Samedi 5 Août
Nous quittons Potsdam avec tristesse (on a beaucoup aimé ces 3 belles journées de visite dans la ville!), direction Wörlitz, située en Saxe-Anhalt.
Petit stop sur la route dans ces cafés bijoux qu’on adore se dégoter!!! (4,8!!!!😉 ) c’est devenu un jeu entre nous!Wörlitz est un petit village réputé pour son parc à l’anglaise de 112 hectares datant de la fin du XVIIIème pour la famille d’Anhalt-Dessau dont le château est ici. Ce parc illustre le concept de retour à la nature, préromantique très à la mode à la fin du XVIIIème. Parterres de fleurs, statues antiques, petits ponts, rivières se succèdent, tout est harmonie. A ce titre, il est classé à l’Unesco.
La balade dans ce jardin anglais est hyper agréable, la météo un peu capricieuse masque un peu la magie du lieu, mais c’est un océan de verdure, d’une quiétude absolue en cette fin de journée.
Parc à l’anglaise de Wörlitz C’est aussi une réserve qui accueille une belle biodiversité: on aura pu observer un héron, un ragondin, des bébés cygnes…
Le petit héron est au fond bien caché! La villa Hamilton se trouve dans le parc, elle fut construite sur le modèle de la villa napolitaine de William Hamilton qui était un ami du prince Franz, prince d’Anhalt-Dessau. La maison est construite sur un rocher taillé sur le modèle des grottes du Vésuve.
Villa Hamilton Dimanche 6 Août
Nous avons réservé la visite guidée (encore qu’en allemand malheureusement!) de 10h pour le château de Wörlitz, château du prince Franz qu’il se fit construire de 1769 à 1773 comme résidence estivale. Le prince tenait à y vivre comme un lord anglais à la campagne, sans cour, avec peu de serviteurs.
Château de Wörlitz Il s’agit d’un château néoclassique. Les influences anglaises et italiennes sont évidentes dans les intérieurs. La finesse et la richesse des décors, les objets d’art sont incroyables. Elles traduisent la personnalité d’un prince bien dans son siècle.
Entrée et salle Chinoise avec de superbes panneaux peints.Salle à manger La grande salle et son plafond inspiré du Palais Farnèse Dans l’ordre, salon de musique, cabinet de la princesse, bibliothèque, chambre du prince et chambre de la princesse. Après cette belle visite, nous prenons la route de Leipzig. Sur la route, on regarde par hasard les restaurants aux alentours. Et là, on tombe sur 5/6 restos grecs dans un rayon de quelques kilomètres. Tous bien notés. Improbable!! (Apparemment, Leipzig abritait une importante communauté grecque) Nous en choisissons un qui fait vivre un petit village bien endormi en ce dimanche. Nous y passons un très bon moment pour mon anniversaire. Comme toujours, les bons moments sont des histoires de contexte, d’ambiance et c’est pas toujours facile à décrire.
Resto grec Nous visitons ensuite Leipzig en fin d’après-midi, profitant d’une éclaircie. La ville de 580 000 habitants a été bien détruite par les bombardements, donc elle n’a pas un charme fou au premier abord.
L’opéra de Leipzig sur une grande place un peu austère… Néanmoins, le centre-ville est quand même agréable, bien animé lors de notre passage. Des chanteurs de rue, des terrasses bien pleines, c’est sympa.
Rues du centre-ville On s’y rend car c’est la ville de Bach (1685-1750), le maître absolu de la musique classique pour Micka!! Nous nous rendons donc à la Thomaskirche dans l’église où il fut maître de chapelle pendant 27 ans. C’est aussi ici que Bach est enterré.
Thomaskirche Tombe de Bach et l’orgue qui date des années 2000 a été conçu pour jouer des œuvres de Bach, pour en avoir la puissance! Ce petit tour dans Leipzig ne nous a donc pas déplu. On ne s’y attarde pas plus et rejoignons Meissen, au bord de l’Elbe pour la nuit.
Lundi 7 Août
Ce matin, nous allons nous balader dans Meissen, en passant par les bords de l’Elbe. L’Elbe ici est sauvage, pas du tout aussi large qu’à Hambourg. C’est très joli et ça nous rappelle beaucoup la Loire.
Meissen au bord de l’ElbeMeissen est une très jolie petite ville tout près de Dresde, célèbre pour sa manufacture de porcelaines, la plus ancienne d’Europe puisqu’elle date de 1710. C’est ici que le procédé de fabrication de la porcelaine a été découvert par le chimiste Frédéric Böttger, alors qu’en Chine il était connu depuis des siècles. Cette porcelaine dure utilise le kaolin qui provient des mines de kaolinite situées au nord-ouest de la ville de Meissen. La fabrication se fait avec du kaolin donc, du feldspath et du quartz. Il y a 2 ou 3 temps de cuisson. Certaines cuissons peuvent durer une semaine!!
La visite de la manufacture est assez intéressante car nous pouvons voir les étapes de fabrication de la porcelaine. Il s’agit là d’un vrai travail d’artiste. On comprend aisément pourquoi les prix de ces porcelaines atteignent des sommets (200€ pour une tasse basique par exemple).
Atelier de démonstration de la fabrication de la porcelaine Le musée présente de nombreuses pièces du XVIIIème, XIXème puis des récentes. Même si cela peut paraître un peu kitsch c’était à l’époque très apprécié. Certaines pièces valent 20 ou 30000 euros! Auguste le Fort, prince-électeur de Saxe, qui avait son château à Meissen disait souffrir de la “maladie des porcelaines”. En effet, il les collectionna jusqu’à l’excès, avec un total de 23000 pièces considérée comme la plus grande collection de porcelaines au monde. Cette collection est visible à Dresde. Auguste le Fort admirait Louis XIV et fit tout pour lui ressembler, d’où le faste notamment de son palais à Dresde (le Zwinger).
Micka devant le plus grand centre de table produit à Meissen Sinon, la vieille ville de Meissen est agréable à parcourir surtout dans le calme du petit matin et le soir pour une ambiance un peu mystique. La cathédrale et surtout l’Albrechtsburg, ce château fort de style gothique tardif qui domine l’Elbe valent le coup d’œil.
Albrechstburg La cathédrale et son cloître Rues de la vielle ville de Meissen et le Markt Photo souvenir On galère à trouver un pti café ouvert en ce lundi matin. Celui-ci ne payant pourtant pas de mine nous laissera un bon souvenir car lieu de conversation passionnée comme on aime tant les avoir en voyage!
L’après-midi, Micka s’offre une pause Apfelstrudel dans le Ratskeller de la ville. Les Ratskeller se trouvent sous les mairies des villes. Ce sont des sortes de brasseries traditionnelles.
Apfelstrudel de compet! Enfin après une belle averse, le footing du soir de monsieur, nous repartons pour un petit tour by night.
L’Elbe depuis la cathédrale Nous apprécions vraiment le spot dodo au bord de l’Elbe, et y restons une seconde nuit.
Mardi 8 Août
Nous rejoignons Dresde dans la matinée et nous garons en centre-ville sans difficulté. On est assez fatigués aujourd’hui, du coup on commence la journée qui en plus est un peu pluvieuse, doucement.
Un café baby-friendly qui nous aura presque fait douter de nos choix de vie tellement c’était agité!! Altstadt de Dresde L’après-midi, nous allons visiter le musée Albertinum, qui propose des collections du XIXème à aujourd’hui.
Albertinum Nous commençons par une salle consacrée à Caspar David Friedrich THE peintre n•1 du romantisme allemand, qui est d’ailleurs enterré à Dresde. Il est très connu pour son tableau « Le voyageur contemplant une mer de nuages ».
Caspar David Friedrich D’autres peintres du courant romantique allemand sont aussi présents comme Carl Gustav Carus, Richter ou JC Dahl (que nous avons découvert en Norvège mais qui est lui aussi mort à Dresde et du coup assimilé au romantisme allemand).
Tableau de Carus à gauche et Dahl à droite Tableau de Ludwig Richter Une salle est aussi consacrée aux impressionnistes français et allemands.
Dans l’ordre, Toulouse Lautrec, Degas, Gauguin, Van Gogh, Monet et ManetTableau de Max Liebermann, impressionniste allemand, bien qu’il ne se soit jamais vraiment associé au mouvement. Nous avons bien aimé découvrir Max Slevogt, un impressionniste allemand dont on voit ici les œuvres réalisées lors de son voyage en Égypte.
Œuvres de l’impressionniste Max SlevogtLa salle consacrée à l’expressionnisme allemand présente des œuvres du courant Die Brücke (mouvement expressionniste allemand fondé à Dresde en 1905, alors que le groupe des cavaliers bleus, autre mouvement expressionniste, a été fondé à Munich). On retrouve dans les fondateurs de ce mouvements Ernst Ludwig Kirchner et Karl Schmidt-Rottluff. Die Brücke réunit des artistes souhaitant libérer l’expression du conformisme, en suivant spontanément leurs émotions, mais influencés par le fauvisme français et ses couleurs vives ; les thèmes sont volontiers paradisiaques (nus, paysages…).
Tableaux de Kirchner Tableaux de Karl Schmidt-Rottluff Sont présentés des tableaux d’Oskar Kokoschka, peintre expressionniste autrichien n’appartenant pas au mouvement Die Brücke.
Oskar Kokoschka Nous découvrons ensuite le peintre allemand Otto Dix (que nous ne connaissions que de nom), au travers d’une salle qui lui est consacrée. Ce peintre d’abord expressionniste s’est tourné vers un mouvement qui lui a succédé et dont il fut un des fondateurs, celui de « la Nouvelle Objectivité».
On y retrouve des artistes issus du dadaïsme notamment. D'un point de vue global, la Nouvelle Objectivité se caractérise par une volonté de représenter le réel sans fard. Elle tend un miroir froid à la société malsaine et corrompue de l'après-guerre. L'art lui sert d'arme. Formellement le mouvement se caractérise par l'emploi d'un dessin précis plus que par l'utilisation de couleurs, contrairement à l'expressionnisme. En peinture, on retrouve des préoccupations sociales importantes qui aboutissent à des œuvres parfois aux limites de la caricature.
Oeuvres d’Otto Dix Ce tableau de Willy Wolff, « love for sale » a bien ce côté caricatural.Après cette visite, nous nous rendons à la Frauenkirche, la cathédrale de Dresde entièrement reconstruite après la destruction totale de 1945. Elle a été achevée en 2005 seulement! Avant, la cathédrale était restée telle qu’elle, un tas de pierres en pleine ville, pour ne pas oublier l’horreur… (ça ne devait pas être gai le centre-ville franchement…!) Elle représente aujourd’hui le symbole par excellence du renouveau de Dresde. L’intérieur est très original, on se croirait dans une salle d’opéra baroque avec ses balcons circulaires sur plusieurs étages. L’autel rococo est magnifique.
On se retrouve par hasard à assister à une messe protestante un peu malgré nous! Au final, ça permet de profiter du lieu!
Frauenkirche de l’extérieur Mercredi 9 Août
Nous profitons à nouveau de la ville aujourd'hui. A savoir que Dresde (500 000 habitants) est vraiment séparée en 2 parties, de chaque côté de l’Elbe.
D’un côté, l’Altstadt avec tout le quartier historique reconstruit suite au bombardement de 1945, qui comme je l’ai dit plus haut a été massif, d’un acharnement qui a même étonné à l’époque car la ville de Dresde n’était pas stratégique. Quoiqu’il en soit la rénovation pierre par pierre de sa partie baroque est une belle réussite.
Neumarkt L’opéra de style renaissance italienne Residenz schloss, relié à l’église par un petit pont protégé. Fürstenzug, plus grande frise en porcelaine au monde (102m!), elle représente la chronologie des rois de Saxe. Le Zwinger, chef d’œuvre du baroque allemand, palais du prince électeur Auguste le Fort (encore lui!) construit vers 1709.La Hofkirche, cathédrale catholique celle-ci. De l’autre côté de l’Elbe, Neustadt, c’est la ville moderne, très jeune, étudiante avec les resto et bars cosmopolites. Une architecture beaucoup plus basique et sans charme, mais par contre pas mal de street art. C’est très sympa le soir, c’est là que les gens vivent contrairement à l’Altstadt qui a des allures de musée. C’est à Neustadt que nous avons fait un resto indien délicieux.
Resto indien DÉLICIEUX dans Neustadt Ah oui au fait j’adooooore les Milchkaffee allemands!!!!C’est aussi côté Neustadt qu’on a un joli point de vue sur la vielle ville, (n’oublions pas que Dresde est surnommée, avec excès quand même! “La Florence de l’Elbe”), depuis le Canaletto Blick.
Vue sur la ville et l’Augustbrücke Le Biergarten offre aussi un point de vue bien sympa pour le soir. En tout cas c’est par là que tout le monde vient pique-niquer sur la pelouse.
L’après-midi, nous prenons les vélos pour sortir de Dresde et remonter un peu l’Elbe sur quelques kilomètres. La piste cyclable passe par des rives qui sont bordées de villas/châteaux renaissance avec des paysages de vignoble, c’est vraiment très beau. Une chouette balade de 15/20km aller-retour environ. Y’a pas à dire la vallée de l’Elbe en Saxe c’est très beau!!🤩, beaucoup plus que la partie de l’Elbe que nous avions longée vers Hambourg, beaucoup plus industrielle.
Forteresse renaissance au bord de l’Elbe Je mets cette photo pour le souvenir, je commence à sérieusement m’arrondir, quasi 6 mois de grossesse.Dresde était une ville qui était sur notre TO-DO list depuis pas mal de temps, on est donc bien contents d’avoir pu la découvrir!
Nous quittons la ville dans la soirée pour rejoindre Moritzburg, toute petite ville célèbre pour son palais baroque. Il s’agissait à la base d’un pavillon de chasse remanié en palais baroque par Auguste le Fort (toujours lui! C’était vraiment THE Prince-électeur de Saxe!!) en 1723.
Au coucher de soleil sur Moritzburg Nous dormons tout près du château, ce qui nous permet d’y refaire un petit tour de bon matin.
Les statues de l’entrée et les trophées de chasse à l’intérieur rappellent la vocation première de ce château