Lanzaventura, îlots de désert dans l'océan

Un voyage à la découverte de Lanzarote et Fuerteventura. Volcans, randonnées et paysages désertiques au programme. Au delà des côtes bétonnées, c'est vraiment une belle aventure les Canaries !
Novembre 2021
2 semaines
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2019, dernier envol avant la pause Covid, Tenerife ; 2021, premier envol de l'ère Covid, Lanzarote...

Nous avions adoré le Teide et l'ambiance des Canaries. Nous décidons donc de retourner arpenter ce chapelet d'îles espagnoles au large du Maroc à l'occasion de notre première tentative de vol depuis que s'est répandue la pandémie.

Attirés par leur côté désertique et volcanique, notre choix se porte sur Lanzarote et Fuerteventura.

Nous atterrirons sur l'une et repartirons de l'autre. Une semaine sur la plus petite, 6 nuits sur la plus grande. Une voiture sur chaque, un ferry entre les 2...

Nous louerons une maison près de Teguise pour explorer Lanzarote, une autre non loin de Ajuy puis une agréable chambre dans un hôtel rural de Villaverde pour sillonner Fuerteventura.

Voilà, le décor est maintenant planté !

Les roues de l'airbus d'Easyjet se posent 30 minutes avant l'heure prévue sur le tarmac, nous récupérons rapidement nos bagages après un rapide contrôle sanitaire puis les clés du véhicule loué au comptoir Hertz.

La Fiat 500 rouge est flambant neuve, les loueurs agrandissent de nouveau leur flotte bien réduite suite à l'étiage touristique du au Covid.

Nous avons eu bien du mal à trouver une voiture et les prix ont flambé. J'aurais préféré Cicar et sa formule sans-souci mais je m'y suis prise trop tard ! Hertz n'a pas une si bonne réputation et semble très pointilleux au retour... Pas vraiment une bonne nouvelle d'avoir un véhicule nickel !

Le temps de faire quelques courses et il fait déjà nuit. Nous roulons jusqu'à notre hébergement, ouvrons une bouteille de vin de l'île et rêvons à notre escapade de demain ...

Bonne nuit

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Nous débutons notre découverte de Lanzarote par une balade dans les ruelles de la toute proche Teguise, ancienne capitale de l'île.

Nos déambulations parmi les jolies maisons blanches nous entraînent rapidement au coeur du centre historique de cette cité qui, en partie grâce à son éloignement des côtes, a su se préserver des laideurs engendrées par le tourisme de masse.

L'intégralité de l'île d'ailleurs, hormis quelques stations balnéaires, n'a pas été défigurée par la bétonisation effrénée des promoteurs d'une vision concentrationnaire des joies du soleil et de la baignade.

Tout ceci du fait de la ténacité d'un homme, César Manrique, qui oeuvra pour la sauvegarde de l'identité de son île natale et lui offrit ses principales curiosités architecturales.

Mais n'anticipons pas !

Allons d'abord pique niquer au bord de l'eau sur la côte sud à Arrieta. Au menu, sandwich au chorizo et comme dessert la jaune spécialité des lieux !

Repus de soleil, d'air marin et de calories, nous rejoignons maintenant les Jameos del Agua, cavités aménagées par César Manrique dans le long tunnel volcanique créé par une éruption de La Corona (ça ne s'invente pas...) il y a des siècles.

Arrivés au lac souterrain, nous nous asseyons sur les gradins de pierre et là, survient le drame.

Je me relève oubliant le smartphone posé sur ma jupe. L'objet dévale, rebondit de marche en marche et achève sa course en plongeon parmi les minuscules crabes blancs peuplant les lieux...

Je récupèrerai mon bien mais il restera à l'état d'épave. Tant pis, je n'avais qu'à faire attention !

Continuons plutôt la visite !

On n'aime ou on n'aime pas ce style très 70. Personnellement, je trouve cela plutôt sympa !

Quelques kilomètres plus loin, un autre genre de visite de la galerie façonnée par la coulée éruptive nous attend.

Accompagnés d'un guide, nous pénétrons dans l'antre obscur qui servit autrefois de refuge à la population lors d'attaques de pirates venus d'Afrique du Nord. La lave a sculpté de fascinantes murailles, de surprenantes sculptures.

Au bout d'un kilomètre, le sentier s'achève dans une grotte aux performances acoustiques si prometteuses qu'elle fut transformée en un étonnant auditorium.

Il y a un peu de monde mais franchement je ne regrette pas cette expérience !

Attention aux yeux en sortie...

Nous choisissons ensuite de découvrir la vue offerte depuis les terrasses du mirador del Rio, autre bâtiment imaginé par Manrique situé de l'autre côté de l'île . Malheureusement, comme souvent à Lanzarote, le guichet d'entrée ferme tôt. Il nous faudra donc nous contenter d'un demi-panorama depuis le bord de la route...

Pas si mal d'ailleurs ce demi-panorama sur l'île de La Graciosa ! Même si l'avenir nous montrera que l'original le dépasse...

Tandis que le soleil finit sa course journalière, nous achevons sereinement la notre.

Le vent s'est levé, il fait plutôt frais. Pas de dîner en terrasse ce soir, les autres non plus d'ailleurs .

N'oubliez pas la polaire et le coupe vent en soirée...

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Je n'ai plus de smartphone donc plus de pass sanitaire.

Nous nous dirigeons donc vers Arrecife, la capitale de l'île, afin de trouver un remplaçant à mon noyé...

Quelques arrêts photos tout de même en chemin :

Le choix dans la boutique est restreint et la plupart des marques inconnues. Entre l'Iphone à plusieurs centaines d'euros et le Samsung premier prix, je n'hésite pas un instant. Va pour le moins cher, je n'aurai ainsi aucun regret quand je le casserai d'ici quelques temps !

Je vous fais grâce des détails quant à la difficulté de récupérer le QR code vaccinal quand on ne connaît ni ses mots de passe à mille lettres, chiffres, majuscules, caractères spéciaux , ni son nom d'utilisateur tout autant compliqué et vous rejoins dans l'artère principale de la ville pour un rapide déjeuner.

Nous nous promenons ensuite sur le front de mer et ses quelques vestiges. L'ambiance n'est pas désagréable mais rien de vraiment folichon...

Nous refermons rapidement le chapitre Arrecife pour rejoindre le point de départ de l'une des plus fameuses randonnées de l'île, celle qui nous propulsera au bord de la Caldera Blanca.

Le parking est plutôt rempli mais la plupart des randonneurs sont partis bien avant nous. Nous empruntons donc quasi en solitaire le sentier qui serpente parmi les champs acérés de lave.

En quelques kilomètres, nous arrivons au pied du volcan. 400 mètres de dénivelé nous attendent alors parmi les scories pour parvenir en bordure de l'immense caldeira.

Plus nous montons, plus les vues nous enchantent, plus le vent souffle, plus les degrés tombent...

Encore quelques pas et nous voilà sur la crête !

Pressés par le temps -les journées sont courtes à Lanzarote et nous n'avons pas pris de lampe -, nous n'accomplirons qu'un demi-tour du fascinant cercle.

Le soleil décline à l'horizon.

Nous regagnons à regret notre véhicule avant d'être piégés par la nuit.

Je recommande fortement cette balade plutôt accessible hormis le tour de la crête qui ne ravira pas les sujets au vertige et les personnes malhabiles.

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Cette nouvelle journée sera principalement consacrée à l'oeuvre de César Manrique .

Nous commençons par la visite de sa maison construite dans les années 60 sur une ancienne coulée de lave.

J'ai un peu l'impression de déambuler dans les décors d'un vieux James Bond- ce qui n'est pas du tout désagréable- mais j'attendrai vainement que le célèbre agent secret ne me propose un Vodka martini.

Nous découvrons ensuite le magnifique jardin de cactus imaginé par l'artiste près du village de Guatiza.

Des centaines de coussins de belle mère et autres plantes grasses s'étagent en amphithéâtre et proposent aux nombreux voyageurs une piquante visite. (Elle est un peu facile, celle là...)

Le soleil se décide à percer alors que nous quittons les lieux. Si nous allions manger à la terrasse du restaurant repéré à Arrieta ?

Nous arrivons trop tard pour les meilleures places mais il reste quelques tables en salle et c'est parti pour un agréable déjeuner !

Repus, nous reprenons la voiture et longeons la côte jusqu'à la volcanique plage de Caleton Blancon où nous nous dégourdissons les mollets.

Les baigneurs ont construit avec la lave de sommaires abris contre les éléments. Il faut dire que le vent souffle ardemment ici et qu'il vaut mieux éviter perruques et chapeaux pour venir se promener sur cette grève...

Un saut de Fiat 500 après, nous admirons une autre plage, celle d'Orzola nichée au pied des falaises. Les surfeurs cherchent la vague, les parapentistes une piste d'atterrissage !

Pour notre part, nous ne tenterons ni l'une ni l'autre de ces activités, pas même d'ailleurs une brasse ...

Quelques kilomètres nous séparent alors de la dernière étape de notre César Manrique Tour : le Mirador del Rio.

Le bâtiment dessiné par le prolifique touche à tout abrite un café et possède une position dominante sur l'île de La Graciosa.

Les vues panoramiques offertes depuis ses différentes terrasses sont superbes mais il est bien dommage que les lieux ferment bien avant le coucher du soleil !

Coucher qui partira en sucette de toutes façons ce jour-là...

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En chemin vers le sud ouest de l'île, nous découvrons, étonnés, l'étrange vallée viticole de La Geria.

Les pieds de vigne poussent sur une couche de lave séchée et sont protégés du vent par d'astucieux murets circulaires édifiés en pierre volcanique.

Nous goûterons le fruit des efforts des vignerons locaux à diverses occasions durant ce voyage et je dois avouer que le blanc n'est pas mauvais...

Un col à franchir, une rude montée pour les cyclistes, un jeu d'enfant pour notre voiturette rouge Ferrari...

Nous sommes désormais sur la LZ 703 qui longe une côte bordée de champs de lave et restée à l'état sauvage !

Si sauvage d'ailleurs qu'elle est coupée ... Nous devrons effectuer un détour pour parvenir à notre terminus, le village d'El Golfo.

Le soleil n'est pas tout à fait au rendez-vous lorsque nous arrivons à bon port et c'est un peu déçus que nous surplombons le célèbre site de Lago Verde.

Nous abandonnons alors notre bolide sur le parking déserté où s'achève le goudron et partons effectuer une partie de la randonnée qui s'enfonce dans le parc de Timanfaya côté océan. Ce sentier est le seul par ailleurs à pouvoir être utilisé sans guide. Tout le reste du parc est à accès encadré.

Notre but : la plage del Paso !

Si le début de la balade le long de la mer est sympa sans plus, le retour par l'intérieur des terres est franchement superbe !

Avant de rentrer à notre logis, nous empruntons la route qui traverse le parc naturel de Los Volcanes. J'ai un peu l'impression d'être de retour sur Tenerife dans la caldeira du Teide !

Je suis donc aux anges...

La LZ 67 mérite grandement d'être parcourue plusieurs fois au cours d'un séjour à Lanzarote. Plutôt aux premières heures ou aux dernières heures du jour...

La tête remplie d'images de lave, de scories et de volcans nous allons maintenant dîner à Teguise.

Les couteaux sont délicieux, la ville joliment mise en valeur.

Seule ombre au tableau, les ados du coin.

Nous les retrouvons agglutinés autour de la Fiat 500 essayant de la soulever de leur grosses papattes aux doigts graisseux.

Vexés d'être interrompus, ils jetteront même une pierre sur la carrosserie. Adieu à la caution ?

Qu'est ce qu'on peut être con à 17 ans...

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Ce matin, nous partons de bonne heure pour tenter d'éviter la foule à l'entrée du parc de Timanfaya.

Cet espace protégé de 5 000 hectares regroupe volcans et champs de lave. Hormis la voie d'accès au parking, toutes les routes, chemins et sentiers sont inaccessibles en individuel que le voyageur soit en voiture, à vélo ou à pied.

La visite s'effectue donc en groupe via un bus qui sillonne les 14 kilomètres de bitume serpentant entre les montagnes de feu. Il est également possible de réserver une randonnée guidée mais les places sont autant gratuites que rares !

Remontons un peu le temps...

Le 1er septembre 1730, après 4 années de signes avant-coureurs, la terre s'ouvre sur une énorme montagne qui crachera ses flammes durant 19 jours. L'activité volcanique durera 6 ans et un quart de l'île sera recouvert de lave.

Retour en 2021...

Le guichetier poinçonne nos billets puis ouvre la barrière. La Fiat s'élance sur la petite route qui grimpe au centre d'information.

Des employés s'agitent déjà pour aligner au plus serré les véhicules, nous nous garons en biais.

Le vent souffle, la portière m'échappe et finit sa course sur la voiture d'à côté... Le voisin, un allemand, observe les dégâts, frotte un peu la poussière. Il prend nos coordonnées au cas où mais l'enfoncement pourtant perceptible ne semble guère l'inquiéter. Heureusement que nous ne sommes pas tombés sur un bileux !

De notre côté, il faudrait sortir une loupe pour s'apercevoir qu'il manque un peu de rouge. Ciel ma caution ?

Je passerai le reste du voyage à observer les portières et remarquerai de nombreux coups...

Le chauffeur du bus attend ses derniers passagers, nous jetons un dernier oeil aux dégâts, ajustons notre masque et prenons place dans le car.

Ce n'est pas l'idéal , les vitres sont teintées. Je déconseille par ailleurs aux terrorisés du vide les places à l'avant...

Une musique retentit dans l'habitacle, un laïus en espagnol, anglais puis allemand nous accompagnera durant tout le parcours.

Malgré ces conditions peu favorables et l'impossibilité de sortir, je ne regrette pas la visite. Les paysages sont vraiment spectaculaires même si mes photos, reflets indésirables inclus, ne leur rendent pas justice.

La boucle achevée, un guide nous fait la démonstration que les entrailles du volcan sont encore brûlantes.

Le restaurant des lieux se sert même de cette chaleur naturelle pour griller ses viandes !

Il est un peu tôt pour déjeuner, nous regagnons donc la sortie.

Les adeptes des gadgets pour touristes trouveront un peu plus loin une activité qui les comblera. Pour notre part, nous laisserons les dromadaires à leurs fardeaux...

Nous choisissons plutôt d'effectuer une randonnée autour de la Montana Colorada, une boucle accessible à tous d'environ 3 kilomètres. Le point d'orgue de cette balade est la Bomba Volcanica, un énorme projectile de lave qui heureusement n'a pas achevé sa course sur la tête d'un promeneur ni sur le toit de la Fiat 500 d'ailleurs... Peut-être récupérerais-je alors ma caution ?

Pour donner une idée de l'échelle, un être humain n'a pas besoin de s'accroupir pour se cacher derrière la bombe !

Nous reprenons ensuite la route en direction de l'océan. Je ne sais pas où sont les autres touristes mais apparemment pas par ici !

Notre but se devine bientôt à l'horizon : la spectaculaire plage de Famara.

Surfeurs, kitesurfeurs et promeneurs sont à la fête sur cette immense étendue de sable balayée par les vents où nous nous baladerons longuement.

Une petite route retient mon attention sur Maps Me. Elle semble déboucher sur un ermitage dominant les falaises. Si nous allions y admirer le coucher de soleil ?

Le Mirador de Ermita de Las Nieves tient ses promesses.

La vue sur l'île est panoramique et nous sommes aux premières loges pour observer la jolie palette de couleurs d'un ciel qui s'éteint.

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C'est notre dernière journée sur l'île. Nous prenons pique nique et maillots de bain direction le sud.

Arrivés au but, je crains qu'il ne nous faille changer nos plans.

Le ciel est noir, la température fraîche. Pleuvra, pleuvra pas ?

Nous parions sur la clémence des dieux et nous nous engageons sur le sentier qui, du complexe hôtelier Sandos Papagayo, débouche sur le chapelet de plages parsemant la côte au sud de la station balnéaire de Playa Blanca.

Les traces partent un peu dans tous les sens, nous essayons de suivre la ligne bleue de l'Atlantique.

De criques en criques, de montées en descentes, nous atteignons Papagayo.

Je ne sais pas si c'est à cause de la météo mais je ne suis pas vraiment subjuguée...

Blasée peut-être ?

Un rayon de soleil redonne alors un peu de sa superbe à cette côte tant vantée sur les guides et sur le net mais je reste toujours dubitative quant à la publicité faite à ces plages.

Sans avoir mouillé le maillot, nous regagnons notre logis puis retournons au mirador de Ermita de Las Nieves pour admirer une dernière fois Lanzarote d'en haut !

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Une longue journée de transit nous attend !

Nous roulons tout d'abord jusqu'à l'aéroport pour rendre la Fiat 500. L'employé inspecte rapidement le véhicule mais ne remarque pas les minuscules accrocs à la peinture. Ouf, ma caution !

Nous prenons ensuite un bus qui part directement du terminal aéroportuaire pour l'embarcadère du ferry.

La ligne n'est pas directe et dessert toutes les plages. La clientèle est donc plus composée de baigneurs que de voyageurs...

Tiens, pourquoi le chauffeur ne redémarre-t-il pas ? Pourquoi s'énerve-t-il ?

L'homme possède une calculatrice à la place du cerveau et a bien noté le nombre de personnes qui ont payé pour descendre à cet arrêt. Il part donc à la recherche des resquilleurs qu'il finit par trouver...

La famille italienne est déposée manu militari au bord du bitume sous les regards assassins du préposé qui s'empresse maintenant de rattraper le temps perdu !

J'espère qu'il a bien compris où nous allions car ça ne rigole pas aux Canaries !

Le ferry part bientôt, nous prenons place sur le pont et regardons Lanzarote s'éloigner.

Une heure plus tard, nous posons le pied à Corralejo sur l'île de Fuerteventura. Le temps d'avaler un sandwich et nous grimpons dans le bus qui nous amènera, après une rapide correspondance, à l'aéroport.

Là, nous attend un Cactus un peu fatigué qui sera le parfait véhicule pour nos prochaines virées. Cette fois-ci, nous louons chez Autoreisen qui, comme Cicar, propose une formule sans souci. Pas de caution, pas d'état des lieux ! Le voyageur paye, prend ses clés et récupère sa voiture sans autre formalité ! Au retour, il suffit de garer la voiture et de déposer les clés au guichet dans l'aéroport.

Comme l'après-midi n'est pas aussi entamée que prévu, nous décidons de rejoindre la maison réservée pour ces 4 prochaines nuits via le chemin des écoliers.

Après avoir dévalisé un petit supermarché, nous voilà donc sur la superbe route FV 30 qui traverse le parc rural de Betancuria. Les points de vues panoramiques s'enchaînent alors que les paysages se parent des plus belles couleurs d'un soleil couchant.

Je sens que je vais me plaire ici !

Une ultime descente tortueuse et nous sirotons un verre à la terrasse de notre nouveau foyer.

Il fait un poil moins frais qu'à Lanzarote, la vue est belle, le voyage se poursuit sous les meilleurs auspices !

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Ce matin, nous nous rendons au village de pêcheurs d'Ajuy, point de départ d'une courte randonnée le long de l'océan.

Le but de la promenade : une grotte creusée dans la falaise dans laquelle s'engouffre la mer au fil des marées.

Le plus agréable de cette étape reste le village lui-même avec ses écureuils, sa plage de sable noir, ses barques et son sympathique café dominant la baie .

Nous empruntons ensuite la jolie route FV 605 qui grimpe jusqu'au point de vue de Sicasumbre.

Arrivés à proximité de La Pared, nous prenons quelques libertés avec l'assurance du véhicule en quittant le bitume pour quelques centaines de mètres de piste.

En effet, aucun loueur n'assure la conduite hors goudron et c'est à vos risques et périls que vous emprunterez les routes non revêtues.

Ne voulant pas trop tenter le diable, nous ne nous engagerons donc pas dans de longues équipées sur les chemins de traverse !

Du fait de cet interdit, nous tentons maintenant de réserver un vélo à assistance électrique à Morro Jable pour le lendemain. Notre idée était de rejoindre la plage de Cofete à la force de nos mollets et de la fée électricité mais il nous faudra réviser nos plans car il n'y a plus un vélo de libre avant quelques jours !

Plutôt déçus, nous quittons la vilaine station balnéaire pour l'immense plage de Sotavento.

Finies les petites routes de montagne, c'est une étonnante autoroute qui balafre le sud de Fuerteventura. Quelle idée d'avoir construit cette 4 voies alors que la circulation est si clairsemée !

Les espagnols pensaient-ils bétonner toute cette côte ?

Je ne sais pas mais la FV 2 est manifestement surdimensionnée...

A peu près autant de voitures y circulent que de baigneurs sur la sublime plage de Sotavento !

Nous abandonnons dès que possible l'autoroute pour regagner nos foyers.

On est mieux ici, non ?

Nous traversons désormais une Fuerteventura bien rurale à mille lieux de l'image All Inclusive et bétonnée que j'avais des Canaries.

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La météo s'annonce superbe aujourd'hui. Un ciel bleu, pas trop de vent, des températures agréables !

Toutes les conditions sont donc réunies pour rejoindre la mythique plage de Cofete à pied.

La randonnée fait environ 14-15 kilomètres avec une balade sur la plage. Ça grimpe plutôt sec au retour mais rien d'insurmontable. Ce sont plutôt les rafales au col et le manque d'ombre qui peuvent corser la balade. Un coupe vent et une bonne provision d'eau sont donc les éléments indispensables à ne pas oublier dans la voiture que vous garerez idéalement sur le petit parking situé à 1.5 kilomètres du cimetière.

La portion de route non bitumée ne sera ainsi que 3 kilomètres . C'est quasi plat et sans problème avec une voiture de ville. Il faudrait vraiment ne pas avoir de chance pour tomber en rade ici !

Les chaussures de randonnées sont lacées ? La casquette est bien vissée sur la tête ? L'appareil photo est prêt à être dégainé ?

C'est parti !

Les derniers mètres avant l'arrivée au col, le vent se lève. Les cheveux se dressent, le froid s'insinue.

Malgré une vue spectaculaire sur Cofete, nous ne traînons pas ici et attendons que la montagne fasse barrage pour admirer le panorama.

Les photos ne rendent pas bien compte de la stupéfaction qu'éprouve le randonneur en découvrant le vide et la plage à ses pieds. C'est totalement inattendu et grandiose. Le clou d'un voyage à Fuerteventura !

Dis, Agnès, faut marcher jusqu'à la plage ?

Ben oui !

Plus que quelques mètres et nous abandonnons nos chaussures.

Le sable se dérobe sous nos pieds puis les vagues lèchent agréablement nos chevilles.

L'eau est très fraîche, c'est bien agréable de s'y délasser le mollet après l'effort !

Nous suivons alors la ligne bleue des flots pour longer cette magnifique plage avant que de trouver un bel endroit pour pique niquer .

Si vous ne vous sentez pas le courage de revenir à pied, il existe 2 minibus par jour qui effectuent la liaison Morro Jable-Cofete. Après il faut y trouver de la place...

Pour notre part, nous continuons la randonnée et, un pas après l'autre, partons à l'assaut des falaises.

Une randonnée 4 étoiles ! Je ne regrette pas du tout de ne pas avoir pu louer un vélo !

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Nous retrouvons aujourd'hui la jolie route panoramique FV 30 qui traverse le parc rural de Betancuria.

Premier arrêt : le village un peu endormi de Pajara et sa sobre église blanche.

Nous enchaînons ensuite quelques lacets puis allons admirer le magnifique panorama offert au niveau du Mirador del Risco de las Peñas. N'hésitez pas à marcher un peu jusqu'aux rochers, la vue n'en sera que plus belle !

Au prochain village débute une randonnée plutôt facile en direction de la petite chapelle de la Peña. Nous ne sommes pas les seuls à avoir l'idée de venir ici et, si les promeneurs ne se marchent pas vraiment dessus, les traces laissées par les voyageurs n'augurent pas bien de ce que peut devenir un sentier trop emprunté.

Je ne parle pas là d'un enfoncement du chemin mais des multiples mouchoirs en papier abandonnés par leurs propriétaires à la vessie trop pleine...

Je finis par croire que, comme pour les cigarettes, ça serait bien de prévoir un contenant pour remporter ce genre de déchets avec soi.

C'est certes biodégradable mais pas instantanément !

En dehors de ce désagrément, la balade est très sympa et les paysages rappellent le proche Maroc.

Avant de partir à la découverte de Betancuria, nous reprenons quelques forces autour d'un ragoût de chèvre, plat typique de l'île.

La viande est fine et tendre et rappelle plus la saveur d'un navarin d'agneau que le fumet corsé d'un vieux mouton.

Le décor de notre promenade digestive n'est pas sans charme : une oasis d'anciennes demeures dans son écrin de volcans pelés.

Betancuria fut au 15 ème siècle la capitale de l'île, c'est aujourd'hui un petit village dont le centre historique attire de nombreux visiteurs.

Nous quittons bientôt les ruelles pavées de cet agréable bourg et roulons jusqu'au mirador de Guise y Ayose, du nom des deux derniers rois guanches de Fuerteventura que je vous présente en majesté !

Non loin de là, un ultime panorama s'étend sur le nord de Fuerteventura depuis le sommet du Morro de la Cruz. Le vent souffle, le ciel s'assombrit, nous craignons d'essuyer un grain !

Nous abandonnons alors la FV 30 pour la plaine et le musée del Queso Majorero.

En plus d'une exposition sur la fabrication des fromages locaux (lait de chèvre, bien sûr), les lieux proposent la visite d'un ancien moulin et celle d'un jardin de cactus.

L'ensemble ne mérite pas un immense détour mais si vous passez par là, l'arrêt n'est pas inutile.

Les moulins à vent sont, avec la chèvre, l'un des symboles de l'île. Vous en croiserez partout à l'intérieur des terres, généralement bien restaurés.

Notre ultime stop de la journée sera donc consacré à cette ingénieuse machine dont les pales restent aujourd'hui figées pour l'éternité.

Moulin de Valles de Ortega 

Le soleil se couche bientôt. Si nous allions à Ajuy le voir rosir l'horizon ?

Les vagues se brisent sur le sable noir, le ciel s'enflamme un peu. Les visiteurs d'un jour sont partis laissant la plage aux pêcheurs et aux surfeurs. Le tableau est charmant !

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Nous rendons les clés de notre location des environs d'Ajuy pour rejoindre le nord de l'île où nous passerons les deux dernières nuits de ce voyage.

Un joli panorama s'annonce puis nous poussons jusqu'au très photogénique moulin de Tefia.

Comme souvent, les routes sont désertes et le voyageur est rarement troublé par les bus touristiques en goguette.

Le minuscule port de Los Molinos ne semble pas non plus attirer les foules. Pourtant, certains semblent aimer s'y prélasser...

Nous quittons bientôt le niveau de l'océan pour grimper au spectaculaire Mirador de Vallebrón.

Une plaine désertique s'étale jusqu'à l'Atlantique parsemée ça et là de volcans dont les derniers soubresauts datent d'il y a quelques millénaires.

La faim nous tenaille, pas un restaurant en vue, nous roulons donc jusqu'à la station balnéaire d'El Cotillo sûrs d'y dénicher notre bonheur.

Le développement touristique semble un peu à l'arrêt. Dommage pour ce village qui a dû être bien agréable autrefois que cette suspension du bétonnage de ses côtes n'est pas eu lieu bien avant...

Repus de tapas canariennes, nous allons prendre l'air au phare de Tostón.

Le vent et les vagues se déchainent alors qu'à l'horizon se dessinent plages de sable blanc et de volcans.

L'après midi est bien entamée lorsque nous arrivons au départ de la randonnée qui mène au cratère du volcan Calderón Hondo. Nous ne muserons donc guère en chemin !

Je vous conseille vivement cette marche mais en partant assez tôt dans l'après midi pour ne pas la finir au pas de course...

Le tour du cratère n'est pas si facile et vivement déconseillé en cas de vertige. Depuis là-haut, vous découvrirez au loin Lanzarote.

Le confortable hôtel réservé n'est plus très loin. Une belle auberge rural au restaurant apprécié !

N'est-il d'ailleurs pas l'heure de dîner ?

Bon appétit !

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Une petite grasse matinée histoire de bien recharger les batteries avant le retour en France et nous partons à la découverte du parc naturel de Corralejo.

Des dunes, du sable blanc, une eau transparente.

Je regrette de ne pas avoir pris mon maillot de bain !

D'autant que si l'eau reste fraîche -nous ne sommes pas sur la côte caraïbe-, elle grimpe à une température acceptable. Une autre fois peut-être ?

Le coin pourrait être paradisiaque si les autorités n'avaient pas autorisé la construction d'une route qui balafre le parc et de quelques complexes tout-inclus heureusement cantonnés en bordure nord des lieux.

Nous dégustons une excellente paella sur le port de Corralejo puis quittons l'effervescence touristique pour courir après les moulins.

Molinos de Villaverde 

Nous visitons maintenant la Casa de los Coroneles à La Oliva. La demeure historique propose une exposition qui nous laissera plutôt sceptiques...

Pour ne pas terminer notre voyage sur une impression mitigée, nous nous dirigeons vers Majanicho et empruntons sur quelques kilomètres la piste cabossée qui dessert les plages des surfeurs.

Le soleil se couche sur l'écume, les voyageurs en combi préparent barbecue et apéro.

Adieu les Canaries ou plutôt au revoir !