Jour 136
Ce matin, nous partons tôt prendre notre vol Taipei - Manille. Nous allons rejoindre la soeur et le père de Julie qui arrivent aujourd’hui. Sa sœur arrive de France via Francfort et Shangaï et son père arrive du Cambodge par Singapour. C’est tellement amusant de nous imaginer tous se dirigeant vers la même destination!!
On arrive à l’hôtel en début d’aprem et on se pose un peu en les attendant.
Vue sur la ville depuis l’hôtel Drôle de sensation que d’arriver aux Philippines! On a l’impression d’avoir changé de continent et d’être en Amérique du Sud car ici les noms sont hispaniques, on paye en « pesos philippins» et il y a de nombreuses églises. Les philippins sont catholiques: des asiatiques catholiques, ça fait bizarre! Ils ont le teint mat et l’ambiance de la ville un brin insécure (quand on arrive de Taïwan) rappelle un peu cette ambiance latino-américaine.
Nous rejoignons JC à l’aéroport vers 19h! Émotion des retrouvailles! 5 mois qu’on ne s’est pas vu!!
Nous partons ensuite tous les 3 chercher Céline mais se déplacer d’un terminal à l’autre s’avère très compliqué!! On attend une navette interminable puis nous nous retrouvons pris dans le bouchons! 1h30 plus tard, nous atteignons enfin le terminal! Du délire! Jamais vu un aéroport pareil! (Apparement c’est à cause du fait qu’on n’était pas passager mais visiteur).
On retrouve Céline avec une immense joie! On se serre tous fort! Magie de l’avion qui rapproche tant!
Nous partons ensuite manger dans un resto coréen dans le quartier de notre hôtel, Makati. On reçoit un accueil au top et ils nous servent en plus de nos plats plein de petits plats à goûter: un vrai festin pour ce premier soir!
Resto coréen Jour 137
Nous prenons un super petit déjeuner buffet au 13ème étage de notre hôtel en terrasse. La vue sur les buildings est sympa. On est dans un quartier assez moderne et sûrement un des plus riches de la ville.
Nous prenons un Grab pour partir explorer le centre de Manille. Nous visitons le quartier d’ intra-muros, avec le Fort Santiago : une forteresse construite par les espagnols au XVIIème siècle. Il reste quelques bastions sans grand intérêt et quelques baraquements américains. (le pays était colonisé par les espagnols pendant 3 siècles avant d’être anglais puis sous occupation américaine à partir de 1898 et jusqu’en 1935, année où ils accèdent à l’indépendance).
Fort Santiago et vue sur le fleuve Pasig qui traverse la ville Ruelles d’intra-muros Intra muros est un tout petit quartier. Il y a 2/3 petites ruelles un peu typiques.
CathedraleNous visitons la Cathédrale de Manille, bondée en ce dimanche matin.
Puis la Casa Manila: une reproduction d’une maison espagnole typique du 19ème siècle. Elle est très joliment meublée avec de beaux meubles d’époque qui témoignent de l’opulence de cette période de l’histoire. Imelda Marcos la fit construire comme témoignage de l’époque. Les fauteuils et nattes en rotin rappellent le climat tropical.
Casa Manila Nous poursuivons par l’Eglise San Augustin (que nous voyons de l’extérieur seulement car il y a un mariage), puis le parc Rizal avec son petit jardin chinois.
Parc Rizal Nous faisons ensuite un tour dans le quartier de Malate où nous mangeons. Puis retour à l’hôtel en attendant le bus de 22h.
On avait entendu que Manille était sans intérêt. C’est vrai, mais on y a quand même passé une journée agréable et la ville est beaucoup moins insécure que nous l’imaginions.
Nous grignotons dans une boulangerie près de la gare routière et prenons notre bus de nuit pour Banaue au nord du pays.
Bus de nuit pour Banaue Jour 138
La nuit a été très courte! Nous n’avons rien dormi dans le bus qui n’était pas très confortable!
Arrivés à l’hôtel à Banaue, nous prenons un petit déjeuner et organisons le trek du lendemain.
Arrivée à Banaue Puis nous partons pour une première balade dans les rizières. Nous atteignons le départ de la balade en tuk-tuk: ici ils appellent cela un tricycle, c’est une petite moto à laquelle est attachée une cabine pour deux sur le côté. Très marrant! Chaque pays d’Asie a son propre modèle de tuk-tuk c’est toujours très drôle à découvrir.
Les transports en commun locaux eux se font en jeepneys, des sortes de minibus tout terrains!
Tricycle philippin Jeepneys Nous partons donc pour 3h de marche sur un terrain assez glissant et boueux car il a plus ces derniers jours. Ce n’est pas toujours une partie de plaisir mais les rizières en terrasse sont vraiment belles. Elles sont actuellement en eau, la plantation va commencer le mois prochain. Ce n’est donc pas la meilleure période pour les voir mais la topographie des lieux est impressionnante.
Banaue viewpoint’s trail On voit quelques personnes âgées en tenue traditionnelle c’est à dire habillés avec une sorte de pagne et des plumes sur la tête. Un drôle d’accoutrement digne des peuples premiers. Pas sûr que certains vivent encore réellement comme cela, mais il y a quelques années, c’était encore le cas.
Maisons typiques, pont suspendu à Banaue et un bon egg&vegetable-fried rice après tout ça!Nous prenons le repas du soir dans notre guesthouse et nous couchons à 20h!
Jour 139
Après une nuit de 10h de sommeil hyper réparatrice, nous prenons une petite omelette/café au petit déjeuner et c’est parti pour notre trek de 3 jours au départ de Banaue (prononcé « banaôé »).
Petit-déjeuner à l’hôtel et le super distributeur de serviettes de table! Nous rejoignons le départ en tricycle et commençons notre première journée de marche jusqu’à Cambulo. (7h de marche).
La météo est au beau fixe et les paysages que nous traversons sont absolument sublimes. La première partie se fait pas mal en forêt avec une végétation assez dense typée un peu jungle, puis après la pause repas nous marchons beaucoup plus à découvert avec des passages dans les rizières que nous longeons ou traversons (passage de poutres).
Nous faisons une pause baignade au bord d’une cascade.
Puis de nouveau, nous traversons des rizières en terrasses et de petits villages. Les poules investissent les lieux avec leurs poussins et les chiens y évoluent aussi en nombre. Nous voyons des enfants qui aident leurs parents en ramenant des sacs de sable pour la construction/consolidation des terrasses.
Arrivée à Cambulo
La récolte de riz n’a lieu qu’une fois par an dans la région de Banaue et à la période où nous y sommes (janvier), le travail consiste à nettoyer les rizières avant de les mettre en eau et de pouvoir ensuite planter (en février), puis repiquer les jeunes pousses pour une récolte qui aura lieu en Juin/Juillet. Les paysages sont en tout cas incroyables, les montagnes sont littéralement sculptées de terrasses.
Nous arrivons vers 17h au village de Cambulo, nous sommes à 1000m d’altitude environ. La vie dans ces villages semble bien rude!
JC et Céline se font masser dans la guesthouse. Nous papotons pendant ce temps avec des français et nous retrouvons pour manger.
Nous assistons ensuite à un petit spectacle donné par les enfants du village. Chant, danse, musique.
Guesthouse de Cambulo Jour 140
Nous repartons vers 8h30 et randonnons jusqu’au village de Batad (3h de marche). La vue sur le petit village de Cambulo que nous quittons est belle comme tout. Nous longeons quelques rizières puis très vite nous passons dans la forêt. Nous grimpons ensuite un nombre incalculable de marches avant d’arriver à Batad. La vue à l’arrivée est juste époustouflante. Un amphithéâtre de rizières en terrasses s’offre à nos yeux. Les rizières sont en eaux et le rendu en miroir est incroyable.
Rizières de Batad Quelques maisons regroupées au milieu de ces rizières constituent le village qui n’est donc pas desservi par la route. Une route a été construite de l’autre côté, à 20 minutes de marche. Le village n’a l’électricité que depuis 10 ans mais toujours aucun réseau téléphonique/internet.
Les habitants de cette région sont néanmoins très fiers de vivre dans leurs montagnes et ont un certain mépris pour les nouveaux riches qui vivent à Manille.
Notre guide chique du bétel du matin au soir. Il met une petite poudre de coquilles d’escargot pilées contre une noix de bétel et il enroule le tout dans une feuille de bétel qu’il coince dans la bouche. Tous les hommes à Banaue semblent chiquer. Cela leur donne un sourire rouge sang, couleur de leurs dents décolorées par le bétel. Ils sont complètement accros! Mais le bétel fait des ravages en terme de cancer de la bouche/ gorge.
Avec notre jeune guide Nous n’avons vu des jeunes chiquer du bétel qu’en Birmanie et aux Philippines. On ne sait pas si ça se fait ailleurs en Asie du Sud Est.
Nous mangeons à Batad. Le service est interminable, un vrai service à l’asiatique!
Nous descendons ensuite à la cascade Tappiya, 1h de descente, 1h de remontée, le tout avec un bon dénivelé!! On en a plein les cuisses et les mollets!
Cascade Tapiya Céline et JC se baignent: ils sont courageux car l’eau n’est pas chaude! La cascade a un bon débit, du coup il y a pas mal de courant dans le bassin.
En rentrant, nous retraversons de belles rizières. Les maisons du village de Batad sont assez typiques avec leurs toits de tôle et construites sur pilotis. La végétation est tropicale, il y a beaucoup de belles plantes dans le village.
A Batad Les terrasses de loin ressemblent à des terrasses incas car elles sont consolidées avec de petites pierres soigneusement alignées. Traditionnellement elles étaient en terre et refaites chaque année. Les systèmes d’irrigation récoltent l’eau de pluie qui ruisselle de la montagne.
Au retour, nous nous offrons un massage philippin, ça ressemble à un massage post sportif très décontractant pour les jambes. Par contre, nous sommes tous dans une même salle (JC, Céline et un monsieur) et le côté détente et calme n’est pas vraiment assuré.
Le soir, nous mangeons dans un autre resto de Batad où la propriétaire est sympathique. (Un bon ananas frais en dessert) et papotons autour du feu avec les guides.
Jour 141
Ce matin, pour notre 3ème jour de trek, nous démarrons à 8h30 pour 2h30 de marche. Nous passons devant des maisons typiques de la région Ifugao et le guide nous en dit un peu plus sur ces habitations. Elles ont soit un toit de chaume soit un toit de tôle et sont construites sur pilotis. La structure est censée bien résister aux typhons. Nous sommes surpris par la petite taille de ces maisons traditionnelles alors que chaque famille a beaucoup d’enfants!
Des points de vue a couper le souffle Maison typique et cages pour les poules! Le rez de chaussée entre les pilotis est dédié au feu de camp ou sert de cour de jeux pour les enfants.
Le 1er étage sert pour la cuisine et la chambre (jusqu’à 10 personnes peuvent y dormir) et l’étage supérieur est utilisé pour faire sécher le riz. Les tribus Ifugao vivaient dans ces habitats. Ils en restent un peu même si aujourd’hui leurs maisons sont principalement en béton et toit de tôle. Les tenues traditionnelles Ifugao nous rappellent certains reportages de Nicolas Hulot en Papouasie Nouvelle Guinée. Les Ifugao étaient surnommés les chasseurs de tête car ils coupaient les têtes de leurs ennemis et les accrochaient aux portes comme trophées. Nous avons vu des crânes de japonais accrochés en trophées, datant de la seconde guerre mondiale.
Dans les années 70, le tourisme ici n’était constitué que d’archéologues/ethnologues puis il s’est développé à partir de la fin des années 80. Le classement des rizières à l’Unesco en 1995 a favorisé ensuite son développement. La région est visitée aujourd’hui en premier lieu par les touristes français qui aiment particulièrement la randonnée!! ( comme nous!)
Nous traversons ensuite de jolis jardins en terrasses (tomates, piment...).
Le proprio de l’hôtel de Banaue nous récupère en voiture et nous nous rendons à la Ducligan snake river, un point de vue où nous pouvons voir des rizières vertes et non en eaux, car dans ce petit coin il y a 2 récoltes de riz par an.
Ducligan Snake River Le ciel se couvre, nous rejoignons Banaue pour la pause repas et nous reposons l’après-midi.
Nous terminons par une bonne partie de cartes le soir (combo!!) et nous couchons tôt comme tout le monde ici.
Ce trek nous aura beaucoup plus. Nous aurons profité d’une belle fenêtre météo et avons vraiment pris plaisir à marcher au milieu de ces paysages incroyables. 3 jours cela permet de s’en imprégner pleinement. Une manière de voyager en ralentissant un peu! Et le niveau de marche était pas mal donc ça permettait aussi de faire un peu de sport et de bien déconnecter, sans wifi!
Jour 142
Pour notre dernier jour à Banaue, nous allons visiter les rizières de Hapao.
Ces rizières font elles aussi partie des rizières classées à l’Unesco et témoins du travail incroyable mené par le peuple Ifugao depuis 2000 ans.
Ces rizières sont parmi les plus hautes du monde et peuvent grimper comme à Batad à 1500m d’altitude.
Rizières d’Hapao La guide qui nous accompagne aujourd’hui parle parfaitement anglais et nous apprend énormément de choses sur la culture du riz. En ce moment, les rizières sont en eaux. Elles nous montrent que les populations en profitent pour faire pousser d’autres plantes comme des oignons, moutardes etc sur ce terrain, en attendant de planter le riz début Février. Ils essayent aussi de rendre le sol plus fertile en épandant des fleurs de tournesol sauvages sur le sol. Ils les enfoncent dans la terre qu’il retourne.
Préparation des sols et jeunes semis Le travail dans les rizières est titanesque. Tout est manuel et vraiment on réalise le côté précieux et noble de ce produit qu’est le riz. Ce qui est dramatique c’est qu’aujourdhui il n’y a pas assez de monde qui veut travailler dans les rizières, du coup leur nombre diminue. En effet, les jeunes ne veulent plus de cette vie et de ce travail de forçats et préfèrent partir travailler et vivre en ville. Beaucoup de rizières sont donc abandonnées et la production actuelle ne permet de nourrir la population de Banaue (22 000 habitants) que quelques mois par an. Le reste est importé du Vietnam ou de Chine.
Nous traversons donc le village d’Hapao, faisons un tour dans l’école du village, nous arrêtons près de l’église cernée de rizières et atteignons après 45 minutes des sources chaudes dans lesquelles nous nous baignons. L’eau y est entre 32 et 40 degrés et légèrement soufrée. N’oublions pas que les Philippines sont un archipel volcanique!
Sources chaudes En début d’après midi, la pluie est de retour. Nous abrégeons nos visites et retournons manger au 7th heaven, resto que nous avions bien aimé hier. Les portions y sont gargantuesques!
Une montagne de pates! Nous faisons ensuite le plein dans une délicieuse boulangerie de Banaue (rochers coco et banana cake;-)) avant de prendre notre bus de nuit.
Photo souvenir avec la proprio de l’hôtel à Banaue qui nous offre des colliers en ébène en souvenir de notre voyage. C’est reparti pour une nuit de bus