Pâques à Paris!!
Notre amour des musées et de l’opéra nous a poussé à nous organiser un nouveau week-end prolongé à Paris pour le printemps. Cette fois-ci, on a réservé pour 5 jours car c’est toujours trop court!!!
Jeudi 14 Avril
Arrivés en début de matinée, nous filons au musée Cognacq-Jay dans le quartier du Marais. Ce musée situé dans un bel hôtel particulier abrite la collection privée d’Ernest Cognacq, fondateur des grands magasins de la Samaritaine. Entre 1900 et 1927, il rassemble avec son épouse Marie-Louise Jay des œuvres du XVIIIème siècle acquises entre 1900 et 1927. A sa mort en 1928, Ernest Cognacq lègue ses collections à la Ville de Paris.
Le couple Cognacq-Jay et l’hôtel Donon abritant leur collection particulière. Ernest Cognacq avait choisi de présenter une sélection de pièces du XVIIIe siècle dans un immeuble indépendant de son espace d’habitation afin de reconstituer des ambiances où les boiseries deviennent des écrins pour les œuvres.
Superbe salon François Boucher Un portrait peint par Elisabeth Vigée le Brun et un lit à la polonaise de 1785.Œuvres d’Hubert Robert (1733-1808) qui met ici en scène des monuments antiques.Le musée propose une exposition dédiée à Louis-Léopold Boilly (1761-1845), artiste inclassable qui se fait le chroniqueur enthousiaste de Paris pendant soixante ans, d’une révolution à l’aube d’une autre (1789 et 1848).
« L’intérieur d’un cabaret » et « le passage de la planche » « Le spectacle ambulant de Polichinelle » et « La représentation des marionettes » 1832 Il est à la fois le portraitiste des Parisiens, le peintre de scènes urbaines, l’inventeur de trompe-l’œil saisissants et l’auteur de caricatures piquantes.
Les caricatures de Boilly Originaire du Nord de la France, Boilly part à la conquête de la capitale à l’âge de 24 ans, en 1785, pour ne plus jamais la quitter. Peu intéressé par la grande histoire de Paris, il est fasciné par la modernité de la ville, son effervescence et ses spectacles. Boilly, en chroniqueur de la vie quotidienne, dresse le portait intime d’une génération.
Après cette visite enthousiasmante, nous mangeons dans un pti resto thaïlandais, faisons halte à l’hôtel de Soubise et repartons en direction du Petit Palais qui propose une exposition consacrée au peintre finlandais Albert Edelfelt.
« Le convoi d’un enfant » et « En route pour le baptême », 1880 Ce peintre de formation académique a partagé sa vie entre la Finlande et Paris et s’est tourné vers le pleinairisme, mouvement privilégiant l’étude de la lumière et l’observation de la nature.
« Parisienne lisant » et « Jeunes filles dans une barque »Edelfelt mêle réalisme et impressionnisme mais ne fera pas partie du mouvement des « impressionnistes », un fossé les sépare selon lui.
« Petite fille tricotant » et « Chagrin ». Ses œuvres offrent des lumières de Finlande sublimes et montrent le petit peuple de cette époque.
« L’heure de la rentrée des ouvriers » 1885Au salon de 1886, il réalise un coup d’éclat avec son « Portrait de Pasteur » qui découvrir cette année-là le vaccin contre la rage. Ami du scientifique, il peindra de nombreux portraits de Pasteur et de sa famille.
Portait de Pasteur par Edelfelt Le Petit Palais propose une collection permanente certes modeste mais avec quelques œuvres intéressantes.
Un salon de style art nouveau au Petit Palais. Le soir, nous allons manger des ramens dans un resto à la décoration vraiment originale! Elle représente le marché aux poissons de Tsukiji à Tokyo. On est accueilli aux cris des «Irasshaimase!!! ». On se croirait au Japon! Vraiment trop chouette!
Vendredi 15
Nous filons à Montmartre de bon matin. Qu’il fait bon y flâner!!
Montmartre: le sacré cœur et le lapin Agile, dernier cabaret de l’époque encore présent sur la butte. Nous visitons le musée de Montmartre qui se révèle être une vraie pépite.
On peut y voir toute une partie explicative sur le quartier, qui recontextualise et parle notamment des cabarets qui ont eu leur temps de gloire à la Belle Époque.
Jardin du 12 rue Cortot où vécurent tour à tour Valadon (son atelier vitré est en haut), Camboin et où Renoir eut son atelier. On peut y voir également quelques œuvres de Suzanne Valadon.
Autoportraits et vue de son jardin, actuel musée de Montmartre S’ensuit la visite de l’appartement et atelier de Suzanne Valadon où elle vécut avec son fils Maurice Utrillo.
Suzanne Valadon & Maurice Utrillo peints par Suzanne Valadon Atelier de Suzanne Valadon Leur appartement et la chambre de Maurice Enfin, le musée abrite une exposition temporaire consacrée en ce moment au peintre Charles Camoin, peintre fauve proche de Matisse.
« Mme Matisse faisant de la tapisserie » et «Portrait d’Albert Marquet » par CamboinL’artiste a détruit au couteau plusieurs de ses œuvres lors d’une profonde crise existentielle. Elles ont heureusement pu être ressorties des poubelles, vendues au marché aux puces et rénovées. On voit juste quelques stigmates.
2 des toiles coupées de Camoin: « le Moulin Rouge aux fiacres » et « l’Indochinoise » de 1905. Il partagera sa vie entre Paris et le Sud de la France où comme son ami Matisse, autre « fauve », il sera inspiré par les couleurs chatoyantes des rives de la Méditerranée.
Nous mangeons près de la rue Lepic avant de nous diriger vers l’hôtel de ville où après un faux départ au musée d’art moderne, nous visitons finalement l’atelier de Brancousi.
Centre Pompidou Cet artiste est assez intéressant. Ses sculptures sont un peu énigmatiques au premier abord mais se dévoilent un peu plus quand on comprend que ce qui compte pour lui c’est ce que la forme et la matière évoquent plus que la représentation en elle même de l’objet. Par exemple, la sculpture qu’il fait du phoque évoque plus le phoque par le matériau utilisé, un marbre parfaitement lisse rappelant la peau de l’animal, que par sa représentation.
Le phoque De même les oiseaux ou le coq sont représentés par leurs plumes élancées qui à elles seules symbolisent l’animal.
Au premier plan à gauche: le coq et à droite un oiseau. Pareil, la forme d’un visage suffit à l’évoquer.
La soirée se déroule à l’opéra pour la représentation de la Bayadère de Noureev. Un ballet somptueux contant l’histoire d’une danseuse hindoue Nikiya qui tombe amoureuse du guerrier Solor, pourtant promis à une autre: Gamzatti, la fille du rajah.
Les costumes et décors de ce ballet qui se passe aux Indes sont absolument sublimes.
Le tableau des arabesques au début de l’acte 3 nous a particulièrement impressionné.
Final de la Bayadère. Samedi 16 Avril
Nous débutons la journée par les rues animées du quartier Montorgueil, avec la rue Montorgueil, la rue des Petits carreaux et le passage du Grand cerf. Ça bouillonne d’activité en ce samedi matin. Les Parisiens font leurs emplettes, un vrai régal pour les yeux!
Petit déjeuner à l’hôtel et une des jolies boutiques de la rue Montorgueil. Nous visitons ensuite le Centre Pompidou. Chouette de rentrer dans ce bâtiment si curieux! L’architecte Renzo Piano a décidé de mettre toutes les conduites d’eau, chauffage, escaliers et ascenseurs à l’extérieur du bâtiment afin de laisser de grands espaces à l’intérieur. Perso, j’adore!
La vue sur Paris depuis le sommet du bâtiment est une des plus belles!
La collection d’art moderne nous plait beaucoup. Faut dire qu’on adore ça et que les salles sont très bien faites mettant en valeur un artiste ou un courant artistique en particulier.
Matisse August Macke Picasso: « Buste de femme » & « La muse »L’expressionnisme allemand avec Ernest-Ludwig Kirchner: « Toilette, femme au miroir » & « un couple d’amoureux »Georges Rouault: « La sainte face », « la petite magicienne » et « passion ». Marc Chagall: « La noce » & « Les mariés de la Tour Eiffel » Robert Delaunay: « La Tour Eiffel » & « le manège de cochons », 1926 Alberto Magnelli: « L’homme à la charrette » & « Paysan au parapluie » Joan Miro et ses bleus « nés d’une grande tension intérieure pour arriver à un dépouillement voulu » d’après l’artiste. Martial Raysse « la grande odalisque », 1964. Cet artiste détourne les grandes œuvres d’art. La section contemporaine nous plaît beaucoup moins. Nous y sommes moins sensibilisés. Peut être qu’une visite guidée nous aurait aidé à rentrer un peu plus dans cet univers qui nous est méconnu.
Nous retiendrons la pièce que Pompidou fan d’art contemporain s’était fait installer à l’Elysée.
Antichambre des appartements privés de Pompidou 1974 « Compression » de César, 1960 Magasin de Ben Après une pause ramens, nous partons nous balader dans le cimetière du Père Lachaise. Très curieuse visite mais nous ne sommes pas seuls à déambuler dans ces allées ombragées à la découverte dès tombes d’hommes et de femmes illustres.
Tombe de Chopin Le soir, nous allons au théâtre voir une pièce à mourir de rire sur le couple! Franchement, on recommande! Et le théâtre est minuscule, il y a une vraie proximité avec les acteurs dans cette comédie interactive!
Lundi 18 Avril
Nous commençons par une balade en bord de Seine près de la bibliothèque François Mitterand.
Nous voyons également les « tours duos » de Jean Nouvel, inaugurées récemment.
La BNF et au fond les tours duos. Nous rejoignons ensuite le quartier dès Batignolles dans le 17ème. Tous les cafés donnent envie de s’y poser. C’est hyper agréable comme balade matinale.
Batignolles Nous visitons ensuite le musée Jean-Jacques Henner situé dans un bel hôtel particulier. Ce peintre de la fin du XIXème était un peintre académique, bien loin ses mouvements impressionnistes décriés de l’époque. Lui, était « dans le moule » de son époque et connut beaucoup de succès, notamment en revenant le Grand Prix de Rome de peinture pour son « Adam et Ève trouvant le corps d’Abel ».
Micka devant « Adam et Ève trouvant le corps d’Abel » « L’Alsace Elle attend » & « Alsacienne tenant un panier de pommes »Originaire d’Alsace, Jean-Jacques Henner peint ce tableau « l’Alsace Elle attend » qui sera offert à Gambetta en 1871 au lendemain de la défaite. Ce tableau deviendra le symbole de la souffrance de l’Alsace suite à la guerre de 1870, souffrance que partage le peintre étant lui -meme originaire de cette région. On remarquera la cocarde tricolore piquée sur le noeud noir alsacien qui donne tout sa dimension patriotique au tableau.
Jean Jacques Henner: « la liseuse » et le salon d’hiver de l’hôtel particulier On peut voir aussi une reconstitution de l’atelier du peintre. Il ne vécut pas dans cet hôtel particulier mais dans un lieu similaire non loin de là. En effet, à cette époque (de 1870 à 1920 environ, la plaine Monceau regorgeait de demeures de riches banquiers, d’industriels mais aussi d’artistes à la mode tels que St Saens, Colette, Edelfelt, Marcel Proust, Alexandre Dumas etc…
Atelier de Jean Jacques Henner La Source 1891La peinture académique…. Aujourd’hui, on aime ou on aime pas. Il est certain qu’Henner aura moins marqué l’histoire que son contemporain Monet. Cependant, ce musée a le mérite de présenter ces œuvres dans un bel hôtel particulier, ce qui en fait un écrin, les mettant ainsi en valeur. Une bien belle manière pour nous de découvrir un peintre.
Nous terminons la journée par le quartier de la Butte aux Cailles avant de reprendre notre train.
La Butte aux Cailles et ses maisons….inattendues! À bientôt PARIS!!! 26 Novembre
Nous revoilà à Paris pour 3 jours!! Après avoir été quelque peu retardé par un homme errant sur les voies de train, nous posons nos valises dans le XVème arrondissement, près du métro Convention, dans une chambre d’hôtes située dans une petite impasse au calme. On se croirait dans un village!
Petite chambre d’hôtes charmante dans le 15ème Nous filons reprendre des forces dans une petite crêperie. Un petit Papy solo plus tout jeune du tout se régale à côté de nous et on admire son épicurisme. Il y a des gens qui savent être les artisans de leur propre bonheur et je les trouve particulièrement inspirants.
Crêperie pour bichon fatigué de s’être levé à 4h30… Nous nous rendons ensuite dans le 9ème pour découvrir le quartier de la Nouvelle Athènes, quartier qui fut le berceau du romantisme et qui se situe entre Notre Dame de Lorette et Pigalle.
Au début du 19e siècle alors que les terres qui s’étendent entre Notre-Dame de Lorette et Pigalle ne sont pas encore bâties, le receveur des finances Lapeyrière et l’architecte Constantin s’associent pour y édifier villas et hôtels particuliers aux styles italien et grec.
Ancien hôtel particulier du quartier de la Nouvelle Athènes où vivait la comédienne Mademoiselle Mars.Le quartier, nouvellement construit, va s’attirer les faveurs de bons nombres d’artistes qui souhaitent y élire domicile. Ces écrivains, comédiens, musiciens et peintres parmi lesquels on peut citer Ary Scheffer, Eugène Delacroix, Gustave Moreau, George Sand, Victor Hugo, Claude Monet et bien d’autres noms illustres forment l’élite du mouvement romantique à Paris et ne cachent pas leur goût pour l’hellénisme ambiant alors que la Grèce est en conflit avec l’empire ottoman. La Nouvelle Athènes est née !
Jolies façades néo-Renaissance de la Nouvelle Athènes (1830).La place Gustave Kaspereit offre une superbe verrière Art déco qui s’inspire des estampes du peintre japonais Hokusaï.
Verrière Art Déco La rue Victor Massé est LA rue de Paris dans laquelle trouver un instrument de musique : batterie, guitare, basse, synthétiseur, tout est là !
Dans ce quartier, nous visitons le musée Gustave Moreau, rue de la Rochefoucauld.
Le peintre (1826-1898) a décidé de léguer à l’état sa demeure familiale pour en faire un musée abritant une collection extrêmement riche (1300 peintures, aquarelles et cartons et 5000 dessins) de ce peintre symboliste qui fût très productif. Membre de l’Académie des Beaux Arts et professeur de Matisse et Rouault, il fut un grand représentant de la peinture d’histoire très appréciée à l’époque, alors que l’impressionnisme était plutôt décrié.
Moreau était un homme très érudit mais aussi très renfermé et solitaire vivant presque terré dans son hôtel particulier avec sa mère dont la perte le laissa dans une profonde tristesse.
Autoportrait et palette de l’artiste. Jupiter et Sémélé Le musée vaut aussi une visite pour le bâtiment lui-même : la façade mais aussi les salles très hautes de plafond et l’escalier en colimaçon sont inoubliables.
Atelier de Gustave Moreau et superbe escalier à vis Ses peintures ont toutes des sujet mythologiques. Moreau fût l'un des principaux représentants en peinture du courant symboliste, imprégné de mysticisme. Son style se caractérise par son goût du détail ornemental, imprégné de motifs antiques et exotiques. Il voyagea en Italie comme les artistes de l’époque, ce qui fût une grande source d’inspiration.
La visite permet également de voir sa chambre, le boudoir et le bureau de Moreau restés tel qu’il les a laissé à sa mort.
Le boudoir à la mémoire d’Alexandrine Dureux, sa bien aimée, son « unique » amie, décédée en 1860.Chambre du peintre Bureau de Moreau Nous poursuivons toujours dans le même quartier avec la visite du musée de la vie romantique. Au numéro 16 de la rue Chaptal, ce musée est à lui seul l’incarnation parfaite d’un hôtel particulier de la Nouvelle Athènes.
Musée de la vie romantique Demeure d’Ary Scheffer, peintre d’origine néerlandaise, le lieu accueille les salons artistiques, les plus importants du quartier, organisés par son propriétaire. Franz Liszt, Eugène Delacroix, George Sand ou Frédéric Chopin viennent s’y rencontrer.
Portrait d’Ary Scheffer Pauline Garcia-Viardot, cantatrice célèbre, amie d’Ary Scheffer et de George Sand. Le rez-de-chaussée du musée est aujourd’hui consacré à George Sand (suite à un leg de sa petite-fille Aurore Sand) tandis que le premier étage est dédié aux œuvres de l’artiste hollandais.
Salon George Sand avec son bureau Louis XV et les 2 fauteuils cabriolets.Objets ayant appartenu à George Sand Après ces visites, nous nous offrons une pause chocolat chaud dans un joli petit café comme seul Paris sait les offrir.
Le soir, nous investissons le quartier de l’Odéon dans un restaurant de cuisine asiatique délicieux! Au programme phô, crevettes sauce cacahuète et rouleaux de printemps.
Chez Metou Dimanche matin, nous commençons par un délicieux petit-déjeuner à la chambre d’hôtes. On se sent bien chanceux.
Nous filons ensuite au musée d’Orsay pour voir l’exposition consacrée à Edvard Munch (1863-1944) célèbre peintre expressionniste norvégien. La visite audio guidée est vraiment chouette malgré l’affluence.
Orsay, mon amour! Autoportrait à la cigarette Dans ce tableau, l’artiste se représente en dandy, codes vestimentaires qu’il adopte dans les années 1890 alors qu’il fréquente les cercles de l’avant garde littéraire. La figure du peintre au regard halluciné, se détache d’un fond sombre qui renforce l’impression d’instabilité psychologique et d’inquiétude générale.
Heure du soir, 1888, portrait de la sœur de Munch Inger en noir et violet,1892, il s’agit de la plus jeune sœur de MunchHans Jaeger, 1889 il s’agit d’un écrivain et anarchiste norvégien.L’enfant malade Munch accompagné souvent son père médecin lors de ses visites. Il rencontre une malade dont les souffrances d’lui rappelle celle de sa propre sœur morte de tuberculose quand il n’avait que 13 ans. Il rend ici la violence de la scène dans sa manière de peindre, avec un tableau qui semble comme griffé.
Désespoir « Désespoir » est le premier tableau d’une série qui aboutira sur l’iconique « cri ». On retrouve déjà ici tous les éléments constitutifs du « cri »: le soleil rougeoyant aux lignes sinueuses, la forte diagonale de la balustrade, le personnage au premier plan. Ce tableau trouve son origine dans l’angoisse qui envahit Munch lorsque, malade et fatigué il observait un coucher de soleil et que le ciel est devenu rouge sang.
Puberté Dans »Puberté », Munch suggère toute la complexité émotionnelle de l’adolescence. L’ombre de la jeune fille sur le mur constitue une prendre menaçante, qui peut être lue comme une projection des angoisses de la jeune fille.
Le baiser. Ici les visages se confondent, suggérant l’amour dévorant jusqu’à la fusion destructrice. Toute sa vie, Munch sera dans l’exploration des mouvements de l’âme: l’amour, l’angoisse et le doute existentiel. Il revient sur ces thèmes de manière quasi obsessionnelle.
Danse sur la plage, 1899-1900 Rouge et blanc, ici se côtoient la femme pure et la femme tentatrice. Soirée sur l’avenue Karl Johan, 1892Dans « soirée sur l’avenue Karl Johan », Munch évoque l’habitude prise par la bourgeoisie de la ville de Kristiana (actuelle Oslo) de se promener chaque après-midi sur l’artère principale de la ville. Il confère à cette scène banale une dimension angoissante: les passants deviennent des silhouettes aux yeux exhorbités et fixes. Un seul homme marche à rebours, il s’agit d’une représentation du peintre lui-même.
Première version imprimée du Cri « Le Cri » est à Oslo, mais cette représentation permet d’expliquer un peu l’origine de l’œuvre. Le Cri reprend le motif de « Désespoir », mais transforme le paysage au premier plan en une silhouette hurlante, devenant une allégorie universelle des sentiments de peur et d’angoisse.
Munch dira « j’ai ressenti comme un grand cri à travers la nature ».
« Près du lit de mort » évocation du décès de la sœur de l’artiste. Il représente sa famille autour d’elle. « La lutte contre la mort » « La lutte contre la mort » reprend 20 ans après « Près du lit de mort », la même composition du tableau mais avec un expressionnisme intense. L’effet dramatique est ici accentué par les couleurs violentes et l’extrême stylisation des personnages aux visages désincarnés.
Ce tableau avait été commandé à Munch pour décorer une chambre d’enfant. Jugé triste et inadapté il fut rendu au peintre! Neige fraîche sur l’avenue, 1906 Les jeunes filles sur le pont Les dames sur le pont, 1934-40 La mort de Marat Le choix de ce sujet est étonnant car Munch ne faisait jamais de référence historique. Il transpose dans son univers intime l’épisode de l’assassinat du révolutionnaire Marat par Charlotte Corday. Il donne à la jeune femme les traits de Tulla Larsen, son ancienne compagne avec qui les relations étaient conflictuelles, et se représente en Marat. En effet, il fait allusion à leur dernière dispute au cours de laquelle il a été blessé à la main gauche par un tir de revolver.
Jalousie, 1907 Femme en pleurs, 1907-09 Autoportrait, le promeneur solitaire. 1923-1924 Autoportrait après la grippe espagnole, 1919. Autoportrait au tourment intérieur,1920 L’artiste et son modèle, 1919-1921 Les solitaires,1906-1907 Dans « les solitaires », le peintre simplifie à l’extrême le paysage soulignant le vide qui sépare les deux êtres.
Jeunes filles arrosant des fleurs, 1904 Jeunes gens au bord de la plage, 1904 Couples s’embrassant dans le parc, 1904 Munch est aussi un grand coloriste comme le montre ces différents tableaux. Les personnages et les arbres aux formes rondes et aux couleurs criantes sont superbes.
L’été au parc, 1904 Arbres au bord de la plage, 1904 Les œuvres présentées viennent quasiment toutes du musée Munch d’Oslo et du musée de Bergen.
Alma Mater, 1929 Baigneurs Autoportrait Au soir de sa vie, Munch ne fait pas appel a l’allégorie pour parler de la mort, mais se représente ici en vieillard dont les habits deviennent son squelette. En arrière-plan, son ombre projetée, souvenir de son allure passée, rappelle la permanence de son être.
Nuit étoilée, tableau écho à celui de Van Gogh dont Munch admira l’œuvre lors d’un séjour à Paris.Autoportrait en enfer, 1903 Cette exposition nous a ravi et donné envie d’en savoir plus sur la vie de cet artiste.
Nous enchaînons ensuite avec la seconde exposition à l’origine de ce voyage à Paris: celle sur Rosa Bonheur (1822-1899).
Portrait de Rosa Bonheur par Édouard Dubufe, 1857 À l’occasion du bicentenaire de la naissance de Rosa Bonheur, le musée d’Orsay présente une importante exposition qui met à l’honneur cette artiste hors norme, novatrice et inspirante, tournée vers la nature. Peintre considérée comme une icône de l’émancipation des femmes, Rosa Bonheur a placé le monde vivant au cœur de son travail et de son existence et s’est engagée pour la reconnaissance des animaux dans leur singularité, exprimant dans sa peinture leur vitalité et leur «âme».
Portrait de Rosa Bonheur par Consuelo Fould, 1893 Issue d’une famille d’artistes, Rosa Bonheur a réalisé une œuvre abondante, fruit de sa cohabitation quotidienne avec les animaux, dans ses ateliers successifs et sur le terrain. Le regard qu’elle porte sur la nature qui l’entoure témoigne d’une vision exceptionnelle de la flore comme de la faune. Plaçant les animaux au cœur de sa création artistique au sein de spectaculaires compositions ou en les isolant dans de véritables portraits, Rosa Bonheur a su créer une œuvre expressive, dénuée de sentimentalisme et d’un extraordinaire réalisme, nourrie des découvertes scientifiques et de l’attention nouvelle portée aux espèces animales.
Deux lapins, 1841, c’est grâce à cette œuvre qu’elle participa à son premier Salon.Le labourage nivernais, 1849Rosa Bonheur est connue pour ses tableaux de grande dimension. « Le labourage nivernais » était une commande d’Etat. Pour ce faire, Rosa séjourne à la campagne. Ce tableau la consacre comme la grande artiste animalière de son temps. Au cœur de la composition, elle donne la parole aux bêtes muettes, à travers le regard très expressif d’un bœuf charolais.
Le marché aux chevaux, 1855« Une barque » et «parc à moutons » peints lors d’un séjour de Rosa en Écosse. Célébrée de son vivant des deux côtés de l’Atlantique, cette personnalité fascinante, dont l’exposition se propose de dévoiler des aspects peu explorés, voire méconnus, s’est imposée aussi bien en tant que femme libre que comme artiste officiellement reconnue dans un siècle très corseté. Première femme artiste à recevoir la Légion d’honneur, Rosa Bonheur a su s’associer aux marchands et collectionneurs les plus éminents pour dominer le marché de l’art et conquérir son indépendance financière et morale. Rapidement, Rosa Bonheur fut perçue comme un modèle à suivre dans la quête d’indépendance des femmes et des artistes.
Rosa possédait une vraie ménagerie dans son château de By parmi lesquels une lionne apprivoisée prénommée Fatma qu’elle adorait.« Le Roi de la forêt », 1878, œuvre saisissante issue d’une collection particulière américaine. Le cerf semble sortir du tableau. Pour se rendre compte de la taille du tableau… Rosa Bonheur eut deux grandes amitiés dans sa vie. Avec Nathalie Micas d’abord qu’elle rencontre à l’âge de 12 ans et avec qui elle vivra jusqu’à la mort de celle-ci. Puis avec Anna Klumpke, portraitiste américaine de plus de 30 ans sa cadette qui deviendra sa légataire universelle.
Portrait de Rosa Bonheur par Anna Klumpke, 1898Portrait de Buffalo Bill réalisé en 1889 par Rosa. Comme toujours, elle met l’animal en valeur par rapport à l’homme.Rosa disait « Je ne me plaisais qu’au milieu de ces bêtes, je les étudiais avec passion dans leurs mœurs. »
Dernier tableau de Rosa, resté inachevé. Après ces 2 belles expositions, nous faisons un petit tour de « pèlerinage” dans les galeries impressionnistes et postimpressionnismes que nous aimons tant.
Après cette belle visite, nous allons nous “sustenter” dans le Marais dans un American dinner qui a le mérite de servir avec le sourire à 16h!
Cheeseburger et salade Caesar, la base!!! Micka de son côté, a encore l’énergie pour aller visiter le musée de la légion d’honneur.
Le soir, nous allons manger des ramens dans le resto que nous avions tant aimé la dernière fois. Il y a de l’attente et ça se mérite mais c’est vraiment délicieux.
Sardine et daurade! Grande roue des Tuileries Lundi matin, nous démarrons par la visite de la demeure du peintre Delacroix à St Germain des Prés. Eugène Delacroix s’est installé rue de Furstemberg le 28 décembre 1857, abandonnant son atelier de la rue Notre-Dame-de-Lorette, trop éloigné de l’église Saint-Sulpice dont il avait été chargé, dès 1849, de décorer une chapelle.
Chapelle des saints anges de l’église St Sulpice peinte par Delacroix.Fatigué, l’artiste souhaitait être au plus proche de son œuvre, mais il n’était plus en mesure de faire chaque jour un long trajet. Aussi fut-il heureux de trouver, par l’intermédiaire de son ami le marchand de couleurs et restaurateur de tableaux Etienne Haro, un logement calme et aéré, tout près de Saint-Sulpice.
Peu de choses à voir dans ce musée. La visite permet de découvrir quelques petits tableaux du maître et des souvenirs de voyage mais c’est surtout pour son atelier et son jardin que l’on vient ici. C’est la magie de ces demeurés d’époque et l’atmosphère qui s’en dégage que l’on vient chercher ici.
Atelier de Delacroix Lorsque Delacroix décida de quitter son grand atelier de la rue Notre-Dame-de-Lorette, au sein du quartier de la Nouvelle-Athènes, alors si à la mode, le choix de la rue de Furstemberg fut en grande partie conforté par l’existence du petit jardin dont il pouvait avoir la jouissance exclusive avec la possibilité d’y construire un atelier. Au cœur d’un quartier animé, il pouvait ainsi évoluer dans un îlot de verdure et de tranquillité. Dans ce jardin, d’environ 400 m², invisible depuis la rue, le peintre fit donc construire son atelier.
Jardin: l’étude des archives a permis de retrouver les mêmes essences que celle choisies par Delacroix à l’époque. Portrait de Jeanne le Guillou qui fût au service de Delacroix pendent 30 ans. Elle lui préparait même sa palette de peinture. Nous poursuivons par une balade en direction des grands magasins, le temps d’admirer les vitrines de Noël et la superbe coupole art nouveau des Galeries Lafayettes.
Cette prouesse architecturale est le fruit de la collaboration de trois artistes iconiques, Ferdinand Chanut pour la géométrie et la structure, Jacques Grüber pour les vitraux et Louis Majorelle pour la ferronnerie.
Coupole art nouveau L’objectif était de donner de la lumière et du cachet au Magasin Principal des Galeries Lafayette Paris Haussmann, et notamment aux merveilleux balcons dorés réalisés par Louis Majorelle à qui l’on doit également la rampe monumentale de l’escalier d’honneur, qui a été retiré du magasin en 1974.
La Coupole a su résister à l’épreuve du temps, et n’aura connu qu’un seul événement particulier qui fut sa destitution pendant la Seconde Guerre Mondiale, où le dôme a été démonté pour éviter qu’il ne se brise en cas de bombardement mais également pour éviter que les vitraux ne blessent des personnes en se brisant.
Nous poursuivons par un petit tour au musée-boutique du parfum, puis nous traversons les jolis passages couverts XIXème, passage Jouffroy et Verdeau, qui semblent un peu délaissés, avant de rejoindre une crêperie des plus sympathiques.
Passage Verdeau L’après-midi, nous décidons d’explorer un arrondissement que nous ne connaissons pas du tout: le XIVème. Nous nous rendons au cimetière Montparnasse tout d’abord où nous voyons les tombes de Chirac, Baudelaire, Sartre & Simone de Beauvoir, Gainsbourg….
Cimetière Montparnasse: la tombe du géographe Haumont est surmontée d’une jolie petite sculpture. Nous nous baladons ensuite dans les rues commerçantes, rue Daguerre, rue Losserand… Montparnasse a des allures de village avec ses maisons assez basses.
Rue Daguerre et place Flora Tristan La rue des Thermopyles fait partie de ces ruelles qui font le charme de Paris. Bucolique à souhait, il s’agit d’un lacet de verdure, qui serpente entre d’anciennes maisons ouvrières. Glycines et lierres ont envahi les façades.
Rue des Thermopyles Montparnasse aura été une découverte même si cet arrondissement n’est pas un coup de cœur. Les rues calmes côtoient des axes plus populaires où misère sociale et hôtels glauques se côtoient.
Avant de reprendre le train, nous passons par la rue du faubourg st Antoine que nous aimons beaucoup.
Au revoir, Paris!!!