Avant de nous enfoncer dans les gorges du Dadès, nous nous arrêtons en lisière de la palmeraie de Skoura pour visiter la Kasbah d'Amridil.
2 familles se tirent la bourre et se partagent le site.
Nos roues nous entraînent sur l'entrée gauche et c'est donc uniquement dans cette partie que nous déambulerons après avoir poliment décliné toutes les propositions de visite guidée...
Un parcours fléché nous perd dans les moindre coins et recoins du bel édifice où sont exposés, ça et là, les objets d'une vie quotidienne pas forcément révolue dans les campagnes du fin fond du Maroc.
Il n'y a pas grand monde et nous pouvons profiter sereinement de cette petite merveille en pisé.
De retour sur le bitume, nous admirons d'impressionnants chargements de foin et le grand respect dont font montre les conducteurs marocains du code de la route...
Sans même jeter un coup d'oeil à nos papiers, la Gendarmerie Royale nous laisse maintenant pénétrer dans Boumalne-Dadès.
Je crois qu'au pays de M6, les barrages policiers sont plus nombreux que les mosquées...
Heureusement, les fonctionnaires ne s'avèreront pas chameaux envers les étrangers et nous ne serons jamais arrêtés.
Nous quittons alors la nationale pour la fameuse route des gorges, route qui longe les méandres de l'Oued Dadès avant que de grimper vigoureusement jusqu'à Agoudal.
La première partie suit de nombreux villages pas franchement gracieux vu l'usage de plus en plus intensif du béton. Les hôtels se succèdent, le charme n'est pas tout à fait au rendez-vous...
Puis nous arrivons en vue des célèbres doigts de singe, les falaises de Tamlalt. Un endroit idéal pour pique-niquer !
Les randonneurs pourront ici s'adonner à leur passion.
Pour notre part, nous poursuivons notre chemin sur le bitume et sur 4 roues...
Le sillon creusé par les eaux se fait de plus en plus étroit et le goudron doit partir à l'assaut des falaises faute de place en bas des parois.
C'est au point de vue de Timzzillite que font demi-tour la plupart des voyageurs mais nous décidons de rouler jusqu'au village de M'semrir, là où le bitume devenait autrefois piste.
Bien nous en prend car les paysages deviennent de plus en plus spectaculaires au fur et à mesure que la route s'insinue dans le Haut-Atlas !
Un dernier effort pour la Logan et nous apercevons M'semrir.
La bourgade de montagne, nous sommes quasi à 2000 mètres, n'est guère touchée par l'industrie touristique mais en subit tout de même les ravages.
Alors que de nombreux hôteliers soucieux de l'avenir des enfants marocains avertissent les voyageurs de ne rien donner aux gamins pour ne pas les transformer en mendiants, en harceleurs, en fans de l'école buissonnière et pour ne pas les condamner aux caries non soignées faute de moyens, certains étrangers persistent à se croire Père Noël et sèment bonbons et stylos ...
Il devient difficile de se promener ou même de traverser certains villages perdus, les insistantes réclamations ne donnant qu'une seule envie, fuir !
Bonjour n'existe plus remplacé par dirhams et c'est bien triste pour l'avenir de ces populations.
Nous retrouverons le sourire en rebroussant chemin direction notre logement dans la vallée.
Un soleil en fin de course illumine l'horizon, nous sommes émerveillés à chaque tournant.
Nous achevons cette excellente journée par une promenade dans les parcelles potagères cultivées au bord de l'oued puis sombrons dans les bras de Morphée.
A demain !