Jour 53
Départ à 8h pour Udaipur avec un stop en route à Chittorgarh. Ça commence un peu mal car l’hôtel a oublié de nous commander le taxi et la note est assez salée: 76€ pour la journée, on n’a pas réussi à trouver moins cher. Et encore la climatisation dans la voiture est en supplément.... On va donc avoir chaud! Le trafic est dense et on met plus de 5h à arriver à Chittorgarh. Nous nous partageons un petit thali dans un resto d’étape avant d’attaquer la visite du Fort.
Nous sommes obligés de prendre un rickshaw pour la visite car la grimpette jusqu’au Fort est longue et les monuments à voir sont éparpillés et pas du tout indiqués. Négociation avec le rickshaw qui nous propose un prix aberrant. Puis la visite se fait un peu au pas de course. Le chauffeur de rickshaw nous presse sur la fin, sautent certains sites. De plus, les sites en eux-mêmes sont bondés d’indiens en vacances ( on est le seuls occidentaux). Ils nous sollicitent des dizaines de fois pour faire des photos avec nous et avec la fatigue on subit un peu. On a le sentiment que notre visite nous échappe. Surtout quand le rickshaw nous fait quitter le site plus tôt que prévu et à l’arrivée nous dit que le prix fixé au départ était par personne et pas pour deux! On l’envoie paître mais tout ça est assez épuisant. Une vraie journée à l’indienne comme on n’en avait encore pas eu depuis notre départ, où l’on doit toujours être dans des rapports de force, dans de la négociation alors qu’on voudrait juste profiter.
Bref, assez parlé du négatif, le fort de Chittorgarh classé à l’UNESCO est une petite merveille d’architecture.
La forteresse appartenait au petit royaume rajpoute du Mewar, royaume qui eut à subir à 3 reprises les assauts des Moghols. La première fois en 1303 sous le règne de Ratha Singh et de son épouse à la beauté légendaire Padmini. Allaudin, sultan de Delhi fantasma sur Padmini l’épouse de maharaja et voulut pouvoir la contempler. Pour éviter une guerre, Padmini y consentit à condition que cela se fasse par le biais d’un jeu de miroirs. Mécontent, le sultan fit prisonnier le maharaja Ratha Singh. La reine par une ruse parvint à faire libérer son époux. Mais le sultan fou amoureux de Padmini attaqua la forteresse avec une armée énorme. Les Rajpoutes se battirent jusqu’aux derniers et Padmini inaugura le johar (suicide par le feu) avec ses servantes et des milliers de femmes. Une manière de ne pas se rendre quand on savait que la ville était perdue.
Puis le royaume de Mewar connut malgré cet épisode son apogée sous le règne de Khumbha (1433-1468). Mais la forteresse connut une seconde invasion en 1533. Là encore, la reine et 13 000 femmes pratiquèrent le johar dans un immense brasier.
Enfin en 1568, le 3 ème assaut fût donné par l’empereur moghol Akbar (encore lui). Même résultat: un immense johar. Chittorgarh symbolise donc particulièrement le courage des Rajpoutes.
Dur d’imaginer que la forteresse eut à subir de tels assauts quand on voit qu’elle est située sur un immense promontoire et cernée d’énormes murailles. Majoritairement bâtie au XVème siècle, beaucoup de monuments sont en ruines.
Nous commençons par le Ranakhumba Palace assez abîmé par les assauts mais il reste de beaux pavillons à dôme avec des balcons finement ciselés. Depuis le palais, la vue sur la ville basse est très belle (de jolies maisons bleues) même si au loin on aperçoit les usines de zinc et de ciment qui font vivre Chittorgarh aujourd’hui. C’est dans ces murs que Padmini commit le 1er johar.
Ranakhumba Palace Vue sur la ville de Chittorgarh depuis le fort Details du temple Nous nous arrêtons ensuite au Khumbhat Shyam Temple et son acolyte plus petit le Meera Bai Temple. Dédié à Vishnou, il est superbement sculpté et l’architecture ne ressemble à rien de ce qu’on connaît. Les frises qui l’entourent sont superbes et d’une grande finesse. Les colonnes sont ornées de motifs végétaux. L’intérieur en revanche est beaucoup moins fastueux.
Khumbhat Shyam Temple Meera Bai Temple Nous grimpons ensuite au sommet de la Victory Tower, monument symbole du fort de Chittorgarh construit au XVème siècle aussi. De nombreuses scènes de la religion et de la culture hindoue ornent le monument avec un grand sens du détail. Vraiment le patrimoine indien est dingue! Cette tour servait de tour de guet. Certaines représentations humaines hindoues ont été malheureusement martelées par les Moghols. C’est devant cette tour qu’eut lieu le 2 ème johar.
Victory Tower Décorations extérieures de la tour Intérieurs de la tourUne des nombreuses mascottes chapardeuses locale! Le Samadhisvara Temple date lui du XIème siècle et est dédié à Shiva.
Une famille en visite, et ce feux d'artifice de couleurs! Samadhisvara TempleNous passons ensuite devant de beaux bassins sacrés avec vue sur les murailles de la forteresse.
Nous terminons par le Padmini Palace, palais reconstruit en 1905. C’est là qu’eut lieu la scène des miroirs. Padmini permit au sultan de Delhi d’admirer ainsi sa beauté.
Padmini Palace Une bien belle visite donc bien que trop courte. On est déçus de ne pas avoir pu voir tous les monuments du site et de ne pas avoir pu flâner au milieu de ces vieilles pierres chargées d’histoire comme on aime tant le faire. Tant pis on ne retiendra que le meilleur!
Nous reprenons la route pour Udaipur. Il y a beaucoup de trafic et en arrivant en périphérie d’Udaipur c’est carrément étouffant tellement c’est pollué. Nous logeons dans le quartier d’Outside Chand Pol et une bonne partie des rues sont interdites aux voitures. Nous finissons donc le trajet à pied de nuit avec nos gros sacs. Notre homestay est toute simple mais l’accueil est adorable. On essaye de privilégier les homestay, ce sont des chambres chez l’habitant et on a vraiment l’impression de loger chez une famille ( ici on voit les parents du propriétaire assez âges qui nous observent ils sont choux!). L’accueil est en général au top car ils ont à cœur de faire tourner leur petite affaire au mieux.
Homestay: il y a souvent des seaux dans les salles de bains pour récupérer et réutiliser l’eau de la douche. Nous partons manger dans un petit resto du quartier avec rooftop et vue sur la ville. L’ambiance y est très sympa, la cuisine délicieuse (nos meilleurs chapatis pour le moment!) et comme à Pushkar il y a plein de petites phrases zen ou positives écrites sur les murs. Avec l’addition on pioche une petite phrase à découvrir. On adore ce style de resto où on se sent tellement bien!
Chez Yummi Yoga Jour 54
Ce matin, c’est grasse matinée! Nous prenons notre petit-déjeuner à 10h sur une jolie terrasse d’Udaipur. On prend notre temps et ça fait du bien!
Au Millet Of Mewar, un régal!Nous nous baladons ensuite un peu le long des ghâts et croisons des femmes allant laver leur linge (et parfois se laver en même temps). Ce spectacle des lavandières, panier de linge sur la tête, slalomant dans les ruelles est presque irréel.
Lavandière au bord du lac Nous allons ensuite voir le Jagdish Temple, temple du XVIIème dédié à Vishnu. Il est superbement décoré et très animé ce matin. On observe le culte hindou: beaucoup de chants, des offrandes, des sons de cloches...
Entrée du temple avec en bas les stands pour acheter les offrandes de fleurs Jagdish Temple Autour du temple, les rues sont très animées et assez touristiques mais dans le sens positif du terme. De jolies boutiques et pas mal de restos qui donnent envie de s’y arrêter.
Nous nous dirigeons ensuite plus dans le cœur d’Udaipur, dans les quartiers anciens et commerçants. Là il n’y a plus de touristes mais que des indiens qui vaquent à leurs achats et ne nous prêtent aucune attention. Et c’est un vrai spectacle. Nous traversons des ruelles entièrement dédiées aux saris et tenues de mariages. Des piles de saris de toutes les couleurs emplissent les boutiques et l’on voit les Indiennes choisirent leurs tissus, leurs bracelets dorés...
Boutiques de sari Nous traversons ensuite les rues des bijoutiers: de toutes petites boutiques étroites avec matelas par terre pour choisir ses bijoux confortablement!
Petite boutique de bijoutierNous voyons aussi des tailleurs, mètre-ruban autour du cou et grosse paire de ciseaux dans la main préparer de belles pièces de tissu. C’est magnifique de voir tous ces vieux métiers et ces rues si animées. Ça grouille de vie par rapport à chez nous. Quel dépaysement!
Nous traversons les marchés aux fruits et légumes puis aux épices: on voit du gingembre par caisses entières!
Petite charrette livrant aux hommes qui travaillent le repas!Nous retournons ensuite au bord du lac. La vue sur le City Palace et le Lake Palace Hôtel (ancien palais de maharaja transformé en hôtel et situé sur l’eau) est superbe. Udaipur dégage une certaine quiétude.
Petit pont sur le lac Pichola pour rejoindre le quartier d’Outside Chan Pol Vue sur le city palace Nous nous partageons un thali au bord de l’eau et organisons la suite de notre voyage. Alors oui, nous le découvrons, voyager sans réserver à l’avance implique de passer du temps sur place à organiser la suite du voyage. Nous ne l'avions jamais expérimenter encore. Là, sur un voyage si long il n’y a pas le choix mais j’avoue que parfois c’est un peu chronophage... (bon y’a pire dans la vie...)
Thali un jour, thali toujours Nous passons la fin d’après-midi au bord de l’eau pour le coucher de soleil et retournons manger au Yummi yoga que nous avons adoré hier!!
Rooftop chez Yummi Yogi et de nouveau 2 petites phrases inspirantes tirées au sort!! Vue du rooftop sur Udaipur Petite parenthèse sur la démographie en Inde.
La population en Inde s’envole: 1,35 milliards d’habitants en 2018! L’explication revient clairement aux progrès de la médecine et même si aujourd’hui le taux de natalité a tendance à diminuer l’Inde va dépasser la Chine en terme de population d’ici 2 ans. Autre problème majeur: le déséquilibre hommes/femmes qui augmente à cause de la médecine moderne et des échographies révélant le sexe de l’enfant. Comme en Inde, avoir une fille est toujours dans les mentalités signe de mauvais investissement (la fille quittera la maison parentale et en plus il faudra payer une dot), les avortement parfois très tardifs prolifèrent. Un vrai drame: le sex-ratio de l’Inde est de 94 femmes pour 100 hommes.
Jour 55
Nous nous levons tôt pour observer de nouveau le spectacle des lavandières. Mais ce matin, elles ne sont pas nombreuses. Les femmes font leur toilette avec pudeur enroulées dans leur sari tandis que les hommes plongent allègrement dans l’eau du lac en caleçon et n’ont pas de corvée de lessive. Nous réalisons pleinement la problématique de l’eau. Beaucoup d’indiens n’ont pas l’eau courante et utilisent des petits tankers pour faire leur vaisselle. De même les seaux dans les douches rappellent à quel point l’eau est précieuse. Que ce soit en Inde ou en Afrique, on a vraiment vu de nos yeux que la sécheresse est chaque année plus importante et que l’eau devient un problème. Les années futures s’annoncent compliquées et de nouveaux enjeux/conflits autour de l’eau risquent de se jouer.
Puits dans Udaipur Après un petit déjeuner sympathique au bord d’une petite rue animée (le serveur tentant de chasser une vache entrant dans son café...) nous consacrons la matinée à la visite du City Palace.
L’immense City Palace d’Udaipur appartient à la dynastie Mewar une des plus anciennes du monde car elle a commencé au VIème siècle et perdure aujourd’hui. Le maharana (titre encore plus honorifique que le maharaja) actuel habite une aile du palais.
Entrée du palais Vue sur la ville depuis le City Palace En arrivant dans le palais nous sommes accueillis par une représentation de Ganesh, le dieu éléphant qui apporte la fortune/prospérité et est souvent situé à l’entrée des maisons.
Ganesh Nous passons devant un sanctuaire sadhu construit en hommage au sage qui a conseillé le maharaja Udai Singh II d’établir son Palais à Udaipur. Ce maharaja régnait sur Chittorgarh alors en proie à l’invasion moghole. Le sadhu lui promit une longue et prospère dynastie s’il installait là sa nouvelle capitale. C’est ainsi qu’en 1533 fût fondée Udaipur: littéralement « la ville d’Udai ».
L’Amar Vilas est un superbe jardin agrémenté de 104 colonnes sculptées individuellement. C’est le lieu où le festival Holi (fête des couleurs marquant la fin de l’hiver) était célébrée.
Amar Vilas Vue sur Udaipur et son lac depuis le palais Nous voyons ensuite de belles peintures murales Mewar, qui ont environ 200 ans. Elles représentent des scènes de la cour, des processions, des scènes de rue... La fleur de lotus est le symbole de la création et est la fleur préférée du dieu Shiva. Ces peintures ont un style un peu naïf à là Douanier Rousseau qui nous plait beaucoup.
Puis une petite loggia est décorée de carrelages importés de Delft.
Bheem vilas: on y voit des chambres plus récentes (style d’influence britannique). Nous voyons le fauteuil roulant du maharana Bhupal Singh (1930-1955). Il était partisan d’une Inde indépendante et a joué un grand rôle pour développer l’éducation dans son pays. Pour mémo, l’Indépendance de l’Inde date de 1947 et l’unification du Rajasthan ( dans lequel le royaume de Mewar fût intégré) eût lieu un an plus tard.
Fauteuil roulant du maharanaLe Mor Chowk est une cour avec 5 paons en bas reliefs du XIXème. On retrouve la représentation du paon (comme à Jaipur). En effet, le paon, symbole de protection et de fertilité a une place forte dans la culture hindoue. Il est aujourd’hui l’oiseau national de l’Inde.
Mor Chowk, la partie la plus précieuse du palaisLa Manak Mahal est la salle d’audience aussi appelée salle rubis car le rouge domine. Le jeu des miroirs donne l’impression de pièces dans la pièce.
Manak Mahal Nous terminons par la cour des femmes. Il faut imaginer ici des dizaines de saris, des bains d’eau et d’huile parfumées ou les femmes se baignaient, chantaient et dansaient.
La Cour des femmesUne partie musée abrite des instruments de la collection royale avec des sitars ayant plus d’un siècle. Le sitar est l’instrument symbole de l’Inde.
L’audioguide nous fournit pas mal d’epxlications sur le mariage indien. C’est un rite de passage important en Inde. De nombreuses offrandes (riz, fruits, fleurs) sont faites lors de la cérémonie qui peut durer plusieurs jours. Les mariés sont attachés par les mains et font le tour d’un feu sacré en récitant 7 vœux en sanskrit.
Représentation d’une scène de noces: au milieu emplacement pour le feu sacré. Nous nous baladons ensuite au bord du lac Pichola et retournons ensuite dans le quartier que nous avons aimé hier voir les tailleurs, bijoutiers etc..
Lac Pichola Livraison de lait Superbe étal de fruits et légumesLes boutiques des tailleurs Mention spéciale au petit fer à repasser!! Un gardien de chèvre en pleine rue Le soir, nous allons voir un spectacle de danses traditionnelles du Rajasthan. Les danseuses portent de belles tenues, des bracelets par dizaines et autres bijoux (anneau dans le nez relié à l’oreille par une chaîne, ça c’est tellement indien pour nous!!). Elles portent sur leurs têtes des pots enflammés ou des outres empilées dans un jeu d’équilibre impressionnant. Des instruments traditionnels accompagnent ces danses à la gestuelle très forte. Nous passons un super moment.
Nous terminons la soirée au restaurant autour d’un paneer tandoori (sorte de ricotta) et d’aubergines en sauce, le tout accompagné de naan à l’ail (le pain cuit au four). La nourriture indienne nous régale et il n’est pas exclu qu’on prenne quelques kilos ici...
Chiragh restaurant et toujours des phrases peace&love partout! On adore😉On se demandait pourquoi les restaurateurs nous proposent toujours de la bière quand on arrive alors que ce n’est jamais proposé sur les cartes. En fait, une loi est passée en 2017 interdisant la vente d’alcool dans les établissements situés dans un certain périmètre autour d’une autoroute afin de lutter contre la mortalité sur les routes qui est parmi les pires au monde. Visiblement, la vente d’alcool continue de se faire sous le manteau.
Jour 56
Aujourd’hui, nous profitons à nouveau de la belle ville d’Udaipur le matin. Dans les ruelles étroites du quartier où nous logeons nous assistons à la livraison du lait. Le vendeur arrive avec ses 2 boilles de lait sur le scooter et les habitants intéressés descendent dans la rue ou envoient leur petit récipient à remplir par l'intermédiaire d’un seau qu’ils font descendre par la fenêtre. Dans la même veine, un vendeur de fruits et légumes passe dans les ruelles avec sa charrette. Nous retournons flâner dans les marchés et ressentons beaucoup de bienveillance de la part des habitants: les vendeurs nous sourient, les enfants nous saluent de leurs « hello » trop mignons! Vraiment, l’Inde nous gâte et casse tous les préjugés qu’on pouvait avoir.
On trouve aussi que le pays n’est pas noyé sous le plastique comme d’autres en Asie du Sud Est, du moins proportionnellement au nombre d’habitants. Les indiens semblent encore attachés à leur mode de vie et leurs habitudes: repas servis dans des récipients en inox, peu de pailles, pas trop d’emballages et pas beaucoup de fast-food, ils cuisinent! Nous voyons même une petite manifestation écolière contre le plastique.
MarcheNous voyons des personnes âgées distribuer des chapatis trop appétissants aux vaches dans les rues (normal, cette vache peut être leur grand-mère réincarnée!) Plaisanterie mise à part, leur respect pour les animaux et leur alimentation quasi exclusivement végétarienne nous épatent et nous inspirent.
Comme quoi, tout n’est jamais bien ou mal, blanc ou noir. Chaque pays est passionnant à découvrir et permet de se faire sa propre idée loin de tout ce qu’on peut entendre parfois.
Comme en Afrique du Sud où les inégalités sociales nous avaient profondément choquées l’Inde et sa pauvreté bouscule notre vision du monde et de la mendicité. Jusqu’à présent, on ne donnait quasiment jamais rien aux SDF en France. A croire que parfois, la pauvreté près de chez soi est devenue une part entière du décor, on n’y prête plus attention et on se cache derrière des pensée toutes faites du style « c’est à l’Etat de gérer le problème » ou « nous ne voulons pas alimenter des réseaux » mais n’avions nous pas tort de réfléchir ainsi? N’est-ce pas se trouver des excuses? Est-ce que le plus petit geste qui soit ne compte pas plus que des intentions vaines de changer un système? Bref, comme vous le voyez, voyager bouscule nos certitudes et on se pose pas mal de questions.
Que faire quand comme ici l’Etat ne fournit pas à la population les infrastructures et assistances nécessaires? On a vu des enfants noirs de crasse en haillons dans les rues de Jaipur et beaucoup de personnes aveugles ou estropiées. Des gens sont atteints de handicaps liées à des maladies infantiles qui n’existent plus dans nos pays.
Sur la question de donner ou ne pas donner de l’argent on essaye d’appliquer certains conseils glanés sur le net. Puisque la question s’est posée en Afrique, se pose en Inde et se posera ailleurs aussi, on s’interdit de donner aux enfants de l’argent car on estime que leur place est à l’école. Parfois on leur donne de la nourriture. Et pour les adultes en Inde on essaye de donner quelques pièces aux personnes en incapacité de travailler par la maladie ou un handicap. Ça ne changera pas leur destin mais face à une telle misère on ne peut pas rester insensible. Nous nous sentons tellement chanceux d’avoir un tel système de soin dans notre pays. La santé est tellement la base de tout, ce sans quoi rien n’est possible.
Beaucoup de vieillards esseulés font l’aumône auprès des commerçants et ceux-ci leur donnent volontiers un petit quelque chose. Les gens sont charitables entre eux, nous ne trouvons pas l’Inde si inhumaine que nous l’imaginions.
En fin d'après-midi, nous prenons un petit téléphérique pour nous rendre au sommet d’une des collines entourant la ville pour un superbe point de vue sur le City Palace et les lacs entourant la ville. Udaipur aura été une bien belle étape de ce séjour indien.
Udaipur depuis le Sunset Point Coucher de soleil sur la ville