Tempétueuse Islande

Par
Un voyage de 3 semaines autour de l'Islande en 4x4 Duster et bungalows à la rencontre des moutons, chevaux, volcans et glaciers !
Juin 2022
3 semaines
1
1

Paris, les voyageurs quittent un été prometteur.

3 heures et 30 minutes plus tard.

Bienvenue en Islande, le vent souffle à 50 km/h, il pleut et la température est de 7 degrés ...

Nous nous emmitouflons dans nos polaires, enfilons nos coupe-vents et partons affronter les éléments jusqu'au tout proche bureau de notre loueur, Blue Car Rental.

Le Duster 4x4 réservé nous attend mais il affiche une alerte à son tableau de bord...

Un autre véhicule nous sera donc rapidement attribué, un peu plus égratigné ce qui nous arrange pour le retour !

L'inspection de la carrosserie est difficile, la pluie brouillant les dégâts, le vent ne donnant qu'une envie, se réfugier au chaud.

Nous ne remarquerons que plus tard une bosse qui ne nous sera pas reprochée au retour.

La clé tourne enfin, le moteur ronronne, c'est parti pour 4800 kilomètres de routes et de pistes à travers l'Islande !

Direction, le Laki 
2

( Autant vous prévenir tout de suite, les toponymes islandais sont difficiles à prononcer...

Comme à retenir, d'ailleurs ! )

Bercés par le vent et à peine troublés par l'omniprésence d'un jour quasi éternel, nous avons passé une excellente première nuit sur le sol islandais.

Après un petit déjeuner sommaire en chambre avec quelques douceurs emportées de France, nous attaquons la première étape de notre périple.

Le programme du jour : découvrir la péninsule de Reykjanes, effectuer quelques courses dans un supermarché de Reykjavik puis remonter vers le petit port de Stykkishólmur via le fjord de Hvalfjörður.

Le soleil agrémente cette matinée et nous découvrons avec émerveillement les premiers paysages, les premiers bâtiments de ce très vert et inhabité pays.


Nous quittons bientôt l'océan et les falaises pour la très jolie route 42 qui traverse la péninsule de Reykjanes en passant par les surprenantes solfatares de Seltun et le lac de Kleifarvatn.

Une courte marche à partir de la zone géothermique nous offrira un superbe point de vue sur cette région.

Nous arrivons dans la banlieue de Reykjavik pour l'heure du déjeuner, repas que nous prendrons dans un fast food d'une galerie commerciale.

2 burritos ( c'est un met très original au pays du hamburger, du hot dog et du fish and chips ! ) et une bouteille d'eau pour une trentaine d'euros, l'Islande s'avère aussi chère que prévue...

Nous remplissons ensuite un peu notre garde manger dans les rayons correctement fournis d'un Hagkaup. Nous aurions dû mieux profiter de ce supermarché à l'offre diversifiée et de qualité car les supérettes de campagne fréquentées ultérieurement se révèleront bien plus utilitaires que gastronomiques...

Nous n'irons pas plus loin dans notre découverte de la capitale islandaise préférant les plaisirs offerts par la nature à ceux d'une métropole pourtant bien tranquille.

La nationale 1 est assez remplie en ce week-end de fête nationale mais les bouchons, même seulement clermontois, ne semblent pas être encore pour demain !

Nous la quittons de ça de là pour emprunter le réseau secondaire et atteignons la péninsule de Snæfellsnes en fin d'après-midi.

Notre logis du soir est à côté du camping de Stykkishólmur et, à 125 euros la nuit, offre un bon rapport qualité prix pour l'Islande avec sa cuisine et sa salle de bain privées !

Nous nous y installons, dînons puis effectuons une courte promenade vespérale dans le village.

Bonne nuit !

3

Le premier geste au réveil d'un voyageur en Islande est de consulter les deux sites indispensables pour déterminer si le programme prévu sera réalisable ou s'il faudra l'aménager...

Vedur.is pour mieux appréhender les difficultés météorologiques du jour : grosses pluies, force du vent, températures...

Road.is pour connaître l'état des routes : fermeture des cols, ouverture des pistes, brouillard, tempête de sable ou de cendres...

Aujourd'hui, les nuages devraient s'accumuler sur nos têtes dans la matinée puis éclater en douche froide. Quant à la piste envisagée, la 570, elle n'a pas été dégagée et ne peut donc être empruntée d'un bout à l'autre ( elle ne l'est d'ailleurs toujours pas en ce 11 juillet...)

Bon, nous allons donc nous dépêcher pour passer entre les gouttes à Kirkjufell, montagne la plus photographiée d'Islande avec, pour premier plan obligatoire, une jolie cascade.

Mais aussi pour précéder ces croisiéristes aperçus au lointain qui se pressent pour rejoindre les barcasses qui les déposeront au plus près de leurs bus d'excursion !

Nous ne réussirons pas à devancer la pluie mais échapperons tout de même aux groupes.

C'est donc plutôt sereinement que nous pourrons profiter de ce tableau si connu.

Pas facile de photographier l'Islande avec un appareil classique ! A peine vous enlevez votre bouchon d'objectif que ce dernier se perle d'eau...

Le smartphone se révèlera donc un meilleur capteur d'images par gros temps.

Nous poursuivons ensuite notre route vers la pointe de la péninsule en longeant l'océan. Le vert des paysages ne nous étonne guère vu l'humidité des lieux !

Malgré ce temps maussade et la fermeture du col, nous ne résistons pas à l'envie d'emprunter la fameuse piste 570 qui longe le glacier Snæfellsjökull dont la calotte était bien visible hier soir sur la route de Stykkishólmur.

Nous grimperons en solitaire quelques lacets avant d'être brusquement stoppé dans notre progression par une congère.

Nous ne regretterons pas ce détour, la piste offrant de très beaux panoramas même sous une pluie mêlée de neige !

De retour au niveau de la mer, nous apercevons un immense champ de lupins au fond duquel se détache la silhouette gracile d'un clocher.

Ingjaldshólskirkja n'est pas l'église la plus intéressante du pays mais à l'époque de la floraison des lupins, elle possède un charme certain !

Nous quittons bientôt le goudron pour une piste en terre carrossable qui s'achève à la pointe d' Öndverdarnes. Le temps ne s'arrange pas et les échappées hors du Duster sont de plus en plus courtes...

Revenus sur le bitume, nous renonçons à la courte randonnée qui permet de rejoindre le sommet du volcan Saxhóll. Il faut dire que le vent souffle maintenant en grosses rafales et transforme la pluie en douche à jet de thalasso...

Quelques kilomètres plus loin, c'est la brume qui s'en mêle. Nous poursuivons donc notre route quasi à l'aveugle et finissons par retourner à notre logis, faute de pouvoir admirer les paraît-il magnifiques paysages de la côte sud du Snæfellsnes.

Une accalmie finit par apaiser les vents furieux.

Si nous faisions une petite promenade apéritive sur le port avant que d'attaquer le chorizo ?

Tchinn...

4

Le temps semble correct ce matin, profitons-en !

Nous empruntons tout d'abord la route 54 en direction de l'est, route qui se transforme bientôt en piste roulante. Pas un véhicule ou presque sur ce sympathique ruban de bitume puis de terre mais des moutons et l'océan.

Nous abandonnons provisoirement la ligne bleu des côtes pour plonger dans le vert des prairies qui bordent le début de la route 60.

Une ferme propose ses produits à la vente, nous achetons quelques fromages...

Malheureusement, nous les oublierons dans le frigo commun d'une guesthouse sans les avoir même goûtés.

Les derniers nuages restent scotchés au pied des montagnes. Nous les traversons sous un beau soleil !

L'étrange université de Bifröst, perdue au milieu de nulle part, surgit au détour du Grábrók . Nous pique-niquons au bord d'un lac puis allons découvrir de plus près ce petit volcan explosif.

La randonnée est très courte et consiste surtout en de grandes volées de marches. Le paysage est superbe et le panorama sur la plaine comme sur les cratères voisins nous laisse rêveur.

Un gros coup de coeur pour ce lieu !

Quelques kilomètres plus loin, une plateforme permet de découvrir le fracassant murmure d'une jolie cascade, la Glanni.

Nous quittons ce bel endroit pour nous rapprocher de la guesthouse réservée près de Reykholt.

Le beau temps nous incite à prolonger nos visites et nous entamons le programme du lendemain, les cascades d'Hraunfossar et de Barnafoss...

Pas vraiment convaincus par ces chutes qui me semblent bien fades par rapport aux paysages admirés ce jour, nous poursuivons notre route jusqu'aux tunnels de lave de Surtshellir.

Enfin plutôt piste que route !

La R518 nord puis la F578 traversent bientôt de magnifiques étendues volcaniques.

Le panorama est presque à nous, les touristes ne semblant pas très tentés par ce lieu.

Nous garons alors le Duster sur un parking aménagé sur le champ de lave puis partons à la découverte des fameux tunnels.

La neige occupe encore les lieux, nous suivons donc la veine depuis la surface.

Différentes percées nous permettent d'apercevoir le boyau formé par l'écoulement volcanique. C'est à la fois intriguant et enivrant.

Un deuxième coup de cœur ! Quelle journée !

Nous rebroussons chemin à regret et allons nous installer dans notre chambre.

Une promenade vespérale autour de la ferme et adieu le bleu...

Bonne nuit !

5

Le ciel est, disons, bien bouché ce matin.

Dommage, car le programme du jour consiste en une courte traversée des hautes terres par la réputée piste F550 ou Kaldidalsvegur !

Nous nous engageons toute de même sur les 40 kilomètres de cette route passant au large du glacier Langjökull.

La 550 peut être empruntée par les voitures de tourisme mais uniquement si vous en êtes le propriétaire. En effet, les loueurs n'en autorisent pas l'accès.

Une piste secondaire part bientôt sur la gauche rejoignant le glacier.

Nous l'empruntons alors que le vent se déchaîne...

A l'arrivée, des pancartes jalonnent l'inéluctable recul du Langjökull puis une neige épaisse humide et collante sonne la fin de partie pour le Duster.

Nous garons le vaillant 4x4 à l'abri d'un camion étrangement échoué par ici et tentons une sortie.

Les bourrasques et une pluie toute aussi glaciale que cinglante nous souhaitent la bienvenue, nous ne ferons que quelques pas, vaincus par les éléments !

Les motoneiges attendront vainement quelques clients mais un énorme 4x4 aux larges pneus bien dégonflés part à l'assaut de la pente.

Nous suivrons un instant du regard son ascension en crabe... Bon courage car cette neige semble pire à affronter que du sable profond !

Nous retrouvons maintenant l'agréable chaleur de l'habitacle et poursuivons notre chemin.

On ne peut pas dire que nous ayons vu grand chose mais cette atmosphère de bout du monde n'était pas sans intérêt.

Les pneus reposent enfin sur du bitume mais le temps est toujours aussi peu propice aux panoramas.

Nous ne verrons donc de Þingvellir que son parking payant et sa boutique de souvenirs...

Pas de faille, pas de cascade, pas de lac.

Les visites du jour tombent à l'eau...

Nous nous rendons directement à notre prochaine location !

Un jacuzzi trône sur la terrasse mais le vent et l'humidité nous refroidissent quant à son utilisation.

Demain, peut-être ?

6

La nuit a chassé les nuées, nous pouvons envisager plutôt sereinement cette journée d'exploration du Cercle d'Or.

Notre première étape n'est pas la plus renommée ni la plus facile.

Nous décidons, en effet, de voir ce qui se cache aux confins de l'anneau touristique en empruntant la piste F335 qui s'enfonce en direction du lac Hagavatn peu après Gullfoss.

Bien nous en prend, nous sommes seuls, le paysage volcanique est magnifique et le ciel offre de beaux dégradés de gris ou de bleu !

Nous n'irons pas jusqu'au terminus de cette route de montagne - un gué peu engageant nous barrant le chemin - mais qu'importe.

Nous abandonnons ce désert de roches, de cendres et de mousse pour de l'herbe bien verte, de l'eau en quantité et nos premiers bus touristiques.

Fini la quiétude des sentiers délaissés, nous voilà projetés dans l'Islande des guides, des "incontournables" et des groupes.

Gullfoss offre pourtant un impressionnant et mouillant spectacle qui vaut le coup d'oeil malgré la file de ses aficionados !

Prochain arrêt, le tout aussi célèbre champ géothermique de Geysir.

2 geysers font ici l'attraction, le paresseux Geysir ( 3 panaches de vapeur par jour environ) et le suractif Strokkur qui explose certes moins haut - 20 à 40 mètres tout de même -mais nettement plus souvent ( une dizaine de minutes d'attente maximum) !

Une courte randonnée permet d'accéder au sommet d'une colline avec vue plongeante sur le site.

Les photographes chanceux et patients pourront y accomplir un doublé ...

Seuls quelques voyageurs s'élancent sur le chemin en direction de Brúarfoss, nous les accompagnons.

Le climat vivifiant de l'île a transformé le sentier en bourbier mais rien ne fera reculer les randonneurs !

Le sol retrouve bientôt sa fermeté et nous accomplissons le dernier kilomètre d'un pas alerte.

La cascade enchanteresse s'admire du haut d'un pont, nous la contemplons quelques instants avant de retourner à notre voiture puis à notre chalet.

Le jacuzzi délaissé la veille nous invite alors à un délassement bienvenu.

Nous profiterons longuement des 38 degrés de ce bain bouillonnant !

7

Cette magnifique route de montagne rejoint la côte nord du pays via le massif volcanique de Kerlingarfjöll et les sources chaudes de Hveravellir.

Il n'y a pas de gués à franchir ni de difficultés particulières en chemin, nous pourrons donc profiter tranquillement des paysages !

Et de Gullfoss sous un rayon de soleil où nous refaisons un rapide saut en passant...

La piste secondaire en direction de Kerlingarfjöll vient en revanche d'ouvrir et est encore plaquée d'un peu de neige.

Pentue et pas toujours en très bon état, son F se justifie parfaitement même s'il n'y a pas besoin d'un 4x4 de compétition pour avaler ses 15 kilomètres !

Arrivés au parking final, un vent glacial et pénétrant nous fait bien vite comprendre que polaire, gants, bonnet et blousons sont indispensables...

Un petit zéro s'affiche sur le tableau de bord du Duster et le ressenti s'avérera, lui, franchement négatif !

Mais ces conditions difficiles n'entament en rien l'émerveillement des randonneurs devant le spectacle d'un autre monde qui s'étale devant eux !

Neige, ocre, vapeurs, silhouettes, le tableau est, comme le froid, saisissant .

Un énorme coup de cœur !

Une bonne heure de conduite plus tard, les sources chaudes de Hveravellir font pâle figure face aux souvenirs précédemment engrangés.

La piste longe enfin des lacs puis rejoint la nationale 1.

Notre logis du soir n'est plus très loin, il se révèlera très confortable. Un plat de pâtes plus tard, nous voilà au lit !

8

La météo s'annonce bien maussade ces prochains jours . Un ciel plombé, de la pluie, du vent et des températures qui ne dépasseront pas souvent les quelques degrés...

Il va falloir faire avec, c'est ça l'Islande !

Nous prenons donc notre temps pour quitter notre chaud logis et décidons de suivre la route 76 le long de la côte et des fjords.

Des toits herbus plutôt bien coiffés se distinguent bientôt dans la campagne.

Celui de l'église de Viđimýrarkirkja puis ceux de la ferme musée de Glaumbær.


Un peu plus loin, nous attend la plus vieille église en tourbe d'Islande, Grafarkirkja !

Le bitume longe maintenant les montagnes puis s'annonce un tunnel qui permit de désenclaver l'extrémité de la péninsule de Tröllaskagi .

En effet, il fallait autrefois prendre le bateau ou emprunter une piste fermée les 3/4 de l'année pour rejoindre cette terre enclavée.

Ce tunnel possède une particularité surprenante : il est à voie unique bien qu'on puisse y circuler dans les 2 sens...

Pas de feu pour réguler le maigre flux routier mais des zones creusées à intervalles réguliers dans la roche servant d'abri aux véhicules circulant dans le sens non prioritaire !

Nous débouchons alors sur l'ancien port de pêche ( requins puis harengs) de Siglufjörður partiellement reconverti en zone touristique.

Un poissonnier propose de nourrir les affamés.

2 plats à sa carte : le fish and chips et la pizza à la morue.

Pas sûre que des italiens seraient ravis de cet étrange assemblage mais les anglais ne trouveraient rien à redire quant à l'interprétation locale de leur emblème culinaire !

Une balade digestive dans les rues colorées du village, et nous quittons les lieux comme nous y sommes venus : par un nouveau tunnel à voie unique et sous les gouttes!

Un stop à Akureyri pour tenter de trouver quelques provisions pour nos futurs dîners, un arrêt dans l'un des 50 Vinbudin du pays - les magasins d'état détenant le monopole de la vente d'alcools- et une rapide balade pour admirer la jolie cascade de Goðafoss clôturent cette bien grise journée.


Notre confortable logis des 3 prochaines nuits se trouve au bout de la charmante piste qui longe le fleuve Laxá í Aðaldal.

Isolé en fin de vallée, il se révèlera parfait pour qui aime les lieux en pleine nature !

Aurons-nous la chance de découvrir ce bel endroit sous le soleil ?

Vous le saurez un autre jour...

9

Le dieu du vent, du froid et de la pluie semble nous apprécier beaucoup.

C'est donc bien couvert que nous nous dirigeons vers le lac volcanique de Myvatn...

L'avantage de ce temps, c'est que nous n'aurons pas à nous énerver contre les moucherons, habituels et principaux habitants des lieux !

Le malheur des uns fait le bonheur des autres et tous les pêcheurs sont de sortie taquinant la truite fario dans les eaux fraîches de la Laxa.

Quand nous arrivons au bord du lac, nous jugeons avoir finalement de la chance puisque la brume n'a pas envahi les lieux.

Le blues de l'été nous reprend cependant quand nous sortons du Duster pour suivre le sentier traversant le champ hydrothermal de Leirhnjúkur.

Nous entreprenons courageusement la randonnée sous les rafales, randonnée dont nous reviendrons tout aussi glacés que douchés.

Têtus, nous poursuivons les visites et tentons d'apercevoir le lac occupant le cratère de Krafla Viti.

Deviner, entrevoir serait plus juste...

La route propose alors une vue plongeante sur les installations de la centrale géothermique de Krafla.

Je ne déteste pas cet ensemble de tubes et de huttes qui pourraient servir de décor à un film de science-fiction !

Le site d'Hverarönd au pied de la montagne Námafjall nous rend ensuite franchement le sourire par son étrangeté.

Une odeur soufrée assaille le visiteur dès ses premiers pas entre fumerolles et mares de boue.

Les nuées de vapeurs réchauffent l'atmosphère et quelques bizarreries de la nature surprennent le voyageur.

Un nouveau coup de coeur !

J'avais prévu de clôturer cette journée par une randonnée autour du cratère du volcan Hverfjall mais nous renonçons à cette nouvelle douche vivifiante.

Le tour du lac à l'abri du Duster remplacera avantageusement cette expédition !

La boucle accomplie, nous musardons sur la piste menant à notre cabanon sous le regard surpris de quelques moutons peu habitués au passage des touristes.

Bonne nuit !

10

Je crois que je n'aurai jamais autant évoqué le sujet de la météo que dans ce carnet...

Aujourd'hui, il y a un petit mieux. Le plafond est toujours plutôt bas, les nuages très présents, les températures hivernales mais il ne pleut pas !

Nous profitons de cette accalmie pour refaire un passage éclair sur quelques uns des sites visités hier avant que de nous diriger vers la route 862 qui suit de loin le canyon de la Jökulsá á Fjöllum.

Tiens , c'est quoi ce voyant qui nous annonce que nos pneus sont dégonflés ? Une erreur ou un pneu à plat ?

Visuellement, tout semble ok mais nous cherchons tout de même une station de gonflage pour vérifier leur pression.

Juste un tuyau sans manomètre à la station N1, il va falloir renoncer ou trouver un garage !

Mývatn car rental and towing service nous indique Google Maps. Nous nous y rendons.

Nous sommes dimanche et les lieux devraient être fermés mais quelqu'un est présent.

Nous tentons donc notre chance...

Et sommes accueillis par un total malotru qui est d'accord pour changer les pneus mais pas pour les regonfler ! Pas question de se déranger pour moins de quelques dizaines d'euros ...

Tant pis, on verra demain !

Un panneau mensonger -quelle idée d'indiquer 25 kilomètres alors que les moutons sont partout...- plus tard, nous arrivons en vue du point de départ de la randonnée pour Dettifoss.

Ces chutes sont les plus puissantes d'Islande voire d'Europe mais pas forcément les plus belles.

Un détour du sentier amène les visiteurs à Selfoss, une cascade que je trouve personnellement bien plus attractive !

Le débit ne fait pas l'esthétique. Les m3 qui déferlent sont certes impressionnants mais finalement pas si originaux que cela.

De plus, l'eau déchaînée forme une brume si dense qu'elle empêche d'admirer pleinement le spectacle.

Selfoss 
Dettifoss 

La route 862 continue ensuite vers Vesturdalur dans le parc national de Jökulsárgljúfur.

(Aparté : les campeurs trouveront là des emplacements qui m'ont paru idéalement situé pour qui aime plus le côté nature que le côté grand confort !)

De nombreuses randonnées commencent ici et nous décidons de suivre le sentier qui promet de magnifiques points de vue sur la gorge de Jökulsa et ses formations basaltiques.

Ces dites promesses sont rapidement tenues !

Nous n'irons pas plus loin sur cette route, la découverte du canyon d'Asbyrgi étant prévu le lendemain avec une arrivée par la côte.

Nous regagnons donc notre logis où, miracle, le soleil nous attend !

Ce soir, dégustation de délicieux produits locaux...

Bon appétit !

11

Nous filons aujourd'hui plein nord non sans faire étape à Húsavík pour vérifier les pneus !

Nous trouvons bientôt notre bonheur à la station Olís mais le gonfleur nous laisse perplexe.

Nous appelons en renfort le responsable du magasin qui non seulement nous expliquera la marche à suivre mais se chargera de regarder les 4 pneus !

Et cela avec le sourire et gracieusement ce qui nous réconcilie avec les islandais.

Ceci restera mon seul souvenir de ce petit port connu pour ses excursions "baleines", tour que nous n'effectuerons pas vu la météo...

Le ciel est toujours aussi chargé et nous avons revêtu des tenues hivernales...

Mais, une fois n'est pas coutume, le proverbe islandais qui proclame "si tu n’es pas content du temps, attends 5 minutes" s'avère exact et nous apercevons le soleil aux portes du canyon d'Ásbyrgi.

Ce cirque en forme de fer à cheval peut s'admirer d'en haut ou d'en bas.

Nous choisissons la seconde option qui ne demande guère d'efforts...

Il suffit de suivre la route puis de marcher un peu.

Nous poursuivons notre journée en direction de la péninsule de Melrakkaslétta mais, malheureusement, les 5 minutes de ciel clair semblent passées...

Nous parvenons rapidement au village de Kópasker, dernier bourg avant les confins septentrionaux de l'Islande, puis le goudron cède la place à une piste carrossable.

C'est le royaume des épouvantails, pas toujours du meilleur goût...

Ces terres sont celles des oiseaux, du bois flotté en provenance de Sibérie mais aussi des renards polaires. Nous ferons chou blanc quand à l'observation de ces derniers !

Ce n'est pourtant pas la foule des voyageurs qui les trouble, nous ne croiserons qu'une poignée de véhicules pendant 60 kilomètres ...

Le brouillard s'empare maintenant des lieux et nous ne distinguerons plus grand chose de l'après-midi.

Il ne nous reste donc plus qu'à rejoindre notre prochaine étape, le rustique mais très sympathique cabanon de Smyrill.

Pas de douche mais, paraît-il, une très jolie vue.

Demain, peut-être ?

12

Pour la vue, effectivement, le voyageur n'est pas volé !

Nous prenons la route à regret et profitons de la clémence des cieux pour photographier tous azimuts les splendides paysages traversés lors de ce vagabondage automobile en direction du sud.

Nous parvenons maintenant au pied de la renommée piste 917 qui part à l'assaut du col séparant Vopnafjörður de la baie d'Heradhssandur.

Une jolie cascade, Gljúfursárfoss, puis un rocher rappelant vaguement la forme d'un éléphant, Ljósastapi, saluent le passage du Duster qui s'élance courageusement dans les lacets.

Le côté nord de la piste offre de magnifiques points de vue pour qui n'a pas peur de se pencher...

Qu'en sera-t-il du côté sud ?

Le panorama sur les plages, l'océan et l'infinie plaine modelée par les deux fleuves glaciaires, Jokulsa a Bru et Lagarfljot, est tout aussi extraordinaire qu'hypnotisant.

Le conducteur doit malheureusement regarder sa route tandis que le passager ne sait plus où donner de la tête !

Retour temporaire au niveau de la mer...

Avant que de franchir un nouveau col, goudronné cette fois-ci, pour atteindre le paradis des macareux moines, Borgarfjörður eystri !

En arrière plan de cette innocente photo, se cachent quelques centaines de volatiles.

De juin à septembre, il semble difficile de ne pas avoir la chance de pouvoir les observer !

Nous montons quelques marches et le festival commence...

Même sans les macareux, ce coin reculé d'Islande vaut le détour et nous nous y attardons.

Nous rebroussons finalement chemin, la route comme les pistes sont des culs de sac, puis retrouvons la civilisation à Egilsstaðir, la plus grande ville de l'est du pays qui doit son essor au contesté complexe hydroélectrique de Kárahnjúkar dont nous apercevrons quelques uns des titanesques ouvrages demain.

Quelques provisions au Nettó et nous partons nous installer dans le logis retenu, une minuscule cabane plantée en bordure de rivière à quelques kilomètres de l'agglomération.

Pas de cuisine, 12 m2, une jolie vue.

Nous commençons à être en très haute saison et dans une région plus touristique. Les prix s'en ressentent...

13

Si la nature ne nous avait pas mis des bâtons dans les roues, cette journée aurait dû être consacrée à la caldeira volcanique d'Askja.

La plupart des pistes du secteur viennent juste d'ouvrir sauf la F894 qui permet de rejoindre au plus près le volcan.

Tenter l'aventure de la F910 depuis le lac Lögurinn reviendrait donc à effectuer au final une randonnée de quasi 20 kilomètres après de nombreuses heures de conduite...

Si on ajoute à cela un risque de neige et une météo désastreuse, vous comprendrez aisément que nous avons rapidement renoncé à cette expédition !

A la place, nous musarderons autour de la partie goudronnée de le F910 au gré de la météo et des chemins dégagés.

Nous empruntons tout d'abord la route 931 qui longe le lac côté sud-est.

Un pont nous amène sur l'autre rive puis commence la route 910 qui grimpe rapidement en lacets.

Le temps jusque là gris et pluvieux, c'est à dire pas si mal selon des critères islandais, vire bientôt à la purée de pois et nous nous demandons si c'est bien la peine de continuer dans ces conditions...

Entêtés, nous nous enfonçons pourtant dans le brouillard dans l'espoir qu'il se dissipe un peu avec l'altitude, espoir pas tout à fait déçu au bout de nombreux kilomètres .


La partie bitumée de la piste 910 s'achève au pied de l'incongru barrage de Kárahnjúkar dont la construction fut vivement contestée en son temps.

Il est certain que cet ouvrage a défiguré les paysages mais on ne peut que se sentir ébahi devant ce gigantesque projet, témoignage du génie humain.

De la crête de la retenue, nous apercevons le canyon d'Hafrahvammagljúfur, une vertigineuse faille longue de 8 kilomètres et profonde de 200 mètres.

Ce canyon est bizarrement oublié des guides et nous en découvrons l'existence sur place.

Intrigués, nous cherchons à savoir s'il n'est pas possible de s'en approcher et trouvons rapidement l'indication d'un parking sur Maps.me.

Nous abandonnons donc le macadam pour les gravillons puis une piste aussi pentue que délicate nous amène au parking repéré ( La première pourrait être empruntée par un véhicule de ville mais il ne serait pas assuré; la seconde absolument pas !).

Le vent dégage provisoirement la grisaille et nous décidons d'effectuer le début de la randonnée qui longe le canyon puis descend jusqu'à la rivière.

Une heure aussi magique qu'inattendue au bord de la faille, heure qui nous fait largement oublier que nous n'irons pas à Askja !

Un skyr et ça repart...

Retour à la maison où nous retrouvons les coupables d'une nuit interrompue par quelques cavalcades sur la terrasse !

14

Je consulte Vedur et m'aperçois que le soleil devrait briller sur Seyðisfjörður.

Si nous commencions notre journée par ce fjord ?

Aussitôt dit, aussitôt fait, nous voilà en route vers le bleu !

Nous croisons un nombre impressionnant de camping-cars, de 4x4 aménagés, de véhicules immatriculés dans toute l'Europe qui s'élancent à l'assaut de l'Islande depuis le port de Seyðisfjörður.

C'est, en effet, jour d'arrivée (et de départ...) du ferry qui relie une fois par semaine l'île au Danemark.

L'effervescence règne dans le secteur, un spectacle intéressant à observer !

Le flux et le reflux se tarit rendant son calme au village coloré.

Nous commettons ensuite une erreur irréparable, ne pas consulter la météo avant de décider quelle route prendre pour rejoindre Höfn, petite ville de la côte sud...

Le chemin des écoliers passe par différents fjords et nous semble long. Nous prenons donc au plus court via les montagnes.

Or, c'est du côté des fjords que le soleil brille alors qu'un coton épais nous attend dans l'intérieur des terres !

Profitez bien de ces derniers instants d'été...

Rideau !

Une bonne heure plus tard, nous sortons enfin de la blanche et épaisse mélasse.

Nous sommes contents de revoir la pluie ...

Une petite faim, un oubliable restaurant qui tient plutôt du fast food, bienvenue à Djúpivogur !

La route longe un bord de mer embrumé qui finit par casser un peu l'étreinte des nuages au niveau de Hvalnes.

L'immense plage de sable noir et les montagnes qui s'échouent dans l'océan forment un joli tableau et la partie de cache cache avec les nuées fournissent à la scène un sympathique piquant.

Peu après, une piste part sur la gauche.

Il s'agit de la terrible F980 ou Kollumúlavegur.

Cette piste donne accès à la réserve naturelle de Lónsöræfi et ne peut s'envisager qu'en 4x4 "Big foot", ces gros 4x4 chaussés de pneus surdimensionnés ! Le gué sur la Skyndidalsá est, en effet, souvent profond et piégeux et plus d'un aventurier y a laissé son véhicule...

Cette piste est d'ailleurs interdite par les loueurs et nous ne tenterons pas le diable !

En revanche, nous ne résisterons pas à l'envie d'y faire un tour, tour qui s'arrêtera au bout de quelques kilomètres, l'heure, la météo et la configuration étroite de la piste aidant...

Un tunnel nous sépare maintenant de Höfn.

A son extrémité, une surprise, du ciel bleu !

Nous faisons quelques courses et quittons la ville pour le pied des langues glaciaires.

Comme la plupart des hébergements réservés, le Lambhus Glacier View ne nous décevra pas.

Le cabanon est certes modeste mais possède tout le confort requis et une situation magnifique !

Cerise sur le gâteau, de très photogéniques voisins...

Bonne nuit !

15

J'ai repéré une piste qui longe la langue glaciaire du Skalafellsjökull et il me tarde de l'emprunter !

Cette route montagneuse, la F985 ou Jökulvegur, part de la nationale 1 et passe du niveau de la mer à quasi 900 mètres d'altitude en 16 kilomètres.

Pentue mais raisonnablement étroite, elle ne présente pas de difficultés particulières par temps sec. Je pense, en revanche, que la grimpette peut s'avérer ardue en cas de neige ou de verglas !

Vedur ne prévoit ni flocons ni gelées, nous nous engageons donc sur cette piste malgré un temps plutôt bouché qui ne s'améliore pas au fil des tournants.

D'après mon GPS, nous devrions maintenant être à proximité du glacier mais seul le brouillard se laisse admirer...

La chance finit cependant par nous sourire et nous franchissons le cap des nuées !

Nous arrivons alors en bout de piste du moins pour un Duster !

Un groupe s'apprête à filer sur la neige en Ski-Doo, un couple courageux chausse les crampons pour randonner.

Nous nous contenterons pour notre part d'une partie de boules de neige et de quelques pas au bord de la blanche rivière de glace.

Le Skalafellsjökull est l'une des nombreuses terminaisons du Vatnajökull, cette immense calotte glaciaire presque aussi grande que la Corse autour de laquelle nous tournerons ces prochains jours.

Le spectacle est fascinant et nous ne regrettons pas du tout d'avoir effectué ce détour par la F985.

D'autant plus que la descente nous offrira de superbes panoramas sur le glacier !

Un paysage de toundra se révèle entre les dernières écharpes de brume, il ne manque plus qu'un renne pour sublimer ce début de journée !

De retour au niveau du plancher des vaches, euhhh des moutons, nous poursuivons notre quête glaciaire.

Ce qui n'est pas bien difficile, il suffit d'ouvrir les yeux !

Une courte échappée en gravillons depuis la route principale nous entraîne bientôt au pied du Hoffellsfjöll.

L'atmosphère est printanière, nous pique-niquons avec vue sur nos premiers (mini) icebergs.

Les yeux remplis d'étoiles, nous varions pourtant les plaisirs et filons vers Vestrahorn et la plage de Stokksnes.

Le site est payant et bizarrement entretenu. Des installations militaires gâchent la carte postale et le promeneur peut être déçu...

Encore plus si les nuages s'en mêlent...

Un petit coup de tunnel et nous voilà revenus à notre point de vue préféré.

Le soleil est plus franc qu'hier, nous concluons notre après-midi en beauté !

16

Le Duster comme ses passagers trépignent d'impatience alors que s'annonce Jökulsárlón.

Ce fameux lagon est renommé pour ses icebergs bleutés qui flottent au gré d'un courant qui les entraîne de la calotte glaciaire du Vatnajökull à l'océan.

Le site est facile d'accès et de nombreuses activités payantes y sont proposées. Quasi tous les tours organisés s'arrêtent ici, quasi tous les voyageurs aussi...

Autant dire que nous ne serons pas les seuls à admirer la lagune !

Et qu'il vaut mieux ne pas regarder derrière soi...

Cependant, le charme des lieux opère et nous oublions rapidement les désagréments du tourisme de masse.

Un bémol toutefois !

Le bruit de toutes les barcasses motorisées qui sillonnent les lieux.

Alors que des pancartes nous rappellent partout la fonte des glaciers et le réchauffement climatique, il me semblerait logique d'interdire toutes ces excursions polluantes ( zodiac, big foot, motoneiges etc) et de privilégier les balades en canoé ou la randonnée...

Nous nous dirigeons maintenant vers l'estuaire.

Les icebergs servent de transport en commun aux oiseaux, les phoques s'activent à la recherche de leur déjeuner, les voyageurs ne savent plus où donner de leur appareil photo !

Une pause fish and chips et nous franchissons à notre tour le pont au delà duquel s'étale Diamond Beach.

Les courants ramènent les icebergs sur la plage ce qui permet d'observer leurs formes de plus près !

J'avais un peu peur d'être déçue par le trop attendu Jökulsárlón, il n'en fut rien !

Quelques kilomètres de bitume, une piste. Toujours curieux, nous l'empruntons.

Jusqu'à ce qu'un gué trop puissant nous fasse reculer...

Quelques kilomètres de bitume, un nouveau lagon : Fjallsárlón.

Cette lagune glaciaire est un peu moins fréquentée que Jökulsárlón et sa position en retrait de la route lui donne un côté plus sauvage quand le regard du voyageur se pose sur le site dans sa globalité.

Une pierre plate s'offre en banc, nous profitons longuement de ce lieu enchanteur.

Avant de gagner notre hôtel, nous effectuons un court crochet jusqu'au point de départ des excursions pour le cap d'Ingólfshöfði, paradis des macareux, de la mouette tridactyle et du fulmar boréal.

La zone est inaccessible autrement qu'en tracteur mais les départs se font au compte-gouttes.

Une autre fois, peut-être ?

Cette hutte triangulaire n'est pas notre prochaine location...

Ce soir comme demain, nous dormirons dans le luxe d'une chambre cossue du Fosshótel Glacier Lagoon.

Les hébergements se font rares dans ce coin fréquenté d'Islande et notre porte monnaie souffrira de cette étape...

Heureusement, nous sommes surclassés dans une grande chambre avec vue, qui, vu les prix du petit déjeuner comme des dîners, nous servira aussi de restaurant le matin et un soir sur les deux.

Les sandwichs sont prêts, je vous quitte !

17

Le programme du jour, une randonnée dans le parc de Skaftafell.

Mais tout d'abord, en route pour le glacier de Svinafellsjökull ( Je ne vous en épargnerai aucun ...) !

Après cette mise en bouche, nous nous garons sur la parking du parc, allons payer l'écot du Duster et choisissons notre randonnée.

Ou plutôt un méli-mélo de randonnées...

La plupart des visiteurs se contentent de marcher jusqu'à la cascade de Svartifoss mais nos 3 semaines en Islande nous permettent d'être un peu plus gourmands.

10 kilomètres en boucle, un peu moins de 400 mètres de dénivelé positif, des panoramas, des cascades et quelques vestiges ...

Première étape, le point de vue de Sjónarnípa.

L'étroit chemin grimpe sec et semble assez oublié des randonneurs. Pourtant, nous découvrons rapidement de magnifiques perspectives sur le Skeiðarársandur, une infinie plaine alluviale façonnée par les jökulhlaups, ces dévastatrices crues résultant de la vidange brutale des lacs glaciaires suite à une éruption volcanique.

Le sentier longe ensuite le Skaftafellsjökull, une autre langue glaciaire du Vatnajökull.

Nous traversons alors un plateau, direction la célèbre cascade de Svartifoss .

Le sentier alterne entre sol empierré et passerelles de bois.

La végétation est maigre et les buissons semblent implorer un brin de soleil...

Nous surplombons maintenant la jolie chute qui s'élance 12 mètres plus bas dans un noir paysage d'orgues basaltiques.

Rapprochons-nous...

Le chemin retrouve le plateau après une courte mais rude montée.

L'horizon est aussi spectaculaire qu'orageux, nous passons cependant entre les gouttes !

Dominant le sandur, les toits engazonnés de l'ancienne ferme de Sel se découpent bientôt au lointain.

Le jour où ces toits seront aussi secs et jaunes que mon jardin n'est, je l'espère, pas encore pour demain !

Une dernière chute, Hundafoss, et se devine le parking où nous attend sagement la Dacia.

Après l'effort, le réconfort ...

Notre seul véritable restaurant du voyage sera celui de notre hôtel. Pas de junk food à la carte, enfin du poisson sans panure et un accompagnement autre que des frites !

J'aurais bien dîné comme cela tous les soirs mais à 120 euros la note pour 2 plats, 2 desserts et 2 verres de cidre, mon compte bancaire aurait eu du mal à digérer l'addition...

Et puis trouver un restaurant véritable aurait relevé de l'exploit dans la plupart des régions traversées !

Bon appétit...

18

Le ciel n'a jamais été aussi bleu, Vedur est optimiste, Road.is nous annonce l'ouverture de la piste du Laki.

Cette nouvelle journée s'annonce bien !

n

La F206 est une jolie route de montagne traversant quelques gués d'où la nécessité de ne l'emprunter qu'en 4x4.

En parlant de gués...

Jusque là tout va bien !

Ici, un peu moins...

On continue ?

Je retrouve là l'image que j'avais de l'Islande à priori.

Personne, d'âpres paysages traversés d'interminables pistes et un horizon dégagé !

Je profite donc largement de l'instant et multiplie les demandes d'arrêts photos...

Au détour d'un tournant, nous comprenons enfin pourquoi la piste est restée aussi longtemps fermée.

Un petit coup de fraise à neige et tous les feus sont au vert !

Quelques derniers kilomètres et nous nous garons au pied du Lakagígar, un ensemble de 115 cratères alignés sur 27 kilomètres.

En 1783, la terre s'est ici fissurée donnant naissance à cette chaîne volcanique et ce paysage aussi fascinant que fabuleux .

Il est difficile de réaliser aujourd'hui que ces nains moussus ont craché des tonnes de lave, de gaz carbonique, de soufre, de fluor et autres joyeusetés entraînant un profond bouleversement climatique sur tout l'hémisphère nord .

Famine et désolation en Islande, des milliers de mort sur l'île comme sur le continent !

Un chemin de randonnée permet d'accéder au sommet du Laki (818 mètres), nous ne manquons pas d'en entreprendre l'ascension.

Une ascension plutôt raide qui nécessite de nombreuses pauses pour reprendre son souffle !

Mais autant d'occasions d'admirer le panorama...

Dis, c'est pas le Duster, tout là-bas ?

Un dernier regard sur l'immensité et nous entamons le retour à la case départ.

La piste F206 devient F207 et forme une boucle qui s'achève sur un gué classé rouge.

La ranger qui accueille les visiteurs au pied du volcan nous informe sur l'état actuel de ce gué, 50 centimètres, et nous déconseille franchement de nous y engager en Duster.

En revanche, elle nous invite à poursuivre jusqu'au lac de Tjarnargigur et nous indique que nous pourrons faire demi-tour à partir de ce point bien que la piste soit censée être à sens unique...

Nous filons donc dans cette direction !

La piste est tout d'abord cahoteuse puis légèrement enneigée.


Le revêtement finit par s'améliorer mais, vu l'étroitesse du ruban de cendres, nous croisons les doigts pour ne pas rencontrer le bus d'excursion en sens inverse ...

Particulièrement au sommet de ces montées sans visibilité, une spécialité Islandaise nommée blindhæð !

Nous longeons ainsi la faille volcanique pendant 7 kilomètres , les Lakagígar ponctuant le chemin.

Puis nous échangeons la conduite pour une courte marche et partons à la découverte du lac de cratère de Tjarnargigur .

Comme un peu partout en Islande et encore plus particulièrement au Laki, de fragiles mousses tapissent ce volcan.

Ces mousses servaient autrefois de douillet matelas aux fermiers islandais. Aujourd'hui, elles forment un écosystème protégé et gare aux amendes si l'envie vous prenait de les piétiner !

L'heure tourne, il est temps de rebrousser chemin.

Les gués sont un peu plus haut qu'au matin mais restent acceptables en Duster.

Avant le dernier, nous faisons un petit crochet vers l'élégante double cascade de Fagrifoss. Celui qui se fait emporter par le courant du gué finit là...

La piste F906 perd enfin son F au parking supérieur du canyon de Fjaðrárgljúfur et nous retrouvons un peu de l'animation des sites touristiques accessibles en voiture de ville.

La balade le long de la faille est sympathique surtout sous un soleil resplendissant !

Quelques kilomètres de bitume et une autre piste, la 210 !

Notre logis des 2 prochaines nuits, une confortable cabane en bois perdue en pleine campagne, se trouve tout au bout de sa partie carrossable en 2x4.

Quelle jolie vue depuis le salon !

A demain sur une nouvelle piste de l'intérieur !

19

Aujourd'hui, nous aurions dû emprunter la F232 puis la F210 pour découvrir les paysages autour de Maelifell, mousses vertes et sable noir.

Mais, ces pistes sont toujours fermées tout comme la F208 sud au delà de l'embranchement pour Ófærufoss.

Exit aussi mon plan B : Langisjór, la F235 se détachant de la F208 après cet embranchement...

Il ne nous reste donc plus beaucoup de choix quant au programme du jour.

Soit nous visitons Vik et ses environs ce qui était, à l'origine, prévu pour le lendemain, soit nous randonnons jusqu'à Ófærufoss.

Nous optons pour la randonnée ce qui sera une erreur mais ça nous ne l'apprendrons qu'en fin de journée !

Prêts pour la F208 sud jusqu'au parking d'Ófærufoss ? C'est parti !

La piste n'est pas compliquée tant que nous ne croisons pas de gués...

Et un gué, il y en aura un à franchir !

Nous observons le flux et sommes un peu perplexe. C'est pas un peu profond là ?

Heureusement un groupe de motards en excursion pointe son nez .

La traversée se fait souvent d'une manière mal assurée, nous assistons à une chute mais tous réussissent à passer de l'autre côté, de l'eau un peu en dessous du genou.

Pourquoi pas nous ?

Le Duster s'élance à son tour, suit la trace la moins profonde observée et reprend pied sur la rive opposée. Plus que 2 petits kilomètres avant le départ du sentier pour Ófærufoss !

Je ne sais pas où sont allés les motards mais manifestement ils ne sont pas ici ! Ils ont dû passer outre la signalisation...

La seule voiture garée est celle des rangers.

Nous apercevons aussi 2 silhouettes sur le chemin. Certainement les occupants du véhicule trouvé garé avant le gué !

Autant dire que nous avons presque les lieux pour nous seuls ce qui n'est pas du tout désagréable...

Le sentier suit les gorges Eldgjá.

La rivière Norðari-Ófæra, se reposant de sa chute, coule paisiblement entre au pied des murailles .

Un bruit sourd se fait entendre puis nous apercevons notre but.

Nous n'avons plus qu'à nous faufiler sur l'autre rive pour contempler Ófærufoss en majesté.

Une arche de pierre surplombait autrefois la cascade mais ce pont naturel s'est effondré en 1991. Un point de vue a été aménagé à mi-pente, une jolie halte pique-nique !

Nous rebroussons ici chemin, retrouvons la piste puis le gué...

Triche pas, Agnès ! On ne l'a pas traversé celui-là !

Oups...

Celui-ci, alors ?

La F208 est toujours aussi charmante malgré l'absence de soleil.

Soleil qui ne daignera pas apparaître de la journée !

Revenus au bungalow, je consulte la météo et le site des routes.

Arghhh, les pistes que je voulais emprunter ce matin viennent de passer au vert !

Si nous avions choisi d'aller à Vik aujourd'hui, nous aurions pu contempler Maelifell demain...

Tant pis.

20

Enfin un nom prononçable ...

Peut-être est-ce là le secret du succès touristique de ce lieu ?

T'as vu quoi en Islande ? ---ur---jk---crotte---j'me souviens plus des noms ! Vík, je suis allé à Vík !

Bon, ça semble un peu court comme explication, non ?

Vík, ou plutôt Vík í Mýrdal, est un village sur la côte sud situé à proximité de quelques unes des principales attractions du pays selon les guides et les tours opérateurs.

Pour ma part, j'avoue avoir préféré d'autres lieux.

Trop de monde trouble la sérénité de la carte postale qui devait être parfaite il y a 20 ans.

Cela dit, les Reynisdrangar, ces pics rocheux qui surgissent de l'océan, la plage de sable de Reynisfjara ou bien encore l'arche de Dyrhólaey sont tout de même uniques et j'ai eu plaisir à les découvrir !

Surtout sous un magnifique ciel bleu.

Un dernier adieu à notre cottage et nous prenons la route pour l'Atlantique.

Puis enchaînons les classiques...

Le gris reprend du service alors que nous tentons d'apercevoir les derniers macareux de ce voyage. Pas le meilleur endroit pour les observer de près mais un beau panorama !

La route numéro 1 nous amène ensuite à la cascade de Skógafoss.

Nous renonçons à grimper au point de vue devant la file des visiteurs partis à l'assaut des escaliers.

Bizarrement, c'est bien plus calme en bas mais certainement plus mouillant...

Une courte parenthèse loin du monde...

Et c'est reparti pour un bain de foule à Seljalandsfoss.

Un chemin permet de passer derrière la surprenante cascade et c'est la foire aux selfies...

Nous abandonnons maintenant la route circulaire pour quelques pistes direction le nord ouest du cercle d'or.

Notre ultime location se situe au plus près de la F206 puis de la F208 nord, pistes qui devraient nous permettre de rejoindre le Landmannalaugar demain !

En attendant, nous profitons longuement du bain nordique rempli directement à l'eau chaude d'une source ...

21

Le vent a soufflé toute la nuit et il souffle encore...

La pluie a dégouliné toute la nuit et elle dégouline encore...

Jusqu'ici la météo avait plutôt navigué entre le assez mauvais et le plutôt beau.

Aujourd'hui, elle sombre dans le catastrophique !

Les pistes sont ouvertes mais un avis de tempête de sable et de cendres est annoncé sur le Landmannalaugar. La tempête durera toute la journée et les randonneurs sont priés de passer leur chemin.

Nous ne voulons pas risquer quelques milliers d'euros de frais de réparation au cas où le Duster soit grêlé par les tourbillons . Surtout pour au final ne rien voir, ne rien pouvoir faire !

Nous restons donc tranquillement à l'abri de notre appartement en attendant que les choses se passent ou du moins se tassent.

10 heures, 11 heures, midi, 1 heure, 2 heures...

Le vent semble se calmer un peu, les nuages sont quasi à sec.

Vedur n'est pas complètement pessimiste au dessus de Flúðir, si nous allions prendre un bain au Secret Lagoon ?

Je vérifie que les lieux sont ouverts et que des créneaux sont disponibles.

Jusqu'à 16 H 30, c'est bon !

On y va ?

Délestés d'une cinquantaine d'euros, nous rejoignons les vestiaires pour la douche en nu intégral imposée par les strictes normes d'hygiène islandaises.

Un maillot de bain, une porte sur l'extérieur...

Le froid saisi les baigneurs qui se jettent rapidement à l'eau.

La piscine naturelle est remplie avec l'eau d'une source chaude.

Nous barbotons donc dans une eau douce dont la température se rapproche des 40 degrés...

C'est plutôt agréable et qu'importe la pluie, le vent et le froid dans ce cocon douillet.

Nous ressortons vidés par cette relaxante expérience qu'il aurait été dommage de ne pas tenter !

Sur le chemin du retour, nous faisons une petite halte au canyon de Brúarhlöð.

Avec un brin de soleil, le fleuve Ölfusá doit revêtir une jolie robe céladon mais nous le découvrons plutôt vert de gris...

Il est maintenant de rassembler toutes les affaires disséminées dans le Duster pour essayer de les recaser dans nos valises.

Demain, nous repartons en Auvergne !

22

Notre avion décolle en milieu d'après-midi.

Nous avons donc le temps de batifoler un peu sur le chemin de l'aéroport !

C'est quoi cette silhouette qui traverse la route ?

Ça ressemble à un renard polaire, non ?

Oui, c'en est un ! Arrête-toi !

Plus facile à dire qu'à faire en Islande...

Pas de bande d'arrêt d'urgence, rarement de bas côté.

Quand la circulation est infime, le voyageur peut encore effectuer son arrêt n'importe comment. Mais sur une portion fréquentée de la route circulaire, c'est peine perdue que d'espérer pouvoir se garer...

Adieu petit renard. Nous ne pensions pas avoir la chance de te croiser alors même cette rencontre très furtive nous laissera un joli souvenir !

Nous laissons maintenant animaux et nationale 1 pour la sympathique route côtière 427, route déjà empruntée le premier jour.

Avant de rendre le 4x4 à l'agence, nous effectuons un ultime crochet par le Blue Lagoon.

Un sentier permet, en effet, à ceux qui n'ont pas envie de tester cette lagune artificielle alimentée par une source chaude de vérifier si son nom n'est pas mensonger !

Pas de doute, l'eau est bien bleue caraïbes. Mais le nombre de voitures et de bus sur le parking comme l'arrière plan de cette piscine me laisse dubitative quant à l'intérêt de payer un minimum de 61 euros pour s'y baigner.

D'un bleu à l'autre, nous voilà au comptoir de Blue Car Rental.

L'employée vérifie le niveau d'essence, inspecte rapidement le véhicule puis nous envoie par couriel notre facture finale : zéro !

Dans quelques heures, nous serons à Paris...

Bilan du voyage :

L' Islande ne s'est pas avérée être une destination aussi chère que prévue. En revanche, la réputation de sa météo fut en deçà de la réalité...

Je suis donc un peu échaudée pour reprogrammer cette destination en été. Un temps franchement trop mauvais même si je pense que nous n'avons pas eu de chance !

Un tel climat n'est, en plus, que peu adapté à ce qu'offre l'Islande : de superbes paysages, de la randonnée, des activités principalement outdoor.

Qu'il fasse froid, qu'il y ait du vent, soit.

Mais quand la pluie s'invite quotidiennement, que le brouillard recouvre volcans et glaciers, que le soleil n'apparaît que quelques heures en 3 semaines, le voyageur finit par choper le bourdon...

La surfréquentation de la côte sud en été est aussi un frein à la perspective d'un nouveau voyage en juillet-août.

En hiver, en revanche, je pense que j'aimerais bien la destination. Moins de monde ces mois-là et la neige possède une magie que n'a pas la pluie !