Aubrac, Larzac & Ariège

15 jours en fourgon au mois de Juin.
Juin 2022
15 jours

Samedi 4 Juin

Nous prenons la route, direction l’Aubrac! Nous nous arrêtons en chemin à St Julien Chapteuil pour une pause repas et pour jeter un œil à sa belle église romane avant de poursuivre en direction de St Privat d’Allier.

St Privat d’Allier 
Église romane de St Privat d’Allier 

Au cœur des gorges de l’Allier, ce village est une étape du chemin de Compostelle. Le village vit clairement grave au chemin, on y voit plein de pèlerins.

On entre aussi ici dans la région du Gévaudan, où la célèbre bête sévit en 1767, causant la mort de près de 100 personnes pendant 3 ans.

Sculptures en bois de la bête du Gévaudan à St Privat et Saugues. 

Nous nous arrêtons ensuite à Saugues, autre étape de Compostelle, connue pour sa collégiale et sa tour des anglais (une sorte de gros donjon).

Saugues: tour des anglais et collégiale 
Vue sur Saugues en haute Margeride, alternance de landes et de pâturages à 1200m d’altitude.  

Nous poursuivons ensuite notre route en direction de Nasbinals, encore une étape de Compostelle!! Décidément on aura avancé bien vite aujourd’hui! Le village est assez animé, plusieurs bars et restaurants.

En revanche, en dehors des étapes de Compostelle, les villages que ce soit en Haute-Loire ou ici semblent vraiment endormis…sans commerces. Et paradoxe qui nous surprend: les villages sont vides et les cimetières immenses, comme si ces lieux avaient connu de grandes heures et une population bien supérieure!

Église romane de Nasbinals 

Nous poursuivons par St Urcize quelques kilomètres plus loin. Le village abrite une des plus belles églises romanes de la région avec un clocher à peigne et à l’intérieur un déambulatoire remarquable. Nous sommes toujours aussi sensibles à l’architecture de ces églises romanes. Merci Papy!

St Urcize 
St Urcize et ses absidioles 
St Urcize 

La route continue, nous arrivons au village d’Aubrac où nous nous installons pour la nuit.

Nous sommes émerveillés par ces paysages aux horizons sans limites où paissent tranquillement les vaches aubrac si belles avec leurs cornes en forme de lyre et leurs yeux qui semblent maquillés de khôl. Ces paysages si purs sont tellement apaisants! Les murets de pierre séparent les parcelles et des roches éparses semblent abandonnées ici ou là, vestiges d’anciens glaciers ou d’activité volcanique.

Les vaches Aubrac 

Aubrac

A Aubrac, se trouvait un monastère-hôpital pour accueillir les pèlerins malades. 
Coucher de soleil à Aubrac 

Dimanche 5 Juin

La nuit a été orageuse. Nous décidons quand même de partir malgré la météo maussade faire une boucle à vélo pour profiter encore des beaux paysages de l’Aubrac.

Nous faisons donc un tour de 71km, 900m de D+ depuis Aubrac en passant par Laguiole. A Laguiole, nous en profitons pour goûter le fromage local…il ressemble un peu à notre tomme crayeuse savoyarde.

Laguiole, petite pause dans le village et un coucou aux Bras, peut être pour une prochaine fois? 
Sur la route de Laguiole et village d’Alpuech 
Burons et jolies croix de pierre se succèdent…

Nous avons plutôt froid au début mais peu à peu nous profitons de quelques éclaircies. C’est chouette de s’imprégner de ces paysages de landes si sauvages. Les vaches ont tellement d’espace!! Ce mode d’élevage semble vraiment plus respectueux de l’animal.

Nous arrivons à Aubrac 4h30 plus tard, fourbus mais heureux!

Aubrac, terminus! 

Nous nous rendons ensuite à St Chély d’Aubrac, village étape sur Compostelle. Le village est charmant!

St Chély d’Aubrac 
Pont des pèlerins à St Chély d’Aubrac

Autre stop; le village médiéval de St Côme d’Olt avec son église au clocher tors.

St Côme d’Olt 
Venelles et demeures du XVème… 

Enfin, nous nous posons pour la soirée à Bozouls. Nous avons un coup de cœur pour ce village pittoresque situé au bord d’un canyon grandiose en forme de fer à cheval. Ça vaut vraiment le détour!! Le trou de Bozouls fait 400m de diamètre avec une profondeur allant jusqu’à 100m. Au fond coule le Dourdou.

Canyon de Bozouls 
Bozouls 

Lundi 6 Juin

Après le petit-déjeuner, nous faisons un rapide petit tour dans Bozouls histoire de profiter encore une fois de ce superbe panorama et d’acheter du bon pain chez un artisan boulanger du village.

Nous prenons la direction de Ste Eulalie d’Olt, charmant petit village de France, très vivant et très fleuri. Le village est au bord du Lot.

Ste Eulalie d’Olt 
Le Lot à St Eulalie 

Stop suivant: la ville de St Geniez d’Olt, construite de part et d’autre du Lot. La vue sur la campagne environnante est à 360.

St Geniez d’Olt 
Petite pause repas sur la route… 

Nous continuons par la visite de Séverac le Château, encore un beau village avec de belles maisons de pierre joliment rénovées. Au sommet, un château en ruines et un panorama sur la campagne aveyronnaise.

Au sommet du village de Séverac le Château  
Séverac le Château 

Nous rallions ensuite les Gorges du Tarn où nous choisissons cette fois de nous poser dans un camping au bord de l’eau. C’est encore la basse saison et on trouve de la place très facilement.

Nous en profitons pour aller explorer les villages autour en vélo, en fin de journée.

Ste Enimie  

Ste Enimie a des airs de Moustiers Ste Marie. On se sent tout de suite en vacances dans ce gros bourg aux nombreuses boutiques et restaurants.

St Chély du Tarn est un petit village niché dans les gorges. Un régal de sillonner ces routes en vélo.

St Chély du Tarn 
Petites églises de St Chély du Tarn

Mardi 7 Juin

Nous partons tôt à vélo pour une boucle dans les gorges du Tarn. Nous partons par Ste Enimie, grimpons jusqu’au roc des Hourtous d’où le panorama sur les gorges est absolument grandiose!

St Chély du Tarn vu d’en haut 
Belvédère du roc des Hourtous 
Hameau de Reiss 

La route descend ensuite jusqu’au village des Vignes en longeant de superbes falaises.

Vue sur le village des vignes 

Ensuite du village des Vignes à St Chély du Tarn, nous longeons le Tarn. Nous sommes du bon côté de la route pour profiter des paysages exceptionnels.

La Malène
Petits hameaux 

Quelques canoës descendent la rivière. C’est assez tranquille en ce mardi matin. Nous adorons le fait de visiter un tél lieu en vélo. Ça permet de bien l’appréhender et de l’apprécier à sa juste valeur. 58km et 860m de dénivelé plus tard, nous mangeons au camping au bord de l’eau.

Nous allons ensuite nous balader dans le bourg de Ste Enimie avant de reprendre la route.

Ste Enimie 

Nous faisons halte à un point de vue sur le viaduc de Millau.

Nous remontons ensuite en direction du village médiéval de Castelnau-Pégayrols où nous nous installons pour la nuit avec l’aval des habitants du village.

Castelnau-Pégayrols 
Vue sur le Larzac et la montagne noire depuis Castelnau 

L’Aveyron regorge de vieux villages tous plus beau les uns que les autres. Rien de tel pour les amateurs de vieilles pierres que nous sommes.


Mercredi 8 Juin

La météo est capricieuse ce matin. Nous en profitons donc pour aller visiter les caves de roquefort Société à Roquefort sur Soulzon. La visite d’une heure est super intéressante. On nous explique les conditions très strictes pour obtenir l’appellation Roquefort, avec un affinage qui doit se faire dans des caves naturelles à 8/10 degrés. Les falaises dans ce coin de l’Aveyron ont été formées suite à des éboulements anciens et l’érosion. On y trouve à l’intérieur des fleurines, sortes d’étroites fissures naturelles qui permettent la circulation de l’air et le maintien d’une certaine humidité. C’est fleurines ont donc permis la formation du champignon à l’origine du roquefort. Aujourd’hui, ce champignon est fabriqué en laboratoire mais l’affinage se fait dans des caves sous ces falaises selon ce même principe de circulation de l’air grâce aux fleurines.

L’entreprise Société, 3 millions de roqueforts produits ici. 
Une fleurine, fissure naturelle et la cave historique
Les fromages ont besoin d’une quinzaine de jours d’affinage.
Dégustation finale: 3 roqueforts différents, correspondant à 3 champignons différents ce qui varie l’intensité et la texture. 

Cette visite didactique nous a bien plu! Ca donne envie de goûter à tous nos produits du terroir français. Il y a tant à découvrir!

Nous partons ensuite direction le Larzac!! Petit tour rapide au village de Ste Eulalie de Cernon, avant de prendre de la hauteur sur le plateau du Larzac en tant que tel. Ste Eulalie abritait une commanderie de Templiers.

Ste Eulalie de Cernon 
Le Larzac et ses moutons!  
Maison du XVème à Ste Eulalie 

Nous poursuivons ensuite notre route par un tour du plateau du Larzac en passant par quelques uns des hameaux qui s’y trouvent. Ici, l’isolement est total. Les paysages sont plus arides avec des roches déchiquetés signe d’un relief karstique. Peu de place pour les cultures sur le Larzac, mais en revanche une terre qui plaît aux brebis, qui fournissent le lait pour la fabrication du roquefort (entre autres) depuis des siècles.

Hameau de la Blaquière 

Le Larzac fût un haut lieu de lutte paysanne puisque de 1971 à 1981 les Caussenards se bâtirent pacifiquement contre un projet d’extension du camp d’entraînement militaire. L’extension de ce camp aurait entraîné l’expulsion de 103 paysans du plateau. Après un rassemblement de 100 000 personnes en 1973 et de nombreuses mesures d’expression pacifique (“Gardarem lou Larzac!”), ils eurent finalement gain de cause avec l’élection de Mitterand qui tint sa promesse électorale.

Suite à cela, les terres achetées pr l’Etat ont été redistribuées à de jeunes agriculteurs pour un renouveau agricole basé sur le collectif.

Paysage du Larzac à St Martin du Larzac 
St Martin du Larzac, ses maisons, son dolmen…
Montredon du Larzac, village de José Bové où vivent 8 familles. 
Les maisons des hameaux sont représentatives de l’architecture des Causses 

Enfin, nous descendons au village de Nant aux portes des gorges de la Dourbie. Ce village de 900 âmes est charmant, avec quelques jolies ruelles et maisons d’artistes. Nous nous y installons pour la nuit.

Vue sur Nant en descendant du plateau du Larzac 
Abbatiale romane de Nant  du XIIème  
Ruelle de Nant 
Pont de la Prade XIVème siècle, enjambant la Dourbie, affluent du Tarn

La pluie nous rattrape le soir venu, nous en profitons donc pour nous cuisiner quelques crêpes réconfortantes à l’abri!

Petite parenthèse culturelle! La cardabelle est une fleur des Causses, une sorte de chardon. Cette fleur est souvent accroché sur les portes des maisons comme porte-bonheur mais aussi comme indicateur météo car son cœur a la particularité de se fermer en cas de pluie imminente!

Cardabelles clouées sur les portes des maisons 

Jeudi 9 Juin

Aujourd’hui, tour à vélo au départ de Nant. Nous effectuons une belle boucle de 63km avec 1000m de D+.

Nous prenons de la hauteur à la sortie de Nant pour rejoindre le plateau du Larzac en passant par Montredon et Pierrefiche du Larzac.

Moutons du Larzac 
Lavogne et coquelicots à Pierrefiche du Larzac 

Après Pierrefiche nous descendons dans les gorges de la Dourbie au niveau de la Roque Ste Marguerite. Là, nous longeons la Dourbie jusqu’au charmant village de Cantobre construit à flanc de falaise. Les paysages sont beaucoup plus forestiers, c’est vert!!!

Gorges de la Dourbie 
Village de Cantobre 

Nous arrivons ensuite dans les gorges du Trevezel. Là encore les paysages changent…

Trèves 

Nous reprenons une route en lacets et traversons des paysages de forêts, nous passons dans le parc des Cévennes. Nous sommes seuls au monde sur ces petites routes et avons même la chance de voir deux rapaces.

Wahouuu 

Dernière étape en direction de St Jean de Bruel puis nous rejoignons Nant.

Sur la route de St Jean de Bruel 

Cette boucle était hyper variée en terme de paysages et d’une tranquillité absolue.

Après un bon repas, nous partons découvrir le village de la Couvertoirade, un “plus beau village de France”. Village des templiers avec une belle architecture médiévale. Par rapport aux autres villages que nous avons vu jusqu’à présent celui-ci a un peu des airs de Disneyland. Personne n’y vit vraiment et les boutiques sont des boutiques de souvenirs. Mais ça reste très agréable.

La Couvertoirade 

On y voit une lavogne, comme ce matin. Les lavognes sont des mares destinées à abreuver les troupeaux qui pâturent sur les plateaux. Elles se présentent sous la forme de mares quasi circulaires de 5 à plusieurs dizaines de mètres de diamètre.

L’eau est très rare à la surface des plateaux calcaires comme ici sur le causse du Larzac. Toutes les possibilités d’en collecter et d’en conserver sont bienvenues.

Lavogne à la Couvertoirade 

Nous quittons le Larzac pour rejoindre Sylvanes tout au sud de l’Aveyron. Ce village abrite une ancienne abbaye cistercienne. Nous avons la chance de pouvoir dormir à proximité. Nous en profitons pour aller dans le resto du village et faire une belle balade du soir.

L'abbaye dans son écrin de verdure 
Abbaye de Sylvanes 

Nous goûtons avec notre tisane du soir la flaune, une spécialité de l’Aveyron. C’est une sorte de flan avec du fromage de brebis et de la fleur d’oranger. Délicieux!

Vendredi 10 Juin

Nous nous réveillons face à l’abbaye. Quel privilège! Et quel privilège de pourvoir être les premiers à la visiter ce matin.

L’abbaye de Sylvanes est une abbaye cistercienne fondée en 1150.

Sa nef est une des plus larges existantes.

Épurée, dépouillée, on y retrouve cette sobriété cistercienne qui invite au recueillement. Rachetée en 1975 par l’actuel maire du village, l’abbaye est un lieu de formation de musique classique (chant notamment) et propose de nombreux concerts.

La seule partie restante du cloître, superbe et le chevet plat, caractéristique de l’architecture cistercienne 

Nous prenons la route pour Castres par des petites routes de campagne superbes.

Nous nous installons au camping de Castres, au bord de l’Agout. Très pratique, car on peut aller au centre-ville à pied.

Nous partons visiter la ville. Malheureusement, le musée d’art hispanique qui semblait de grande qualité est en travaux.

Nous découvrons les jolies maisons médiévales au bord de l’Agout qui font la carte postale de la ville.

Maisons sur l’Agout, une sorte de grand canal qui donne à Castres le surnom de Venise du Tarn
Castres est aussi la ville de naissance de Jean Jaurès. 
Église Notre Dame de la Platé XVIIIème 
Joli théâtre art nouveau 

Castres compte aussi quelques beaux hôtels particuliers. Nous parcourons les quelques rues piétonnes. Pour être francs, la ville ne nous laissera ps un souvenir impérissable. Mais il fait beau et c’est toujours une grande satisfaction de pouvoir se faire une idée de nouveaux lieux.

En fin d’après-midi, nous décidons d’aller faire une tour dans le massif du Sidobre juste à côté de Castres.

Nous commençons par la visite du village médiéval de Burlats.

Vestiges de la collégiale, qui abrite l’actuelle mairie. 
Tour de la Bistouré, seule tour témoin des remparts de la ville. 

Nous rejoignons ensuite quelques unes des curiosités géologiques du massif du Sidobre. Le Sidobre est le plus gros site d’extraction de granit en France. On y voit d’ailleurs pas mal d’entreprises de monuments funéraires.

Ces gros rochers se retrouvent un peu partout dans le massif et beaucoup de maisons en ont malgré elles dans leur jardin! C’est assez amusant à voir!

La Peyro Clabado: 800 tonnes sur un socle d’1 mètre! 
Lac du Merle 
Encore un gros caillou! 
Un des nombreux « chaos » du Sidobre 
La campagne près de Castres  

Cette découverte rapide du Sidobre (plusieurs blocs à découvrir étaient trop éloignés ou à découvrir à pied) nous a bien plu. 47km et 600m de dénivelé plus tard, nous prenons l’apéro au camping, au frais, bercés par le bruit de l’Agout.

Samedi 11 Juin

Nous débutons par un tour au marché de Castres. Très animé, très sympa. Tous les cafés sont ouverts.

Nous achetons des fromages locaux, charcuterie, légumes. C’est tellement agréable les marchés! On adore!

Marché de Castres  

On se prend ensuite un petit café chez un torréfacteur dont on adore la boutique. Ces petits cafés des matins d’été ont toujours une saveur particulière. Un vrai goût de vacances et de liberté.

Nous continuons notre route avec un stop à Castelnaudary, au bord du canal du midi. La pause repas au bord de l’eau face aux jolies péniches amarrées est un régal.

Nous nous baladons le long du canal jusqu’au grand bassin, petit tour par la collégiale, le centre-ville… Il fait un peu trop chaud pour goûter un cassoulet mais la ville nous plait bien!!

Collégiale St Michel 

Nous visitons ensuite l’abbaye de Saint-Papoul à quelques kms de Castelnaudary. L’abbaye renferme un superbe cloître du XIVème, typique du gothique languedocien.

Abbaye de St Papoul 
Le chapiteau du bas représente St Papoul tenant sa tête, cela rappelle le martyr qu’il a connu.  

Les chapiteaux extérieurs sont l’œuvre du Maître De Cabestany. Le Maître de Cabestany est un sculpteur du XIIème siècle qui n’a jamais signé ses œuvres et dont le nom nous est inconnu (Cabestany est un surnom donné par un historien de l’art du nom d’une abbaye où le maître a sculpté). Cependant, son style si particulier, très expressif le distingue des autres sculpteurs de son temps (doigts très longs, visages triangulaires, nombreux plis des drapés des vêtements etc…).

Chapiteaux du Maître de Cabestany 

La toiture de St Papoul est faite de dalles superposées qui lui donne une forme en écailles de poisson.

Toiture en écailles de poisson et chapiteaux du XIIème du maître de Cabestany 

St Papoul devint cathédrale au XIVème, ce qui réplique la superposition des styles comme l’intérieur baroque de l’église abbatiale qui contraste avec la sobriété du reste de l’abbaye.


Nous reprenons la route, voyons la chaîne des Pyrénées apparaître au loin et faisons nos premiers pas dans l’Ariège, premier stop Mirepoix!

Mirepoix, ancienne ville cathare qui a conservé sa place à couverts avec de très jolies maisons à colombages.

Quand nous arrivons c’est très animé, il y’a plusieurs fanfares qui s’affrontent, les bars sont pleins, c’est chouette!!

La mairie 
Mirepoix, place centrale 
Église St Maurice de Mirepoix  
De jolies façades comme on les aime

Nous testons pour la première fois le camping à la ferme. Le principe est simple. Le stationnement est gratuit et en échange, nous achetons des produits proposés par la ferme. Le spot est vraiment chouette en pleine campagne, au bord de la voie verte.

Camping a la ferme! 

Dimanche 12 Juin

Après un petit-déjeuner au soleil, nous repartons sans avoir rencontré notre fermière/hôte. Dommage, on aurait bien aimé lui acheter quelques produits! Mais le mois de Juin est un mois de travail intense pour les agriculteurs. Nous sommes admiratifs de ce travail.

Nous retournons à Mirepoix profiter de la jolie place médiévale. Un petit café pour s’imprégner de l’ambiance… un vrai bonheur.

Mirepoix, place centrale 
Un voyage au Moyen Age 

Nous nous rendons ensuite à Vals, village qui cache une église semi-rupestre. En effet, l’église possède 2 nefs dont une fut redécouverte dans les années 1950, nef datant du carolingien avec des fresques du XIIème absolument sublimes. On accède à cette nef par une faille dans le rocher.

Église de Vals 
Entrée de l’église! 
Détails des fresques: à gauche l’Annonciation, à droite nativité de Jésus, scène du bain de l’Enfant.  

Prochain arrêt: Foix, préfecture de l’Ariège et petite ville de 9500 habitants. La ville est à la confluence de 2 rivières: l’Ariège et l’Arget. Elle est dominée par un château de défense, château des comtes de Foix dont Gaston Fébus est le plus célèbre représentant. (Il écrivit le livre de la chasse au XIVème)

Foix compte quelques jolies rues piétonnes. Aujourd’hui, dimanche, pas mal de boutiques sont fermées mais on se dit qu’en semaine ça doit être sympa car ce sont de boutiques d’indépendants.

Rues piétonnes  
La halle aux grains 
Abbatiale Saint Volusien 
Demeures à colombages

Nous visitons ensuite la grotte du Mas d’Azil. Cette caverne immense est traversée par une route sur 420m qui date de la fin du XIXème. Cette caverne est le résultat du travail de l’eau de la rivière Arize.

Grotte du mas d’Azil 

Dans cette immense grotte se réfugièrent des ours! comme en témoignent les ossements trouvés et traces de griffes, mais aussi des Aurignaciens (-40 000 avt JC), des Magdaléniens (-16 000 avt J-C, comme le témoigne le crâne d’une jeune Magdalénienne de 20 ans trouvé sur place), et les Aziliens (-13/-9000).

La grotte se visite en visite guidée et c’est toujours passionnant d’écouter l’histoire de ces hommes contemporains des mammouths et des rhinocéros laineux! Ces hommes préhistoriques vivaient ici, dans un paysage qui était alors une steppe glacée, chassaient le renne dont ils suivaient les migrations et utilisaient leurs os pour fabriquer leurs outils comme en témoigne les superbes propulseurs sculptés retrouvés sur place par Édouard Piette (1827-1906).

Faon aux oiseaux, propulseur datant du Magdalénien  

Lundi 13 Juin

Nous commençons tard la journée pour cause de pluie. Petit arrêt à l’abbaye romane de Combelongue, qui est fermée mais dont l’extérieur de briques est de style mudéjar, un des seuls exemples dans les Pyrénées.

Abbaye de Combelongue 

Nous nous rendons ensuite à St Lizier, petit cité qui fut occupée par les Gallo-romains comme en témoigne encore un bout de rempart du Vème siècle. Puis, elle devint un évêché très important (elle possède 2 cathédrales d’ailleurs!) sur les routes de St Jacques de Compostelle.

Nous visitons le Palais des Évêques. C’est aujourd’hui un musée qui présente un étage sur les fouilles réalisées sur place à l’époque gallo-romaine.

Des centaines de pièces retrouvées cachées dans une amphore (-200 avt JC) 

Une autre section est dédiée aux traditions et à la vie paysanne au XIXème dans la vallée de Bethmale et du Biros. Les tenues de fête étaient très colorées et les gens portaient pour ces occasions des sabots très effilés!

Le joyau du musée est la cathédrale Notre Dame de la Sède. Une rénovation en 1992 permit de redécouvrir de manière fortuite des peintures murales de la fin du XVème. Elles représentent 24 personnages au plafond, 12 bibliques et 12 profanes. Les peintures sont d’une grande finesse.

Cathédrale Notre Dame de la Sède 
Détails des peintures  

Juste en dessous du Palais des Évêques, se trouve une seconde cathédrale abritant un beau cloître roman du XIIème, aux chapiteaux richement décorés.

Vue sur la cathédrale et son clocher de type toulousain du XIVème. 
Cloître roman 

Nous mangeons dans St Lizier dans une sorte de petit restaurant collaboratif proposant des menus du jour à base de produits bios et locaux.

Nous nous installons ensuite au camping de Castillon en Couserans. L’ambiance est un peu bizarre. Pas mal de vieilles caravanes rouillées avec des gens qui vivent ici « à l’année », certains sont au whisky à 14h. Finalement, le camping se remplit aussi de touristes au fil de la journée et l’ambiance redevient plus vacances. Mais nous avons un drôle de sentiment dans ce village. Beaucoup de maisons, d’immeubles vides. Ce coin semble un peu sinistré, délaissé et c’est toujours compliqué de comprendre ce qui fait qu’une région parvient à rester attractive ou pas. Visiblement, l’Ariège a permis beaucoup de son industrie et à un taux de chômage chez les jeunes important, associé à une population vieillissante…

Spot camping à Castillon en Couserans 
Castillon en Couserans 

Nous partons à vélo dans la vallée du Biros jusqu’au village d’Eylie, soit 35km pour 400m de dénivelé.

Ourjout 

Nous longeons le Lez, torrent de la vallée.

Vallée du Biros 

Nous voyons de nombreuses granges typiques de la région. Les paysages sont superbes.

Sentein, plus important village de la vallée du Biros possède une église à la forme complètement inhabituelle avec 3 tours aux toits effilés. En fait, elle était fortifiée et possédait 5 tours.

La taille du cimetière du village rappelle ce que nous avons appris ce matin au musée, à savoir que la population de la vallée a chuté de 90% par rapport au siècle dernier. Les forêts ont repris la main sur les pâturages.

Église de Sentein 
Pyrénées, terre de brebis!

Mardi 14 Juin

Départ tôt ce matin pour une boucle à vélo dans la vallée de Bethmale. 14 km jusqu’au col de la Core, en traversant la vallée.

Sur la route, nous nous arrêtons au superbe lac de Bethmale où il y a quelques pêcheurs.

Lac de Bethmale 
Arrivée au col 

Après le col, le tour continue avec 2 autres cols secondaires mais ça grimpe sec: le col de Catchaudégué et le col de Portech.

Village d’Alos 

Enfin, la route redescend vers Luzenac et sa petite église, et après 4h, 1400m de dénivelé et une cinquantaine de kms, nous rentrons à Castillon en Couserans. Avec la chaleur et le dénivelé, perso je suis en PLS, alors que Micka est frais comme un gardon!

Église de Luzenac  

Nous reprenons la route en passant par le col d’Agnès après Alus les Bains. Les paysages offrent des palettes de vert incroyables. Les montagnes sont pelées, les troupeaux de vache y broutent une herbe grasse à souhait!

Près du col d’Agnès  

Nous nous installons pour la nuit au bord de l’étang de Lers.

Étang de Lers 

Mercredi 15 Juin

Nous reprenons la route dans ces paysages pyrénéens sublimes. Nous nous arrêtons au petit village de Saleix.

Saleix 
Pique-nique à Niaux 

En début d’après-midi, nous allons à la grotte de Niaux, une des rares grottes ornées qui se visite. La visite est incroyable. Nous partons munis d’une lampe torche en groupe et nous enfonçons dans un large boyau sur 800m. C’est au fond, après 20 minutes de marche qu’on atteint le salon noir et ces superbes représentation d’art pariétal datant du Magdalénien, 16000 avt JC. Les peintures rupestres réalisés avec du charbon ont permis la datation au carbone 14.

Le bestiaire représenté comprend principalement des bisons, des chevaux, des bouquetins.

Grotte de Niaux 

Pourquoi avoir peint aussi profondément dans la grotte? Pourquoi avoir peint ces animaux là et pas ceux qu’il chassaient au quotidien (rennes, cerfs)? L'hypothèse du grand préhistorien Jean Clottes est celle du chamanisme qui consiste à voir dans la grotte de Niaux un lieu privilégié de rencontres entre l'homme et le monde des esprits de la nature, qui transparaissent à travers les parois de la grotte. Il s'agit alors d'un système social et mystique dans lequel l'interaction avec les esprits naturels fait partie intégrante du quotidien.

Nous nous rendons ensuite à Tarascon, u faisons quelques courses avant de continuer notre route vers Montségur. Nous nous installons au pied des ruines de son château cathare situé sur un piton rocheux. Superbe vision…

Montségur sur son piton 

Jeudi 16 Juin

Nous continuons la route direction l’Aude. Petite frayeur avec le fourgon (et l’odeur de soufre…), à checker semaine prochaine….

Nous visitons ensuite le château cathare de Puilaurens.

Quelques mots sur les cathares.

Apparu en Italie et en France entre les Xe et XIIe siècle, le catharisme (religion des Cathares) bénéficie de la protection des seigneurs féodaux du Midi. Mais plus le mouvement prend de l'ampleur, moins les méthodes traditionnelles de conversion employées par l'Église catholique n'ont d'effet. Aussi, à partir de 1209, et pour la première fois, celle-ci lance une véritable croisade à l'intérieur même de la chrétienté. Combats, sièges et massacres s'enchaînent jusqu'en 1229, avant que l'Inquisition ne prenne le relais. Cette lutte contre l'hérésie a donné naissance à l'Inquisition et a permis l'unification des terres occitanes à la Couronne de France. Pourtant, le mouvement cathare ne s'éteindra jamais vraiment, tant les vestiges architecturaux et culturels sont nombreux dans le Midi français.

Le château en ruines s’atteint après 15/20 minutes de grimpette sur un chemin bien raide. Nous avons la chance d’être quasiment seuls pendant la visite ce qui rend le truc assez magique.

Château de Puilaurens 
Intérieur du château. 

Petite pause pique-nique au pied du château et nous repartons pour Duilhac sous Peyrepertuse.

Nous attendons que les chaleurs baissent (et oui la canicule a commencé…) avant de partir pour un joli tour à vélo de 46km, 60 de dénivelé.

Nous traversons les paysages des Corbières, avec ces vignes, ces paysages vallonées et rocheux et ces senteurs de garrigue.

Cubières sur Cinoble 

Nous passons par les gorges de Galamus traversées par l’Agly. Absolument sublimes!!!! On se sent tout petits! Et ce qui est magique c’est qu’en vélo, on a l’impression de se fondre dans le paysage, de ne faire qu’un.

Entrée dans les gorges de Galamus 
Le joli ermitage des gorges 

Après les gorges, nous passons par Maury avant de grimper jusqu’au château de Quéribus, autre petit bijou cathare!!

Paysages des Corbières 
Le château de Quéribus au fond!

Au col, nous redescendons sur le charmant village de Cucugnan.

Cucugnan 

Enfin, nous bouclons la boucle à 20h30, histoire de profiter jusqu’au bout des longues soirées d’été.

Vendredi 17 Juin

Matinée consacrée à la visite du château de Peyrepertuse, juste au-dessus du village où nous avons logé. Les ruines de ce château cathare sont fabuleuses. Les remparts se confondent avec l’arête rocheuse sur laquelle le château fût bâti. Et le paysage autour est juste époustouflant.

Château de Peyrepertuse 
Ancienne chapelle  

2,5 km de pierres enserrent cette citadelle du XIème. Même si l’histoire des cathares fut courte au cours de l’histoire, la renommée et le mythe autour de cette période est si importante. La route des châteaux cathares n’est autre que la frontière de l’époque avec l’Aragon, frontière qui s’est ensuite décalée aux Pyrénées sous Louis XIV, ce qui explique que ces bastions furent ensuite abandonnés.

Nous partons en passant par le château d’Aguilar, autre forteresse cathare, que nous ne visiterons pas mais au pied de laquelle nous pique-niquons dans un décor estival de garrigue, de vignes et au bruit des cigales. Seuls au monde avec en ligne de mire les ruines du château. Moment suspendu dont nous profitons pleinement.

Pause repas au château d’Aguilar 

Nous roulons ensuite jusqu’à St Guilhem le Désert, superbe village dans les gorges de l’Hérault.

Ce village médiéval sur la route du chemin de Compostelle abrite une belle abbaye, l’abbaye de Gellone, romane, avec un cloître et un chevet pas d’origine mais néanmoins superbes.

Chevet de l’abbaye avec ses jolies absidioles 
Cloître de l’abbaye de Gellone

Nous flânons dans ce joli village, grimpons jusqu’aux ruines du château du Géant, dominant le village.

St Guilhem le Désert 
Le village depuis le sentier 

Et pour prolonger la soirée, nous mangeons sur la place principale au pied de son plantureux platane de 6m de diamètre, vieux de 167 ans!

Samedi 18 Juin


Après une balade matinale dans St Guilhem le Désert, nous partons au marché de Gignac. Nous y flânons et achetons des produits locaux pour nos pique-nique et quelques souvenirs. Un bon moment!

A la recherche du coin d’ombre, dans la garrigue, sur la route…. 

Puis, nous roulons jusqu’à Uzès, dernière étape de ces vacances. Une bien jolie ville toute piétonne, à l’architecture uniforme, avec ces beaux hôtels particuliers du XVIIème. Beaucoup d’animation en ce week-end et la place aux herbes est toujours aussi belle.

Uzès  

Nous “logeons” dans un domaine viticole, à 500m du centre à pied. Une vraie aubaine, nous achetons quelques bouteilles à la propriété pour remercier de cette belle opportunité.

Nous passons la soirée à flâner et profiter de cette ambiance estivale si agréable.

La place aux herbes de nuit…
En mode vacances… 

Dimanche 19 Juin

Petit tour matinal dans les rues d’Uzès toujours aussi agréable… Nous prenons un p’tit café sur la place aux herbes histoire de prolonger encore ces instants suspendus, savourer cette atmosphère… puis, nous prenons la route du retour. Le bilan est tellement positif! Kms total: 1950.