Ce matin, nous partons de bonne heure pour tenter d'éviter la foule à l'entrée du parc de Timanfaya.
Cet espace protégé de 5 000 hectares regroupe volcans et champs de lave. Hormis la voie d'accès au parking, toutes les routes, chemins et sentiers sont inaccessibles en individuel que le voyageur soit en voiture, à vélo ou à pied.
La visite s'effectue donc en groupe via un bus qui sillonne les 14 kilomètres de bitume serpentant entre les montagnes de feu. Il est également possible de réserver une randonnée guidée mais les places sont autant gratuites que rares !
Remontons un peu le temps...
Le 1er septembre 1730, après 4 années de signes avant-coureurs, la terre s'ouvre sur une énorme montagne qui crachera ses flammes durant 19 jours. L'activité volcanique durera 6 ans et un quart de l'île sera recouvert de lave.
Retour en 2021...
Le guichetier poinçonne nos billets puis ouvre la barrière. La Fiat s'élance sur la petite route qui grimpe au centre d'information.
Des employés s'agitent déjà pour aligner au plus serré les véhicules, nous nous garons en biais.
Le vent souffle, la portière m'échappe et finit sa course sur la voiture d'à côté... Le voisin, un allemand, observe les dégâts, frotte un peu la poussière. Il prend nos coordonnées au cas où mais l'enfoncement pourtant perceptible ne semble guère l'inquiéter. Heureusement que nous ne sommes pas tombés sur un bileux !
De notre côté, il faudrait sortir une loupe pour s'apercevoir qu'il manque un peu de rouge. Ciel ma caution ?
Je passerai le reste du voyage à observer les portières et remarquerai de nombreux coups...
Le chauffeur du bus attend ses derniers passagers, nous jetons un dernier oeil aux dégâts, ajustons notre masque et prenons place dans le car.
Ce n'est pas l'idéal , les vitres sont teintées. Je déconseille par ailleurs aux terrorisés du vide les places à l'avant...
Une musique retentit dans l'habitacle, un laïus en espagnol, anglais puis allemand nous accompagnera durant tout le parcours.
Malgré ces conditions peu favorables et l'impossibilité de sortir, je ne regrette pas la visite. Les paysages sont vraiment spectaculaires même si mes photos, reflets indésirables inclus, ne leur rendent pas justice.
La boucle achevée, un guide nous fait la démonstration que les entrailles du volcan sont encore brûlantes.
Le restaurant des lieux se sert même de cette chaleur naturelle pour griller ses viandes !
Il est un peu tôt pour déjeuner, nous regagnons donc la sortie.
Les adeptes des gadgets pour touristes trouveront un peu plus loin une activité qui les comblera. Pour notre part, nous laisserons les dromadaires à leurs fardeaux...
Nous choisissons plutôt d'effectuer une randonnée autour de la Montana Colorada, une boucle accessible à tous d'environ 3 kilomètres. Le point d'orgue de cette balade est la Bomba Volcanica, un énorme projectile de lave qui heureusement n'a pas achevé sa course sur la tête d'un promeneur ni sur le toit de la Fiat 500 d'ailleurs... Peut-être récupérerais-je alors ma caution ?
Pour donner une idée de l'échelle, un être humain n'a pas besoin de s'accroupir pour se cacher derrière la bombe !
Nous reprenons ensuite la route en direction de l'océan. Je ne sais pas où sont les autres touristes mais apparemment pas par ici !
Notre but se devine bientôt à l'horizon : la spectaculaire plage de Famara.
Surfeurs, kitesurfeurs et promeneurs sont à la fête sur cette immense étendue de sable balayée par les vents où nous nous baladerons longuement.
Une petite route retient mon attention sur Maps Me. Elle semble déboucher sur un ermitage dominant les falaises. Si nous allions y admirer le coucher de soleil ?
Le Mirador de Ermita de Las Nieves tient ses promesses.
La vue sur l'île est panoramique et nous sommes aux premières loges pour observer la jolie palette de couleurs d'un ciel qui s'éteint.