Nous décidons aujourd'hui de visiter le sud de Marrakech et ses palais. Nous traversons donc la place Jemaa-el-Fna puis débutons par le palais El Badi, ruines sublimes qui témoignent de la magnificience du sultan sâadien Ahmed El Mansur Dhahbi qui le fit construire à la fin du XVI ème siècle pour fêter une victoire sur l'armée portugaise. Ne persistent de nos jours qu'une immense esplanade, d'épais murs d'enceinte et des nids de cigogne sur les piliers de porte !!!!
Nous poursuivons vers les tombeaux des rois sâadiens. Ce sont un des seuls vestiges restant de la dynastie saâdienne qui régna sur l’age d’or de Marrakech entre 1524 et 1659. Au début du 18ème siècle, le sultan Moulay Ismaïl avait en effet décidé de faire disparaître toutes traces de la magnificience de cette dynastie en demandant la destruction de tous les vestiges restant. Il n’osa toutefois pas commettre le sacrilège de détruire leurs sépultures et ordonna que l’on mure l’entrée de la nécropole. Le secret demeura bien gardé jusqu’en 1917, date de la redécouverte de l’emplacement des tombeaux saâdiens par le général Lyautey.
Nous poursuivons ensuite vers le palais de la Bahia à peu de distance de là. Entre 1866 et 1867 Si Moussa, puissant et richissime grand Vizir du Sultan Hassan Ier du Maroc (1836-1894) fait construire la partie nord de ce vaste palais de 8000 m², sous forme d'un vaste riad (le plus grand, le plus imposant, et le plus fastueux palais du Maroc de son époque), par l'architecte marocain Mohammed al-Makki.
Le palais est étendu par la suite sur près de huit hectares, avec mosquée, mausolée, hammam, harem, écuries... Il est constitué d'une vaste succession d'environ 150 pièces richement décorées de marbre, de sculptures et peintures sur bois de hêtre et de cèdre, de stuc, de zellige, des premiers vitraux du Maghreb, abrités dans des bâtiments hétéroclites, plusieurs fois modifiés au cours du temps, organisés autour de nombreuses cours, patios, jardins plantés d'essences rares.
Nous rentrerons le soir au riad après dîner pour nous faire bercer doucement au son du luthar et des chansons de Mustapha.