la plage de Bordeira et ses vagues déchaînées.

Les pêcheurs surfent sur la vague, les promeneurs guettent, anxieux, le faux pas.

La perspective offerte par les photos ne montre pas le vide qui s'ouvre devant ces téméraires souvent collés à la falaise les pieds sur une corniche à peine plus large qu'une tablette de chocolat...

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Le démon du ciel gris s'est réveillé bien avant nous ce matin. Accompagné du diablotin en charge de la pluie, ils danseront la sarabande toute la journée !

Autant dire que les visites programmées auront un arrière goût mouillé et que nous ne nous précipiterons pas hors de l'hôtel à l'aube.

La matinée est donc largement entamée lorsque nous pénétrons dans le coeur historique de Lagos peu épargné par l'activité touristique.

La plupart des échoppes sont des restaurants et les menus fleurissent en toutes langues...

En s'éloignant un peu, les ruelles se désertifient mais un ciel désespérément plombé dessert plus que ne magnifie les lieux.

Nous déjeunons en Angleterre -les Britanniques ont légèrement colonisé la région...- puis tentons d'apercevoir les curieuses arches et grottes situées à Ponta da Piedade.

Malgré l'absence de soleil, le charme du site opère et nous gambadons joyeusement comme prudemment sur les chemins glissants du site.

Nous longeons ensuite plus ou moins la côte en direction de l'ouest mais il est difficile de se retrouver ici en pleine nature.

Un rapide arrêt à Burgau,

Et nous plongeons à l'intérieur des terres, loin d'un monde façonné par et pour le tourisme de masse.

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Le martellement de la pluie qui s'abat sur la terrasse douche tous nos espoirs de randonnée.

Que faire à la place ?

Rouler sans vraiment de but en attendant le moins pire annoncé pour le début d'après-midi ?

Nous partons donc sans trop d'enthousiasme vers la serra de Monchique et Fóia...

Ce n'est certes pas l'idée du siècle que de se rendre là un jour de mauvais temps mais la minuscule route empruntée ( les gps sont champions pour entraîner le voyageur hors des grands axes...) ne manquera pourtant pas de charme.

Un dernier effort pour la petite Fiat et nous voilà bientôt à 902 mètres au dessus d'un océan qui peine à se laisser deviner au lointain !

Le sommet est encombré de divers radars, ses flancs de clochants troupeaux.

Comme prévu, on n'y voit goutte et ce n'est pas par manque d'eau...

Un mouchoir de ciel bleu se dessine vers l'Atlantique, peut-être pourrons-nous finalement découvrir quelques unes des 7 vallées suspendues ?

Nous regagnons le niveau de la mer et trouvons facilement à nous garer près du fameux site d'Algar Seco.

Vu du dessus, rien d'extraordinaire.

Mais dès les escaliers descendus, le voyageur succombe vite à l'étrangeté du lieu, un gruyère sculpté par les éléments tout en grottes et tunnels !

Quelques kilomètres de bitume nous séparent de notre prochain arrêt, la plage de Benagil.

La célèbre grotte est sécurisée et il est bien difficile d'en apercevoir le fond. Mais la petite promenade s'avèrera tout de même très sympathique !

De toutes façons, le lieu s'apprécie principalement en bateau et le temps n'est guère invitant...

Après ce dernier bol d'air marin, nous quittons le bord de mer pour Estói.

Ce soir, nous dormons dans un palais !

Enfin dans l'aile moderne de l'hôtel qui a su parfaitement rénover et magnifier cette demeure rococo.

Dommage que la cuisine ne soit pas au niveau du reste mais vu la note payée pour l'ensemble, le rapport qualité prix reste très bon !

Bonne nuit...

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Faro, la capitale de l'Algarve, est bien souvent oubliée des circuits.

Nous décidons tout de même de nous y arrêter !

La ville vit toujours au rythme de ses habitants et n'a pas encore traversé toutes les épreuves qui la transformeront en un banal centre touristique.

Il y existe donc autre chose que des cafés, des restaurants et des boutiques à souvenirs mais, revers de la médaille, c'est un peu délabré...

La place de la cathédrale a cependant été rénovée et offre un bien bel alignement d'orangers en fruits.

De la tour principale, nous découvrirons aussi une jolie vue sur l'agglomération comme sur le parc naturel de la Ria Formosa.

Nous longeons maintenant la lagune jusqu'à Olhão, important port de pêche qui s'est développé autour des conserveries de sardine et de thon.

Nous y trouverons le soleil, une belle assiette de cochon noir et un labyrinthe de ruelles bordées de maisons cubiques.

Nous prenons ensuite le goûter récurrent de ce voyage à la terrasse d'une pâtisserie de Fuseta, un café accompagné d'un pastel de nata, puis allons nous balader le long de la Ria devinant au loin un couple de flamants roses.

Une vingtaine de kilomètres plus loin, nous frappons à la porte de notre futur logis.

Ce fort du XVIIème siècle se situe au bord de l'eau à quelques minutes à pied de Cabanas de Tavira. Il ne possède que quelques chambres et y prendre le petit déjeuner sur sa muraille est enchanteur. En revanche, il ne possède malheureusement pas de restaurant et les chambres y sont sombres. Une très bonne étape pour une nuit mais pas pour un long séjour !

Nous effectuons une promenade apéritive quasi les pieds dans la Ria avant que de dîner à Cabanas.

Très oubliable d'ailleurs ce dîner...

Comme le sera aussi celui de demain...

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Aujourd'hui, blancs villages et longues étendues de sable au programme !

Nous commençons la journée à Tavira dont maisons, château et églises s'étalent sur les deux rives du rio Gilão.

La Fiat 500 garée, nous grimpons jusqu'au château pour découvrir la ville d'en haut puis nous nous perdons dans le dédale des ruelles pavées.

L'ambiance est assez calme en ce début de saison et doit s'avérer bien plus frénétique au coeur de l'été ...

Le tourisme est ainsi bien présent mais pas encore pesant !

Sous les pavés, la plage proclame le slogan !

De fait, la plage n'est pas bien loin et nous foulons bientôt le sable à Praia do Barril.

2 moyens pour s'y rendre : un petit train pour les paresseux et un chemin qui suit le cours des rails pour ceux qu'une promenade de 1500 mètres n'effraie pas .

Le paysage est radicalement différent des falaises de la côte Vicentine.

Nous sommes là sur un long cordon dunaire qui ravit pêcheurs, baigneurs, randonneurs et aficionados du transat.

Nous pique-niquons sur le sable et observons, intrigués, le cimetière d'ancres marines déposées sur cette plage par les habitants de la région en hommage aux pêcheurs disparus.

La dernière framboise dégustée, nous nous dirigeons vers la frontière espagnole.

Notre but, le fort de Cacela Velha et son magnifique panorama sur l'estuaire de la Ria Formosa.

Nous ne résisterons pas à l'appel de cette lagune riche en crabes, barcasses et cactus.

Pour le malheur de nos chaussures bientôt trempées...

Il ne serait pas l'heure du goûter ?

Une pâtisserie désorganisée de Vila Real de Santo António nous offrira notre shoot quotidien de pastel de nata avec vue sur la jolie place du Marquis de Pombal.

Un fleuve nous sépare alors de l'Espagne, le Guadiana.

Nous ne franchirons pas cette ligne bleue et continuons plutôt notre périple journalier en direction de Castro Marim.

L'heure est tardive, le château fermé. Nous rebroussons chemin devant la porte close et regagnons Cabanas de Tavira pour une ultime nuit iodée .

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Un dernier petit déjeuner avec vue sur la lagune et nous voilà partis vers de nouveaux horizons !

Entre moulins et barrages nous parvenons au village d'Alcoutim niché dans une courbe du Guadiana.

A un jet de bateau ou de tyrolienne, Sanlúcar l'espagnole s'étale de l'autre côté du fleuve.

Nous nous contenterons de l'admirer depuis la rive en compagnie d'une bien étrange créature tout en plastique recyclé...

Nous retrouvons le Guadiana une quarantaine de kilomètres plus loin à Mértola, ancienne capitale d'un royaume musulman établi au Portugal aux XI et XII ème siècles. L'église y était d'ailleurs auparavant une mosquée et a gardé les caractéristiques de son peu catholique passé...

Mais avant de nous promener dans les ruelles, si nous goûtions les spécialités actuelles de la région ?

Quelques bouchées d'un délicieux jambon de cochon noir, d'odorants fromages de brebis, de savoureux pastéis de nata se mélangent donc bientôt dans nos estomacs...

Je pense ensuite avoir largement le temps de faire un saut à Pulo do Lobo, curiosité naturelle présentée comme une cascade mais qui vaut surtout pour le saisissant spectacle de ses roches tourmentées.

C'est sans compter l'étroitesse des routes et l'entretien tout relatif des pistes qui traversent le parc naturel de la vallée du Guadiana...

La moyenne en prend un coup et nous ne pourrons guère musarder en bord de faille.

Dommage, le lieu n'est pas commun (ni facile à immortaliser...) !

Dis, Agnès, nous sommes bientôt arrivés à notre étape du soir ?

Euhhhh... A vol d'oiseau, oui...Peut-être 20 kilomètres...

Mais en voiture, quasi 90...

Le soleil décline franchement lorsque nous atteignons la petite ville de Serpa encerclée dans ses murailles.

Nous nous perdons un peu dans les ruelles en travaux, déposons nos valises à l'hôtel et partons nous régaler d'un festin de côtelettes d'agneau accompagné de frites locales, une bizarrerie à base de pomme de terre à mi-chemin entre la chips et le bâtonnet ch'ti !

La bourgade semble complètement oubliée du tourisme et ses habitants sont tous claquemurés dès la nuit tombée.

C'est donc en compagnie du seul écho de nos pas que nous visiterons Serpa by night !

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Nous reprenons notre balade dans le vieux Serpa au matin.

Pas un touriste, la ville est pour nous !

Bon, après c'est un peu logique, c'est le jour de fermeture des monuments...

La Fiat 500 trépigne, nous la laissons nous guider - en mode omnibus - de murailles en châteaux à travers le haut Alentejo.

Premier arrêt : Moura, petite station thermale assoupie au milieu des champs d'oliviers et des nids de cigognes.

Deuxième arrêt : Mourão et son enceinte fortifiée abandonnée aux moutons...

Troisième arrêt : le charmant village de Monsaraz et son château. Une fois de plus nous sommes bien seuls à fouler le pavé de ses blanches ruelles...

Vila Viçosa, Vila Viçosa, terminus, tout le monde descend !

Nous nous installons à la pousada puis partons dîner.

La ville est connue pour son immense palais ducal et les abondantes carrières de marbre de la région. Au vu de la façade de la modeste demeure des ducs de Bragance, je n'en suis pas étonnée...

Bonne nuit...

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Au matin, nous découvrons rapidement Vila Viçosa de jour puis partons vers de nouvelles aventures.

Fuui

Les ruelles de la médiévale Estremoz sont maintenant à portée d'objectif.

Nous pénétrons dans l'enceinte du village d'en haut et partons à l'assaut de ses merveilles.

50 kilomètres plus loin, un copieux déjeuner plus tard, nous voilà à Elvas qui nous offre son coeur, ses azulejos et ses remparts comme décor pour une promenade digestive.

Un intrigant monument domine la ville au lointain.

Si nous allions assouvir notre curiosité ?

Aussitôt dit, aussitôt fait, la Fiat 500 se hisse au niveau du Forte de Nossa Senhora da Graça.

La forteresse se compose de trois lignes de défense et servit de prison militaire avant que d'être récemment réhabilitée.

C'est un véritable labyrinthe de cachots, de couloirs, de casernes qui domine la plaine jusqu'à la toute proche Espagne.

Nous sommes ravis de nous y perdre et de tenter d'en atteindre le sommet.

Prévoir un certain temps si vous voulez explorer toutes les possibilités du lieu...

Cette région du Portugal n'est pas avare en châteaux et autre fortins. Je vous laisse donc deviner quelle sera notre prochaine étape...

Gagné, des remparts !

Le village d'Ouguela semble en dehors du temps, comme abandonné aux chats et au vent.

La journée s'achève . Ne nous reste plus alors qu'à dévorer les kilomètres qui nous séparent de Marvão, splendide bourgade fortifiée dont les murailles se confondent avec le rocher au sommet duquel elle se perche.

Pour la visite, rendez-vous demain !

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Nous commençons notre exploration de Marvão par une balade sur ses remparts. Le temps est splendide, la vue parfaitement dégagée, l'air glacial au petit matin...

Comme les autres jours, les touristes sont absents. Tout comme les villageois d'ailleurs...

Nous parvenons bientôt au château, payons les quelques euros de la visite et continuons notre chemin de ronde.

Je ne sais pas comment est l'atmosphère du village quand ses ruelles bruissent du pas de nombreux visiteurs mais en cette belle journée de mars, c'est l'enchantement !

Nous récupérons la Fiat 500 pour enchaîner d'autres jolies découvertes comme l'Ermida de Nossa Senhora da Penha puis nous pique niquons au mirador da Fonte dos Carvoeiros.

Le pittoresque village de Castelo de Vide s'étale à nos pieds, nous lui rendons visite.

Enfin, nous nous perdons dans la ruralité du parc naturel de la Serra de São Mamede avant que de retrouver Marvão,

Pour une promenade nocturne, cette fois-ci !

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Ce matin, nous musardons en direction d'Evora.

Un premier château, très oubliable, nous barre le chemin à Alter do Chão, village plus connu pour son haras national.

L'étape suivante s'avère nettement plus intéressante. Toujours des murailles mais une variante plutôt spectaculaire et inédite, l'enceinte fortifiée d'Arraiolos !

De délicieuses grillades de cochon noir achèvent alors de nous convaincre du bien fondé de cet arrêt...

Nous déposons maintenant nos bagages à notre hôtel idéalement situé pour les voyageurs munis d'un véhicule : le centre historique d'Evora est à deux pas et il y a un parking !

L'après midi sera consacrée à cette jolie ville qui se visite très facilement à pied.

Un lieu m'attire tout particulièrement : la chapelle des Os aux murs recouverts de tibias, crânes et autres fémurs, derniers vestiges d'une communauté de moines rappelant aux visiteurs le caractère éphémère d'une vie...

Une exposition de crèches dans le même bâtiment permet un retour en douceur dans le monde des vivants, le kitsch de certaines propositions déclenchant d'inextinguibles fous rires.

La suite de notre balade à travers les ruelles d'Evora s'avèrera plus classique. Nous marcherons ainsi de l'époque romaine aux terrasses animées d'un jeudi du 21ème siècle.

Nous choisissons de déguster d' ultimes planches de charcuterie et de fromages en guise de dîner d'adieu puis planifions notre retour vers l'aéroport.

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Notre vol est prévu en fin de journée, nous empruntons donc le chemin des écoliers pour rejoindre l'aéroport.

Ce chemin cahoteux nous propulse rapidement au néolithique, à nous le cromlech puis le menhir des Almendres !

Un peu plus loin, une surprenante chapelle a pris appui sur un dolmen pour s'édifier. Il s'agit d'Anta de São Brissos.

Nous retrouvons bientôt l'autoroute et traversons le Tage via le Pont Vasco de Gama, immense viaduc de 17 kilomètres de long qui enjambe gracieusement l'estuaire du fleuve.

Je pense alors avoir le temps de déguster un dernier pastel de Nata et nous dirige vers la célèbre Pastéis de Belém qui trône à proximité de la tour du même nom.

La Fiat 500 trouve une place, nos téléphones du réseau.

S'affiche instantanément un message d'EasyJet : Votre vol est annulé !

Adieu veau, vache, cochon, couvée, nous filons rendre la voiture et pensons résoudre notre problème avec des employés Easyjet à l'aéroport.

Je ne savais pas que cette compagnie n'offrait aucun service d'assistance et que tout se passait via son application qui nous propose un retour 5 jours après...

Nous nous débrouillerons donc par nous même pour revenir sur Lyon : un vol pour Paris, une nuit dans la capitale puis un TGV pour St Exupery. A nous d'avancer les frais en espérant être remboursés ...

24 heures pour retrouver l'Auvergne, un mois pour obtenir l'indemnité prévue par le règlement européen mais aussi, à ma plus grande surprise, toutes les dépenses imprévues !

A bientôt pour un nouveau voyage...