Grenade, la perle de l'Andalousie ?
Je ne sais pas puisque je n'ai pas visité tous les coins et recoins de cette région mais je peux au moins dire que la visite de son superbe complexe mauresque se mérite !
Mes souvenirs de l'Alhambra sont à la fois lointains (2001 au coeur de l'hiver) et très lointains (fin des années 1980 au coeur de l'été)...
Un temps béni où le touriste pouvait presque se pointer la fleur au fusil pour obtenir son ticket d'entrée !
Aujourd'hui, le voyageur avisé fera bien de s'y prendre quelques mois à l'avance pour obtenir le précieux sésame.
A défaut, il ne pourra contempler que des murailles...
J'avais bien pensé à effectuer cette démarche début décembre mais, comme le planning du voyage n'était pas encore bien défini et que les feux étaient encore bien au vert sur le site officiel du palais, j'ai fini par complètement oublier de réserver mes places.
Je me réveille fin février, bien trop tard pour une période de très haute saison ( la semaine sainte a débuté).
Alors, j'applique la technique utilisée pour réserver dans les parcs sud-africains : la persévérance !
Nous voilà donc connectés plusieurs fois par jour au site en attendant le miracle d'un créneau disponible. Heureusement, nos dates sont assez élastiques et nous finissons par dégotter le Saint Graal !
Nous devrons être à 1130 pétantes à l'entrée des palais nasrides, le reste du complexe n'étant pas soumis à un créneau horaire dédié.
Nous blinderons l'affaire en réservant également une journée de stationnement au parking le plus proche.
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En début de matinée, la Scirocco se glisse dans son emplacement.
Nous enfilons plusieurs couches de vêtements, prévoyons une veste à capuche puis nous nous extirpons du chaud habitacle.
Le ciel dégouline, un vent polaire souffle, le thermomètre peine à dépasser les 5 degrés...
Allez, on se motive et on n'oublie ni son passeport, ni son QR code faisant office de billet !
La porte de la justice franchie, nous prenons notre premier bain de foule du voyage.
Des parapluies, des polaires, des doudounes, des guides, des braillards, des selfistes, des érudits, des photographes, des groupes, des couples.
Et des shorts !
Certains doivent tout droit arriver de leur pays natal et penser que Sud de l'Espagne = chaleur en toutes saisons...
Je vous laisse vous égayer dans le Palais de Charles Quint ( entrée libre) et vous donne rendez-vous vers onze heures au guichet des Palais Nasrides !
Alors, pas trop frigorifiés ?
Bon, la suite du programme est un peu plus à l'abri, on devrait se réchauffer un peu !
La fournée de 11 30 est au complet, les agents de l'accueil vérifient tous les passes.
La visite du joyau de l'Alhambra peut débuter !
Je craignais le pire point de vue fréquentation mais le système de quota fonctionne. Certes, nous ne sommes pas seuls mais nous n'avons pas non plus la sensation d'être étouffés par le nombre.
D'autant plus que les gens vont chacun à leur rythme ce qui favorise une certaine dispersion.
Seul bémol, comme partout, les groupes !
Les visites guidées devraient franchement être interdites que le groupe soit composé de 2 ou de 40. Cette litanie de commentaires en toutes langues est franchement insupportable tout comme les bouchons que la visite en masse induit.
Ou alors leur réserver des créneaux horaires spécifiques ?
Nous nous dirigeons maintenant vers l'Alcazaba.
Une pluie glaciale nous cingle, des bourrasques nous font tituber, nous ne nous attardons pas...
Si nous allions déjeuner en espérant une éclaircie pour la visite du Generalife ?
Nous traversons le complexe direction la porte nord afin de descendre en ville par la cuesta del Rey Chico quand, soudain, un miracle se produit, une apparition du soleil !
Nous changeons illico nos plans, le déjeuner attendra !
Nous nous précipitons donc dans le palais d'été et ses célèbres jardins.
La faim nous talonne lorsque nous quittons enfin l'Alhambra.
Google maps me propose un restaurant avec vue sur la ville, pourquoi pas ?
L'endroit s'avère assez chic mais les prix demeurent plutôt raisonnables.
Nous nous régalerons d'une délicieuse fideua à l'encre de seiche,
Puis, repus, partirons faire une balade dans les rues de Grenade.
Je ne reconnais rien de la ville qui semble avoir bien changé de visage en deux décennies !
Nous terminerons notre déambulation au point de vue de San Nicolas qui offre de spectaculaires perspectives sur l'Alhambra et la Sierra Nevada enneigée.
Assez fatigués par cette longue journée de piétinement urbain, nous regagnons maintenant le parking puis l'appartement réservé aux environs de Dúrcal.
J'avais tout d'abord prévu un logement sur Grenade mais les difficultés de stationnement et la perspective de nuits bruyantes à cause des festivités pascales m'ont fait changer d'avis ...
Malgré des débuts frigorifiants, Grenade a tenu toutes ses promesses.
A dans 20 ans, peut-être ?