Jour 38
La journée est consacrée à la visite du parc Chobe. Nous rentrons par la Sedudu Gate, demandons pas mal d’explications à l’entrée sur l’état des pistes et dégonflons les pneus du 4x4 pour une meilleure adhérence. Le parc Chobe est de toute beauté. Nous longeons la Chobe River qui a des allures de jardin d’Eden. Le parc de Chobe a beaucoup plus de végétation qu’Etosha ou Kruger. Nous voyons des dizaines d’éléphants, des girafes, des hippotragues, des troupeaux de buffles, des zèbres et des dizaines d’oiseaux multicolores. Les bords de la rivière sont riches en faune également: nous voyons des hippopotames dans et au bord de l’eau! Ils sont vraiment curieux quand ils sont sur terre à brouter de l’herbe comme des vaches! Ils sont énormes!!! Nous voyons plusieurs crocodiles, si sournois...
Le parc n’a aucune barrière comme le veut la politique botswanienne. Nous pique niquons donc à quelques dizaines de mètres des éléphants!
En revanche, le gros point noir du parc c’est l’état des routes. Rien n’est fléché, il y a des pistes qui partent un peu partout et surtout pas mal de sable ou des énormes cailloux. Rien n’est fait pour faciliter la visite en autonomie. C’est assez stressant pour la conduite, on redoute de s’enliser et surtout d’abîmer la voiture car nous ne sommes pas du tout assurés au Botswana sur piste: tout est à notre charge en cas de pépin. Du coup, nous décidons de prendre un game drive pour le lendemain histoire de profiter du parc l’esprit plus libre. En arrivant au camping de Muchenje, on apprend que des gens sont restés enlisés 2h30 avant qu’on les dépanne. D’autres sont en train de changer leur pneu crevé. On se dit qu’on a plutôt eu de la chance. Clairement, Chobe est réservé à ceux qui ont un peu l’habitude de conduire un 4x4, ce qui n’est pas notre cas.
Jour 39
Le lendemain, départ à 7h pour une sortie bateau sur la Chobe River. Nous avons le bateau pour nous 4 avec 2 guides. L’eau est d’un calme en début de matinée, c’est sublime. Comme si la nature s’éveillait doucement. Nous voyons de nombreux hippos.
Les hippopotames mâles sont toujours solitaires sauf s’ils sont dominants. Ils broutent de l’herbe et se livrent à des combats pour être le mâle dominant. Souvent, les combats débutent dans l’eau. Les oiseaux (type aigrettes) s’installent sur leurs dos et mangent les vers ou parasites qui s’y trouvent. A l’inverse, quand l’hippopotame bouge, il brasse l’eau et fait remonter à la surface des vers et autres sources alimentaires pour les aigrettes. C’est pour ça qu’elles restent sur leur dos. Bel exemple de coopération. Les hippos peuvent rester 6 à 13 min sous l’eau. Ils vont dans l’eau pour se rafraîchir essentiellement. Ils donnent naissance aux bébés dans des eaux peu profondes à l’abri des crocodiles : ainsi le petit peut apprendre à nager de suite. Nous passons de longues minutes à les observer s’immerger et remonter à la surface prendre leur respirations. Seuls leurs oreilles et leurs yeux dépassent à la surface.
Nous voyons également des aigles pêcheur africain. Ils ont 170cm d’envergure, oiseaux fidèles, ils restent avec leurs partenaires toute la vie. Chacun pêche pour lui-même par contre, faut pas pousser!!
Les phacochères (animaux préférés de Céline, elle s’est totalement identifiée à leur hyperactivité!!) plient leurs 2 pattes avant pour brouter. Les mâles se différencient des femelles par les excroissances qu’ils ont au niveau des yeux et du nez.
Les buffles aiment être sur les îlots là il y a de l’eau et de l’herbe. Ils y sont en sécurité car les lions ne peuvent pas nager ou traverser des rivières (par peur des crocodiles et hippos). Être sur les îlots signifie donc pour eux être en sécurité.
Comme pour l’hippopotame, l’oiseau est en coopération avec le buffle. Le buffle en bougeant soulève des petites bêtes (insectes) qui intéressent les oiseaux. L’oiseau se met à l’ombre du buffle et le débarrasse de petits parasites.
Le guide nous montre un autre bel exemple de coopération animal: un nid d’abeilles est installé sous un nid d’oiseau: les abeilles protègent les œufs des oiseaux en empêchant les lézards d’approcher. En échange, le nid d’oiseau leur fournit de l’ombre.
Nous voyons aussi des antilopes caractéristiques de la Chobe river: le cobe de Lechwe (amateur d’eau et marécages) et le puku.
A 12h30, nous débutons le game drive. Nous longeons de nouveau la Chobe River car c’est ici que se concentre toute la faune. Dès qu’on s’enfonce plus dans la végétation , nous voyons beaucoup moins d’animaux.
Le guide est un expert en crottes et traces d’animaux! Il commence par nous montrer les crottes de girafes, d’antilopes avant de mettre dans sa bouche une crotte de girafe et la lancer au loin pour illustrer les jeux que pratiquent les enfants dans les zones rurales par ici. Un peu ragoûtant! Ceci dit, les crottes d’hippopotames et autres mammifères ont un intérêt majeur car elles permettent la dissémination de graines.
Nous voyons des éléphants en train de manger leur crottes. En fait, ils ne digèrent jamais tout leur repas, donc remanger leur crotte leur permet d’absorber d’autres nutriments.
Le guide nous explique aussi le rôle d’un mâle dominant. Par exemple, chez les antilopes, les mâles dominants changent d’une saison à l’autre car ils s’épuisent. Un mâle dominant peut reproduire jusqu’à 50 femelles au cours de la saison. Il n’aura donc pas le temps de bien se nourrir et sera plus faible à la saison suivante.
Nous nous arrêtons près d’un groupe de lionnes qui se reposent à l’ombre.
Les lionnes chassent surtout les buffles ou les zèbres car elles ont beaucoup de monde à nourrir, vivant en groupe. Elles mangent tous les 2/3 jours. Le léopard, lui, peut se contenter d’une antilope vu qu’il est solitaire.
Les guides nous font sentir du « basilic sauvage » plante très mentholée qu’on trouve dans le bush. Elle est utile pour la toux et le rhume. Les bushmen s’en enduisaient le corps pour masquer leurs odeurs pendant la chasse.
Ils nous montrent aussi comment reconnaitre les traces des félins. Nous rentrons ravis de notre game drive. Avoir vu les lions d’aussi près était incroyable et les informations données par le guide étaient vraiment intéressantes.
Chobe abrite la plus grande concentration d’animaux sauvages de tout le Botswana, c’était donc le hot spot de notre séjour dans le pays.
Nous rentrons vers 16h30 au camping, petits coups de fils, petit apéro, feu et jeux de cartes.
Quelques infos sur le Botswana
Le Botswana est un exemple de pays pacifiste en Afrique. 2 millions d’habitants pour 500 000km2. Indépendant depuis 1966, le même parti est au pouvoir depuis (le BDP: Botswana Democratic Party) mais pour une fois, cela semble être plutôt lié à la satisfaction du peuple avec des élections libres. Le Botswana suit une politique pro-occidentale pacifique. De plus, la population est à 85% composée de l’ethnie tswana. Il y a une belle unité dans le pays et un sentiment national fort qui favorise la paix. Enfin l’économie dynamique en lien avec les énormes ressources du pays (le Botswana est le 1er producteur mondial de diamants) favorisent aussi cette stabilité.
La devise du pays est « United & Proud ». 80% de la population est chrétienne.
Pour la partie plus sombre, les San qui représentent une minorité au Botswana sont plus ou moins chassés de leurs terres du Kalahari car on y a trouvé des réserves de diamants. Ils ont du mal à perpétuer leur mode de vie traditionnel.
Les San ont une langue « à clics », les noms avec un point d’exclamation se prononcent avec un clic émis en faisant claquer la langue sur le côté de la bouche. Dans le Damaraland en Namibie, la langue locale des Damaras comptait aussi de nombreux clics. Le guide nous a expliqué que la langue des premiers hommes en Afrique devait ressembler à celle des San puisque ce peuple occupe la région du Kalahari depuis 30 000 ans. Cette langue à « clics » est très curieuse à entendre.