Vadrouille en métropole lilloise

Du 30 au 31 mars 2021
2 jours
29
mars

C'est Hervé qui m'en a donné l'idée en me disant «10km autour de chez soi ça fait 60 km de circonférence».

Ça mijote depuis quelques jours.

La météo s'annonce estivale, une panne de gaz me fait ressortir le réchaud et j'ai 2 jours devant moi. Il ne m'en faut pas plus pour partir.

30
mars

Établir un itinéraire n'est pas chose aisée. Laisser libre court à la découverte, au hasard, savoir aussi où l'on va et tenir compte des obstacles.

La métropole est traversée par plusieurs autoroutes, une rocade, lignes TGV, la Deule et le canal de Roubaix. Et j'ai envie de nature...

Il n'est pas 10 heures quand je sors de la gare Lille Flandres.

Je prends la direction de la Grand Place. Le ciel est magnifiquement bleu. Il n'y a pas grand monde. Comme à chaque fois que je traverse une ville je lève la tête. Le centre de Lille est riche en architecture.


Je prends le temps de flâner. Je passe devant la vieille Bourse, je mange des yeux la vitrine de la pâtisserie Meert.

Je finis par me perdre dans les petites ruelles du vieux Lille... J'arrive enfin sur le quai de Wault.

Je traverse le boulevard pour rejoindre la Citadelle. Je longe le monument en forme d'étoile, traverse le bois de la Deûle. Les arbres bourgeonnent. J'entends le pic épeiche. J'arrive au bord du fleuve. Et là, je les vois ! Les hirondelles font du rase motte. Ça me met en joie.

Je vais longer la Deûle jusqu'à Wambrechies. Il y a longtemps que je n'avais pas fait ce trajet. Les berges du fleuve ont bien changé. Partout des immeubles se construisent. Même la minoterie des Moulins de Paris se transforme en appartements.

En chemin je croise à Vincent, un ami. Il descend de vélo et nous échangeons les nouvelles.

Je passe au-dessus du canal de Roubaix et arrive à Wambrechies. Toujours aussi charmant ce petit port, le château de Roberval et son jardin, ce curieux beffroi en forme de phare et sa distillerie. Je m'installe pour pique-niquer près d'un observatoire. Les saules ont été taillés en têtard.

La pause a été bien agréable. J'observe un grèbe huppé qui plonge. Avec Augustin, nous venions en vélo jusqu'à l'écluse de Quesnoy. Je finis par quitter la Deûle et retrouve la campagne.

Après l'oratoire, je prends un chemin qui porte un drôle de nom. Puis je rejoins le GR 121 B et vais traverser le domaine de la Vigne.

989 maisons construites autour d'un golf. C'est calme, les décapotable sont de sorties. Les maisons ont dû être construites par tranche, il y a plusieurs styles. Je ne suis pas fan de ce genre d'endroit.

Golf de Bondues

Je passe devant le château de Bondues, prends un chemin pavé jusqu'à à la Croix Blanche. Au loin, j'aperçois la tour hertzienne et la tour du crédit lyonnais d'Euralille. Il fait chaud et je n'ai plus d'eau.

Je souhaite rejoindre le Clinquet à Tourcoing. Je vais être obligée de traverser un autre lotissement résidentiel, le bois d'Aschelles. Je trouve enfin de l'eau.

Une barrière, des caméras, un panneau "propriété privée" ne m'empêchent pas de traverser ce «coron de luxe». Il est au bord de l'autoroute. Quel bruit de fond ! Est ce le prix à payer pour posséder une grande et belle maison ?

Je franchis l'autoroute et arrive à Tourcoing. Je retrouve les maisons typiques en briques.

Encore un petit quart d'heure de marche et me voilà accueillie dans le jardin de Michèle et Daniel.


23,6 km par 24 degrés. Je ne pensais pas attraper des coups de soleil un 30 mars !

31
mars
31
mars

Aujourd'hui, je pars pour le sud de la Métropole. C'est une marche que je fais très régulièrement et qui m'emmène à Wannehain, à la frontière belge. Malheureusement, c'est en dehors du périmètre ! Je m’arrêterai donc à Gruson.

Il est 11h quand je me mets en route, une réunion en visio m’ayant retenu.

Je décide de passer par le bois de Warwamme. C'est à 10 minutes à pied de la maison. Le sous bois est couvert d'anémones. Ce sont les premières fleurs des bois. Ces petites fleurs blanches profitent du soleil avant que les arbres ne se couvrent de feuilles. J’aperçois la ficaire et les premières jacinthes. Il y a quelques promeneurs. Je suis surprise. Je ne gardais pas un bon souvenir de cet endroit. J'ai l'impression qu'il a été nettoyé. Ah, le petit feuillage vert tendre des hêtres, les rayons du soleil à travers les branches, la Marque tout près.




Depuis mon escapade dans la vallée de Chevreuse, je me suis réconciliée avec la forêt. J'entends de nouveau le pic épeiche, les mésanges et les pinsons. Je me sens bien. Et dire que c'est tout près de la maison, que j'étais restée avec cette mauvaise impression qui m'a empêchée d'en profiter !

Je débouche sur le château de La Fontaine. Je sors du bois par une belle grille en fer forgé. Cette traversée m'a mise de bonne humeur et je décide de changer mon itinéraire.

Je vais passer par Flers-Bourg et longer le lac des Espagnols. Même si une partie du trajet va longer la route, j'ai envie de voir cette église et le château de Flers. Cela me rappelle une escapade avec Christiane. Je m'arrête au bord de l'eau pour pique-niquer. Je rejoins ensuite Annappes puis Ascq. Je ne suis jamais venue à pied par ici. Ascq est vraiment resté village. Soudain, j'entends du hautbois. Quelqu'un joue un morceau de Bach, je pense. Je m'arrête et écoute : moment de grâce, interrompu par le passage d'une voiture.

En traversant la ligne de chemin de fer, je passe devant le Mémorial d'Ascq qui commémore le massacre de 86 habitants d'Ascq par les nazis.

Église fe Flers Bourg-le château-lac des Espagnols-Mémorial

Puis en utilisant des chemins noirs, je rejoins Tressin et le chemin de Compostelle. Le chant de l'alouette m'accompagne. Je vais le suivre jusqu'à Ainstaing. Je m'allonge à l'ombre d'un érable et m'assoupit. Je suis réveillée par des cris d'enfants : "Nous sommes les tigres dorés !" Il est déjà 15 heures ! À Anstaing, il me reste 2 Km pour arriver à Gruson. J'hésite. Je fais demi tour.


Je longe la Marque jusqu'au Lac du Héron. C'est noir de monde ! On se croirait en été. Les gens sont allongés sur les pelouses. Ils ont dû passer la journée là, à profiter du temps estival. J'essaie de trouver un endroit où me pauser car il me reste une bonne heure de marche. Je me fais réprimander par la police car je n'ai pas mon masque.





La Marque-Lac du Héron-Pavillon de chasse.

Je rentre à la maison en passant par le Recueil. Je passe saluer mon beau hêtre pourpre. Cet arbre vénérable a été planté sur une glaciaire. La mairie annexe du Breucq était une brasserie et la glace servait à conserver les levures nécessaires à la fabrication de la bière.


En improvisant cette journée de marche, j'ai fait 27 km. Je retrouve mon jardin et le cerisier qui en a profité pour éclore.

Ces deux jours de marche, comme une fugue, m'ont fait du bien. Je vais remettre ça en prévision de la marche que je prépare pour cet été.