Népal

Au pays des 8000!!
Novembre 2019
17 jours
29
oct

Jour 67

Départ ce matin pour Katmandou!! Nous rejoignons l’aéroport en Uber et c’est parti! Katmandou!! Voir le nom sur les télés ça fait déjà rêver. Une destination qui active tellement l’imaginaire!

Embarquement immédiat!!

Le vol nous offre une belle vue sur les montagnes des Annapurnas et l’arrivée sur Katmandou est belle avec les cultures en terrasse qu’on distingue bien depuis l’avion.

Arrivée à Katmandou  

Le passage de la douane est un peu long et chaotique pour obtenir nos visas. Le taxi que l’hôtel devait nous envoyer à l’arrivée n’est pas là. On appelle la guesthouse qui nous dit qu’on a réservé pour le 27/11 au lieu du 27/10! Les boulets! Bon, pas grave on s’achète une carte SIM et nous nous rendons dans une autre guesthouse à 10 minutes à pied de Thamel, le quartier touristique de Katmandou.

Thamel Backpacker Home, 13€ la nuit 

Nous partons manger et tout de suite l’ambiance nous plait. Les rues sont animées et tout est illuminé et décoré en vue de la fête des lumières. Les enfants passent de boutiques en boutiques, y chantent une chanson et jouent de la musique pour récupérer quelques billets. C’est un peu le principe d’Halloween pour Diwali!

Premier repas népalais! et la tournée des enfants

Les rues sont plus calmes qu’en Inde moins de klaxons et moins de monde. On nous avait dit que le Népal ce serait « un bisou » après l’Inde. On verra donc ce que les prochains jours nous réservent. En tout cas on est ravis! Il y a beaucoup de touristes en chaussures de rando, l’ambiance est « montagnarde ». Les rues regorgent de boutiques avec tout ce qu’il faut pour trekker.

Les boutiques regorgent de cartes et de guides pour trekker! 
Les décorations au sol pour Diwali 

Par contre, même si Katmandou n’est qu’à 1500m d’altitude, on supporte aisément une veste!! Ça nous change!

Ruelles de Thamel 

Le soir, nous papotons sur le roof top de la guesthouse avec un français qui vient de finir son mois de voyage au Népal et qui nous donne gentiment quelques tuyaux.

Jour 68

Aujourd’hui, nous consacrons la journée à organiser la suite de notre voyage et particulièrement notre voyage en Chine via le Tibet. Sur le papier, ça semblait simple: tout allait se décanter à notre arrivée à Katmandou; sauf que quand on s’adresse aux Népalais tout se complique. Première agence qu’on m’avait conseillé: le gars propose effectivement le Tibet mais est incapable de répondre à nos questions concernant la sécurité en cas de mal des montagnes (on dort quand même à plus de 4300m sans journée d’acclimatation) et surtout il reste vague sur nos questions de visas. Il dit qu’il n’y a pas de pièces à fournir alors que quand on va sur le site de l’ambassade de Chine il y a une liste longue comme le bras de documents à donner.

Ensuite, nous nous rendons dans une 2ème agence avec qui j’avais déjà été en contact par mail. Là, l’agent nous dit qu’il y a un départ pour le Tibet le 9 et un départ le 23 et que le départ du 16 est annulé... mais que les départs du 9 et du 23 peuvent être aussi annulés car les Chinois peuvent décider de fermer la frontière à tout moment pour des raisons obscures. Manque de pot, le 16, c’est la date qui nous aurait le mieux convenue. Ensuite il ne peut pas nous garantir que nos visas seront acceptés, mais il faut quand même acheter nos billets de train pour Pékin sans garantie aucune. (190 dollars/ personne) Ajoutons à cela que le tour au Tibet coûte une petite fortune et qu’il nous rappelle bien que les prestations sont mauvaises, que le rapport qualité-prix est mauvais... On est complètement perdus. On ne sait plus ce qu’on doit faire. Écourter notre séjour au Népal pour partir au Tibet le 9? Rallonger notre séjour au Népal sans garantie de partir le 23? Laisser tomber le Tibet? Et le reste de la Chine?

On savait que ça pourrait être compliqué mais les Népalais ont visiblement envie de faire plaisir, ne savent pas dire non et du coup leur discours n’est d'aucune fiabilité. Ils peuvent dire tout et son contraire en dix minutes. A les entendre tout ira toujours bien... oui mais... ils n’ont rien de concret pour nous le prouver. Et de l’autre côté, les Chinois ont l’air complètement parano avec le Tibet.

Donc après une journée de recherche nous ne sommes pas plus avancés. On décide de prendre notre temps au Népal et on verra si ça se débloque pour le Tibet. Il faudra se trouver un plan B au cas où.

Nous faisons un petit tour dans la ville de Katmandou en fin d’après-midi et goûtons un bon thali népalais accompagnés de gros naan réconfortants.

Stûpa sur la place Katheshimbu 

Nous prenons nos billets de bus pour filer demain à Pokhara, la 2ème ville du pays au pied des Annapurnas.

30
oct

Jour 69 

Ce matin, nous partons à Pokhara par le bus de 7h30. Comme c’est Diwali, il n’y a pas trop de circulation.

A peine quitté Katmandou, les paysages deviennent montagneux avec des collines très abruptes, des villages à flanc de montagnes, des cultures en terrasse. On comprend tout de suite pourquoi on va mettre 7h pour faire 200km. C’est un pays de montagne. Très enclavé.

La brume qui se lève peu à peu dévoile les paysages c’est vraiment de toute beauté. Nous traversons des rivières tumultueuses aux eaux claires. Beaucoup de végétation, des bananiers.

Paysages le long de la route pour Pokhara 

Arrivés à Pokhara, nous nous mettons en recherche pour organiser notre trek. Nous trouvons une agence qui nous convient et nous choisissons un départ pour le surlendemain avec au programme le balcon des Annapurnas sur 5 jours avec une possibilité d’étendre le trek jusqu’au camp de base de l’Annapurna si on le souhaite. Cette flexibilité est un excellent compromis pour nous deux.

Nous terminons la journée en flânant un peu dans les rues de Pokhara et nous goûtons les momos: des raviolis fourrés au légumes cuits à la vapeur.

Les Momos!!  

Jour 70

Ce matin, lorsque le réveil sonne, je jette un œil à la météo. Le ciel est bâché. Nous avions prévu d’aller voir la vue sur les sommets des Annapurnas depuis un point de vue à 20 minutes de Pokhara. Micka n’a pas bougé une oreille et je me recouche donc. On est crevés et c’est sans doute mieux de rester tranquille aujourd’hui. J’ai un mal fou à accepter de ne rien faire mais je crois qu’il faut aussi s’écouter et accepter que chaque journée ne soit pas toujours vécue à fond comme lors de vacances plus courtes. Micka est bien plus philosophe que moi là-dessus.

Nous papotons pendant le petit-déjeuner avec des français en tour du monde ( et oui encore! C’est fou le nombre de voyageurs au long cours... ) Nous nous lançons ensuite dans l’achat de bâtons de marche pour notre trek. Quelques négociations plus tard, nous repartons chacun avec une paire de contrefaçon pure qui feront bien l’affaire.

Bâtons et PQ nous sommes parés! 

Nous préparons nos sacs et nous reposons. Nous nous baladons au bord du lac Fewa.

Lac Fewa 
Le long de Lakeside  

Il n’y a pas grand chose à faire à Pokhara. C’est une ville étape avant ou après un trek. Il y a par contre foule de restos, bars et boutiques plutôt agréables. Et tout pour s’équiper avant le trek ou pour se faire masser au retour du trek. Ce n’est donc pas désagréable d’y passer un peu de temps même si on trouve que les tarifs sont un peu trop à l’occidental...

Le long de Lakeside 
4
nov

Jour 71 

Ce matin, nous petit-déjeunons à 7h. Nous laissons une partie de nos affaires à l’hôtel où nous reviendrons après le trek. Le proprio est très sympa et met l’ordinateur de Micka dans son bureau sous bonne garde.

À 8h, nous retrouvons notre guide à l’agence et partons en jeep jusqu’au point de départ du trek. Le chauffeur est super sympa et se donne vraiment pour nous. Il nous explique plein de choses sur le Népal. Nous voyons la chaîne des Annapurnas qui est bien dégagée ce matin. Les Annapurnas comptent de nombreux sommets parmi lesquels l’Annapurna I ( le plus haut 8091m), Annapurna II, III, IV et Annapurna Sud. Nous voyons aussi le Fish Tail, un autre sommet de plus de 6000m d’altitude et ses 2 pics facilement reconnaissables.

Nous faisons une pause photo à Sarangkot qui offre une belle vue sur le lac de Pokhara. En route, nous voyons un vieux monsieur occidental avec un chapeau typique népalais. Le chauffeur nous explique que cet homme vit au Népal depuis des années, qu’il est australien et est venu au Népal pour les papillons, qu’il y vit depuis des décennies, parle couramment népalais. Incroyable! Il a des airs de Théodore Monod...

Point de vue sur le lac Fewa depuis Sarangkot 

En parlant de chapeau népalais, le chapeau typique a une forme qui rappelle les montagnes avec 2 extrémités pointues. Il est porté par les hommes lors des fêtes et par les personnes d’un certain âge de manière régulière. Les jeunes rechignent un peu à le porter de nos jours.

Après une pause massala chaï (thé au lait et aux épices), nous roulons jusqu’à Hile. La route devient de la piste de montagne assez pentue. On longe un torrent de montagne aux eaux claires, l’eau de l’Himalaya!!

Nous commençons la marche vers 11h. Nous traversons le village, voyons nos premières cultures en terrasse (riz et millet). Des paysans portent des fagots de bois et du fourrage. Le Népal est très rural. La route n’a été qu’une succession de villages où les fermiers s’activent.

Nous passons 2 jolis ponts de singe et démarrons une montée de 3600 marches pour rejoindre le village d’Ulleri. Ça monte raide mais le guide y va cool et on fait une pause repas au milieu. Il y a de très jolis endroits pour manger ce qu’ils appellent ici des Tea House le long du chemin et c’est un pur plaisir de s’y arrêter pour manger face à la vue.

Petit fried rice avec vue sur la vallée.  

Nous arrivons au village d’Ullieri (1960m d’altitude) en début d’après-midi. Nous avons marché 2h maximum pour 500m de dénivelé. C’était donc très cool pour un premier jour mais ça nous va! Surtout qu’il faut qu’on s’habitue au poids de nos sacs. (Nos sacs à dos de voyage ne sont pas ce qu’il y a de plus léger, nous sommes respectivement à 14 et 10kg, mais ça fait très bien l’affaire)

Nous en profitons pour flâner dans le village, nous reposer dans notre guesthouse très confortable pour cette première nuit.

Ullieri  

Le ciel se bâche dans la journée cachant les sommets. Micka trépigne déjà à l’idée de les voir demain matin. Ces sommets le font rêver depuis des années! Quand à moi, ces paysages de campagne et de cultures en terrasse me ravissent, c’est ce que je rêvais de voir au Népal.

Sur le chemin, nous avons croisé de nombreux porteurs. Impressionnant le chargement qu’ils ont! Ils ont une lanière autour du front pour supporter la charge. Nous ne sommes pas mécontents de porter nos sacs nous-mêmes, même si l’argument de dire que cela donne du travail et des meilleurs revenus à ces hommes est aussi valable. Les porteurs sont des fermiers de la région qui en haute saison font ce travail pour gagner un peu mieux leur vie.

Notre guide nous dit d’ailleurs qu’il a commencé par être porteur avant de faire la difficile formation de guide. Il alterne entre le travail de guide et le travail à la ferme dans son village. Jun de son prénom est vraiment adorable et très prévenant, on est hyper contents de cette première journée!

Nous terminons par un dhal bat, papotons avec une française à la guesthouse et filons au lit de bonne heure!

 Notre guesthouse à Ullieri

Jour 72 

Ce matin, lever à 7h. Micka a moyennement bien dormi et moi très mal, la faute je pense au thé qu’on a pris en fin d’après-midi. Le ciel est dégagé ce matin et on voit nettement la pointe sommitale de l’Annapurna Sud (7219m) et le Huinchuli. Nous prenons le petit déjeuner: porridge chaud (beurk, Céline tu vois de quoi je parle!) et café.

Vue sur l’Annapurna Sud 

Nous démarrons à 8h. Nous traversons le village de Bathanti. Les femmes font la lessive et étendent le linge pendant que le soleil rayonne. Nous voyons des cultures de millet en terrasse et de petits jardins (Des tomates y poussent. A 2000m d’altitude on ne pensait pas que c’était possible! Il y a aussi beaucoup de choux et haricots).

Micka papote sur le chemin avec Ben, un américain qui a la soixantaine bien tassée, une petite bedaine et qui trekke jusqu’au camp de base de l’Annapurna. Il a vendu son entreprise basée à Denver et voyage pour une durée indéterminée. Son objectif: trouver un coin qui lui plait en Asie du Sud Est et s’y installer définitivement. Encore une rencontre inspirante.

Jolie guesthouse à Bathanti 

Nous traversons ensuite une forêt de rhododendrons et de chênes. Entre 2000 et 3000m d’altitude, la végétation au Népal est à 90% constituée de forêts de rhododendrons. Ici, ce sont de grands arbres qui fleurissent au printemps. Nous longeons de petits ruisseaux.

 Traversée de la forêt de rhododendrons 

Le guide nous propose une pause repas vers 10h30!! Pour nous, c’est vraiment tôt, nous poursuivons donc jusqu’à Ghorepani, notre village étape à 2900m d’altitude. Nous y arrivons vers 12h, nous aurons donc marché un peu plus de 3h pour 900m de dénivelé. Le rythme est donc vraiment tranquille. Le village de Ghorepani est mignon avec des jolies guesthouse peintes. La nôtre est tout en haut du village, c’est plus un gros lodge mais la vue sur le massif du Dhaulagiri est top, on l’a juste en face! Et nous avons de nouveau une petite chambre avec vue sur les montagnes avec notre salle de bain.

Arrivée à Ghorepani  
 Le Dhaulagiri déjà caché derrière les nuages!
Notre petite chambre face aux montagnes! 

Après avoir avalé une assiette de noodles aux légumes, nous essayons de nous réchauffer et partons profiter du village. Le ciel se bâche, du coup ce soir nous ne pourrons pas aller voir le coucher de soleil à Poon Hill. Dommage! Nous profitons quand même du petit point de vue sur le Dhaulagiri (8167m) et le Tukuche Peak (6920m) avant qu’ils disparaissent derrière les nuages. Les montagnes sont impressionnantes même si on ne rend pas vraiment compte que ce sont des 7000 ou des 8000. La distance perturbe notre perception des sommets. On ne peut s’empêcher de penser à tous ces alpinistes qui ont tenté et tentent encore de gravir ces sommets, en allant au bout de leurs limites et en y laissant parfois leur vie. Ces sommets nous appellent et exercent un vrai pouvoir de fascination.

Village de Ghorepani  
 Cultures à Ghorepani 
 Le Dhaulagiri dans le dos!!

En milieu d’après-midi on se réchauffe tous autour du poêle. Le brouillard a tout envahi et on ne voit plus rien!!

Autour du poêle on se réchauffe et on fait sécher le linge! 

La gestion des déchets a l’air assez bien gérée à cette altitude. En tout cas, les Népalais semblent prendre le problème au sérieux. Les agences nous incitent à acheter des purificateurs d’eau ou à utiliser des gourdes filtrantes pour ne pas acheter des bouteilles en plastique sur le chemin. Nous prenons donc l’eau des sources et utilisons notre gourde filtrante.

Jour 73

Ce matin, lever 4h45 pour aller voir le lever de soleil sur la chaîne des Annapurnas. A la frontale, nous grimpons une flopée de marches pendant environ 40 minutes pour atteindre Poon Hill à 3210m d’altitude. De là-haut, la vue embrasse le Dhaulagiri, l’Annapurna Sud et l’Annapurna I (8091m) qu’on n’avait pas encore vu! C’est saisissant de beauté.

Le Fish Tail, montagne sacrée interdite d'ascension  
Les Annapurna I et Sud 
Vue depuis Poon Hill au lever du soleil

Je ne suis malheureusement pas en grande forme, j’ai bien cru que j’allais vomir là-haut, la faute à un bon rhume et à deux nuits blanches. J’ai la tête comme une citrouille. Mais bon rien de bien grave.

Nous restons là-haut un bon moment à admirer le paysage. Nous n’y sommes clairement pas seuls mais la vue est spectaculaire sur ces sommets mythiques. On se sent chanceux de pouvoir les voir. Surtout que dès 8h30, lorsqu’on se remet en marche pour redescendre et prendre le petit-déjeuner, le ciel se bâche et c’en est fini de la vue sur les sommets pour toute la journée. On aura donc eu la chance d’avoir ce petit créneau météo favorable à l’endroit le plus mythique de notre trek!

 Depuis Poon Hill avec Jun
Petit-déjeuner de compet! 

De Ghorepani à Tadapani (2630m) notre prochaine étape, nous rentrons un peu plus dans le dur avec une étape un peu plus longue que les jours précédents, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Le trajet du jour fait environ 16km pour un total de 5h15. C’est assez vallonné. Ça descend et ça regrimpe sec derrière à de nombreuses reprises! Environ 800m de dénivelé. Les paysages sont de la forêt de rhododendrons de nouveau et plusieurs cascades. Mais sous le ciel gris c’est pas folichon. ( d’où le peu de photos prises sur cette portion)

Drapeaux à prières  

Arrivés à 13h, nous tentons de nous réchauffer dans la guesthouse mais il n’y a pas de chauffage ( ils économisent le bois donc ne font pas de flambée).

Nous mangeons avec une tablée de français très sympas. Ça nous fait du bien car jusqu’à présent nous n’avions pas trouvé l’ambiance aussi sympathique qu’on l’imaginait sur les chemins du trek. Il faut dire qu’on est sur un chemin très fréquenté donc ça joue peut être.

Nous avions mis l’option de poursuivre depuis Tadapani jusqu’au camp de base de l’Annapurna pour un total de 9 jours de marche. Après pas mal d’hésitation, c’est finalement la météo qui décidera pour nous. Ils annoncent des nuages et de la neige dans les jours qui viennent. Nous préférons donc nous limiter au trek du balcon des Annapurnas sur 5 jours. On garde une petite pointe de déception surtout Micka qui voulait voir l’Annapurna I de plus près. Mais vu la météo annoncée et les conditions plus rudes des logements en altitude (dortoirs uniquement et pas de douche) on se dit que c’est mieux ainsi.


Guesthouse à Tadapani  

L’après-midi passe assez vite entre sieste, petit tour dans le mini-village, discussions avec les français et repas avec notre guide où nous parlons de plein de choses.

Il a notre âge donc se confie un peu sur sa vie, son parcours. Il nous montre des photos de sa petite amie. Ils espèrent se marier l’an prochain ( ils économisent tous les deux pour) ce qui leur permettrait de pouvoir enfin vivre ensemble.

Jun (c’est notre guide) a travaillé 2 ans à Dubai dans la sécurité comme beaucoup de Népalais. C’est un bon moyen de gagner de l’argent même si là-bas ils bossent comme des fous sans jour de repos. Mais il n’a pas l’air d’en garder un mauvais souvenir, il a même une certaine fierté à nous raconter ses expériences là-bas. En tant qu’aîné et seul garçon de la fratrie, il a pas mal de responsabilités notamment vis à vis de ses parents, fermiers, à qui il donne une partie de ses revenus et vis à vis de ses sœurs, à qui il paye une partie des études. Son métier de guide il se voit le faire encore 10 ans maximum car c’est physiquement fatigant. Après, il aimerait tenir un petit hôtel, avoir sa petite affaire. Il nous questionne aussi sur nos jobs, notre rencontre etc...

Il nous parle aussi beaucoup du Népal. Les Népalais regrettent leur roi, assassiné en 2001. Depuis, les élections se succèdent sans grande stabilité et le gouvernement ne fait pas grand chose pour la population. Il faut dire qu’il n’y a pas d’argent dans les caisses de l’état et que le Népal est sous perfusion, avec des aides de la communauté internationale. Le pays a une topographie compliqué, enclavé, cerné de montagnes et n’a pas de grandes ressources. La construction de barrages par exemple qui pourrait être positive pour l'économie du pays est limitée à cause du risque sismique majeur. Les Népalais sont assez proches culturellement des indiens et font plus de business avec eux qu’avec les Chinois (qu’entre parenthèses ils n’ont pas l’air de beaucoup aimer). Cependant, après le tremblement de terre de 2015, les indiens ont fermé la frontière pour limiter les réfugiés. Et vis à vis de cela, on sent qu’ils ont un peu de rancoeur.

Après cette journée bien remplie, nous mangeons un bon dal baht dans la cuisine, faute de place. C’est chouette car nous voyons la préparation des plats et Mme « Pupu », une Népalaise à la longue tresse et aux années d’expérience, gérer ses équipes dans une joyeuse cacophonie. Nous nous blottissons ensuite sous les couvertures, la nuit s’annonce froide.

Dans la cuisine de Mme Pupu

Jour 74

Nous nous réveillons à 6h30 bien emmitouflés dans nos couvertures. Nous n’avons finalement pas eu froid!

Les montagnes sont déjà prises dans les nuages. Une éclaircie furtive nous permet de voir l’Annapurna Sud et le Fish Tail.

Le village de Tadapani sous le soleil matinal 

Nous prenons ensuite le chemin pour Ghandruk. Nous traversons de nouveau beaucoup de forêts, ici c’est le domaine des singes (des langurs sacrés). Nous en voyons de nombreux sauter d’arbres en arbres. Adorables avec leur petite face noire entourée de pelage blanc.

Trouverez vous le petit singe caché sur la photo de gauche?

Nous traversons aussi une petite zone de plantations de thé et arrivons à Ghandruk à...11h30!!

Plantations de thé  

Les temps de marche indiqués dans le topo du trek étaient de 5/6h par jour et au final on marche 3 voire maximum 4h. Les temps sont clairement sur-évalués. C’est un peu agaçant mais il faut le savoir avant de venir au Népal car c’est le cas pour tous les treks. S’il fait grand beau et que les sommets sont dégagés toute la journée on pense que ça ne pose pas trop problème mais si c’est nuageux comme aujourd’hui, ça peut devenir un peu long à la longue.

Le village de Ghandruk nous plait. La partie vieux village est agréable car habitée par les locaux et pas juste dédiée au tourisme. Il y a de jolies maisons typiques aux toits qui ressemblent à de l’ardoise avec des petites façades blanchies à la chaux. Les épis de maïs sèchent accrochés à la toiture. Nous voyons des petits bouts de chou jouer sur des balançoires artisanales. Les enfants ont des petits pyjamas polaires adorables et de petits bonnets de laine. On sent que la région est rude, les hivers doivent être glacials et à l’inverse pendant la mousson le guide nous dit qu’il y a beaucoup de glissements de terrain. Comme il y a peu de chemins bétonnés ça doit vite devenir des mares de boue.

Jun nous emmène faire un tour, à différents points de vue où l’on voit de nombreuses cultures en terrasse de millet et nous explique encore plein de choses sur le Népal: les différentes ethnies, la faune, la géographie du pays. L’après-midi sous les nuages passe ainsi plus vite. On rééchange beaucoup avec lui sur nos vies respectives. Il est très moderne dans sa vision des choses et au final on a le même âge et des rêves similaires. Il est juste bloqué par le poids des traditions et la pauvreté de son pays.

Petite parenthèse sur les drapeaux à prières. On en voit partout dans les temples, les monastères et dans la nature en forêt, au passage de cols. Les moines les installent comme des lieux de prière. On retrouve toujours 5 couleurs qui représentent les éléments: le rouge= le feu, le bleu=l’espace, le jaune= la terre etc...

Et parenthèse 2 complètement hors-contexte: aujourd’hui nous avons eu des nouvelles d’Anschul, notre ami indien de Jodhpur! Il a pu trouver un terrain d’entente avec ses parents et a pu rouvrir son hôtel. On est tellement heureux pour lui!!

Jour 75 

Lever 6h15 pour apercevoir les montagnes avant que les nuages n’arrivent!! Nous montons sur les hauteurs du village de Ghandruk pour voir l’Annapurna Sud, le Huinchuli, le Gangapurna, l’Annapurna III et le Fish Tail.

Les montagnes enneigées dominent le village, c’est vraiment saisissant!

Le matin ça a quand même une autre gueule lol 

Nous profitons du spectacle un long moment et prenons notre petit-déjeuner face au paysage!

On observe les maisons du village. Chacun s’active de bon matin. Des hommes remplissent des paniers tressés qu’ils chargent sur le dos des mules. Nous voyons des petites faire leurs devoirs sur une petite natte dans la cour de leur maison. Elles sont adorables. Des femmes font sécher du millet dans la cour ou des légumes sur les toits.

Nous prenons ensuite la direction de Syauli Bazar, arrivée de notre trek. Le chemin est hyper agréable car nous traversons de nombreuses terrasses où nous pouvons voir la culture et la récolte du millet et du riz. Les paysans coupent le riz, le font sécher au sol puis forment des bottes qu’ils rassemblent sous forme de petites « huttes ». Ces huttes restent en place 10 jours pour que le riz soit bien sec avant d’être séparé de sa tige et stocké. Selon les endroits que nous traversons nous voyons les différentes étapes de la récolte. Magie de ces paysages si escarpés...


Nous marchons 3h environ et après une pause repas, nous reprenons cette fois un véhicule pour rentrer à Pokhara. Après 2 bonnes heures d’une route chaotique, nous arrivons à Pokhara sous des trombes d’eau et l’orage!! Nous avons eu de la chance de pouvoir finir le trek dans de bonnes conditions! Mais pas de doute, avec la dégradation météo, le camp de base de l’Annapurna ce n’était vraiment pas pour cette fois. Il y a neigé cet après-midi.

Nous ne regrettons pas le choix d’avoir pris un guide, même si objectivement le parcours pouvait se faire seuls. Avec Jun, nous sommes vraiment tombés sur le guide parfait, à la fois très présent mais discret, enthousiaste et nous faisant découvrir plein de choses sur son pays. La petite déception réside plus dans le fait de ne pas avoir pu profiter plus de la vision des sommets (mais face à la météo que faire sinon s’incliner? L’hiver arrive en avance cette année aux Népal) et dans les temps de marche qui étaient un peu trop courts à notre goût. Mais on ne retiendra que le meilleur: la découverte du trek pour Micka, les rencontres sympathiques et les paysages magnifiques qui se sont offerts à nous. Clairement, découvrir le Népal passe par le trek.

Nous nous offrons le soir un repas à l’occidental après 5 jours de dal Bhat consécutifs. Et une petite bière pour Micka histoire de fêter tout ça!!

7
nov

Jour 76

Micka se réveille avec une bonne angine. Décidément le passage aux températures froides aura été difficile! Nous passons la journée à Pokhara à penser la suite de notre voyage. Le Tibet est clairement compromis puisque l’agence ne nous donne aucune nouvelle pour un départ le 16. Nous ne voulons pas attendre le départ hypothétique du 23. On doit donc repenser le voyage et envisager d’autres options. Nous flânons de coffee shop en restos pour squatter du wifi.

La douce vie des voyageurs qui doivent repenser leurs plans...

Nous faisons aussi une lessive à l’hôtel (notre hôtel K2 à 9€ la nuit à l’accueil juste topissime!!). L’après-midi nous nous baladons un peu sur Lakeside.

Lakeside 

Jour 77

Nous prenons le bus retour pour Katmandou. La gare routière est un terrain vague qui ressemble à un vaste champ de boue remplis de bus partant tous à la même heure. On achète une petite viennoiserie à un petit vendeur ambulant sympathique et c’est parti pour 8h de trajet.... Le bus s’arrête souvent donc c’est agréable mais la route est vraiment, vraiment chaotique et épuisante. Les bus sont vieux sans suspensions, rachetés en fin de vie à l’Inde. C’est quand même un peu sport! On n’a jamais vu un pays avec des routes en si mauvais état. Clairement ça fait réfléchir avant de décider de faire une grande distance. Un petit tour dans le Langtang nous aurait tenté mais c’est vraiment trop chronophage en terme de transport. Sans compter les ravins en montagnes...et les bus qui plongent régulièrement dans les rivières...

Notre bus

Nous rejoignons notre hôtel à pied dans une Katmandou ultra polluée. Ça pique la gorge et Micka traîne toujours sa crève... Les gens portent des masques pour se protéger de la poussière et de la pollution. Cela semble une bien maigre protection quand on pense que Katmandou est 60 fois plus polluée que Paris. En effet, la ville est à 1500m d’altitude mais est située dans une cuvette. Elle est recouverte en permanence d’une chape de pollution. En cause, le nombre croissant de voitures, de scooters, le peu de transports en commun auxquels s’ajoutent l'incinération des déchets et la fumée dégagée par les fours à briques. Cela dit, les pouvoirs publics commencent à prendre le problème au sérieux puisque le quartier de Thamel est devenu piéton.

Malgré ce petit désagrément, nous avons beaucoup de plaisir à retrouver Katmandou que nous préférerons à Pokhara. Nous retournons dans un restaurant que nous avions beaucoup aimé dans une petite rue à l’écart. L’accueil y est super et les thali délicieux.

Jour 78

Après un petit-déjeuner délicieux sur le toit de l’hôtel, nous partons en taxi pour Patan. Ah oui, info importante, il n’y a pas de tuk-tuk au Népal! (C’est le premier pays d’Asie où nous n’en voyons pas! Dommage!) Les Klaxons aussi sont quasi bannis donc les rues sont quand même moins bruyantes qu’en Inde. (Ça c'est appréciable par contre!)

Bref, revenons en à Patan, autrefois appelée Lalitpur « la cité de la beauté », ancienne ville royale située à 5km au sud de Katmandou, de l’autre côté de la rivière Bagmati. Patan, classée à l’Unesco fût une cité royale et un centre religieux pendant plusieurs siècles mais connût son apogée au XVIIème siècle sous le règne de 3 rois successifs. Ce sont eux qui firent construire tous ces bâtiments.

Le Durbar Square (la place principale) abrite différents bâtiments: le Palais Royal et des temples attenants. Le site est ouvert à tous et de nombreux Népalais y déambulent. C’est donc très vivant et en pleine ville contrairement à d’autres sites Unesco qui sont plus devenus des «sanctuaires ».

Le Durbar Square de Patan 
Ça papote devant le Palais Royal... 

L’architecture de Patan repose sur une association de bois finement sculpté et de briques rouges. Les toits sont superbes, les lourdes charpentes sont soutenues par des poutres elles-mêmes sculptées et peintes et représentant des divinités. Les toits sont également bordés de petites clochettes.

Un temple sur Durbar Square 

Nous visitons le Palais Royal construit au XVIIème siècle. Ses cours successives sont superbes notamment la cour de Mul Chowk, de forme carrée, la plus ancienne (1666). Elle abrite une belle porte dorée et encadrée de deux divinités dorées et incrustées de pierre. Ces divinités représentent l’eau purificatrice. L’une repose sur une tortue, et l’autre sur un animal mi-crocodile, mi-éléphant.

Entrée du palais 
Détails de la cour de Mul Chowk 
Mul Chowk  

La cour suivante: Sundari Chowk abrite une superbe fontaine qui servait de bain royal. Elle date de 1670.

Le bain royal, La cour Sundari Chowk et sa fontaine 

Les détails architecturaux sont incroyables. Le travail du bois sculpté est impressionnant: on dirait de la dentelle parfois! C’est différent de tout ce qu’on a pu voir en Asie jusqu’à présent. Le Népal a vraiment son propre style architectural.

Un petit musée abrite de belles statues hindouistes et bouddhistes et permet d’en savoir un peu plus sur ces religions. Au Népal, l’hindouisme est majoritaire à 80%, mais hindouisme et bouddhisme coexistent et parfois se confondent. Un bouddhiste népalais ne voit aucune difficulté à vénérer les dieux hindous et réciproquement. De même ils participent aux fêtes des deux religions. On retrouve ce mélange hindouisme/bouddhisme dans l’architecture.

Divinité sculptée dans une poutre soutenant la charpente  

Les déités bouddhistes ou hindouistes ont différentes représentations. Elles sont parfois représentées avec des bras multiples ou têtes multiples pour mieux exprimer leurs personnalités complexes et leurs fonctions multiples.

Chaque position des mains (mudras) a une signification (méditation, apaisement, menace, prière) tout comme les postures.

Dans le musée, on peut voir le trône des rois de Patan. Comme tous les rois au Népal, ils étaient considérés comme des incarnations de Vishnu, le dieu hindou conservateur de la vie et du monde.

Trône de ces messieurs de Patan 

Nous admirons les différents temples du Durbar Square, tous différents. L’un deux fortement touché par le tremblement de terre de 2015 est en cours de restauration.

Krishna Mandir, temple du XVIIIème 
Devant le palais
Statue du roi Yoganarendra Malla face au Palais Royal 

La visite de Patan nous a beaucoup plu, nous sommes restés longuement assis à admirer ces bâtiments, l’agitation sur la place et a essayer d’imaginer ce que pouvait être la vie dans cette cité médiévale. Les rues adjacentes sont aussi agréables pour se balader avec de jolies boutiques d’artisanat.

Nous rentrons ensuite à Katmandou et flânons dans le centre-ville qu’on apprécie toujours autant. Nous mangeons au Thakali Cave Kitchen, notre désormais fief à Katmandou.

Thamel 
Momos et paneer tikka masala 
10
nov

Jour 79

Petit-déjeuner sur le roof top, nous retrouvons un français avec qui nous avons déjà papoté hier. Il débute son tour du monde en solo pour un an. Ce sont ses tous premiers jours de voyage et il semble un brin démuni. Pas simple de partir seul, ça doit donner le vertige au début quand on déboule à Katmandou.

Le proprio de l’hôtel nous négocie gentillement un taxi pour Bhaktapur, à 13km à l’est de Katmandou que nous rallions en 3/4 d’heure environ.

Bhaktapur est réputée pour être la plus belle ville de la vallée de Katmandou et il est vrai que dès qu’on y arrive le charme opère. La ville est piétonne et possède une vraie unité architecturale. On y retrouve l’architecture neware avec l’association des briques rouges et les portes, fenêtres, charpentes et poutres de bois sculptés avec finesse et détails.

Bhaktapur était une ancienne capitale royale (comme Patan dont elle était la rivale) du XIV au XVIIème siècle. Elle est le berceau de la culture neware. Les Newars sont les plus anciens habitants de la vallée de Katmandou et représentent aujourd’hui 5-6% de la population. Ce sont des artistes et ce sont eux qui ont réalisé ces merveilles d’architecture dans toute la vallée, maîtrisant parfaitement le travail du bois et la fonderie du bronze. Ils possèdent leur propre langue, différente du nepali.

Nous sommes accueillis chaleureusement dans notre petite guesthouse toute simple et repartons aussi sec en direction du quartier des potiers. Ce quartier hyper vivant abrite des fabriques de poteries. Nous pouvons voir les artisans à l’oeuvre et les différentes étapes de création: le travail de la glaise, les tours de potiers, le séchage et la cuisson dans de grands fours à l’intérieur desquels les poteries sont intercalées dans des couches de paille à laquelle les potiers mettent le feu. On passe un long moment à observer ce travail. Ça nous plait beaucoup.

Quartier des potiers 

De plus, nous sommes en période de récolte du riz, les places du quartier sont recouvertes de riz qu’on fait sécher.

Séchage du riz  

Un peu plus loin, le magnifique temple de Nyatapola a miraculeusement survécu au séisme de 2015. Il est d’une telle beauté et d’une telle grandeur quand on arrive sur la place qu’on en reste bouche bée. Datant de 1708, c’est le plus haut du pays, il fait 30 mètres de haut et est surmonté de 5 toits superposés représentant les 5 éléments (eau, terre, feu, air, espace). Il est dédié à Siddhi Lakshimi, la déesse de la fortune. Son escalier très raide est bordé successivement de grosses statues de lutteurs, d’éléphants, de lions, de griffons et enfin de déesses, chaque couple étant dix fois plus fort que celui de l'étage inférieur.

Nyatapola Temple 

Juste à côté, se trouve le temple de Bhairav très vénéré.

Temple de Bhairav  

Nous nous baladons aussi dans le Durbar Square, place principale abritant le palais aux 55 fenêtres et plusieurs temples et statues attenantes. Bhaktapur a souffert du séisme de 2015. Le Durbar Square a été durement touché, des temples ont été reconstruits, d’autres sont encore en cours de restauration.

Durbar Square  ayant subit de graves dommages

Nous logeons près de Dattatraya Square, superbe place située au cœur de ruelles pittoresques. Bhaktapur est très animée et on peut vraiment voir de belles scènes de vie locale au milieu de ces demeures médiévales. Un régal.

Petite boutique de thé  

Le Dattatraya Temple date du XVème siècle. Il a lui aussi survécu au séisme. Tant mieux car c’est une petite merveille d’architecture neware toujours. La légende veut qu’il ait été fait du bois d’un seul arbre. Des scènes érotiques sont sculptées sur les étais. C’est marrant car si on ne regarde pas attentivement, on passe complètement à côté. Ce temple est très animé le soir: les locaux s’installent sur sa terrasse pour y prier et jouer de la musique.

Dattatraya Temple 
Petites figures érotiques sculptées sur le temple, coquins ces hindous!😉

Le soir, nous mangeons dans un petit restaurant conseillé par notre hôte. Nous goûtons à la cuisine neware: une galette de lentilles/pommes de terre et en dessert le juju dhau, un yaourt à l’ancienne. Nous goûtons aussi le rakshi, alcool de riz (ou de millet) népalais. (Fort!!)

Bhaktapur est vraiment un bel endroit et nous avons pris beaucoup de plaisir à y flâner. Nous décidons donc de prolonger notre séjour d’une nuit afin d’en profiter.

Jour 80

Nous sommes réveillés à 5h par les clochettes et bols tibétains secoués par les voisins qui débutent leurs prières.

Nous partons marcher dans les rues de Bhaktapur qui se révèlent très animées. Les marchés sont déjà installés, à même le sol et les Népalais font leurs achats de légumes (il n’y a pas de fruits) couverts de leurs châles en laine dans la fraîcheur matinale. Beaucoup, beaucoup d’animation autour des temples où chacun vient faire des offrandes. Nous voyons les gens arriver avec une assiette remplie d’offrandes (fleurs, riz, œufs), prier puis se recouvrir le crâne de quelques fleurs. On ne sait pas si c’est tous les jours comme ça ou si c’est un jour spécial mais la ferveur religieuse est forte.

Les jolies couleurs du marché sur la place Taumadhi 
En direction du temple, chacun avec son assiette d’offrandes  

Après cette balade matinale (c’est toujours magique de visiter les villes tôt le matin, on adore ces atmosphères), nous rentrons ensuite dans notre petite guesthouse pour le petit-déj que nous prenons dans le jardin.

Notre guesthouse, au petit-déj: thé au lait népalais et juju dhau le yaourt spécialité de Bhaktapur.

Nous nous rendons ensuite sur un rooftop pour avoir une belle vue sur Bhaktapur. Par temps clair, on peut voir les montagnes. Encore une fois, elles ne montreront pas le bout de leur nez!

Nous flânons dans Bhaktapur avec un arrêt à la Peacock House pour voir la célèbre fenêtre du paon (XVème), toute de bois sculptée.

Fenêtre du paon  
Bhaktapur 

Nous visitons ensuite le Durbar Square plus en détails avec notamment la visite d’un petit musée consacré aux thangkas (peintures traditionnelles). Il est très vieillot, c’est dommage.

Thangkas du XVIIIème siècle  

Le Durbar Square est un ensemble comprenant des temples et le Palais Royal. Bon, ok, vous avez le droit de dire qu’ils se ressemblent un peu tous!

Dwarika Temple à côté de l'entrée principale 

Le Kedarnath Temple a été entièrement reconstruit après le tremblement de terre.

Kedarnath Temple 
Statue de Durga aux 18 bras qui gardait l’entrée d’un palais aujourd’hui détruit... 

Le Palais au 55 fenêtres est le bâtiment royal principal. Une dentelle de bois forme une galerie de 55 fenêtres juxtaposées.

Le Palais au 55 fenêtres sur la droite 

Le Pashupatinath Temple est dédié à Shiva. Il est lui aussi couvert de figures érotiques sur les étais qu’on ne voit qu’en regardant en détails.

 Pashupatinath Temple

Encore une belle journée de visite! On est contents d’avoir pu rester un jour de plus dans cette ville. C’est chouette de pouvoir s’imprégner des lieux, un luxe qu’on savoure.

De retour à l’hôtel, petit coup de fil à mon Papy qui fête ses 83 ans! Et qui a visité le Népal il y a....44 ans!! Quel plaisir d’échanger avec lui sur ce voyage!


Les traditions népalaises 

-A première vue, elles nous paraissent moins contrastées qu’en Inde. Ici les femmes ne portent pas de sari au quotidien, mais un pantalon et une tunique. Les femmes mariées ont comme en Inde le bindi sur le front (le fameux point rouge). Les hommes (plutôt âgés) portent encore le chapeau traditionnel népalais: le topi.

-Les Népalais toussent beaucoup ( la faute à la pollution?) et crachent énormément. On peut dire des Chinois... les Népalais ne donnent pas leur part aux chiens! Les Indiens crachaient pas mal aussi mais un peu moins que les Népalais. Là, on les entend partout et souvent même depuis notre chambre d’hôtel!😉 Comme en Inde, ils chiquent beaucoup.

-Les Népalais se lèvent tôt et se couchent tôt. Il ne faut pas espérer aller au restaurant après 20h et encore moins faire la grasse matinée au calme! Ceci dit ce rythme nous convient bien!

-On trouve des bols chantants tibétains partout. Ceux-ci font vraiment partie de la culture népalaise. Chaque famille en a. Le guide nous disait que sa mère le matin le fait sonner pour débuter un temps de prière.

Bols chantants 

-On retrouve au Népal le système des castes avec 4 castes principales: la caste la plus élevée, celle des brahmanes, des instituteurs et des prêtres, puis celle des militaires et des officiels, celle des marchands et agriculteurs et celle des artisans et autres. Les intouchables (ou parias) sont hors caste. Ce sont les bouchers, les cordonniers, ceux qui s’occupent des crémations...tous ceux qui ont un contact avec la peau des animaux ou pratiquant tout acte considéré comme impure.

Aboli en 1953, le système des castes est encore présent et régit les rapports humains. Notre guide nous a cependant dit que les mariages entre castes différentes étaient possible. En revanche, des mariages inter-religieux ne sont pas envisageables. Les Népalais sont à 80% hindous, 10% bouddhistes.

-Autre tradition particulière propre au Népal: la Kumari. Une Kumari est une jeune fille vénérée comme une déesse vivante. Il y en a une dizaine au Népal dans différentes villes dont Bhaktapur et Patan. La tradition des Kumaris (qui signifie vierge) date du XVIIème siècle et consiste à isoler de très jeunes filles pour les adorer. Des petites filles issues de familles bouddhistes de l’ethnie newar sont choisies, dès l'âge de 3 ans, parmi des milliers de candidates par un comité de prêtres bouddhistes. Elles doivent répondre à 32 critères corporels précis (avoir les cheveux noirs, de longs bras, de longs orteils etc...) Chacune d'entre elles est sélectionnée au moment où elle perd sa première dent de lait et doit démissionner le jour où elle perd sa première goutte de sang à la puberté pour revenir à la vie normale. Pendant toutes ces années, la Kumari est assistée et chouchoutée par des serviteurs. Après ces années, le retour à la vie normale est généralement extrêmement difficile. La plupart n'ont jamais mis de chaussures, leurs pieds ne devant pas fouler le sol impur. Certaines sont devenues folles de ne plus être adorées et la plupart finissent dans la rue, voulant échapper à leur famille et à la pitié ou à l'adoration qu'elles inspirent. Jusqu'à il y a quelques années, elles n'allaient pas à l'école. Depuis peu, grâce à l'action de différentes associations œuvrant pour la défense des droits de l’homme, elles bénéficient d'une éducation pendant leur "règne". L'État leur verse une allocation de l'ordre de 14000 euros pour « service rendu à l’État ». Néanmoins, elles trouvent rarement un compagnon. En effet, une légende raconte que se marier avec une kumari entraînerait la mort dans l'année qui suit.

Incroyable cette tradition! ( source Wikipédia)

Une Kumari (photo internet) 
13
nov

Jour 81

Ce matin, après un dernier tour dans la ville, nous quittons Bhaktapur pour retourner à Katmandou pour les 3 derniers jours de notre séjour népalais. Les 13 kms qui séparent les 2 villes se font en plus d’une heure. La circulation est folle... quelque soit l’heure de la journée. On a renoncé à prendre le bus avec nos gros sacs car ceux ci sont ultra bondés. Il n’y a aucun feu de signalisation dans la ville. Ce sont des policiers qui font la circulation.

Nous avons négocié notre taxi 800 roupies pour le trajet et quand on tend au chauffeur un billet de 1000, il nous fait le coup habituel: « I have no change ». La technique infaillible... Du coup, on ressort le portefeuille et on commence à sortir des billets de 5 et 10 roupies et à compter patiemment... et là comme par magie, il a soudain la monnaie, bien pressé qu’il est de partir. Il faut un peu ruser sinon on se ferait avoir tous les jours.

Nous partons à pied visiter le temple de Swayambunath, aussi appelé « temple des singes », à 45 minutes à pied de notre guesthouse. Le chemin pour y aller n’est pas désagréable et passe par de petites ruelles. On traverse la rivière qui n’est malheureusement plus que le déversoir d’égouts et un réservoir à déchets plastiques. L’odeur est pestilentielle.

Katmandou 

Nous passons devant quelques boutiques de couture, coiffure et réparateurs en tout genre. Les petits marchés s’installent en début de matinée et en fin d’après-midi. Les gens font leurs courses au fur et à mesure car ils n’ont pas de frigo. Même dans les supermarchés de Thamel on n’a pas vu de rayon frais. Les seules fois où éventuellement il y a un frigo c’est juste pour les boissons. La viande est vendue à température ambiante à même les étals. Quand au poisson, on se demande comment il a pu arriver jusqu’ici tout en restant frais. Clairement, nous ne mangeons ni viande ni poisson depuis le début de notre séjour et on ne s’en porte que mieux!

Le temple Swayambunath est situé sur une colline. De là-haut on a une belle vue sur Katmandou et on peut voir à quel point la ville est étendue. Aujourd’hui, il y a un peu de vent ce qui nous offre un ciel bien dégagé et bien bleu! Le temple est envahi par des singes qui guettent la moindre nourriture...

Le temple se mérite! 
Les singes investissent les lieux  
Vue sur la ville depuis Swayambunath  

Swayambunath est le plus ancien stûpa de la vallée et est considéré comme un des premiers sanctuaires bouddhiques au monde: il aurait été fondé il y a 15 siècles environ. C’est un lieu de pèlerinage.

Les moulins à prières  

On y voit les fidèles en faire le tour (toujours dans le sens des aiguilles d’une montre), tourner les moulins à prières qui contiennent chacun un texte sacré, et faire des offrandes devant les petits sanctuaires.

Swayambunath  

Le stûpa est orné des yeux bleus du Bouddha qui voit tout.

Une dévotion qui touche 


Nous sommes émerveillés par ce stûpa qui symbolise pour nous tellement le Népal. C’est typiquement le genre de lieu qui titillait notre imaginaire. Nous restons donc un long moment à profiter du lieu.

Et le soir, on rereretourne manger dans notre fief! Le proprio et le serveur nous connaissent tellement maintenant qu’ils nous offrent le thé. Mais c’est ça qu’est top dans le fait de prendre un peu son temps en voyage, c’est qu’on se recrée des petites habitudes, des petits rituels qui nous font plaisir!

 Dal Bhat  et Naan!

Jour 82

Ce matin, nous nous levons tôt pour nous rendre à Pashupatinath. Pashupatinath c’est un des lieux les plus sacrés du Népal, un lieu de pèlerinage et de crémations. C’est une sorte de mini-Benarès Népalais. Pashupatinath est situé sur le bord de la rivière Bagmati, rivière qui se jette ensuite dans le Gange, c’est donc un lieu à haute valeur symbolique pour les hindous.

Quand on rentre sur le site, on passe devant des dizaines de boutiques d’offrandes et d’objets religieux en tout genre.

On arrive ensuite au Golden Temple, dont l’accès est réservé aux Hindous. Nous voyons les fidèles y entrer avec des assiettes d’offrandes.

Nous rejoignons ensuite les ghâts au bord de la rivière et nous y voyons les installations pour les bûchers de crémation.

Les ghâts et les installations de pierre carrée pour les crémations. 

Ce matin, il y a vraiment beaucoup de monde et on se sent privilégiés en tant que touristes de pouvoir être là et découvrir un peu de ces rites hindous. Nous trouvons les Népalais très tolérants d'accepter la présence de touristes dans ces lieux qui relèvent de l’intime et de moments douloureux. Nous nous faisons donc le plus discret possible et prenons quelques photos seulement depuis l’autre rive comme il nous est recommandé de le faire à l’entrée.

De nombreux fidèles sont regroupés au bord de l’eau et font des offrandes en récitant des prières. Des fleurs et des bougies flottent sur l’eau en mémoire des défunts qui ont été inhumés ici. Pashupatinath est le lieu où ils peuvent se recueillir car comme vous l’aurez compris il n’y a pas de cimetière chez les hindous. Les corps sont brûlés et déversés dans la rivière sacrée.

Cérémonies d’offrandes: fleurs et bougies partent sur l’eau...

Plusieurs cérémonies sont en cours lors de notre arrivée. Selon le rite hindou, la crémation doit avoir lieu dans les 24h suivant le décès, les corps sont orientés vers le nord, face à l’Himalaya, berceau des dieux. Le défunt est enveloppé d’un linceul blanc, puis recouvert d’un large tissu orange et installé au bord de l’eau face au temple sur une sorte de rampe. De là, plusieurs rituels ont lieu: le visage du défunt est humidifié avec l’eau de la rivière et ses proches le « bénissent » chacun leur tour avec cette eau sacrée. De nombreuses fleurs sont déposées.

Vue sur le temple d’or et sur les ghâts: un défunt recevant les rites hindous avant la crémation. 

Ensuite, le corps est porté sur une sorte de grande civière en bambou, le visage est caché par le tissu orange ( alors qu’il était découvert jusqu’à présent), et le défunt est emmené sur le bûcher de crémation. Situés au bord de l’eau sur une base de pierre carrée, nous voyons l’installation des bûches, le corps est posé dessus, recouvert de paille et traditionnellement le fils aîné du défunt vient mettre le feu au bûcher. Lors de la crémation à laquelle nous assistons (de loin je vous rassure), ce sont les 3 fils du défunt habillés de blanc qui mettent le feu au niveau de la bouche de leur père. Le corps met ensuite 6h environ pour brûler et les cendres sont ensuite jetées dans la rivière.

Quand nous voyons les cendres d’une autre crémation déversées d’un coup de pelle dans la rivière, nous ressentons une émotion vraiment forte...une vie entière qui s’en va...ça nous rappelle notre pauvre condition humaine. Les rituels hindous rappellent à quel point nous ne sommes que de passage.

Les crémations  

J’avais personnellement un peu mystifié la culture hindoue en pensant que leur rapport à la mort était très différent du nôtre et beaucoup plus serein. C’est peut être le cas mais nous voyons tant de larmes, de cris au moment de la mise sur le bûcher que face à la mort nous sommes tous, toutes religions confondues aussi démunis...

Comme vous le voyez, cette matinée à Pashupatinath nous a bouleversé. Nous n’avons pas pu aller à Benarès lors de notre voyage en Inde mais ici, nous avons pu appréhender un peu des traditions et rites hindous.

Ce qui nous a choqué bien sûr c’est la saleté de la rivière. Sacrée, elle est pourtant affreusement polluée et jonchée de déchets. Et aussi, lorsque nous avons vu des gens draguer la rivière à la main à la recherche d’un peu d’or. En effet, les défunts sont brûlés avec des bijoux censés les purifier. Et comme toujours, la pauvreté mène à des choses pas très belles à voir...

Les crémations telles qu’on les voit à Pashupatinath appartiennent aux traditions ancestrales hindous mais face à la croissance démographique, il est question au Népal d’installer des fours électriques car le problème de la déforestation (350kg de bois par crémation) et de la toxicité des fumées se posent.

Jour 83

Ce matin, nous prenons le petit déjeuner à l’hôtel avant de partir. Mais c’est une mauvaise idée, le service est d’une lenteur... c’est souvent le cas en Asie (leur sens de l’organisation est très différent de celui d’un Occidental et il est vain de vouloir le changer, c’est juste culturel, une autre manière d’appréhender le temps) mais là ça dépasse tout ce qu’on a vu! On voulait être à Bodhnath hyper tôt. C’est raté.

Du coup, nous partons plutôt visiter le Durbar Square de Katmandou. Il a énormément souffert du séisme de 2015, qui rappelons-le était d’un magnitude de 7,8. La secousse a été particulièrement longue (2 minutes) et a touché principalement la vallée de Katmandou et le Langtang (avalanches de pierre). Le bilan a été de 8500 morts, 500 000 maisons détruites, un vrai drame pour ce pays déjà si pauvre. Je crois qu’on se rappelle tous de ce séisme et de l’émotion que ça a suscité dans le monde entier.

Le Durbar Square de Katmandou a vu plusieurs temples s’effondrer comme des châteaux de cartes ainsi qu’une bonne partie du Palais Royal. Un grand travail de restauration est en cours: certains édifices sont de nouveau visibles, d’autres sont encore complètement en ruines. Mais le travail de restauration est de qualité, semble avancer assez vite et on a ressenti malgré tout beaucoup de positif en visitant le lieu. Le tarif d’entrée est cher mais on se dit que cet argent va à la reconstruction, on a donc l’impression de contribuer modestement à la renaissance de ce patrimoine inestimable.

Durbar Square 
Le Palais Royal en cours de restauration 
Les 3 fenêtres d’ivoire 

Autre moment fort, nous visitons la Kumari Ghar, maison du XVIIIème de style neware. C’est ici que vit la Kumari de Katmandou ( vous vous rappelez ces petites filles qui font office de déesse vivante). La Kumari de Katmandou a 5 ans et elle se montre à la fenêtre de sa maison 2 fois dans la journée pendant quelques secondes. Et lorsqu’on arrive, c’est justement le moment de son apparition! Il est interdit de la photographier. Elle ne nous offrira pas un sourire mais c’est probablement son rôle de déesse qui veut cela! Tout le monde lui fait le Namaste en signe de respect. N’oublions pas que le président (avant c’était le roi jusque 2006) vient s’incliner devant elle une fois par an pour obtenir sa bénédiction... vraiment une curieuse tradition.

La maison de la Kumari et la fenêtre par laquelle elle apparaît quelques secondes 2 fois par jour.

Aux alentours du Durbar Square, nous voyons des temples hindous toujours aussi animés avec des offrandes à foisons, des petits stands, des gargotes en tout genre.

Des guirlandes de fleurs par centaines, à l'entrée d’un temple, pour les offrandes.
Un petit papy qui nous a fait mal au coeur avec son stand si modeste...
Un rickshaw devant le temple hindou 

Juste un petit mot sur le roi du Népal...

Comme on le disait en visitant Bhaktapur et Patan, le Népal était autrefois un ensemble de royaumes indépendants. C’est le roi de Gorkha: Prithivi Narayan qui au milieu du XVIIIème siècle a unifié plus de 60 états. Bhaktapur fût le dernier royaume à se rendre d’ailleurs. Ensuite au XIXème, une guerre avec l’Inde britannique obligea le Népal à subir le tutorat d’un résident anglais. En 1923, l'indépendance du Népal est reconnue. Puis, le roi Birendra règne sur le pays de 1975 à 2001. Il acceptera sous la pression de la rue la mise en place d’une monarchie parlementaire. Mais coup de théâtre dont nous n’avions pas entendu parler à l’époque, mais en 2001, le roi et 7 membres de sa famille sont assassinés dans leur palais. Le fils du roi, sous l’emprise d’alcool et de drogues, suite à une dispute ( a priori sur son mariage contesté avec une indienne) ouvre le feu sur sa famille et se suicide après le massacre. Le seul rescapé est le frère du roi Gyanendra (absent ce jour là) qui devient donc roi à son tour. Cependant, il est accusé d’être le vrai instigateur du massacre. Bref, une histoire digne des pires magazines people et toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire. Le frère du roi assassiné, Gyanendra est donc malgré les doutes sur sa responsabilité devenu roi à son tour, mais très impopulaire et non favorable à la démocratie, il a subi la révolution menée par le mouvement maoïste qui a mené à l’abolition de la monarchie en 2006. Le Népal est alors devenu une République fédérale. Depuis, les gouvernements se succèdent dans des combats de pouvoir loin de la réalité quotidienne des Népalais. Les partis politiques principaux sont le parti maoïste, le parti communiste-léniniste et le parti démocratique népalais. Notre guide Jun nous a dit que les Népalais regrettaient leur roi Birendra...

... et le drapeau népalais!

Le drapeau népalais est le seul au monde à n’être ni carré, ni rectangulaire ( facile à retenir donc!) mais est composé de 2 triangles superposés qui évoquent l’Himalaya et les 2 religions du pays: hindouisme et bouddhisme.

Drapeau népalais 

Enfin, le morceau de musique « Om Mani Padme Hum » est un mantra bouddhiste qu’on entend tous les jours dans les rues du Népal, dans les temples, les restaurants, les boutiques. On le met pour le souvenir: les paroles commencent à 1 min environ....

Nous passons ensuite un après-midi tranquille, entre sieste pour Micka, pause dans une boulangerie qui nous rappelle délicieusement la France et dégustation de momos au chocolats ( une tuerie!).

Nous nous baladons encore dans Thamel et des Népalais propose du hashich et de la marijuana à Micka pour la 100ème fois...depuis le début de notre voyage au Népal. A croire qu’il a le profil!😉

 Petite boulangerie à Katmandou
Dernière soirée à Katmandou 

Jour 84

Ce matin, nous partons à l’aube visiter le dernier « hot spot » de notre voyage au Népal: Bodhnath!! Bodhnath est le plus grand sanctuaire bouddhique du Népal et l’un des plus grands stûpas du monde (plus de 100m de circonférence). Il date du XIVème siècle.

Bodhnath  

Le stûpa est superbe et entouré d’une place circulaire très animée avec des boutiques et plusieurs monastères. Tôt le matin, les fidèles bouddhistes y sont nombreux. Beaucoup de réfugiés tibétains se sont installés à Bodhnath et de nombreux monastères tibétains s’y sont développés suite à l’invasion chinoise ayant menée le dalaï-lama à l’exil. ( il réside désormais à Dharamsala en Inde).

Un monument qui inspire le respect! 

Nous voyons donc les fidèles faire le tour de ce stûpa en tournant les moulins à prières. D’autres s’installent face au stûpa pour une série de prières sur de petites estrades en bois. Ils font des salutations au soleil en se prosternant sur le sol, des palettes sous les mains pour ne pas se blesser et mieux glisser dans les successions de mouvements. C’est impressionnant à voir car la ferveur est grande et la répétition des gestes dure longtemps!! Nous avons vu une femme faire des dizaines de fois le tour du stûpa en secouant un encensoir.


Le stupa de Bodhnath est recouvert de guirlandes de fleurs fraîches. On sent que c’est vraiment un lieu important pour les Népalais et pour les touristes il représente aussi tout ce qu’on vient chercher au Népal.

Nous nous remplissons donc les yeux du lieu, montons sur un rooftop pour l’admirer d’un peu plus haut. On prolonge par un petit déjeuner traditionnel face au stûpa... bref, on n’a pas envie de repartir!

On est tristes de quitter le Népal! On ressent cette nostalgie à chaque fois qu’on quitte un pays depuis le début de ce tour du monde! (plutôt bon signe nous direz-vous)

Les pèlerins se prosternants devant le stupa 

Nous filons prendre notre vol pour Kuala Lumpur en début de soirée. Le vol a finalement 5h de retard, part vers 1h30 du matin mais la compagnie nous sert un petit repas dans l’aéroport.

Une compagnie que l'on ne prend pas tous les jours 😉

Je suis quasiment la seule femme sur ce vol (on est 3) et nous sommes les seuls Occidentaux, les seuls à être là pour des vacances. Le vol est rempli de jeunes Népalais qui partent travailler en Malaisie. Nous finissons sur cette vision du Népal, un pays très pauvre où l’espoir de gagner sa vie et d’aider sa famille se trouve souvent au-delà des frontières...

Ci-joint, un article qui explique cet exode des hommes et on a lu des choses assez horribles sur les conditions de travail des Népalais en Malaisie dans les usines d’électronique (Apple, Samsung...). Les journalistes parlent d’esclavage moderne.

https://www.lemonde.fr/asie-pacifique/article/2014/03/19/l-exode-intarissable-des-jeunes-nepalais_4385432_3216.html

Ça fait relativiser sur nos petits problèmes d’Occidentaux...