Chroniques Covid, destination Porto !

Un voyage improvisé au temps du coronavirus à travers la péninsule ibérique.
Juillet 2020
3 semaines
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Mars 2020.

Nous nous apprêtons à boucler nos valises pour prendre l'avion direction les îles de la Réunion et Maurice quand cette satanée Covid s'invite dans la danse.

Un confinement plus tard, nous nous voyons obligés de renoncer au voyage suivant, un circuit dans le nord ouest argentin, pourtant réservé depuis des mois.

Heureusement, l'Europe semble bientôt sortir de la déferlante et ses frontières internes se rouvrent timidement.

Nous décidons alors de réserver un billet pour l'Islande et tout ce qui s'en suit : voiture, logements...

La destination semble idéale et pour la pandémie et pour le porte monnaie et pour la fréquentation.

De grands espaces vides, pas de chinois, d'américains, de groupes, des prix doux du fait du manque de demande.

C'est l'année ou jamais pour visiter ce pays onéreux et victime du surtourisme !

Patatras, (pas Tatra ?), Transavia annule tout son programme estival vers l'Islande au départ de Paris une poignée de jours avant notre envol...

Que faire maintenant ?

Réserver un autre billet pour un autre pays et le voir aussi annulé ?

C'est bon. Nous avons déjà 3 remboursements en attente, ça suffit !

Nous choisissons donc l'option la plus raisonnable en cette période de profonde incertitude : partir en voiture en réservant au jour le jour.

L'Espagne et le Portugal sont assez proches et semblent ne pas refuser les visiteurs, allons-y !

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Fin juin, premier jour du voyage, nous quittons l'Auvergne pour les Pyrénées.

Si les routes ne sont plus aussi désertes que durant le confinement, ce n'est pas non plus la folie d'un grand jour de transhumance estivale.

Manquent surtout à l'appel les cohortes de véhicules anglais, néerlandais ou belges ainsi que les caravanes et autres maisons sur roues.

Quant aux voitures immatriculées en France, elles ne viennent pas des quatre coins du pays !


Nous arrivons donc sans encombre à Saint Lary Soulan, notre première étape où nous avons difficilement réservé un logis.

Non pas que tout soit complet, loin de là, mais plutôt que seuls quelques hôtels sont ouverts...

Ce sera d'ailleurs une constance durant ces trois semaines de pérégrination.

Notre logeur nous met tout de suite à l'aise, mal à l'aise selon les points de vue : les affiches covid et le gel sont là pour respecter les consignes gouvernementales mais libre au client de faire comme il veut. Pas de masque sauf pour les employés, petit déjeuner buffet... On pourrait quasi se croire comme avant.

Quel contraste avec l'ambiance par delà les Pyrénées ! Il faudra attendre le retour en France pour retrouver ce j'm'enfoutisme général.


La valise posée, nous allons faire un tour à la station de ski voisine de Piau Engaly.

Le temps est maussade, les immeubles vides.

Quelques vaches à l'estive remplacent surfeurs, fondeurs et autres slalomeurs.

Le tintement de leurs cloches remplace le grincement des remontées et le brouhaha de la haute saison.

Une petite impression de fin du monde plane sur le village de vacances.

Assez en accord finalement avec cette période de pandémie...

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L'Espagne attendra un peu, nous décidons de faire un crochet par la réserve naturelle de Néouvielle.

Nous grimpons tout d'abord au barrage du lac de Cap-de-Long qui surgit au delà de la brouillasse accrochée à la plaine.

Nous laissons la Scirocco sur un parking bien désert et partons nous balader en direction des montagnes puis sur l'ouvrage d'art.

Il fait frais -nous sommes quasi à 2200 mètres- beau et seuls quelques promeneurs et fondus d'escalade nous tiennent compagnie.

Les eaux sont limpides, quelques névés gouttent, un éboulis interrompt l'agréable randonnée.

Nous rebroussons donc chemin et descendons au parking du lac d'Orédon.

Si l'horodateur est actif et la route qui poursuit vers le lac d'Aubert fermée, l'ambiance n'en est tout de même pas non plus à la foule et les employés surveillant le site nous indiquent tout de suite que, même si nous dépassons le temps payé d'une heure voire plus, ce n'est pas bien grave...

Il n'y a pas que des désavantages à voyager à l'heure du coronavirus !

Le pique nique et la gourde dans le sac à dos, nous empruntons maintenant le sentier qui longe les différents lacs qui font la renommée des lieux.

Nous n'aurons pas le temps de le parcourir en entier mais les Laquettes, la première étendue d'eau, semble à notre portée.

Je ne sais pas ce qu'il en était une fin juin ordinaire mais quelle tranquillité aujourd'hui !

Nous dénichons alors une confortable pierre plate dominant le lac et dégustons fromage et charcuterie en observant le tourbillonnant manège d'une nuée d'alevins guignant chaque miette de notre déjeuner.

Une dernière bouchée et demi tour.

Il est temps de quitter la France via le tunnel de Bielsa !

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Covid oblige, la barrière menant au tunnel n'est levée que depuis quelques jours.

Nous nous engouffrons bientôt dans le boyau et laissons derrière nous l'Hexagone et sa brume.

Quelques errances sur de petites routes panoramiques et nous arrivons à Ainsa-Sobrarbe, notre étape du soir.

Le nombre de porteurs de masque et l'affiche collée à la porte de notre hôtel nous font rapidement entrer dans une autre dimension, celle du respect des gestes barrières, du royaume du gel hydroalcoolique, du paradis de la désinfection.

Pas question de se pointer nu à la réception ou dans les étages ni de prendre les choses à la légère !

Distributeur à l'entrée, sur le desk, dans l'ascenseur. Carte bancaire nettoyée, utilisée, renettoyée. Clé plongée dans l'alcool. Autocollants indiquant la distanciation à respecter.

Même la porte de la chambre est barrée d'un sticker indiquant que tout y a été javellisé.

Fini les buffets, place au petit déjeuner à la place et à une heure préalablement fixée pour éviter que tous se retrouvent en même temps au restaurant.

Le rituel sera à peu près le même dans chaque hôtel que cela soit en Espagne ou au Portugal. Nous aurons même le droit à une prise de température dans un établissement.

Ces pratiques censées rassurer finissent par foutre un peu les jetons tout comme le laxisme francophone ...

Difficile de trouver un juste milieu !

La voiture garée, la valise débouclée, nous partons, masque autour du bras à la mode ibère, à la découverte du village.

Bien qu'il soit l'heure de l'apéro, la plaza mayor ne bruisse pas du tintement des verres, de la rumeur des conversations.

Je reste bouche bée devant ce manque total de touristes qui n'est pas tout à fait sans me déplaire mais qui me laisse perplexe quant à la suite du voyage.

Le temps d'admirer la vue et quelques âmes sortent. Nous nous installons alors à une terrasse et sirotons qui une bière, qui un verre de blanc...

C'est quoi ça ? Pourquoi ce QR code au milieu de la table ? Nous comprendrons rapidement que l'espagnol comme le portugais est bien plus moderne que le français ...

Une application à télécharger, un coup de scan et hop les plats et boissons s'affichent sur le smartphone !

Quasi toutes les tables ultérieures possèderont ce moyen simple, efficace et hygiénique de choisir son menu.

Certains restaurateurs nous sortiront tout de même du fin fond de leurs tiroirs une version papier francophone mais vu le nombre rencontré de nos compatriotes, aucun risque de contamination...

Je vous laisse maintenant choisir votre repas et vous dis à demain...

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Ce matin, nous partons à la découverte de la vallée d'Ordesa et de ses nombreuses cascades.

Habituellement à cette époque, il est préférable de se garer au parking de Torla et d'emprunter l'une des navettes à destination du point de départ des randonnées mais aujourd'hui, la foule n'est toujours pas au rendez vous..

Elle ne le sera d'ailleurs quasi jamais en Espagne comme au Portugal et il faudra arriver à Biarritz pour retrouver un parfum d'été ordinaire.

Aux chaussures de randonnées et au panier pique nique, certains locaux ont ajouté un masque. Ce n'est pourtant pas la place qui manque sur le sentier...

Nous choisissons une balade pas trop pentue qui nous mènera de cascades en cascades à travers la fraîcheur du sous bois.

C'est agréable, facile et le final offre de superbes vues sur les montagnes.

Le déjeuner avalé, nous poursuivons notre route, direction l'abbaye de Leyre.

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Quelques bouts d'autoroutes et de nationales plus tard, nous entamons les quelques lacets menant à l'abbaye de Leyre.

L'ensemble monastique comprend un hôtel, un restaurant et une église romane. La vue est splendide et le silence euhhhh religieux...

Suite à la pandémie, la visite a été aménagée pour que les voyageurs se croisent le moins possible. L'employée nous confie donc les clés du bâtiment où nous attendent les habituelles consignes sanitaires et le non moins sempiternel gel hydroalcoolique.

Les deux caractéristiques principales du monument sont sa sobre crypte aux colonnes tronquées et son portail richement sculpté.

Je trouve que son orgue et ce christ, plus modernes mais tout aussi raccords avec la simplicité ambiante, valent également le détour .

Nous poursuivons bientôt notre chemin et gagnons le petit bourg médiéval de Sos del Rey Catolico.

Aucun problème encore pour se garer dans ce qui correspond à l'un de nos plus beaux villages de France.

Pas un chat dans les rues, pas un berger dans l'église, pas un touriste se selfiant devant la tour !

Notre étape du soir, la ville de Tudela, est, elle, plus animée même si le gros des promeneurs sont ses habitants et non des visiteurs.

Un peu de lèche vitrine -Le style Obélix semble à la mode dans la péninsule...-et de saine lecture, et voilà l'heure de dîner.

Dîner, dîner, c'est vite dit ! Rien n'est ouvert ! On se croirait dans une ville de province française au siècle dernier...

Nous accusons la Covid mais nous rendons vite compte qu'il s'agit plus de l'ordinaire des lieux...

Les sorties, c'est en fin de semaine par ici !

Nous échouons donc à la terrasse d'un bar de la place principale et optons pour quelques tapas en guise de souper.

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L'avantage de Tudela est sa proximité avec le fameux désert des Bardenas Reales que nous choisissons de découvrir aujourd'hui.


Même si le site possède quelques sentiers de randonnée, il se découvre principalement en voiture ou en VTT pour les plus courageux que nous ne sommes pas...

Nous récupérons bientôt un plan à l'accueil et suivons l'itinéraire principal qui tourne autour d'un grand camp militaire inaccessible.

Les lieux servent également de pâture voire, dès que la richesse du sol le permet, de champs.

Le cierzo, un vent sec et impétueux, et l'érosion naturelle des sols ont façonné le paysage tourmenté de ce désert semi-aride.

J'ai parfois l'impression d'être en Cappadoce puis en Afrique Australe...

Ou encore aux Etats-Unis !

J'apprécie beaucoup la balade, la Scirocco qui se couvre de poussière un peu moins...

Au lointain, se dresse alors la silhouette de la formation rocheuse la plus emblématique du parc, le Castil de Tierra.

Ne reste plus qu'à enfiler les baskets pour aller admirer ...

Cette curiosité géologique de plus près ,

Et sous tous les angles...

Nous quittons maintenant la partie centrale du parc pour espérer trouver un peu de fraîcheur près du barrage d'El Ferial, histoire de pique niquer tranquillement.

Nous continuons ensuite notre exploration par la piste qui mène au mirador de la Vierge del Yugo.

Une fois de plus, nous sommes bien seuls pour contempler une vue malheureusement complètement à contre jour...

Un chardon à la place ?

Sous le brûlant soleil de ce début d'après-midi, nous prenons de l'altitude pour aller vadrouiller sur les pistes de La Negra et ses hauts plateaux.

La route difficilement carrossable en voiture basse longe le vide.

20 pas à gauche, et c'est le grand plongeon !

Les rares touristes présents dans la partie la plus aride du parc se sont envolés et nous ne croisons que des engins agricoles fort affairés à se frayer un sillon entre les multiples éoliennes qui fleurissent en bouquets métalliques dans toute la région.

Le ciel se charge de noir alors que nous rejoignons le sanctuaire de Sancho Abarca et son superbe point de vue.

L'orage gronde, nous passons entre les gouttes.

Retour à la case départ, Tudela !

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Une petite balade dans le coeur historique de la ville avant de dîner ?

Aussitôt dit, aussitôt fait sous les claquements de bec des nombreuses cigognes nichées au plus près des cieux et les muets accords d'un guitariste patientant au coin du mur l'heure de son déconfinement...

Je ne suis pas persuadée que les français aient laissé d'excellents souvenirs de leur passage par ici. Depuis, de l'eau a heureusement coulé sous les ponts...

Nous serons d'ailleurs très bien accueillis dans le restaurant choisi pour dîner.

Pas de terrasse mais des tables bien dispersées et peu de clients. Trop tôt ou encore passablement inquiets par la pandémie ?

Poulpe et algues au menu.

Bon appétit...

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Cette nouvelle journée commence sous le signe de l'huile de coude, il faut dépoussiérer la Scirocco !

Un coup de jet, quelques coups de lingettes, adieu la poussière du désert dedans, dehors...

Nous pouvons maintenant prendre la route pour Zamora sans risquer une tempête de sable à chaque claquement de portière.

J'ai programmé quelques haltes en chemin et voilà qu'une pancarte annonce la première, le village de Calatañazor et les ruines de son château médiéval.

Je vous laisse la difficile mission de compter les visiteurs se pressant dans les ruelles pavés de cette cité bien léchée mais n'ayant pas encore perdu tout son cachet .

Encore quelques pas et nous arrivons au château. Ou du moins ce qu'il en reste...

Il est cependant très intéressant de grimper jusqu'ici et pour le village et pour la vue !

Cadeau Bonux, quelques vautours s'offrent en ballet.

30 kilomètres plus loin, nouvel arrêt, El Burgo de Osma, tout le monde descend !

C'est l'heure de la sieste,

Ou celle de la Covid ?

Ce n'est heureusement pas celle de la messe et nous pouvons déambuler tranquillement dans la très paisible cathédrale.

Notre dernier stop en chemin sera pour admirer un autre château, Peñafiel.

La forteresse médiévale se dresse fièrement au dessus du village et des vignes, la spécialité des lieux.

Elle abrite d'ailleurs un musée du vin que nous ne visiterons pas, nous contentant d'une courte promenade circulaire autour des murailles.

Un dernier regard sur la plaine,

Et nous avalons les 150 kilomètres qui nous séparent encore de Zamora.

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Nous abandonnons la Scirocco à 2 pas de notre hôtel et suivons les conseils avisés de notre logeuse quant à la visite de la ville.

Une porte dans les murailles, nous nous engouffrons dans le coeur roman de cette cité médiévale plantée au bord du Douro, fleuve que nous ne quitterons guère avant longtemps...

Comme dans tous les villes et villages traversés en Espagne durant ce voyage, les cigognes s'avèrent plus nombreuses que les touristes...

Nous contournons la cathédrale pour prendre le frais dans les jardins attenants.

Le château n'est pas encore fermé, si nous y entrions ?

Il est plus qu'ouvert d'ailleurs, ouvert à tous vents !

Nous nous perdons un peu dans les sens Covid de la visite mais, vu la foule en présence, le gardien des lieux ne nous en tient pas rigueur.

Nous empruntons désormais l'artère commerçante principale de la vieille ville. L'animation ne bat pas son plein mais ce n'est pas non plus le grand désert.

Comme nombre d'espagnols en cette heure tardive, nous choisissons alors de nous installer en terrasse le temps d'un verre de vin...

Je vous laisse maintenant choisir votre plus belle tenue pour dîner.

Bon appétit...

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Au cours des prochaines journées, nous suivrons paresseusement le Douro de la frontière hispano-portugaise à Porto.

Après divers points de vue sur le fleuve et ses multiples barrages, nous parvenons à la mignonne bourgade-frontière de Miranda do Douro perchée sur la rive portugaise du cours d'eau.

Le blanc village vit habituellement des escapades shopping des proches espagnols mais aujourd'hui, les boutiques devront plutôt se contenter de nous. Nous jetterons notre dévolu sur un magasin affichant en vitrine quelques spécialités locales à base de raisin.

J'aurais bien aussi craqué pour un râteau mais j'ai décidé, pour le bien être de mes étagères, de ne ramener prioritairement de mes voyages que des souvenirs qui se mangent ou qui se boivent et qui donc ne finiront pas comme nids à poussière...

Nous reprenons bientôt la Scirocco et enchaînons d'autres vertigineux à-pics plus ou moins bien aménagés. Pas besoin de patienter des heures pour éviter quelques inconnus sur la photo !

Un crochet par l'intérieur des terres et nous voilà maintenant au pied des ruines du château de Mogadouro. Nous grimpons au sommet de la tour et admirons la vue.


Plus qu'un rio, le Rio Sabor, à franchir et nous nous installons à Macedo de Cavaleiros pour la nuit. Le choix de l'étape n'est pas très logique mais suit les possibilités de logements en chambre d'hôtel.

Cette première journée en terre portugaise s'achèvera par une promenade apéritive sur les rives de la plage fluviale d'Azibo puis par la dégustation de quelques sardines, what else...

Bon appétit !

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Nous retrouvons les bords du fleuve au matin et empruntons une étroite route en lacets jusqu'à ses berges.

La Scirocco regrimpe vaillamment la rude pente puis déclare forfait sur la piste menant au superbe belvédère du Carrascalinho. Sous un soleil de plomb, nous achevons donc en piéton les quelques centaines de mètres de ce chemin mal entretenu.

Une rapide visite du village de Freixo de Espada à Cinta et les estomacs grondent. On pique nique où ???

Ça me paraît pas mal ici, non ?

Nous quittons à regret le point de vue pour l'embarcadère des croisières fluviales sur le Douro. Pas que nous souhaitions en faire une mais par pure curiosité...

Quelques vignes et oliviers plus tard s'annonce Torre de Moncorvo, notre prochain village-étape.

Nous posons les valises et partons déambuler dans les ruelles covidément aménagées de la bourgade. Un point jaune, un client et merci de respecter la file ...

J'aime beaucoup la sobriété de ce centre ancien. Pierres qui dorent au soleil, blancheur des murs, bleu quasi immaculé du ciel puis gris d'un orage imminent, quel apaisement !

Pour dîner, nous suivons les conseils de notre logeur et nous dirigeons vers un établissement à menu imposé. Le restaurant est complet mais on nous fait une place en terrasse et c'est parti pour l'enchaînement des entrées.

Charcuteries diverses, fromage, champignons, saucisses locales, omelette, quelques crudités puis le clou du spectacle, une fondante pièce de boeuf à se damner !

Je déguste mon dessert quand mon regard croise celui de ce chat...

L'aurait pas une coquetterie dans l'oeil, ce pauvre félin ?

Je vous laisse maintenant digérer et vous dis à demain...

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Aujourd'hui, nos pas nous entraînent tout d'abord avant-hier : nous allons visiter le musée consacré aux gravures rupestres préhistoriques de la vallée du Côa.

Il aurait également été possible de participer à une randonnée guidée pour découvrir les traces laissées par nos ancêtres in situ mais la chaleur comme la covid -pas question de marcher nez au vent- nous font préférer les copies aux originaux...

Le bâtiment abritant les diverses expositions vaut le coup d'oeil.

Je vous laisse vous glisser dans l'inattendue structure en béton, ajuster vos masques et inonder vos mains du gel hydroalcoolique abondamment mis à disposition à l'entrée de toutes les salles,

C'est parti !

J'avoue que, même avec les dessins explicatifs, j'ai souvent du mal à découvrir quels animaux se cachent parmi les enchevêtrements...

Pour nous remettre de ce casse-tête plurimillénaire, nous décidons d'aller siroter un café en terrasse tout en nous laissant (em)porter par la vue.

1.80 euros la tasse ???? Mais, c'est la ruine ici ! En quelques jours hors de France, nous nous étions déjà habitués à des prix bien plus sages. 0.60 sera le tarif plancher...

Suite à cette dépense imprévue qui modifie toute l'économie de ce voyage, nous pensons louer nos bras pour les vendanges . On devrait facilement trouver un employeur, non ?

L'Asie offre un patchwork de rizières, la vallée du Douro un méli-mélo de vignes, d'amandiers et d'oliviers.

La mosaïque impeccable s'étage sur toutes les collines, j'en félicite le maître d'oeuvre !

Je crois finalement que nous ferions mieux de ne pas participer à l'élaboration de ces magnifiques paysages car le tableau se transformerait rapidement en un infâme barbouillage...

Le petit noir digéré, les estomacs grondent. Je repère sur la carte un château, Numão , qui me semble idéal pour dévorer chorizo, fromage et brugnons.

Les fortifications sont libres d'accès et offrent un formidable terrain de jeu pour petits et grands...

50 kilomètres plus tard, nous retrouvons la civilisation, quelques touristes et la covid sur les trottoirs de Pinhão.

Le village figure sur tous les guides non pour son inestimable Datsun orange mais pour les instructifs azulejos qui ornent les murs de sa gare !

Vous saurez ainsi tout, tout, sur les travaux viticoles au siècle dernier.

Nous laissons bientôt ce livre d'images à ciel ouvert pour le triangle d'or du vignoble du Douro où pullulent chais et logements luxueux.

Nous ne visiterons pas de caves, covid oblige. A la place, repos sur la terrasse de l'hôtel !

Le soleil finit sa course au milieu des grappes, nous nous dirigeons vers le restaurant.

Bonne nuit !

(Prévoir les boules quies, les murs sont en papier...)

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J'espère que vous êtes en forme car le but de notre excursion matinale est perché à plus de 600 marches de la petite ville de Lamego. Après, pour les flemmard(e)s de mon genre, il est possible de rejoindre les lieux par la route...

Voici maintenant l'objet de vos efforts : le Sanctuaire de Notre Dame des Remèdes !

Là aussi, la covid s'est invitée à la messe mais, vu les habitudes prises par certains croyants d'embrasser, léchouiller, serrer, tripoter toutes les statues, les mesures adoptées ne me semblent pas sans bon sens...

Vous noterez par ailleurs que le clergé portugais est beaucoup moins gourmand que son homologue français. Point de cierges à 500 euros comme à Lourdes mais plutôt de modestes chandelles pour quelques dizaines de centimes...

La Scirocco regagne en quelques tournants le coeur de ville et nous découvrons alors la merveille d'en bas.

Une courte promenade sur le cours, un coup de chaud. Si nous essayions de trouver un peu de fraîcheur en altitude pour déjeuner ? Je repère un lac sur ma carte et c'est parti pour le pique-nique !

Repus, nous entamons une promenade digestive dans les modestes mais coûteux jardins à la française du palais de Mateus.

La balade est courte mais bien agréable en ces journées dépeuplées. Je reste en revanche dubitative pour la même visite en temps normal avec X cars de tourisme...

Le domaine produit un vin rosé léger très légèrement pétillant et je vous promets que cet alignement n'est en rien le fruit de notre dégustation !

Il vaut mieux d'ailleurs ne pas abuser du contenu de ces jolis flacons pour virevolter sur le goudron puis la piste forestière qui part à l'assaut de notre prochain arrêt, la Capela da Senhora da Serra, modeste édifice dressé à plus de 1400 mètres d'altitude.

Un magnifique point de vue à 360 degrés nous y attend même s'il faut oublier les diverses antennes qui ornent le sommet du pic de Marão.

Autant je trouve que les éoliennes ne défigurent pas forcément un paysage, autant j'aimerais que la 4G circule via de moins vilaines structures...

30 kilomètres et une heure plus tard, nous nous installons dans notre chambre aux portes du centre ancien d'Amarante, charmante petite ville bercée par les eaux de la Tâmega.

Une terrasse dominant la rivière sert bientôt de cadre à notre dîner.

Après les sardines, nous dégustons l'autre cliché de la cuisine portugaise, la morue ! Ceux qui auraient encore un peu de place pour le dessert pourront se laisser tenter par ces évocatrices spécialités locales...

Il fait bon, l'éclairage est invitant, les berges de la rivière sont gentiment animées.

Une balade vespérale pour conclure cette ultime journée dans la vallée du Douro ?

Douce nuit...

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Un dernier regard sur Amarante et nous filons vers Porto.

Filons, filons, façon de parler...

Nous avons voulu éviter les autoroutes portugaises et leur système de paiement à géométrie variable et nous nous en mordons aujourd'hui un peu les doigts !

Nous ne faisons en effet que traverser d'interminables villes et villages. Où est la nature par ici ???

Et puis, après un dernier feu rouge, se devine l'océan à travers un brouillard qui ne tardera pas à se dissiper.

La Scirocco trouve facilement une place sur l'avenue du Brésil et nous commençons notre découverte de Porto par sa façade atlantique. Nous ne sommes pas dans le Porto des fins de mois difficiles et ça se voit...

Les lieux sont parfaitement aménagés pour les fanatiques du jogging, les mordus de la marche sportive, les aficionados de bains de mer toniques et tempétueux, les adeptes de la vague.

Ils sont aussi parfaitement adaptés aux nouvelles normes de distanciation sociale...

Les forts qui défendaient la ville hier servent aujourd'hui de lieux de rendez vous pour amoureux de parties de cartes endiablées à peine troublées par la covid.

Nous achevons notre promenade maritime à la table d'un troquet et déclinons la spécialité locale, la roborative francesinha, une adaptation portugaise de notre croque-monsieur. Du pain, de la saucisse, du jambon, du boeuf, beaucoup de fromage fondu, de la sauce et, en option, des frites et un oeuf au plat ! Rien que d'apercevoir le machin, tu prends 3 kilos...

Des sardines grillées à la place ?

Le déjeuner terminé, nous reprenons la voiture pour nous balader à l'embouchure du Douro où patientent troupeaux, pêcheurs, tramways et forteresses...

Cette première approche de la ville se révèle très sympathique. Quid de la suite ?

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Nous abandonnons la Scirocco au garage de l'hôtel et partons découvrir les plus célèbres vues de la ville depuis le tablier supérieur pont Dom-Luís.

Nous sommes maintenant à 45 mètres au dessus des eaux du Douro...

D'un côté, nous dominons Vila Nova de Gaia, ses caves à Porto, ses rabelos et son télécabine,

De l'autre, le quartier ancien de la Ribeira niché au pied de la cathédrale.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'Airbnb n'a pas réussi à phagocyter tous les immeubles de la ville qui est restée en grande partie encore dans son jus...

Le touriste se fait rare et les locaux semblent préférer d'autres lieux à l'heure de l'apéro.

Nous profitons donc de l'immense place de la cathédrale en solitaire, tout comme d'ailleurs le restaurant choisi pour dîner...

Faudra peut-être choisir une adresse en dehors du quartier touristique demain soir ?

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Le programme de cette nouvelle journée ? Flâner dans les rues et ruelles de Porto !

Notre errance nous entraîne tout d'abord dans la gare centrale décorée, comme c'est original, d'azulejos. Je me moque un peu mais finalement j'aime beaucoup ces faïences aux motifs géométriques ou figuratifs. Je trouve que cela donne de la fraîcheur, de la gaité aux bâtiments.

Nous nous dirigeons ensuite vers les rives du Douro. Quelques étrangers, principalement des francophones, hantent également la ville mais ce n'est pas encore la foule des grands jours...

Le ciel est triste et, contrairement à la veille, la grisaille persistera une bonne partie de la journée. Les couleurs habituellement éclatantes des immeubles du quartier de la Ribeira semblent fanées.

A Venise, les gondoles - A Porto, les rabelos...

Quelques unes de ces anciennes barques qui amenaient les fûts de la vigne à la ville ont été judicieusement laissées à quai pour le bonheur des selfieurs, chasseurs de souvenirs et photographes.

Le pont en arrière plan est celui sur lequel nous étions hier soir. Nous en empruntons maintenant le tablier inférieur.

Plus que quelques pas et nous posons le pied à Vila Nova de Gaia où nous attendent d'autres rabelos aux couleurs des grands noms du Porto.

Nous échappons aux dégustations organisées par toutes les caves et retrouvons l'autre rive pour déjeuner.

La montée vers la ville haute semblait rude vue d'en bas mais s'avalera pourtant , comme de délicieux pasteis de nata, en quelques bouchées. Inutile d'emprunter téléphérique et autres funiculaires sauf peut être si vous avez opté pour une francesinha comme casse-croûte...

Nous continuons d'accumuler les kilomètres en direction du poumon vert de Porto, les jardins du Palais de Cristal.

J'attends vainement que le maître des lieux ne me fasse la roue puis, faute de mieux, me rabats sur une vue plongeante sur le Douro.

Dis, Agnès, tu ne nous as pas parlé d'un palais de cristal ?

Le voici...

Suite à cette agréable promenade, nous regagnons, toujours à pied..., le coeur touristique de la ville.

Tiens, c'est quoi cette tour ? Si nous y grimpions ?

L'accès à la tour des clercs, clocher de l'église adjacente, semble habituellement difficile sans réservation. Aujourd'hui, malgré les normes Covid, nous obtenons immédiatement un ticket pour une grimpette dans la minute !

Le parcours commence par une intéressante visite des coulisses de l'église puis quelques volées de marches nous permettent de tutoyer les dieux.

Nos jambes crient maintenant un peu grâce. Nous nous rapprochons donc de notre hôtel via la rue commerçante de la ville, la rua de Santa Catarina.

C'est quoi tout ce monde ?

Les portuans, le bas du visage généralement habillé à la dernière mode chinoise, font du shopping, se promènent, boivent un coup. Le quartier est extrêmement vivant, un peu trop pour nous en cette période troublée.

Nous décidons de rebrousser chemin comme je pense d'ailleurs que nous l'aurions fait en temps normal n'étant pas adeptes de la foule.

De plus, cette rue ressemble finalement à n'importe quelle rue commerçante du monde. Quel intérêt ?

Penchons nous plutôt sur nos smartphones pour trouver un endroit pour dîner !

Le restaurant choisi est un restaurant de quartier. Une salle, quelques tables. Un groupe d'amis occupe quasi toute la place mais le serveur nous trouve un petit coin covidément compatible.

Je me laisserais bien tenter par une brochette et l'une de ces bouteilles ...

Et vous ?

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Au menu de cette nouvelle journée, une nouvelle basilique, le sanctuaire de Bom Jesus.

Les sportifs pourront à nouveau tester leur souffle en grimpant 4 à 4 les 682 marches aboutissant au paradis, les nostalgiques du 19ème siècle emprunteront l'antique funiculaire, les paresseux grimperont au 7ème ciel en voiture via une jolie route à travers bois.

Je vous laisse deviner notre choix...

(Non, ce n'est pas moi sur le VTT !)

Nous nous perdons un peu dans le parc surplombant l'église puis découvrons la merveille baroque.

Nous flânons un peu trop au milieu des statues, nous nous attardons beaucoup trop pour admirer la vue, le sanctuaire ferme ses portes devant nous...

Nous rebroussons donc chemin en direction de Barcelos où nous déjeunerons.

Les voyages désorganisés ont ceci de bien qu'ils réservent de nombreuses surprises. Nous entrons ainsi, sans le vouloir, dans cette petite ville pile poil le jour de son célèbre marché !

Un coup de gel, un masque et nous voilà parés pour arpenter les multiples allées de cette immense foire à tout.

Morue, fruits et légumes, charcuterie, fromage

Mais aussi les incontournables du quotidien !

Quelques stands sont consacrés à la star des lieux, le coq, emblème de la ville dont voici la légende :

Un pèlerin de passage se voit accuser ,sans la moindre preuve, d'un affreux crime. Jugé coupable, il est condamné à la potence. Il prie alors pour qu’un miracle survienne . Il demande à voir le juge, le magistrat le reçoit dans sa salle à manger . Le condamné, voyant un coq braisé sur la table du juge, jure que le coq se lèvera et chantera pour prouver son innocence. Le miracle se produit, le coq se lève en chantant.

Le gallinacé se mange ici à toutes les sauces. Pour le pire comme pour le meilleur...

Barcelos ne se résume cependant pas qu'à son marché et son coq. C'est aussi une petite bourgade plutôt sympa où il est agréable de se promener.

Nous abandonnons maintenant le poulailler pour l'atlantique et la très ventée praia de Luzia Mar.

J'aime beaucoup ce genre de plages où, s'il ne fait pas bon se baigner, l'on prend un grand bol d'air !

Et quel spectacle nous assurent véliplanchistes et kitesurfeurs !

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De l'iode plein les narines, nous franchissons la Lima pour découvrir la petite ville portuaire de Viana do Castelo où nous passerons notre dernière nuit en terre portugaise.

La bourgade connut son heure de gloire du 16ème au 19ème siècle comme en témoigne le patrimoine manuélin et renaissance qui jalonne ses places et ses ruelles.

Je dois avouer que le principal souvenir que je garderai des lieux est l'excellent dîner dégusté à la Tasquinha da Linda...

Nous obtiendrons la dernière table de ce restaurant pas vraiment donné pour le Portugal.

En entrée quelques poivrons de padrón puis une généreuse portion de riz aux fruits de mer et poisson. Une bouteille de vinho verde en accompagnement, le bonheur...

Bon appétit !

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Avant de quitter le Portugal, nous faisons un crochet par la basilique qui domine Viana do Castelo, le belvédère de Santa Luzia.

Le bâtiment n'a rien d'extraordinaire mais la vue sur la Lima, son embouchure et la Costa Verde est exceptionnelle.

Un dernier regard sur la ville et nous franchissons la frontière. A nous la Galice !

Dis Agnès, ce n'est pas une partie de la Galice qui sera reconfinée dans quelques jours ?

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La plage de Moledo et l'embouchure du Minho forment l'ultime frontière qui nous sépare de l'Espagne.

Une fois le fleuve franchi, nous pénétrons dans un nouvel univers, l'autre pays des rias, la Galice. Un petit goût de Bretagne, le ciel bleu et la chaleur en plus du moins à notre passage !

Nous longeons d'abord la côte jusqu'au village d'Oia où nous trouvons un point sublime pour déjeuner. Une charmante église dans le dos, une plage rocheuse à nos pieds, un muret pour banquette, ça s'annonce bien ce retour en Espagne !

Le guerrier 20ème siècle s'invite alors en chemin. Nous cherchions à prendre un peu de hauteur pour admirer la vue, nous tombons sur les vestiges d'une batterie défensive ...

Une envie de glace et d'expresso ? Nous devrions trouver notre bonheur à Baiona !

La cité médiévale au bord de l'atlantique possède un certain attrait tant en son coeur qu'en son front de mer. Particulièrement en ce mois de juillet particulièrement peu survolté...

Notre étape du soir n'est maintenant plus très loin. A vol d'oiseau...

Il nous faut juste longer la ria de Vigo d'en un sens puis dans l'autre ! 70 kilomètres de bitume pour une Scirocco, une vingtaine de nuages pour une mouette...

Notre logis est au bout d'un monde qui s'insinue dans l'océan entre deux fjords, monde que nous décidons d'explorer en piéton sitôt les bagages déposés.

Un chemin part bientôt à l'assaut des collines, nous grimpons.

L'ancien phare domine les baies, les rias. Le vent s'engouffre dans nos narines avec ses senteurs marines.

Nous n'avons pas de lampe, nous décidons de rentrer avant le coucher de soleil que nous admirerons depuis la terrasse d'un bar en compagnie de quelques tapas...

Tchin !

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Au matin, notre logeur nous donne un pass permettant l'accès aux pistes et aux plages des environs. L'occasion fait le larron, nous nous laissons tenter !

Et puis, un peu de marche en bord de mer ne nous fera pas de mal après ce copieux petit déjeuner ...

Le chemin de terre nous amène tout d'abord à proximité du phare de Cabo Home puis débouche sur le parking de la plage de Melide. Plus qu'une forêt à franchir et à nous le paradis !

Je ne pensais pas croiser d'aussi jolies plages durant ce voyage. Vastes, isolées, moutonnantes, toutes les cases sont cochées ! Il manque juste quelques degrés dans une eau où nous tremperons juste les pieds.

Nous abandonnons les lieux à regret et retrouvons une route plus roulante pour continuer notre errance le long des rias.

Un détour pour apercevoir les oubliables dunes de Corrubedo, une drôle de rencontre avec un grenier galicien et voilà nos estomacs en train de grogner.

Nous faisons donc bientôt confiance aux avis positifs reçus par un petit restaurant de Porto do Son et choisissons la copieuse spécialité des lieux. Crevettes, moules, palourdes, couteaux, un délice !

Sans le coronavirus, je ne suis pas sûre que j'aurais visité ce superbe coin d'Europe avant des années et cela aurait été une erreur.

Le dépaysement est certes moins intense qu'à l'autre bout du monde mais pour les épicuriens et les amoureux de la nature, l'Espagne comme le Portugal ont beaucoup à offrir.

Le bitume nous entraîne ensuite au terminus des chemins de Saint Jacques, le Cap Finisterre.

Un dernier effort pour la Scirocco et le bout du monde des romains s'étale alors à nos pieds.

Nous retrouverons les pèlerins à notre étape du soir que je vous laisse deviner...

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Plus de 200 000 pèlerins se pressaient chaque année sur les chemins de St Jacques. 2020 ne sera pas l'année d'un nouveau record...

La ville est abandonnée à ses habitants. Quelques coquillards, quelques touristes errent encore dans ses ruelles pavées mais peinent à remplir le vide de l'immense place de l'Obradoiro.

Les voyageurs auront ainsi le plaisir de découvrir les lieux sans les nuisances de la haute saison mais aussi le déplaisir d'admirer une cathédrale en travaux...

La soirée débute presque lorsque nous nous installons aux portes de la vieille ville. Notre premier aperçu de ses merveilles se fera donc entre chien et loup et consistera plutôt en la dégustation de quelques nourritures terrestres qu'en l'ingestion de nourritures spirituelles...

Une musique que je n'associe pas à l'Espagne nous réveille au matin. Qu'est ce donc ?

Nous en trouvons rapidement la source au cours de notre première balade à travers la ville, un groupe de pèlerins pas vraiment ordinaires...

D'autres jaquets plus classiques immortalisent leurs exploits face à la cathédrale,

Cathédrale que je vous propose maintenant de visiter !

Nous achetons facilement nos billets mais trouver l'entrée dédiée aux visiteurs s'avère un poil plus compliqué. Entre les travaux et la déambulation Covid, nous faisons deux fois le tour de l'édifice avant de nous y glisser...

La rénovation du bâtiment est certes nécessaire mais gâche un peu l'ambiance. Difficile d'imaginer ce qui se cache derrière les bâches, impossible de découvrir la nef en majesté.

Nous n'apercevrons que des morceaux de l'édifice sans pouvoir en reconstituer le puzzle . Saint Jacques, où te caches-tu ?

Ici, peut-être... Encore faut-il avoir la foi...

Laissant notre imagination courir, nous déambulons parmi les colonnes, les chapelles et les échafaudages.

La visite se poursuit alors dans les étages où sont exposées quelques sculptures superbement présentées.

Nous dominons désormais la foule clairsemée des voyageurs qui ne semblent guère impatients de parcourir la ville en petit train....

Nous regagnons l'air libre et décidons d'aller admirer la vue offerte sur la cathédrale depuis le sympathique parc de la Alameda.

L'endroit serait très plaisant pour un pique nique mais nous choisissons plutôt de déjeuner dans l'un des nombreux restaurants de la vieille ville.

Le dessert ? Une douceur locale, une tarte aux amandes et aux agrumes...

Nous passons ensuite l'après midi à flâner parmi les vieilles pierres au gré de nos envies.

La ville est loin d'être désagréable avec son poumon de verdure, son lacis de rues piétonnes et ses places monumentales. Elle possède aussi l'attrait de ne pas être qu'un musée à ciel ouvert, un Lourdes bis au pays des tapas.

La journée s'achève dans une belle lumière dorée.

L'heure d'ouverture des restaurants a enfin sonné, nous sommes quasi les premiers clients...

Des coquilles à St Jacques, pas forcément très original mais délicieux ! 😋

( plutôt des pétoncles d'ailleurs...)

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Depuis quelques jours, nous surveillions attentivement l'actualité Covid et plus particulièrement la situation en Galice. Nous apprenons ainsi que notre prochaine étape est reconfinée, il faut changer nos plans !

Nous écourtons donc notre séjour dans cette partie de l'Espagne et filons directement vers Covadonga, village aux portes du parc national des pics d'Europe.

La route suit maintenant la sauvage côte asturienne. Ne reste plus qu'à trouver un bel endroit pour déjeuner.

Le guide Michelin me propose d'effectuer un petit détour par Cabo Vidio, j'adopte l'idée.

Nous dominons plages, falaises et océan dans un calme absolu à peine troublé par quelques mouettes.

Le sandwich englouti, nous prenons de la hauteur et nous enfonçons dans la cordillère cantabrique.

Comme l'après midi n'est qu'à peine entamée, nous faisons un crochet vers le départ du sentier du Cares, une randonnée de 12 kilomètres dans un sens à travers les gorges façonnées par le rio du même nom.

Pas dans l'idée d'effectuer cette fameuse excursion mais juste par curiosité !

Apparemment, nous ne sommes pas les seuls à avoir eu envie de pousser jusqu'ici .

Pour la première fois depuis deux semaines, la fréquentation d'un site s'avère importante même si les marcheurs sont principalement des espagnols. Je me demande si je ne préférais pas la version en solitaire...

Nous trouvons tout de même une place pour la Scirocco et allons marcher un peu sur un itinéraire bis en compagnie de quelques chèvres.

J'ai comme l'impression que la région a beaucoup à offrir et qu'on pourrait y passer des jours sans s'ennuyer !

L'heure tourne, nous rebroussons chemin et multiplions les arrêts sur une route qui ne manque pas d'offrir de jolis points de vue.

Notre logis du soir ferme tôt, nous arrivons juste à temps pour récupérer la clé de notre vieillotte chambre et nous renseigner sur les horaires d'ouvertures de la route des lacs.

En effet, vu la foule croisée quelques heures plus tôt, nous décidons de ne pas prendre la navette pour les lacs mais de passer avant la fermeture du bitume aux particuliers soit 08 30.

On nous conseille finalement de venir avant 08 00 pour être sûrs de ne pas être refoulés, nous serons à 07 30 à la barrière !

A demain...

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Il fait nuit noire quand la musiquette de mon smartphone se charge de nous réveiller. Nous nous préparons rapidement, avalons un café et nous précipitons dans la Scirocco.

La barrière qui bloquera la superbe route numéro 4 dans un peu plus d'une heure est levée, nous commençons à avaler les sinueux kilomètres qui nous séparent encore des lacs glaciaires d'Enol et de la Ercina.

Nous ralentissons bientôt l'allure à la fois parce que nous sommes loin d'être seuls sur le bitume

Mais surtout parce qu'à chaque virage, nous en prenons plein les yeux !

Certains automobilistes ne semblent pas du même avis, nous nous faisons doubler régulièrement ...

Peut-être que le premier arrivé au sommet gagne un chorizo ?

12 kilomètres de lacets et 1000 mètres de dénivelé plus tard, nous abandonnons la Scirocco sur le parking déjà bien rempli du centre des visiteurs, enfilons la polaire et partons pour deux heures de balade autour des lacs.

La randonnée débute par un spectaculaire point de vue puis nous fait découvrir le passé minier des lieux.

Quelques troupeaux accompagnent les promeneurs, attention où vous mettez les pieds...

L'herbe tendre rumine son triste destin, le soleil réchauffe une atmosphère plutôt fraîche, les bus n'ont pas encore déversé leurs flots de passagers, nous profitons pleinement de l'instant présent !

Le lac de la Ercina s'étale paisiblement au coeur des montagnes, les déconfinés gambadent joyeusement, nous sommes heureux...

Le sentier zigzague bientôt sur une butte qui nous permet de découvrir les deux lacs dos à dos.

Nous nous perdons alors dans les alpages puis retournons à la case départ

Où nous attend un copieux petit déjeuner !

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Une dernière tasse de café, une dernière gorgée d'un jus d'orange fraîchement pressé, une dernière bouchée de gâteau et c'est le départ pour quelques heures plus au moins mouvementées selon votre chauffeur à travers les montagnes...

Pas un défilé, pas un point de vue ne nous échappent et, comme si l'étape n'était pas déjà assez tourmentée, nous ajoutons au menu quelques détours pentus.

Nous sommes maintenant tout proches du débouché de la randonnée du Cares, pourquoi ne pas aller explorer ce cul de sac ?

La route est étroite, pentue et raccord avec l'actualité...

Décidément, nous allons de bonnes surprises en bonnes surprises lors de la traversée de ce massif !

Nous croiserons même quelques animaux sauvages...

L'après midi s'achève lorsque nous arrivons à notre hôtel situé à une poignée de kilomètres du téléphérique de Fuente Dé, téléphérique que nous comptons emprunter demain.

Nous nous rendons illico à la gare de cette remontée pour prendre la température de la fréquentation.

Le parking est bien rempli, les bennes ne s'élancent pas au maximum de leur capacité, un serpentin attend les voyageurs sans réservation.

Il serait prudent d'arriver tôt si on veut avoir une chance de grimper...

En attendant l'heure du grand départ, nous reprenons quelques forces autour d'un excellent dîner. Une fois n'est pas coutume, nous entendrons parler allemand, anglais, français dans la salle. Une timide reprise du tourisme ?

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L'avenir appartient à ceux qui se lèvent tôt, paraît-il.

Je n'en sais rien mais je constate tout de même qu'il est beaucoup plus facile de profiter d'un site touristique de premier plan à son ouverture qu'à midi...

Sans compter la météo capricieuse des zones montagneuses, généralement plus favorable au lever !

Le soleil réchauffe de ses rayons le cirque glaciaire de Fuente Dé, berceau de la rivière Deva, la Scirocco se glisse au plus près de la gare du téléphérique, nous obtenons aisément 2 tickets pour la prochaine cabine en partance.

Les passagers masqués, hydroalcoolisés prennent place dans l'étroite benne et c'est parti pour un voyage d'un peu plus de 180 secondes ! Rendez vous 753 mètres plus haut au bien nommé Mirador del Cable.

Nous sommes maintenant perchés à 1834 mètres d'altitude. A nos pieds, la haute vallée du Deva, derrière nous une vaste plaine cernée par les pics d'Europe.

Nous ne monterons pas jusqu'à la Cabana Véronica, refuge situé à 2325 mètres d'altitude, mais décidons tout de même de marcher une heure ou deux en bonne compagnie.

Et toi, bouffe pas mon appareil photo !

Nous abandonnons la chèvre affamée sur le bord du sentier et poursuivons notre promenade sur le plateau d'estive.


Le vert finit par céder la place aux cailloux, un plat relatif à quelques raidillons, nous découvrons un paysage plus montagneux.

Le chemin est désormais la seule trace qui nous rappelle l'existence des hommes, nous sommes au milieu de nulle part, je suis bien !

Quelques randonneurs nous ramènent à la civilisation, une marée montante de nuage nous indique qu'il est temps de faire demi-tour.

Le téléphérique déverse maintenant un maximum de visiteurs, le serpentin se remplit, le parking supérieur est plein, l'horizon est bouché.

Un tour de clé, le moteur ronronne, retour imminent du côté océan !

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Les pics d'Europe sont derrière nous, nous retrouvons l'Atlantique.

Un nom attire alors mon attention sur la carte, la première station balnéaire où j'ai posé ma couche culotte, Comillas. Je dois avouer qu'il ne m'en reste aucun souvenir, j'avais 6 mois...

Je prends tout de même une photo témoin et vogue la Scirocco vers d'autres horizons.

La préhistoire s'invite bientôt en chemin. Si nous allions découvrir la réplique de la grotte d'Altamira et ses célèbres peintures rupestres ?

Autant Lascaux II fut une révélation, autant la reproduction des bisons polychromes me laisse plutôt de marbre.

La grotte n'est qu'une salle de musée dans laquelle défilent de petits groupes qui se suivent à la queue leu leu. Un discours calibré en plusieurs langues ponctue chaque halte et achève plus que ne sauve la visite.

On est bien loin de l'atmosphère régnant dans la vallée de la Vézère où le fac-similé comme la passion du guide avaient su redonner une atmosphère aux lieux.

Plus de 15 000 ans séparent l'art pariétal de l'art moderne et contemporain mais seulement 125 kilomètres...

Nous ne mettrons donc qu'un duo d'heure à traverser les siècles et les styles architecturaux.

Adieu le monde des cavernes, bienvenue dans un univers titanesque...

En venant à Bilbao, mon intention n'était pas de parcourir les salles du musée Guggenheim mais juste d'enfin vérifier si le bâtiment imaginé par Frank Gehry était fidèle à ses photos...

La réponse est oui !

J'aime assez ce genre de constructions qu'on ne voit nulle part ailleurs. C'est tout à fait différent de Brasilia mais ça m'y fait penser.

Encore quelques photos et nous allons dîner dans le vieux Bilbao....

Bon appétit !

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Nous quittons aujourd'hui l'Espagne pour passer nos ultimes journées de vacances de l'autre côté des Pyrénées avec Cambo-les-bains comme point d'ancrage.

Mais profitons de nos dernières heures dans la péninsule ibérique pour longer la côte basque et nous dégourdir les jambes sur le front de mer de Donostia.

Plus le mois de juillet égraine ses jours, plus nous nous rapprochons de la frontière, plus la vie reprend son cours comme si la Covid n'existait plus.

Si les plages de San Sebastián ne sont pas encore bondées, si tout le monde semble respecter au mieux les consignes, il n'en sera pas de même du côté français.

D'ailleurs, nous arrivons à notre logis. Mettons notre masque pour récupérer nos clés !

La réceptionniste semble totalement surprise de nous voir ainsi accoutrés et manifestement ne porte jamais rien pour accueillir ses clients dans son bureau calfeutré.

Une vague bouteille de gel hydroalcoolique, pas vraiment de consignes.

Comme lors de notre première nuit au pied des Pyrénées, les gestes barrières semblent ici facultatifs. C'est extrêmement surprenant après 3 semaines d'un accueil quasi hospitalier en Espagne comme au Portugal.

Bienvenue dans l'hexagone...

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Parmi les brochures touristiques qui peuplent la table basse de l'appartement loué, une randonnée vers la passerelle d'Holzarte retient mon attention.

Le temps est couvert mais il ne pleut pas, si nous tentions cette excursion ?

Nous voilà donc bientôt partis sur les petites routes basques en direction du point de départ de la balade à 80 kilomètres de là.

Tant que nous restons dans la plaine, la météo se maintient. Mais au fur et à mesure que nous attaquons la montée vers la minuscule station de ski d'Iraty, les nuages s'amoncellent.

Les cols s'écharpent de brume, les hêtres qui s'accrochent à la montagne ne forment pas d'efficaces parapluies, la randonnée tombe à l'eau !

Il faudra revenir un jour par ici car le coin semble magnifique même noyé dans le brouillard.

Mais en attendant, on fait quoi à la place ?

Une pancarte annonce alors une échappée vers l'Espagne. Peut-être fera-t-il meilleur de l'autre côté de la montagne ?

Les premiers kilomètres en Navarre ne sont guère concluants puis c'est le retour du soleil.

Nous trouvons un endroit sympa pour pique-niquer puis regagnons la France via Roncevaux.

Le col franchi, la petite ville de Saint-Jean-Pied-de-Port est rapidement en vue. Nous décidons de nous y arrêter.

C'est notre première sortie en France dans un endroit censé être touristique et donc fréquenté et nous sommes un peu surpris par l'ambiance. Un mètre semble signifier 50 centimètres pour le cafetier où nous nous attablons , les tables sont vaguement astiquées entre les clients, les chaises sont oubliées. Je ne vois pas bien la différence entre un été covid et un été non covid par ici hormis qu'il n'y a quasi que des français.

Nous retrouvons Saint Jacques dans la jolie cité fortifiée qui paraît séduire de nombreux pèlerins au vu de la multitude de logements arborant la coquille à leur fronton.

Via les ruelles pavées, nous grimpons jusqu'à la citadelle remaniée par Vauban et admirons la vue.

Le village n'est pas totalement gâché par une overdose de touristes et a su garder son charme.

Ce ne sera pas tout à fait le cas de l'étape suivante qui s'est transformée en Disneyland du piment, Espelette...

Heureusement, la covid est passée par là et, même si la commune offre un coeur transformé en centre commercial dédié au piquant légume, les acheteurs s'avèrent très raisonnablement présents !

Nous cédons aux chants de la rouge sirène, star des lieux et pénétrons dans une boutique proposant et du piment local et des épices en provenance des 5 coins du monde.

Si, en entrant ici, vous ne sentez rien, n'accusez pas le masque et allez tout de suite vous mettre en quarantaine... C'est radical comme test ce lieu !

Dans le même genre, je peux vous proposer quelques fromageries auvergnates ...

Rassurés quant à notre état de santé, nous regagnons notre logis la voiture un peu chargée de différentes victuailles.

Bonne nuit...

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Nous commençons cette nouvelle journée par une rapide visite d'un autre village estampillé basque pur jus, Ainhoa.

Les façades ont un petit air normand avec leurs colombages, non ?

En revanche moutons et soleil ne me rappellent en rien les verts pâturages de mon enfance...

Nous nous dirigeons ensuite vers la Rhune côté espagnol.

Ce n'est pas que je refuse de payer le train à crémaillère qui grimpe à l'assaut du sommet côté français mais la perspective de me retrouver entassée ne me paraît pas opportune actuellement...

J'ai donc repéré une petite route côté Navarre qui semble nous déposer au pied du massif . Avec un peu de chance, il n'y aura personne et on trouvera un bel endroit pour déjeuner !

Le ruban de bitume devient de plus en plus étroit, de plus en plus pentu. Nous naviguons au jugé, l'antenne relais fiché dans la roche de notre but nous servant d'étoile du berger...

Le goudron laisse place au gravier puis un modeste parking indique la fin de la voie carrossable autorisée.

Quelques espagnols ont eu la même idée que nous mais l'affluence reste très raisonnable !

Nous abandonnons alors la Scirocco pour les baskets et partons nous promener.

Ça grimpe sec mais les paysages nous font vite oublier notre souffle court. Nous n'avons pas l'ambition de monter tout en haut juste celle de prendre un bon bol d'air en charmante compagnie.

Un virage après l'autre, un pas après l'autre, une échéance après l'autre.

On s'arrête après cet arbre ! On va jusqu'au troupeau ! On tente de découvrir ce qui se cache après cette montée !

D'étapes en étapes, nous aboutissons au pied de la Rhune. Un peu fatigués, un peu pressés par le temps, nous n'irons pas plus loin aujourd'hui !

Il y a pire comme spot pour pique niquer, non ?

La borne indique la frontière. A droite de la photo, c'est l'Espagne, à gauche, la France. 

Devant nous, s'étale la Navarre, derrière nous se devine la côte atlantique .

C'est vraiment un très bel endroit même si quelques français gueulards déversés par le petit train gâchent un peu la carte postale...

Repus de saucisson, de verdure, d'odeurs de crottin, nous prenons la plus mauvaise décision de ce voyage, longer l'Atlantique.

Arghhhh ! C'est quoi tout ce monde ? Ces embouteillages ?

Bienvenue sur la côte basque où semble s'être donné rendez-vous toute la France provisoirement déconfinée ...

Fuyons !

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Pour notre dernière soirée, nous nous décidons pour un dîner au restaurant.

Fini le QR code, place au menu papier jetable . Le français serait-il allergique à la modernité ? Sans compter qu'économiquement, ça me semble nettement moins rentable...

Autour d'un verre et d'une assiette, voici maintenant l'heure de dresser le bilan de ce voyage pas comme les autres.

A refaire, je garderais à peu près le même circuit en enlevant peut-être une nuit dans la vallée du Douro pour l'ajouter à Picos de Europa.

J'ajouterais également une semaine supplémentaire aux vacances vu que les jours économisés par rapport aux étés précédents étaient initialement prévus pour effectuer le voyage annulé en mars-avril en ce mois de novembre...

Autant dire que ce n'était pas la peine et qu'il aurait mieux valu cette année prendre le maximum de congés de juin à septembre...

J'ai bien apprécié la variété des lieux visités : un désert, des petits villages, des villes à taille humaine, l'océan, la montagne, les vignobles en terrasse.

J'ai également aimé l'ambiance plutôt à l'ancienne des deux premières semaines : peu de touristes, pas d'étrangers, pas de groupes, pas de bus, pas de nuisances collatérales dues au sur-tourisme.

L'ambiance à table a aussi contribué à rendre ces 3 semaines très sympathiques !

Quant au bilan financier, on peut dire que le Portugal comme l'Espagne ne m'auront pas mise sur la paille...

Le principal point noir du voyage sera la France, plus particulièrement la côte basque. Trop de monde et un sentiment étrange de débarquer sur une autre planète après le confinement et les semaines gestes barrières respectés dans la péninsule ibérique.

A bientôt sur le nouveau carnet, Tour de France, étape Oléron !