À nos errances !
À la vie qui danse,
À l'imprévu qui s'invite quand on l'attend pas,
Sans frapper, qui ouvre la porte et qui connaît déjà le petit fauteuil près de la cheminée où il s'installe
Comme si de rien n'était.
À nos errances...
À tous ces projets que l'on croyait
Bien ficelés, bien arrimés, bien accrochés,
À tous ces plans sur la comète, ces châteaux en Espagne, ces Camino francés...
"Je prendrai le bateau" ; "je ne fumerai pas" ; "je ne prendrai pas l'avion" ; "et je ferai ci" ; "et je ferai ça"...
À nos errances.
À nos pères, à nos mères, nos frères et soeurs
Qui nous ont entendu prononcer ces mots et qui,
Silencieusement ont pensé, sagement ont su, lucidement ont cru,
Mais toujours n'ont rien dit...
À leur amour, à leur bienveillance,
À leur tendresse et leur amitié !
À nos errances !
À l'instabilité de la marche, qui fait que l'on manque de tomber à chaque pas
Mais pourtant se rattrape,
Au prodige immense qui fait que l'homme se tient debout,
À cet enfant apprenant à marcher,
Qui tombe, qui tombe et tombe encore
Mais qui inlassablement se relève...
À nos errances.
À la branche de l'arbre qui entièrement se donne, se laisse par les vents ballotter et qui, dans son aveugle confiance, sait bien que l'arbre la tient,
De toute son âme...
...
Et l'Humain s'est levé et l'homme s'est fait Homme et il a marché.
Et à l'intérieur, aux tréfonds du coeur, l'adulte et l'enfant se prenant les mains se sont réalisés...
À l'Amour qui jamais n'a faiblit dans le cœur de la Terre.
À l'Amour des futurs pères et des bientôt mères, tous ces êtres humains qui continuent de vouloir faire des enfants dans ce monde qui s'écroule (!)
Parce qu'ils ont cette invincible douceur au fond du cœur,
Cette bougie qui souvent vacille mais jamais ne s'éteint,
À l'Amour...
À l'Amour qui nous pousse à faire plus de 2000 km sur un coup de cœur,
Venir voir son sang, la chaire de sa chaire,
Simplement lui dire qu'on l'aime
Et repartir, nu comme un verre de Sancerre,
Repartir, comme on est venu...
À l'Amour !
À l'Amour du ciel et de la terre,
À l'Amour des plaines et des collines,
À l'Amour de la montagne,
À l'Amour de l'océan, à cet amour immense et infini qui nous pousse sans raison logique à toujours avancer, à ne jamais baisser les bras.
À l'Amour qui sait que la voile a besoin du marin
Et que le marin a besoin de croire en son cœur.
À cet Amour, véritable, invincible et immortel qui fait que la vie est Vie et que la mort est Vie, elle aussi.
ULTREÏA !
https://youtu.be/ly2IHt74Xhg
Antoine