ALLEMAGNE

L’est de l’Allemagne, du Nord au Sud en un mois.
Août 2023
4 semaines
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Dimanche 7 Mai,

Nous avons quitté les Pays-Bas hier, passé une nuit d’étape à Haren, et ce matin nous avons rejoint Hambourg, en 3h de route environ.

Hambourg, dernière étape de cette première partie du voyage puisque c’est ici que nous allons laissé le fourgon quelques jours, le temps de rentrer en France.

Pause café à Hambourg  

Nous avions réservé un camping, mais en arrivant on se rend compte que niveau temps de transport, ça va être compliqué pour nous rendre à la gare. Sur le papier, pourtant, tout semblait simple. Bref, on passe pas mal de temps à se prendre la tête sur l’organisation. C’est assez énergivore et stressant, mais c’est ça aussi les aléas du voyage, ce que les gens ne montrent pas forcément mais qui fait partie de la réalité du voyage.

Église St Jacobi 
Le Rathaus, construit à la fin du XIXème, de style néo-Renaissance 
Place de l’hôtel de ville 

En fin d’après-midi, nous partons visiter un peu Hambourg. La ville est une ville portuaire, assez immense (1,8 millions d’habitants) avec des quartiers très différents.

On se concentre sur le quartier autour de la gare, Neustadt et Speicherstadt (groupe d’îles de l’Elbe qui s’est développé entre 1885 et 1927, sous forme d’immenses complexes portuaires, aujourd’hui classé à l’Unesco. L’ensemble illustre la croissance rapide du commerce international à la fin du XIXème et au début du XXème).

Speicherstadt, ces bâtiments de brique rouge abritaient épices, café, soie... 

Au sud de Speicherstadt, un nouveau quartier est en développement où s’élève la Elbphilharmonie, superbe bâtiment inauguré en 2017.

Elbphilharmonie, bâtiment futuriste dont la forme évoque la mer et ses vagues. Fait par le cabinet d’architecte Herzog&de Meuron. 

Nous avons donc eu un bref aperçu de la ville, un dimanche, donc difficile de se faire une VRAIE idée de l’ambiance de la ville. On ne tirera donc pas de conclusions hâtives😉

Lundi,

Poursuite de l’organisation du stockage du fourgon… nous nous rendons finalement à la mairie de Winsen pour demander l’autorisation de rester sur l’aire de camping-car 6 jours au lieu des 3 max autorisées. On bénéficie d’un accueil vraiment adorable. Ça nous touche beaucoup. Morale du voyage, c’est qu’on gagne toujours à oser demander et que les gens sont dans la majorité des cas bienveillants et dans l’envie d’aider. Problème donc résolu! Cette solution est bien plus pratique et bien moins onéreuse que la solution camping qui impliquait de prendre 3 bus différents pour se rendre à la gare.

Nous allons ensuite nous faire un petit tour de vélo au bord de l’Elbe, 45km environ à partir de Winsen.

Jolie ferme locale 

Le soir, nous rassemblons nos affaires et nous baladons dans Winsen. Tranquillou, quoi…

Winsen  

Mardi,

Retour à la maison! C’est parti pour 11h de train!!

P’tit café à la gare d’Hambourg 
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Vendredi 28 Juillet

Après un stop prise de sang à Kiel, nous faisons quelques courses sur la route, les retrouvailles avec les magasins bios sont un pur bonheur pour la BOBO que je suis!

Nous arrivons ensuite à Lübeck, où nous trouvons facilement un stationnement au bord de la rivière qui ceinture la vielle ville. Nous sommes à deux pas du centre à pied, c’est parfait!! La ville de 200 000 habitants possède un cœur de ville sur une île, entourée de réseaux d’eaux.

Le Markt 
Rathaus  
Holstentor, la porte emblème de la ville vue de derrière. 
La porte, vue de devant, elle est en briques rouge-noir brutes et vernissées, elle date de 1478. 

Nous filons découvrir la ville. En ce vendredi soir ensoleillé, c’est très vivant, les terrasses sont pleines, il y a des chanteurs dans la rue etc… honnêtement, nous n’avons pas eu un tel sentiment de vivre une soirée d’été une seule fois en Scandinavie. Donc on se dit que l’Allemagne va plutôt nous plaire!!!

Concert de rue  
Lübeck plage! 

Samedi 29 Juillet

On commence par un petit café en ville. Les prix nous semblent si doux après la Scandinavie qu’on est tenté de se lâcher!

Früshtuck allemand!! 

Nous allons visiter l’église Marienkirche, une des premières églises gothiques de la ville et 3ème plus grande église d’Allemagne.

Marienkirche 
Selon la légende, le p’ti diable faillit démolir l’église qd il réalisa que celle-ci avait été bâtie à la place de la taverne!

On peut y voir un retable anversois de 1518. Les bombardements de 1942 détruisirent une grande partie de l’église. Les cloches qui ont été fracassées dans le bombardement ont été laissé telles qu’elles, souvenir émouvant.

Intérieur de Marienkirche 

Lübeck est classée à l’Unesco en tant que joyau de la Hanse, cette ville faisait partie de la ligue hanséatique, association de commerçants très puissante qui vit le jour en 1241 et prospérera jusqu’à la fin du XVème (la découverte de l’Amérique entraînant son déclin).

Les belles maisons à pignon qui servaient d’entrepôt à sel au temps de la ligue hanséatique.
Belles maisons à pignons 

Les hospices de Lübeck sont parmi les plus anciens au monde! Ils ont été actifs jusqu’en 1970.

Les hospices de Lübeck et ses belles fresques.

Nous montons en haut de l’église St Pétri d’où l’on peut avoir une jolie vue sur les toits de la ville.

Du sommet de l’église St Pétri 

Lübeck, c’est aussi plein de “gangs”, sorte de traboule version allemande. En gros, on pousse une petite porte et on débouche sur une ruelle cachée avec plein de jolies maisons au calme.

Les gangs débouchent sur ces jolies ruelles d’habitations au calme. 

On parcourt la ville en long et en large admirant toutes ces belles maisons bourgeoises aux jolis frontons. On trouve à Lübeck un concentré de charme de ces villes médiévales.

Les bords de rivière sont bien agréables aussi, entre les bars au bord de l’eau, les paddles et autres canoës, les gens ici ont une belle qualité de vie.

La spécialité de Lübeck, c’est le “Marzipan”, le massepain, une confiserie à base de pâte d’amandes. Le Niederegger est un salon de thé-pâtisserie, institution à Lübeck. Un régal pour les yeux.

Niederegger, une belle boutique où le massepain règne en maître.
Soirée pizzeria à … 18h30, horaire à l’Allemande! 😉

Dimanche 30 Juillet

Petit footing matinal pour Micka qui lui permet de faire le tour de “l’île centre-ville”.

Puis, nous allons déjeuner en ville, Micka fait son énorme kiffeur!!

Superbe petit-déjeuner près d’un couvent, ambiance médiévale dans le calme du dimanche matin. 

Nous profitons encore un peu de la ville, puis poursuivons jusqu’à Wismar, petite ville médiévale de la ligue hanséatique, sur la côte Baltique. La ville compte pas mal de belles maisons bourgeoises datant de cette époque.

Wismar 


De belles maisons….à chaque coin de rue!!! 
De belles façades colorées à pignon et en bas à gauche une maison Art déco.

Le vieux port est pittoresque et désordonné et donne une idée de la cité marchande que Wismar devait être. Les stands de vente de poisson sont pris d’assaut!

Vieux port de Wismar 
Et hop un pti café pour la route et schokoladentorte… 

Nous rejoignons ensuite Rostock où nous passons la soirée. Ville portuaire de 200000 habitants, le petit centre-ville n’est pas désagréable à parcourir même en ce dimanche soir pluvieux. Les maisons à pignons colorées caractéristiques des villes de la Hanse donnent un certain charme à la ville.

Kröpeliner strasse, rue piétonne principale de Rostock. 
Neuer Markt, place principale de Rostock  
Kerkhofhaus, maison de style gothique flamboyant de 1470 avec son pignon à redents et sa façade de briques vernissée.

Lundi 31 Juillet

Nous nous rendons à Stralsund, dernière ville sur la côte Baltique de la ligne hanséatique. La vieille ville est comme Wismar classée à l’Unesco en tant que ville de la Hanse, et comme elle, elle est absolument charmante. Beaucoup de beaux bâtiments historiques, c’est un plaisir d’y déambuler surtout que c’est bien animé en cette saison.

Rathaus de style gothique (XIII-XIVème) véritable dentelle de briques rouges couronnée de 7 tourelles.

Nous en profitons pour nous partager un “Frühstück” allemand qui n’a rien à envier aux brunch’s danois. (Décidément on va continuer à faire nos épicuriens!!)

Un de nos meilleurs Frühstück sans aucun doute!!! 
L'aquarium de Stralsund 

Nous enchaînons ensuite avec pas mal de route en direction de Berlin. Nous faisons un petit stop pour visiter l’abbaye cistercienne de Chorin, au pas de course car on arrive 30 minutes avant la fermeture!

Abbaye de Chorin, chef d’œuvre d’art gothique 

Nous nous posons en début de soirée en périphérie de Berlin que nous visiterons ces prochains jours.

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Mardi 1er & Mercredi 2 Août

Nous passons 2 jours à Berlin, capitale que nous avions visitée il y a quelques années et où l’on s’était promis de revenir car on avait comme toujours manqué de temps pour “tout” voir.

Nous repassons bien sûr par la porte de Brandenburg, le mémorial de l’Holocauste, les bords de la Spree etc…

La fameuse Porte de Brandebourg 
Cathédrale  

Nous nous rendons notamment à Museuminsel, cette île sur la Spree où se concentre 5 grands musées de Berlin. Il y a l’embarras du choix avec des musées d’antiquités, de peinture etc..

Alte national gallery et Neues Museum sur Museuminsel 

Nous choisissons de visiter le Neues Museum qui abrite les collections égyptiennes et notamment le TRÈS célèbre buste de Nefertiti, incroyable buste de calcaire peint, datant de 1345 avant J-C et découvert par un archéologue allemand en 1912. Ce buste de 48 cm est dans une salle qui lui est consacrée, bien protégé dans une vitrine. Apparement l’Egypte réclame le retour de cette pièce depuis presqu’un siècle sans succès.

Buste de Nefertiti  

Cette pièce mérite à elle seule la visite tant elle fait partie des symboles connus de l’Egypte antique. En revanche, le reste du musée nous a un peu déçu. La muséographie n’est pas terrible malgré les audio guides, toutes les périodes sont un peu mélangées, ça manque de pédagogie et l’on s’épuise assez vite. A noter aussi qu’en ce début Août, on ne sait pas pourquoi mais on s’était imaginé que les musées seraient vides, grave erreur c’est plutôt tout l’inverse!!!!!

Antiquités égyptiennes  

La tombe d’Aline appartenant au momies retrouvées au Fayoum près du Caire est intéressant car cela montre l’entrelacement des traditions égyptiennes et gréco-romaines puisqu’il s’agit de tombes romaines de 24 avant JC.

Tombe du Fayoum 

Micka en féru d’histoire visite également le musée de la Stasi, le musée se trouve dans les anciens bâtiments de la Stasi dans un immeuble et un quartier à l’architecture toute communiste. Sinistre à souhait mais visite très intéressante sur les méthodes d’espionnage et services secrets de l’époque. Quasiment tous les citoyens étaient surveillés avec une paranoïa poussée à l’extrême.

Musée dans les anciens bâtiments de la Stasi 
Hallucinant appareil photo bouton pour être dissimulé derrière un manteau. 

Nous nous rendons à East Side Gallery voir un grand pan de mur qui a été conservé et où le street art contribue à garder ces lieux de mémoire. C’est ici qu’on peut voir le fameux baiser entre Brejnev & Honecker.

East Side Gallery 

Dans un autre registre, nous avons découvert aussi le quartier autour de Kastanienallee, le coin des restos sympas que nous n’avions pas exploré la dernière fois. Nous tombons notamment sur un resto balinais au rapport qualité prix incroyable, au décor top. Nous retrouvons le gado-gado, plat que nous avions adoré à Bali! Une super soirée!!!

Resto sur Kastanienallee  
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Jeudi 3 Août

Nous rejoignons Potsdam, en banlieue de Berlin. Petite ville étudiante bien plus reposante que Berlin!

Potsdam 

Nous visitons le tout récent musée Barberini, inauguré en 2017. La collection permanente est constituée de tableaux issus de la collection privée de l'entrepreneur et mécène allemand Hasso Plattner. (Fondateur de SAP). Il s’agit d’une superbe collection impressionniste. Le musée propose la plus grande collection de Monet hors de France avec quelques 38 tableaux.

Musée Barberini 

On a été assez ébahis devant ces tableaux de Monet qui changent de ceux qu’on a l’habitude de voir justement parce que ce sont des tableaux qui relevaient de collections privées et ne sont pas dans les biblio habituelles du peintre. Une vraie belle découverte donc.

Également quelques œuvres de Caillebotte ce qui est assez rare, dont le superbe tableau d’un couple qui marche. (qu’Hasso Plattner a acquis pour 8 millions d’euros d’après nos petites recherches!).

Un tableau superbe de Caillebotte que ce couple en balade… 

Du Signac, du Sisley…

Signac en mode pointilliste 

Un beau Pissarro…

Une belle salle consacrée aux fauves avec pas mal d’œuvres de Vlaminck. Bref, tout ce qu’on aime. On s’est régalé. Le musée est une petite pépite car dans un bâtiment ancien, à la muséographie très actuelle vraiment bien faite. Tout est lisible, mis en valeur.

Salle fauve avec des Vlaminck & des Derain

L’exposition du moment était consacrée à l’impressionnisme hollandais. Ce qui a retenu notre attention ce sont les peintres étiquettés sous le nom de l’impressionnisme d’Amsterdam: Breitner, Israels, Pleters, Nibbrig…

Impressionisme hollandais  

Après la visite, petit goûter pour Micka puis petit footing en mode repérage pour demain matin.

Vendredi 4 Août

Nous consacrons la journée à la visite du château de Sans Souci, le célébrissime château de Frédéric II, dit Frédéric le Grand (1712-1787), roi de Prusse et fondateur de la nation allemande.

La visite comprend plusieurs bâtiments qui vont nous occuper la journée entière, nous sommes ici dans le Versailles allemand et le parc est immense. Nous choisissons donc de prendre les vélos pour passer d’un site à l’autre sans perdre trop de temps ni s’épuiser inutilement.

Arrivée au palais 

Nous commençons par la visite du Palais de Sans Souci à proprement parlé qui compte une dizaine de pièces. Il s’agit donc plutôt d’une grosse villa, d’un lieu de vie cher au roi plus qu’un lieu d’apparat dans le plus pur style rococo frédéricien, style que Frédéric II a particulièrement développé et qui était en vogue à l’époque. La richesse des salles nous a conquis.

La perspective sur le château avec les vignes étagées 

La petite galerie compte pas mal de tableaux de Watteau illustrant des fêtes galantes. Watteau est le peintre rococo de l’époque. Pour la première fois, les œuvres d’art évoquent des sujets légers, festifs…

Galerie Watteau 

La salle de concert nous offre à voir la flûte du roi. Frédéric II en jouait fort bien.

Salle de concert et en bas à gauche sur le piano forte est posée la flûte du roi. 

La salle de marbre est la salle où Frédéric II organisait ses soupers philosophiques. Passionné par les arts en général, la littérature, il fut en conflit avec son père Frédéric Ier , déjà en raison de son homosexualité et parce qu’il le jugeait pas à la hauteur du poste alors que l’histoire prouva le contraire. (Il a été conquérant et a fait de la Prusse une grande puissance)

La salle de marbre 

Autre salle que nous avons particulièrement aimé: la salle Voltaire. Frédéric II reçut Voltaire durant 3 ans au château pour travailler son français, lui faire la conversation etc…

Salle Voltaire

La salle Voltaire est un bijou dans le style rococo frédéricien dont on retrouve tous les codes: des feuillages délicats, des oiseaux, des fruits, avec toujours des lignes courbes, des volutes.

Nous visitons ensuite la Bildergalerie, construite en 1747 car Frédéric II voulait y installer une collection de tableaux des écoles flamandes, italiennes et françaises. (Rubens, Le Caravage etc…) Les murs et le sol sont en marbre jaune, un marbre très rare puisque tous les gisements étaient épuisés depuis l’Antiquité. Ce marbre provient donc de ruines romaines.

La Bildergalerie et son faste incroyable

Étape suivante: le château de l’orangerie qui date de 1851 et est inspiré de la Villa Médicis. Il ne date donc pas de l’époque de Frédéric II mais de celle de ses successeurs. Il abritait des plantes tropicales l’hiver.

Château de l’orangerie  

Petite pause café et pique-nique près d’une pagode, histoire de reprendre des forces avant de s’attaquer au Neues Palais, construit en 1763 de style baroque et ne comptant pas moins de 400 pièces… Frédéric II l’a fait construire essentiellement pour l’apparat et pour recevoir. Il résidait plutôt à Sans Souci.

Pique-nique dans le parc de Sans Souci 
Neues Palais 

En revanche, le Neues Palais devint ensuite la résidence préférée du Kaiser Guillaume II.

La salle qui nous a particulièrement ébahis est celle de la grotte marine, une énorme salle rocaille (le mot rococo vient du terme rocaille) avec des minéraux, coraux, coquillages recouvrant les murs. Cette salle a été enrichi au XIXème de pierres semi-précieuses et de fossiles.

La grotte marine 
Détails des murs de la grotte marine 

La galerie de marbre fut utilisée comme salle de banquet et salle de bal.

Galerie de marbre 

La visite se poursuit avec d’autres belles salles, les appartements royaux…

On enfourche de nouveau les vélos direction la maison de thé Chinoise.

Façade arrière du Neues Palais 

La maison de thé Chinoise est un de nos coups de cœur à Sans Souci! On s’attendait à voir une pagode et nous découvrons cette superbe bâtisse baroque isolée dans le parc et sa débauche de stucs dorés. Un pur bijou qui reflète bien la fascination de l’époque pour l’Asie.

Maison de thé chinoise 

Dernière étape, le château des chambres nouvelles, un bâtiment annexe au palais de Sans Souci destiné à l’hébergement des hôtes: 7 chambres, une salle de concert et de banquet, le tout dans un style plus sobre mais toujours rococo.

Château des chambres nouvelles depuis le verger, avec au fond le moulin du château. 
Intérieur du château des chambres nouvelles 

Frédéric II souhaitait être enterré à Sans Souci de manière très discrète. Son souhait ne fut à l’époque pas respecté et il eut des funérailles nationales. Depuis peu, il a rejoint Sans Souci avec une tombe toute discrète (que nous avons eu du mal à trouver d’ailleurs) recouverte de quelques pommes de terre, car en effet c’est Frédéric II qui a introduit la pomme de terre en Prusse pour éviter une famine.

Tombe de Frédéric II dit Frédéric le Grand

Nous avons tellement aimé cette journée de visite que nous rêvions de faire depuis plusieurs années que nous repartons le soir venu à vélo dans le parc de Sans Souci pour s’imprégner encore une fois des lieux jusqu’au coucher de soleil.

Samedi 5 Août

Nous prenons ce matin les vélos pour rejoindre le centre-ville de Potsdam. Nous nous posons comme à notre habitude dans un joli café histoire de démarrer la journée en douceur.

Nous passons par le quartier hollandais, quartier construit à l’initiative de Frédéric Guillaume Ier en 1752 pour attirer des artisans hollandais dans le but d’assécher les marécages. Ce fut un échec mais le quartier qui est resté est bien mignonnet avec ses restos et galeries d’art!

Quartier hollandais de Potsdam 

Autre curiosité à Potsdam: la colonie russe d’Alexandrowka. Il s’agit de 13 maisons en bois commandées par Frédéric Guillaume III en 1826 pour récompenser la fidélité du chœur russe de l’armée impériale.

Maisons de la colonie russe de Potsdam

Nous poursuivons en vélo jusqu’à Cecilienhof, manoir de style anglais où se déroula la conférence d’après guerre des puissances victorieuses (du 17 Juillet au 2 Août 1945) en présence de Staline, Truman et Churchill.

Cecilienhof 

A deux pas de là se trouve le Palais de marbre, palais qui se visite avec le billet pour Sans Souci, mais nous n’avons clairement pas eu le temps de tout faire hier. On fait un peu les malheureux bien déçus et la caissière du musée adorable nous délivre des billets gratuitement.

Le palais de marbre est situé au bord d’un lac. Il fut construit en 1787 par Frédéric Guillaume II, neveu de Frédéric II. C’était sa résidence préférée.

Palais de marbre 

Les intérieurs sont richement meublés et les marqueteries sont magnifiques (d’ailleurs, la visite guidée se fait avec des petites pantoufles pour protéger ces beaux parquets).

Grand escalier, cabinet de travail du roi en bas.  
Salle des grottes 

La salle des grottes est surnommée ainsi en raison de sa présence face au lac, des coquillages en stuc qui orne les murs et les roseaux artificiels de la décoration. Il s’agissait de la salle à manger du roi.

De jolis cabinets  
Salle de concert où Beethoven a joué! 
Un cabinet oriental au goût douteux mais très à la mode à l’époque.  

La visite était en allemand, nous avions juste quelques petites traductions écrites. Néanmoins on en a pris une fois encore plein les yeux en fan de patrimoine que nous sommes.

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Samedi 5 Août

Nous quittons Potsdam avec tristesse (on a beaucoup aimé ces 3 belles journées de visite dans la ville!), direction Wörlitz, située en Saxe-Anhalt.

Petit stop sur la route dans ces cafés bijoux qu’on adore se dégoter!!! (4,8!!!!😉 ) c’est devenu un jeu entre nous!

Wörlitz est un petit village réputé pour son parc à l’anglaise de 112 hectares datant de la fin du XVIIIème pour la famille d’Anhalt-Dessau dont le château est ici. Ce parc illustre le concept de retour à la nature, préromantique très à la mode à la fin du XVIIIème. Parterres de fleurs, statues antiques, petits ponts, rivières se succèdent, tout est harmonie. A ce titre, il est classé à l’Unesco.

La balade dans ce jardin anglais est hyper agréable, la météo un peu capricieuse masque un peu la magie du lieu, mais c’est un océan de verdure, d’une quiétude absolue en cette fin de journée.

Parc à l’anglaise de Wörlitz 

C’est aussi une réserve qui accueille une belle biodiversité: on aura pu observer un héron, un ragondin, des bébés cygnes…

Le petit héron est au fond bien caché! 

La villa Hamilton se trouve dans le parc, elle fut construite sur le modèle de la villa napolitaine de William Hamilton qui était un ami du prince Franz, prince d’Anhalt-Dessau. La maison est construite sur un rocher taillé sur le modèle des grottes du Vésuve.

Villa Hamilton 

Dimanche 6 Août

Nous avons réservé la visite guidée (encore qu’en allemand malheureusement!) de 10h pour le château de Wörlitz, château du prince Franz qu’il se fit construire de 1769 à 1773 comme résidence estivale. Le prince tenait à y vivre comme un lord anglais à la campagne, sans cour, avec peu de serviteurs.

Château de Wörlitz 

Il s’agit d’un château néoclassique. Les influences anglaises et italiennes sont évidentes dans les intérieurs. La finesse et la richesse des décors, les objets d’art sont incroyables. Elles traduisent la personnalité d’un prince bien dans son siècle.

Entrée et salle Chinoise avec de superbes panneaux peints.
Salle à manger 
La grande salle et son plafond inspiré du Palais Farnèse 
Dans l’ordre, salon de musique, cabinet de la princesse, bibliothèque, chambre du prince et chambre de la princesse.  

Après cette belle visite, nous prenons la route de Leipzig. Sur la route, on regarde par hasard les restaurants aux alentours. Et là, on tombe sur 5/6 restos grecs dans un rayon de quelques kilomètres. Tous bien notés. Improbable!! (Apparemment, Leipzig abritait une importante communauté grecque) Nous en choisissons un qui fait vivre un petit village bien endormi en ce dimanche. Nous y passons un très bon moment pour mon anniversaire. Comme toujours, les bons moments sont des histoires de contexte, d’ambiance et c’est pas toujours facile à décrire.

Resto grec 

Nous visitons ensuite Leipzig en fin d’après-midi, profitant d’une éclaircie. La ville de 580 000 habitants a été bien détruite par les bombardements, donc elle n’a pas un charme fou au premier abord.

L’opéra de Leipzig sur une grande place un peu austère… 

Néanmoins, le centre-ville est quand même agréable, bien animé lors de notre passage. Des chanteurs de rue, des terrasses bien pleines, c’est sympa.

Rues du centre-ville  

On s’y rend car c’est la ville de Bach (1685-1750), le maître absolu de la musique classique pour Micka!! Nous nous rendons donc à la Thomaskirche dans l’église où il fut maître de chapelle pendant 27 ans. C’est aussi ici que Bach est enterré.

Thomaskirche 
Tombe de Bach et l’orgue qui date des années 2000 a été conçu pour jouer des œuvres de Bach, pour en avoir la puissance! 

Ce petit tour dans Leipzig ne nous a donc pas déplu. On ne s’y attarde pas plus et rejoignons Meissen, au bord de l’Elbe pour la nuit.

Lundi 7 Août

Ce matin, nous allons nous balader dans Meissen, en passant par les bords de l’Elbe. L’Elbe ici est sauvage, pas du tout aussi large qu’à Hambourg. C’est très joli et ça nous rappelle beaucoup la Loire.

Meissen au bord de l’Elbe

Meissen est une très jolie petite ville tout près de Dresde, célèbre pour sa manufacture de porcelaines, la plus ancienne d’Europe puisqu’elle date de 1710. C’est ici que le procédé de fabrication de la porcelaine a été découvert par le chimiste Frédéric Böttger, alors qu’en Chine il était connu depuis des siècles. Cette porcelaine dure utilise le kaolin qui provient des mines de kaolinite situées au nord-ouest de la ville de Meissen. La fabrication se fait avec du kaolin donc, du feldspath et du quartz. Il y a 2 ou 3 temps de cuisson. Certaines cuissons peuvent durer une semaine!!

La visite de la manufacture est assez intéressante car nous pouvons voir les étapes de fabrication de la porcelaine. Il s’agit là d’un vrai travail d’artiste. On comprend aisément pourquoi les prix de ces porcelaines atteignent des sommets (200€ pour une tasse basique par exemple).

Atelier de démonstration de la fabrication de la porcelaine  

Le musée présente de nombreuses pièces du XVIIIème, XIXème puis des récentes. Même si cela peut paraître un peu kitsch c’était à l’époque très apprécié. Certaines pièces valent 20 ou 30000 euros! Auguste le Fort, prince-électeur de Saxe, qui avait son château à Meissen disait souffrir de la “maladie des porcelaines”. En effet, il les collectionna jusqu’à l’excès, avec un total de 23000 pièces considérée comme la plus grande collection de porcelaines au monde. Cette collection est visible à Dresde. Auguste le Fort admirait Louis XIV et fit tout pour lui ressembler, d’où le faste notamment de son palais à Dresde (le Zwinger).

Micka devant le plus grand centre de table produit à Meissen 

Sinon, la vieille ville de Meissen est agréable à parcourir surtout dans le calme du petit matin et le soir pour une ambiance un peu mystique. La cathédrale et surtout l’Albrechtsburg, ce château fort de style gothique tardif qui domine l’Elbe valent le coup d’œil.

Albrechstburg 
La cathédrale et son cloître 
Rues de la vielle ville de Meissen et le Markt 
Photo souvenir  

On galère à trouver un pti café ouvert en ce lundi matin. Celui-ci ne payant pourtant pas de mine nous laissera un bon souvenir car lieu de conversation passionnée comme on aime tant les avoir en voyage!

L’après-midi, Micka s’offre une pause Apfelstrudel dans le Ratskeller de la ville. Les Ratskeller se trouvent sous les mairies des villes. Ce sont des sortes de brasseries traditionnelles.

Apfelstrudel de compet! 

Enfin après une belle averse, le footing du soir de monsieur, nous repartons pour un petit tour by night.

L’Elbe depuis la cathédrale  

Nous apprécions vraiment le spot dodo au bord de l’Elbe, et y restons une seconde nuit.

Mardi 8 Août

Nous rejoignons Dresde dans la matinée et nous garons en centre-ville sans difficulté. On est assez fatigués aujourd’hui, du coup on commence la journée qui en plus est un peu pluvieuse, doucement.

Un café baby-friendly qui nous aura presque fait douter de nos choix de vie tellement c’était agité!! 
Altstadt de Dresde 

L’après-midi, nous allons visiter le musée Albertinum, qui propose des collections du XIXème à aujourd’hui.

Albertinum 

Nous commençons par une salle consacrée à Caspar David Friedrich THE peintre n•1 du romantisme allemand, qui est d’ailleurs enterré à Dresde. Il est très connu pour son tableau « Le voyageur contemplant une mer de nuages ».

Caspar David Friedrich 

D’autres peintres du courant romantique allemand sont aussi présents comme Carl Gustav Carus, Richter ou JC Dahl (que nous avons découvert en Norvège mais qui est lui aussi mort à Dresde et du coup assimilé au romantisme allemand).

Tableau de Carus à gauche et Dahl à droite  
Tableau de Ludwig Richter 

Une salle est aussi consacrée aux impressionnistes français et allemands.

Dans l’ordre, Toulouse Lautrec, Degas, Gauguin, Van Gogh, Monet et Manet
Tableau de Max Liebermann, impressionniste allemand, bien qu’il ne se soit jamais vraiment associé au mouvement. 

Nous avons bien aimé découvrir Max Slevogt, un impressionniste allemand dont on voit ici les œuvres réalisées lors de son voyage en Égypte.

Œuvres de l’impressionniste Max Slevogt

La salle consacrée à l’expressionnisme allemand présente des œuvres du courant Die Brücke (mouvement expressionniste allemand fondé à Dresde en 1905, alors que le groupe des cavaliers bleus, autre mouvement expressionniste, a été fondé à Munich). On retrouve dans les fondateurs de ce mouvements Ernst Ludwig Kirchner et Karl Schmidt-Rottluff. Die Brücke réunit des artistes souhaitant libérer l’expression du conformisme, en suivant spontanément leurs émotions, mais influencés par le fauvisme français et ses couleurs vives ; les thèmes sont volontiers paradisiaques (nus, paysages…).

Tableaux de Kirchner 
Tableaux de Karl Schmidt-Rottluff 

Sont présentés des tableaux d’Oskar Kokoschka, peintre expressionniste autrichien n’appartenant pas au mouvement Die Brücke.

Oskar Kokoschka  

Nous découvrons ensuite le peintre allemand Otto Dix (que nous ne connaissions que de nom), au travers d’une salle qui lui est consacrée. Ce peintre d’abord expressionniste s’est tourné vers un mouvement qui lui a succédé et dont il fut un des fondateurs, celui de « la Nouvelle Objectivité».

On y retrouve des artistes issus du dadaïsme notamment. D'un point de vue global, la Nouvelle Objectivité se caractérise par une volonté de représenter le réel sans fard. Elle tend un miroir froid à la société malsaine et corrompue de l'après-guerre. L'art lui sert d'arme. Formellement le mouvement se caractérise par l'emploi d'un dessin précis plus que par l'utilisation de couleurs, contrairement à l'expressionnisme. En peinture, on retrouve des préoccupations sociales importantes qui aboutissent à des œuvres parfois aux limites de la caricature.

Oeuvres d’Otto Dix 
Ce tableau de Willy Wolff, « love for sale » a bien ce côté caricatural.

Après cette visite, nous nous rendons à la Frauenkirche, la cathédrale de Dresde entièrement reconstruite après la destruction totale de 1945. Elle a été achevée en 2005 seulement! Avant, la cathédrale était restée telle qu’elle, un tas de pierres en pleine ville, pour ne pas oublier l’horreur… (ça ne devait pas être gai le centre-ville franchement…!) Elle représente aujourd’hui le symbole par excellence du renouveau de Dresde. L’intérieur est très original, on se croirait dans une salle d’opéra baroque avec ses balcons circulaires sur plusieurs étages. L’autel rococo est magnifique.

On se retrouve par hasard à assister à une messe protestante un peu malgré nous! Au final, ça permet de profiter du lieu!

Frauenkirche de l’extérieur  

Mercredi 9 Août

Nous profitons à nouveau de la ville aujourd'hui. A savoir que Dresde (500 000 habitants) est vraiment séparée en 2 parties, de chaque côté de l’Elbe.

D’un côté, l’Altstadt avec tout le quartier historique reconstruit suite au bombardement de 1945, qui comme je l’ai dit plus haut a été massif, d’un acharnement qui a même étonné à l’époque car la ville de Dresde n’était pas stratégique. Quoiqu’il en soit la rénovation pierre par pierre de sa partie baroque est une belle réussite.

Neumarkt  
L’opéra de style renaissance italienne 
Residenz schloss, relié à l’église par un petit pont protégé. 
Fürstenzug, plus grande frise en porcelaine au monde (102m!), elle représente la chronologie des rois de Saxe. 
Le Zwinger, chef d’œuvre du baroque allemand, palais du prince électeur Auguste le Fort (encore lui!) construit vers 1709.
La Hofkirche, cathédrale catholique celle-ci. 

De l’autre côté de l’Elbe, Neustadt, c’est la ville moderne, très jeune, étudiante avec les resto et bars cosmopolites. Une architecture beaucoup plus basique et sans charme, mais par contre pas mal de street art. C’est très sympa le soir, c’est là que les gens vivent contrairement à l’Altstadt qui a des allures de musée. C’est à Neustadt que nous avons fait un resto indien délicieux.

Resto indien DÉLICIEUX dans Neustadt 
Ah oui au fait j’adooooore les Milchkaffee allemands!!!!

C’est aussi côté Neustadt qu’on a un joli point de vue sur la vielle ville, (n’oublions pas que Dresde est surnommée, avec excès quand même! “La Florence de l’Elbe”), depuis le Canaletto Blick.

Vue sur la ville et l’Augustbrücke 

Le Biergarten offre aussi un point de vue bien sympa pour le soir. En tout cas c’est par là que tout le monde vient pique-niquer sur la pelouse.

L’après-midi, nous prenons les vélos pour sortir de Dresde et remonter un peu l’Elbe sur quelques kilomètres. La piste cyclable passe par des rives qui sont bordées de villas/châteaux renaissance avec des paysages de vignoble, c’est vraiment très beau. Une chouette balade de 15/20km aller-retour environ. Y’a pas à dire la vallée de l’Elbe en Saxe c’est très beau!!🤩, beaucoup plus que la partie de l’Elbe que nous avions longée vers Hambourg, beaucoup plus industrielle.

Forteresse renaissance au bord de l’Elbe 
Je mets cette photo pour le souvenir, je commence à sérieusement m’arrondir, quasi 6 mois de grossesse.

Dresde était une ville qui était sur notre TO-DO list depuis pas mal de temps, on est donc bien contents d’avoir pu la découvrir!

Nous quittons la ville dans la soirée pour rejoindre Moritzburg, toute petite ville célèbre pour son palais baroque. Il s’agissait à la base d’un pavillon de chasse remanié en palais baroque par Auguste le Fort (toujours lui! C’était vraiment THE Prince-électeur de Saxe!!) en 1723.

Au coucher de soleil sur Moritzburg 

Nous dormons tout près du château, ce qui nous permet d’y refaire un petit tour de bon matin.

Les statues de l’entrée et les trophées de chasse à l’intérieur rappellent la vocation première de ce château
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En premier lieu, je mets une carte des Länder allemands, car qui sait placer la Thuringe sur une carte? Pas nous en tout cas avant d’y venir!

Jeudi 10 Août

Nous rejoignons la ville d’Iéna, où nous ne nous arrêtons pas mais nous nous rendons en revanche sur le champ de bataille célèbre!

Vue sur Iéna depuis le plateau où eut lieu la bataille 

La bataille d’Iéna eut lieu le 14 Octobre 1806 et se solda par une victoire écrasante de l’armée napoléonienne sur les Prussiens. C’est un petit pèlerinage pour Micka!

Nous rejoignons ensuite Weimar, ville de 60 000 habitants mais ô combien importante pour la culture allemande. Bach y joua 10 ans. Puis, il s’agit de la ville de Goethe et de Schiller, célèbres poètes allemands. Symbole de l’humanisme, Weimar fut surnommé “l’Athènes allemande.” Puis, ce fut un des berceaux du Bahaus.

Que ce soit donc sur le plan de la littérature, de la musique ou de l’architecture, Weimar est donc un incontournable.

Nous visitons la maison de Goethe, maison où il vécut de 1782 à sa mort en 1832.

Chaussure, journal et portrait du maître des lieux… 

La maison a été conservée dans les moindres détails. Goethe est arrivée à Weimar en 1775. À l’époque, il a 26 ans et est déjà grandement reconnu pour son roman “Les souffrances du jeune Werther”. Protégé par le duc de Saxe-Weimar et épaulé par son ami l’auteur dramatique Schiller, il devient l’homme le plus influent de la ville.

Cage d’escalier où l’on voit déjà le goût pour l’Antiquité propre à l’époque. 
Salle à manger et à droite petite salle à manger avec un séchoir à dessins 

Sa maison compte une bonne vingtaine de pièces. On y voit que Goethe collectionnait de nombreuses pièces antiques ramenées de ses voyages en Italie, mais aussi de la vaisselle, des roches et minéraux, des livres. Il se passionne et étudie tous les sujets (aquarelle, botanique…).

Salle des bustes  
Piano sur lequel Mendelssohn a joué. 

Goethe s’est passionné pour les roches et minéraux ainsi que pour les majoliques, ces faïences de la Renaissance italienne.

Roches, minéraux et collection de majoliques.  
Cabinet de travail et chambre où Goethe mourut en 1832. 

Le jardin est superbe. Il aimait beaucoup s’y retrouver avec son épouse Christiane.

Jardin des Goethe

Vendredi 11 Août

Levés tôt, nous nous rebaladons dans la ville encore calme, c’est un vrai plaisir car tout le centre est piéton!!

Rues piétonnes de Weimar 

Nous visitons l’église St Pierre et St Paul, où Bach a joué! Quand nous y entrons, il y a justement un organiste qui joue du Bach! Autant dire que Micka est RAVI!!😉

L’église abrite par ailleurs un très beau retable de Cranach l’Ancien de 1522.

Magie de ces journées d’été! Nous apprécions de prendre un petit-déjeuner en terrasse car mine de rien ça ne nous est jamais arrivé en Scandinavie! Il faisait toujours trop froid ou trop venteux.

Früshtuck au top en terrasse 

Nous nous baladons ensuite dans le parc Goethe qui fut aménagé au XVIIIème sur les conseils du poète. Romantique, il possède quelques ruines qui participe à cette atmosphère.

Parc Goethe 

On y trouve également la maison de Liszt que nous avons visité. Le pianiste né en 1811 y vécut de 1869 à 1886 lorsqu’il fut directeur de l’opéra de Weimar. On peut voir des meubles d’époque, son piano à queue ainsi qu’un petit clavier sculpté dans du bois brut. Liszt vivait très modestement par choix, il finit d’ailleurs sa vie en faisant le choix de devenir prêtre.

Maison de Liszt à Weimar 
Pianos de Liszt 

Ami de Chopin, de Berlioz, il fréquente Hugo, Delacroix, Balzac, Lamartine et s’inscrit dans son siècle. La visite s’accompagne du joli morceau qu’il a composé: “les jardins d’eaux de la villa d’Este”.


Après avoir fait quelques courses au Denns Markt (on a nos petites habitudes!), nous nous rendons au mémorial de Buchenwald à 8km de Weimar.

Tour mémorielle avec les fosses communes et au loin la ville de Weimar. 

Visite difficile mais ô combien nécessaire. Difficile d’imaginer l’horreur qui a pu se passer dans cette si belle forêt où Goethe aimait aller se promener. Ce camp de concentration recevait surtout des opposants politiques, prisonniers, homosexuels et bien sûr des Juifs. Stéphane Hessel, Léon Blum, Marcel Dassault et Marcel Michelin y furent également enfermés. 56000 personnes y furent exterminés.

À la libération, les Américains forcèrent les habitants de Weimar à venir voir les charniers et à les confronter à ce qu’ils ont toujours prétendu ignorer… alors que cela se passait à quelques kilomètres seulement…

Fours crématoires, entrée du camp, arrivée des prisonniers par ces rails… 

Nous passons ensuite de nouveau la soirée à Weimar, très animée en cette belle soirée d’été.

Samedi 12 Août

A 1/2h de Weimar, nous rejoignons Erfurt, ville de 200 000 habitants et capitale de la Thuringe.

Encore un beau frühstück du matin avec un gentil accueil! 

La ville connut son développement au Moyen-Age grâce à la fabrication de teintures pastel et à sa position sur la route du sel entre Baltique et Italie. Luther y fut ordonné prêtre.


Eglise St Séverin et le Biergarten juste devant 

Il en résulte aujourd’hui une vieille ville médiévale au charme fou avec plein d’églises et de maisons à colombages.

Le pont des épiciers est la curiosité de la ville. Pont de 120m bordé de 32 habitations, il constitue une sorte de Ponte Vecchio allemand! Il date de 1110!!

Pont des épiciers  
La ruelle à l’intérieur du pont, échoppes, magasins de souvenirs. 

Nous faisons une petite pause “repas” au Biergarten et goûtons la Bratwurst. C’est la saucisse thuringeoise servie bien grillée et classée IGP!!

Biergarten et Bratwurst! 
Marché sur la Domplatz en ce samedi matin 

Une communauté juive était présente au Moyen-Age à Erfurt comme en témoigne la vielle synagogue, la plus vieille d’Europe.

Alte Synagogue 

Erfurt est super touristique, il faut jouer des coudes pour avoir une place en terrasse en cette journée un peu caniculaire.

La soirée est hyper agréable on se croirait un peu sur ces jolies places italiennes!

Erfurt by night 

Dimanche 13 Août

Nous nous levons tôt pour nous rendre à l’ouverture d’un café que nous avions repéré pour ces Frühstück!! Et nous ne sommes pas déçu! Super accueil et super petit-déj avec un art tout particulier de la présentation!

PDJ classique pour Micka et végétarien pour moi, les 2 sont délicieux et à faible index glycémique 💪

Il est déjà temps de quitter la Thuringe pour descendre en Bavière…

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Dimanche 13 Août

Nous faisons étape à midi à Coburg pour manger et faire une petite pause dans cette jolie petite ville.

Marktplatz de Coburg

Nous faisons ensuite un stop à la Basilique des quatorze saints, une église de pèlerinage du XVIIIème en pleine campagne! C’est un chef d’œuvre baroque avec une décoration très très riche. Ça nous rappelle un peu la Frauenkirche de Dresde en encore plus exubérant de rococo!!!

Basilique des quatorze saints (1743-1772) 

Nous arrivons ensuite à Bamberg, ville de 80 000 habitants baignée par le Main qui se faufile dans la ville sous la forme du canal Main-Danube. La ville nous plaît tout de suite beaucoup, très animée en ce soir d’été avec ses nombreux Biergarten.

THE place to be pour boire sa bière à Bamberg 
A peine arrivés, ça part en saucisse direct!! 
Ancien Hôtel de Ville  

La vieille ville abrite une belle cathédrale et en contrebas au bord de canal de jolies maisons qui lui donne le surnom de “petite Venise”.

La petite Venise 

Lundi 14 Août

Journée consacrée à Bamberg. On se balade dans la ville, on en profite un max avec une grosse pause l’après-midi en raison de la chaleur caniculaire! Il fait 32 degrés et hyper lourd.

La cathédrale a un côté roman et un côté gothique avec 4 hautes tours.

Cathédrale, façade romane 

Le portail roman sur la façade latérale avec ses 10 voussures cannelées est vraiment majestueux. (Ça aurait plu à Papy, mais peut-être était il venu?)

Portail roman à 10 voussures

Un joli jardin des roses est attenant à la Neue Residenz. De là, on a un beau panorama sur Bamberg. Nous papotons avec un allemand très sympa.

Roseraie dans la Neue Residenz 
Vue sur les toits de Bamberg 

L’ancienne Residenz elle, est un ensemble à colombages, avec une façade Renaissance et des galeries gothiques en bois. Curieux mélange! C’est ici que venait l’empereur quand il était en visite à Bamberg.

 Ancienne Residenz
Ancienne Residenz 

L’ancien Hôtel de Ville restera le bâtiment le plus marquant de la ville. Une partie est recouverte de fresques baroques avec de beaux trompe-l’œil.

Ancien Hôtel de Ville  

Sur l’autre partie, les fresques sont tombées lors des bombardements de la seconde guerre mondiale laissant apparaître le revêtement médiéval à colombages. Ça donne un joli mélange d’époque.

Nous profitons de la relative fraîcheur du soir, et le retour à pied le long de la rivière est très agréable.

Mardi 15 Août

Départ de bonne heure de Bamberg après avoir fait le plein d’eau. Nous nous arrêtons déjeuner dans une petite ville sur la route, à l’accueil un peu blasé…quel dommage!

Nous nous rendons ensuite à Nuremberg, grosse ville de plus de 500 000 habitants. Nous avons longuement hésité à nous y arrêter mais l’intérêt historique l’a emporté pour Micka, qui se rend au centre de documentation sur le nazisme pour une visite du musée.

Ancien centre de congrès du parti nazi, lieu de propagande et symbole de la mégalomanie nazie. 

Après cela, nous filons découvrir le centre-ville qui se révèle très sympa (la ville est étudiante++). La vieille ville est délimitée par des remparts et des portes médiévales.

La ville est traversée par la rivière Pegnitz qui en gros délimite la vieille ville au nord et le centre-ville plus moderne sur la rive sud.

Eglise St Lorenz (XIII-XVème), largement reconstruite après la seconde guerre mondiale.
“Le salut de l’ange”, immense couronne de bois sculptée avec 50 roses, elle date du XVIème siècle. 
Tabernacle de 20m de haut, entièrement sculpté, l’artiste s’est représenté portant le monument sur ses épaules & vitraux du XVème.
Nassauer Haus, plus vieille habitation de la ville (XIIIème). 

L’Hauptmarkt est le cœur historique de la ville, avec un marché qui s’y tient tous les jours. La Frauenkirche est la jolie église située sur cette place avec une belle façade de style gothique flamboyant assez originale avec des pignons et pinacles.

Frauenkirche 

Sur la place, on trouve aussi la Schöner Brunnen, fontaine gothique du XIVème avec près de 40 personnages sculptés et peints.

“Schöner Brunnen”, la “belle fontaine”.

On s’enfonce ensuite dans la vieille ville et on débouche sur la Tiergärtnertor entourée de jolies maisons à colombages. C’est là qu’on peut y voir la maison d’Albrecht Dürer, célèbre peintre de la Renaissance.

Tiergärtnertor 
Maison de Dürer sur la droite et statue représentant un lièvre, allusion au célèbre tableau de l’artiste. 

On continue par des petites rues qui mènent au coin le plus croquignolet de Nuremberg près de la rivière.

Îlots, ponts de bois et saules font partie du paysage… autant dire qu’on ne s’attendait pas à ça, persuadés que nous étions que Nuremberg avait été rasée et reconstruite à la soviétique….

Weissgerbergasse 
Depuis Maxbrücke 

Une bien belle journée de découverte donc, qui se finit au Biergarten!

Pauses du jour avec les saucisses IGP (sans additif et locales!) de Nuremberg, on aurait presque l’impression de manger sain!😉
Biergarten à Nuremberg  

Mercredi 16 Août

Nous retournons faire un tour dans Nuremberg de bon matin avant de poursuivre notre route: direction Ratisbonne.

Petit stop dans un café néo-zélandais trop bien et un tour dans la vieille ville histoire de s’en imprégner encore!  
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Mercredi 16 Août & Jeudi 17 Août

Nous passons 1 grosse journée et demi à Ratisbonne, ville classée à l’Unesco pour son beau patrimoine historique et traversée par le Danube, qui n’est encore ici pas très large, encore bien sauvage, ce qui rend les berges très agréables à parcourir en ces soirs d’été.

Ratisbonne 

Ratisbonne est une ville très ancienne puisqu’on y trouve des traces romaines. Elle possède une quarantaine de tours datant du Moyen-Age qui lui donne des airs de ville italienne bien plus qu’allemande! L’architecture nous rappelle vraiment la Toscane c’est très surprenant! Mais ce n’est pas pour nous déplaire. Ruelles étroites & places charmantes se succèdent.

Haidplatz, superbe place très italienne!!! 
Alte Rathaus 

On a vraiment aimé flâner dans la vielle ville, qui se parcourt facilement à pied. C’est marrant car il y a des restos italiens partout dans la ville, vraiment c’est une ambiance! En tout cas, la ville attire du monde, notamment pas mal de bateaux faisant des croisières sur le Danube.

Encore un petit Frühstück coup de cœur. 
Marché, concert dans les rues, la dolce vita!! 

Sans oublier la cathédrale qui mérite qu’on s’y attarde, avec ses vitraux du XIII-XIVème. La surface de vitraux est hyper impressionnante et une certaine pénombre est volontairement maintenue dans la cathédrale donnant une jolie ambiance. Quand à l’orgue de 37 tonnes, c’est le plus grand orgue en nid d’hirondelle suspendu du monde. Autant dire qu’il a retenu toute l’attention de Micka.😉

Cathédrale de Ratisbonne 

Ratisbonne, c’est aussi le château princier Thurn und Taxis, château d’un prince du Saint Empire Germanique. La visite n’étant que guidée et en allemand, nous ne l’avons pas fait mais, à regrets car il a l’air d’être superbement décoré.

L’église Sankt Emmeram fait partie du château et donne déjà un petit aperçu du faste et du style rococo des lieux.

Eglise Sankt Emmeram 

Ratisbonne compte plusieurs Biergarten situés sur les rives du Danube. C’est vraiment typique de manger sur ces terrasses à la bonne franquette avec vue sur le fleuve et la ville. Ici, la bière coule à flot et toutes les générations s’y retrouvent!

Spitalbiergarten & Biergarten d’Alte Linde : saucisses-bretzel  & schnitzel au programme!
Steinerne Brücke, pont sur le Danube, de 310m de long datant du XIIème. Il a inspiré le pont St Charles de Prague. 

Les bords du Danube sont lieux de pique-nique et pas mal de gens se baignent dans un des bras plus sauvage. C’est hyper bucolique.

Vendredi 18 Août

Nous avons dormi à Kelheim, petite ville au bord du Danube non loin de Ratisbonne. On commence la journée par un petit footing à la fraîche pour Micka le long du Danube qui forme de jolis S en cet endroit. Je le suis en roller.

Sport du matin au bord du Danube 

Nous allons ensuite prendre un café dans l’unique rue du village fort animée ce matin car beaucoup de gens partent faire des sorties bateaux sur le Danube depuis là. On tombe sur un café à l’accueil adorable, du coup ça part en Frühstück pour Micka une fois de plus! Mais que voulez vous c’est ça la magie de l’Allemagne!! On est loin d’être les seuls, on sent que c’est vraiment le truc que les allemands aiment!

Nous roulons ensuite jusqu’à Munich. Nous nous garons loin du centre malheureusement car nous avons absolument besoin de nous brancher à l’électricité mais du coup ça arrange pas nos affaires. Il fait très chaud et la ville est immense…

On se concentre donc sur la visite de la Villa Lenbach, une superbe villa XIXème qui abrite une belle collection du groupe munichois du Cavalier Bleu (der Blaue Reiter), un mouvement expressionniste formé en 1911 avec Kandinsky et Franz Marc comme figures de proue.

Villa Lenbach 

Il n’y eut que 2 expositions de ce mouvement car la première guerre mondiale éclate (Kandinsky s’enfuit en Russie, Marc et Macke mourront sur le champ de bataille), mais il aura marqué l’art moderne.

Oeuvres de Vassily Kandinsky  

En choisissant l’emblème des cavaliers et des chevaux, les membres du Blaue Reiter traduisent leur quête de liberté. La couleur bleue, quant à elle, évoque tant le détachement du réel que la spiritualité. À l’origine, ils sont deux à conduire la fondation de ce groupe : Vassily Kandinsky et Franz Marc, opposés à l’art bourgeois et pétris de mysticisme.

Franz Marc représente beaucoup les animaux et la nature dans un retour à un certain primitivisme. 
Franz Marc et son célèbre tigre  

Les Cavaliers bleus prônent un art basé sur l’intériorité, l’expression des formes et des couleurs pures. Quelques artistes suivent Kandinsky et Marc : Gabriele Münter, Marianne von Werefkin, Alexej von Jawlensky et August Macke. En 1911, une première exposition est organisée, suivie en 1912 par la réalisation d’un almanach.

August Macke, lui est attaché à des représentations de la vie citadine. 
Il se décrit comme Plus contemplatif que spirituel et se désolidarise du mouvement en 1913.
August Macke encore, c’est mon chouchou!  

En 1908, le couple formé par Vassily Kandinsky et Gabrielle Münter se rend à Murnau, en Haute-Bavière. Ils font la connaissance d’un autre couple libre, Marianne von Werefkin et Alexej von Jawlensky. Murnau a donc été lieu de résidence et de rencontres entre les peintres de ce mouvement.

Vues de Murnau par Kandinsky 


Kandinsky 

Gabriele Münter partage la vie de Kandinsky pendant 12 ans jusqu’en 1915. On retrouve chez elle beaucoup de natures mortes, de portraits et des œuvres plus empreintes de spirituel/mysticisme.

Oeuvres de Gabriele Münter 

Enfin, Alexej von Jawlensky, autre Cavalier Bleu qui mérite le détour, une découverte.

Œuvres d’Alexej von Jawlensky, peintre russe et Cavalier Bleu.

Encore un musée incontournable de notre voyage!! Les photos montreront une fois de plus notre enthousiasme plus que des mots!

Nous profitons de ce passage à Munich pour faire un petit tour dans le centre, nous y étions venus en 2008. Il y a par contre un monde fou en cette période de vacances, ce n’est pas hyper agréable, tout est bondé, la ville est victime de son succès! On trouve du coup hyper fatigant de s’y balader, on ne trouve rien pour se poser, tout est plein…

Marienplatz 
Rathaus, rues d’Altstadt et Frauenkirche avec ses jolies tours couronnées de bulbes.

Nous rentrons donc sur notre spot pas fou, devant le stade du Bayern. Pas de quoi tuer notre enthousiasme d’être en voyage, on se fait des crêpes maison et on sort la table dehors pour manger à la fraîche car dans le van il fait une chaleur étouffante.

Samedi 19 Août

Nous constatons au réveil qu’un camping-car arrivé dans la nuit nous a débranché notre électricité pour s’y mettre! Y’a vraiment des connards!

Nous partons de bonne heure direction le jardin anglais dont nous traversons un petit bout à pied. Une rivière au courant assez fort passe dans le jardin et les gens s’y baignent en se laissant dériver a belle vitesse. C’est très amusant à voir! Il y a aussi une vague artificielle sur cette rivière et du coup plein de gens qui viennent avec leur planche de surf. C’est très drôle en plein parc de voir ça!

Jardin anglais 

Nous visitons la Residenz, palais des ducs, rois et princes de Bavière qui se succédèrent ici aux différentes époques, chacun y apportant sa touche.

Residenz de Munich 

On peut donc voir des salles à la décoration et au mobilier assez variés selon les époques.

Galerie de portraits, grotte rocaille et Antiquarium 
L’Antiquarium fut installé au XVIème par le duc Albrecht V pour abriter sa collection d’antiquités.  
La Residenz abrite une belle collection de porcelaine chinoise du XV-XVIème (avant que la porcelaine ne soit faite à Meissen). 

Malheureusement, comme la Residenz a été gravement endommagée par les bombardements en 1944, il n’y a pas grand chose d'origine. Elle a été remeublée avec des meubles d’autres palais d’Allemagne.

Escalier fin XVème avec decorations en stuc et plafond d’inspiration italienne.
Salle de l’empereur fin XVème 
Salles XVIIIème siècle. 
Salles XIXème avec un joli salon de musique et un piano “girafe”.  

La visite ne compte pas moins de 130 pièces!! Les salles Renaissance sont un peu austères et sombres mais on peut y voir de beaux cabinets de curiosité richement décorés.

On termine par de belles salles d’apparat dans le pur style rococo à la mode au XVIIIème.

Cabinet de miniatures  

Après cette visite matinale, nous buvons un petit café dans les alentours et ne nous attardons pas plus dans la ville en raison de la foule. Néanmoins, nous sommes ravis de ce stop munichois qui nous a permis de faire des visites qui nous tenaient à cœur!

.Une manif anti-fourrure a débuté devant la boutique Vuitton juste derrière 😂
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Samedi 19 Août

Nous quittons Munich, direction le village de Murnau à 1h de route. On arrive dans la Bavière des lacs et dans ce qu’on appelle ici le pays bleu, j’ai nommé le village des Cavaliers bleus, ces artistes peintres expressionnistes que nous sommes allés découvrir hier au musée Lenbach de Munich.

Nous visitons la maison de Gabriele Münter qu’elle acheta en 1909 pour y vivre avec Kandinsky (jusqu’en 1914 où Kandinsky dût quitter l’Allemagne car ressortissant russe, ils ne se revirent plus dès lors).

Maison de Gabriele Münter 

Très vite, ils vont y recevoir de nombreuses visites d’amis peintres et c’est ici avec Franz Marc que Kandinsky concevra le projet d’almanach du Cavalier bleu.

On peut voir quelques œuvres de Münter dans sa maison. 
Autoportrait de l’artiste  

Gabriele Münter vécut ici jusqu’à sa mort en 1962. C’est dans sa cave ici que furent stockées pendant la seconde guerre mondiale des œuvres de Kandinsky et d’autres artistes du mouvement, considérés comme dégénérés par les nazis.

Salon du couple avec des peintures sur vitrail de Kandinsky au mur. 
Palettes et pinceaux de Münter & Kandinsky  

La maison a été restaurée telle qu’elle était en 1909. On y voit du mobilier peint par Münter et Kandinsky et leur goût pour l’art populaire bavarois qu’ils collectionnaient.

On retrouve de nombreux meubles peints par le couple.  

Le jardin également a été refait selon les plans de l’époque. Münter et Kandinsky se vouèrent avec grand plaisir à cette vie à la campagne.

Le jardin avec vue sur l’église du village 

Encore une visite plus que magique. Découvrir les œuvres des peintres puis le contexte, les lieux où ils ont peint. Découvrir leur intimité, leur source d’inspiration c’est un privilège. Et le lieu est d’une telle quiétude!

Près de sa maison, on peut voir le point de vue depuis lequel Münter a peint ce tableau.  

Le village de Murnau nous plait aussi beaucoup: une jolie rue piétonne avec quelques maisons peintes, une très belle église baroque, des petites terrasses…

Église de Murnau et la tombe de Münter juste à côté. 
Maisons peintes de Murnau 

Nous passons une belle soirée dans un Biergarten à écouter un guitariste qui y donne un petit concert…

Murnau et les Alpes bavaroises en ligne de mire… 

Dimanche 20 Août

Nous démarrons par un tour dans le village bavarois d’Oberammergau. On avait lu que c’était un des plus beaux villages de Bavière. Certes, on y trouve de jolies maisons peintes mais en terme d’atmosphère ce n’est pas un coup de cœur. On y reste donc peu de temps. Les maisons peintes ont des motifs en trompe l’œil avec souvent des thématiques populaires: religieuses ou scènes de chasse, représentations de métiers etc… elles rappellent le rococo de l’époque.

Pilatushaus, XVIIIème. 
Maisons peintes d’Oberammergau 

Comme dans tous les villages bavarois, on retrouve une magnifique église baroque rococo. C’est incroyable la richesse des églises dans cette région.

Eglise d’Oberammergau 

Nous poursuivons quelques kilomètres plus loin avec la visite d’Ettal et de sa jolie abbaye bénédictine au dôme de 65m de haut!!! Ettal est à 800m d’altitude, et l’hiver on peut y faire du ski de fond!

Micka prend des forces avant la visite…! 
Abbaye d’Ettal 
Une superbe fresque gigantesque couvre la voûte intérieure.  

On continue ensuite un saut de puce en direction du château de Linderhof. Les paysages sont magnifiques: forêts de sapins, montagnes, ça nous rappelle un peu la Chartreuse, c’est très vert en tout cas, vallonné mais sans partir dans des altitudes importantes. On n’est pas loin de Garmisch-Partenkirchen, THE station de ski allemande avec son sommet à 2900m, le Zugspitze.

Mais bref, revenons à notre château de Linderhof. Il s’agit d’un ancien pavillon de chasse que le roi Louis II de Bavière (1845-1886) fit aménagé en un superbe petit chateau de style XVIIIème, inspiré directement de ses visites à Versailles. Car Louis II voyait une admiration sans bornes au roi Soleil.

Château de Linderhof 

Le faste de ce petit château est absolument incroyable. On ne s’attendait pas à cela! La décoration toute à la feuille d’or est extrêmement chargée, mais absolument sublime. On reste un peu sans voix! Le summum du rococo est ici!

Chambre royale avec immense lit à baldaquin 
Entrée du château et à l’arrière, une sorte de grande fontaine ayant l’effet d’une cascade que Louis II voyait depuis son lit.

Autre particularité de ce petit château: sa situation. Comme il est en montagne, le parc du château est vallonné et les paysages autour très alpins. C’est assez déconcertant comme topographie, ça rend il faut bien le dire le lieu encore plus magique.

Parc du château  

Ajoutons à cela la personnalité de Louis II comment dire fantasque? Rêveur? Psychiatriquement dérangé? Ca rend le visite passionnante. En effet, Louis II n’aimait pas la fonction de roi, il cherchait plutôt à s’isoler, vivre reclus dans son monde imaginaire, onirique. Fasciné par l’œuvre de Wagner, il s’est créé des univers autour de ces opéras.

A Linderhof, il mangeait seul dans sa salle à manger ayant même fait installer un monte-plat pour ne pas avoir à croiser les domestiques. Et là, seul, il conversait à haute voix avec Louis XIV…

À partir de 1871, lorsque la Bavière devint vassale de la Prusse, Louis II de Bavière affecte l'essentiel des finances bavaroises, puis sa fortune personnelle à ses projets dispendieux, ce qui le fait tomber en disgrâce auprès du chancelier allemand Bismarck. Alors que ses ministres cherchent à l’écarter, il est déclaré fou et meurt au lendemain de son internement au lac Stanberg. Accident? Suicide? Le mystère reste entier.

Maison marocaine dans le parc, achetée par Louis II lors de l’Exposition Universelle de 1878. 
Le kiosque mauresque provient de l’Exposition Universelle de 1867, le roi y venait habillé en costume oriental… 
…il vivait dans un imaginaire, hors de la réalité de son temps, fou pour certains, éternel romantique pour d’autres.  
Dans cette hutte inspirée du Walkyrie de Wagner, le roi lisait entouré de serviteurs déguisés, pour faire foisonner son imaginaire

Après cette visite passionnante, et incontournable pour les fous de châteaux que nous sommes, nous poursuivons la route jusqu’à Füssen, en passant par le plutôt magnifique lac autrichien de Plansee.

Plansee 

Nous passons la soirée à Füssen que nous rejoignons en rollers. La ville est TRÈS touristique (12€ de l’heure le parking ???!!! Voilà pourquoi on a chaussé les rollers), car tout près du château de Neuschwanstein, mais son centre historique piétonnier n’en demeure pas moins très agréable à parcourir.

Soirée à Füssen 

Lundi 21 Août

On retourne faire un petit tour en ville de bon matin. La météo parfaite depuis plusieurs jours est toujours aussi agréable à vivre!!

Füssen 
Façades en trompe l’œil du château et église St Magnus.
Le Hohes Schloss, résidence d’été des princes-évêques d’Augsbourg.  

Nous partons vers midi et nous arrêtons sur la route à Nesselwang pour une pause repas dégotée sur Google map, un petit craquage pour le diabète 😱 , mais un trop bon moment dans un petit café healthy à l’accueil chaleureux.

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Lundi 21 Août

Nous quittons donc la Bavière et rejoignons Meersburg, très jolie petite ville médiévale au bord du lac de Constance (mais toujours côté allemand). La ville est entourée de vignes, ça nous rappelle un peu le Lavaux.

Vue sur le lac et les vignes depuis la ville haute.

Nous attendons la relative fraîcheur du soir pour explorer la ville haute (le cœur historique) et la ville basse (La partie plus Riviera au bord du lac). La ville nous plaît énormément!! C’est vraiment hyper joli, à la fois animé mais pas bondé, c’est de bon goût, vraiment on s’y sent trop bien. Nous y passons une super soirée d’été qui se prolonge jusque tard.

Mardi 22 Août

Nous retournons en ville de bon matin, balade, petit café dans une petite boulangerie…

Puis, nous prenons le ferry direction Constance pour rejoindre la Suisse. Dernier passage en ferry de ce voyage, ça nous rappelle la Norvège! Pas mal de nostalgie donc, mais la satisfaction d’avoir pu finir notre boucle comme nous l’avions espéré!!!

Traversée Meersburg-Constance  

Nous faisons une dernière étape, en Suisse cette fois, à Morat au bord du lac du même nom. Le village est charmant et constitue un stop agréable.

Morat 

Mercredi 23 Août

Petit déjeuner au bord de l’eau (nous étions garé au bord du lac), puis café dans la rue principale de Morat.

La grosse bouche du dernier jour…(on se comprend!) 

Nous prenons la route. Micka repousse encore un peu le retour en proposant un stop à Estavayer le lac, joli village au bord du lac de Neuchâtel, qui ma foi méritait qu’on s’y arrête. On s’y offre d’ailleurs un petit resto, bien sympathique.

Il est désormais temps après plus de 12000 km d’une superbe aventure d’en démarrer une nouvelle…