Le bus est propice au sommeil. On est très bien installé mais un épisode va venir semer la zizanie.
4 heures du mat’. Le chauffeur décide de faire une pause sur un grand parking. Maya hésite à aller aux toilettes et décide finalement de s’y rendre quelques minutes avant que l’on reparte. Le chauffeur nous avertit : dans 5 minutes, on décolle ! J’accompagne donc Maya en la pressant mais ai l’impression qu’elle met un temps fou ! Pour être honnête, je crois que j’étais à moitié somnambule. Bref, Maya ressort des toilettes, je râle et on repart au bus au pas de course. Problème, le parking comporte une quinzaine de bus, tous alignés. Problème numéro 2, j’aperçois un bus de notre compagnie démarrer. Dans ma tête, c’est le début de la fin. Je deviens fou et me mets à courir derrière le bus en hurlant. Mais comment Georgi, Arthur et Diana ont-ils pu oublier de prévenir le chauffeur ? Ils ont dû s’endormir, les enfoirés ! Maya a de son côté l’air beaucoup moins inquiète que moi. Et là, j’aperçois Georgi au milieu du parking, chaussettes aux pieds. “Mais qu’est-ce que vous foutez, il est là notre bus !” Ah… Cerise sur le gâteau, le chauffeur du bus était en train de se délecter du spectacle, hilare. Un grand moment, surtout pour Georgi, très heureux de raconter cet épisode à Arthur et Diana.
Finalement, on arrive sain et sauf à Kuala Besut, ville où nous devions prendre le bateau pour rejoindre les Îles Perhentian. En parlant du bateau, je dois avouer que j’ai été très surpris. Si Arthur nous annonçait un ferry, il n’en est rien. Nous prenons un petit bateau à moteur qui va vite, certes, mais qui secoue énormément. Au moins, ça réveille !
Arrivés sur l’île, c’est la détente totale. Même si nous démarrons ces quatre jours par l’île Kecil, moins paradisiaque car assez sauvage, on ressent l’énorme potentiel du lieu. Toutefois, la nourriture est un peu plus chère et il n’y a aucun distributeur sur l’île. Evidemment, nous ne l’avions absolument pas anticipé ! En outre, il est impossible de se déplacer sans passer par la case “taxi boat”. Un mode de transport surprenant mais finalement très agréable et assez fun, surtout lorsque la météo est capricieuse (sauf pour les trouillards).
Peu importe le mode de transport, on décide de se rendre au “Village” où quelques restaurants sont implantés. En fait, cet endroit représente en quelque sorte l’envers du décor. Les locaux n’ont pas grand-chose pour vivre mais tout le monde semble heureux. Certains d’entre eux organisent un petit barbecue de fortune pendant que les petits jouent au foot, forcément.
Curieux de voir des plages un brin plus touristiques, on se rend alors à Long Beach. Et là, ça envoie du lourd. La plage est magnifique, la mer est claire comme de l’eau de roche et des bières sont (enfin) en vente. Alors, il est où le bonheur ?
Debout, soldats. Le lendemain, on se réveille relativement tôt et projetons d’aller à Coral View, une plage considérée comme familiale située sur l’île Besar. Ni une ni deux, on appelle notre “chauffeur” de taxi, un certain “Joe” (pour de vrai) et nous nous rendons sur ce petit coin de paradis. C’est le début des sessions de snorkeling de haute volée. Les coraux sont fous, les poissons somptueux. On croise même un requin à pointe noire ! En outre, la plage est également réputée pour ses singes. Je décide alors de faire une petite excursion dans la forêt mais reviens bredouille.
Le soir, nous retournons à Long Beach, plage qui se transforme en mega boîte de nuit une fois le soleil couché. “Ne buvez pas trop”, nous lâche Joe en nous déposant. Ça, c’est bon signe ! Jongleurs, cracheurs de feu, du people à foison, ok, ça s’annonce vraiment pas mal. Surtout, l’ambiance est clairement en train de montée d’un cran. Allez hop, tournée générale, avec des verres sacrément dosés ! On rappelle que l’abus d’alcool est dangereux pour la santé, évidemment. Aux alentours de 2h, on décide de rentrer, aussi parce que Joe s’inquiétait d’un éventuel changement de météo. 2h, c’est absolument parfait. C’est l’heure du Multi Ligue 1 ! Inutile de rappeler à Arthur que j’ai fait un 4 sur 5 sur mes paris sportifs et qu’il me doit 70€ après m’avoir conseillé de jouer Bordeaux.
Le réveil à 9h est loin d’être sympathique. Bizarrement, un petit mal de crâne s’est installé. Le choix du petit-déj est donc tout trouvé : fried rice - chicken - coca. Après tout, il faut reprendre des forces avant de s’aventurer vers Turtle Beach. Le plan, c’est de nager avec les tortues. Enfin… c’était le plan. Joe nous prévient qu’il n’y a pas de tortue sur la plage en question. L’idéal, c’est de retourner à Coral View. Joe le tacos nous a jamais déçus, on décide donc de lui faire confiance. BINGO ! A peine arrivé là-bas, on aperçoit une tortue qui nage et passe sous notre bateau. Superbe. On se précipite donc pour aller la voir mais… Plus de tortue.
Dans l’après-midi, Arthur décide de retenter sa chance et est récompensé de ses efforts. Quel homme. Parti au large, il réalise le plus grand 100 mètres nage libre de l’histoire pour venir nous chercher. Moi, je continue ma sieste. Le tuba et les lunettes m’étouffent un peu, tandis que je suis très peu à l’aise au large. Sur ce coup-là, je déclare forfait, honteusement.
Pendant que Georgi, Maya, Diana et Arthur observent la tortue, je continue de somnoler. Soudain, une femme me réveille. “Sir! Sir! SIR!!!” Je me tourne vers elle, ouvre les yeux et là, je tombe quasiment nez à nez avec un varan. Ça a beau être (relativement) inoffensif, j’avoue avoir lâché un cri dont je ne suis pas très fier. Le varan finira par se poser sur la serviette de Maya deux petites minutes, je n’y vois pas d’inconvénient. Je n’arrive évidemment plus à fermer l’oeil et décide de (re)partir en expédition à la recherche de singes. Encore raté.
En fin de soirée, on rejoint notre nouvel hôtel, à quelques mètres de Coral View. Pour ma part, c’est une nuit en deux parties qui m’attend, avec un délicieux réveil à 3h pour regarder PSG-Nîmes. Quand on aime, on compte pas !
Dernier jour sur les îles Perenthian. Diana et Arthur décident d’aller snorkeller, tandis que Georgi va se faire masser. De notre côté, Maya et moi nous lançons dans un trek à la recherche de singes (eh oui, encore !). Dans la jungle, nous ne verrons qu’un ver-de-terre et un escargot. Pas fou... Cette fois, c’est foutu. Il ne reste que 2h avant le départ pour George Town, ce qui enterre nos chances de voir les petits monstres. Maya me motive tout de même pour profiter des dernières heures qui s’offrent à nous. Direction la plage pour une ultime baignade. Un choix payant. A peine arrivés, Diana et Arthur nous avertissent de la présence d’une tortue pas très loin du rivage. On fonce et partageons un joli moment avec Franklin. De quoi atténuer légèrement ma déception liée aux singes.
Alors que Georgi, Diana et Arthur testent la plage d’à-côté pour snorkeller, Maya et moi retournons nous baigner. Et là, l’improbable va se produire. Pendant qu’on débriefe les quatre jours passés à Perhentian, j’aperçois au loin un arbre bouger violemment. Dis donc, l’écureuil doit être vraiment balaise. Je vois ensuite un couple pointer du doigt l’arbre en question et préviens Maya. “Il se passe un truc là-bas ! Putain, je crois qu’il y a un singe !” Maya a à peine le temps de me répondre que j’ai déjà mis le turbo. Je sors de l’eau, oublie ma rupture du ligament croisé, mets un nouveau coup d’accélérateur sur la plage et arrive devant l’arbre. Le petit est bien là, tranquillement posé dans son arbre. Je le fixe une dizaine de secondes avant de prévenir Maya. Quand elle me rejoint sous l’arbre, le spectacle commence. Le singe descend de son arbre et s’installe à nos côtés. Et puis c’est toute la famille qui débarque. Ah, quel plaisir ! Maya va chercher les trois snorkelers qui rappliquent très vite. Clairement, le séjour ne pouvait pas mieux se conclure...
Ça y est, c’est l’heure du départ ! Comme à l’aller, on prend un bateau un peu bancal. Sauf que cette fois-ci, il n’y a aucun toit ! Le trajet est catastrophique. Flippant, même. La mer est agitée et le pilote semble prendre un malin plaisir à nous effrayer. On est même à deux doigts de se renverser à trois reprises ! On en ressort trempés, surtout Georgi et Maya, qui pourraient carrément essorer leur t-shirt...
Le périple étant terminé, on se rend dans un hôtel de transition, non loin de l’aéroport de Kota Bharu. L’établissement ressemble en fait à une grande maison de famille. D’ailleurs, les hôtes nous proposent de nous faire à manger. Même les enfants de la famille mettent la main à la pâte pour nous préparer un petit festin. Thé, brochettes, gâteaux de riz... Voilà un repas aussi authentique que délicieux. On va se coucher le ventre plein mais avec une courte nuit en perspective. Réveil à 6h pour rejoindre George Town !
Hugo, beau-frère de Diana