Il était une fois au Karoo

Bienvenue dans le coeur oublié de l'Afrique du Sud !
Février 2016
18 jours
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Il était une fois au Karoo et autres contes de l'arc en ciel !

Bienvenue dans le coeur oublié de l'Afrique du Sud où je vous convie à me suivre entre moutons, éléphants et autruches.

Entre steppes semi désertiques, dunes océaniques, montagnes herbeuses, vignobles, plaines agricoles et plateaux désolés...

Le Toyota Hilux ronronne comme ses passagers.

A nous les grands espaces !

( Vous trouverez ici un topo sur la location de 4x4 et un guide des premiers pas en safari .)

2

Clermont-Ferrand, 8 heures du matin.

Tu as les passeports ? Les permis de conduire ? Les cartes de crédit ?

Oui, oui et re oui !

Parfait, on peut s'en aller.

Sur l'autoroute A89 en direction de Lyon, 9 heures du matin.

La passagère fouille et refouille les sacs...

Je crois bien que j'ai oublié les clés des verrous qui ferment les valises !

Ce qui suit immédiatement sera censuré...

Francfort, quelques heures plus tard.

Je consulte internet pour apprendre comment forcer une serrure puis achète un nouveau verrou, plus pour la clé qui l'accompagne que pour sa fonction dissuasive.

Sait-on jamais...

Cape Town le lendemain aux aurores.

L'avion a déversé sa cargaison de vacanciers et d'hommes d'affaires qui s'éparpillent dans l'aéroport.

Les formalités d'entrée sont expédiées, les bagages récupérés.

Reste la douane.

Feu vert ? Feu rouge ?

Feu vert.

Flûte ! Pour une fois, ça m'aurait bien arrangée qu'on me demande d'ouvrir mes valises. Et surtout qu'on me les force !

Tant pis, j'essaierai un peu plus tard mes nouveaux talents de serrurière...

En attendant, direction Hertz pour la prise en main du Hilux et Stellenbosch pour un petit déjeuner !

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Requinqués par un petit noir bien serré, quelques calories et la caresse d'un soleil d'été, nous reprenons la route vers notre étape du soir.

Vignobles à droite, vignobles à gauche.

Une colline, une plaine, un coteau, une pancarte...

Tiens, si nous visitions cette cave ?

Vignes et oliviers sont rangés au cordeau sous le regard sévère du maître de chais

Peut-être est-ce cette pancarte de guingois qui trouble sa sérénité ?

Nous ouvrons alors la porte d'un paradis où s'offrent mille et une bouteilles. Miraculeusement, les deux voyageurs évitent de tomber dans le fût et préfèrent siroter des boissons moins traîtresses en ces heures matinales.

(J'vous jure que c'est un smoothie et non un cocktail.)

Quelques bouteilles finiront tout de même sur la banquette arrière du Hilux pour une dégustation ultérieure...

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Nous quittons maintenant le goudron pour quelques kilomètres de piste. Au bout du chemin se devine un nouveau paradis, coincé entre vignes échevelées et montagnes roses.

Nous découvrons alors le nid douillet qui abritera nos futurs rêves,

Transformé temporairement en serrurerie...

Je m'empare du trousseau de clés fourni avec le verrou acheté à Francfort et attaque la première serrure.

La clé glisse sans peine dans le cylindre.

Une petite rotation à droite, une petite rotation à gauche, ça coince... Je décale légèrement la clé puis recommence.

Je sens alors l'ouverture !

Une bonne rotation du poignet et victoire, le cadenas cède et libère la malle aux trésors...

Le deuxième engin ne s'avère pas du même calibre, il faut trouver une autre tactique ! Pas de trombone ni d'épingle à disposition. Les neurones turbinent (Boire ou serrurer, il faut choisir...), les yeux tombent sur la fine boucle qui encerclait les clés.

J'attaque l'attache avec les ongles, m'en casse un ou deux... Mais j'obtiens l'objet désiré, une fine tige d'acier.

Je crochète la serrure et 15 secondes me suffisent à défaire la quincaillerie chinoise vendue comme inexpugnable forteresse...

Tout ce travail m'a donné faim !

Pas vous ?

Le restaurant de l'hôtel est malheureusement fermé ce soir.

Nous nous contenterons donc de quelques charcuteries, fromages et fruits frais,

Accompagnés d'une bonne bouteille, bien sûr...

Bon appétit !

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Une clochette tinte, de la compagnie approche.

Compagnie qui entame sa vespérale toilette.

Arghhh ! Arrête ça tout de suite mon gaillard !

J'ai lu l'intégrale des Contes du Chat Perché, moi ! *Je sais donc que, si le chat passe sa patte derrière son oreille, il pleuvra le lendemain ! S'j'suis en vacances, là, j'veux du soleil !

Ouf !

Les vacances ne tomberont pas à l'eau...

A demain sous le soleil austral !

(* On a les références qu'on peut...Les animaux aussi...)

3

Premier réveil dans l'autre hémisphère, premiers oeufs brouillés, premiers toasts, premier col...

Du haut de notre Hilux -voici le fameux engin-,

Nous observons de curieux bipèdes emmaillotés, logotés et casqués.

Juchés sur leur bicyclette en titane, ils entament une curieuse danse qui les mènera jusqu'à la passe.

Ou l'impasse...

Nous laissons alors ces Anquetil et Poulidor à leur souffrance et quittons le goudron pour le gravier.

Nous serpentons maintenant aux marches du Cederberg, montagne du cèdre, enfin autrefois...

Une dernière montée, une dernière descente, une dernière vallée, un nouveau logis.

Je vous laisse siester et vous donne rendez-vous en fin d'après-midi pour une petite promenade !

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Le soleil décline, la chaleur aussi. Une heure parfaite pour faire quelques pas !

Le sentier sablonneux glisse parmi les buissons qui tapissent la plaine.

Un bruit discret se fait entendre, une masse sombre se détache.

Apeuré par notre présence, l'animal stoppe sa lente progression et fait l'autruche.

Puis, reprenant du courage, il franchit le mètre qui le sépare d'une nouvelle cachette et disparaît dans le bush.

La pierre se fait maintenant Lego, pour le plus grand plaisir de quelques plantigrades surnommés par un peu imaginatif zoologue, Daman des Rochers...

Un caillouteux lit de rivière, quelques sauts de cabris.

Le but de la promenade s'affiche maintenant sur la paroi.

Quelques silhouettes dont les couleurs se sont effacées au fil du temps comme se sont effacés leurs auteurs, le peuple San, victimes d'une pression Blanche et Noire.

L'escarpement s'ombre, nous rebroussons chemin.

La nuit tombe, c'est l'heure d'un petit feu de joie !

Bonne nuit...

4

Quelques beaux rêves, un petit déjeuner, une nouvelle excursion...

En voiture, cette fois-ci !

Le Hilux suit la longue piste,

Qui enchaîne courbes et virages,

Qui enchaîne vallées et plateaux.

Le voyageur se perd dans l'immensité mais n'est finalement jamais bien seul.

Un cours d'eau, une exploitation,

Quelques buissons, quelques moutons.

Attention au féroce Patou !

Un panneau nous invite alors à découvrir un autre monde,

Fait de roches éboulées, empilées, creusées,

Mais aussi de peintures oxydées.

Comme le peuple San, l'éléphant ne subsiste plus que sur les parois...

... de quelques abris sous roches.

Il parait d'ailleurs difficile de l'imaginer déambulant...

... dans cet aride paysage !

5

Nous voici maintenant en route pour le Tankwa Karoo NP.

Un petit bout de piste, un bout de goudron.

La glacière est vide, les affamés font un gros détour pour trouver de quoi la remplir...

C'est que villes et villages se font rares dans ce coeur désolé de l'Afrique du Sud !

Le boeuf, le poulet, les oeufs, les ananas, les tomates prennent place sur la banquette arrière, l'asphalte déroule son ruban.

Un croisement, retour du gravier...

Quelques buissons jaunes, une terre sèche.

Des moutons, des vaches, une poignée de fermes.

C'est le royaume de l'élevage extensif.

Les panneaux indicateurs égrènent les kilomètres.

Les voyageurs comptent les véhicules.

Dis, c'est pas la quatrième voiture qu'on croise depuis ce matin ?

Quasi l'embouteillage !

Le soleil est plus qu'au zénith quand la porte du parc s'ouvre pour laisser passer le poussiéreux Hilux.

Je vous retrouve au camp !

Elansberg est, je crois, mon camp préféré en Afrique du Sud avec Kieliekrankie.

Pas de lions, pas d'éléphants, pas de clôtures.

Juste quelques chalets qui se dorent sur la crête.

Cette lourde porte cache bien des trésors que voici !

Un salon avec cheminée pour les froides soirées d'hiver, un très romantique éclairage aux bougies et lampes à huile, une jolie terrasse et son braai,

Une vue imprenable depuis toutes les pièces du logis,

Et puis...

Le silence.

Un silence à peine troublé par le lointain appel du chacal, le pépiement d'un oiseau, ou le bruissement furtif d'une souris...

Je vous laisse vous installer !

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Si nous partions maintenant (re)découvrir ce parc ?

Je me souviens d'une plaine herbeuse très fréquentée par les ongulés.

Serait-elle par ici ?

Serait-elle par là ?

Au bout de ce ruban de sable, peut-être ?

La silhouette de quelques élands du Cap se distingue alors à l'horizon.

Un bubale puis un oryx regardent placidement passer le Hilux tandis que les farouches élands préfèrent la fuite mais renoncent finalement à leur folle course sous les rayons d'un soleil encore bien ardent.

La piste se perd maintenant dans le maigre pâturage, nous rebroussons chemin.

Une partie de backgammon, un feu qui couve.

Le dîner va bientôt être servi, voici le menu.

Que désirez-vous comme morceau ?

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Debout là-dedans !

C'est l'heure du petit déjeuner !

1---Ingrédients d'un bobo déj' :

- 2 bananes

- quelques fruits séchés du Kalahari découpés en petits dés (mention spéciale pour les poires)

- un pot de 500 grammes de yaourt nature non sucré

- quelques cuillères de muesli (le nature, pas le truc croustillant !)

- café moulu pur arabica (thé Lapsang souchong en option)


2---Si tout ceci est issu de l'agriculture biologique, vous obtenez un biobio déj...


3---Pour les amateurs de sensations lipidiques, direction le restaurant le plus proche (+- 200 kilomètres à la louche) pour une dégustation d'oeufs accompagnés de bacon, de tomates poêlées, de saucisses et de toasts beurrés.

Possibilité steak à cheval sur demande...


Je préviens celles et ceux qui choisiront l'option 3 qu'ils ne seront pas attendus pour partir en safari !


Bon appétit...

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En piste pour un grand tour du parc !

Buisson, herbe, montagne....

Montagne, herbe, buisson...

Tiens, deux autruches !

Mais que fait-elle, celle là ? Une parade amoureuse ?

Serait-elle myope comme une taupe ?

Ne voit-elle pas que le Hilux ne porte pas plumes ???

L'autruche se roule par terre, déploie ses ailes, balance tête et cou.

Puis elle se relève d'un bond et s'approche du véhicule immobile.

La voilà maintenant qui court, bec dehors !

C'était une danse de la guerre ! Fuyons...

Buisson, terre, montagne...

Montagne, terre, buisson...

La piste se perd dans un lac asséché,

Le copilote se perd sur son plan.

Et ce n'est pas ce laconique panneau qui va l'aider !

Ah !!! Voilà qui est mieux.

Le Tankwa était autrefois un patchwork de fermes.

Certaines ont été transformées en bungalows pour voyageurs, d'autres témoignent seulement de cet agricole passé.

Je laisse ici ceux qui préfèreraient camper cette nuit plutôt que de retourner au camp...

...et donne rendez-vous aux autres un peu plus tard pour la suite de la visite !

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Je vous propose maintenant de découvrir Tankwa vu d'en haut.

L'étroite piste qui rejoint le col grimpe tout d'abord gentiment vers les cieux.

Un virage, deux virages, trois virages, une épingle à cheveux.

Une courbe, deux courbes, trois babouins, une épingle à cheveux...

La chaussée se dégrade, la visibilité aussi.

Je fais quoi si un véhicule arrive en face, s'interroge le pilote ?

Le klaxon interrompt le silence, le Hilux arrive à la passe.

Les flancs de la montagne se perdent dans la plaine qui étale son tapis vert et ocre sous nos yeux,

Nos yeux éblouis par un soleil mal placé qui ruine tous les efforts du photographe...

Je vous cède ma place aux premières loges pour la descente et entame une prière.

C'est vous dire à quelles extrémités j'en suis rendue !

Une ultime courbe, une ultime pente.

Je reprends mon souffle et lâche la poignée de maintien...

Finies les émotions pour la journée !

Je me cale dans cette chaise longue avec quelques coussins, un bon livre et un café.

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18 30.


Ne serait-il pas l'heure de s'occuper du braai ?

D'habiller quelques pommes de terre de papier d'aluminium ?

De siroter un verre de vin en regardant les flammes ?

De découper ananas et mangues en morceaux ?

De faire grésiller quelques brochettes à la chaleur des braises ?

De dîner à la lueur des lanternes ?


C'est la karootine...


Bon appétit !

7

Par une piste ravinée, rapiécée, ravaudée, nous quittons Tankwa au matin.

Après quelques dizaines de kilomètres de cahots, nous retrouvons une roulante gravel,

Puis le goudron.

Des ouvriers assurent le spectacle aux passagers qui s'assoupissent lentement, hypnotisés par le défilement interminable de l'impeccable macadam.

Réveille-toi ! Tu parles d'un copilote ! Je prends tout droit ou à droite ?

Euhhh... C'est tout droit !

Un café ?

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Un café, une tranche de cake à la banane, une centaine de kilomètres.

Quelques courses au Pick'n'pay de Beaufort West, un dernier feu, un dernier stop.

La barrière d'entrée du Karoo National Park s'ouvre devant le Hilux.

Je vous laisse programmer le parcours du safari de fin de journée pendant que je cours préparer de quoi nous sustenter un peu !

Le cake à la banane, ça tient pas au corps...

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Dans un nuage de poussière le Hilux s'engage sur la piste qui serpente dans la plaine, longeant le tracé des montagnes.


Les orages apportent l'eau nourricière qui forme de très éphémères rivières aux lits desquels s'accrochent arbres et buissons.

Ces rubans verts parsèment l'horizon et sont la promesse de fructueuses rencontres.

Un zèbre lève le nez, quelques oryx se pavanent.

Un bubale broute quelques herbes puis essaie d'offrir au photographe son meilleur profil.

Pas gagné !

Avec sa longue face un peu torve, il eut fait un parfait modèle pour quelque peintre cubiste...

Un chacal martyrise de son museau un carré de pelouse. Il sent, il gratte, il creuse.Je ne sais quel sera son dîner ni s'il mérite tant d'efforts...

Et puis apparaît le plus majestueux des animaux,

Le koudou et sa superbe couronne !

Pas de lions aujourd'hui.

Demain, peut-être ?

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Ce soir, nous dînons au clair d'une lune pleine.

Les loups-karoo seront-ils de sortie ???

M'en va fermer à triple tour le chalet et barricader la chambre !

Vont voir de quel bois...

... je me chauffe, ces affreuses bestioles !!!

8

Voyons ce que les loups karoo ont bien voulu nous laisser comme petit déjeuner !

Je ne sais pas encore si je vais finir mon assiette mais je sais déjà que certains sont en embuscade, à l'affût de la moindre bouchée qui s'égarerait à terre !

Quelques miettes finissent bientôt dans le bec des siffleurs tandis que, repus, nous nous décidons à prendre la route.

Le Hilux s'enfonce maintenant dans les montagnes

Et gagne la vaste plaine d'altitude à la recherche des trop discrets lions du Karoo

Dites, Messieurs les Bubales, z'avez pas vu le Roi de la Savane ?

Eh ! Vous pourriez nous répondre au lieu de nous tourner le dos ! Malpolis !

Tentons notre chance auprès de ces oryx...

On ne sait pas mais il manque Robert depuis hier soir. On est très inquiet ! La dernière fois qu'on l'a vu c'était dans cette plaine, là bas, après le tas de pierre !

Pas plus de Robert en chair qu'en os. Pas plus de lions que de vautours. Il a du faire une fugue le Robert...

En attendant, toujours pas de lions !

Si nous allions dans la partie 4x4 du parc, essayer de les débusquer ?

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Petit résumé pour celles et ceux qui ne comprendraient plus rien à cette histoire :

Nous sommes en plein milieu du Karoo National Park...

... à la recherche de l'oryx Robert probable mais très incertaine victime de la boulimie de quelques lions.

Nous croisons alors d'éventuels témoins :

Robert ? J' fréquente pas d'oryx, moi ! Pourquoi pas des gnous pendant qu'j'vous y êtes !

Voyons un peu plus loin...

Robert ? Le beau gosse des quartiers Nord ? Pas vu depuis une semaine.

D'habitude, il court les moulins à vent. Z'avez peut-être une chance de le trouver là-bas.

Robert ? J'aimerais bien le croiser moi aussi...

Robert, vous avez dit Robert ? La dernière fois que je l'ai aperçu, l'était en train de laver le poil de Meryl dans le ruisseau.

Je finis par me demander si cette quête ne s'apparente pas à celle du Saint Graal quand soudain,

Le superbe Robert dévale de la colline en galante compagnie...

Robert, on te cherche partout !

Contente que tu sois vivant mais dis nous...

Tu saurais pas où on pourrait croiser un lion ?

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Les nuages s'accumulent, le ciel s'assombrit. Des trombes d'eau se devinent au lointain.

Tous aux abris !

Mais, comme dans les romans pour enfants, après la pluie le beau temps.

Et le bel éclat d'un arc en ciel...

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L'orage est passé, un feu fait briller les yeux des voyageurs, le soleil s'éclipse.

Un koudou et deux koudettes prennent leur élan pour sauter la barrière électrifiée qui encercle le camp.

Koudette 1 : Bravo !

Koudette 2 : La patte se prend dans le fil et le casse mais l'obstacle est franchit. Peut mieux faire...

Koudou : L'animal, certainement coaché par Dick Fosbury en personne, semble survoler la fragile défense. Une ola parcourt les terrasses des bungalows !

Mais pourquoi toutes ces antilopes viennent-elles trouver refuge parmi les humains ?

Un regard vers le ciel et la réponse est toute trouvée...

La lune est toujours aussi pleine, les loups karoo rôdent !

9

Au matin, juste avant de rendre les clés du cottage, nous apprenons enfin pourquoi le lion n'a pas daigné se montrer durant notre séjour

Monsieur s'était échappé du parc et il a fallu le ramener en hélicoptère !

Que ne feraient pas certains pour s'envoyer en l'air...

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Une courte étape (tout est relatif...) est au programme de cette nouvelle journée.

En effet, seulement 200 kilomètres de goudron nous séparent de Graaff-Reinet, petite ville spécialisée dans la laine mohair et le style Cape Dutch.

Une petite salade accompagnée d'une bière,

Et c'est l'heure d'une promenade digestive à la recherche des trésors de cette très agréable bourgade.

Je vous laisse flâner un peu et vous rejoins à la porte de cette splendide demeure transformée en musée retraçant la vie quotidienne des riches boers au début du siècle dernier.

Tout ceci a un petit côté " Autant en emporte le vent ", non ?

Je dépose à la gare routière celles et ceux qui auraient épuisé leurs droits à congés.

Et propose aux voyageurs restant de découvrir l'autre joyau de la ville,

Qui, le hasard fait bien les choses, est aussi notre hôtel...

Le bâtiment principal abrite un petit musée tandis que les maisons des esclaves affranchis ont été transformées en chambres.

Le bar est encore un peu désert,

Allons plutôt bouquiner au bord de la piscine,

En attendant que le dîner soit servi...

Bonne nuit !

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Nous abandonnons les plaines moutonnières du Karoo pour les terres moins hostiles qui bordent l'océan indien.

Le paysage se fait ainsi plus vert, les arbres se parent de fruits.

Quelques vaches paissent paisiblement dans les pâturages, quelques tracteurs rentrent les bottes de foin.

Les farm stall fleurissent au bord des routes, c'est l'Afrique nourricière...

Un pachyderme semait autrefois la terreur en ces lieux, semant ruine et désolation dans les champs.

Un chasseur fut mandaté pour l'éliminer, ce fut l'hécatombe...

Quelques éléphants trouvèrent toutefois refuge chez un fermier accueillant puis l'opinion publique se mit en tête de sauver les survivants.

Ainsi fut créé Addo NP.

Celui qui ne voit aucun éléphant dans ce parc est aussi maudit que celui qui ne croise aucun lion au Kgalagadi....

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Nous entrons dans le parc et découvrons rapidement que, contrairement aux jours précédents, quiétude et solitude ne sont pas ici maîtres mots...

Le camp principal possède une furieuse ressemblance avec Skukuza au Kruger entre foule à la réception, foule au parking, foule aux toilettes, foule au restaurant.

Espérons que les choses s'arrangeront par la suite.

Munis du permis de circulation et du numéro de notre tente située dans un autre camp de la réserve, nous pénétrons maintenant dans la zone réservée aux animaux, dans l'attente de les rencontrer à chaque coin de piste !

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Je vais tout de suite aborder les sujets qui fâchent, ainsi nous garderons le meilleur pour la suite.

Comment dire...

Addo est à la région du Cap ce que le Pilanesberg est à Johannesburg.

Un endroit sur-fréquenté planté au milieu d'une zone qui n'a plus grand chose de sauvage.

Certains voyageurs pensent y être comme s'ils étaient dans un zoo, n'hésitant pas à commenter bruyamment et leur vie et ce qu'ils voient, n'hésitant pas à foncer de spot en spot à grands coups de freins et de roues.

Enfin, le camp que j'ai choisi, un bush camp isolé au milieu d'Addo s'est avéré, et de loin, être l'un des hébergements les moins recommandables de tous les séjours effectués à ce jour en Afrique Australe.


Ce camp, Spekboom Tented Camp pour ne pas le nommer, est accolé à une cachette donnant sur un point d'eau.

Cette cachette est, avec la vue depuis une tour d'observation, ce qui le sauve...

Mais il est possible de profiter des deux sans dormir là !


Les points négatifs maintenant :

- le bruit constant des visiteurs du parc qu'on entend arriver, se garer, discuter, un parking spécial un peu éloigné n'ayant pas été prévu...

- selon les vents, les bruits la nuit provenant de la ville voisine.

- la dispersion des sons à travers le camp.

Alors que les tentes sont assez éloignées les unes des autres, on entend tout de la vie des autres occupants ce qui n'est pas le but recherché dans ce style de logement. Je n'ai peut-être pas aussi eu de chance en tombant sur un papy sourd et une femme à la voix de crécelle comme plus proches voisins...

- la vue inexistante depuis les tentes alors que dispersées autour du point d'eau, même avec un système de cache, ou installées sur une plate forme en hauteur, il y avait là un gros potentiel.

- la fabrication des tentes : la région est humide. Des tentes étanches ne seraient pas du luxe...


Nous avons essayé de changer pour le camp qui se situe au sud du parc et qui, après visite, semble être la meilleure option (pas trop grand, pas de restaurant etc, une très belle vue, une colline coupant les bruits du monde urbain) mais il était malheureusement complet.


Quelques photos pour clore ce douloureux chapitre...

Je vous attends au lookout pour aller observer ce qui se cache derrière la palissade !

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C'est quoi ce bazar ????

Allons voir au point d'eau...

Un, deux, trois, dix...

Y a pas à dire, y a pas tromperie sur la marchandise...

Tiens, semble pas le bienvenu, celui-là !

J'espère que vous aimez les éléphants comme les éléphanteaux

Car nous allons rester sur notre petit banc de bois jusqu'au coucher du soleil !

Profitez bien du spectacle...

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Chronique d'une journée ordinaire sur les pistes d'Addo.

Des éléphants se chicorent,

Sous l'oeil d'un impassible arbitre...

Je fais Koudouble,

Elle rouKoule,

Une chiKo roule...

Ou pas, y a un embouteillage !

Les zèbres ont la punk attitude,

Le buffle préfère le spa au coiffeur.

Les bubales admirent l'océan et les dunes qui se devinent au delà de cette dernière colline.

Bon safari !

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Le jour décline, le parc ferme ses portes.

Tous les véhicules, tous les voyageurs ont regagné leurs cages.

Je fais alors le pied de grue, et je ne suis pas la seule,

En attendant l'heure mordorée.

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Y a vraiment beaucoup de nuages ce soir, tu ne trouves pas ???

Ploc, ploc, ploc...

Pleuvrait p'têt même un peu !

PLOC, PLOOOOC, PPPLOOOOOOOC...

Beaucoup !!

Tiens, le feu s'éteint.

Tiens, la tente prend l'eau.

Trop !!!

Tu pourrais m'aider à déplacer les lits et m'apporter une casserole pour canaliser le flux ?

Bonne nuit...

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Dans un matin grisâtre, le ploc, ploc, ploc de la pluie fait place à un martèlement sourd.

Qu'est ce donc ?

Les techniciens de surface du parc, bousiers en langage non technocratique, se rassemblent et frappent en choeur le sol de leur abdomen encarapaçonné.

Pourquoi ?

Trop de travail ! C'est la grève !

Hier soir, toutes les pistes, tous les abords des points d'eau étaient rutilants tant ils avaient mis du coeur à l'ouvrage.

Et une nuit plus tard, tout est à recommencer !

Le meneur, un cégétiste certainement, demande la tête du coupable.

Mais qui est-il, ce coupable ?

Les plus hautes autorités d'Addo organisent alors un tapissage et les industrieux insectes s'installent derrière la vitre sans tain.

Je ne peux vous fournir qu'une version trafiquée de ce qu'ils virent, respect du droit à l'image oblige...

Une silhouette fait rapidement l'unanimité. C'est pas la petite dame ! L'est pas végétarienne ! Pis, elle est bien élevée ! C'est l'autre là, le géant gris aux oreilles décollées ! L'arrête pas de mastiquer herbes et feuilles et voilà le résultat !

L'histoire ne dit pas ce qu'il advint du pauvre éléphant mais je suis sûre que les coprophages ne connaîtront jamais les 35 heures...

Je vous laisse, y a un troupeau qui s'approche du point d'eau...

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C'est l'heure où les grands fauves vont boire

Rectificatif !

C'est l'heure où le roi des herbivore fait régner la terreur au point d'eau.

C'est quoi le petit truc qui chancelle sur la première image à droite ?Qui se faufile parmi les pattes de ses aînés ? Qui veut lui aussi profiter du courant d'une onde pure,

Mais manque de s'écrouler dans l'eau.

Vite, 5 trompes se portent à sa rescousse et remettent l'imprudent à l'abri du vaste poitrail de la matriarche.

Tu restes là maintenant et tu ne bouges plus d'une oreille !

Y a déjà ton cousin que les rangers ont du tirer hors de l'eau la semaine dernière.Ça suffit !

Le tout jeune éléphanteau s'aperçoit alors que ça mitraille sec derrière la palissade et qu'il est la star que tous veulent photographier.

Pas bégueule, il décide de prendre la pose.

Profil gauche, profil droit, tête tournée vers les objectifs...

Malheureusement, son garde du corps interrompt la séance et disperse les paparazzis.

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Nous laissons aujourd'hui derrière nous éléphants, bousiers et perles de pluies pour un bol d'air marin.

Point de cocotiers, point d'océan léchant de ses eaux tièdes et transparentes le sable blanc et farineux d'une plage où languiraient quelques vahinés.

L'Indien est ici fougueux,

Même si quelques fleurs éparses accrochées aux flancs des dunes viennent en atténuer la sauvagerie.

Le voyageur vient plutôt là pour pêcher, contempler,

Buller sous un beau soleil rafraichi par une constante brise.

Bon, je vais quand même goûter aux joies de la baignade. Pas vous ?

Agnès, reviens ! T'as pas vu les panneaux ?

18.4 degrés dans l' eau...

Et des risques de tomber nez à nez avec d'impressionnants cétacés ou de finir dans la gueule de quelques requins.

Glups...Regagnons plutôt l'hôtel...

Excusez-moi, je me suis trompée de photo ! Je reprends...

Regagnons plutôt l'hôtel où de bien étranges antilopes font tapisserie.

Cette promenade iodée m'a affamée !Un petit hamburger, une fois n'est pas coutume, pour les uns...

Un fish and chips, faut savoir s'adapter aux coutumes locales, pour les autres...

Bon appétit !

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Adieu l'océan glacial antarctique, nous retournons au coeur des terres !

Tiens, qu'est-ce qui peut bien pousser dans ces champs ?

Je vous laisse chercher.Personnellement, je ne vois pas du tout...

Les champs d'ananas laissent bientôt place au centre universitaire de Grahamstown où nous rencontrons la nouvelle Afrique du Sud.

Celle qui ne marchera plus le long des routes faute de voitures comme de transports en commun,

Celle qui ne circulera plus à l'arrière des pick up,

Mais celle qui imaginera et construira le monde de demain,

Un monde multicolore et mélangé à l'image de ces étudiants qui s'éparpillent bruyamment à travers les rues de la ville en quête de leur déjeuner.

Ça me fait penser qu'il serait aussi temps pour nous de faire une petite pause !

Bon appétit et rendez vous un peu plus tard à Mountain Zebra !

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Nous dépassons Cradock la mal nommée et quittons la nationale pour une petite route qui se faufile vers les montagnes.

Quelques kilomètres plus loin, nous entrons dans le parc, doux refuge de nos deux prochaines nuits.

Un stop au camp principal pour récupérer les clés de notre logement perdu au milieu des bloc de granit, quelques minutes de goudron puis une piste carrossable.

Un premier panneau.

Non, c'est l'aire de pique nique.

Un second panneau.

Non, c'est l'autre lodge !

Ahhhh !

C'est là qu'il faut tourner !

Le beau tapis de gravillons et de terre s'orne maintenant d'herbes folles et de gros cailloux, la pente s'accentue.Un chacal nous jette un regard courroucé, un koudou interrompt son repas.La piste se perd alors au pied d'un rocher poli par les ans et les eaux.

Il est où le chalet ???

Le Hilux s'engage sur le granit, le pare brise donne sur les cieux bleutés...

Tu crois qu'il faut que je continue à grimper ?

Je commence enfin à comprendre pourquoi le gars de l'accueil nous a demandé si nous avions un 4x4...

Je me hisse donc sur le siège et essaie de deviner comment se présente la situation au delà de la ligne blanche du capot.

Ben, j'vois pas grand chose...

J'entrouvre la porte, monte sur le marche pied.

Et retrouve le sentier !

Faut que tu redescendes, on est monté trop haut !

Tu vois la pierre, là ?

Tu te diriges vers elle et tu bascules de l'autre côté du rocher !

Quelques centaines de mètres de piste, un dernier obstacle et nous distinguons la cheminée de notre logis !

Une pancarte nous rappelle qui est le maître des lieux, nous nous faufilons derrière la barrière...

Bienvenue dans ce qui était autrefois un gîte pour randonneurs et qui est aujourd'hui un logis, certes très rustique, mais plein de charme avec juste quelques animaux pour voisins !

Le bâtiment principal abrite deux chambres, un dortoir et une cuisine.

La cabane au fond du jardin, ce qu'il y a habituellement dans ce type de cabane plus une douche avec vue sur le parc.

Bonne installation !

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Un goûter plus tard, nous partons en virée !

La piste slalome puis grimpe

Vers un plateau réputé être le garde manger des animaux.

J'imagine alors tout ce vert peint en ocre, une diligence et quelques indiens.

Mais les bisons ne sont que des buffles - euhhh gnous -, nous n'avons changé ni de continent, ni de siècle...

Zèbres et antilopes

Paissent sereinement l'herbe tendre de la vaste plaine.

Le lion annoncé doit être en train de ronfler dans son coin...

Nous décidons d'aller en faire autant et regagnons notre foyer dont la braise semble maintenant à point pour accueillir quelques viandes !

Je trouve qu'il manque quelque chose sur cette table.

Mais quoi ???

15

Vous avez bien dormi ? Pas de cauchemars avec des lions bondissant au delà de la barrière, des serpents cachés sous les lits, des léopards aux toilettes et des singes pillant l'armoire à gâteaux ?

Je vous propose maintenant d'oublier vos peurs en allant photographier les animaux...

Nous retournons donc sur le plateau giboyeux.

La piste forme bientôt un Y.

Droite ? Gauche ?

Le copilote choisit la gauche, le Hilux vire à gauche...

Les zèbres qui font la renommée du parc se prêtent bien volontiers à la séance de thérapie par la photo.

Les buffles se montrent tout aussi coopératifs.

Mais quid du lion ???

La piste se transforme en route...

Et toujours pas de rouquins !

Si nous allions à la réception voir la carte des observations de ce jour ?

Mauvaise idée...

Dis-moi, Agnès, le point rouge là, c'est bien un lion ?

Euhhh... Oui... Pourquoi ?

Tu as voulu prendre à gauche, nous avons pris à gauche.

Moi, je voulais aller à droite et c'est à droite qu'est le point rouge !!!!!

Un ange passe, le copilote choisit de faire diversion en proposant de déjeuner au bord d'une agréable piscine...

Un peu trop fréquentée...

Bon appétit et attention aux chapardeurs !

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Un orage, une sieste, un nouveau safari...

Un lion peut-être ???

Non,

Non,

Et encore non !

Je vous laisse scruter l'horizon.

Si vous voyez le féroce animal, n'hésitez pas à interrompre le cours de ce carnet !

Vous n'avez rien vu ?

Moi, non plus !

Une tache rousse, là bas !

Pffff...Ce n'est qu'une mangouste.

Retournons donc à la mare aux buffles,

Faute de grives, nous nous contenterons de merles !

Un nouveau détour par l'accueil et la carte nous apprendra que nous avons encore manqué le lion de peu.Cette fois ci, il fallait tourner à gauche...

Grrrrrr !!!!

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Seuls le rougeoiement des braises et le halo d'une lampe solaire éclairent la nuit.L'un se bat avec son tire bouchon, l'autre avec l'emballage des steaks.

Quand, soudain, un son rauque et sourd transperce les ténèbres !

Deux paires d'yeux se croisent puis se décroisent, braqués sur les fourrés par delà la palissade.


C'était un lion, non ?


L'insouciance d'une veillée au coin du feu se transforme alors en inquiétude en plein bush.

Les neurones pelliculent un film d'horreur puis trouvent les failles du scénario.


1- Le rugissement était très lointain.2- Le cottage est ceint de murs d'acier ou de bois.3- Quand c'est l'heure, c'est l'heure. Après, c'est trop tard. L'avait qu'à montrer sa trombine quand nous faisions notre safari, ce bruyant félin ! Même s'il approche de là, nous ne lui jetterons même pas un regard !

1+2+3 = A table !!!! Le dîner est servi !

Bon appétit...

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Une eau bien chaude coule abondamment du pommeau de la douche et m'asperge.Je m'empare du savon quand un léger bruit de pas interrompt mon geste.Je me retourne....

Un lion ????

... et me réveille.

Une abondante pluie d'orage martèle la tôle de la toiture.

J'écoute l'hypnotique concert qui finit par me bercer et me rendors.

Bonne nuit !

16

Le programme du jour, c'est de la route, de la route et encore de la route !

Nous quittons la rurale Cradock au chant du coq,

Et c'est parti pour quelques heures de conduite !

Dis Agnès, tu m'avais pas dit qu'il y avait de la piste ?

T'es sûre que c'est la bonne route ?

Ça grimpe...

Euhhh, je crois qu'on rejoint le macadam dans une heure ou deux...

Un petit stop pour un encas,

Un fleuve à enjamber et nous quittons définitivement Le Cap, qu'il soit Oriental, Occidental ou du Nord.

Le goudron longe maintenant la frontière avec le Lesotho, notre but se rapproche.

Bienvenue à Ladybrand,

Et bonne nuit...

17

Bien reposés ?

Reprenons donc la route pour notre ultime étape, le Golden Gate Highlands NP .

Les montagnes du Lesotho se dessinent sur fond de nuages formant un charmant tableau au pied duquel s'est nichée la très touristique ville de Clarens.

Si nous y faisions un petit stop avant de gagner notre refuge sur les hauts plateaux ?

La rue et la place principale sont bordées de boutiques,

Qui s'affichent lard mais s'avèrent parfois du cochon...

L'une d'entre elle séduit le chauffeur qui, négligeant les oeuvres accrochées sur les murs, se précipite illico dans l'arrière boutique.

Je m'amuse à lire les étiquettes aux noms souvent très évocateurs tandis que quelques billets changent de main.

Le Hilux profite de ses instants de liberté pour rouler les mécaniques auprès de quelques belles auxquelles il compte coccinelle...

J'espère que ce festival ne fera pas trop d'ombre à ce très proche scrutin

Et que le changement promis aura, ici, bien lieu maintenant...

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Nous récupérons les clés du chalet à la réception du parc et entamons la rude grimpette qui...

... en quelques minutes nous propulsera à 2200 mètres de haut.

Je vous laisse profiter de la terrasse,

Je vais admirer l'architecture des bungalows !

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Derrière les cottages, une trace part en direction du plateau.Si nous la suivions ?

Une diagonale dans la pente, un arrêt pour le souffle.

Une autre diagonale, un arrêt pour la vue !

Encore quelques efforts et l'inclinaison se fait plus douce alors que le sentier se fond dans une herbe aussi verte qu'humide.

Quelques oreilles aux aguets pointent à l'horizon, nous sommes repérés !

Un vent violent cingle le plateau diffusant notre fumet à tous ces timides animaux peu habitués à croiser pareil équipage.

Dites les gars, c'est quoi ces deux silhouettes bipèdes qui piétinent notre repas ???

Courage, fuyons...

En une poignées de secondes, en quelques galops, les antilopes disparaissent ne laissant derrière elles qu'une poignée de crottes, magnifique terreau n'est-ce pas ?

Très déçus par l'accueil indigène, nous décidons de rebrousser chemin !

Et retrouvons bientôt la chaleur de notre logis.

Ne reste plus maintenant qu'à déboucher l'un des nectars acheté à Clarens pour le siroter en admirant les couleurs...

D'un ciel qui s'éteint.

Bonne nuit !

18

Mon cerveau est encore embrumé ou bien est-ce un vilain brouillard qui nappe les vallées ?

Le coton laisse bientôt place à un beau ciel bleu, plus d'excuses pour ne pas faire une petite randonnée !

Nous voilà donc partis pour le camp principal, point de départ des excursions pédestres.

Le sentier est plus ou moins pavé, inutile de chausser vos meilleurs croquenots.

Inutile également d'emporter le gps...

L'intérêt des lieux n'est pas le challenge sportif ou personnel mais juste de se laisser bercer par tout ce vert,

De se laisser fasciner par l'empreinte des siècles sur les roches,

De respirer le parfum d'une simple fleur.

Allez ! Encore quelques efforts et nous sommes arrivés !

Mine de rien, on n'aurait pas grimpé un peu ????

Je laisse les moins sportifs reprendre souffle avant de donner le signal du départ.

Rendez-vous en bas ?

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La visite du parc se prolonge en voiture.

Nous nous régalons de fraicheur et de verdure après ces deux semaines passées dans le semi-désertique Karoo.

Une pancarte nous intrigue alors : Vulture Restaurant.Que cela peut-il être ???

Un sentier nous amène à une cachette, un coup de vent emplit nos narines de senteurs faisandées...

Les autorités en charge de la protection de la vie sauvage ont décidé de sauver le vautour, espèce en voie de disparition faute de nourriture.Des carcasses de vaches sont donc mises à la disposition des charognards qui semblent apprécier le menu...

Notre attente se conclura par le passage furtif d'une ombre dans le ciel, nous décidons de rentrer,

Pour admirer un ultime coucher de soleil, pour allumer un ultime brasier.

Bon appétit !

19

Adieu zèbres, gnous, impalas, regagnons le monde civilisé !

L'immense plaine de l'état libre d'Orange se hérisse d'épis qui affichent le nom de l'éprouvette qui les a créés...

L'OGM serait le pied ???

Mouais...

Tout aussi peu convaincant que le paysage traversé...

Le Hilux n'a maintenant plus qu'à rouler en direction de l'aéroport,

Où d'autres voyageurs l'attendent pour de nouvelles aventures.

Les nôtres s'achèvent ici sous l'oeil bienveillant d'un géant de perles.

Merci d'avoir suivi ce carnet et à très bientôt au Maroc !