Chers lecteurs, les articles qui vont suivre vont être beaucoup plus succincts du fait de la prochaine fermeture du site internet qui héberge notre blog de voyage. Nous avons donc jusqu’aux vacances pour vous conter la suite du périple, ensuite, nous pourrons partager à ceux qui le souhaitent la version pdf !
Mais revenons à nos moutons…
Mi juillet, après quelques jours de pause chez les parents de Joseph pour préparer la suite du voyage, nous atterrissons pour trois jours près de Niort afin de participer à une retraite spirituelle avec la Communauté de l’Emmanuel. Les rassemblements habituels de milliers de personnes à Paray-Le-Monial étant impossibles, ce sont des petites sessions régionales qui ont vu le jour et qui nous ont permis de découvrir de nouvelles personnes très inspirantes pour notre périple. Sans doute que le thème de la retraite, « construire le monde de demain à l’école de Laudato Si », a facilité les échanges en profondeur sur ce qui nous animait pendant ce voyage !
Nous avons été invités à donner un témoignage de couple sur les thèmes de « ralentir » et de « sobriété ». Ce travail nous a permis de plonger plus en profondeur sur ce que l'on désirait vivre et sur l'engagement que cela représentait dans nos vies.
1. L’ARCHE DU GUENVEZ
Les batteries du cœur sont rechargées et la voiture de location est trouvée. Nous nous élançons donc au fin fond de la Bretagne près de Quimper pour vivre 8 jours de chantier participatif au sein de la ferme du Guenvez.
Dans les années d’entre-deux-guerres, Lanza del Vasto, un artiste et philosophe italien récemment converti au christianisme, part en Inde rejoindre Gandhi. Non pour fuir l'Occident ou dépasser sa foi chrétienne mais pour entendre l'écho contemporain du Sermon sur la Montagne. Il y découvre la révolution de la non-violence. Gandhi l’invite ensuite à retourner en occident créer des « arches » de paix. A la fin de la seconde guerre mondiale, ce projet d'une vie communautaire devient, dans le désastre d'une société faite de violences, comme l'Arche de Noé dans le Déluge. Dans ces arches, des personnes apprendraient à développer leur vie intérieure et à vivre ensemble afin de mettre en pratique la non-violence dans tous les pans de leur vie et d’en rayonner autour d’eux. Les Communautés de Lanza del Vasto fleurissent dans les années 60 et comptent parfois jusqu’à 200 compagnons par arches. Il y a une dizaine d’années, trois familles qui vivaient au sein d’une de ces arches ont décidé d'en fonder une nouvelle qui renouerait avec les fondements d’origine. A savoir : le travail des mains pour vivre et l’enracinement chrétien comme base pour ensuite s’ouvrir aux autres religions. (Excusez le résumé très sommaire alors que cette histoire est infiniment plus riche..)
Aujourd’hui, ces trois familles ont été rejointes par un célibataire et trois autres jeunes familles qui sont en cours de discernement. Tous les compagnons ont un statut d’agriculteurs et vivent grâce aux revenus de leur maraîchage, de leurs cultures, de leur pain et de leurs œufs.
- Nous avons été marqués en plein cœur par la découverte de la non-violence. Ne pas répondre au mal par le mal. Nous l’avons reçu comme une réponse concrète et tellement actuelle. Un entraînement à mettre en œuvre dans notre vie, à nous qui cherchons à imiter le Christ.
- Nous avons été aussi bousculés par la découverte de leur quotidien relié à la réalité concrète : me nourrir, me loger, m’habiller. Ces hommes et ces femmes font (presque) tout à la main selon le principe de subsidiarité : ils font ce dont ils sont capables, et, ce qui est au-delà de leurs moyens, ils le font faire au plus local. Ils savent travailler la terre, le bois, le métal, la pierre, le cuir, la laine, etc, et recherchent partout la Beauté, celle qui adoucie l’ascèse de la Sobriété. Ils construisent pour que ça dure.
Joseph s’est rendu compte combien il avait soif de travailler de ses mains et Armelle a réalisé que sa sensibilité artistique à la recherche du Beau n’était pas superflue mais vitale pour vivre la Sobriété.
Participer avec une quinzaine de personne à leur chantier de construction de logements a été le meilleur moyen de rencontrer une belle diversité de personnes très engagées « écologiquement ». Écologiquement entre guillemets car c’est un mot incongru à l’Arche de Guenvez. Nous avons ouvert grand nos cœurs et nos oreilles et voici quelques enseignements avec lesquels nous repartons de l’Arche de Guenvez : simplifier sa vie, apprendre à vivre le moment présent, rechercher le Beau et le savoir-faire manuel, combattre le mal par le bien, choisir avec liberté et audace de suivre la voie du cœur plutôt que la voie du monde.
2. CONSTRUCTIONS BOIS
Après 8 jours sous la tente et sous la pluie, nous avons grand besoin de confort ! Nous dénichons alors sur airnbn une ravissante petite cabane sans eau ni électricité entièrement faite à la main. Joseph qui a travaillé le bois toute la semaine est trop heureux d’échanger avec le propriétaire sur sa gestion de la forêt, la coupe des arbres, la fabrication des planches, le choix des espèces et leurs usages, mais aussi sur l’exploitation des forêts qui devient de plus en plus intensive. Cet homme qui a fait toute sa carrière dans le bois a réalisé son rêve et s’est construit un chalet. Aujourd’hui désabusé, il contemple combien les plantations, les traitements, les coupes, le séchage, tout cela industrialisé à outrance, ne fait plus du bois un matériau de confiance et son chalet, après seulement 2 ans, vieillit très mal. Ce couple a à cœur de protéger la vie de leur domaine forestier et nous racontent l'histoire et la raison qui se cache derrière chaque fossé, buttes ou haies conçues par l'homme. Il nous détaille la richesse de ces techniques qui, chez eux, grâce à la force de caractère de l'ancien propriétaire, ont eu la chance de survivre au plans de remembrements.
3. FAB LAB A CONCARNEAU
Nous avions à cœur de profiter de ce tour de Bretagne pour rencontrer le Low-Tech Lab à Concarneau. Au Low-tech Lab, ils emploient le terme « Low-tech » pour qualifier des objets, des systèmes, des techniques, des services, des savoir-faire, des pratiques, des modes de vie et même des courants de pensée, qui intègrent la technologie selon trois grands principes : utile, accessible, durable. Le Low-tech Lab s’est donné pour mission de dénicher, tester et partager ces solutions avec le plus grand nombre pour contribuer à l’émergence de modes de vie, de production ou de consommation plus sobres, plus respectueux et plus résilients, in fine à l’avènement d’une société plus soutenable et surtout, plus désirable !
Programme enthousiasmant. Malheureusement ils sont en vacances et nous découvrons à la place le «Fab Lab » de Concarneau. Les Fab Lab sont des ateliers de fabrication numérique, ouverts à tous. Par la mise à disposition de multiples machines et outils, ils veulent favoriser l’acquisition et la transmission des savoirs-faire et permettre à chacun d’apprendre à créer, à produire sois-même et à partager ses compétences. Ce Fab Lab est volontairement implanté en cité pour mêler les publics et donner une chance à tous d’acquérir des compétences.
4. ARCHE DU CAILLOUX BLANC
Une nuit de plus dans notre cabane, une visite de plus de la belle ville close de Concarneau, une étape de plus dans ce riche coin de Bretagne ! Nous voici pour une journée d’immersion au sein d’une Arche de Jean Vanier. Cette communauté de L'Arche Le Caillou Blanc accueille chaque jour une quarantaine de personnes ayant un handicap mental. Les trois quart de ces personnes vivent avec des accompagnants dans les trois foyers de la communauté au sein du charmant petit village. A pied ou à vélo, les personnes de l’Arche rejoignent chaque jour l’atelier artistique ou l’ESAT composé d’un atelier de menuiserie et ébénisterie, d’un pôle cuisine pour la confection d’une soixantaine de repas par jour ainsi que d’un pôle jardin/ espace verts (entretien chez des particuliers, bûcheronnage et vente de bois de chauffage).
Nous rejoignons le matin l’équipe qui travaille en cuisine. Charlottes sur la tête, fous rire incessants et belles discussions avec ces personnes porteuses de trisomie 21 à l’humour ravageur. Nous assistons ensuite à leur réunion communautaire hebdomadaire où chacun arrive à prendre la parole et à s’exprimer en confiance. Nous rencontrons alors le couple qui porte cette Arche : le beau témoignage de vie de Nicolas et Charlotte qui se sont engagés ici depuis leur mariage. 17ans et 7 enfants plus tard, ils sont toujours aussi heureux d’être à leur place et absolument pas saturés par leur engagement.
5. LES LEGUMIERS DE ROSCOFF
Après un déjeuner avec les anciens collègues de Joseph sur un chantier en Bretagne et un goûter sur les plages de Roscoff avec Sœur Myriam, cette petite sœur de Saint-Jean et amie de la famille Billaud nous propose de nous loger chez un de ses amis paroissiens : Vincent. Du même âge que Joseph, Vincent a décidé d’habiter la maison de famille à Roscoff pour ré-apprendre à faire par lui-même et à simplifier sa vie au maximum. Du maraîchage, quelques poules, quelques chèvres, un verger, il arrive à approvisionner sa famille des alentours. Vincent tente, réussi, échoue, mais surtout, sans ordinateur ni internet, il explore la richesse d’un autre mode de vie ancré dans le réel du simple moment présent. Il gère le grand jardin transformé en véritable mini-ferme, il travaille comme jardinier quand ses finances le nécessitent, la mer à 2 pas il part naviguer un peu chaque jour et passe ses longues soirées d’hiver à apprendre le piano.
Nous découvrons la composition des paysages très spécifiques de ce pays du Léon. Sur la côte, la terre est particulièrement riche et le climat particulièrement doux. Depuis des siècles, les légumes de Roscoff sont donc connus pour être en avance sur la saison normale et tirent les prix vers le haut. Les habitants de Roscoff ont toujours tiré profit de cette richesse et il reste encore des centaines de parcelles de champs qui structurent la ville. Vision assez étrange que tous ces champs au cœur des rues d’habitations. Dès le Moyen-âge, ils ont délaissé les petites fermes personnelles qui nourrissent chaque famille, pour privilégier les monocultures (lin, blé, artichaut, etc). Ce ne sont donc pas des maraîchers mais bien des légumiers. Certains légumiers passés au Bio restent sur cette logique de cultures intensives qui s’étendent parfois sur une centaine d’hectares.
6. L'EXODE URBAIN DES JEUNES COUPLES
Après une vraie journée de pause méritée sur les belles plages paradisiaques de Bretagne, nous continuons notre route vers Saint Malo pour continuer notre chapelet de belles rencontres !
Nous sommes accueillis les bras ouverts par Bichka, une grand-mère de remplacement et amie de Toulon en vacances en Bretagne. Son fils, qui a roulé sa bosse, nous rappelle à point nommé de veiller à garder notre liberté par rapport au regard du monde, de veiller à être nous-mêmes pour ne pas nous laisser enfermer dans un stéréotype de vie qu’on attendrait de nous. Ça fait toujours du bien à entendre ! Nous partageons une très bonne discussion sur le thème de « sécuriser sa vie ».
Nous retrouvons ensuite ses petits enfants, Marin et Priscille, des amis qui ont décidé de quitter la région parisienne pour la campagne de Rennes avec leurs deux petits. Ils sont en recherche d’un mode de vie plus « Laudato Si » et explorent de nouveaux itinéraires moins pré-tracés qui conviennent mieux à leur famille.
Le lendemain, nous rejoignons Claire et Alexis, un autre couple d’amis que l’on savait déjà en quête d’une vie plus en cohérence avec Laudato Si mais qui nous ont bien surpris en nous partageant leurs idées de projet de vie ! Nous leur partageons nos dernières découvertes de maraîchers qui se sont lancés dans l’aventure et discutons NaproTechnologie avec Claire. C’est une aide médicale pour les couples en espérance d’enfant afin de favoriser une conception naturelle, avec un accompagnement personnalisé. Nous avons de notre côté commencé ce parcours médical et Claire, étant sage-femme, se pose la question de devenir un jour formatrice.
Le même jour, nous retrouvons Christine et Martin, un autre couple d’amis installé à Saint-Nazaire avec leurs trois enfants, que nous avions initialement prévu d’aller rencontrer sur notre itinéraire à vélo. Nous avons pu échanger sur les questions de sécurité financière et de choix d’un travail manuel peu rémunérateur. C’était très intéressant d’observer aussi les limites que peut rencontrer une famille dans ses désirs de simplicité de vie.
Nous quittons le thème de l’exode urbain un court instant pour rencontrer dès le lendemain un autre modèle de couple inspirant : Aude et Gabriel qui vivent dans une colloque de l’APA à Paris avec leurs 3 enfants. Ces colloques font cohabiter des personnes qui étaient à la rue, et des jeunes pro.
Dans la diversité de tous ces profils familiaux, nous contemplons le fait que chacun est vraiment appelé à trouver son chemin propre et à oser l’emprunter. L’engagement social, en plus de l’engagement professionnel et familial de ce couple, nous permet de nous réinterroger sur le type d’engagement qui nous attire en couple.
Accueillis généreusement à déjeuner dans la belle maison familiale de leurs parents, nous gravons dans le roc de nos mémoires combien l’homme peut être sensible et marqué par l’accueil et la Beauté d’un lieu et d’une famille. C’est vraiment précieux.
Le soir même nous sommes accueillis chez notre dernier « jeune-couple-de-Bretagne-en-exode-rural» ! Louis-Marie et Ombeline et leur petite fille ont aussi quitté Paris coûte que coûte pour tenter l’aventure dans la campagne de Rennes. Ils se sont installés au milieu des champs dans un petit hameau composé de 2 autres familles et font un véritable test pour voir si ce mode de vie leur convient. Louis-Marie nous partage son bonheur de redécouvrir la sérénité du salariat dans une PME après des années d’auto-entrepreneur dans la rénovation du bâtiment. Ombeline nous confie de son côté son désir de s’installer plus près d’un village ou dans une petite ville pour ne plus être obligée de prendre la voiture pour le moindre déplacement. La position assez isolée du hameau ne lui convient pas vraiment. Après une bonne discussion avec Louis-Marie sur sa vision de la responsabilité du père dont la première mission est de nourrir sa famille, nous nous quittons sur la récolte de leurs petites tomates-cerise irrésistibles et gorgées de vie !
7- PROJET D’ECO-HAMEAU EN VENDÉE
Après 2 semaines à parcourir la Bretagne, nous rallions la côte vendéenne pour retrouver deux familles d’amis qui travaillent ensemble sur un projet d’éco hameau.
Stan et Béa, (enceinte presque jusqu’au cou :) cherchent à ancrer leur famille dans un territoire pour y travailler, construire du lien social, être en mission pastorale et vivre en fraternité avec d’autres familles en recherche de simplicité de vie. Grande école de commerce puis consultant, Stan n’a pas tardé à se reconvertir en menuiserie. Il s’est formé à la technique et est aujourd’hui enseignant dans une MFR (Maisons Familiales Rurales qui dispensent des formations par alternance et par apprentissage de la 4ème à BAC+5). Il a l’objectif de monter un jour un atelier d’insertion par le travail du bois. Ils nous partagent leur fonctionnement par étape : s’ancrer quelque part, y trouver un travail et construire sans pression financière un projet de vie en fraternité avec deux autres familles. Pour ce projet, ils se rendent compte que les priorités des trois couples ne sont pas les mêmes et essaient de composer avec.
Nous retrouvons ensuite un de ces couples : Raphaël et Claire, (enceinte presque jusqu’au cou :) et leurs deux petites filles. Claire est journaliste et Raphaël a décidé d’arrêter son travail de commercial dans le but de faire par lui-même ce qu’il faisait faire grâce à l’argent qu’il gagnait. En plus de s’occuper de leurs enfants, il a rénové et agrandi leur maison et s’occupe de l’entretien de jardins de maisons secondaires. Il a pour projet de s’installer en maraîchage et élevage de poules et de chèvres.
8- UN AUTRE ECO-HAMEAU EN PROJET
Après 2 jours sur la côte, nous nous enfonçons un peu plus dans l’arrière pays pour retrouver Angélique et Étienne et leurs trois enfants. Ils nous accueillent chez leurs parents avec qui ils sont en « cohabitation volontaire ». Ce couple d’amis a pour objectif de vivre en collectif. Depuis quelques années ils se forment, rencontrent d’autres éco-lieux et construisent peu à peu leur propre projet. Ils ont notamment passé six mois dans une Arche de Lanza del Vasto en Isère, et étaient venus chez nous il y a deux ans pour nous raconter cette expérience marquante de vie en communauté. Ils recherchent aujourd’hui des familles qui ont une spiritualité chrétienne pour fonder un éco-hameau ensemble.
9- LA VIE DE VILLAGE !
Nous vous avions bien dit que la mini-session de la communauté de l’Emmanuel nous avait permis de rencontrer de nouvelles personnes pour notre périple ! Nous sommes donc accueillis dans le charmant petit village de Maillezais chez François-Xavier et Aude et leurs 5 enfants. François-Xavier a démissionné d’une belle carrière toute tracée à Paris et ils viennent de s’installer dans leur ex-maison de vacances en plein marais poitevin. Après Paris, Aude est séduite par cette vie de village qui est à la bonne échelle pour l’éducation de leurs enfants. École à 100 mètres, école de musique, bibliothèque, etc. Ils font tout à pied, ou en barque ! Nous avons découvert en pagayant dans les étroits canaux, ces enchanteresques marais qui longent les manoirs et forment la magnifique « Venise Verte ». Leur maison et son immense jardin sont un vrai paradis de verdure. Ils s’essayent au potager, au verger, aux cabanes, au compost, et au milieu, les enfants totalement autonomes qui s’occupent des heures entières rien qu’en jouant avec une corde à nœud suspendue à un arbre. François-Xavier qui aime aller à la rencontre des gens, commence à bien connaître tout l’écosystème de leur village et peut ainsi dénicher les voisins artisans pour rénover leur maison. Nous avons aussi voulu garder en mémoire leur accueil si simple, spontané et généreux.
10- L’ANCIENNE VIE A LA FERME
Sur le chemin du retour à Bressuire, nous faisons une dernière étape dans la ferme de Guy et Marie, des grands oncles et tante de Joseph. Le décor est le même qu’il y a 50 ans. Même le petit rituel du verre de vin pour le goûter est toujours au rendez-vous chez ces anciens fermiers. Ils sont tout émus de nous dépeindre leur vie d’avant. Guy nous raconte que la vie d’agriculteurs à l’époque était « possible et vivable » parce qu’ils se regroupaient. Chaque famille avait sa mini ferme pas loin des autres, pas loin du village. Ils mettaient en commun le matériel, les journées de moisson, etc. Marie estimait qu’ils avaient une véritable vie sociale, une vraie vie familiale et spirituelle, car tout était lié. Leur fils a aujourd’hui repris la ferme et ils le voient se tuer à la tâche et courir partout pour assumer toujours plus d’hectares sans avoir les moyens de se payer un ouvrier agricole. En repartant de chez eux en voiture, nous essayons de visualiser les distances qui permettaient à Marie de nous dire qu’ils n’avaient jamais besoin de voiture : « il y avait un magasin de vêtement dans le village d’à côté et la Grande Foire une fois par mois dans la petite ville de l’autre côté ».
Sur ces charmantes images d’Épinal, nous bouclons enfin cette quatrième boucle en arrivant à Bressuire après 17 jours de vadrouille et plus d’une soixantaine de personnes rencontrées en Bretagne et en Vendée !