Mexique

De retour dans ce pays qui nous avait tant plu en 2017!
Février 2020
4 semaines
27
janv

Jour 157

Nous arrivons à Mexico à 5h30 dans la nuit noire. L’arrivée sur la ville est impressionnante car l’avion la survole complètement et elle est absolument immense. L’avion reste en attente plus d’une demi heure sur la piste, puis c’est la navette de bus qui reste en attente et enfin le passage de douane qui dure plus de 2h!! Interminable!

Heureusement, après cela, tout se débloque vite: on achète notre carte SIM, on retire des sous et on grimpe dans un UBER (on a toujours le même rituel maintenant quand on arrive dans un nouveau pays!). Nous traversons le Zocalo, la grande place de Mexico devant la cathédrale dans la quiétude (et la fraîcheur!!) du matin. Mexico est à 2250m d’altitude! La ville est toute calme à 9h, les boutiques sont fermées.

La bonne surprise est d’avoir un super accueil à l’auberge de jeunesse que nous avons réservé! Notre chambre est prête et le proprio nous sert un super petit-déjeuner sur la terrasse. Exactement ce dont nous avions besoin!!

Notre auberge de jeunesse: Hostal Zocalo, 25€/ nuit SDB partagée et PDJ compris

Nous allons ensuite dormir car après ces 36h de voyage on ne tient simplement plus débout.

Vers 15h, nous sortons prendre le pouls de la ville: un tour sur le Zocalo (immense esplanade de 240m de long. C’est généralement là que se déroulent tous les grands événements du pays et les manifestations), la cathédrale et les rues piétonnes. La ville est animée en ce samedi après-midi et on lui trouve pas mal de cachet. De belles églises, de beaux monuments Art Déco, des boutiques aux jolies devantures un peu rétro. On se croirait en Espagne!

Zocalo 
Rue du centre historique  
Rue commerçante  
Palais présidentiel sur le Zocalo (même si le président n’y vit pas) 

Nous mangeons dans le café El Popular, une institution bon marché très prisée des locaux. En effet, c’est bondé mais on s’y régale pour pas cher. Micka goûte ses premiers tacos pommes de terre/fromage/guacamole! Nos voisins de table nous saluent tour à tour. On est touché par cette bienveillance. Par contre, l’anglais ne semble pas avoir sa place ici, va falloir se mettre sérieusement à l’espagnol!

Nous paressons ensuite sur les canapés de notre auberge de jeunesse pour organiser les visites des prochains jours.

Jour 158

La journée est consacrée à la visite du centre historique de Mexico (classé à l’Unesco).

Ses beaux bâtiments d’époque espagnole, ses larges rues dont certaines sont piétonnes et ses nombreuses églises aux larges coupoles lui donnent un certain charme. Certains bâtiments penchent un peu en raison du sol très instable! Les boutiques fermées en ce dimanche dévoilent de jolies peintures de street art sur les rideaux de fer et de petits concerts de rue donnent un côté vivant très sympathique.

Place Santo Domingo 
Street art 
Le colegio San Ildefonso, bel édifice jésuite abritant des fresques du peintre Orozco 
Fresques d’Orozco (1883-1949), peintre mexicain social-réaliste, connu pour ses prises de position, comme Diego Rivera

L’Eglise le Sagrerio adjacente à la cathédrale a une superbe façade “churrigueresque”, un style ultra-baroque qui doit son nom à Churriguera, architecte espagnol du XVIIème.

Le Sagrerio 

La cathédrale en ce dimanche est peu accessible en raison des messes qui se succèdent. La ferveur catholique est très importante au Mexique (2ème pays catholique au monde).

Cathédrale de Mexico 
Intérieur de la cathédrale 

La grande animation de la place, ce sont des groupes de danse aztèque. Au rythme des tambours, ils dansent habillés de costumes et coiffés de plumes. Ils brûlent de l’encens de bois de copal et pratiquent sur les touristes des rites de purification à l’aide d’une plante qu’ils passent sur le corps et le visage de la personne. Folklorique à souhait!

Nous nous intéressons ensuite au passé aztèque de Mexico. En effet, sous l’empire aztèque, la ville se nommait Tenochtitlan et était la capitale aztèque. Le sous sol du centre ville est donc encore truffé de temples aztèques. A l’époque, la ville était entourée d’un immense lac (le lac Texcoco) et des jardins étaient bâtis sur l’eau.

Nous visitions les vestiges du temple Mayor. Le temple était une immense pyramide de 45 m de haut. Il était construit un peu à la façon d’un mille feuille puisque chaque empereur aztèque se succédant construisait une couche supplémentaire à l’édifice. Au sommet, se trouvait 2 temples: un dédié à Tlaloc, dieu de la pluie et de l’agriculture, l’autre à Huitzilopochtli, dieu de la guerre et divinité suprême des Aztèques.

Vestiges du temple Mayor 

Le temple fût détruit par les Espagnols lors du massacre de l’empereur aztèque et redécouvert seulement en 1978 un peu par hasard car les archéologues le pensaient plutôt situé sous la cathédrale.

Beaucoup de pierres des temples aztèques détruits ont servi à bâtir la cathédrale ou à paver l’esplanade du Zocalo.

Le musée abrite les pièces trouvées lors des fouilles du temple Mayor. Il est très intéressant et on est content de se plonger dans la découverte des civilisations anciennes qu’on apprécie tant. On y voit notamment une impressionnante sculpture de pierre de 12 tonnes et 4mx4, découverte en 2006 et représentant la déesse Tlaltecuhtli, déesse de la Terre. On peut voir encore ses belles couleurs d’origine un peu rosées.

Autre belle pièce, le monolithe de la déesse Coyolxauhqui, qui se trouvait lui aussi au temple Mayor.

Monolithe de la déesse Coyolxauhqui

On voit d’autres belles œuvres: des sculptures en pierre ou en terre cuite et de superbes poignards de pierre à œil d’obsidienne qui étaient utilisés pour les sacrifices.

Obsidienne pour les sacrifices humains
Disque incrusté de 15000 tessons de turquoise 
Offrandes, brasiers et statuette 

Nous mangeons un menu du jour au café El Popular, notre nouvelle cantine! Ici, les menus sont à 5€/6€ environ avec 3 plats, dessert et café. Vraiment chouette!

Un programme bien assez chargé pour aujourd’hui car nous sommes toujours aussi jet-lagged!

Jour 159

En début de matinée, nous retournons au Nord du Zocalo. On adore ces ambiances du matin quand les boutiques s’ouvrent et que la ville se met en activité petit à petit. De petits stands de rue proposent des petits déjeuners... des cireurs de chaussures s’installent... c’est amusant à voir car tellement désuet. Mais ici ça semble encore très courant.

Cireur de chaussures

Nous nous rendons ensuite dans le bâtiment du ministère de l’éducation qui abrite près de 200 fresques de Diego Rivera, très célèbre peintre mexicain. Né en 1886, il s’est formé à Paris puis à Madrid où il reçut l’influence cubiste de Picasso. Puis il revint au Mexique en 1921, après la révolution et réalisa des fresques très engagées. Il est connu aussi pour sa liaison tumultueuse avec Frida Khalo.

« Los Mujales » sont donc un ensemble de fresques peintes entre 1923 et 1928 au contenu politique, historique et social, évoquant la révolution, le mouvement indigène... Il dénonce l’accaparement des terres par quelques grands propriétaires terriens, les mauvais traitements subis par les indigènes dans les plantations de canne à sucre, les mines etc... on retrouve les thèmes de la révolution Zapatiste. Rivera était membre du parti communiste, on retrouve aussi la présence du marteau et de la faucille dans ses œuvres.

Fresque de Diego Rivera sur les conditions de travail dans l’industrie sucrière  
Représentations de population indigène mexicaine  
“Le dîner du capitaliste”, caricature des riches propriétaires
“Le jour des morts”, (au centre), la fête la plus emblématique du Mexique 
“Zapata” 

Zapata, représenté ci-dessus, fût avec Pancho Villa un des grands personnages de la révolution mexicaine. Il prit la tête d’une armée de paysans indiens au nom de “la terre et de la liberté”. Leur but était de rendre leurs terres à ceux qui la travaillent. Ils ravagèrent des haciendas, des plantations. Zapata fût assassiné en 1919.

Nous aimons beaucoup ces fresques murales très colorées, réalistes et aux formes douces. Un vrai coup de cœur pour ce peintre, Diego Rivera.

Nous nous rendons ensuite à la Casa de los azulejos: un beau bâtiment colonial du XVIème recouvert de carreaux de faïence blanc et bleu. A l’intérieur, on trouve des boutiques un peu chics et un beau patio à colonnades au sein duquel se trouve une sorte de brasserie absolument ravissante dans un style très 1900. La déco, les tenues des serveuses, la vaisselle, tout est très joli et on se régale.

Casa de los azulejos 

La cuisine mexicaine tourne essentiellement autour des tacos/quesadillas/enchiladas/burritos et autres fajitas. Comment s’y retrouver? C’est un peu le casse tête! Mais en gros, tous ces plats se ressemblent car ils ont pour base la tortilla (galette de maïs). La différence se trouve dans la garniture, la préparation et la technique de roulage.

Chilaquiles et burritos 

Nous poursuivons la journée par un tour au parc Alameda, petit havre de verdure dans la ville. On trouve cependant que ça ne circule pas tant que cela dans le centre historique. L’accès aux voitures semble limité et apparement il y a un système de circulation alternée.

Nous faisons un tour au marché d’artisanat de la Ciudadela, très touristique, qui n’a d’artisanat que le nom mais c’est toujours agréable à voir.

Marché d’artisanat 

Nous tentons de monter en haut de la Torre Latino, la plus haute tour de la ville (138m seulement car le sous-sol instable ne permet pas de construction plus ambitieuse). En gros radin (ou économe?!) que nous sommes nous tentons de prendre un café au 41ème étage pour profiter de la vue sur toute la ville de Mexico sans avoir à payer pour le mirador. Mais on se sent comment dire... poussés dehors. Il faut consommer plus! Tant pis, on redescend bredouilles mais on aura quand même pu embrasser rapidement du regard l’immensité de la ville cernée par les montagnes.

Torre Latino 

Et pour finir, il y a de nombreuses boulangeries/pâtisseries dans Mexico: un vrai plaisir pour les yeux et les papilles (n’est ce pas Micka?).

1
fév

Jour 160 à 163

Après ces 3 premiers jours à Mexico, nous prenons le bus pour Puebla, 4ème ville du pays située à 2h au Sud Est de Mexico.

Le système de bus ADO que nous prenons à Mexico est hyper bien organisé: étiquetage et chargement des bagages par les employés. Bus ultra confort avec toilettes à bord! On ne voit pas le trajet passer et du coup on est plutôt rassuré pour la suite car on compte faire tous nos trajets en bus et ne pas louer de voiture sauf peut être à la journée.

Les paysages entre Mexico et Puebla sont chouettes: un petit air d’altiplano avec la vue sur les montagnes puis le volcan Ixtaccihuatl et le Popocatepetl, cône parfait du sommet duquel un panache de fumée se dégage. Ces 2 volcans culminent à plus de 5000m d’altitude.

Arrivés à Puebla, la ville nous plait de suite. Notre hôtel est hyper confort, on est très bien accueilli et il y a même une mini salle de sport!

Toit terrasse de notre hôtel: il y a même la petite laine pour les matins frisquets! On est à 2000m d’altitude quand même! 

On décide donc de poser nos bagages pour 4 nuits à Puebla. On a besoin d’un rythme de voyage un peu plus lent car on est toujours assez fatigués. Nous profitons donc de ces 4 jours pour visiter la ville, flâner, nous reposer et faire des activités qui nous font plaisir.

Puebla est la 4ème ville du pays. C’est une ville qui fût construite par les espagnols au XVIème. L’idée était d’en faire une ville parfaite dans son tracé. En effet, ses rues sont taillées au cordeau et le cœur historique est une merveille d’architecture baroque.

On trouve des églises baroques à tous les coins de rues, toutes plus colorées et plus belles les unes que les autres.

Eglise de la Compañia
Une église de couleur différente...
Eglise San Francisco 

Il y a aussi de nombreuses demeures d’époque aux facades couvertes de céramiques (appelées talaveras à Puebla), des placettes charmantes, de nombreux musées et des restaurants partout.

Une ruelle typique

Bref, une ville très culturelle, bourgeoise, vivante où il fait vraiment bon se promener. Chaque rue nous a ravi, et on s’y est baladé en long et en large, appareil photo à la main pour tenter de capturer cette atmosphère qui nous a tant plu.

Demeures d’époque et leurs jolies façades; notez les impacts de balles sur la dernière image datants de la révolution Mexicaine.

Puebla abrite un joli marché artisanal, des boutiques d’antiquaires et de brocanteurs. Une rue est dédiée aux petits ateliers de peintres et portraitistes (un mini Montmartre mexicain) et de nombreux musiciens jouent dans les rues.

Boutiques de brocanteurs  
Petit atelier d’artiste peintre  

Il y a aussi une partie plus étudiante avec des cafés et bars sympas et pas mal de street art.


Balade nocturne 

Puebla et sa gastronomie

On aura bien mangé à Puebla!! Puebla est réputée pour sa gastronomie et notamment son mole poblano (une sauce à base de cacao et de piment). Délicieux!

Le fameux mole poblano, des œufs brouillés et haricots rouges, soupe du jour, enchiladas et nachos!
Petite gargote locale  

Nos visites

La casa Alfenique

La casa Alfenique signifie “la maison du sucre d’orge”. Elle porte bien son nom car en effet, ses ornements baroques font penser à de la pâte à sucre!

Casa Alfenique, la maison en sucre d’orge 

Cette belle demeure fût acquise en 1778 par un jeune homme d’une riche famille de Puebla. Pour la petite histoire, sa fiancée accepta de l’épouser à la condition qu’il lui offre une demeure décorée dans le style de la confiserie traditionnelle locale. D’où le nom de cette maison du sucre d’orge.

Cette demeure est représentative des belles demeures de l’époque à Puebla. Elles étaient construites en général autour d’un patio au milieu duquel se trouvait une fontaine décorée de talaveras.

Il y a même une chapelle dans la maison, avec des angelots dans le style baroque typique de Puebla. Naïfs à souhait! On adore!

Le temple Santo Domingo

Sa façade est aussi sobre que son intérieur est chargé! Sa chapelle du rosaire datant de 1690 est un joyau du baroque churrigueresque (toujours aussi imprononçable ce mot!!). Une débauche de sculptures dorées absolument superbe.

Templo Santo Domingo 
Chapelle du rosaire 

La bibliothèque Palafoxiana

Puebla abrite la plus ancienne bibliothèque des Amériques! Elle fût fondée en 1646 par un évêque espagnol. Un petit bijou de 45 000 volumes dont 9 incunables.

Bibliothèque Palafoxiana  
Quelques ouvrages et un lutrin: petit meuble permettant de consulter plusieurs ouvrages à la fois. 

Les merveilles du musée Amparo

Le musée Amparo est LE musée à faire à Puebla. Ultra moderne, situé dans un ancien hôpital du XVIème siècle, il abrite la plus importante collection d’art pré-hispanique (période précédant l’arrivée des espagnols) du Mexique. On peut dire qu’ils y ont mis les moyens et la visite avec un audio guide (en français s’il vous plait!) nous a absolument passionné. La visite est un mélange entre œuvres d’art et explications des modes de vie de ces peuples de Mésoamérique.

Les peuples méso-américains (c’est à dire occupant la région d’Amérique centrale) croyaient et expliquaient les événements par les forces de la nature. C’est pour cela qu’ils vénéraient des dieux tels que le dieu de la pluie. Pour satisfaire les dieux, il fallait faire des offrandes telles que du sang, de la résine de copal et des fleurs. Ces offrandes étaient présentées aux dieux dans des plats et des encensoirs.

Plateaux, encensoir, réceptacle à offrandes 

En Mésoamérique, l’offrande passait toujours par la combustion ou la gazéification car les dieux n’absorbent que des essences et des émanations (fleurs, encens et pas de la nourriture comme dans d’autres civilisations).

Le sacrifice humain était l’offrande majeure. Le cœur encore palpitant des victimes était extrait et offert aux dieux. On tapissait les parois des temples de sang pour que les dieux puissent en assimiler l’arôme, puis le cœur était brûlé au terme de la cérémonie.

Figurine avec entaille sur l’abdomen (on lui a extrait le cœur) et à droite couteaux sacrificiels.
Coupe pour recueillir le sang sacrificiel 

Une autre section du musée s’intéresse à la représentation du nu dans l’art pré-hispanique avec de jolies statuettes de femmes.

Dans la culture Mezcala (300-600 ap JC, région du Guerrero), des figures abstraites étaient sculptées à l’aide d’une corde frottée sur la pierre (technique de la taille de pierre par usure). Le rendu donne des lignes simples, épurées, réduisant le corps humain à quelques traits essentiels.

Figurines Mezcala

Les signes sur le corps étaient utilisés pour marquer les différences sociales au sein de la population. Par exemple, la déformation du crâne était pratiquée sur les nouveaux-nés. D’autres signes moins barbares étaient apposés sur le corps tels que les tatouages, la peinture faciale, les bijoux...

Statuettes avec peinture faciale et crânes déformés. (300-600 ap JC)

Certaines céramiques représentent à la fois un corps et un récipient! Ce style artistique avait un but à la fois esthétique et symbolique.

En ce qui concerne l’écriture, il n’y a eu une forme d’écriture véritable en Mésoamérique que chez les Mayas. Les autres peuples amérindiens utilisaient plutôt des représentations de scènes narratives.

Frise en écriture maya sur un vase

Peintures et sculptures faisaient partie intégrante des édifices en Mésoamérique. Les bas reliefs mayas en stuc ci-dessous étaient placés sur les murs de palais ou de temples.

Bas reliefs 

Des fresques murales décoraient la ville de Théotihuacan ( 200-600 ) ap JC. Ici, on voit une représentation de quetzal, oiseau prisé, associé à la force sacré qui anime et fait pousser les plantes et également associé à la noblesse et au pouvoir.

Fresques avec représentation de quetzal 

Une section est consacrée aux rites funéraires. Le défunt était enterré dans des chambres funéraires profondes (sorte de puits vertical). On mettait une pierre dans sa bouche et un masque sur son visage. Il était enterré avec des offrandes de nourriture et des figurines ou statuettes faisant allusion à sa fonction.

Reconstitution d’une tombe 

Le clou de la visite c’est la vue superbe sur la ville depuis le toit du musée! On voit les clochers et coupoles des nombreuses églises colorées de la ville et au fond, le volcan Popocatepetl qui en plus, quand on y est exhale des panaches de fumée!!

Vue sur la cathédrale depuis le toit terrasse du musée Amparo 
Le volcan Popocatepetl et son panache de fumée 

Autour de Puebla

Nous consacrons une journée à la visite de Cholula, une ville située à 10km de Puebla qui était une grande cité à l’époque précolombienne. La ville abrite une immense pyramide de 439m de côté et 54m de haut qui fut construite successivement par les Olmèques, les Toltèques puis les Aztèques. Bon, la particularité de cette pyramide c’est qu’elle est recouverte par une colline donc on ne la voit pas. Il faut donc pas mal d’imagination pour imaginer la grandeur du lieu. L’intérieur est parcouru de galeries souterraines et au sommet de la colline les espagnols ont construit une église.

Une petite partie de la pyramide est mise à jour pour qu’on puisse se la représenter .
L’Eglise construite sur la pyramide!

Depuis le sommet de la colline, on a une jolie vue sur le volcan Popocatepetl et les autres volcans du coin dont le plus haut sommet du Mexique: le pic d’Orizaba (5675m) qu’on voit au loin en direction de Oaxaca.

Vue sur le volcan Popocatepetl depuis la colline de Cholula.

Nous visitons le musée de Cholula, musée très bien fait une fois encore, mais malheureusement exclusivement en espagnol. On y voit encore de belles céramiques (les peuples méso-américains sont un des peuples en ayant le plus fabriqués au monde) et statuettes d’époque précolombienne.

Représentation de la joie, les bras levés  
Céramiques retrouvées à Cholula. Cholula comptait 100 000 habitants à l’époque aztèque!

Nous voyons aussi un codex, sorte de livre peint par les indiens au milieu du XVIème: le Lienzo de Quauhquecholla, une toile peinte racontant la conquête du Guatemala par les espagnols.

Le codex  

Enfin, une partie est consacrée à l’artisanat local: les talaveras, la faïence de Puebla.

Talaveras, la céramique de Puebla 

La ville de Cholula en elle-même est assez sympa et animée. Nous y faisons notre pause repas.

Nous nous arrêtons ensuite visiter 2 églises dans les alentours. L’église de Tonantzintla, une église du XVIIème à la décoration exceptionnelle! En effet, il s’agit d’un style baroque-indigène. Les espagnols ont converti les indigènes mais n’ont pas pu les empêcher de représenter des angelots avec des traits indiens, des plumes et des fruits tropicaux! Le résultat absolument surchargé est étonnant!

Façade extérieure de Tonantzintla
Intérieur de l’église  

L’Eglise d’Acatepec, elle, nous marquera plus pour sa jolie façade recouverte d’azulejos de toutes les couleurs.

Eglise d’Acatepec 

Voilà, ces 4 jours à Puebla nous auront beaucoup plu.

Pour conclure, une autre chose qui nous touche depuis notre arrivée au Mexique, c’est l’accueil des Mexicains. Ils sont vraiment adorables, souriants, patients (avec notre incompréhension totale de l’espagnol), bienveillants. On se demande même si ce n’est pas la population la plus accueillante que l’on rencontre depuis le début de notre voyage. Vraiment, le Mexique est un pays qui mérite d’être découvert.

On parlait justement avec le patron de notre hôtel de la réputation catastrophique du Mexique en France. Pays dont on ne parle que pour des raisons d’insécurité, de drogue ou d’immigration (avec la construction du fameux mur!). Ça le désole car pour lui, le pays n’est pas si insécure. Le problème, ce sont ces cartels de la drogue très développés et puissants qui gangrènent le pays. Les règlements de compte vont bon train. Il connaît la France car son fils a vécu à Paris et quand on lui dit que sans ce problème de sécurité le tourisme au Mexique exploserait sûrement, il nous dit qu’il n’en a que trop conscience. Les hôteliers comme lui sollicitent le gouvernement pour plus de sécurité pour favoriser le tourisme. En effet, le pays a tout pour lui: climat, patrimoine, fonds marins, plage, villes coloniales, gastronomie et coût de la vie faible. Espérons que la situation s’arrangera dans les prochaines années car les mexicains le méritent.

6
fév

Jour 164 et 165

Nous quittons Puebla pour rejoindre la ville de Oaxaca à 5h de bus, direction sud ouest.

Oaxaca est une ville coloniale située à 1500m d’altitude, entourée de montagnes. Fondée par les Espagnols, son centre historique est classé à l’Unesco.

Rues typiques du centre de Oaxaca 
Autour de la calle Xolotl
Quartier d’artistes  

Ses rues colorées, ses maisons basses, ses jolies églises, ses galeries d’art et nombreux marchés en font une ville très agréable. Nous y posons donc nos valises pour quelques jours.

Il y a beaucoup plus de touristes qu’à Mexico, cette région du Mexique semble plus visitée. L’accueil s’en ressent un peu et la ville a tendance à avoir un côté ville musée et ville un peu bobo/chic. Malgré cela, on l’aura beaucoup aimé et 4 jours plein sur place n’auront pas été de trop pour s’imprégner de l’ambiance.

La région est très imprégnée de culture indienne. Il y a de nombreux villages indiens aux alentours. Nous voyons d’ailleurs quelques indiennes dans Oaxaca revêtant une sorte de châle/tunique de grosse laine rouge traditionnel. Forte de ses racines indiennes, Oaxaca est un haut lieu de contestation politique et social au Mexique. On voit quelques slogans et stands de manifestants autour du Zócalo.

Peinture murale représentant la peintre Frida Khalo  

Nous avons notamment trouvé la ville très festive. Nous avons eu la chance d’être là un samedi. Il y avait plein de concerts de rue et surtout des mariages! Et les mariages à Oaxaca c’est quelque chose! Les mariés organisent une véritable parade dans la rue avec orchestre de fanfare. Ils défilent avec leurs proches en dansant derrière d’énormes poupées de papier les représentant ainsi qu’un gros ballon avec leurs prénoms écrits dessus. Des danseuses en tenue traditionnelle accompagnent ce défilé. C’est hyper joyeux et leur bonheur est communicatif!

Parade de mariage à Oaxaca 

Autre petit élément festif que l’on retrouve beaucoup au Mexique, ce sont les piñatas, une décoration suspendue remplie de sucreries ou de jouets que les enfants doivent casser à coups de bâton, les yeux bandés pour en découvrir le contenu!

Une piñata  

Côté cuisine, Oaxaca est réputée entre autre pour son chocolat chaud et pour son mole (la fameuse préparation à base de cacao et de piment) qui est différent de celui de Puebla. Décidément, on mange bien au Mexique même si c’est tout sauf diététique! Le Mexique est un des pays au monde (si ce n’est le premier) où il y a le plus de personnes obèses. La nourriture traditionnelle mexicaine est déjà riche. S’ajoute à cela de nombreux produits sucrés et des sodas à outrance, résultat de l’influence américaine. Les petits Mexicains sont biberonnés aux sodas et même les personnes âgées ne boivent que ça! Surprenant!

Nos meilleures pauses repas et goûters à Oaxaca!

Nous avons bien aimé aussi les marchés de Oaxaca. On y trouve de beaux stands, alimentaires: fruits, légumes, mais aussi piments, mole, des escamoles (larves de fourmis!), des chapulines... Les chapulines ce sont des sauterelles grillées dont les Mexicains raffolent et mettent dans tous les plats! Attention c’est vite fait d’en avoir dans son tacos!! Ceci dit, il paraît que ça craque sous la dent comme une praline;-) (on n’a pas testé!!) On trouve aussi des alcools traditionnels comme le mezcal (un digestif), le pulque (alcool des aztèques à partir d’un plante semblable à l’agave).

Marché: piments, boulangeries et chapulines!  

Ces marchés ont également de nombreux stands pour manger. On s’asseoit sur les quelques tables et on peut y manger des tortillas en tout genre. Nous y avons testé les tlayudas, sorte de tortilla craquante avec haricots rouge, fromage, avocat et oignons.

Stands du marché du 20 Novembre 

La ferveur catholique au Mexique nous impressionne depuis notre arrivée. Il y a des messes tout le temps, les églises sont pleines et les gens de tous âges sont pratiquants. Ca rend les églises et les messes vraiment vivantes.

Cathédrale 
Église de la Soledad 
Santo Domingo 
Détails des plafonds de Santo Domingo, décorés à la feuille d’or. 

Le 2 février, pour la fête de la chandeleur, la tradition mexicaine est assez drôle. Les familles viennent à l’église avec un poupon dans les bras, poupée ou poupon qu’ils ont habillés de vêtements élégants. Ce poupon représente le petit Jésus. Chaque famille emmène donc son poupon à la messe où il est béni par le prêtre. C’était vraiment une expérience marrante de croiser des dizaines de personnes de tous âges avec leur poupée dans les bras!

Jour 166

Nous prenons un mini bus de bonne heure qui nous conduit à Monte Alban en une petite demi heure. Monte Alban est LE site archéologique à visiter près de Oaxaca. Il est situé sur une colline, à près de 2000m d’altitude et domine toute la vallée de Oaxaca. La vue sur les montagnes bleutées, prises encore dans la brume matinale est vraiment superbe. Et la ville apparaît aussi très étendue.

Vue depuis Monte Alban 
Le site de Monte Alban 

Monte Alban est un site TRÈS ancien, beaucoup plus ancien que tous les sites mayas qu’on avait pu visiter dans le Yucatan. En effet, Monte Alban fût une cité Zapotèque (peuple méso-américain) à l’influence économique (commerce de la nacre et du jade), culturelle et spirituelle majeure entre 350 et 550 après J-C. C’était aussi un foyer d’études astronomiques. (Incroyable d’ailleurs la connaissance qu’avaient ces peuples de l’univers).

Près de la plate-forme sud 

A son apogée, la cité comptait 24 000 habitants. On peut voir les restes de nombreux bâtiments situés autour d’une très vaste esplanade: le palacio (construction résidentielle), jeu de pelotes, de nombreuses pyramides et plateformes qui étaient des temples et des centres cérémoniels.

Vue depuis la plateforme sud 

Monte Alban connut un déclin à partir de 750 après JC tout comme Teotihuacan. Aucune cause n’a pu être retrouvée: sécheresse? Surexploitation des ressources? Poussée démographique?

La cité de Monte Alban est abandonnée et transformée en nécropole. Les Mixtèques vers 1200 réutiliseront certaines tombes zapotèques et introduisent l’orfèvrerie.

La plate-forme sud et son escalier large de 40m. 
Jeu de pelote 

Le Palacio, dont il ne reste que la porte et le grand escalier était la résidence des hauts dignitaires zapotèques.

Le palacio 

Los Danzantes, ce sont de magnifiques bas reliefs représentant des figures humaines. Lors de leur découverte en 1806, on les prit à tort pour des représentations de danseurs. Ces bas reliefs datent de 500 à 100 avant JC et représenteraient des hommes des cités voisines, captifs, destinés aux sacrifices.

Los danzantes 

L’observatoire astronomique. Il servait à prédire les saisons, les cycles agricoles, les récoltes.

Observatoire astronomique  

Un peu plus loin, un monolithe de 6m de haut servait aussi à indiquer le zénith et les solstices.

Le monolithe indiquant les solstices 

La plate forme nord et sa belle stèle maya.

Stèle maya sculptée  
Patio de la plate-forme nord où avaient lieu rites et cérémonies religieuses.

De retour à Oaxaca, nous mangeons avec un couple de français très sympa que nous avons rencontré dans le bus, puis nous visitons le musée d’art préhispanique fondé par le peintre Tamayo. Originaire de Oaxaca, il a collectionné sa vie durant des objets d’art précolombien. Une passion et une manière de protéger ces œuvres du trafic. Le musée compte 5 salles et nous a vraiment plu. On devient de plus en plus sensible à l’art préhispanique et on a beaucoup apprécié la visite.

Le musée 


La salle 1 est consacrée à la période pré-classique (-1250/+200).

Figurines olmèques représentant des bébés (période pre-classique: 1250 avt JC - 200 après JC)


Joueur de pelote, femmes assises, en bas à gauche figurine masculine avec une maladie de peau.

Salle 2: période pré-classique

Céramiques anthropomorphes, guerrier avec cuirasse, femme assise, homme jouant du grattoir et scène de jeu de pelote. 

Salle 3: période classique (200-750 après JC).

Guerrier avec casque orné d’une corne, urnes funéraires de la période de Teotihuacan et de Monte Alban et flûtes à double pistons

Salle 4: période classique

Table utilisée pour pratiquer la déformation crânienne chez les enfants: c’était un fort aplanissement du front. 
Figurine en costume rituel, la complexité du costume est extraordinaire.

Jour 167

Nous louons une voiture à la journée pour visiter les alentours de Oaxaca et notamment 2 sites archéologiques qui nous intéressaient. Nous louons donc une petite Renault Kwid (la voiture à bas coût de Renault à l’étranger) pour 14€ la journée.

Micka reprend ses marques avec la conduite mexicaine qui consiste à rouler sur la bande d’arrêt d’urgence pour laisser les gens pressés doubler!

Nous commençons par la visite du site de Yagul. On a la grande joie d’être seuls sur le site! Ça nous rappelle certains sites isolés du Yucatan qu’on avait tant aimés. Ce qui est top avec ces sites c’est que, bien que moins impressionnants que des sites plus célèbres, le fait d’y être seuls procure une certaine magie quand on les découvre. On est vraiment dans l’ambiance et on se prendrait presque pour des archéologues à sillonner ces dédales de ruines! Bref, on n’est pas objectifs, nous les vieilles pierres de toute façon c’est notre dada!!

Le site de Yagul 

Le site de Yagul est une ancienne cité zapotèque qui connut sa période faste autour de 750-950 après JC. Rien que sa localisation vaut le détour: un petit promontoire dominant la vallée avec une vue incroyable sur des paysages arides parsemés de cactus!

On peut y voir un jeu de pelote très bien restauré. La pierre située au milieu du terrain était la cible (ce n’est pas un anneau comme dans les jeux de pelote mayas).

Jeu de pelote 

Le jeu de pelote se joue avec une balle qu’on renvoie avec les coudes, les hanches, les pieds ou tout autre partie du corps. Plus qu’un jeu c’est une activité sociale et religieuse.

Nous entrons ensuite dans les restes du palais aux 6 patios. Il était le lieu de vie des hauts dignitaires à Yagul. Comme le montre les parties restaurées, on peut voir que les murs étaient recouverts de stuc blanc ou rouge puis ils étaient peints.

Le palais est un véritable dédale de patios reliés par des couloirs. Il y a également des tombes, comme à Monte Alban.

Tombes zapotèques 

On termine la visite en grimpant sur une colline pour avoir une vue globale du site et de la campagne tout autour. Les cactus sont partout!

Vue depuis la colline sur le site de Yagul 

L’arrêt suivant est 10km plus à l’Est, à Mitla, autre site zapotèque, qui prit son essor suite au déclin de Monte Alban. Il fût ensuite repris par les Mixtèques.

Les bâtiments restaurés que l’on peut voir datent de 1300/1400 après JC.

On est d’abord surpris de trouver une église espagnole au milieu des ruines. Certes, elle est jolie mais que fait elle là? Et bien, c’était une fois encore une bonne manière pour les Espagnols d’affirmer leur suprématie sur ces peuples méso-américains.

Le groupe de las Columnas permet de voir les restes (bien restaurés) de palais et édifices de l’époque avec notamment de très belles frises aux motifs géométriques.

Las Columnas  

On peut également descendre dans une petite galerie souterraine menant à des tombes, elles aussi ornées de motifs.

L’arrêt suivant est à Teotitlan del Valle, un village spécialisé dans le tissage de la laine. Les maisons de tisserands se succèdent et c’est le lieu rêvé pour acheter un joli tapis décoré de motifs zapotèques! A l’époque, c’est déjà dans ce village que l’empereur aztèque Moctezuma passait ses commandes de couvertures...

Honnêtement, on n’est pas trop en mode achats souvenirs et le village est un peu endormi au moment où l’on y passe. On fait donc un tour rapide et on continue notre route.

Église de Teotitlán del Valle 
L’église a des bas reliefs Zapotèques, preuve que les espagnols ont réutilisés les pierres des temples.  

En attendant la fin de “la pause sieste” pour visiter l’église du village de Tlacochahuaya, nous testons le café de la Olla: un café “traditionnel” servi dans des jarres en terre et parfumé à la cannelle et au jus de canne à sucre.

Café de la olla 

Nous visitons ensuite le temple San Jeronimo, magnifique église dominicaine dont l’ornementation intérieure a été faite par les indiens zapotèques. Les coupoles et voûtes sont peintes de beaux motifs fleuris.

On s’arrête ensuite à Santa Maria de Tule voir un “El ahuehuete”, un cyprès de marais, l’arbre national mexicain.

Celui-ci, d’une circonférence de 42m et 14m de diamètre est considéré comme le plus gros arbre du monde. On ne sait pas si c’est le cas mais en tout cas il est vraiment impressionnant! Il a plus de 2000 ans et a sûrement vu passer devant lui moultes Zapotèques et autres Aztèques...

Le plus gros arbre du monde?  En tout cas, il fait de l’ombre à l’église qui est juste à côté! 

Jour 168

Pour notre dernier jour à Oaxaca, nous retournons dans notre fonda préférée pour le petit-déjeuner! Cafés, pâtisserie ou pain, œufs brouillés à la mexicaine avec des haricots rouges et tortillas toutes chaudes emballées dans un torchon pour 5€ à 2 et le plaisir d’être entourés de locaux qui lisent le journal ou regardent les news!

Nous faisons un tour au marché de Abastos. On est surpris et attristés d’y voir des indiennes aux longues tresses en tenue traditionnelle qui boivent du coca-cola!

Nous flânons et découvrons encore de nombreuses rues que nous n’avions pas encore explorées. On n’a pas l’habitude de prendre autant notre temps pour découvrir une ville et vraiment on apprécie!

Rues colorées de Oaxaca

Nous visitons le musée de las Culturas de Oaxaca. Il est situé dans l’ancien couvent attenant au temple Santo Domingo, couvent absolument magnifique qui mérite à lui seul la visite! La bibliothèque Burgoa est superbe (plus de 20 000 ouvrages) et le cloître et sa grande fontaine centrale valent le coup d’œil. Il en est de même pour les jardins qui entourent le bâtiment.

Le cloître de l’ancien couvent Santo Domingo 
Bibliothèque Burgoa 

Les salles du musée se trouvent dans les anciennes chambres des moines.

Le musée en lui même nous a, je ne dirais pas déçus car il est de grande qualité mais plutôt frustrés car tout est écrit seulement en espagnol. On est donc passé à côté de pas mal d’explications précieuses.

Céramiques de l’époque de Monte Alban 
Urnes funéraires anthropomorphes de la période classique. L’urne très colorée représente le dieu du feu. 

Le musée est très intéressant car il renferme les trésors retrouvés dans la tombe 7 de Monte Alban (site archéologique que nous avons visité il y a deux jours si vous suivez toujours). Cette tombe a été découverte en 1932 par l’archéologue Alfonso Caso. Elle était restée inviolée (les espagnols ne l’avaient pas trouvée) car située à 7 m de profondeur. Cette tombe qui, à l’origine avait été utilisée par les Zapotèques a été réutilisé par les Mixtèques autour de 1200/1500 après JC.

A l’intérieur, plus de 600 objets ont été retrouvés: des urnes funéraires, des objets artistiques en or, argent, turquoise, perle, cristal, obsidienne... d’une grande finesse et d’une valeur inestimable.

Crâne de turquoise mixtèque. Les incrustations de turquoise ont été collées avec de la résine de copal.
Os d’animaux sculptés par les Mixtèques narrant des récits historiques ou mythologiques. Le niveau de détail est impressionnant.
Pectoral et masque en or montrant les talents d’orfèvrerie des Mixtèques. 

Enfin, le musée expose temporairement un masque de Calakmul (site maya du sud du pays). Il s’agit du masque funéraire d’un souverain qui avait entre 25 et 39 ans et qui a été enterré recouvert de 2000 pièces de jade des pieds à la tête!

Masque de Calakmul 

C’est riche de toutes ces visites que nous terminons notre séjour à Oaxaca, une étape mexicaine qui nous aura une fois encore beaucoup plu!!

Dernier coup d'oeil sur la ville 
Dernière soirée, au café Alex 
9
fév

Jour 169

Après un rapide petit déjeuner dans notre fonda adorée, nous allons prendre le bus pour Mexico. En arrivant à la station de bus, on a la mauvaise surprise de voir que nos billets ont été annulés! On a été remboursé sur notre carte bleue, mais on ne comprend pas pourquoi ça a bugué ainsi! Du coup, petit coup de stress! Par chance, il reste de la place dans le bus, on rachète donc des places et on a même la chance d’être à côté. Tout finit donc bien et 7h plus tard nous arrivons à Mexico.

De retour donc dans cette ville où nous avons encore beaucoup de visites à faire! On a l’impression de revenir dans un lieu familier, pour un peu, on y a nos habitudes! Nous retournons à l’auberge de jeunesse où nous avions logé il y a 10 jours. Cette fois on demande une chambre avec fenêtre! C’est plus sympa du coup!

Notre auberge de jeunesse à Mexico! Un bon chien chien veille sur nous! Mdr! 

Le soir, nous allons mangé un petit menu du jour (des enchiladas délicieux) dans un p’ti resto dans la rue de notre hôtel. Et on se couche tôt car demain une grosse journée nous attend!!

Jour 170

Lever 6h30, aujourd’hui le programme c’est la visite de Teotihuacan!!

Nous avons loué une voiture pour y aller car nous voulions combiner la visite de Teotihuacan avec Tepotzotlan (un musée d’art colonial très réputé). Nous louons donc une voiture pour 12€ la journée et arrivons sur le site vers 9h30.

Le site nous subjugue! Il faut dire qu’on en a rêvé depuis longtemps. Déjà, lors de notre séjour au Mexique il y a 2 ans on avait voulu y aller, et puis il avait fallu faire des choix. Cette fois ci, on y est! La visite de Teotihuacan était notre motivation principale pour revenir au Mexique!

Les 2 pyramides se voient de loin quand on arrive en voiture et une fois sur le site on est surpris par l’immensité du lieu.

Vue globale du site depuis la pyramide de la lune. 
On se sent tout petit sur ce site gigantesque! 

La cité de Teotihuacan était vraiment immense, 20 km2, pour 100 000 habitants à son apogée en 250 après JC.

Contrairement aux sites mayas du sud du Mexique, Teotihuacan est une cité TRÈS ancienne. En effet, elle a près de 2000 ans! Les pyramides ont donc une architecture assez primitive. Pourtant on ne peut que s’incliner devant de telles prouesses architecturales!

La cité de Teotihuacan était d’abord un centre cérémoniel avant de devenir une cité au cœur des échanges commerciaux et culturels de la Mésoamérique. Elle échangeait avec Monte Alban, Cholula et les Mayas jusqu’au VIème siècle. Ensuite que s’est il passé? Pourquoi Teotihuacan a disparu subitement? Il existe plusieurs hypothèses, mais celle qui est retenue aujourd’hui est celle d’un renversement des classes dirigeantes associé ou pas à un manque brutal de ressources. La ville est alors abandonnée et disparaît sous une couche de terre pour plusieurs siècles. Les Espagnols ne la redécouvriront qu’à la fin du XVIIème siècle.

Nous rentrons sur le site par la porte 1, et nous retrouvons face à la grande chaussée des morts, une immense allée de 2km. Sur la droite on voit la pyramide del Sol et au tout au fond, 2km plus loin la pyramide de la Luna.

Vue sur la chaussée des morts, longue de 2km et bordée d’édifices.
Chaussée des morts et détails des bâtiments.  Nous sommes admiratifs des techniques de construction très soignées de l’époque.

Nous grimpons de suite au sommet de la pyramide del Sol. 245 marches pour s’élever à quelque 75m de hauteur! Impressionnant! Les Aztèques qui vénéraient Teotihuacan ont donné à la pyramide le nom de pyramide du soleil, mais en vérité elle était plutôt dédiée au dieu de la Pluie comme le suggère les offrandes et sacrifices retrouvés dans les galeries de l’édifice.

A l’assaut de la pyramide du soleil! 
Au sommet de la pyramide du soleil!! 

Nous remarchons le long de la chaussée des morts pour rejoindre la seconde grande pyramide du site.

La chaussée des morts est une très longue allée de 2km bordée d’édifices: bâtiments administratifs, résidentiels et surtout de temples. Il faut imaginer que tous ces monuments étaient peints et ornés de sculptures, et que les petites pyramides étaient les supports de temples dressés aux sommets.

Édifices le long de la chaussée des morts. 

La pyramide de la Lune est un peu plus petite que celle du soleil mais elle est construite dans l’alignement d’une colline naturelle ce qui offre une belle perspective! Elle date elle aussi de 250 après JC environ.

Pyramide de la lune 

Le palais de Quetzalpapalotl (palais du beau papillon) est un édifice en partie reconstruit qui permet vraiment de se représenter le site tel qu’il devait être à l’époque de Teotihuacan. Il servait de résidence aux hauts dignitaires. Le patio est superbe avec ses colonnes sculptées et ses couleurs vives.

 Palais de Quetzalpapalotl
Fresques d'epoque

Nous nous dirigeons ensuite vers le Temple de Quetzalcoatl (le serpent à plumes).

La façade de ce temple est spectaculaire. En effet, on y voit des dizaines de têtes de serpents à plumes. Quetzalcoatl était le Dieu créateur de l’humanité, le grand bienfaiteur. Le peuple de Teotihuacan se considérait comme fils de Quetzalcoatl qui leur a offert le maïs, l’agriculture, la technique pour polir le jade, le calendrier etc... Lors de la consécration du temple, 200 individus (des prisonniers de guerre probablement) auraient été sacrifiés comme le montre les restes trouvés dans les fosses du temple. Fallait bien ça!!

Temple de Quetzalcoatl et détails de la façade du temple. 

Nous terminons notre visite de Teotihuacan à 16h!! Autant dire que ça nous a plu! On en aura grimpé de la pyramide à s’en faire mal aux cuisses!!

La pyramide du soleil de nouveau 

Du coup, on rend la voiture sans avoir eu le temps d’aller au fameux musée colonial! Tant pis, priorité aux vieilles pierres classées à l’Unesco!!;-)

Nous rentrons à Mexico et mangeons des tacos dans un bar à tacos “local de chez local”. Nous testons les tacos al pastor, (apparement c’était le truc à goûter absolument), tacos garnis de viande de porc avec de l’ananas, de l’oignon et de la coriandre. Très bon! Espérons que nos estomacs valident cette expérience culinaire!!

A l’auberge de jeunesse, nous papotons avec un canadien la cinquantaine bien tassée. Le mec ne paye pas de mine, vraiment tout simple et en parlant avec lui, on se rend compte qu’il revient d’une traversée de toute l’Afrique de l’Est, qu’il part faire la route de la soie bientôt, qu’il a fait Compostelle, toute l’Amérique latine, le Moyen Orient... Bref, le puits de science du voyage!! Il voyage depuis plus de 40 ans! Un vrai esprit libre, capable de nous parler de la géopolitique de chaque pays! Encore une belle rencontre TRÈS inspirante.

Jour 171

Nous partons explorer le quartier de Coyoacan, quartier aujourd’hui intégré à Mexico, mais qui au début du XXème siècle était un petit village à 10km du centre ville de Mexico. C’est un quartier très bohème avec de belles demeures cossues, des rues pavées et cafés, terrasses etc... c’est très animé en ce samedi.

Au Mexique, ils adorent écrire les noms des villes, quartiers en grand! 
Quartier de Coyoacan, ses cafés, ses églises. 

Nous nous baladons sur les différentes places: le Zocalo, la Place de la Conchita avec sa petite chapelle baroque.

Nous voyons la maison d’Hernan Cortes, LE conquistador espagnol. Aujourd’hui, la maison est transformée en mairie.

Maison d’Hernan Cortes 

Nous voyons de nombreux artistes dans le jardin de Allende. Y’a un petit côté Montmartre. On sent que la bourgeoisie mexicaine vient ici le week-end.

Le marché de Coyoacan nous plait beaucoup. Fruits, légumes, fromages, et des piñatas pour les enfants.

Nous y mangeons dans un des petits «food courts » du marché.

Marché de Coyoacan  
Quesadillas con queso, huileux à souhait!😉

Nous voulions initialement visiter la “casa Azul”, la maison de l’artiste peintre Frida Kahlo. Mais quand on voit la file d’attente devant la maison on renonce direct! Il y a un vrai engouement pour cette peintre au Mexique et la foule venue visiter le musée aujourd’hui le prouve. Tant pis!

Maison de Frida Khalo. Il y a foule! 

Cela peut paraître surprenant à Mexico, mais nous visitons la maison de Trotsky.

Trotsky est connu pour avoir été le poulain de Lénine pendant la révolution russe de 1917, qui aboutit à l’aboliton de la monarchie. Il était commissaire à la guerre.

Après la révolution russe et la prise de pouvoir de Staline, Trotsky est vu comme le principal rival qu’il faut éliminer. Obligé de fuir, il se réfugie en Norvège, en France puis étant de plus en plus menacé il demande l’exil au président mexicain. (Le Mexique était proche de la Russie de Lénine, mais prit ses distances avec celle de Staline). C’est donc logiquement qu’il accueille Trotsky.

A Coyaocan, Trotsky s’installe avec son épouse dans une maison aux allures de forteresse: mirador, barbelés portes blindées et fenêtres murées. Il fréquente les peintres Diego Rivera et Frida Khalo qui vivent à quelques rues de lui ( il aura d’ailleurs une aventure avec Frida Kahlo).

La maison de Trotsky aux allures de forteresse 

Il y vivra pendant les années 39-40. Une vie recluse, dans la peur permanente d’être tué. Mais, malgré toutes ses précautions, il sera assassiné dans sa maison d’un coup de pic à glace par un “journaliste espion” missionné par Staline. Sa maison est restée telle qu’elle était à sa mort.

Photo d’époque: un des rares loisirs de Trotsky dans sa maison forteresse était de nourrir ses poules et ses lapins.
La maison est restée en l’état: on voit les boites de thé encore entamées, le parquet grince... une ambiance particulière.
Bureau où Trotsky fût tué et sa tombe dans le jardin de sa maison. La dernière phrase de Trostky: « et pourtant la vie est belle »

La visite nous a beaucoup intéressé, surtout Micka qui est féru d’histoire!!

Nous prenons ensuite le métro (25 centimes le ticket de métro) pour regagner le centre ville.

Là, nous visitons le Palais des beaux arts. Le bâtiment est absolument superbe avec un intérieur de style art nouveau.

Palais des beaux arts de Mexico

En revanche, la collection permanente s’avère un peu décevante car il y a peu d’œuvres. Néanmoins, il y a quelques belles fresques de la bande des 4: à savoir Diego Rivera, Orozco, Tamayo et Siqueiros.

« L’homme à la croisée des chemins » de Diego Rivera, 1934 

“L’homme à la croisée des chemins » est un tableau très célèbre de Rivera. C’était à l’origine une commande de Rockefeller pour un bâtiment à New-York. Sauf que Rockefeller le prit pour une propagande anti capitaliste (ce qui était le cas, Rivera étant communiste) et la fit détruire. Il y avait dans ce tableau une représentation de Lénine, ce que Rockfeller n’a pas apprécié du tout!

Après le destruction de l’œuvre, Rivera l’a repeint d’après photo et il est en première place au Palais des beaux arts.

Détails du tableau: à gauche on voit Trostky, Karl Marx et à droite, Lénine. Un tableau très engagé politiquement donc!
Carnaval de la vida de Rivera
«  Tormento de Cuauhtemoc » de Siqueiros

Ce tableau de Siqueiros est une référence à Hernan Cortes qui tortura le dernier empereur aztèque Cuanhtemoc pour savoir où était caché le fameux trésor des Aztèques. Trésor toujours non découvert à ce jour...

Nous passons notre soirée tranquillement à l’auberge de jeunesse à papoter avec le baroudeur Canadien pour Micka et à travailler mon espagnol pour moi.

14
fév

Jour 172, 173 et 174: QUERETARO

Pour la suite de notre voyage au Mexique, nous allons découvrir la région du nord de Mexico qui fût le cœur de la Nouvelle-Espagne (le nom que portait le Mexique pendant la colonisation) pendant 3 siècles. En effet, c’est dans cette région que les Espagnols s’installèrent. Il y a donc plusieurs très jolies villes à l’architecture coloniale baroque. Des villes chargées d’histoire, classées à l’Unesco.

Nous prenons donc le bus pour Querétaro à 3h de Mexico, une grande ville de 800 000 habitants, connue pour son université très réputée et pour son dynamisme économique.

Les bus mexicains sont très confortables et les stations de bus ressemblent à des aéroports! 

Nous logeons dans un petit B&B tenu par un couple de retraités trop chous. On est très frustrés de ne pas parler espagnol car ils sont vraiment dans le contact et ce serait top de pouvoir échanger plus avec eux!

Hôtel Tres Sofia  

Nous profitons de ce lieu confortable pour faire une lessive (il y a une petite laverie dans la rue qui nous lave et repasse nos 2kg de linge pour 2€!!) et du wifi fumant pour organiser nos prochaines étapes.

Le centre historique de la ville est un petit bijou! Les églises colorées se succèdent, ainsi que de jolies places ombragées avec de petits bancs en fer forgé. C’est marrant, les arbres y sont tous impeccablement taillés (en boule ou en rectangle!) ça doit demander un tel travail!

Jolies rues aux maisons colorées  

Le dimanche, quand nous arrivons, le centre ville est très vivant. Nous assistons à un petit concert d’orchestre à vents donné dans un joli kiosque à musique sur la place principale. A côté, des locaux d’un certain âge dansent le cha cha cha, la salsa etc... dans une sorte de petit bal perdu.

Ailleurs, les vendeurs de ballons amusent les enfants, les couples s’enlacent sur les fontaines. Les vieillards restent assis à l’ombre et les terrasses sont pleines de ces repas qui s’éternisent. C’est vraiment l’image d’Épinal des dimanches d’été chez nous, quand le soleil chauffe et qu’il fait bon vivre dehors.

Jardín Zenea 


C’est un vrai plaisir de flâner dans cette ville et de voir donc à quoi ressemble les week ends des Mexicains. Dans tous les pays du monde, les gens aspirent à la même chose: se détendre en famille d’une longue semaine de travail.

Rue des boutiques de souvenirs  

La ville, en tout cas, le cœur de ville est assez favorisé. Cela n’empêche pas de voir de la misère, comme ces 2 dames très âgées, courbées d’arthrose qui faisaient la manche sur une des places, à un âge où en France, elles seraient placées en maison de retraite grâce à l’aide sociale. Ou comme ces hommes qui vendent de petits objets: stylos, ciseaux. On dirait qu’ils vendent leurs fonds de tiroir, leurs maigres petites trouvailles ou possessions. Une façon de gagner quelques sous, sans réellement faire la manche, en gardant un semblant de dignité. Une fois encore, on remarque la générosité des Mexicains qui, comme les Indiens et les Sud africains donnent volontiers et spontanément quelques pièces. Beaucoup plus que dans nos contrées, alors que le niveau de vie est plus bas. Paradoxe des pays riches...

Le Templo San Francisco est l’ancienne cathédrale de la ville et une des 40 églises que compte le centre ville! En tout cas, sa façade ocre est superbe. Comme toutes les églises au Mexique elle fait le plein plusieurs fois par jour à chacune des messes qui y ont lieu. Et les gens chantent avec ferveur.

Templo San Francisco 
L’église Santa Clara et son joli dôme 

L’église Santa Rosa de Viterbo est une de celle qui nous a le plus plu. Ses arcs boutants en forme d’escargots sont originaux! Et son intérieur ultra baroque (churrigueresque!) avec de beaux retables ne laisse pas indifférent!

Les arcs- boutants originaux. Intérieur baroque et le chœur est néoclassique  

Nous visitons aussi l’ancien couvent Saint Augustin, un beau bâtiment du XVIIème, dont les voûtes sont sculptées de figures indigènes.

Couvent Saint Augustin 
Oui, il faut aimer les églises si vous venez à Querétaro!

Une visite très chouette que nous avons faite à Querétaro est la visite de la casa Zacatecana. C’est une vaste demeure ancienne, un hôtel particulier du XVII-XVIIIème siècle.

Casa Zacatecana  

Cette demeure appartenait à un couple de riches propriétaires miniers originaires de Zacatecas, venus s’installer à Querétaro. L’époux était souvent absent pour affaires et son épouse esseulée (surnommée la Zacatena) s’est éprise d’un des domestiques. Jusque là rien de très original, sauf qu’elle a orchestré le meurtre de son mari des mains mêmes de son amant! Puis, face aux rumeurs qui fusaient dans la ville, la Zacatena a assassiné du même coup son amant! Elle a enterré les deux hommes dans le plus grand secret, dans les sous sols de sa demeure.

Chambre de la Zacatecana, elle y vivait en 1850. L’ameublement est de style empire.

Le crime semblait parfait, sauf que quelques temps plus tard, la Zacatena est assassinée à son tour dans ses appartements par un mystérieux justicier. Les notables de la ville s’accordent à une condamnation exemplaire de cette femme adultère et pendent sa dépouille au balcon donnant sur la rue.

Depuis, une légende s’est un peu formée à Querétaro autour de cette femme... Il paraîtrait même que son ombre, privée de repos éternel, apparaîtrait encore furtivement de temps à autre la nuit...

Le musée présente donc cette légende de la Zacatecana et l’on peut visiter l’hôtel particulier qui a été redécoré avec de très beaux meubles d’époque ( principalement XIXème-XXème) pour se faire une idée des intérieurs des belles demeures d’époque et de la vie quotidienne de ces riches propriétaires.

Meubles d’époque dans la casa Zacatecana.

Par un effet d’optique, on voit un visage féminin se refléter dans la fenêtre de la demeure. Serait elle encore hantée pr la Zacatecana? C’est un des soi-disant nombreux phénomènes étranges qui font partie de la vie de cette maison.

Le visage de la Zacatecana se reflète à la fenêtre...

A l’écart du centre ville, près de l’université, la colline de Las Campanas est un petit parc abritant un lourd souvenir de l’histoire mexicaine.

C’est ici, qu’en 1867 Maximilien de Hasbourg fut fusillé. Il avait régné sur le Mexique pendant 3 ans, suivant le désir expansionniste de Napoléon III. Cette tentative fut de courte durée. Le Mexique entre définitivement dans l’ère républicaine avec Juárez, l’homme providentiel pour les Mexicains.

Chapelle en hommage à Maximilien et la statue de Juárez au sommet de la colline.

Pour une belle vue sur la ville, nous nous rendons au mirador. De là, on voit la ville et ses couleurs blanches qui éblouissent sous le soleil. Un grand aqueduc du XVIIIème semble relier les faubourgs au centre. Cet aqueduc long de 1,2km compte 74 arches. Pour la petite histoire, un homme est tombé fou amoureux d’une nonne. Celle-ci exige de lui comme preuve d’amour qu’il fasse construire un aqueduc pour alimenter la ville. Voici donc le résultat. L’histoire ne dit pas si la nonne a cédé aux faveurs du monsieur en question.

Grand aqueduc de Querétaro depuis le mirador. 

Près du mirador de nombreuses femmes indiennes de la région viennent vendre des foulards, des poupées tricotées et autres bracelets tressés.

Niveau nourriture (ah ah ça manquait n’est ce pas?), Micka a testé le matecado, (« spécialité de Querétaro »), une glace à la cannelle, aux raisins et au citron.

Pas d’autre excès car on commençait à vrai dire à saturer des enchiladas et autres tacos bien gras. Midi et soir ça fait beaucoup... nous avons donc mangé surtout des p’tits plats du jours dans les fondas familiales (les fameux « menu del dia » très bon marché et un peu plus équilibrés) et le soir, nous nous sommes faits des salades de crudités et de fruits à l’hôtel. L’occasion de se régaler avec les avocats et les mangues bien mûres des marchés.

Les fameux menus del dia et le matecado  

Jour 175 & 176: SAN MIGUEL DE ALLENDE

A 1h environ de Querétaro, San Miguel de Allende est une ville beaucoup plus petite (70 000 habitants) et beaucoup plus touristique que Querétaro. Son unité architecturale saute beaucoup plus aux yeux. De plus, à 1850m d’altitude, elle domine un peu la jolie vallée qui l’entoure.

Rues de San Miguel de Allende 

La ville nous plait au premier coup d’œil. Nous ne sommes visiblement pas les seuls à être sensibles à son charme car beaucoup de retraités américains ou canadiens ( des « gringos » comme on les surnomme ici) y ont élus domicile pour leurs vieux jours. Du coup, la ville a des allures assez bourgeoises avec des galeries d’art et pas mal de boutiques de bijoux mais rien qui ne choque les touristes français que nous sommes.

Le marché des artisans et les nombreuses boutiques d’artisanat valent le coup d’œil.

À San Miguel, on retrouve de très belles églises et notamment la Parroquia de l’archange St Michel qui se démarque par son originalité. De style néogothique, avec de jolies tours en pierre rose, elle est à mi-chemin entre la Sagrada Familia de Gaudi et un château de contes de fées! Vraiment chouette!

La Parroquia 
Templo de la Salud (et sa grande coquille st Jacques!), l’Oratorio de San Felipe Neri et en bas le temple San Francisco.

Le cœur historique est bien éclairé le soir et est entièrement piéton. Les rues aux vieux pavés ont beaucoup de cachets.

Zocalo  
La Parroquia de nuit   

Comme Micka s’est attrapé une gastrite carabinée (son estomac fragile se rebelle contre la nourriture mexicaine à la fois épicée, grasse et sucrée!!), nous allons au marché pour nous approvisionner et passons pas mal de temps tranquille à l’auberge de jeunesse pour qu’il se refasse une santé!

Petit pique-nique sur le toit terrasse de l’auberge et le marché local avec le nopal: des feuilles de cactus. 

L’auberge de jeunesse qui s’appelle la Catrina, fait référence à un personnage connue de la culture mexicaine: un squelette féminin vêtu de riches habits et portant généralement un chapeau.

En effet, on n’en a pas parlé jusqu’ici mais les Mexicains ont un rapport à la mort particulier, une sorte de fascination. Et un goût pour le macabre dans un style amusant. (Comme le montre la décoration de l’auberge de jeunessse où nous logeons).

Déco sur les murs de l’auberge de jeunesse et même le lavabo est décoré avec le squelette de la Catrina! 

En novembre, la fête des morts est un gros événement au Mexique. Les gens se maquillent, se déguisent et partagent un repas avec les défunts dans une ambiance très festive. La Catrina est une figure emblématique de cette tradition mexicaine.

16
fév

Jour 177,178,179 et 180

Nouvelle étape au nord de Mexico: la ville de Guanajuato à 1h30 de San Miguel de Allende. Les paysages que nous traversons pour atteindre cette ville sont désertiques. On est toujours en altitude autour de 2000m et il n’y a quasiment pas de végétation. La ville de Guanjuato est construite dans une sorte de cuvette entourée de collines.

Guanajuato 

Cette ville de 70 000 habitants diffère complètement des autres villes coloniales que nous avons visité jusqu’ici. Elle n’est absolument pas taillée au cordeau! Ici, pas de grandes rues qui se croisent à angle droit mais une succession de ruelles étroites, d’escaliers qui se croisent à flanc de collines. Une ville aux allures de labyrinthe construite sur plusieurs niveaux.

Les ruelles souterraines succèdent aux escaliers qui débouchent eux mêmes sur de petites placettes. Bref, c’est un régal de s’y balader car on va de surprises en surprises et c’est le genre de ville qu’on n’a jamais fini d’explorer. Il y a toujours un petit coin qu’on n’a pas vu, une maison colorée particulièrement esthétique, un point de vue qu’on déniche par hasard etc...

Plaza de Mexiamora 

Ces ruelles étroites s’appellent les callejones. Certaines sont si étroites qu’on pourrait s’embrasser de balcon à balcon comme dans la célèbre Callejón del Beso (la ruelle du Baiser), une des plus célèbres de Guanajuato. Les couples de tous âges viennent se prendre en photo aux 2 balcons proches de seulement 68cm dans cette ruelle célèbre! Au vu de la file d’attente, nous n’aurons pas tenté cette petite expérience!!

Ça s’embrasse au balcon! 

La ville de Guanajuato a aussi un passé de ville minière (extraction d’or et d’argent) et les nombreux souterrains piétons et routiers qui traversent la ville de part en part sont les témoins de cette époque.

Guanajuato est un vrai gruyère! Mais au moins les voitures ne traversent pas le centre puisqu’elles empruntent les souterrains. 

Guanajuato nous a rappelé un peu la ville chilienne de Valparaiso, par sa topographie et ses maisons colorées.

Depuis le monument de Pipila sur une des collines, on a un panorama absolument magnifique sur la ville. En fin de journée, c’est magique de voir les lumières du soleil sur les maisons puis une fois le soleil couché, le spectacle des lumières de la ville qui s’éclairent une à une, en décalé.

Panormana sur la ville depuis le monument de Pipila. 

Guanajuato est aussi une ville étudiante, son université réputée pour le droit et les arts est située en plein cœur de la ville. Le bâtiment en lui même est magnifique: construit en 1950 dans un style néoclassique, il se fond parfaitement dans le paysage urbain.

Université de Guanajuato 

Qui dit ville étudiante dit souvent cafés/restos bon marché et éclectiques. A Guanajuato, y’a de quoi faire. On a particulièrement aimé un petit café libanais cosy qui propose des sandwichs à l’houmous délicieux! Ça change des tortillas! C’est devenu notre fief pendant ces 4 jours!

Manger libanais au Mexique....ah la la la la mondialisation...! 

Sur la jolie place San Fernando qui regroupe pas mal de bars sympas, nous avons goûté au pulque, l’alcool des Aztèques, à base de sève de maguey (équivalent de l’agave) fermentée. C’est pas très fort en terme d’alcool mais ça a une odeur de vomi absolument immonde!

Place San Fernando 
Place San Fernando et à droite l’immonde boisson blanche c’est du pulque... 

Nous arrivons dans la ville le jour de la St Valentin et force est de constater que les mexicains sont des « lovers »! Menu de St Valentin dans tous les restaurants et couples bien habillés se succèdent. C’est marrant, les trucs tendance ici à offrir ici, c’est le ballon en forme de cœur marqué «Te Quiero », avec le bouquet de fleurs et une jolie boîte en carton enrubannée avec un intérieur remplie de friandises surprises. On voit donc plein plein de jeunes couples rejoindre le restaurant qu’ils ont réservé, les bras lourdement chargés: l’homme généralement encombré de ses fleurs et de son ballon qui le suit comme son ombre! C’est très amusant de voir les codes et coutumes/tendances des pays!!

Autre particularité en parlant de mœurs et de coutumes, le goût des mexicains pour le morbide continue de nous étonner. A Guanajuato, une des attractions phare à faire est le musée des momies. Des cadavres momifiés issus d’un cimetière de la ville sont exposés dans des vitrines. Le plaisir des mexicains consiste à se prendre en photos devant ces corps d’enfants ou d’adultes dont on peut encore voir les cheveux, les vêtements... vraiment glauque! On n’a même pas imaginé y aller... Mais tout ça pour dire que les Mexicains ont une fascination pour la mort. Pareil dans la rue, on a vu un gars qui s’exposait dans un cercueil et les autres touristes venaient tour à tour se prendre en photo dans un cercueil... Différence culturelle curieuse! Après, c’est peut-être nous les français qui manquons beaucoup d’humour et de détachement vis à vis de la mort...

Pas sûr que ce soit lié mais même à l’intérieur des églises mexicaines, il y a souvent des représentations du christ très ensanglanté. (Encore une fascination pour le morbide?)

Des Jésus bien amochés... 

A Guanajuato, nous logeons dans un joli B&B (vive les réductions fidélité de booking), la Casa Sueño Azul. On y est vraiment bien. Il y a un grand salon pour se poser, un petit patio extérieur pour le petit déjeuner et café, thé à volonté toute la journée. Du coup, on se fait nos petites soirées tisanes/internet comme à la maison bien confortablement installés dans les canapés! Manque plus que le petit feu de cheminée...

Notre B&B à Guanajuato  

Le marché Hidalgo est un grand marché couvert où on a eu du plaisir à flâner et à faire nos achats pour les pique-nique. On a pu y observer la fabrique des tortillas et en acheter des toutes fraîches. Les stands de nourriture y sont sympas. Toujours sur des bancs ou de hauts tabourets, on s’asseoit au comptoir et on peut prendre un p’tit déj, boire un jus de fruit frais ou goûter des gâteaux faits maison pour quelques pesos. Vraiment bien comme ambiance.

Marché Hidalgo  
Stands pour manger au marché Hidalgo 

Les fruits qu’on mange le plus ici sont la papaye, le melon, la pastèque et les mangues. Quand aux avocats ils sont juste délicieux et énormes... Malheureusement on est tombé sur un article parlant de la culture des avocats au Mexique qui nous a fait un peu déchanter alors qu’on s’en gavait allègrement! Surnommée « l’or vert », la culture de l’avocat est devenu un énorme business au Mexique qui en est le premier exportateur mondial. L’avocat est devenu l’aliment santé à la mode. Du coup, il y a une déforestation massive au Mexique pour faire de la place pour ces cultures que le pays développe à grands renforts de pesticides...rendant les paysans locaux malades...

Fabrique de tortillas  
Étal de fruits au marché  

Les visites

A Guanajuato, la première chose que l’on découvre c’est le théâtre Juárez et sa très jolie façade néoclassique.

Théâtre Juarez 

Juste à côté de trouve une belle place très ombragée: le Jardin de la Union. Là se regroupent les restaurants un peu chics. C’est ici entre autre que les mariachis viennent jouer et chanter pour les clients. A Guanajuato, il y a des mariachis partout! C’est vraiment la tradition. Ce sont des musiciens habillés avec des pantalons noirs ajustés, vestes brodées, bottes et sombrero qui jouent des airs traditionnels à la guitare, violon, trompettes... ça a beaucoup de succès ici. Il y a même ce qu’on appelle les callejoneadas. Ce sont des groupes de musiciens qui emmènent un groupe de passants à travers les rues de la ville. Ils jouent et tout le monde chantent en chœur.

Mariachis! 

En terme d’églises, Guanajuato n’est pas en reste même si la densité d’églises n’a rien à voir avec les autres villes que nous avons faites. La Basilique est superbe à l’extérieur comme à l’intérieur. C’est marrant car les cloches y sont sonnées manuellement.

Basilique de Guanajuato  

Le peintre Diego Rivera est originaire de Guanajuato où il est né en 1886. Nous avons pu visiter la maison où il a passé les 6 premières années de sa vie. Joliment meublée dans le style de l’époque, on se dit que pour un peintre devenu communiste, Diego Rivera était plutôt né dans un famille bourgeoise!

Maison natale du peintre Diego Rivera
Maison Diego Rivera 

La maison-musée regroupe quelques œuvres du peintre. C’est intéressant de voir qu’il est passé par des phases très différentes dans son style de peinture. D’abord, une peinture figurative très classique, puis impressionniste puis cubiste, expressionniste, avec un passage par le nu et la peinture indigène (codex mayas) etc...

Dans l’ordre: “La era”, “ Bather of tehuantepec“, “nude of Lola Olmedo” et “sailor at breakfast”.

Guanajuato enferme un autre musée absolument improbable celui là, c’est le musée Don Quichotte. Un passionné a regroupé quantité de tableaux et sculptures représentant le célèbre personnage du roman de Cervantes publié en 1605. Don Quichotte est une sorte d’anti héros. En effet, Don Quichotte est un gentilhomme désargenté passionné de romans de chevalerie. Complètement naïf, presque fou, il part à travers l’Espagne accompagné de son fidèle compagnon Sancho Panza (dont la principale préoccupation est, comme son nom l’indique, de se remplir la panse). Il se prend pour un chevalier et il lui arrive tout un tas d’aventure tragi-comiques. Personnellement j’ai lu le livre il y a quelques années et je l’ai trouvé difficile d’accès car vraiment d’une autre époque, un peu comme peuvent l’être les romans de Rabelais.

Bon, on n’a pas compris pourquoi le guide du routard avait mis 3 étoiles à ce musée mais on y a fait un petit tour de bonne grâce. C’est toujours l’occasion de se cultiver un peu! Micka, gonflé à l’optimisme a pu sortir sa phrase fétiche spéciale visite décevante: “Hey, dis toi, on pourrait être au boulot! “. IMPARABLE! ;-)

Musée Don Quichotte 

Jour 181 & 182 

Nous retournons à Mexico pour la 3ème fois! Cette fois ci, c’est sûr, c’est la dernière car nous y revenons pour prendre un avion. Nous retournons dans notre auberge de jeunesse fétiche.

Pour notre dernière journée, nous nous rendons dans le quartier de Polanco, au sud ouest de la ville. C’est là que se trouve le quartier chic de la capitale, avec les grandes enseignes de luxe, des malls mais aussi de nombreux musées et la colline boisée de Chapultepec qui est en quelque sorte le Central Park de Mexico, où les familles viennent se balader le week-end.

Pour finir ce séjour mexicain en beauté, nous visitons le musée national d’anthropologie. Après toutes nos visites, c’est une belle façon de conclure et de faire les liens entre les sites que nous avons vu.

Le musée, construit en 1960, est une prouesse architecturale avec un toit immense reposant sur une seule colonne.

Le musée est divisé en différentes salles représentant différentes régions et peuples du Mexique.

Il est immense, d’une grande richesse et abrite des pièces majeures. Nous y passons plus de 3h. Notre grande déception cependant c’est que les explications sont uniquement en espagnol. Il y a quelques explications en anglais mais succinctes et franchement c’est le genre de musée où un audio guide / guide papier en français change tout! On a donc été très frustrés. Ce serait à refaire, nous réserverions une visite guidée. Malgré cela, on gardera un beau souvenir de cette visite qui récapitulait un peu toutes les autres!

Salle maya ( période faste: 600-900 après JC).

Reconstitution du temple de Hochob 

On peut voir à l’extérieur du musée des reconstitutions de temples mayas et notamment la reproduction des peintures d’un temple de Bonampak. (Temple du Chiapas assez isolé que nous n’avions pas pu visité en 2017). Ce sont des fresques incroyables très colorées ayant apporté beaucoup d’informations aux archéologues sur la vie des mayas.

 Cérémonie festive de danse au pied d’une pyramide, bataille avec des guerriers mayas, cortège de musiciens et de dignitaires.

On peut voir aussi un Chac mool de Chichen Itza (900-1250 après JC).

Un chac mool qui a dû recevoir nombre de cœurs sacrifiés... 

Il y a un chac mool dans chaque temple. C’est sur son ventre, dans le petit trou, qu’étaient placés les cœurs des victimes immolées.

Dans l’ordre: disques de turquoise qui servaient d’offrandes, scène de décapitation sur une stèle et codex mayas. 
 Scène de jeu de pelote: on voit que les joueurs portaient une ceinture pour renvoyer la balle avec les hanches sans douleur.

Salle Mexico-Tenochtitlan, peuple Aztèque, période faste (XIV-XVème siècle).

Jaguar et son récipient à coeurs et à sang!  


Dans cette salle, on est accueilli par un énorme jaguar avec un récipient sur le dos, récipient dans lequel on déposait le cœur et le sang des victimes sacrifiées.

Pour les Aztèques, la création du monde était le fruit du sacrifice des dieux. L’homme se devait donc de remercier en quelque sorte les dieux par des rituels à la hauteur de ce don... Quoi de mieux alors que d’offrir son propre sang... C’est pour cela que les sacrifices humains avaient lieu.

La célèbre pierre du soleil est la pièce maîtresse du musée. Elle pèse 24 tonnes, mesure 3,5m de large et est un calendrier aztèque. Elle fut retrouvée en 1790 au templo Mayor à Mexico.

La pierre du soleil 

Salle Teotihuacan, civilisation de Teotihuacan, période faste 500 après JC.

Disque de la Muerte retrouve à Teotihuacan dans la pyramide du soleil. 

On peut voir une belle reconstitution du temple du serpent à plumes de Teotihuacan. Cela permet de voir qu’à l’époque le temple était entièrement peint de couleurs vives. Il y a une reconstitution également des tombes des victimes qui furent sacrifiées dans le temple, mains attachés dans le dos.

Reconstitution du temple du serpent à plumes de Teotihuacan  

A l’intérieur du temple du serpent à plumes on a découvert un tunnel de 100m de long, 14 m de profondeur. Les archéologues voient en ce tunnel une représentation métaphorique de l’Inframonde.

Salle Toltèque, civilisation toltèque, période faste X ème siècle.

On peut y voir un Atlante de Tula (statue de guerrier de 5m de haut).

Un colossal guerrier, gardien de Tula. On les appelle Atlantes. 

Tula est une cité qui s’est développée après la chute de Teotihuacan (vers 700 après JC). C’était la capitale des Toltèques.

Statuettes toltèques et cuirasse de Tula tout en coquillages!

Salle Oaxaca, civilisation zapotèque (IV-VIIIème siècle) et mixtèque (XI-XIVème) 

La salle Oaxaca renferme de nombreuses pièces venant du site archéologique principale de cette région: le site de Monte Alban. Ce site a été occupé par les Zapotèques puis par les Mixtèques d’où une grande variété de styles.

Urnes et statuettes zapotèques et codex mixtèque.
Reconstitution de la tombe 104 de Monte Alban  

Les reconstitutions permettent de se représenter comment les tombes étaient faites, les offrandes qui s’y trouvaient et surtout la débauche de couleurs partout présente, qui tranche avec les sites archéologiques tels qu’on les voit aujourd’hui.

Jolies céramiques Mixtèques à 3 pieds, masques de turquoise et instruments de musique. 

Salle golfe du Mexique: civilisation Olmèque, période faste (-1200 à -400 avt JC), c’est la civilisation qui influencera toutes les autres.

On y découvre de curieuses têtes de très grande taille: ce sont des monolithes olmèques, vieux de 2000 ans.

Têtes colossales olmèques 

Ces têtes (au nombre de 17 qui ont été retrouvées) sont des portraits d’hommes, réalistes et non idéalisés. Il est probable qu'il s'agisse de portrait de dirigeants.

Les olmèques étaient présents bien avant Teotihuacan, dès 1500 avant JC. Ils vivaient dans la région de Veracruz et de Tabasco.

Statuettes olmèques  

En sortant du musée, nous tombons sur une représentation des voladores. Les voladores sont des danseurs acrobates de la région d’El Tajín. Ils s’élancent dans le vide en tournant autour d’un poteau de 30m de haut, la tête en bas tenus juste par une corde attachée à la taille. La corde se déroule progressivement à chaque tour, jusqu’à ce que les danseurs atteignent le sol en douceur. Ils font 52 tours à eux 4, ce qui représente le nombre de semaines d’une année. Ce rituel ancestral était dédié à la fertilité, au soleil et au vent. Vraiment chouette à voir!

Représentation de voladores. 

Après une rapide pause repas, nous enchaînons ensuite avec la visite du Castillo de Chapultepec, à quelques pas du musée. Le Castillo est le seul château d’Amérique latine! Alors on allait pas rater ça!

Le château fût construit en 1780 par un vice-roi espagnol. Puis, Maximilien de Hasbourg en fit sa résidence de 1864 à 1867 lorsqu’il régna sur le Mexique.

Ensuite, le château devint résidence présidentielle de 1884-1934, notamment sous la présidence de Díaz.

La visite commence par les carrosses de Maximilien puis on découvre ses appartements. Appartements qu’il fit décorer avec des meubles venus d’Europe. Il s’installa ici avec son épouse: l’impératrice Charlotte.

 Salle de lecture, salle à manger, salle d’après diner et cuisine.
Chambre de l’impératrice Charlotte, de style Boule. 

Du château, on a la vue sur l’immense forêt de Chapultepec et sur les quelques gratte ciel de Mexico.

 Vue sur la Paseo de la Reforma, grande artère de Mexico qui rallie le centre-ville.

La visite des pièces se fait par l’extérieur du bâtiment, c’est original! En effet on voit les pièces du château depuis les grandes fenêtres de la terrasse principale.

A l’étage, on trouve les appartements de Díaz, président mexicain qui finit exilé en France suite à la révolution mexicaine. Ses appartements sont meublés dans le style art déco français.

Chambre du président Dias, 1906, et la jolie galerie qu’il commanda à la France.

Micka, en grande forme continue par la visite du musée d’histoire national. Je préfère l’attendre tranquillement à l’ombre.

Nous achevons cette journée par un petit menu du jour dans une fonda près du marché San Juan, quartier populaire très vivant en cette fin de journée.

5
mars

Jour 192

Flores, Guatemala.

Lever à 5h55. C’est parti pour une longue journée de trajet jusqu’à Chetumal, au Mexique.

Notre bus est un mini bus, une sorte de collectivo. Il y a malheureusement plus de passagers que de sièges, du coup ça se finit pour certains sur des strapontins... Vraiment pas cool pour un tel trajet! Les bagages sont ficelés sur le toit et recouverts d’une bâche. L’affaire prend 20 bonnes minutes... Les chauffeurs au Guatemala ont la fâcheuse tendance à ne pas faire le plein d’essence avant de partir. Ils attendent que tout le monde soit à bord pour s’en inquiéter! Donc finalement nous quittons Flores à 7h30.

Fixation des bagages  

2h et 70 km plus tard nous arrivons à la frontière du Bélize. Le pays vient de prendre des mesures pour se protéger du coronavirus. Du coup, nous avons droit à un interrogatoire précis sur nos derniers trajets. Nous mettons 1h30 à passer la douane!!!

Nous pensions redémarrer sauf qu’un couple voyageant dans notre bus est retenu à la douane pour....suspicion de coronavirus!! Ils attendent un médecin venant de la capitale du Bélize pour les ausculter.

...1h30 plus tard, le couple réapparaît. Victoire ils ne sont pas contaminés! En fait, la dame a eu le malheur de toussoter en avalant sa salive devant le douanier... elle n’avait ni fièvre ni symptôme mais ils ont malgré tout lancé le branle-bas de combat! Une vraie psychose!

Le médecin l’ayant auscultée et constaté qu’elle n’avait rien, (si ce n’est trop de salive à déglutir...) vient demander à tous les passagers du bus si nous toussons et nous fait faire un test de marche sur le parking pour vérifier que nous ne sommes pas essoufflés!!! C’est le grand n’importe quoi, surtout que certains passagers ne sont pas présents à ce moment là!

Bref, c’est soulagés que nous remontons dans le bus, car une mise en quarantaine à la frontière Bélize/Guatemala n’aurait vraiment pas été des plus sympathiques.

Changement de bus après la frontière Guatemala/Bélize 

Mais les scènes coquaces se poursuivent. Un des passagers du minibus qui était un gai luron depuis le début du voyage est visiblement hypocondriaque. Il se camoufle derrière un masque chirurgical et on ne l’entend plus du voyage.

Le chauffeur quant à lui, pressé de rattraper son retard, a oublié une passagère au poste frontière. Elle nous rattrapera à bord d’un taxi en trombe une heure plus tard, au bord de la crise de nerfs, après avoir cru ne jamais revoir ses bagages restés dans le bus.

Nous roulons jusqu’à Belize City. L’ambiance au Belize tranche avec celle du Guatemala: ici la population est caribéenne, donc noire. Les maisons sont de style créole. On voit des palmiers à perte de vue et pas grand chose d’autre à vrai dire. C’est un petit pays et assez peu peuplé.

A Belize City, nous changeons de bus et heureusement la correspondance pour Chetumal est assurée malgré le retard.

Nous repartons donc encore pour 4h de route. La sortie du Bélize est folklorique puisque les douaniers demandent parfois 20$ pour les gens en transit dans le pays, parfois non. Manque de chance aujourd’hui, on tombe sur le jour de la corruption. Il faut payer 20$ chacun. Nous faisons la queue devant une caisse qui semble officielle puis un douanier nous demande si nous sommes en transit et nous fait alors changer de file. On pense être donc épargné par cette taxe. Sauf qu’en fait, une fois arrivés pour tamponner notre passeport, un autre douanier nous renvoie vers son copain douanier et nous dit qu’on doit payer 15$. On a droit à une petite ristourne!! Nous sommes tous obligés de payer. Et l’on voit le douanier se les mettre directement dans la poche. Écœurant...

Mais que faire face à cela ? Parlementer? Résister? (Ces pratiques sont largement connues car au Guatemala ils nous avaient prévenu qu’on aurait peut être à payer quelque chose. ) Est ce à nous, touristes de tenter de faire changer les choses? Que faire face à de tels niveaux de corruption à peine dissimulés? Que faire face à des Etats démissionnaires ou eux même corrompus?

Nous arrivons bien fatigués à Chetumal à 19h30. Bon, c’était clairement un trajet un peu galère et sans pause pipi (le pire cauchemar de Julie!) mais bon c’est fait.

Ce long trajet aura été l’occasion de rencontrer des gens super sympas notamment deux couples de français qui venaient de remonter toute l’Amérique centrale en bus traversant le Nicaragua, le Honduras etc... Ils avaient minimum 70 ans, mais comme on dit l’âge et les peurs, c’est dans la tête! Ils en étaient clairement la preuve. Inspirant, une fois de plus.

Jour 193

Nous quittons Chetumal de bonne heure pour rejoindre Playa del Carmen en bus. Les 4h30 de trajet passent assez vite. En effet, rien à voir entre les bus guatémaltèques et les bus mexicains. On retrouve un niveau de confort optimal!!

Arrivée à Playa del Carmen, ambiance boîte de night, chichon & spring break. Tout ce qu’on aime...!

Nous faisons une pause repas à Playa del Carmen. On n’apprécie pas trop cette ville où nous étions déjà passés il y a 2 ans. Elle symbolise les États Unis dans ce qu’ils ont de pire: des bimbos américaines qui viennent y faire la fête avec tous les excès qui vont avec, des parcs d’attraction partout, des bords de mer bétonnés qui ont complètement défiguré le paysage... Le tourisme de masse dans ce qu’il a pu faire de pire. Ici il n’y a rien qui évoque le Mexique, vraiment. En ce moment en plus c’est la haute saison, le « spring break ». Les jeunes américains viennent ici en masse pendant leurs vacances « se vider la tête » pour pas cher au Mexique. On trouve cela un peu paradoxal après qu’ils aient élu Trump pour la construction d’un mur les séparant des « dangereux mexicains... »

Mais bref, je digresse là...

Nous ne prendrons donc qu’un repas rapide à Playa del Carmen avant de prendre un bateau qui en 35 minutes nous emmène sur l’île de Cozumel. La mer est agitée aujourd’hui et j’ai envie de vomir dès l’instant où je pose le pied à bord et pendant toute la traversée. Heureusement que ça ne dure pas 3h!! Le mal de mer, c’est épouvantable.

Cozumel est la plus grande île du Mexique. (50 km de long sur 15 de large). Pour la petite histoire, c’est elle qui vit débarquer les Espagnols en tout premier en 1518. A l’époque, la population était de 40000 personnes. Après le passage des Espagnols ayant emmené avec eux la variole, il ne restait plus que 30 habitants! Une hécatombe! Pauvres mayas!

San Miguel de Cozumel, seule ville de l’île 

L’île de Cozumel est très touristique, bien que beaucoup, beaucoup, plus tranquille et familiale que Playa del Carmen. Il y a cependant de nombreux paquebots de croisière qui y accostent chaque jour.

Paquebot au large de Cozumel 

Nous n’y venons pas pour son côté balnéaire (car la plage n’est décidément pas notre truc), mais parce qu’elle est réputée pour ses sites de plongées qui seraient parmi les plus beaux du Mexique. Et Micka a les palmes qui le démangent!!!😉

San Miguel 

Nous nous installons dans une petite guesthouse pour les 4 prochains jours. L’accueil y est absolument adorable (merci Teresa!!!). Il y a seulement 5 chambres disposées autour d’un joli patio, avec en plus une petite cuisine commune. Le tout est très convivial.

Guesthouse à Cozumel 

Nous allons faire quelque courses dans un supermarché de la ville. Ça fait bien 2 mois qu’on n’a pas eu l’occasion d’aller dans un supermarché aussi bien achalandé! Du coup, on a envie de tout acheter! (les réflexes consuméristes ne sont décidément jamais loin...pas si simple de s’en défaire!). Nous achetons de quoi cuisiner les prochains jours. (Avocats et papayes seront notre nourriture favorite!)

A la caisse, il y a des retraités vraiment très âgés qui viennent emballer les courses des clients contre quelques pesos... (ultime piqûre de rappel de notre statut de privilégié)

Jour 194

Micka part pour la journée plonger. Il a trouvé un club de plongée tenu par des québécois fort sympathiques. C’est très agréable de pouvoir échanger en francais. Il effectue une première plongée sur le site de la Francesa où il voit notamment des requins nourrices et une raie pastenague. Sa ceinture de plomb pesait 4kg aux Philippines. Là, il lui faut 6kg! En effet, la différence de salinité des mers varie. La mer des Caraïbes, un peu enclavée a un plus fort taux d’évaporation et a donc un taux de salinité plus important.

La seconde plongée a lieu sur l’épave du C53, un démineur qui a été coulé en 2000. L’épave est à 22m et Micka a le plaisir de pouvoir la traverser! La visibilité est excellente ce qui rend les deux plongées vraiment agréables.

Sur l’épave du C53 (photos Micka)
Épave du C53 (photo du Net) 

Jour 195

Aujourd’hui, Micka n’a pas pu replonger car le centre était déjà complet. Nous prenons un petit déjeuner à la guesthouse et partons faire le tour sud de l’île en scooter. Ah les joies du scooter!! Ça faisait longtemps! Ici, la location est cependant plus sérieuse et plus chère qu’en Asie (contrat, état des lieux, empreinte bancaire....). Mais la finalité est la même: la LIBERTÉ!!!!

Un homme qui retrouve sa liberté de mouvement... 

Seule la partie sud de l’île de Cozumel a une route carrossable. Pour le nord-est il faut un 4x4. Nous faisons donc une jolie boucle de 64km. La côte ouest, abritée, est une succession de resorts qui doivent faire le bonheur des américains. Les accès à la plage sont privatisés.

En revanche, une fois qu’on atteint la pointe sud de l’île, les paysages deviennent beaucoup plus sauvages et la route longe la côte tout le long. Il y a quelques paillotes qui font bar mais ça reste très tranquille. Aucune construction à part cela. Juste un peu de végétation et la mer, d’une couleur turquoise incroyable. Ça fait très carte postale!

Nous nous baladons ensuite le soir dans San Miguel. L’ambiance balnéaire est plutôt agréable. Pas mal de boutiques de souvenirs, de bars avec des petits concerts. Bref, c’est sympa et on profite des soirées un peu plus tardives.

San Miguel by night

Jour 196

Micka part de bonne heure pour une nouvelle journée de plongée. 2 belles plongées de 45 minutes, jusque 20m, sur le site de Santa Rosa. La première se fait sur un tombant avec des coraux de toute beauté. Les coraux forment de grandes cavités dans lesquelles il est possible de se glisser. Sur la seconde plongée, il y a une belle densité de poissons avec une raie-aigle, des poissons anges, poissons coffres, poissons papillons, poisons chirurgiens, poissons balistes, poissons perroquets, barracudas, langouste et requins nourrice de nouveau.

Micka en mode plongeur... 

De mon côté, je me balade en bord de mer, en profite pour passer des coups de fils (vous nous manquez!!) et potasser sur nos prochains itinéraires...

Nous nous retrouvons en milieu d’après-midi et flânons sur la promenade. Nous sommes impressionnés par le nombre de paquebots qui viennent faire étape ici. Cozumel est une halte incontournable des croisières aux Caraïbes. Nous voyons notamment repartir le « Symphony of the seas», le plus gros paquebot du monde à ce jour.

Nous mangeons notre dernier burrito mexicain. Demain, nous quittons le Mexique, après 33 jours dans le pays.

Petit pélican qu’on a observé pêcher un bon moment. Il guette les poissons depuis la rive et plonge sur eux!