Nord Chili, impressions andines

Par
Un road trip le long de la cordillère des Andes de salars en lagunes, de déserts en volcans.
Juin 2024
3 semaines
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Allez, cette année, on retourne en Amérique du Sud !

La première idée de parcours était de reprendre le tracé imaginé à l'été 2020 : un voyage au nord de l'Argentine au départ de Córdoba.

Malheureusement, le vol sur Córdoba n'existe plus et les tarifs de l'aérien pour le pays de Javier Milei sont à la fois hors de prix et multi-escales.

Je triture alors Google Flight dans tous les sens et finis par dégoter un vol dans mon budget au départ de Clermont-Ferrand !

Pas pour l'Argentine, cependant...

Notre transatlantique dépassera la ligne enneigée de la cordillère avec une arrivée à Santiago du Chili et un retour depuis Lima !

Entre les deux, deux vols intérieurs et une grande boucle routière depuis la ville côtière d'Arica à la découverte des trésors du Nord Chili .

Le moyen de locomotion : un pseudo 4x4 qui ne pourrait pas nous emmener au milieu des sables ni sur des pistes diaboliques mais qui nous autorise à emprunter tout le réseau secondaire, routes principales non revêtues incluses, tout en étant assurés.

La valise bourrée de vêtements toutes saisons est prête ?

Le permis de conduire et le passeport sont en poche ?

Les cartes bancaires et quelques euros également ?

C'est parti pour un peu plus de 3 semaines de pérégrinations australes !

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Le plus long vol sans escale desservi par Air France dure 50 400 secondes -je vous laisse effectuer un rapide calcul- et a pour destination le Chili.

C'est justement le nôtre...

Autant vous dire que nous avons hâte de sortir de l'habitacle !

Ouf, le commandant de bord annonce notre prochain atterrissage.

Ouf, les portes de la cabine s'ouvrent.

Ouf, nous pouvons enfin échapper au pire des confinements : la classe économique de n'importe quelle compagnie !

Les aéroports sont d'ailleurs bien conçus pour se dérouiller efficacement le mollet après des heures sans bouger : d'immenses couloirs, d'infinis escaliers qui rappellent au voyageur parisien une correspondance à la station de métro Châtelet-Les Halles, la joie des marcheurs en plus.

Plus que quelques enjambées et nous sommes à l'air libre, un air plutôt frais, nous sommes en hiver austral.

Le bus pour le centre ville semble ne plus attendre que nous. Nous payons les 3800 pesos demandés pour 2 tickets- je vous laisse encore effectuer un rapide calcul, une division par mille- et le voyage commence...

Les faubourgs défilent puis notre arrêt s'annonce. Nous devons prendre maintenant le métro.

Un quart d'heure plus tard, nous voilà dans le quartier plutôt aisé de Providencia où se situe notre hôtel.

Nous avons choisi le Solace pour sa proximité avec le réseau de transport en commun et la télécabine de Santiago. De plus, la zone est très sûre et de nombreux restaurants sont à portée de chaussures.

En parlant de restaurant, si nous allions déjeuner ?

Une douche, un repas, une sieste, la nuit va bientôt tomber.

Nous allons nous promener dans le Parc Métropolitain pour admirer le soleil se coucher sur les gratte-ciels de la ville.

Si l'horizon est dégagé, nous pourrons même voir les Andes !

Pleins d'entrain après ce magnifique spectacle, nous partons dîner dans un restaurant péruvien.

Le Pisco Sour est un peu chargé...

Entre le cocktail et le décalage horaire, je vais m'endormir dès la tête posée sur l'oreiller !

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J'espère que vous êtes en pleine forme ce matin car la journée promet d'être active !

Nous rejoignons tout d'abord la gare de la télécabine qui nous fera grimper sans effort jusqu'au Cerro San Cristóbal.

Un peu tôt, rien n'est ouvert...

Nous attendons donc en plein vent et dans le froid que la machinerie démarre.

La file s'allonge derrière nous, principalement des régionaux de l'étape...

Puis, les employés s'activent, le ballet des cabines se déclenche, c'est le départ des premiers passagers.

A travers le plexiglas défile maintenant un magnifique panorama sur la ville et les sommets enneigés.

C'est toujours amusant de prendre ce moyen de transport autrement qu'en skieur !

Nous descendons au terminus de la ligne puis entamons la courte marche qui nous entraîne au pied du sanctuaire de l'Immaculée Conception.

La statue de la Vierge qui couronne la colline est certes impressionnante mais, avec ses 22 mètres de hauteur, elle fait figure de naine à côté des géants édifiés dans d'autres pays du secteur : 38 mètres pour le Christ à Rio, 45 mètres pour une autre Vierge à Oruro !

Nous sommes dimanche, une messe en plein air se déroule. Peu de participants malgré l'imprégnation religieuse encore forte du Chili...

Nous nous retirons sur la pointe des pieds et partons à la recherche du sentier qui permet de rejoindre le Barrio Bellavista.

Les non-marcheurs comme les flemmards pourront redescendre en funiculaire...

Le Barrio Bellavista est célèbre pour ses fresques murales.

Mais vit plutôt en soirée...

Les rues sont donc bien désertes en cette fin de matinée ce qui rend ce quartier pourtant haut en couleurs un peu tristounet.

Tu n'as pas faim, toi ?

Nous traversons la rivière Mapocho en direction de la plus animée rue Lastarria où nous espérons trouver notre bonheur.

Il est un peu tôt, les terrasses s'installent juste .

L'une accepte de nous accueillir et nous reprenons quelques forces au soleil.

La sensation glaçante du matin n'est plus qu'un lointain souvenir, on pourrait maintenant se croire au printemps.

Je serais bien restée plus longtemps à parfaire mon bronzage mais nous n'avons pas terminé notre grand tour de Santiago !

On va où maintenant ?

Au marché !

Les étals intérieurs regorgent de poissons et de fruits de mer dont nous peinons à trouver tous les noms...

Les rabatteurs tentent de nous convaincre de prendre un second déjeuner.

En vain !

Nous déambulons maintenant dans le centre ville qui n'a pas monts et merveilles à offrir ...

Il faut dire qu'un séisme a détruit en grande partie la ville en 1647 et que les quartiers chics se sont développés à la périphérie nord est de l'agglomération.

Allons plutôt arpenter les allées escarpées du Cerro Santa Lucia.

Du sommet de la colline, d'autres vues sur la capitale s'offrent à nous.

Un océan d'immeubles donc le principal cachet est la situation au pied des Andes .

Nos jambes commencent à franchement protester. Nous prenons le métro avant qu'elles n'entament une grève sauvage...

Direction l'hôtel pour une nuit de repos bien méritée !

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Le vol réservé pour Arica ne part que dans l'après-midi.

Nous avons donc quelques heures à tuer avant de rejoindre l'aéroport.

Si nous allions au centre artisanal de Los Dominicos ?

Quelques stations de métro plus tard, nous arpentons les allées de ce village de boutiques construites en adobe à la manière d'autrefois.

C'est mignonnet mais pas transcendant ! Les ateliers promis ressemblent surtout à une succession de magasins de souvenirs...

La jolie église San Vicente de Ferrer située juste à côté possède un bien plus grand intérêt.

J'aurais bien acheté un pull ou une couverture en alpaga mais les prix sont assez élevés et le look ne me correspond pas vraiment.

Nous reviendrons donc bredouilles de notre virée shopping.

Un déjeuner en ville et nous enchaînons à nouveau métro et bus pour regagner l'aéroport.

Terminal domestique, cette fois-ci !

Il n'y a que quelques vols par jour pour Arica et malheureusement aucun à mes heures préférées.

Entre le soir et l'aube ( comprendre la dernière partie de la nuit...), le choix fut vite fait.

C'est toute la difficulté d'un voyage au Chili : le pays est étiré en longueur et plus de 6 heures de vol ( ou 60 heures de voiture ! ) sont nécessaires pour aller de son extrême sud à son extrême nord.

Si le voyageur ne dispose pas de longues semaines de congés, il faut en passer par la case vol intérieur ou bus de nuit.

Je bavarde, je bavarde...

Il faut bien meubler car le respect des horaires ne semble pas le point fort de la compagnie SKY.

Ah si, notre vol est annoncé ! Embarquons vite !

Quasi 3 heures s'écoulent, nous débarquons à Arica.

Nous envoyons un message au chauffeur réservé par l'hôtel qui pointe aussitôt le bout de sa voiture.

En 30 minutes, nous voilà dans notre chambre où nous dormirons bercés par le bruit des vagues.

Bonne nuit !

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Au matin, le Pacifique se dévoile dans son écrin de ciel gris.

Ça sent les embruns, un air vif autant que salé nous ouvre l'appétit.

Le taxi nous redépose bientôt à l'aéroport où nous avons réservé un carrosse pour 09 00.

Tiens, personne n'est là pour nous accueillir ???

Arica n'est pas un aéroport de premier plan et l'activité n'a lieu qu'aux petites heures ou dans la soirée.

Le personnel des agences de location n'est donc présent qu'aux heures d'atterrissage...

Alors, il faut appeler pour qu'un employé ouvre boutique !

Au bout de quelques numéros, les documents et affiches ne sont pas toujours à jour, nous arrivons enfin à joindre Europcar.

Il est ensuite un peu compliqué d'avoir en ligne un anglophone mais tout finit par s'arranger !

10 minutes plus tard, une employée surgit en trombe et nous donne rapidement les clés de notre véhicule, une Mazda blanche quasi neuve.

L'engin possède une fonction 4x4 à déclenchement automatique et une garde au sol correcte.

Il est surtout autorisé à rouler sur les pistes répertoriées comme routes secondaires et c'est pour cela que nous l'avons choisi.

Les valises sont dans le coffre, tu as mis la route sur le GPS ?

Allons-y !

Nous nous dirigeons tout d'abord vers un supermarché pour effectuer quelques courses pour les pique-niques.

Ce n'est pas vraiment la joie dans les rayons pour le qualitatif en charcuterie comme en fromage mais ce n'est pas un défaut propre au Chili...

Les victuailles rangées, nous quittons la ville direction le sud par la plus longue route du pays, l'impressionnante route 5 !

Le ruban de bitume balafre le désert pour permettre aux camions miniers d'acheminer leurs cargaisons de fer, d'or, de lithium, de molybdène, d'argent mais surtout de cuivre.

Ça monte, ça descend, ça file courbe, ça file droit...

Les villages se comptent sur les doigts d'une main, les pompes à essence sont encore plus rares...

Ça et là se dressent d'imposantes statues, des représentations modernes de momies chinchorros, peuple semi-nomade pré-colombien qui vivait au nord du Chili des millénaires avant notre ère.

Ça et là surgissent des traces du passé, géoglyphes et pétroglyphes pas toujours bien évidents à trouver malgré leurs dimensions...

Nous sommes maintenant au niveau de l'embranchement pour Iquique.

La circulation s'intensifie, les habitations se multiplient, le désert cède la place à un peu de vert, l'oasis de Pica n'est plus bien loin !

Nous nous installons dans la cabane réservée puis allons dîner.

Demain nous partons à l'assaut de la cordillère, direction le salar de Huasco !

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Pica s'étale à 1325 mètres d'altitude, le col qui nous sépare du salar s'affiche autour de 4200.

Nous allons donc tester, pour la première fois de ce voyage, notre résistance au mal des montagnes.

Les 70 kilomètres à parcourir forment une alternance de goudron et de pistes. Rien de bien compliqué !

Cependant, comme partout au Chili, les bas-côtés sont parsemés de croix, preuves par l'horreur d'une conduite peu maîtrisée.

Pourtant, la circulation se fait rare, très rare. Il suffit de ne pas appuyer à fond sur l'accélérateur et de laisser la priorité aux animaux pour arriver entiers à destination.

Un blanc mêlé de bleu se détache du gris et de l'ocre.

La lagune ?

Quelques vigoureux tournants nous rapprochent de notre but et nous pouvons bientôt contempler le saisissant salar de Huasco.

Au delà des montagnes s'étend la Bolivie accessible par le poste frontière de Cancosa Bella Vista.

Ces lamas ont-ils besoin d'un passeport pour traverser cette frontière ?

Allons leur demander...

Eh, ce n'est pas la peine de s'enfuir ! Nous voulions juste immortaliser vos belles silhouettes !

Je ne pense pas que ces laineux camélidés soient encore bien habitués au passage des touristes d'où leur attitude bien craintive.

Nous effectuons maintenant le tour de la lagune : 40 kilomètres de pistes environ.

Les paysages sont splendides pour qui aime les ambiances semi-désertiques.

Pas grand monde apparemment puisque nous ne croiserons personne.

Le côté cordillère du Chili reste encore une destination de niche hormis aux alentours de San Pedro d'Atacama.

Les logements sont rares, les transports en commun plutôt inexistants en dehors de la panaméricaine, les prix élevés.

Ceci explique cela ...

Un troupeau de bipèdes roses se cache sur cette photo.

Difficile d'obtenir mieux avec mon appareil photo hybride et son très faible zoom...

Nous avons d'ailleurs mis un certain temps avant de les apercevoir !

Il a fallu un envol pour que nos yeux captent un mouvement et donc une présence.

Nous voilà revenus à notre point de départ. Les lamas, les vigognes et les flamants se sont évanouis.

Ne reste pour nous souhaiter un bon retour que ce couple emplumé !

Comme à l'aller, ce n'est pas la foule des grands jours.

Que c'est puissant, cette impression d'être seuls au monde !

Surtout dans un si magnifique décor.

Tiens, une voiture ! Pica ne doit plus être bien loin...

Nous marchons un peu dans le village qui ne brille pas par son animation.

Les weekends peut-être ?

Nous trouvons tout de même un restaurant ouvert et je succombe une fois de plus aux charmes enivrants du Pisco Sour...

Bonne nuit.

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420 kilomètres de route nous attendent aujourd'hui.

De longues, longues lignes droites, parfois un tournant...

Des camions, des mines, des mines, des camions.

Des montées, des descentes et surtout partout le désert !

Le paysage s'améliore franchement alors que nous nous approchons de San Pedro.

Nous dépassons la célèbre bourgade qui s'est bien développée depuis mon dernier passage, il y a une vingtaine d'années, et rejoignons le logis réservé, une froide maison dans le village de Solor.

Cette location n'est pas à conseiller en hiver du fait de l'absence d'un chauffage efficace. En effet, le propriétaire a choisi de doter son appartement d'un chauffage d'appoint au gaz et ce type de chauffage n'est à utiliser qu'en semi-extérieur. Un besoin d'air frais permanent fait qu'il se coupe au bout de quelques minutes pour éviter d'intoxiquer les gens au monoxyde de carbone...

Les radiateurs d'appoint style bain d'huile n'existeraient-ils pas au Chili ?

Bref, nous nous sommes gelés dès la nuit tombée... Dommage, nous resterons là 4 nuits ...

Mais n'anticipons pas et partons profiter du coucher du soleil depuis les belvédères situés sur la B241.

Seul le mirador de Kari est payant car il fait partie de la Vallée de la Lune.

Celui de Likan- Antay est, en revanche, gratuit.

Encore faut-il trouver une place pour se garer...

Nous sommes loin, très loin, du calme du salar de Huasco.

En effet, toutes les nationalités de la terre semblent avoir choisi San Pedro comme base de leurs vacances au Chili et la plupart ont préféré les charmes- non évidents pour ma part- d'une excursion groupée pour parvenir jusqu'ici...

C'est donc un peu la foire d'empoigne d'autant plus que tous les tours ont inclus un apéritif dans leur package "coucher de soleil"...

La beauté du spectacle fait heureusement oublier l'arrière plan !

Je retiens de cette soirée de ne surtout pas me balader dans la Vallée de la Lune en fin d'après-midi !

Pas envie de partager les sentiers avec des centaines de personnes...

Si nous y allions demain matin ?

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La couette était bien chaude mais il est très difficile de s'extirper du lit en imaginant la température polaire qui doit régner dans la salle d'eau...

À la une, à la deux, à la trois, glagla !

Le soleil commence heureusement à pointer le bout de son nez dans le salon . Il réchauffera agréablement notre petit déjeuner.

Lorsque nous quittons notre logis, les degrés finissent par largement dépasser le 10 ce qui est parfait pour marcher un peu.

Et devinez ce qu'il y a au programme du jour : de courtes randonnées à travers la Vallée de la Lune !

Ça tombe bien...

Nous sommes maintenant à l'entrée du site. Nous payons nos tickets puis une employée nous explique tout ce qu'il est possible de faire dans le secteur.

Et surtout ce qu'il ne faut pas faire, à savoir rouler en dehors des pistes et marcher en dehors des chemins.

Vous êtes prêts pour une expédition lunaire de quelques heures ?

C'est parti !

La prochaine fois, ce sera nous sur les vélos ?

Quelques kilomètres plus loin,nous apercevons le parking marquant le départ de la randonnée qui contourne la Duna Mayor.

Très peu de véhicules, très peu de vélos, pas un seul groupe.

Parfait !

Nous grimpons aux différents points de vue offerts par cette randonnée d'une petite heure sans se presser quand soudain une voix interrompt le silence.

Vous êtes avec le groupe ? Vous avez marché en dehors du sentier ?

Euhh, non, on n'est que tous les 2 deux et on n'a pas mis un orteil en dehors du chemin !

La voix interpelle alors d'autres touristes puis finit par trouver les indélicats...

Des français en quête d'un magnifique portrait avec le désert en toile de fond, un portrait dont le modèle a pris la pose au delà des limites...

Nous nous apercevons alors que des employés sont installés stratégiquement le long de la balade et qu'ils guettent aux jumelles le moindre faux pas.

Si un touriste s'égare, il est immédiatement dénoncé par talkie walkie !

Ça discute sec derrière nous... Qu'arrivera-t-il à ces hexagonaux ? Une grosse amende peut-être ?

Nous n'avons pas l'habitude de suivre les règles et souvent elles nous semblent absurdes.

Mais, finalement, les chiliens ont bien raison de canaliser le flux car le spectacle d'une dune immaculée est à nul autre pareil !

Je n'ose imaginer comment seraient ces paysages si des milliers de touristes pouvaient s'y égailler au gré de leurs envies !

La boucle est bouclée, nous reprenons la voiture jusqu'à la prochaine randonnée.

Les miradors d'Achaches sont tout aussi spectaculaires que les points de vue sur la dune.

Et tout aussi surveillés...

Le tour nous prendra aussi une petite heure et quelques suées en montée !

Nous pique niquons en fond de vallée. Je ne suis pas sûre que cela soit autorisé mais personne ne nous dira rien ...

Puis nous roulons jusqu'aux anciennes mines de sel et aux Tres Marias qui ne sont pas la partie la plus intéressante de l'excursion.

La piste qui traverse le parc s'achève ici, nous faisons demi-tour.

Une jolie surprise nous attend quasi à la sortie : le passage furtif d'un renard gris !

J'espère qu'il possède une autorisation spéciale pour fouler le sol vierge de la lune ...

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Tu n'aurais pas envie d'une glace ou d'un gâteau ?

Allons donc à San Pedro, nous devrions y trouver notre bonheur !

Une ruelle poussiéreuse, une église, une poignée de restaurants et d'agences touristiques, voilà le souvenir que j'en ai.

Autant vous prévenir tout de suite, ce village a bien grandi !

Nous trouvons difficilement une place pour nous garer puis partons, en piétons, à la recherche des plaisirs sucrés désirés.

La blanche et toute simple église trône toujours au coeur de la bourgade mais ses environs sont plutôt différents.

Ou alors, ma mémoire me joue des tours ?

Je ne me rappelle pas de ces rangées de magasins de souvenirs, de cette multiplicité de bars, de cette offre pléthorique de gargotes.

Nous repérons des passants dégustant un cornet, le glacier ne doit plus être bien loin !

Un sorbet quelconque plus tard, nous regagnons notre cabanon pour un bref instant de repos.

En effet, la journée n'est pas finie : il reste un nouveau coucher de soleil à contempler !

Bien que le billet acheté au matin inclut une entrée au mirador de Kari, nous n'avons pas envie de nous retrouver, comme hier, au milieu de la foule et des groupes.

Nous choisissons donc de nous rendre à la lagune Tebinquiche dont la situation plus lointaine garantit un peu plus de tranquillité.

30 kilomètres se déroulent, nous arrivons aux Ojos del Salar, deux dépressions circulaires remplies d'eau qui nous laissent plutôt de marbre.

Je prends cependant mon appareil pour immortaliser l'instant mais l'écran reste noir...

Glups, la batterie est vide !

Je me retrouverai souvent le bec dans l'eau au cours de ce voyage comme des suivants à cause de ce nouveau Panasonic qui ne tient pas autant la charge que les anciens modèles...

Le smartphone possède encore une bonne marge d'utilisation, faisons avec !

Le parking de la lagune est tout proche.

Seulement quelques voitures, nous devrions profiter en toute sérénité de l'endroit !

Nous réglons nos entrées puis empruntons les chemins, une fois de plus bien balisés, qui mènent au bord de l'eau.

Le Licancabur se dresse au lointain entouré de ses petits frères.

Le reflet de la chaîne volcanique dans la lagune hypnotise les spectateurs qui multiplient les clichés tandis que le bleu cède progressivement la place à une palette toute en nuances de rose.

Tiens, ça ne serait pas les français de ce matin, là-bas ?

Nous apprendrons qu'ils ont dû batailler ferme pour ne pas être expulsés du site et nous les trouvons bien assagis en cette belle soirée...

L'heure de la fermeture approche, nous rebroussons chemin.

Le soleil a fini sa course, la lune débute la sienne.

Pourquoi n'ai-je pas vérifié le niveau de ma batterie avant de quitter la maison ???

Bon, San Pedro de Atacama est hyper-touristique mais on comprend rapidement pourquoi !

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Pour accéder aux lagunes altiplaniques, il faut réserver et régler ses entrées sur le site de la communauté indigène qui gère les lieux.

Attention, il y a un quota journalier de places disponibles, après c'est foutu !

Nous choisissons l'option qui permet un accès à la totalité du site à savoir Miscanti, Miñiques et Piedras Rojas.

Le système est loin d'être au point car si la réservation et le paiement se font en ligne (et uniquement là !), le ticket n'est délivré que physiquement.

Et pas n'importe où !

Il faut se pointer une heure avant le début de la visite (et pas après...) dans un bureau situé à Socaire pour se voir remettre le précieux sésame.

Cette bourgade est située à environ 90 kilomètres de San Pedro et ne dispose pas de réseau.

Vous ne pourrez donc pas effectuer sur place vos formalités d'achat même s'il restait des disponibilités...

Le jour vient à peine de se lever quand nous quittons notre maison pour espérer être vers 0930 au guichet de Socaire.

Nous sommes à 3200 mètres d'altitude, le vent est glacial, nous attendons notre tour devant la guérite emmitouflés dans nos plus chauds vêtements.

Pas de billets pré-imprimés, l'employé doit effectuer une page d'écriture en guise de laissez-passer.

Autant dire que c'est assez long et que certains imprudents en short semblent sur le point de se transformer en statues de glace...

Ah, c'est à nous !

Le ticket en poche, nous prenons quand même le temps de nous attarder dans le village.

Les charmes de Socaire sont restreints : deux églises fermées !

Nous nous élançons maintenant sur le ruban de bitume qui permet l'accès aux lagunes et, bien au-delà, à l'Argentine.

30 kilomètres pour accéder à ces premières, 120 pour parvenir à la frontière !

Un panneau sur la gauche, nous devons être arrivés.

Nos billets sont scrupuleusement vérifiés puis le goudron se transforme en gravier.

Quel fabuleux panorama !

Nous nous arrêtons aux différents points de vue sur les lagunes et restons bouche bée devant de telles merveilles.

La fréquentation est réduite, nous sommes dans les premiers du créneau horaire !

La seule ombre au tableau est le vent et le froid !

Nous sommes désormais à 4100 mètres d'altitude et, contrairement aux vigognes, nous n'avons pas la chance de posséder un chaud lainage intégré...

Les balades sont donc courtes même si, mises bout à bout, cela représente un certain effort.

Nous reprenons la route internationale pour le Salar d'Aguascalientes alors qu'arrivent de nombreux minibus sur Miscanti. Nous l'avons échappé belle !

50 minutes de route à travers la puna et un pique-nique au chaud dans la voiture plus tard, nous nous garons sur le parking de Piedras Rojas.

Le site semble attirer tous les touristes à 250 kilomètres à la ronde vu le nombre de véhicules en stationnement...

Nous sommes toujours à plus de 4000 mètres, l'impression thermique est toujours aussi polaire.

Nos tickets sont une nouvelle fois passés au microscope, des pancartes avertissent le marcheur que seuls les sentiers doivent être empruntés.

Nous suivons le flux des promeneurs sur un chemin impeccablement tracé.

La glace montre le bout de ses cristaux encerclant le Salar de sa mordante étreinte.

La roche rougeâtre contraste avec le bleu lagon des eaux saumâtres de la lagune.

L'instant serait sublime si nous pouvions privatiser les lieux...

La bagarre pour le meilleur selfie, pour le meilleur portrait est quasi déclenchée et la magie du site s'en trouve grandement écornée...

C'est donc avec un brin d'amertume que nous poursuivons notre route direction le poste frontière (traversée réservée aux véhicules de marchandises).

60 kilomètres de plus au compteur, des paysages désertiques à souhait !

Dans tous les sens du terme...

Le Paso de Sico forme la limite de notre terrain de jeu, nous devons faire demi-tour.

Par la même route ?

J'ai remarqué une piste qui rejoint la route B357, route parallèle à celle jusqu'ici empruntée.

Si nous tentions cette alternative ?

La piste offre de jolis points de vue mais n'est pas vraiment du billard.

La moyenne kilométrique s'en ressent...

De plus, nous prenons encore de l'altitude et finissons par tutoyer les 4800 mètres.

On continue ou pas ?

Arrivés sur la B357, le revêtement s'améliore. Nous n'avons pas envie de refaire la mauvaise partie et il commence à se faire tard.

On continue !

Le mauvais et le bon alternent, nous sommes complètement isolés, l'angoisse commence à s'infiltrer dans nos têtes.

Combien de kilomètres encore jusqu'au goudron ?

L'estimation va de 40 à 70, nous avons eu les yeux plus grands que le ventre...

La laguna Lejia entre dans notre champ de vision puis nous apercevons la silhouette d'un puis deux 4x4.

Retour à la civilisation ?

Les véhicules sont siglés aux couleurs d'un parc et les passagers, en tenues officielles, nous font de grands signes.

D'où venez-vous ? Vous ne pouvez pas passer ! Vous n'avez pas pris de billets, c'est illégal !

Nous comprenons alors que nous sommes dans une zone communautaire soumise à droit de visite.

Ben, y avait aucun panneau alors on ne savait pas !

Nous leur posons un cas d'école.

Jamais la communauté n'avait prévu une arrivée de touristes par le sud est !

Bon, il y a des travaux sur la piste, vous nous suivez jusqu'à Talabre !

Parfait, c'est là où nous devrions retrouver la grande route.

Nous voilà désormais sous escorte.

Pas le temps de traîner pour contempler le volcan Láscar s'illuminer au soleil couchant !

Il fait nuit noir lorsque nous arrivons enfin à Talabre. Mais nous n'en avons pas fini avec nos gardiens...

Il faut payer maintenant ! Et puis vous n'avez pas de 4x4 et c'est interdit.

Grâce aux logiciels de traduction, nous plaidons efficacement notre cause et nous ne lâcherons que 10000 pesos dans l'histoire.

Soit le prix de deux billets seniors !

L'employée nous assure qu'elle nous enverra nos reçus officiels par courriel. Nous pensons que nous pouvons toujours courir et que l'argent finira dans sa poche.

Nous fûmes très mauvaise langue !

Exténués, nous n'avons maintenant qu'une hâte : dîner et se reposer.

Ce sera chose faite dans 65 kilomètres...

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A refaire, nous aurions dû retourner par le même chemin.

Les paysages bien trop rapidement traversés semblaient plus qu'intéressants et auraient mérité que nous leur consacrions une journée !

Dans le bon sens, cette fois-ci...

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Un séjour à San Pedro de Atacama n'est pas de tout repos si on veut explorer tous les coins et recoins de l'Altiplano !

Aux distances assez conséquentes à parcourir s'ajoute l'altitude à encaisser.

Car, si cette agglomération n'est qu'à 2400 mètres d'altitude, les routes et pistes qui en partent culminent à plus de 4000.

Aujourd'hui, nous reprendrons de la hauteur en empruntant la route internationale 27 qui longe la Bolivie avant de bifurquer vers l'Argentine. Les deux pays sont accessibles : l'un par le Paso Portezuelo del Cajón (4482 m - piste), l'autre par le Paso de Jama ( 4275 m - goudron).

Nous passerons donc une bonne partie de notre temps à plus de 4000 mètres ce qui mettra à rude épreuve certains organismes.

Au départ de Solor, je suis le pilote. J'indique à mon compagnon le but de notre journée et enclenche les vitesses.

La route défile, les paysages sont toujours aussi époustouflants.

Je commence à trouver que nous roulons depuis bien longtemps.

Nous devrions arriver au croisement pour le Salar de Tara, non ?

Quel croisement ?

Le copilote est un peu tête en l'air, nous sommes allés beaucoup trop loin.

Bon, nous allons poursuivre quasi jusqu'à la frontière puisqu'elle est assez proche. Nous rebrousserons ensuite chemin jusqu'à l'embranchement...

Ce contretemps ajoute quelques dizaines de kilomètres à notre programme et surtout 1 heure de plus à plus de 4200 mètres d'altitude.

Cela pèsera dans la balance mal des montagnes en fin de journée.

Ah ! Nous re-voici au point de vue sur la Pacana Caldera, caldeira géante de 60 kilomètres sur 32, nous devrions bientôt voir une piste qui part vers la gauche !

C'est là !

La piste passe tout d'abord le long des Monjes de La Pacana, inoubliables monolithes créés par le volcanisme et l'érosion.

Puis elle traverse une zone sableuse, une zone dunaire à la pente assez abrupte.

Nous n'apercevons aucun autre véhicule, les traces se croisent et s'entrecroisent, heureusement que nous avons repéré le chemin sur Maps.me !

Il y a encore combien de kilomètres jusqu'au Salar ?

Une dizaine !

On va tourner vers la droite puis on devrait commencer à voir la lagune. On pique nique tout de suite ou à l'arrivée ?

Quelques sandwichs plus tard, nous touchons au but, le Salar de Tara s'étale devant nous.

Afin de protéger la flore et la faune de cette zone extrêmement fragile, les autorités chiliennes ont interdit un accès rapproché à la lagune.

La piste 4x4, les paysages traversés tout comme le panorama sur la lointaine lagune sont vraiment très sympas et nous ne regrettons pas notre virée.

Cependant, mon compagnon commence à se sentir mal. Le soroche a frappé.

Nous ne nous attardons donc pas et avalons les kilomètres de pistes à une vitesse bien supérieure à celle de l'aller.

La dune est maintenant devant nous.

Nous nous demandons si nous arriverons à la franchir...

Vu d'en haut, ce n'était qu'une dunette mais vu d'en bas, c'est une autre paire de manches !

Nous l'abordons de biais sentant que le pseudo 4x4 n'a pas assez de puissance pour une attaque frontale.

Allez , Titine, encore un effort.

La Mazda semble sur le point de caler, nous effectuons un tournant pour lui redonner un peu de souffle.

Le sommet se rapproche, on va y arriver !

Yessssssss !

Ouf ...

Les maux de tête de mon compagnon sont désormais très prenants, il a l'impression de manquer d'air.

Nous nous empressons donc de reprendre la direction de la vallée.

Il nous faudra quand même effectuer 70 kilomètres pour revenir sous les 4000 et 10 de plus pour arriver sous les 3.

Nous nous arrêtons alors pour respirer à fond un air plus riche en oxygène.

Quelques heures supplémentaires seront nécessaires pour que l'effet de l'altitude se dissipe.

Nous sommes restés trop longtemps sur les hauts plateaux (Maximum de la journée : 4826 m).

Demain, nous essaierons d'être plus raisonnables.

11

Après ces deux dernières journées assez intenses, nous choisissons de ne pas aller aux geysers del Tatio aux aurores.

J'avais effectué l'excursion il y a 20 ans et mon compagnon n'est pas un stakhanoviste de la visite !

Nous quittons donc San Pedro de Atacama vers 09 00 en empruntant la petite route 245 qui file en direction du volcan Tatio.

Nous nous arrêtons bientôt au Cañón de Guatín aussi connu sous le nom de Vallée des Cactus.

On se demande bien pourquoi ?

Une courte balade plus tard, nous roulons jusqu'au point de vue sur la Quebrada Escalera, plus spectaculaire en réalité qu'en photo...

Une bonne quinzaine de kilomètres nous sépare alors de la Laguna Flamingos.

J'ai beau chercher du rose, je n'en trouve pas !

Quelques vigognes se montrent heureusement moins avares de leur image que les volatiles attendus...

Le minuscule village de Machuca est l'objet de notre prochaine halte.

Il semble s'être un peu métamorphosé depuis mon premier passage - un chouia plus touristique- mais reste encore bien dans son jus .

Dis, tu ne goûterais pas une empanada au fromage avant de repartir ?

Pourquoi pas...

Nous arrivons en vue de l'embranchement pour les geysers lorsqu'un voyant s'allume sur le tableau de bord !

Nous compulsons le manuel du véhicule qui nous annonce que nous devons aller au garage...

On fait quoi ?

La couleur est orange pas rouge donc nous pouvons rouler.

Il y a une succursale Europcar à Calama ! Allons-y !

Au plus court... Adieu les geysers...

Nous admirerons tout de même les magnifiques paysages traversés par la B 159 .

Au village de San Francisco de Chiu-Chi, nous retrouvons la grande route.

L'agence Europcar est toute proche, nous sommes un peu soulagés même si je soupçonne plus une histoire d'entretien à effectuer qu'une véritable panne.

Les employés sont un peu étonnés de nous voir là mais règlent notre problème avec célérité.

Nous profiterons du reste de l'après-midi pour faire quelques courses et nous reposer !

A demain pour de nouvelles aventures...

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Calama est née de l'exploitation minière.

Et il est impossible de ne pas s'en apercevoir en empruntant la route 24 !

La gigantesque mine à ciel ouvert de Chuquicamata se dresse bientôt à l'horizon.

Ce filon de cuivre contient à lui seul 13 % des ressources mondiales de ce minerai et assure le développement de toute la région.

Des visites sont organisées par la compagnie Codelco mais il faut réserver au préalable.

Une autre fois, peut-être ?

Nous dépassons maintenant l'immense complexe et poursuivons notre chemin direction l'océan, océan que nous rejoindrons à Tocopilla.

150 kilomètres de descente dans un paysage aussi désertique que monotone...

Arrivés à proximité du Pacifique, le temps change passant du bleu au gris.

À cette saison, la façade océanique est souvent noyée dans la brume ce qui rend les paysages assez lugubres !

Quelques villages de pêcheurs, quelques stations balnéaires parsèment cette route côtière mais l'atmosphère de ces lieux est, en hiver, plutôt post apocalyptique...

Nous nous arrêtons sur une plage balayée par le vent pour déjeuner.

Ce n'est pas tout à fait le décor de rêve espéré pour cette pause pique-nique !

La circulation s'intensifie alors que nous atteignons les faubourgs d'Iquique, grosse ville portuaire surplombée par une impressionnante dune de sable, le Cerro Dragon.

Nous nous garons au parking de l'hôtel réservé et partons à la découverte des charmes de cette agglomération à la fois station balnéaire et zone commerciale de premier plan.

Nous longeons tout d'abord la playa Cavancha, plage qui me laisse assez de marbre avec ses immeubles sans charme en toile de fond.

Sans compter la circulation...

Puis nous arpentons le centre ancien autour de la rue Baquedano.

C'est le quartier des bars et des restaurants mais, à cette heure et avec cette météo toujours aussi maussade, ce n'est pas la foule !

Toujours à pied, nous retournons à notre chambre.

Mine de rien, nous avons marché plus d'une dizaine de kilomètres et nos pieds réclament un peu de repos !

D'autant plus que le restaurant prévu pour dîner ajoutera encore 4000 mètres à notre compteur...

Voire un peu plus avec la promenade digestive...

Bonne nuit !

13

Adieu la grisaille, nous retournons aujourd'hui en altitude, direction Cariquima, minuscule village situé non loin du volcan Isluga !

En chemin, nous prenons le temps de visiter la ville fantôme d'Humberstone qui connût son heure de gloire dans la première moitié du XXème siècle grâce à l'exploitation d'un gisement de salpêtre.

Ce salpêtre était traité sur place pour produire du nitrate de soude, un puissant engrais.

Certaines maisons ont été transformées en un musée à ciel ouvert dédié à la vie quotidienne des anciens mineurs mais aussi à l'exposition de leurs outils de travail.

Puis, nous pouvons découvrir les restes de la zone commerciale, sportive et culturelle de cette ville qui comptât jusqu'à 4000 âmes : un théâtre, le marché, une piscine...

Les installations industrielles sont aussi libres d'accès bien qu'assez ruinées.

Un très intéressant arrêt qui me rappelle Kolmanskop en Namibie ou bien encore Bodie aux États-Unis !

Nous déjeunons ensuite au pied du Gigante de Tarapacá, figure anthropomorphe pré -hispanique de 86 mètres de haut.

Un géant pas trop évident à observer depuis le sol malgré sa taille !

Le niveau de la mer n'est maintenant qu'un lointain souvenir et nous grimpons bientôt à plus de 4000 mètres !

La route 12, bien que transfrontalière - si vous poursuivez après Colchane, vous arriverez en Bolivie -, n'est pas trop fréquentée. Nous profitons donc sereinement des paysages jusqu'à la bifurcation pour le geyser Puchuldiza.

Une fois quitté l'axe principal, la piste se dégrade mais rien de bien méchant !

Nous sommes désormais à la cahute d'entrée du site.

Il est assez tard et il n'y a plus personne...

Une pancarte invite à laisser le prix du billet.

Tu as la monnaie ? Parfait !

Nous déambulons dans le champ géothermique en suivant les chemins de pierre.

L'activité n'est pas à son apogée mais nous prenons tout de même beaucoup de plaisir à errer dans ces paysages désertiques et inhospitaliers.

Au retour, les billets ont disparu. Bien que le silence règne par ici, nous n'y sommes pas seuls...

Nous retournons sur la grande route puis suivons la signalisation en direction de Cariquima.

Le soleil décline à l'horizon lorsque nous atteignons cette bourgade au climat disons vivifiant...

L'auberge réservée est ici.

Mais par où entre-t-on ?

Une silhouette finit par apparaître. Une femme à l'espagnol encore plus laborieux que le nôtre...

Elle ne trouve pas nos noms sur son registre...

Ça commence bien...

Heureusement, l'établissement n'est pas plein et nous nous voyons attribuer une petite chambre double avec salle d'eau attenante.

L'ensemble est propre mais pour le chauffage et le charme, ce n'est pas vraiment ça ...

Heureusement, les couvertures sont aussi nombreuses que chaudes et nous avions prévu nos sous-vêtements de ski pour cette étape !

Bon, pour le prix payé ( environ 50 euros, dîner inclus ), on ne va pas se plaindre.

De toutes façons, il n'y a guère mieux à 200 kilomètres à la ronde...

Une nuit et un repas fonctionnel donc !

Nous ne dormirons pas très bien mais ce sont plus les 3700 mètres d'altitude qui sont en cause que le logis.

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Il fait glacial lorsque nous quittons l'auberge vers 09 heures.

Une impression d'être aux sports d'hiver un petit matin de janvier !

Les autres clients de l'hôtel, des employés des mines environnantes pour la plupart, sont déjà partis et les villageois semblent attendre que le soleil réchauffe l'atmosphère pour franchir le seuil de leurs maisons .

Nous sommes donc les seuls à contempler la très mignonne église du village et son cactus attenant.

Nous nous réfugions bien vite dans l'habitacle agréablement chauffé de notre véhicule et entamons notre programme du jour, sillonner le parc national du volcan Isluga.

Quelques lamas nous tiennent un moment compagnie puis nous atteignons la minuscule bourgade d'Isluga.

Pas un chat dehors, un silence absolu !

Je commence à me demander si ces hauts plateaux comptent encore quelques habitants...

Une fois de plus, l'église est magnifique.

Une fois de plus, l'église est fermée...

Suivons maintenant la route du désert !

Une voiture à l'heure, quelques vigognes, de nombreux lamas, une lagune, des flamants roses, de superbes paysages volcaniques, le merveilleux quotidien de l'Altiplano pour un voyageur !

La boucle dans le parc s'achève comme elle a commencé, dans un village aux habitants fantômes à la blanche église cadenassée!

Nous retrouvons alors la piste empruntée hier pour aller au geyser puis la route internationale direction l'océan.

A mi-parcours, une pancarte propose un itinéraire touristique à travers la Quebrada de Tarapacá.

Nous avons largement le temps d'effectuer un détour, non ?

Et c'est parti pour une extraordinaire virée d'une cinquantaine de kilomètres ( comptez deux heures...) sur d'étroites routes et pistes aussi vertigineuses que sinueuses !

La route principale retrouvée, il va falloir mettre le turbo pour arriver à notre hébergementavant la nuit ...

Notre choix n'est pas très logique car il nous fait revenir sur nos pas.

Mais, nous voulions une étape confortable après une nuit sommaire et surtout avoir accès à une pompe à essence avant de remonter plein nord direction Arica.

C'est tout le problème d'un road trip au nord du Chili, les hébergements sont rares, les confortables encore plus, les pompes à essence n'en parlons pas...

Et puis connaître l'état des pistes n'est pas facile tant les renseignements manquent à ce sujet.

L'itinéraire concocté était donc bancal et, à refaire, je ne procéderais plus ainsi !

Le réceptionniste nous conduit à notre chambre qui possède le confort espéré.

Mieux, nous sommes surclassés dans un bungalow près de la piscine car, vu l'absence de client, la salle de restaurant est fermée.

Le dîner nous sera donc servi dans le salon du bungalow et nous dormirons d'une traite jusqu'au lendemain !

15

Nous prenons le petit déjeuner sur la terrasse, réchauffés par un soleil éblouissant.

Puis nous roulons jusqu'à Arica où nous remplissons notre réservoir plus un jerrican en prévision des trois prochains jours loin de toute pompe à essence.

Nous empruntons ensuite la route transfrontalière 11 en direction de Putre.

Les premiers kilomètres suivent le Rio Lluta, un ruban de verdure qui tranche avec le désert environnant.

Les premiers lacets s'enchaînent alors que la civilisation s'éloigne.

C'est bizarre, il n'y a plus personne ?

Pas plus étonnés que cela de l'absence de circulation sur cet axe pourtant essentiel à l'économie des deux pays qu'il dessert, nous poursuivons notre chemin en admirant les paysages.

L'après-midi est bien entamé lorsque nous atteignons le village de Zapahuira à une trentaine de kilomètres de notre but

Le reste de la route ne devrait plus être qu'une succession de virages serrés.

Nous sommes contents, nous devrions arriver bien avant la nuit et profiter ainsi d'un peu de repos dans un logis de charme après les nombreuses heures de conduites aujourd'hui effectuées.

Tiens, ça bouchonne !

Ça doit être un camion lourdement chargé qui peine à grimper !

10 minutes passent puis 20...

Je commence à me demander s'il n'y a pas un autre problème...

Une foule de camions déboule alors sur l'autre voie.

Étrange !

Je consulte le net et, après de longues recherches, finis par découvrir le pot aux roses.

La route est en travaux et le chantier nécessite une fermeture totale de la circulation dans les deux sens durant une bonne partie de la journée.

Et ceci pendant plusieurs mois...

Cela crée un engorgement monstre qui met plusieurs heures à se résorber d'autant plus que seule une voie est disponible quand la circulation reprend...

Il faudra donc patienter plus d'une heure pour que notre tour vienne.

Puis un deuxième blocus est aménagé un peu plus haut soit 90 minutes supplémentaires d'attente....

Mais ça nous ne le saurons qu'une fois passés....

Nous voilà donc coincés au milieu des camions parmi la poussière alors que le jour s'éteint.

La réception de l'hôtel ferme à 1900. Nous ne savons pas combien de temps il nous faudra pour franchir ces 30 malheureux kilomètres !

2 heures ? 3 ? 4 ? La nuit ?

L'angoisse monte dans le véhicule, la tension également...

Nous tentons de joindre l'hôtelier via Booking mais aucune réponse.

Le numéro de téléphone indiqué sonne également dans le vide.

Nous en trouvons un autre sur Google et miracle, une voix nous répond.

Un code nous est donné avec l'assurance que la clé de la chambre sera sur la porte.

Un peu rassurés, nous prenons notre mal en patience tout en nous demandant comment ça va se passer une fois là-haut.

Tout doit être engorgé tous les jours de la frontière à Putre et les excursions doivent s'en trouver affectées !

Nous ne sommes pas venus au Chili pour passer des heures dans les embouteillages mais pour découvrir de grands espaces vides !

Ah, c'est à notre tour !

Il fait nuit noire quand nous arrivons, sur les nerfs, à l'hôtel.

L'accueil n'est pas très aimable et nulle excuse pour le dérangement, nul conseil pour les prochains jours .

Le règlement, lui, sera promptement demandé...

La chambre est confortable, le décor sympathique.

Mais ne traînons pas pour aller dîner car tout va bientôt fermer !

Nous nous précipitons à la recherche d'un restaurant sans prendre le temps de nous couvrir correctement.

Grave erreur à cette altitude où le gel règne avec la nuit et où les habitations sont rarement chauffées...

Nous serons donc frigorifiés tout le temps du repas n'ayant qu'une hâte, nous mettre sous la couette !

---/---

Tu vas bien, toi ? Moi, j'ai des sueurs froides, je n'arrive pas à digérer, je suis oppressé !

Mon compagnon se pense atteint du mal aigu des montagnes et panique complètement puisqu'il est impossible de redescendre rapidement du fait des travaux.

J'ai des doutes. Ça fait quand même un bout de temps que nous sommes en altitude et Putre n'est pas si haut que cela ( à peine 3400 mètres).

Je tente de le rassurer mais en vain.

Puis, c'est la précipitation aux toilettes...

Je pense alors avoir le diagnostic : une magnifique tourista !

C'est sa première, il ne me croit pas alors que je suis une habituée de la chose.

Bref, nous ne dormirons pas de la nuit et je promets de le ramener à Arica quand le soleil se lèvera.

Nous quitterons l'hôtel aux premières heures du jour en laissant les clés derrière la porte et un message sur Booking.

Nous n'aurons jamais aucune réponse.

Nous ne demandions pourtant pas le remboursement des nuits payées !

Juste un mot comme quoi ils avaient bien retrouvé les clés et qu'ils nous souhaitaient bon rétablissement...

Je ne conseille donc pas du tout cette étape qui n'est qu'une machine à fric.

Les clients devraient être prévenus à l'avance des difficultés d'accès, à quelle heure prendre la route, ce qu'il est possible de faire actuellement, d'un chemin alternatif.

Un peu de sollicitude serait aussi bienvenue...

C'est dommage car le confort et le charme sont là.

Quant à la tourista, je pense qu'elle provient du repas de la veille.

Le saumon n'était pas bien cuit et seul mon compagnon en a mangé.

Le froid et l'énervement ont accentué la crise.

Vaut mieux ça que le mal des montagnes !

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Le jour est levé, nous n'avons pas dormi.

Pas vraiment envie de prendre le volant après une nuit sans sommeil mais puisqu'il le faut...

La route est ouverte à la circulation jusqu'à 11 00, il faut en profiter !

Nous patienterons tout de même deux fois 30 minutes puisque, comme hier, c'est voie unique.

Cela aurait pu être bien pire si les camionneurs n'avaient pas la gentillesse de laisser passer les voitures.

J'ai bien du mal à garder les yeux ouverts mais kilomètres après kilomètres, nous nous rapprochons d'un lit !

A mi-chemin, je réserve une chambre pour deux nuits à l'hôtel où nous avions dormi en arrivant sur Arica, chambre dans laquelle nous nous écroulons pour une sieste longue durée...

Mon compagnon est rassuré de ne plus être bloqué sur l'Altiplano et le Smecta commence à faire son effet. Nous sommes donc en meilleure forme maintenant.

Nous admirons le soleil se coucher sur le Pacifique puis partons dîner, enfin surtout moi...

Une bonne nuit de sommeil devrait nous permettre d'envisager une journée plus active demain !

17

Le duo est nettement plus en forme ce matin !

Nous choisissons donc de profiter de cette belle journée pour sillonner la route des missions de Codpa jusqu'à Belén.

Il est possible de rejoindre le salar de Surire depuis cette route mais ce serait une nouvelle fois grimper à plus de 4000 mètres d'altitude.

Pas très raisonnable ! Nous renonçons définitivement aux charmes de l'Altiplano.

Nous marquons tout d'abord un arrêt pour admirer les Presencias Tutelares, un ensemble de sculptures en béton armé et argile célébrant la mémoire des premiers habitants de la région.

Puis c'est parti pour de nombreux kilomètres sur de petites routes aussi sinueuses que désertes.

Qui dit route des missions, dit églises...

En voici bientôt une, celle de Cobija !

Je ne sais pas où sont les paroissiens mais ce n'est apparemment pas par ici...

Nous faisons bien quelques rencontres en chemin mais elles sont plus quadrupèdes que bipèdes...

Quelques vallées fertiles ponctuent ce semi-désert, quelques villages rassemblent les quelques âmes errant encore dans la pré-cordillère.

Si vous aimez les ambiances hors du temps, la route A 31 est faite pour vous !

Belén nous souhaite maintenant la bienvenue.

Les deux églises du village sont mignonnes comme tout mais comme partout, elles s'affichent fermées...

Et il ne faut pas compter sur un villageois pour nous ouvrir les portes, vu que, des villageois, il n'y en a pas...

Je crois que je n'ai jamais traversé autant de villages quasi fantômes que dans ce pays !

Arghhh ! Ma batterie est encore vide ! Censuré d'appareil photo !

Nous sommes heureusement rendu à notre point de demi-tour et il me reste le smarphone...

A l'aller, nous n'étions pas passés par Codpa.

Nous effectuons un crochet au retour pour découvrir cette petite ville à la situation étonnante entre canyon et oasis.

Codpa se trouve à un peu plus de 1800 mètres d'altitude et possède quelques hébergements et possibilités de restauration.

Un bon choix d'étape pour ne pas subir les effets de l'altitude tout en ne redescendant pas trop bas !

Malheureusement, la bourgade est dépourvue de station service, il faut donc prévoir quelques jerricans si on veut poursuivre vers Surire et le parc Lauca.

La nuit est tombée lorsque nous regagnons Arica.

C'est notre dernière soirée au Chili, demain nous franchirons la frontière !

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Nous avons réservé notre transfert en taxi vers 17 00, heure à laquelle nous rendons également les clés du véhicule.

Il nous reste donc une journée pour explorer Arica, grosse ville portuaire située au carrefour du Pérou, de la Bolivie et du Chili.

Arica, grâce à son climat éternellement printanier, est aussi une station balnéaire de premier ordre, même si ses plages ne me font personnellement pas rêver.

Nous marchons tout d'abord jusqu'à la péninsule du Scorpion, paradis des déferlantes pour la plus grande joie des surfeurs et de leurs spectateurs.

Les tétrapodes, installés là pour freiner les ardeurs du Pacifique, servent de supports à l'imagination plus ou moins débridée des artistes locaux.

Nous laissons maintenant le port sur notre gauche et poursuivons jusqu'à Playa Tortuga.

Quelle tristesse sous ce ciel plombé !

Je ne suis pas sûre que le soleil arrange bien les choses vu le manque de propreté de cette plage...

Un petit tour au Mall Plaza Arica, le plus grand centre commercial à des centaines de kilomètres à la ronde, et nous rebroussons chemin en direction du centre ville.

La brume s'est enfin levée rendant la balade nettement plus agréable !

Les ruelles commerçantes sont plutôt animées et beaucoup plus attirantes pour le voyageur qu'un Mall passe partout...

Nous voilà alors en vue de la cathédrale San Marcos.

Cet édifice a un point commun avec la gare centrale de Saigon ou la Statue de la Liberté : Gustave Eiffel !

L'heure tourne, nous retournons à l'hôtel récupérer bagages et véhicule.

Tout est dans le coffre ?

Parfait !

Avant de quitter définitivement le Chili, nous effectuons un ultime détour pour admirer la vue offerte depuis le sommet du Morro, une formation rocheuse qui domine Arica de ses 130 mètres.

La zone de l'aéroport est déserte, aucun vol ne décolle ou n'atterrit avant des heures.

Nous laissons la voiture sur le parking, les clés dans la boîte prévue à cet effet et transvasons nos valises dans le carrosse de notre taxi arrivé pile poil à l'heure du rendez-vous.

La frontière n'est qu'à quelques kilomètres et nous la franchissons en un petit quart d'heure, aidés dans les diverses formalités par notre chauffeur.

Nous vérifions que nos smartphones ont encaissé le décalage horaire ( 1 heure de moins en cette saison ) et partageons nos premières impressions sur ce nouveau pays.

La conduite est plus sportive, l'environnement moins riche, c'est plutôt le bazar dans les rues de Tacna dans lesquelles le VTC se faufile actuellement.

Le soir tombe lorsque le chauffeur nous dépose à la porte de notre hôtel .

La chambre est propre, silencieuse et confortable, un excellent rapport qualité-prix !

En parlant de prix, nous voici devenus riches... Autant le Chili est une destination assez onéreuse, autant le Pérou est un pays bon marché !

A demain pour la visite de Tacna...

19

Cette première journée péruvienne sera consacrée à la visite de Tacna, 320 000 habitants tout de même !

La ville se situe en dehors des circuits touristiques habituels, vous n'y croiserez donc pas beaucoup d'européens ou de nord-américains. Elle s'insère plutôt dans une boucle qui passerait par La Paz - le parc Lauca- Arica - Tacna - Arequipa - Cuzco - Puno - le lac Titicaca - Copacabana Bolivie - La Paz.

J'avais d'ailleurs effectué cette boucle il y a 20 ans en plus d'un passage à San Pedro de Atacama, à Santiago et à Valparaiso ( le tout en avion et bus à l'époque).

C'est dommage qu'il soit quasi impossible de franchir les frontières en voiture de location en Amérique du Sud ( hormis Chili / Argentine) car que de perspectives alléchantes de circuits pour qui aime les voyages au long cours au volant !

Tacna ne possède pas un charme envoûtant et ne mérite pas vraiment qu'un voyageur fasse un détour pour la visiter mais, à l'occasion d'une escale entre deux avions, entre deux bus, elle offre tout de même quelques intéressantes distractions.

Nous longeons tout d'abord le Paseo de Las Aguas transformé en zoo botanique grâce à l'habilité de ses jardiniers.

Puis nous arrivons en coeur de ville au pied de la cathédrale Notre Dame du Rosaire, un édifice de la fin du 19 ème siècle dont les plans furent en partie dessinés par les ateliers d'un certain Gustave Eiffel.

A quelques pas de là, la gare a été en partie transformée en un musée consacré, comme c'est étrange..., au transport ferroviaire.

La visite est guidée et retrace, de salles en salles, l'épopée des chemins de fer péruviens ( et chiliens vu l'histoire tourmentée entre ces deux nations).

L'essor du rail est en grande partie lié à l'essor des mines, la fermeture de ces dernières entraînant le déclin de certaines lignes.

Vous pouvez aujourd'hui encore emprunter la ligne qui relie Tacna et Arica mais, je vous préviens, ce n'est pas la plus rapide des options !

Si nous allions maintenant au complexe archéologique de Miculla ?

Un coup d'œil sur le net et nous trouvons le numéro du bus qui dessert ce village.

Parfait, l'arrêt n'est pas trop loin !

Nous grimpons bientôt dans un bus légèrement déglingué et, en compagnie de nombreux écoliers, prenons la route vers Miculla.

C'est là qu'on descend, je pense !

Les transports en commun ne desservent pas l'entrée du site et nous devons marcher un peu.

Beaucoup...

Beaucoup trop sous un soleil implacable !

Ouf, nous sommes arrivés.

Une grande goulée d'eau, un peu de repos à l'ombre et nous empruntons le sentier qui devrait nous mener de pétroglyphes en pétroglyphes.

Tu vois quelque chose, toi ?

Nada...

Bon, on peut dire que c'est un fiasco...

On rentre ?

Nous choisissons un autre arrêt de bus pour le retour. La marche à travers le désert est nettement plus agréable que celle au bord de la route...

Nous atteignons alors un village, le bus devrait passer par là !

D'après Google maps, nous sommes tout proche de l'arrêt.

Ouaf-Ouaf- Grrrrrrrrrrrrrrrrrrr-Ooooouafff-Grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr-Ouaaaaaaaaaaaaaaf

Qu'est ce qu'il nous veut ce corniaud ?

S'attaquer à nos mollets apparemment...

Attendons sagement le bus ici plutôt qu'à l'arrêt !

Une heure plus tard, nous voilà de retour à l'hôtel.

Nous réservons un taxi pour demain puis partons dîner.

Le restaurant est chic, très chic, étonnant par rapport au reste de la ville.

Nous sommes accueillis comme des rois et mangeons comme des ogres...

Bon appétit !

20

Le taxi commandé par notre logeuse n'est plus de première jeunesse.

Le contrôle technique ne doit pas être obligatoire au Pérou...

Point de vue célérité, il semble, en revanche, être bien en forme et nous ne mettrons qu'une dizaine de minutes pour arriver à l'aéroport !

Un peu tôt...

Nous aurions presque pu prendre le vol précédent !

Nous patientons devant une boisson et un sandwich puis c'est enfin l'heure du décollage.

Après un vol sans histoire, nous atterrissons à Lima.

Le VTC commandé auprès de l'hôtel est à l'heure et, contrairement à celui du matin, s'avère nickel.

Le chauffeur a revêtu sa tenue la plus élégante, nous ouvre la porte, s'enquiert de notre bien être.

Le toit intérieur possède un rembourrage, le volant est profilé sport, nous voilà passés d'un tacot à une formule 1...

La circulation dans Lima peut se révéler chaotique mais, comme nous ne sommes pas aux heures de pointe, nous évitons les dantesques bouchons que la ville peut connaître.

Nous avons choisi comme point de chute un petit hôtel situé dans le quartier chic ( et sûr !) de Miraflores.

Nous découvrons bientôt notre chambre.

Pas le grand luxe mais au prix demandé - moins de 50 euros petit déjeuner compris -, elle fera tout à fait l'affaire.

Après un peu de repos, nous partons à la découverte des environs et marchons jusqu'au très chic centre commercial Larcomar, un ensemble de boutiques, de bars et de restaurants dominant le Pacifique.

Ce n'est pas ici que nous croiserons le Pérou des fins de mois difficiles...

Tiraillés par la faim -un sandwich d'aéroport, ça ne nourrit pas sa femme-, nous partons maintenant à la recherche d'un endroit plus calme pour dîner.

Quelques spécialités péruviennes plus tard, c'est l'heure d'effectuer une courte promenade digestive.

Pourquoi pas au parc Kennedy ?

L'espace vert sert de repaire aux matous du quartier, généreusement nourris par tous les habitants de Miraflores voire de plus loin !

C'est l'attraction de la soirée pour les limeños, un peu comme l'heure du repas des grands fauves dans un zoo...

C'est assez amusant d'observer ce manège, un échange de bons procédés : croquettes contre droit de caresser...

21

Aujourd'hui, nous allons visiter la vieille ville de Lima.

Circuler en transport en commun entre Miraflores et le centre ville est assez simple : des bus bleus plutôt neufs possédant des voies en site propre sur certains tronçons desservent ces deux secteurs.

Le paiement des trajets s'effectue via la carte Lima Pass, carte que vous pourrez acheter dans les boutiques Tambo. Vous pourrez aussi recharger cette carte auprès des agents du réseau qui sillonnent les lignes.

Je bavarde, je bavarde, mais voilà notre arrêt !

Nous déambulons maintenant dans la calle Jirón de la Unión, la principale rue piétonne du quartier historique.

Premier arrêt, l'église de la Merced et son portail de style churrigueresque, style un peu trop chargé à mon goût...

Un peu plus loin, la Casa O'Higgins nous propose un très intéressante exposition de retables d'Ayacucho.

Ces retables portatifs sont généralement réalisés en bois de cèdre tandis que les figurines sont confectionnées avec un mélange de pomme de terre, de plâtre céramique et de poudre fine.

Ces oeuvres sont très colorées et naïves ce qui n'est pas sans charme.

La Plaza Mayor n'est plus qu'à quelques pas.

C'est le coeur stratégique de Lima puisqu'elle regroupe à la fois la cathédrale, le palais présidentiel et l'hôtel de ville.

La cathédrale est ouverte, nous y entrons.

La visite est payante mais, à un peu plus de 5 euros pour deux, ça ne va pas bouleverser l'économie générale de notre voyage...

Nous nous dirigeons ensuite vers la Maison de la littérature péruvienne qui occupe les locaux d'une ancienne gare.

Le principal intérêt du lieu sont ses magnifiques verrières Art Nouveau.

Lorsque nous sortons du bâtiment, nous découvrons, étonnés, que le gris a cédé la place au bleu.

Si nous allions déjeuner en terrasse ?

Le repas dévoré, nous choisissons de repasser par la Plaza Mayor.

C'est quoi toutes ces voitures de police ? Pourquoi des barrières sont-elles dressées ?

Le président équatorien rend visite à son homologue péruvien, le quartier va bientôt être bouclé !

Nous effectuons donc un petit détour pour parvenir au musée du couvent de San Francisco.

La basilique est en travaux mais les catacombes sont accessibles. Tant mieux, ce sont elles qui nous ont attirés par ici !

Nous ne sommes pas les seuls intéressés d'ailleurs vu la queue à l'entrée...

Vous pourrez effectuer la visite dans une demi-heure, c'est bon ?

Ok, patientons !

30 minutes plus tard, nous suivons notre guide dans les salles du couvent puis c'est le clou du spectacle, nous descendons dans les catacombes.

Peut-être pas un endroit à conseiller avec des enfants...

Nous retrouvons bientôt l'air libre et le soleil.

Nous admirons alors les magnifiques balcons ouvragés qui ornent les façades tout en cherchant un arrêt de bus.

Le retour sera moins rapide que l'aller, nous goûtons aux joies de la circulation engorgée des heures de pointes...

La journée se terminera là, mon conjoint ne se sentant pas très bien, une séquelle de la tourista d'il y a peu.

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Le malade se porte mieux au matin.

Nous décidons d'aller visiter le fameux Musée de l'Or.

Autant il est simple de se rendre dans le centre historique, autant rejoindre la banlieue où se situe ce musée s'avère un poil plus compliqué...

Les transports en commun sont gérés par de nombreuses compagnies, chacune possédant son propre système de paiement, chacune ayant ses propres bus.

Certaines lignes sont sillonnées par de vieux minibus dont le trajet se paie auprès du cobrador, un employé chargé d'attirer le client et de le faire payer, d'autres par des autobus un chouia plus modernes dont le ticket se règle directement au chauffeur.

La ligne que nous devons emprunter est desservie par ce genre de bus et j'en trouve le numéro et l'arrêt grâce à Google Maps.

Le chauffeur nous escroquera un peu à l'aller en encaissant les pièces sans rendre la monnaie et en omettant de nous délivrer des tickets.

Une arnaque à 50 centimes d'euros. Pas le bout du monde.

Bref, il vaut mieux connaître le prix du billet avant de monter dans un bus et avoir la monnaie !

Nous ne nous laisserons pas avoir au retour...

Le trajet est long, très long ...

Et nous ne traversons pas des quartiers bien intéressants...

Ouf, nous sommes arrivés !

Quelques centaines de mètres à pied et nous voilà devant le musée.

Ce n'est pas la foule...

Les lieux sont un peu à l'abandon et regroupent à la fois des trésors pré-hispaniques et une collection hétéroclite d'armement.

Un vrai fourre-tout !

Nous choisissons de nous rendre directement aux salles consacrées aux artefacts précolombiens.

D'après certaines études, la plupart de ces objets seraient des contrefaçons...

Ce qui explique certainement le peu de visiteurs !

Fausses antiquités peut-être mais en or tout de même.

La collection est donc enfermée au sous-sol et nous avons l'impression d'entrer dans la salle des coffres d'une banque.

Certaines vitrines sont vides. Prêts ? Copies avérées ?

Le plaisir est quand même là surtout devant les crânes qui rappellent furieusement certaines bulles du Temple du Soleil .

Nous déambulons ensuite parmi les pièces de la collection d'armes.

Très fournie, trop ! C'est l'overdose !

Nous regagnons l'arrêt de bus et Miraflores pour un déjeuner tardif suivi d'une balade en bord de mer .

Nous observerons longuement le manège des glaciers ambulants et des vendeuses de souvenirs puis nous nous attarderons devant l'aire de décollage des parapentistes.

Malheureusement pour les derniers clients, le vent se lève et il faut replier les voiles !

Nous rentrons à l'hôtel préparer nos bagages pour demain puis sortons dîner.

Le restaurant choisi ne sera pas le meilleur de ce séjour.

Très bruyant et les spécialités choisies ne seront pas vraiment à notre goût...

Pourtant la salle est comble et le client est en majorité local !

Tant pis...

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Notre voyage touche à sa fin.

Nous laissons les valises à la réception de l'hôtel et partons effectuer une ultime promenade au bord du Pacifique.


Une crêpe en guise de déjeuner, un avant-goût de notre retour en France, et c'est le moment de rejoindre le taxi réservé pour l'aéroport.

Le vol sera sans histoire, le retour en voiture au bercail également.

Quel bilan tirer de ce voyage ?

Sillonner les routes de l'Altiplano n'est pas aussi évident que sillonner les routes sud-africaines, namibiennes ou même zambiennes.

Si les pistes ne s'avéreront pas très compliquées, le manque d'essence, de logements, de restaurants et le froid mettent des bâtons dans les roues du voyageur compliquant l'élaboration de son projet .

Le manque d'informations sur l'état des routes marque aussi une difficulté supplémentaire.

Mais le principal écueil reste l'altitude...

A refaire, je ne programmerais pas le même circuit en redescendant moins souvent au niveau de la mer mais aussi en privilégiant les logements ( donc les villages) aux altitudes intermédiaires ( comme San Pedro de Atacama, Pica ou Codpa) pour ne rester à plus de 3500 qu'en journée.

Je resterais une nuit de plus à San Pedro, une de moins à Lima.

Les paysages sont époustouflants, l'impression de solitude exceptionnelle.

Le porte monnaie souffre un peu mais nous n'avons qu'une vie !