Namasté everybody !
Deuxième session de nouvelles, et tout va toujours très bien pour nous !
Depuis la dernière fois les rencontres se sont multipliées, et nous avons quitté la région de Kathmandou pour celle de Pokhara. Après la grosse animation de la capitale, et après 7 heures de bus pour parcourir.... 200 km – les routes sont dans un état difficilement descriptible, notamment depuis le séisme... mais du coup aucune inquiétude à avoir : personne ne peut aller vite – on est arrivés au Lakeside de Pokhara. Ambiance totalement différente, très calme, et paysage presque alpin au bord du lac... mais du coup endroit beaucoup moins authentique, le bord du lac est aménagé exclusivement pour les touristes : hôtels et guesthouses à n'en plus finir, restos moins locaux et plus internationaux, échoppes de souvenirs... Bref, on ne peut pas nier que ça fait du bien quelques jours, mais Kathmandou garde une identité qui nous a plu et qui ne se retrouve pas trop ici.
Mais les mails envoyés et les contacts ont porté leurs fruits ici. Etienne a pu visiter un centre de rééducation axé dermatologie (léprologie) et kinésithérapie, et même pour moi qui n'y connais rien c'était vraiment intéressant. On a pu voir par exemple comment un « Macgyver » local fabriquait des fauteuils roulants avec de la récup, et d'après Etienne tout était bien pensé pour la kiné et ingénieusement conçu avec les moyens du bord. On a ensuite rencontré Julian et Emma, pour un projet de construction écologique. Dans la campagne de Pokahra, ils construisent une structure d'écotourisme à côté d'une ferme et de cultures bio, en utilisant des techniques et matériaux durables. Le but est de lancer une activité touristique afin d'en faire profiter les villageois, et de se spécialiser ensuite dans la formation hôtelière pour des élèves népalais. Mais les délais pour la reprise des travaux étant sans cesse repoussés, et les montagnes nous faisant les yeux doux depuis notre arrivée... Etienne n'a pas résisté à l'envie d'aller les voir de plus près. Et on s'est donc embarqués pour le trek du "camp de base de l'Annapurna", « the ABC " pour les intimes : très bien balisé car l'un des plus classiques, donc aucun pb pour y aller seuls sans guides et porteurs. Pour vous raconter un peu ça, je laisse faire le spécialiste...
Ok micro test, one, two... je prend la suite. Et oui, pas mal de treks peuvent se faire sans porteurs et sans guides. C'est le cas de celui du camp de base des Annapurnas. En fait, le trajet est assez simple à décrire : on remonte une vallée et on la descend. Sauf, qu'avec l'immensité de ces massifs, il faut trois jours pour monter et environ idem pour redescendre.
Ce qui est chouette c'est qu'il y a de la vie et des villages jusqu’à 3000m. On a donc traverér beaucoup de villages, de rizières, de champs, de troupeaux de buffles. On a aussi croisé beaucoup de porteurs chargés comme des mulets, avec gros paniers en osier dans le dos et sangle frontale pour porter des charges de 40kg parfois. J'ai essayé une fois, j'ai bien dis "une fois".... Les villages sont très jolis, souvent en balcon au dessus de la vallée. Nous voila donc au camp de base après les derniers rudes efforts, dus à l'altitude. Magnifique sanctuaire des Annapurnas, entourés de glaciers, d'immenses sommets (dont un 8000!). Tout est démesuré, ça donne le tournis. Tout comme la chartreuse du sommet. On ne nie pas ses origines....
De retour à Pokhara avec des jambes d'acier et la grosse patate, on a vite enchaîné avec le départ pour le campement, prenant part à une équipe bien cosmopolite : charpentier suisse, architecte mexicain, trésorière américaine, et couple de bénévoles italiens, sous les conseils et astuces d'Ogid, jeune népalais participant au projet. Le projet vient d'un habitant du village dont les parents tiennent une sorte de coopérative fermière, et qui nous accueillent pour un dhal bat quotidien en échange des services rendus. Pendant quelques jours, on s'est spécialisés dans la construction en bambous pour avoir des « toilettes » au camp, une table...il fallait aussi essayer d'assainir une maison en bambou et terre abandonnée depuis le séisme, afin de loger plus de travailleurs. On a remis d’aplomb une cuisine de survie et chaque jour Manduri – jardinière employée par la ferme – nous amenait des légumes du jardin. L'occasion de dialogues assez drôles car elle ne parle que népalais. C'était très sympa de prendre part à la petite équipe, et on a aussi pu tester les méthodes de construction en terre battue. C'était super intéressant, on l'a testé sur un coin table et banc sous la direction de Santiago l'architecte, tout est en place pour passer de bons moments après l'effort. C'était aussi l'occasion de mesurer l'ampleur du chantier dans un endroit où aucune route ne passe pour le dernier kilomètre : les matériaux arrivent chaque jour en quatre ou cinq fois chargés sur quatorze ânes... On comprend bien la différence d'approche par rapport à nos moyens. En tout cas Etienne et Julian étaient bien contents de croiser la route des ânes en essayant de remonter une bouteille de gaz, à pied et dans un panier de bambou accroché au front... !
Depuis avant-hier, retour à Pokhara... grâce à un trajet mémorable en jeep où je me suis retrouvée à l'arrière avec trois autres personnes, et... un bélier... ! Mais c'est pour la bonne cause : pour célébrer la fameuse fête de Holi. Les photos parleront pour l'événement. Un journée remplie de couleurs et de contacts humains, qui nous change radicalement de nos propres habitudes et célébrations, et qui réunissait dans la rue les plus petits – pistolets et bombes à eau toute la journée – jusqu'aux plus vieux. Demain, retour au camp pour quelques jours, les travailleurs népalais sont arrivés en renfort pour monter les murs, on a envie de voir ça et un peu d'aide sera sans doute la bienvenue. Pour la suite, on ira sûrement faire un peu de farming dans une famille et apparemment il y aurait des besoins de bénévolat pour l'école de village : rien de sûr, mais ça me motive vraiment. On essaye de se rapprocher de tout ce qui nous ramène à notre idée première de bénévolat, mais on s'est rendu compte qu'il y a énormément de collectes de fonds, plus ou moins bien employées, ainsi que de parrainages financiers, mais au final peu de recherches de bénévoles sans passer par de gros organismes ou des programmes très occidentaux et souvent payants.
Premier couplet de cette chanson : https://www.youtube.com/watch?v=ngC3aaOUbTI
Renaud avait tout compris 😀
A bientôt pour quelques autres nouvelles népalaises !