Le Sultanat d'Oman

Lundi 31 mars

Apres plus de 5 800km, nous arrivons à Mascate ... Le décalage horaire avec la France (heure d'été) est de 2 heures ... il est 6.30 et il fait déjà 26°

Noman, notre guide, est bien au rendez vous !

Aujourd'hui est un jour spécial : c'est la fin du ramadan : les magasins sont fermés certes, mais c'est une grande fête. Les omanais se rendent visite, s'offrent des cadeaux et se souhaitent "bonne fête" : Aïd Mubarak !

Sur notre route, dans le village de Nakhl, nous assistons à l'un des rituels de cette fête, l'égorgement d'un animal, ici, un zébu.

Toute la famille est mobilisée pour maintenir la bête, puis l'égorger et enfin la dépecer .

L'égorgement suit le rite hallal: on tourne la tête du zébu vers la Mecque, on récite une prière, et on l'égorge sans le faire souffrir .

Nous avons alors été invités dans la maison de la famille (7 garçons et 4 filles, leurs conjoints et enfants ..), très grand bâtiment avec beaucoup de voitures

Nous sommes invités à partager un café et sommes accueillis par le patriarche.

Revêtu de sa "dishdasha" blanche à pompon (habit de fête à Oman), portant fièrement le "Kanjar" (poignard omanais en argent ciselé et manche de corne de girafe - de buffle aujourd'hui) et coiffé d'un "moussar" ( turban de pashmina enroulé sur la " kuma")

On nous servira du halwa (Le dessert omanais à base d'amandes, eau de rose et épices), des dattes et autres fruits, et un kawa ( café omanais aux épices) servi par le plus jeune de la famille.

Je suis ensuite conviée dans le majlis des femmes pour partager également des friandises, mais aussi du riz à l'agneau !

Les enfants sont également en grande tenue! Ils reçoivent également cadeaux (friandises, jouets, argent!)

Nous poursuivons vers les sources chaudes de Nakhl: Ain Al-Thawrah

Puis le fort de Nakhl : juché sur un promontoire rocheux, ses fondations remontent aux Perses. Construit au 16e, il fut ensuite agrandi puis remanié, mais le site est magnifique sur fond des montagnes du Hadjar.

Le long de la route, des chameaux et des biquettes en liberté

Nous arrivons à Wakan Village (1500m) où nous dormirons ce soir. Le décor est grandiose !

Café et dattes pour l'accueil. Ensuite pour le déjeuner : Arabic Mezze

Après une sieste bien méritée, une balade dans la montagne , le long des falajs (canaux d'irrigation d'origine Perse) et des cultures en terrasses qui ne sont possibles que grâce à cette irrigation : dans l'ordre des photos: raisin de table, dattes, abricots, papayes, grenades, olives

Profitons de cette balade pour admirer le magnifique coucher du soleil sur les monts Hadjar.

Mercredi 2 avril

Au petit matin, les montagnes commencent à s'illuminer

Balade matinale pour admirer les cultures irriguées autour de Bilad Sayt

L'occupation du site remonte à plus de 3000 ans, le village ayant subsisté grâce à ses 12 sources!

Les parcelles sont découpées en plus petites unités, plus faciles à irriguer et à cultiver

Quelques fruitiers : citron, papaye, banane, mais surtout dattes

Tout ceci grâce à l'ingénieux réseau de falajs, hérité des Perses.

Dans la montagne, une source est repérée, puis contrainte à s'écouler dans une rigole, autrefois en pierre, aujourd'hui plutôt bétonnée, qui se divise en un réseau compliqué d'autres rigoles qui vont irriguer chacune des parcelles.

Le personnel dédié à la gestion de cette irrigation (des bengali en général) ont pour tâche de modifier tout au long de la journée les itinéraires de l'eau, selon un calendrier et des horaires précis définis par une autorité

Ce village de carte postale, se mérite car bien planqué au bout d'une piste en cul de sac

Nous reprenons la piste vers le col Sharaf Al Alamayn (2 000 m) d'où la vue sur les wadis Al Karus, Bani Awf et As Sathan, est imprenable !

C'est l'occasion pour Noman de nous montrer comment nouer notre Foulard !

Puis nous redescendons la montagne sur l'autre versant, beaucoup moins abrupt et arrivons à Al Hamra.

La ville est connue pour ses vieilles maisons en pisé, délaissées par leur propriétaires partis à Mascate, et pour son immense palmeraie

Dans la ville ancienne subsistent de belles maisons, pour la plupart, abandonnées.

Mais d'autres sont vraiment en ruine: les toits en bois de palmiers se sont peu à peu affaissés, laissant la pluie s'infiltrer et déliter peu à peu les murs

Un musée , Bait As Safah, retrace la vie des omanais

Costumes typiques .... c'est Noman qui fait le mannequin !

Nous assistons à des démonstrations de torréfaction de grains de café, confection de crêpes, meulage (?) de grains de blé, et fabrication d'huile de ben ( provenant des glands parfumés des moringa)

Les dattes étaient emballées dans de grands sacs, empilés les uns sur les autres, et laissaient leur jus s'égoutter Le fameux sirop de dattes !

Les portes anciennes arborent une plaque gravée avec une sourate

Nous poursuivons jusqu'à Misfat al Abriyyen, village traditionnel érigé à flanc de montagne, tout en pente et ruelles.

Il y a 45 ans, les habitants décidèrent de quitter ce vieux village, mal-pratique et sans commodités pour créer le "nouveau village" juste en face de l'autre côté de la palmeraie.

Le village ancien a été sauvé de la ruine, grâce à la création d'une guesthouse, puis 2, puis 3. Peu à peu, les maisons ont été rénovées et la vie est revenue; mais il reste du boulot!

Vendredi 4 avril

De bon matin, nous allons au marché aux bestiaux ... petit auvent circulaire où prennent place acheteurs et touristes ... et autour desquels passent les vendeurs de biquettes en notant et hurlant les enchères .

Portraits

Le marché a duré environ de 7.00 à 7.30, ce qui est court, mais c'est la fête de l'Aïd :moins de bêtes et moins d'acheteurs .... et pas de zébus!

Allons explorer les souqs ....

Le vieux souq a plus de charme

Puis nous visitons le fort de Nizwa: c'est le plus ancien et le plus célèbre de Oman. Grosse tour de 40 m de diamètre, il fut construit au 17e selon des techniques défensives assez sophistiquées : escaliers à 7 angles (donc pas de visibilité), des trappes pour déverser du sirop de dattes bouillant sur les assaillants, des marches escamotables pour faire tomber l'ennemi dans des cachots !

A la tour du fort est accolé le château, résidence de l'imam .... il avait une salle de bain avec eau chaude !!!

Dans les portes d'accès au fort, une plus petite porte : le visiteur qui entrait était obligé de baisser la tête et relever les jambes, et dévoilait ainsi son dos, permettant de vérifier qu'il ne portait pas de poignard !!!

Nous quittons notre joli hôtel situé dans le vieux centre de Nizwa

Nous poursuivons notre route jusqu'à Birkat al Mauz, village en escaliers construit à flanc de colline, nombreuses maisons abandonnées pour de nouvelles constructions de l'autre côté de la palmeraie

Un falaj assez sophistiqué, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, traverse le village. Près de la mosquée, il est scindé en 2: falaj du haut pour la partie habitée, falaj du bas pour la palmeraie

Allons maintenant vers les roses ! Premier contact chez un ami de notre guide qui a accepté de nous recevoir chez lui pour voir rosiers et distillation traditionnelle. le parfum des roses est exceptionnel !

La petite distillerie familiale comprend 4 petits fours que l'on remplit de pétales de roses. Au sommet: un petit bol, puis on ferme avec un récipient d'eau. On fait chauffer 2 heures et on recueille "une" eau de rose qui servira à la cuisine et à se parfumer les mains .... déception : en fait c'est un liquide marron qui sent le brûlé, mais pas la rose

Ensuite, nous sommes invités à partager un kawa et des fruits avec nos hôtes

Nous allons faire une jolie balade à flanc de montagne qui rejoint 3 villages réputés pour leurs roses, en suivant le falaj

Jebel Akhdar signifie montagne verte grâce à ces multiples terrasses bien vertes, recouvertes de rosiers et de grenadiers

La cueillette commencera après le sunset ( vers 18.00/18.30) ; pour l'instant ce sont les touristes qui sont à l'œuvre

Nous suivons le falaj

Le paysage est grandiose: les montagnes sont illuminées par le soleil couchant

Dans chaque village la technique de distillation est la même

Pour clore la journée un petit apéro dans l'hôtel hyper chic du secteur

Sunset

Puis pose finale dans les magnifiques jardins de l'hôtel

Dimanche 6 avril

Nous quittons le désert et ses belles couleurs ocres

Et revenons vers les monts Hajar; Le désert commence à gagner les contreforts de la montagne, et recouvre les roches de sable.

Nous arrivons au Wadi Bani Khalid, petit canyon aux eaux transparentes, dans lequel nous nous baignerons; surprise! L'eau n'est pas fraîche! Pas loin des 30°

Sur le chemin qui mène au parking, nous suivons le falaj et les palmeraies

Nous allons voir le wadi de plus haut

A flanc de montagne, 3 petits hameaux écrasés par la chaleur, vivent des biquettes et des dattes

Petite halte dans un resto pakistanais: un délice ! Nous revenons avec des recettes à tester !!! .

En route pour Sour, en passant par une petite réserve de gazelles; d'autres vivent à l'état sauvage dans ce secteur; pour l'anecdote, elles doivent se cacher sous les arbres lorsqu'elle mettent bas, car les aigles guettent ces proies faciles!

Sour ou Sur est une ravissante petite ville, bâtie entre la lagune et la mer libre.

Avec sa belle côte, son phare, son fort et son pont pour aller sur la lagune

La ville est réputée pour les belles portes sculptées de ses maisons

Sour est également réputée pour son chantier naval et ses boutres

Le soleil couchant illumine la ville ... splendide !

Petit tour au souq des poissons: les pêcheurs viennent d'apporter leurs prises: thons, requins

Petit tour chez le barbier pour Jacques et Noman: rasage d'un air appliqué, puis talc et curcuma pour un gommage énergique, rinçage !!!

Et puis massage énergique sur le visage, les cheveux, les bras !!!

Et pour terminer, un petit tour au souq: tissus, robes de soirée, kumas

La mosquée

En vrac:

Au plafond dans les chambres d'hôtels, un petit panneau au plafond indique la direction de la Mecque

Mardi 8 avril

En route pour le Sinkhole, une excavation naturelle qui résulte de l'effondrement d'une cavité souterraine. Au fond, un lac qui doit sa salinité non à l'eau de mer toute proche, mais à la nature des roches.

Un peu plus loin, au bord de la route, un arbre à encens qui a poussé tout seul; en principe, son milieu naturel est le sud d'Oman, avant la frontière yéménite.

Le Boswelia Sacra est exploité depuis plus de 6000 ans (caravanes, rois mages): En pratiquant une incision dans l'écorce, des gouttelettes de résine banche apparaissent . Elles sont collectées et séchées pour former des cristaux. Selon sa qualité, l'encens est utilisé pour ses propriétés médicinales, ou alors brûlé pour parfumer la maison.

En route pour le Wadi al Arabiyeen, parmi les plus beaux d'Oman. Au fond du wadi, l'eau apparait sous forme de bassines vertes

Les falajs suivent les falaises

Ou alors le fond du wadi

Et viennent arroser les palmiers, bananiers et citronniers

Un peu plus loin, des ophiolites: ce sont des roches magmatiques, fragments de croûte océanique, riches en cuivre et chromite.

La piste s'arrête lorsqu'elle atteint une grande piscine naturelle, agrémentée par une jolie cascade

Allons explorer le village de As Suwayh, avec ses belles portes, son four à méchoui communal et ses jolies maisons

Une fois encore, nous sommes conviés chez un habitant pour partager le kawa et les fruits; quelle hospitalité !

La route continue à travers d'autres wadis, tous aussi beaux les uns que les autres

Nous arrivons au sud de Mutrah, dans le secteur Al Bustan, avec le bâtiment du Parlement

Nous suivons la corniche - Le bateau du sultan! il parait qu'il n'a servi qu'une fois: dommage !

Arrivée à notre hôtel au bord de la plage. Au large 3 méthaniers attendent l'accès au port gazier situé au sud de Mascate où ils vont faire le plein de gaz, et repartir livrer d'autres ports à Oman et ailleurs. Ce port gazier est relié par un pipeline au gisement omanais.

Un plouf dans la piscine puis la mer !

Juste derrière l'hôtel, l'opéra de Mascate

Jeudi 10 avril

Un petit tour à l'opéra royal. Inauguré en 2011 par le Sultan Qaboos, grand mélomane qui voulait ouvrir les Omanais aux arts musicaux. C'est une réussite car les spectacles affichent complet très vite. Il faut dire que le billet coûte entre 20€ et 30€, voire moins pour des spectacles réservés aux jeunes ( comme Harry Potter ce soir). Le hall d'entrée est superbe

C'est un chef d'œuvre technique avec une très bonne acoustique. Il peut accueillir 1100 spectateurs et est équipé de structures modulables grâce à un système hydraulique très moderne, une conque d'orchestre sur rails, une scène automatisée, etc .

Débauche de teck de Birmanie, sculpté avec des décors typiquement omanais

Et une originalité : les sièges super confortables sont équipés d'un écran digital permettant de suivre les paroles et de les traduire !!!

A côté de l'opéra, le Royal Opéra House of musical arts, inauguré en 2019 et disposant d'un auditorium de 500 places , vise à contribuer au développement de talents locaux.

En conclusion: Un très beau voyage grâce à l'énergie débordante de notre guide Noman

Notre avion nous attend - Bye-bye Mascate et notre bel hôtel.

L'aéroport est très joli, pas immense car pas beaucoup de vols, mais très moderne