À propos

Baroudeurs sur les mers, depuis plusieurs années, nous avons posé nos sacs de marins à terre et commençons de nouvelles aventures en camping- car. A bientôt sur les routes !

SOLEILS D'HIVER EN ESPAGNE ET PORTUGAL SAISON 4

"Il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage. L'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses" Milan Kundera
Du 13 janvier au 5 mars 2023
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Dimanche 8 janvier 2023

Nous nous sommes quittés le 13 mars 2002, sur une promesse, malheureusement non tenue, qui était : rendez-vous en baie de Somme au printemps.

Que s’est-il passé entre temps ?

Durant deux années nous avons supporté une épidémie mondiale qui a modifié nos comportements et notre façon de vivre, et dont le dicton était : Rien ne sera plus comme avant le COVID !

A cette pandémie s’est ajoutée en février une « opération spéciale » menée contre l’Ukraine par la Russie… Nous avions une nouvelle épée de Damoclès sur la tête.

Épée de Damoclès d’où vient cette expression ?

Du mythe de « Denys l’ancien », tyran de Syracuse et maître de Damoclès. Celui-ci étant envieux du rôle de tyran de son maître, Denys lui propose de prendre sa place durant une journée. Alors Damoclès se rend compte qu’il a une épée suspendue au-dessus de la tête, retenue par un fil de crin appartenant au cheval de Denys. Ce dernier voulait lui montrer que le rôle de tyran a deux faces : tout d’abord un sentiment de puissance mais aussi un risque de mort pouvant frapper à tout instant.

Que faut-il penser de ce mythe ?

Le « tyran » est toujours très en vogue aujourd’hui et ne cesse de croitre !

Au XIXe siècle, on parle « d’épée de Damoclès » pour décrire une situation particulièrement dangereuse ou pénible pouvant se produire d’un moment à l’autre. Et bien on peut dire que celle-ci nous est tombée sur la tête depuis quelques mois, vu l’état du monde dans lequel nous vivons !

En vrac, indépendamment de « l’opération spéciale » :

- crise climatique : sécheresse, canicule et incendies dans le monde et en France dans des lieux où cela n’était pas envisageable.

- crise énergétique (on a plus de pétrole, mais pas beaucoup d’idées.)

- crise politique, crise sanitaire, crise économique, crise écologique …

Et au milieu de cet océan de « crises » en avril nous rencontrons un couple charmant, Serge et Danielle, qui décide d’acheter notre maison de Touraine ! ça c’est enfin une bonne nouvelle !

notre ex maison LA BAULDINIERE  

Pas le temps de partir en baie de Somme. Nous devons trouver un autre « logement » où garer Léon et poser nos sacs de marins ! Il faut redevenir « sages » à notre âge et penser à la transition avant l’EHPAD !

En septembre nous emménageons dans le Sud, enfin le sud-est, dans une charmante ville au bord de la méditerranée, dans notre nouveau « home » pour quelques décennies, on l’espère !

Départ prévu pour de nouvelles rencontres et aventures aux soleils d’hiver :

VENDREDI 13 janvier 2023

JOUR DE CHANCE OU JOUR DE POISSE ?

Si vous tremblez chaque jeudi 12 soir et que le samedi 14 vous retrouvez le sourire, dans ce cas-là vous êtes atteint de : PARASKEVIDEKATRIAPHOBIE !

C’est-à-dire vous avez une peur phobique des vendredis 13. STUPEFIANT !

« VENDREDI 13 » associe deux symboles de malchance :

Le terme vendredi et le chiffre 13

Le chiffre 13 est associé à la malchance par opposition à l’harmonie du chiffre 12 (12 dieux, 12 travaux d’Hercule, 12 constellations, 12 signes du zodiaque, 12 heures de jour et 12 heures de nuit). Jésus a partagé son dernier repas avec les 12 apôtres, mais ils étaient 13 en réalité ! On pourrait ainsi continuer la liste des « malchances, malheurs » du vendredi 13.

Le vendredi est également réputé pour porter malheur. Jésus fut trahi par Judas et crucifié un vendredi. Aux États-Unis et en Angleterre c’est le jour des pendus et celui des sorcières. L’arrestation des templiers et leur massacre interviennent un vendredi 13, etc..

L’association des 2 symboles du malheur font des vendredis 13 des jours de « super malchance » et pour d’autres de « super chance » comme en témoignent les ventes de billets de loterie ce jour-là. Pour ma part je ne suis pas paraskevidekatriaphobe ! Mais pour autant je ne joue pas à la loterie, je laisse cela au Captain Marcus !

LEON et Marcus le captain ! 

Bonne fin de week-end, à la semaine prochaine pour les préparatifs de Léon et le départ. En attendant l’équipage de Léon, le Captain et le Bosco vous souhaitent

UNE EXCELLENTE ANNEE 2023, faites de Joie, de bonheur, d’Amour et de Paix

 la famille CHAUBENLARBRI !  
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Mardi 10 janvier 2023

Lundi nous avons rapatrié Léon qui était en révision, et l’avons garé dans notre résidence pour l’équiper en vue de notre départ vendredi 13.

Il est évident qu’un CC de 7m00 ne rentre pas dans la place de parking d’une voiture, nous avons donc opté pour le mettre en « LONG SIDE » sur 3 places de « parking visiteur » inoccupées en cette saison.

Catastrophe … ! Dans le quart d’heure qui a suivi nous avions un gentil mot sur le pare-brise : « veuillez ôter votre véhicule, interdiction de se garer » !

Et dans l’heure qui a suivi, notre syndic envoyait un mail, à l’ensemble des co-propriétaires, photo de Léon à l’appui, pour demander à qui appartenait cet outrecuidant !

Le ciel s’est assombri …

Réponse au syndic : « C’est nous les heureux propriétaires de Léon le voyageur, et nous le préparons pour notre long départ qui devrait se faire vendredi 13. Nous pensions ne déranger personne, ces places étant inoccupées en cette saison et comptions sur la compréhension et la tolérance de nos chers voisins ! "

Que nenni. Ce fut pendant deux jours le défilé de personnes plus ou moins « agacées, contrariées » ne pouvant supporter la présence de Léon qui pourtant ne faisait pas de bruit … et attendait gentiment que nous chargions les kilos de matériels nécessaires à notre expédition HIspano-Portugaise de 2023.

INTERDIT ! C’EST INTERDIT !! INTERDIT !!!

La plupart pourtant ont dû connaitre 1968 dont le slogan était :

IL EST INTERDIT D’INTERDIRE !

Tout marin qui se respecte sait que lorsque les nuages s’amoncellent, l’orage ou pire la tempête n’est pas loin et qu’il faut impérativement lever l’ancre et FUIR !

Décision est prise devant l’incompréhension et l’intolérance, nous partons : Jeudi matin 12 janvier à l’aube !

Fin de la séquence « copropriétés » sur une citation de P. Vaillancourt

« L’esprit de tolérance est l’art d’être heureux en compagnie des autres «

Jeudi 12 janvier 2023

Debout les braves, l’orage ne nous atteindra pas. Nous sommes prêts à 8 heures, le moteur chauffe, la radio diffuse un air de jazz et lentement mais surement nous « embouquons » l’autoroute pour PALAVAS LES FLOTS notre première étape vers l’ouest.

Le grand canal  

Vendredi 13 janvier 2023

Jour de chance il fait beau, le ciel est bleu et les canards de l’an passé sont là attendant tranquillement leur pitance, en l’occurrence une belle baguette de pain aux céréales. Elle n’est pas belle la vie !

ils sont très familiers surtout lorsqu'on les nourris ! un peu de sport pour se réchauffer .. 

Palavas est une jolie petite ville, tranquille à cette époque de l’année, et l’aire de camping-car, se trouve en plein centre, au bord des canaux. Nous avons donc une vue superbe sur les bateaux et le soleil couchant est sublime.

Merci à Anne-Elizabeth Lemoine d’avoir lu mon blog et de parler des Paraskevidekatriaphobes lors de son émission« c’est à vous » de ce vendredi !

c'est magnifique !  

Dimanche 15 janvier 2023

Nous reprenons la route direction l’Espagne. Notre prochaine étape sera GIRONA pour retrouver une amie de jeunesse… de plus de 50 ans ! que nous n’avions pas revu depuis le Covid.

C’est dans une magnifique propriété que nous garons Léon et commençons le rappel des bons souvenirs avec un verre, que dis-je avec plusieurs bouteilles de bon vin rouge « Château Lafitte » leur propriété dans le Bordelais !

Rendez- vous à Valence !

Dany, Chantal et Marcus  

PS : merci à ceux qui ont « commenté » le premier article de ces nouvelles aventures 2023.

A vos plumes pour les prochains articles !

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Lundi 16 janvier 2023

Un peu dur à digérer la raclette du dimanche soir, mais c’était de circonstances, il fait froid ! Une bise venant des Pyrénées enneigées a soufflé toute la nuit et nous a contraints à rester bien au chaud, ce matin, sous la couette !

10h30 – Tout le monde est sur le pont. Il faut retrouver les amis pour continuer nos bavardages tout en préparant le pot au feu de ce soir, car nous avons un invité au diner. Michel, le frère de Dany, que je n’ai pas vu depuis un peu plus de 38 ans ! Nous en avons aujourd’hui le double ! … Que le temps passe vite !

Belle soirée au coin du feu, les bouteilles défilent. Ce ne sera pas pour nous le « Dry January » !

Mardi 17 janvier 2023

8h30 – Léon chauffe ses « cylindres » après cette nuit glaciale et nous nous préparons à faire 450 kilomètres, longue étape pour le captain, pour arriver à Valencia où nous avons nos habitudes. Avec Michel, nous nous sommes promis de nous revoir avant nos 114 ans ! Bye bye Dany, Max, Chantal et Michel à bientôt, sans aucun doute.

Il nous faudra pratiquement 8 h de route, arrêts inclus, pour arriver au Valencia Camper Park qui est complet ! C’est la troisième saison que nous venons et jamais nous n’avions essuyé un refus de place. Il paraît que devant le nombre croissant de camping-caristes il faut réserver sur internet sa place plusieurs jours à l’avance. Où est l’ivresse du plaisir de s’arrêter au hasard des étapes et de découvrir un nouveau lieu ? Le Covid est passé par là et tracer la route, en camping-car, est devenue un nouvel eldorado !

Nous attendrons sagement le mercredi matin pour qu’un quidam nous laisse sa place.

Mercredi 18 janvier 2023

10h – Enfin une place se libère et nous nous installons. Trop tard pour partir à l’aventure et visiter « la Cité des Sciences et des Arts » que nous avions laissé de côté les années précédentes. Tout heureux nous avons la même idée le Captain et le Bosco… direction le « Mercado Central » pour quelques provisions ! (Heureusement, cette année, nous avons emporté notre chariot à roues.)

l'architecture du plafond du Mercado  

Petit rappel sur Valencia :

Troisième ville d’Espagne, avec plus de 800 000 habitants, c’est une grande cité méditerranéenne agréable par la douceur de son climat. 2000 ans d’histoire comme pour toutes les grandes cités d’Espagne.

Fondation par les romains av.J.Christ, puis développement et ensuite invasion par les wisigoth puis par les arabes qui construisent palais et mosquées et perfectionnent, suite aux romains, un ingénieux système d’irrigation dans les jardins (huerta).

Après le retour de la démocratie, la constitution de 1978 en fait la capitale d’une région autonome comprenant les provinces de Castello, Valence et Alicante.

Valence est située au cœur d’une campagne très fertile : la « huerta ». Grâce à son système d’irrigation, des milliers d’orangers et de citronniers y poussent, ainsi que des primeurs exportés vers toute l’Europe. Ses atouts majeurs : un riche patrimoine historique, un climat privilégié, son accès à la méditerranée et le développement du tourisme en font le troisième pôle économique du royaume.

La vieille ville a été bâtie en bordure du fleuve le Rio Turia. Mais des crues successives catastrophiques ont obligé les autorités à réaménager celui-ci. De grands travaux ont été entrepris de 1964 à 1973 pour éloigner le fleuve de la ville. Un nouveau lit a été creusé et l’ancien lit a été comblé et aménagé en jardins plantés de palmier, lauriers roses et pins. L’antique « Cauce del Turia » est devenu une « coulée verte » que surplombent 17 ponts ! Le clou de l’aménagement est l’immense « cité des Arts et des Sciences » que nous visiterons jeudi 19 janvier 2023.

Jeudi 19 janvier 2023

8h30- Nous sommes sur le quai du métro qui va nous emmener en 30 mn dans le centre de Valencia. Ensuite nous prendrons le bus 95 direction la « cité des Arts et des Sciences ».

Un lieu fantastique, gigantesque qui s’étend sur plus de 2 kilomètres à l’intérieur du parc de la Turia, sur l’ancien lit du fleuve. L’un des plus grands complexes d’Europe, connu dans le monde entier pour son architecture ultramoderne, au design futuriste.

Musée des Sciences 

C’est un ensemble de 6 bâtiments (Palais des Arts, Hémisféric, Musée des sciences, L’umbracle, l’Agora, et l’Oceanografic) qui s’étend sur plus de 350 000 m2, et comprend outre les bâtiments, des parcs, des plans d’eau et un pont suspendu, en forme de harpe. Inauguré en 1998 avec l’ouverture de l’un des bâtiments phare de la cité : l’Hémisferic (cinéma en 3 D)

Ce complexe, réputé et célèbre grâce à son design atypique a été pensé et conçu par deux architectes Félix Candela et Santiago Calatrava.

Plus de 11 ans de construction furent nécessaire à sa création.

Nous avons visité :

L’Océanografic, l’Aquarium de Valence :L’aquarium de Valence a été construit en 2002, à l’intérieur de la cité des Arts. Il représente une surface de plus de 10 hectares comprenant une dizaine de bâtiments ainsi que de nombreux bassins intérieurs et extérieurs.Les différents bassins de l’aquarium représente un volume d’eau important pour un aquarium en Europe : plus de 42 millions de litres. Ces bassins sont le lieu de vie de plus de 45 000 poissons et mammifères marins constitués de plus de 500 espèces différentes. Nous avons assisté au spectacle des dauphins. Amusant mais pas transcendant quand on a vu le spectacle de Marineland à Antibes. De beaux aquariums, un peu vieillissant, au regard des nouveaux ensembles aquatiques des pays du golfe. Par exemple celui de Dubaï , plus récent, et une merveille de technologie et d’animaux. Il est difficile de rivaliser aujourd’hui avec les pays à fort potentiel de pétrole et de gaz !

le restaurant sub marine (trop cher..) 
L’hémisféric :

L’hémisféric :

construction de la cité des arts et des sciences l’hémisféric a ouvert ses portes en 1998. Toujours imaginé par l’architecte, Santiago Calatrava,Nous avions choisi le film DREAM BIG. Le synopsie nous paraissait intéressant :

on dirait un gros insecte ! 

« de qui dépend la construction de l’avenir de la race humaine ».

C’est un cinéma de type Imax. En forme de sphère, il possède un écran de 900 m² qui projette des films en 3D. Les films proposés sont en rapport avec la nature, l’astronomie ou encore l’histoire de la planète Terre (c’est ce que dit la plaquette de présentation...)Quelle déception ! un film qui datait au moins des années 80 (j’exagère à peine), vieillot, sans véritable rapport avec le thème énoncé… 50 mn de banalités mais il est vrai en 3 D sur écran géant et sphérique ! Le film AVATAR, 1 ou 2, ou tout au moins des extraits nous aurait permis d’être dans l’action, chevauchant nos oiseaux de feux et tirant nos flèches meurtrières sur nos ennemis les envahisseurs de la planète Terre que nous nous évertuons à détruire ! flop le Dream Big ! Encore une fois tout ceci est question de « pognon » !

c'est nous avec nos nouveaux e.pods  

L’Umbracle :

L’Umbracle est un parc, d’arbres exotiques, situé, en hauteur, en face du musée des Arts et des Sciences et de l’hémisferic. Il est reconnaissable grâce à ces nombreuses arches blanches qui couronnent et renferment les arbres comme une volière.

la volière des arbres  

Le musée des Sciences du prince Filipe :

Construit par Santiago Calatrava et ouvert en 2002 le musée des sciences du Prince Felipe est un musée des sciences naturelles qui s’étend sur plus de 42 000 m². Ces dimensions impressionnantes de 220 m de long, 80 de large et 55 de haut en fond l’un des plus grands musées d’Espagne.

A l’intérieur du musée on trouve une partie réservée aux sciences naturelles, à l’histoire de notre univers et de notre planète mais aussi aux nouvelles technologiques. Le musée se veut interactif avec un tas de petites expériences à réaliser soit même. Nous n’avons pas eu le temps de le parcourir dans son intégralité car nous avions déjà au compteur :

10,5 kilomètres, 14 200 pas et 17 étages dans les jambes !

Conclusion (à mon avis et qui n’engage que moi) : L’architecture futuriste pour une construction de plus de 30 ans est l’atout majeur de cette « cité des Arts et des Sciences » qui devrait revoir son « contenu ». Mais pour cela il faut certainement disposer de fonds qui manquent à beaucoup de pays de la vieille Europe au regard des pays émergeants qui eux n’en manquent pas !

Retour bien mérité auprès de Léon pour une soirée de repos. Vive la retraite, que certains voudraient nous contester !

Demain départ pour Murcie. Nous sommes obligés de sauter l’étape de Alicante faute d’avoir trouvé un lieu pour Léon. Tous les campings et aires d’Alicante sécurisés sont complets !







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Vendredi 20 janvier 2023

Nous quittons le « Valencia camper Park » vers 10 h pour faire les 250 kilomètres qui nous séparent de Murcie. 16h30 : arrivée au « Camper Park de Casablanca » (on se demande pourquoi.) après nous être perdus dans les environs, cherchant en vain l’entrée.

Intermède : Longitude, latitude et…perdition !

Sans être prétentieux, les marins ont l’habitude de faire le point sur une carte pour trouver leur position et route… et bien il faut croire que notre Captain Marcus depuis qu’il n’a plus son sextant (instrument permettant, par la mesure de la hauteur des astres, de se situer en latitude et longitude) ne sait plus trouver sa route. Il faut dire qu’étant adepte de la ligne droite (en mer) c’est plus facile de trouver sa route que sur terre.

Pour mémoire, la longitude se mesure à partir du méridien de Greenwich (encore les Anglais) de 0 à 180 degrés vers l’est et pareil vers l’ouest ; ce qui fait que « l’antiméridien », qui est au bout de la route, se balade au milieu du Pacifique, à 20.000 km de chez nous.

C’est à cause de tout ça et des fuseaux horaires qu’il est une certaine heure ici et une autre là. Il suffit de voir la carte des fuseaux en Europe par exemple, pour imaginer les imbroglios politico-diplomatiques ayant conduit à l’adoption des différents horaires. Peut-être raison pour laquelle nous ne savons toujours pas laquelle des deux heures (hiver ou été) sera adoptée en France (peut-être une troisième, qui sait ?).

La latitude (0 à 90 degrés depuis l’équateur, jusqu’au pôle nord et pareil jusqu’au pôle sud) nous intéresse davantage en ce moment. En effet, avec Léon, nous essayons d’aller vers le sud, vers l’équateur (où nous n’arriverons pas cette année !). Partis de Saint-Raphaël (43,5 degrés nord) et arrivés, pour l’instant, à Murcie (38 degrés nord), nous n’avons gagné QUE 330 Km vers le sud. Et bien, ça ne suffit pas : IL FAIT FROID, toujours aussi froid !

Mais ce n’est pas en raison de ces considérations que nous nous perdîmes (vous avez vu, la conjugaison ? !). Non ; une confiance aveugle dans notre système électronique de navigation, nous a fait arriver à destination au milieu de…RIEN ! Alors, il a bien fallu récupérer le coup : nouvelles recherches, nouvelle route ; en fait un sentier pour les chèvres que même Rucio (l’âne de Sancho Panza) n’aurait pas voulu emprunter. Bref, nous sommes quand même arrivés à « Casablanca », non sans mal (mais c’était la faute de…Marcus) !

L'histoire de la Murcie, au sens régional, dévoile un passé faste, celui de l’imbrication de deux cultures, deux religions où se mêle legs arabe et Reconquista chrétienne et ce parallélisme est emblématique de tout le sud de l'Espagne et en fait sa richesse et sa gloire. Après avoir fait partie du Califat de Cordoue puis avoir été un royaume arabe indépendant, la région a été intégrée au royaume de Castille au XIIIème siècle. Puis en 1982 est devenue une communauté autonome n’appartenant plus ni à la Castille, ni à l’Andalousie ni à l’Aragon en raison de particularités spécifiques que je ne développerai pas ici.

Mursiya est le nom arabe donné en 825 par l’émir d’Al-Andalus. Les Arabes, profitant du cours du fleuve Segura proche de la ville, ont construit un réseau hydrologique complexe (canaux d’irrigation, canalisations, barrages, aqueducs…) qui a donné sa prospérité à la ville. Ils sont les précurseurs de l’actuel système d’irrigation des terres maraichères à partir de la rivière Segura. C’est pour cette raison que Murcie est dénommée « le verger de l’Europe ». (Je suis admirative devant ces bâtisseurs et ingénieurs que nous avons tant chassés).

Samedi 21 janvier 2023 et Dimanche 22

Mauvaise nuit… depuis quelques jours j’ai une grosse inflammation de mon œil droit et je ne me sens pas d’exhiber mon faciès déformé … et pleurnichard ! Captain Marcus décide de partir en reconnaissance pour une visite dimanche de la ville.

8h30 – « El coche » en 40 mn nous dépose sur la place de la « Glorieta » face au fleuve-rivière la Segura. Une des places les plus connues de la ville, où se situent le Palais Épiscopal et la Mairie. Une statue du Cardinal Belluga, évêque soldat (rien à voir avec le mammifère) trône au beau milieu de la place. Belle place fleurie de cyclamens. Nous y dégusterons une superbe « tarta al chocolate » arrosée … d’un thè !

Statue de l'évêque Belluga et les jardins de la Gloriette  


la Mairie très colorée (influence italienne)  

La Cathédrale – le Palais Épiscopal – l’Hôtel de ville

La Cathédrale se situe sur la place Belluga, à côté de l’arrière du Palais Épiscopal. Elle est bâtie sur l’emplacement de l’ancienne mosquée, comme beaucoup d’édifices religieux chrétiens. Elle fut d’abord transformée en église par Jacques Ier d’Aragon au XIIIe siècle, avant que tout ne soit rasé pour reconstruire un bâtiment plus conforme aux canons du catholicisme. A l’époque, Stéphane BERN n’était pas né pour préserver le patrimoine ! Il fallait effacer les traces des vaincus. Il ne reste que la Mezquita de Cordoue qui ait conservé une partie de l’architecture Arabe.

la cathédrale sur la place Belluga  

De style gothique et baroque, elle contraste avec le Palais Épiscopal coloré du 18ème siècle et la Mairie moderne imaginée par l’architecte Moneo dans les années 1990.

Palais Episcopal  


L’intérieur est grandiose. De nombreuses chapelles, un maitre-autel qui est une chapelle royale car elle renferme le cœur du roi Alphonse X, le sage, conquérant de Murcie. Un orgue symphonique de Merklin-Schütze, et pour nous faire pardonner nos péchés nous avons assisté à une partie de la messe dominicale …

une des nombreuses chapelles et les grandes orgues  


le Maitre Hotel  

…ce qui ne nous a pas empêché de poursuivre notre visite vers le : Casino Royal de Murcie ! l’un des monuments les plus visités de Murcie et de la région.


la façade extérieure 

Nous n’y avons pas joué à la roulette, ni tripoté les machines à sous, ni entamé une partie de poker dont la « cave » est à 10000$ ! Non rien de tout cela car le Casino Royal est le club privé, huppé, des aristocrates et des bourgeois friqués de Murcie !


la porte d'entrée 

Sa construction débute en 1847 et en 1983 il est élu « monument artistique national ». Il est situé dans la rue piétonne, Traperia, du centre historique à deux pas de la Cathédrale.

Histoire des « Casinos Culturels » en Espagne :

Il faut se rappeler que le mot « casino » signifie « petite maison » c’est-à-dire un endroit de convivialité, de détende, destiné à la sociabilité, où l’on se réuni pour échanger. Au 19ème siècle le mot casino s’associe au terme culturel pour devenir « casino culturel ».


Ces institutions ont été créées sur le modèle des clubs anglais. Il s’agissait donc de milieux masculins, bourgeois et souvent élitistes. De la “bonne société”, comme ils se décrivaient eux-mêmes. Des politiciens, des hommes d’affaires et des nobles se sont réunis pour s’amuser, échanger. En même temps, ils ont généré des réseaux de contacts basés sur l’exclusivité qu’apporte le fait d’être membre du casino. L’entrée se faisait généralement sur recommandation. De cette façon, un membre de la classe supérieure était parrainé par un autre membre de la société pour obtenir l’adhésion.

Il s’agissait de lieux éclectiques, comme le 19ème siècle lui-même. Un esprit qui s’est transféré dans ses bâtiments, qui vont du mudéjar et de l’arabe au néoclassique. Le Real Casino de Murcie en est l’exemple car il montre sa variété de styles de façon spectaculaire.

En ce qui concerne les jeux les plus courants dans les casinos, le billard était la star incontestée. Le jeu faisait fureur dans toute l’Europe. Acquérir une table était une priorité, presque autant que d’avoir un bon piano. Les cartes étaient une autre activité courante, avec différents types de jeux. Il y avait aussi de la place pour les jeux d’échecs. Les bibliothèques étaient une autre pièce de base.

En plus de la rencontre sociale et du facteur divertissement, des activités telles que la lecture commune de la presse a souvent été utilisées pour susciter le débat. Ils ont également intégré des espaces tels que des salles de danse et des fêtes. Bien qu’ils aient d’abord essayé de maintenir une certaine neutralité politique, au fil des ans, les clubs se sont politisés et ont servi de base aux alliances typiques du XIXe siècle.Ces lieux ont été obligés d’évoluer avec le temps. Ils ont pris le nom d’Associations, de Centres culturels, mais aujourd’hui encore en Espagne se créent des « Casino Culturel » à l’image de ceux de Madrid, Carthagène et Murcie.

Malheureusement, dans certains pays le terme s’est galvaudé et a perdu son « culturel » pour devenir « casino de jeux » uniquement ! pognon, pognon !

La visite-photos du « casino culturel de Murcie » commence ici. (Désolée pour la longueur de cet article, déjà bien synthétisé, mais cela m’a paru intéressant)


quel plafond ! on découvre déjà l'influence Nasride


les rues intérieurs  
la salle de bal - détail des murs décorés 
la bibliothèque  

Après cette visite qui nous a enchanté et remis en accord avec le terme « casino » nous poursuivons sur la place de las flores, pour y déjeuner. Quelles déceptions et oui au pluriel. La place est défigurée par les tentes-terrasses des restaurants qui bouchent toute perspective. A l’origine la place des « flores » signifie « marchands de fleurs », une seule boutique subsiste.

Deuxièmement nous sommes tombés sur le restaurant « pièges à touristes » tant par la qualité de ses tapas que celle de l’addition ! à FUIR !


Notre dimanche Murciens se termine par le Pont des Dangers (Puente de los peligros)sur le fleuve Segura. Il est aussi appelé Vieux Pont (Puente viejo) car il s’agit… du plus vieux pont de la ville. Il ne date que de 1742, mais tous les autres furent ravagés par les différentes crues de la Segura.

le Pont des dangers et la sardina 

On ne le dirait pas à le voir si paisible, mais le fleuve peut s’avérer dangereux Le nom ne vient cependant pas de là, mais de la chapelle de la Vierge des dangers qui le flanque.

Retour à Casablanca ! nous devons préparer Léon pour notre long trajet jusqu’à MALAGA : 430 kilomètres.

Bonne fin de week-end !

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Lundi 23 janvier 2023

Les neiges de la Sierra Nevada sur la route vers Malaga 

Nous quittons de bonne heure (8h30) avec la froidure matinale 3° Casablanca… et oui pour un long trajet de 450 kilomètres vers Malaga, deuxième ville d’Andalousie en taille et en nombre d’habitants. Arrivée au camping Malaga Beach Area dans la ville de La Cala del Moral, en fin d’après-midi. Heureusement que nous avions réservé car le camping est bondé ! C’est un espace en bordure de mer, presque sur la plage. Dommage, le premier rang qui a vue sur mer est réservé depuis bien longtemps par les habitués. Nous serons en quatrième ligne, qui s’avérera plus calme lorsque le vent souffle et le ressac de la mer frappe les rochers !

Nous nous installons et visitons le camping (sanitaires, emplacements de vidanges en tous genres, épicerie, documentation à l’office etc.)

Ce soir, c’est tapas, en préparant la visite de Malaga demain.

Mardi 24 janvier 2023

Mon œil ne s’arrange pas, toujours gonflé malgré les « bains » de froid et la crème anti-inflammatoire que je mets. Il faut trouver quelque chose de plus actif. Mon ophtalmologue refuse de me prescrire un antibiotique malgré la photo de mon œil pourtant significative (mais je ne la posterai pas !) Heureusement ma généraliste me transmet une ordonnance. Il nous reste à trouver une pharmacie espagnole qui l’accepte et qui a un antibiotique équivalent. La deuxième fut la bonne, ouf ! Je commence à me soigner et Marc part, comme d’habitude, en éclaireur sur Malaga et moi je mets à jour le blog sur Murcie. Quelle organisation !

toujours mes lunettes ... 

Mercredi 25 janvier 2023

9h30 - Le bus 160 nous dépose en 15 minutes au centre de Malaga. Nous avons décidé de consacrer la journée à la visite de la Cathédrale, au centre historique (c’est-à-dire la vieille ville) et au musée Picasso. Ce qui fera tout de même 8 kilomètres au compteur avec une pause déjeuner espagnole à 15h. On s’y fait très bien, cela permet d’avoir une matinée plus longue.

Calle Marques de Larios et un sphinx .. 

Malaga est l'une des plus belles villes du sud de l'Espagne (dixit les guides). Si la capitale de la Costa del Sol évoque souvent le soleil, les plages et la mer, c'est aussi une destination à la culture très riche.

Destination de vacances incontournable depuis les années 1970, c’est une station balnéaire connue pour ses grandes plages de sable caractérisées par de longues et sombres étendues de sable. Situées le long de la Costa del Sol (littéralement la « côte du soleil »), les plages cosmopolites sont bordées de promenades très arborées où il fait bon déambuler à l’heure de l’apéro.

place de la Constitution  

Les Malagueños (résidents) de la ville sont des personnes agréables et serviables. L'ambiance est toujours bonne ! Malaga est même classée parmi les villes les plus souriantes au monde.

Le plat typique de Malaga s’appelle l’Espeto. Il consiste en une brochette de sardines grillées qui est faite sur la plage. Les meilleurs endroits pour manger un bon espeto sont El Zagal et El Cachalote. Voici donc en quelques mots les spécificités d’une ville de la costa del sol qui nous a enchantés et que nous espérons revoir l’année prochaine.

Visite de la Cathédrale :

Nous remontons la calle Marquès de Larios, qui est l’artère commerçante de Malaga, où se trouvent les boutiques de luxe que l’on trouve dans toutes les grandes villes, en direction de la plaza de la Constitution, cœur du centre historique de la ville. Sur le sol nous remarquons de grandes plaques en métal (bronze...) qui sont en fait la reproduction des « unes » de journaux de l’époque évoquant l’adoption de la nouvelle Constitution (1978).

Direction vers la Calle santa Maria qui nous conduit à la Cathédrale Nuestra Señora de la Encarnacion.

Bien que les travaux commencent à la période gothique, 16ème siècle, sur l’ancienne mosquée de la ville arabe, l’édifice actuel est de style renaissance baroque et reste inachevée depuis 1782, faute de finances.

photo d'une photo d'un professionnel car impossible si pas de matériel pro 
façade principale - détail de l'entrée magnifique  
tour nord  

Face à la cathédrale se trouve la plaza del Obispo et le Palais Épiscopal (1762). La façade est un magnifique exemple de l’architecture baroque (encore) de Malaga.

Palais Episcopal - couleur intense ! 

Les cathédrales sont les temples les plus imposants de la chrétienté et, à ce titre, elles deviennent des espaces avec une grande variété d’éléments intéressants. Le temps nécessaire pour les terminer signifie qu’ils sont un mélange de différents styles architecturaux. Des murs aux plafonds, tout est décoré pour démontrer la puissance de l’Église. Retables, sculptures et peintures contribuent à refléter sa prépondérance.


Tour sud et reste d'un mur de la Mosquée  

L'intérieur de la Cathédrale est de style Renaissance. L'édifice est de forme rectangulaire et comporte trois nefs, d'égale hauteur, la nef centrale étant plus large que les collatérales. La clôture du chœur est une œuvre d'art. Les orgues du 18ème siècle, composées de 4000 tuyaux, sont superbes !

Seule la tour nord est achevée, de style Renaissance, elle mesure 84 m de haut. Elle comporte deux niveaux.

détail des plafonds et des colonnes 

La tour sud est restée inachevée, d'où l'aspect déséquilibré de la façade. Les habitants de Malaga appellent la cathédrale « La Manquita » (la manchotte). Il y a actuellement débat pour savoir si le monument ne devrait pas être terminé selon le projet initial, ou laissé dans l'état.

le maitre hôtel  
le choeur  
les orgues  

Depuis 2015, il est possible de visiter les toits. C’est une visite recommandée car elle permet de contempler l’une des plus intéressantes vues panoramiques de la ville. Cependant, il faut tenir compte qu’il y a 200 marches pour monter et autant pour redescendre. Nous reculons donc devant la souffrance en perspective de nos genoux vieillissants !

PS : désolée pour la qualité des photos de l’intérieur, mais il y avait une mauvaise lumière et le plafond tendu d’un filet donne une couleur jaunâtre aux photos.


Musée Pablo RUIZ - PICASSO (naissance en 1881 à Malaga – mort en 1973 à Mougins)

Palais Buenavista

Comme tout le monde le sait, Picasso et sa famille sont natifs de Malaga. Il y a la Fondation Picasso, Musée de sa maison natale, et le Palais de Buenavista siège du musée Picasso Malaga. Nous optons pour celui-ci. C’est un édifice du 16ème siècle de style renaissance auxquels s’ajoutent des éléments empruntés à l’art Mudéjar (nous allons en parler dans la partie 2 de l’article).

qui s'est ?  bel homme non ? 

Inauguré en 2003 ce musée expose 223 œuvres de l’artiste, peintures, dessins, sculptures, gravures. Mais aucune œuvre majeure. Les demoiselles d’Avignon sont représentées sur une tapisserie.

les demoiselle d'Avignon  
différents dessin de Pablo certainement enfant ou adolescent 
c'est nous devant une fresque de Pablo  

Après un arrêt Tapas vers 15h, nous terminons la journée par la visite du théâtre Romain prélude à notre journée « de Malaga la millénaire » de demain.

théâtre romain  

Bonne soirée, on est un peu fatigués !

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Jeudi 26 janvier 2023

Petit rappel historique pour comprendre la visite de l’Alcazaba et du château de Gilbrafaro et pourquoi le titre de l’article MALAGA LA MILLENAIRE.

à gauche  l'alcazaba et sur le top le gibralfaro 

Malaga compte au moins (selon les guides) trente siècles d’histoire et en fait l’une des quatre villes historico-culturelles les plus anciennes avec Séville, Grenade et Cordoue.

Au 10ème siècle, Malaga est une ville qui connait une période de grande prospérité grâce à une bourgeoise urbaine composée de juifs et de « mulaties » (personnes de père musulman et de mère chrétienne). Elle fait partie intégrante du royaume de Grenade, (sous influence Nazari), dont elle devient le port principal. Durant plusieurs siècles, les deux cultures musulmanes et chrétiennes vivent en harmonie, jusqu’en 1487, lorsque les Rois Catholiques entrent dans la ville et la rattachent au royaume de Castille. Ce rattachement entraine une période de décadence, accentuée par des phénomènes naturels tels que des épidémies, des catastrophes et de mauvaises récoltes.

Dans notre premier carnet de voyage en 2020 « soleils d’hiver en Algarve et Andalousie » nous avions beaucoup évoqué les différentes dynasties arabo musulmanes qui ont contribué au développement et à la prospérité de l’Andalousie (Al Andalus) de 711 à 1492, date à laquelle commence son déclin.

Voici ce que nous avons trouvé et synthétisé à partir de guides et d’internet (merci Wikipedia, et Herodote.net)

Occupation d’une partie de l’Espagne, essentiellement ce qui va devenir l’Andalousie.Dynasties Arabo-Musulmanes entre 711 et 1492

(Attention, accrochez-vous !)

1er dynastie : En 711, lesOmeyyades (avec deux « y »…on se demande pourquoi) envahissent l’Espagne, environ 80 ans après la mort du prophète Mahomet.

Entre 711 et 725, ils occupent presque toute l’Espagne, franchissent les Pyrénées et s’établissent en Occitanie, grosso modo de Toulouse à Arles.

Ils mènent, en France (qui n’était que la Gaule), une série de « Razzias » qui finissent par agacer quelques chefs de guerre francs. Quand l’armée Omeyyade, décide d’aller piller le trésor de Saint-Martin à Tours, elle se trouve, entre Poitiers et Tours, face à une force franque de quelques 30.000 combattants, commandée par Charles (le futur Charles Martel – grand-père de Charlemagne - qui n’était pas un tendre). Les Omeyyades sont défaits le 25 octobre 732 (bataille de Poitiers que nous avons tous appris à l’école)

Cette victoire franque et quelques batailles de plus, marquent la fin des grandes invasions arabes de France. Cela nous fait comprendre pourquoi nous n’avons pas de Mosquée, d’Alcazar (palais) et d’Alcazaba (forteresse) qui datent de cette époque. Bon les Mosquées se sont développées depuis…

Les Omeyyades se recentrent sur Al-Andalus (l’Andalousie espagnole) ; la dynastie s’éteindra vers 1039. On leur doit la construction de la remarquable Mosquée Mezquita de Cordoue. Qui sera pour partie transformée en une Cathédrale, tout en préservant certaines parties de la Mosquée d’origine.

Après les Omeyyades, première période de « Taïfas » !

Les « Taïfas » (Micro/petits états aux frontières variables) constituaient un large puzzle où chacun essayait régulièrement de bouffer la soupe sur la tête de l’autre

2ème dynastie : De 1085 à 1145 lesAlmoravides (des berbères) conquièrent tout Al-Andalous et règnent ; on vous la fait courte : rien de spécial à signaler. Ambiance (relativement) stable. Et rebelote pour une deuxième période de « TaÏfas » !

3ème dynastie : lesAlmohades, de 1147 à 1226.

Puis, pour changer, troisième période de « Taïfas ».

4ème et dernière dynastie :lesNasrides (Nazari en Castillan), fondée par Mohammed ben Nasar qui crée l’émirat de Grenade en 1237, et perdurera jusqu’en 1492, fin de la reconquête par les rois catholiques Isabelle et Fernand.

C’est une longue période (Nasride) de quelques 250 ans, de développement et de stabilité politico-militaire, attendu que les Nasrides payaient une (grosse) dîme au royaume castillan. L’Alhambra de Grenade a été construit à cette époque qui voyait la cohabitation harmonieuse des philosophes, mathématiciens, médecins et autres savants, musulmans, juifs et chrétiens.

A noter, et après on vous laisse tranquille avec toute cette histoire, que l’art Mudéjar (13ème – 16ème) dont on parle en permanence dans les livres d’arts ou les guides touristiques, c’est :

l’art des musulmans continuant à travailler selon leurs traditions pour le compte des chrétiens après la reconquête. Il en résulte une fusion entre l’art islamique et l’art occidental. L’architecture mudéjar évolue au fil des siècles mais en restant fidèle à la tradition musulmane dans les matériaux (plâtre, brique, bois) et les techniques de construction (préparation des murs, arc en fer à cheval, arc brisé…) ainsi que dans la décoration. Ce style est toujours d’actualité aujourd’hui dans de nombreuses maisons espagnoles.

Visite du château de GIBRALFARO

Etant donné sa position sur le sommet de la colline et le long chemin, à partir de l’Alcazaba, pour l’atteindre, nous optons pour le bus 35 pour la montée et nous ferons la descente à pied. Celle-ci fut très douloureuse pour nos genoux !

maquette du château avant restauration et après  

Le château de Gibralfaro, bâti sur l’emplacement d’un ancien phare (phénicien ou romain) a été agrandi et transformé au XIVe siècle, par le roi Nazarite Yusuf Ier, dans le but de protéger l'Alcazaba de Malaga, qui était une fortification palatiale de l'époque musulmane. Il se trouve sur une montagne, à 132 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il s’étend sur 21 000 m2, avec 1310 m de muraille extérieure, 733 m de muraille intérieure et huit tours. De par sa position, on a une vue magnifique sur toute la ville de Malaga, le port et la mer. Très utile lorsque l’on veut se défendre contre les invasions ! Pendant longtemps, il a été considéré comme l’une des forteresses les plus imprenables de toute la péninsule ibérique.

vue depuis le château !  
chemin de ronde  
la dernière sentinelle et le phare du port 
les jardins  

Le complexe, de l’Alcazaba et du château de Gibralfaro tel qu’ils sont aujourd’hui, est le résultat d’un très long processus historique qui peut être divisé en quatre étapes :

La période islamique (Xe-XVe siècles),

La conquête des Rois Catholiques, jusqu’au 18ème siècle,

Son abandon et sa détérioration 19ème et 20ème siècle,

Sa récupération comme Monument Historique-Artistique, de 1930 à nos jours.

Visite de l’Alcazaba (forteresse ou casbah)

le théâtre romain et derrière l'Alcazaba  

Selon certains historiens musulmans, c’est peut-être le roi des taifas berbères, appelé Badis ben Habús, qui aurait ordonné la construction de l’Alcazaba, à partir du 11ème siècle en utilisant des marbres, des colonnes et des statues du théâtre romain adjacent. Elle présente une double muraille avec de nombreuses tours défensives et des entrées en recoin pour compliquer son accès.

murs d'enceinte  

La zone des palais est d’époque Nazari des 13ème et 14ème siècle. Elle se compose de trois palais parallèles dont la construction rappelle celle de l’Alhambra de Grenade.

merveille de plafond ! 

Pendant la conquête des Rois Catholiques, la fortification a été utilisée comme un bastion musulman infranchissable pour la prise de Malaga. Le siège commence le 5 mai 1487 et ne se terminera que le 19 août de la même année.

la Mihrab - indique la direction de la Mecque - magnifique travail de dentelle  
les tapaderas (petit couvercle) pour présenter les tapas 11ème siècle  

Ainsi se termine la visite d’un bel ensemble dont la restauration, certainement compliquée et onéreuse est tout à l’honneur des espagnols pour la sauvegarde de leur patrimoine.

15h30- Retour au camping pour une omelette bien méritée !


Vendredi 27 janvier 2023

Journée Off ! Repos, rangement, nettoyage car Léon commence à sentir le renfermé ! Et nous avons aussi besoin de reposer nos jambes et pieds qui sont soumis à rude épreuve depuis 2 semaines. Demain est un autre jour !

Petit rappel suite à mon oubli lors de la visite du musée Picasso.

Voici ce que rapporte, de discussions avec Picasso, Françoise Gilot, l’une de ses compagnes en 1964. A méditer :

« Nous ne devons pas avoir peur d’inventer quelque chose, tout ce qui existe en nous existe dans la nature. Ainsi nous formons une partie d’elle. Si ce que nous faisons s’identifie à la nature très bien ! Et si ce n’est pas le cas, où est le mal ? »

« L’art est le mensonge qui nous fait approcher la réalité » !


Samedi 28 janvier 2023

C’est notre dernier jour en Espagne, demain dimanche nous serons au Portugal.

Par conséquent nous ne pouvons pas quitter Malaga sans nous rendre au Marché couvert de Atarazanas , en passant par le quartier de Soho… pour voir le « street art » ; rien à voir avec celui de Londres..

street art à Soho ! 
le marché atarazanas  

C’est sous le règne de Mohammed V, au 14ème siècle, que fut construit le bâtiment (du marché). Sa façade est très caractéristique, puisqu’elle est formée de 7 arcs en fer à cheval. Aujourd’hui, sur les sept, il n’en reste qu’un. Sur cet arc, on peut lire une armoirie en arabe, « Dieu seul est le vainqueur, gloire à lui ».

Les bâtiments se sont détériorés rapidement. Des siècles plus tard, en 1870, un projet de Joaquín Rucoba est approuvé. Cette idée est née d’une proposition du conseil municipal de créer un marché couvert pour réglementer la vente de produits frais. L’architecte a conçu un bâtiment avec deux ailes reliées par un corps central.

Le premier nom officiel de ce marché est Mercado de Alfonso XII. Mais dès le premier jour, tous les citoyens l’ont appelé Mercado de Atarazanas. Entre 2008 et 2010, des travaux de réhabilitation ont été réalisés.

il est beau mon poisson !  

Actuellement, le marché de Malaga est un bâtiment d’apparence industrielle du XIXe siècle, avec de nombreux détails historiques néo-arabes sur sa façade. Ce marché est réparti en deux zones différenciées. D’une part les zones viande, poisson, légumes et fruits. Et de l’autre côté, on trouve des bars, des stands de tapas et des terrasses en plein air.

de 4,98 euros le kg à 6,98 euros - pas cher non ? 
des fraises blanches ? 

Nous faisons provisions de produits frais pour les jours à venir et aussi je ne peux résister au stand des poissons et crustacés qui finiront dans une paella que je préparerai en rentrant et que nous dégusterons à l’heure extra espagnole c’est-à-dire vers 16h !

les courses viande, crustacés, légumes, fruits pour 70 euros !  
la paella simplifiée pour 2... il en reste ! 


Demain, dimanche, verra un autre article ! bonne fin de week-end

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Dimanche 29 janvier 2023

7h du mat ! La cloche du dernier quart de nuit pique « 6 » (la cloche a fait retentir 3 séries de 2 coups) c’est la troisième heure du 2ème quart de la nuit ! quart de 4 à 8 heures. Bon je comprends : ce n’est pas clair … encore un truc de marins de la vieille école, donc si vous voulez des explications plus approfondies, contactez le Captain Marcus. Il se fera un plaisir de vous donner un cours de navigation !


que des champs d'Oliviers et encore des oliviers ! 

Bref tout cela pour dire que ce matin on « lève l’ancre » de Léon et on se prépare pour la longue navigation jusqu’au Portugal par la voie terrestre.

Morbleu (juron marin) Branle-bas de combat il faut impérativement sortir du « port » à 8 h avec la marée descendante ! … (non je n’ai pas bu… mais la griserie du petit vent frais du matin autour de 4° me nettoie les neurones) !

Notre prochaine escale, TAVIRA, se trouve à 220 miles (combien en kilomètres ?) On quitte la Méditerranée pour passer en Atlantique sans passer par le détroit de Gibraltar. Ce que nous avions fait en 2011 avec LadyA.

La frontière Portugaise  

Nous sommes prêts, chacun à son poste, et Léon tout doucement (il a besoin de chauffer ses pistons.) Entame la remontée vers Séville. 50 kilomètres plus loin nous sommes sur un plateau, altitude 1000 m, la température est de moins 2° !

Nous franchisons le Rio Guadiana, qui est la frontière entre l’Espagne et le Portugal, à 13 h (heure française) et 12 h (heure Portugaise) il fait 13°.

le motor home park et la vue depuis le CC sur les champs de boutons d'or ! 

Nous entrons dans le motor-home Park de Tavira à 12h45. Comme d’habitude le park est plein et nous prenons la dernière place. Notre objectif n’était pas Tavira mais Armaçao de Péra. L’aire, tenue par 2 françaises, dans laquelle nous étions l’an passé et où l’ambiance est dantesque en raison de quelques habitués qui mettent une sacrée animation !

Bon, je la fais courte… pas de réservation possible, Elodie et Romy ne savent pas qui part puisque les gens peuvent prolonger leur séjour à la dernière minute. Par conséquent il faut se planter devant l’entrée et attendre qu’un quidam vous laisse la place ! Ce n’est plus de notre âge de « faire le pied de grue », passons notre chemin !

Faire le pied de grue : L'expression remonte au XVIe siècle et a pour origine une comparaison avec la position favorite de la grue, cet échassier au long bec, au long cou et… aux longues et fines pattes. Il est en effet capable de rester debout, sur une seule de ses deux pattes, même pendant très longtemps, y compris pour dormir ! Amusante cette expression !

Tavira et le rio gilao  

Toutes les aires dignes de ce nom des environs, sont complètes pour les jours à venir. Démocratiquement (très à la mode en ce moment) nous décidons de poser nos sacs à Tavira pour quelques jours. Cela va nous permettre de nous reposer, de faire la lessive, de bichonner Léon de faire un peu de vélo (moins fatiguant que la marche) d’aller voir un spectacle de Fado, et d’essayer de dérider quelques autres camping-caristes avec un verre de de rhum !

les maisons et églises couvertes d'azulejos  
on se croirait à Porto - que d'excellentes bouteilles !  

Lundi 30 – Mardi 31 janvier 2023 –

Cela fait du bien de n’avoir pas d’horaire… pas besoin de se lever à l’aube (j’exagère un peu) de prendre un bus, de crapahuter dans les rues, de décider si on visite cette église, cette cathédrale, ce palais, plus qu’un autre, etcaetera ! Je comprends mieux pour pourquoi certains prônent la PARESSE ... en guise de mode de vie ! chut pas de politique, c’est dangereux de donner son opinion aujourd’hui.

(Petit intermède : j’écris cet article en musique ! Marcus s’est enfin décidé à sortir sa guitare da la soute et me rejoue les airs qui m’avaient séduite, il y près de 40 ans ! Ah l’AMOUR quand tu nous tiens !)

La lagune et les plages de Tavira  
c'est nous à bicyclette ... électrique !  

Mercredi 1er février 2023

HAPPY BIRTHDAY Myriam ! (La maman de mon petit-fils adoré MAHE)

Jeudi 2 février 2023

elles étaient excellentes ces crêpes, au rhum .. 

A La Chandeleur, on mange des crêpes !

Mais à part faire ripaille de crêpes, qui sait ce que signifie la Chandeleur ?

La Chandeleur (fête des chandelles) est une fête religieuse chrétienne depuis le 5ème siècle et correspondant à la présentation de Jésus au Temple et à sa reconnaissance comme « Lumière qui se révèle aux nations » (rien que ça) !

Cette fête a lieu le 2 février soit 40 jours après Noël. C’est à partir de ce moment que la crèche peut être rangée.

Mais au départ c’est une fête païenne, depuis l’antiquité jusqu’au moyen âge, relative à la sortie d’hibernation de l’ours, fin janvier, début février. Ce qui signifiait que les beaux jours arrivaient, que la lumière revenait. Du 12ème au 18ème siècle la « chandeleur » » fut appelé la « chandelours » dans de nombreuses régions : les Alpes, les Pyrénées et les Ardennes.

La chandeleur est célébrée par les profanes comme le jour des « crêpes ». La tradition en est attribuée au Pape Gélase 1er qui faisait distribuer des crêpes aux pèlerins arrivant à Rome. Mais on peut aussi y voir une coutume païenne qui consistait à préparer des gâteaux avec le blé de l’ancienne récolte pour que la suivante soit bonne. A l’occasion de la chandeleur, toutes les bougies de la maison doivent être allumées.

On dit aussi que les crêpes par leur forme ronde rappellent le disque solaire évoquant ainsi le retour du printemps après l’hiver froid et sombre.

Je me souviens étant petite, que ma mère faisait sauter les crêpes de la main droite avec une pièce dans la main gauche. Ce devait être en principe un Louis d’or, mais je n’ai pas de certitude sur le métal de la pièce que tenait ma mère dans sa main !

Et bien aujourd’hui… je sais que cette coutume est liée à la fécondité et à la prospérité pendant toute l’année. Il faut que la crêpe retombe correctement dans la poêle pour que le rite soit assuré. Fake new !Mes parents n’ont jamais connu la prospérité bien que ma mère ait été une experte de la crêpe !

Marc nous a préparé d’excellentes crêpes ce midi (parfumées, of course, avec le vieux rhum qu’il a planqué dans les soutes de Léon) ! Mais nous ne les avons pas fait sauter avec une pièce. Il ne faut pas tenter le diable !

Vendredi 3 février 2023

Les jours se succèdent et je commence à préparer la suite du parcours qui doit nous conduire à Peniche, une centaine de kilomètres au nord-est de Lisbonne. C’est l’un des meilleurs spots de surf avec Nazaré. Non, le Captain ne se mettra pas à l’eau, même avec une combinaison étanche de 7mm !

 j'aurai aimé mettre la vidéo - mais je ne sais pas faire, désolée ! au secours Guy  

Cette après-midi, c’est Fado. Nous retournons dans cette petite association qui fait vivre cette musique, laquelle fait partie du patrimoine culturel de tout Portugais. J’ai écrit en 2020, lors de notre premier voyage au Portugal, un article sur le Fado si cela vous intéresse, il suffit de le relire.

Bien qu’ayant retrouvé les deux guitaristes, Virgilio Lanca et José Pinto, la chanteuse Téresa Viola a été remplacée par une jeune chanteuse à la voix prometteuse mais qui manque de maturité pour chanter le Fado (cela n’engage que moi). C’est une musique qui vient du tréfond du cœur et de l’âme, sensuelle et envoutante, qui parle de mélancolie, de nostalgie de fragilité de l’être humain face à son destin. Il faut que l’on vibre avec la musique et la chanteuse et … ce ne fut pas le cas !

Samedi 4 et dimanche 5 février 2023

Rien de bien spécial si ce n’est que notre Marcus a décidé de nous faire des Pasta à sa sauce flibustier …. Un régal !

balade dans les salines  

Pour digérer, une longue balade à vélo !

Ici se termine l’article sur Tavira ; dans 48 heures nous reprenons la route avec Léon qui commence à s’ennuyer de rester sur ses cales ! Rendez-vous à PENICHE !

un ensemble d'immeubles avec de rigolotes cheminées  

PS : et alors … pas beaucoup de commentaires, sauf les irréductibles abonnés au blog que je remercie pour leur prose. J’attends toujours ceux (commentaires) de mon cher fils, qui étant actuellement dans l’avion pour le Qatar aura peut-être du temps pour regarder le blog de sa maman chérie !

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Mardi 7 février 2023

17h – Toute la journée nous avons eu un temps brumeux, venteux… un temps de M… comme dirait Stéphanie ! Surtout que nous devons préparer Léon pour la prochaine étape de 400 km vers PENICHE. Au moment où Marcus rentre le matériel dans les soutes: table, chaises, barbecue, tapis de sol… un gros orage éclate et une trombe d’eau lui dégringole dans le cou ! Aie, le capitaine n’aime pas l’eau (c’est bien connu, les marins n’aiment que le RHUM !)

Mercredi 8 Février 2023

Il a plu toute la nuit, et nous avons été secoués, perchés dans nos couchettes, mais bien au chaud sous la couette.

8h15 – Waze est activé et Léon s’élance avec la fougue d’un jeune poulain qui n’a pas bougé depuis une dizaine de jours. Direction Péniche que nous atteindrons vers 14h30 juste pour le déjeuner et terminer les « « pâtes Flibustiers » de Marcus. Cela me fait penser que je n’ai pas fait de « pâtes Trapounettes » depuis bien longtemps !

position de Péniche sur la carte et la péninsule (vieille ville fortifiée) 
La Fortaleza de Peniche - belle vue depuis un drone (photo n'est ps de moi)  

Le Camper Park de Péniche n’est pas un 5 étoiles ... Mais il a l’avantage d’être situé en plein cœur de la vieille cité, près des remparts qui surplombent l’océan, de coûter 12 euros la nuit

On peut lui donner 3 étoiles, non ? 

(8€ en 2020, inflation, inflation !) avec électricité et sanitaires et surtout Léon en totale sécurité.

les fortifications de la vieille citée 

Quelques mots sur Peniche :

Perché sur une falaise de granit à 100 km au nord de Lisbonne, à l’entrée d’une presqu’ile rocheuse relié au continent par un tombolo, Péniche, deuxième port de pêche du Portugal, est le Finistère de l’Europe, coté ouest.

Sur les falaises de Péniche, face à l’océan, ce sont les Etats-Unis, et la ville de Washington, située, comme Péniche, sur la même latitude : 40° N qui nous regarde à 5700 km plus loin.

Les anciens disent que l’archipel granitique des Berlengas (réserve naturelle), située à 10 kilomètres au large de Péniche était rattaché au continent américain. Vérification faites, cela n’est pas une légende, mais il faut remonter à l’ère du Mésozoïque (250 millions d’années). Encore un peu de patience…

Depuis quelques années déjà, Péniche, 30 000 habitants, situé à 50 km au sud de Nazaré, s’est fait connaitre pour la taille et la beauté de ses vagues. Devenue la deuxième Mecque des surfeurs, après Nazaré, elle a développé une grande activé pour les amateurs de sport de glisse. De nombreuses écoles de surf, de kitesurf, de wakeboard ont vu le jour.

BALEAL, ancien village de dépeceurs de baleines, accueille aujourd’hui des milliers de surfeurs à la belle saison. En 2009 la ville crée la RIP CURL PRO Portugal, un évènement mondial qui attire une foule impressionnante sur les dunes de Supertubos (spot célèbre) pour admirer les meilleurs surfeurs de la planète. Toutes les conditions doivent être réunis. Celles-ci se situent entre le mois de septembre et de mai, avec de fortes marées, du vent, des vagues rapides et puissantes. Les plus chevronnés s’élanceront des plages de Lagide ou d’Almagreira, les débutants se rendront à Baléal, ou à Ferrel.

PENICHE s’est aussi l’histoire de la RENDA DE BILROS (la dentelle aux fuseaux). Un savoir-faire que la ville continue d’entretenir. L’Age d’or de cet artisanat se situe au 19ème siècle, avec l’activité de la pêche. Lorsque les marins partaient en mer, les femmes en les attendant, sortaient les fuseaux ! Aujourd’hui encore la tradition de la dentelle aux fuseaux se transmet de génération en génération, grâce à l’ESCOLA DE RENDAS.

sagement les femmes attendent le retour des hommes en brodant ! 

Je laisse de côté, les innombrables églises, couvents et autres sites religieux…

Jeudi 9 février 2023

Un peu de marche ne nous fera pas de mal. Nous descendons en ville à l’Office de Tourisme, pour différents renseignements sur ce que nous souhaitons visiter.

-L’Archipel des Berlengas nous intéresse particulièrement. Nous demandons à quelle heure fonctionne les navettes pour se rendre sur la réserve, car cette ile n’est accessible que par bateau. Environ 50 mn depuis l’embarcadère de Peniche. Aie, mauvaise question. Nous sommes en février (pas la saison) et l’archipel est fermé à toute activité touristique.

Revenez cet été lorsque 500 personnes/jour se déverseront sur les sentiers de ce petit Paradis de 104 hectares, constitué des iles de Farilhoes, Esteclas, Forcados, et Berlenga grande !

photo du fort de Berlingas - trouvé sur internet 

-Le musée National de Fortaleza qui se trouve être la forteresse accolée aux remparts qui entourent la vieille ville est elle aussi fermée pour cause de travaux hivernaux ! Décidemment on n’a pas de chance !

-L’École de la RENDA DE BILROS se trouve à côté de l’OT. Nous y rencontrons, c’est tôt, 3 à 4 personnes, amatrices passionnées, qui poursuivent leur travail de « dentellières » sur leur « chevalet » (un gros cylindre sur lequel est installé le « patron » percé de multiples trous et planté d’aiguilles sur lesquelles les fils et les fuseaux vont permettre de créer une œuvre).

Gentiment, « les dentellières » nous expliquent leur passion, nécessitant une grande dextérité et une concentration de tous les instants. Magnifique ! Je pense à ma sœurette Gilda (92 ans) qui brode encore avec aiguilles et crochets !

il ne faut pas se mélanger les fuseaux ! 
une parmi les dentellières  
préparation d'un carton du dessin à reproduire  

-Le musée quelques encablures plus loin, nous fera découvrir des pièces uniques.

pourquoi pas une belle paire de chaussure en dentelle !  

Il est temps de rentrer, après une bonne balade dans les rues de la vieille cité et 5.5 km au compteur pour se restaurer et prendre des forces avant d’enfourcher notre bicyclette pour faire le tour de la route côtière, qui à travers la lande déroule un florilège de superbes paysages, avec l’océan en toile de fond.

le colombo de porc préparé par le Captain Marcus - délicieux ! 

-La route côtière et l’océan. Première étape l’ilheu da Papoa (on dirait le pouce du cap Corse) qui surplombe l’océan avec une vue magnifique sur le village de Baléal au loin. Cet ilot est célèbre pour la Pedra dos corvos (le rocher des corbeaux) l’un des symboles de Péniche

la route côtière  

Tout le long du parcours (voir carte) ce n’est que roches granitiques aux formes dantesques façonnées par les embrums, les vents d’ouest, et les vagues qui s’éclatent avec fracas, contre cette terre qui lui est un obstacle !

Au belvédère du Revelim on admire la silhouette rocheuse de l’Archipel des Berlengas. Quelques kilomètres plus loin on retrouve le phare du cap Carvoeiro construit en 1790 et on admire la Nau dos Corvos (le vaisseau des corbeaux). Ce récif accueille de nombreuses espèces d’oiseaux. Le retour en ville se fait par la rue Gen. Delgado qui surplombe la cote plus sud, où de très belles maisons se sont « perchées » avec une vue à 360° sur l’océan. C’est le quartier résidentiel de Péniche ! Superbe balade avec un beau soleil.

l'archipel des Berlingas au loin  
Washington au fond !  

Vendredi 10 février 2023

7h du mat ! La cloche du dernier quart de nuit pique « 6 »… on connait la suite !

Aujourd’hui nous prenons le bus direction LOURINHA la capitale des dinosaures au Portugal !

Située à une vingtaine de kilomètres de Péniche cette petite ville de 25000 habitants s’est trouvée propulsée parmi les hauts-lieux de la paléontologie dans le monde grâce à son gisement de fossiles de dinosaures. Une dizaine d'espèces découvertes depuis la fin du XIXe siècle jusqu'à nos jours, sont exposés dans le Musée de Lourinha avec une approche paléontologique descriptive, très bien documentée, qui a permis à la ville de connaitre un essor touristique considérable.

quelques spécimens dans la ville !  

Avant même l'ouverture du parc thématique en 2018. Dans une pinède de plus de 10 hectares, sur un parcours jalonné de 120 modèles de dinosaures tous reproduit à l’échelle et correspondant à des périodes différentes de l’ère du jurassique, Lourinhã affichait fièrement sa dinomania: musée disposant de vestiges uniques, maquettes de sauriens sur les ronds-points ou empreintes menaçantes de carnivores dessinées sur les pavés des trottoirs, toute la ville évoque l'imaginaire du "Jurassic Park", blockbuster de 1993 signé Steven Spielberg.

La visite du musée nous a pris toute la matinée et de retour sur Péniche nous avons essayé de faire une courte synthèse de ce que nous avions découvert lors de cette visite. Malheureusement « courte synthèse » n’est pas approprié devant l’immensité de la période 250/300 millions d’année ! Nous décidons en rentrant d’approfondir nos connaissances.

le musée des dinosaures  

Ce sera l’objet de l’article suivant : LOURINHA les DINOSAURES et nous …

Samedi et Dimanche 12 février 2023

Nous comptons passer la journée et la nuit, avant notre départ pour Aveiro, dans le charmant village de BALEAL, haut lieu du surf avec ses belles plages et ses maisons de pêcheurs. Prendre quelques belles photos et pourquoi pas, en fonction de la météo. Le vent s’est levé… une belle photo d’un surfeur chevauchant son tubo !

Que nenni.. 15 h un dimanche de février, sans soleil, venté, tout fermé commerces et habitations : BALEAL c'est BOF ! mais voici de belles photos des plages mais sans surfeurs ni tubos. Rendez-vous en été, certainement bondé mais avec une belle ambiance !

Bonne lecture et n’hésitez pas …. A commenter !

Baléal et ses plages immenses  
le village de Baléal en hiver... tout fermé  
fantastique cette roche et ses différentes strates millénaires  
le village vue depuis le rocher précédent et les traces de l'ancien fort de Napoléon  
quelques restaurations ... mais un emplacement unique ! 
l'isthme qui  conduit à Baléal. A droite la plage nord et à gauche la plage sud  
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Minuscules vertébrés !

l'Argentinosaurus 

L’homme le plus gros de l’histoire, 635 kg ! est mort en 1983 à l’âge de 42 ans. L’homme le plus grand, 2m71, de l’histoire moderne est un américain R. WADLOW.

Rien de comparable avec nos dinosaures qui sont des colosses !

L’Argentinosaurus était l’un des plus grands Dinosaures du monde, avec ses 30 m de long et ses 90 tonnes ! Le Microraptor est le plus petit dinosaure

Les dinosaures ont vécu sur Terre durant l'ère du Mésozoïque. C'est une période qui a commencé il y a 250 millions d'années et qui s'est terminée il y a 66 millions d'années, avec l’extinction des dinosaures et plus de 75% des autres espèces.

Cette période se divise en 3 parties : le Trias 250/200 Ma (million d’années), le Jurassique 200/145 Ma et le Crétacé 145/65 Ma. Les paléontologues sont maintenant sûrs que les dinosaures ont vécu sur tous les continents.

Ils sont issus d'une population d'archosaures, les "lézards régnants", qui partagent la Terre avec de nombreux reptiles. Son nom est formé à partir de deux mots grecs : DEINOS, (terriblement grand), et SAUROS, (lézard). On peut traduire cela par « lézard terrifiant ».

L’intérêt pour ces grands animaux date du 18/19ème siècle lorsque de gros ossements fossilisés sont découverts par des chercheurs. C’est un anglais, A. OWEN, qui au 19ème siècle lui donne le nom de dinosaure.

Le musée a replanté les végétaux que mangeait les dinosaures  

Un tas d’os datant du Jurassique (200 Ma) a été découvert dans des falaises anglaises par James HARRISON au début du 19ème siècle. Ce tas d’os a été patiemment reconstitué pour en faire le premier squelette de dinosaure

un tas d'os en cours de reconstitution probablement un fémur  

Les Hommes et les dinosaures ont-ils cohabité un jour ?

La réponse est non ! Après que les dinosaures aient disparu, il a fallu environ 60 millions d'années pour que les Hommes apparaissent sur Terre. Toutefois, de petits mammifères étaient présents au temps des dinosaures.

Pour comprendre les dinosaures, il faut imaginer comment LA TERRE était constituée, il y a de cela plusieurs millions d’années !

La Pangea  

Pendant la période du TRIAS environ 230 millions d'années, les continents, que nous connaissons aujourd’hui, n'étaient en fait qu'un seul supercontinent, appelé PANGEA (la Pangée) et les océans la PANTHALASSA. Le climat était tellement chaud qu’une grande partie de sa surface était aride. On peut voir sur cette carte la forme de la PANGEA.

La dérive des continents est l’un des processus évolutifs de la Terre. En général, les continents ne bougent que de quelques centimètres par an, mais au bout de 150 millions d’années, ou plus, cela en fait des centimètres, des mètres et des kilomètres !

La Laurasie au Nord et le Gondwana au sud  

Au milieu du JURASSIQUE, entre 200 et 145 Ma, la PANGEE s’est divisée en deux supercontinents ; la LAURASIE au Nord (Amérique du Nord, Europe et Asie) et le GONDWANA au Sud (Amérique du Sud, Afrique, Inde, Australie et Antarctique).

Et au centre, un nouvel océan se forme ; la Téthys dont une partie deviendra la mer Méditerranée. Le climat devient alors tempéré et plus forestier, laissant place à des arbres géants tels que les conifères.


 au crétacé entre 145 et 65 Ma

Au CRETACE, entre 145 et 65 Ma, les deux continents se détachent ; l’Amérique du Nord se sépare de l’Europe et l’Amérique du Sud de l’Afrique, donnant naissance à l’Atlantique.

L’Inde se détache de l’Afrique pour rejoindre l’Asie en laissant un morceau de terre qui deviendra l’Île de Madagascar. L’Australie et l’Antarctique commencent à se séparer. C’est au Crétacé que sont apparues les premières plantes à fleurs qui jouent un rôle important dans l'équilibre de la vie.

les continents d'aujourd'hui à quelques choses près  !  et les courants marins  

La fin des dinosaures, il y a 66 Ma (pas si vieux que cela !) : Pourquoi ces sympathiques brontosaures et ces terrifiants tyrannosaures ne sont-ils plus parmi nous ? La question tiraille de nombreux scientifiques. On a avancé toutes sortes d’explications, aussi rocambolesques les unes que les autres.

Parmi ces nombreuses hypothèses, la théorie la plus plausible est celle de la chute d’un gigantesque astéroïde qui serait responsable de l’extinction brutale des dinosaures.

Des preuves existent : on a découvert un peu partout dans le monde, à la limite K/T (Crétacé/Tertiaire), une quantité incroyable d'iridium, un métal extrêmement rare sur Terre mais très abondants dans les débris spatiaux et les astéroïdes.

En 1991 un cratère de 200 km de diamètre a été découvert dans le Yucatan (Mexique) et qui se serait formé à la même époque. On l'appelle le cratère de CHICXULUB et d’après les mesures réalisées, l’astéroïde, qui l’aurait créé, mesurait 10/12 km de diamètre.

Grâce aux expériences menées sur le terrain, les cinq étapes de ce cataclysme seraient les suivantes :

Étape 1 : l’impact Lorsque l’astéroïde s’écrase, il crée une immense explosion équivalant à plusieurs millions de tonnes de bombes atomiques (Hiroshima = 13000 tonnes de TNT). Une onde de choc, terrifiante, se forme.

Étape 2 : le délugeAu moment de l’impact, de gigantesques tsunamis (plusieurs centaines de mètres de haut), ravagent les côtes et tuent tous les êtres vivants aux alentours.

Étape 3 : le feu Ensuite, des fragments de l’astéroïde se dispersent aux quatre coins du globe et provoquent d'immenses incendies.

Étape 4 : l’obscurité. Enfin un énorme nuage de cendres, de poussière recouvre toute l'atmosphère emprisonnant les rayons du Soleil pendant des mois, des années voire même des siècles…

Étape 5 : la mort. Privées de soleil, les plantes meurent. Privés de plantes, les Dinosaures herbivores meurent. Privés de Dinosaures herbivores, les Dinosaures carnivores meurent à leur tour.

Les dinosaures n’ont pas été les seules victimes. Une grande partie des espèces vivantes de l’époque ont disparu en même temps qu’eux. Mais pas toutes ! Plusieurs petits mammifères en ont profité pour prendre plus de place. Peut-être faut-il remercier le vilain astéroïde : sans lui, les dinosaures seraient toujours les maîtres du monde ! et nous ne serions même pas là pour le constater, car ces petits mammifères qui ont survécu – peut-être en se nourrissant sur les carcasses des dinosaures – sont nos lointains ancêtres. En fait, les dinosaures ne se sont pas tous éteints, un petit groupe a survécu et certains les appellent aujourd’hui les « oiseaux »


le Microraptor !  

Voici, Le Microraptor, l’un des plus petits dinosaures : 48 cm de long et 350 g de poids. A quoi ou à qui plus exactement ressemble-t-il ?

Mais oui c’est bien elle … notre poule au pot du dimanche d'Henri IV !

Est-ce que les poules descendent des dinosaures ? (Extrait d’un article du magazine « Québec Sciences », qui semble être un organisme sérieux..ayant pignon sur rue au Québec)

« Les paléontologues répondraient que non, les poules ne descendent pas des dinosaures : elles SONT des dinosaures ! Gallus gallus (c’est le nom scientifique de la poule), comme tous les autres oiseaux, aurait donc bel et bien du sang de Tyrannosaure rex dans les veines.

« Tu ne vois pas le rapport entre la poule inoffensive qui picore ses graines et le monstre sanguinaire aux dents affûtées ? Regarde comme il faut la prochaine poule que tu la croiseras (vivante et non pas dans ton assiette, si possible !). Attarde-toi à ses pattes écailleuses : on jurerait de la peau de dinosaure ! Et cette lueur préhistorique dans le regard…

Pas convaincu ? Voici quelques preuves un peu plus solides :

-Le squelette de certains dinosaures, comme celui des oiseaux, renferme un os nommé furcula et formé par l’union des clavicules, mieux connu par les amateurs de poulet sous son surnom anglais de wishbone (os à souhaits).

-Oiseaux et dinosaures partagent également l’os semi-lunaire qui, à l’intérieur du poignet, permet de déployer les ailes.

-La structure de leurs pieds est étrangement similaire : trois orteils pointent vers l’avant, tandis qu’un quatrième pointe dans la direction opposée.

-La courbure en S que forment les os de leur cou est très ressemblante.

-La position de leur corps est presque identique : ils marchent sur deux pattes, en prenant appui sur leurs doigts, les pieds positionnés directement sous le corps.

-Comme les oiseaux, les dinosaures pondaient des œufs pour se reproduire, et l’analyse microscopique de leurs coquilles d’œufs a révélé qu’elles étaient quasiment identiques.

Il y aurait, au total, plus de 125 ressemblances anatomiques entre les squelettes de dinosaures carnivores et ceux des oiseaux modernes. Mais l’argument massue, c’est la découverte de plusieurs fossiles de dinosaures à plumes, notamment dans le nord-est de la Chine, ces dernières années.

Entendons-nous : on n’a pas déterré là de belles grosses plumes duveteuses comme on en trouverait dans un nid d’oiseau, mais plutôt des traces de carbone noirâtres laissées par la matière organique décomposée et quelques résidus de kératine (le principal constituant d’une plume). Mais pour les paléontologues, c’est vraiment le gros lot qui confirme que plusieurs monstres du Crétacé étaient recouverts d’un plumage.

L’idéal serait d’avoir de l’ADN de dinosaure pour le comparer à celui d’oiseaux modernes. Malheureusement, il s’agit d’une denrée rare : on a seulement réussi à prélever quelques cellules sanguines et quelques brins d’acides aminés sur des fossiles de dinosaures. L’authentique ADN de dinosaures manque toujours à l’appel… »

Intéressant, non ? La prochaine fois que vous voudrez faire une « poule au pot » demandez donc à votre boucher : avez-vous un microraptor de 1.5 kg !

Un grand merci au Musée des Dinosaures de Lourinha, à l’équipe des chercheurs et des scientifiques qui y travaillent inlassablement pour répertorier les différents fossiles qui se trouvent dans la région et ceux qui leur sont expédiés du monde entier.

Le laboratoire et les fossiles sur lesquels les chercheurs travaillent  

Cela nous permis de nous y intéresser et de faire une grande recherche (sites internet sur le sujet, Wikipédia, le site du National Géographique, etc.), sur cet animal fabuleux et dont l’extinction est irréversible.

Nous le répétons, nous ne sommes pas des « toutologues » ! … Nous avons simplement essayé de nourrir nos faibles connaissances de quelques informations supplémentaires sur le sujet. Nous espérons que vous ferez votre propre recherche, à moins que les nôtres ne vous conviennent !

un oeuf de dinosaure fossilisé  
crâne d'un dinosaure marin carnivore  

Merci à Carla, doctorante en paléontologie, qui nous a ouvert les portes du Laboratoire du Musée dont en principe les visiteurs sont exclus. Mais cela lui a permis de renouer avec son français qui est parfait et nous éviter, ainsi, une traduction en anglais dont vous savez que nous ne sommes pas les plus fans ! Don’t forget Trafalgar !

Carla qui nous a gentiment accueillis 

Rendez - vous à AVEIRO (la Venise Portugaise ?)

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Lundi 13 février 2023

Passons sur les 180 km jusqu’à AVEIRO que Léon avalera sans difficultés en quelques heures. Voilà, nous sommes sur le grand parking de la gare routière, une aire sans service mais à seulement 20 petites minutes à pied du centre d’Aveiro.

Un peu d’histoire et géographie (pour ne pas perdre le fil) !

Nous sommes à AVEIRO, dans la région « des Beiras » littéralement cela signifie « les bords ». A environ 80 km au sud/sud-ouest de Porto. C’est un horizon lagunaire, avec de vastes plaines presque désertes. Il n’y a pas une Beiras mais trois. Nous sommes dans celle que l’on nomme « la beiras du littoral », étroite bande de terre longeant les rives de l’Atlantique. Entièrement tournée vers l’Océan, elle étire ses plages de sable fin à partir de OVAR au nord et jusqu’à VAGOS au sud, sur une distance de 45/50 km et une largeur maximale de 11 km.

La Ria de Aveiro, c’est ce qu’on appelle un “accident hydrographique”. Il y en a beaucoup, tout au long de la côte portugaise. Autrefois vallée de rivière(s), elle est aujourd’hui inondée en raison de deux causes probables : primo : le niveau de la mer a augmenté (phénomène eustatique) et celle-ci est venue se mélanger à l’eau douce des rivières. Secundo : la terre s’est écoulée dans la mer et sa hauteur a baissé (phénomène isostatique). A bon entendeur, salut !

Aveiro vieille cité dans les terres  

Maintenant, il s’est passé tellement de choses depuis le Crétacé, entre l’Europe, l’Amérique, l’Atlantique (sans compter les dinosaures…), alors, allez donc savoir quelle est la bonne cause !

Aveiro était autrefois, un port de mer d’où les marins s’aventuraient jusqu’au bancs de terre-neuve, dès la fin du 15ème siècle, pour pêcher la morue. Mais en 1575, une violente tempête ferme la lagune par une levée de sable et le port s'envase. Dès lors ce n’est plus dans la mer mais dans la lagune que se déversent les petits fleuves. Les alluvions du Vouga (le plus gros fleuve) comblent peu à peu son estuaire et le port s’envase l’éloignant d’environ 5 km de la cote. Privée de ses activités (pêche, exploitation des salines, commerce), la cité décline, sa population diminue et s’expatrie.

En 1808, alors que les hommes de la grande armée de Napoléon cantonnent dans la ville, on parvient à rouvrir la passe entre la Ria et l’Océan, en édifiant des digues en provenance des murailles de la ville. Plus tard, la construction d’écluses permettra de réguler les différents échanges nécessaires entre la mer et les canaux de la ville. Ces écluses sont toujours en usage aujourd’hui.

Au 19ème siècle, l'industrie de la céramique et de la porcelaine se développe. Avec la prospérité vient le rayonnement : Aveiro devient un foyer d’art baroque ; son école de sculpture est réputée ; la ville se couvre de nombreux monuments.

Aveiro était la capitale portugaise du sel ; dans les bateaux traditionnels, les « moliceiros », on récoltait aussi les algues utilisées ensuite pour fertiliser les dunes environnant la Ria. C’est devenu, aujourd’hui, un important lieu touristique grâce à son patrimoine architectural mais aussi à ses canaux et bateaux (moliceiros) décorés de couleur vives et d’images d’art populaire, souvent humoristiques, utilisés pour promener les touristes sur les canaux et leur faire découvrir la ville. Nous ne faillirons pas à cette mode !

les gondoles vénitiennes ? 

Gondoles à la portugaise :

les moliceiros  

Le Mercantel : grande barque de 18 m servait à transporter des marchandises tels le sable et le sel.

le quai avec les bâtiments Art nouveau  

Le Moliceiro : long de 15 m doit son nom aux « moliços » les algues que les pécheurs récoltaient dans la Ria pour fertiliser les champs.Jusqu’au siècle dernier certains pécheurs vivaient sur leur barque. Leur proue et leur poupe sont décorées d’images naïves vieillottes ou innovantes aux couleurs criardes dont les thèmes sont liés à la religion, à l’histoire et aux traditions locales.

Mais faut-il pour cela considérer que Aveiro est la Venise Portugaise ? La question est ouverte !

14h – Nous descendons la rue Peixinho vers le cœur de la cité, la vieille ville, celle bordée par le canal central et ses multiples bateaux au cou tordu, ses barriques de friandises (ovos moles), ses anguilles qui se mordent la queue (bof) les azulejos de ses façades (qui sont une protection contre l’érosion de l’air salin) et ses façades Art Nouveau…

Petit arrêt à l’Office du Tourisme qui occupe l’un des bâtiments dont la façade est aussi de style Art Nouveau. Aucun intérêt… nous allons nous débrouiller, comme d’habitude par nous mêmes ! Il fait beau, le ciel est bleu, le soleil brille, la température est clémente, à nous AVEIRO !

façades Art Nouveau - au milieu l'OT 

Place Humberto Delgado, place dite par les autochtones : « Trou du cul », en raison du fait que les égouts d’Aveiro se déversaient à cet endroit et que cela puait énormément ! Aujourd’hui cela est terminé, mais le nom est resté pour les locaux.

Nous déambulons rapidement dans la rue Coimbra, l’une des plus commerçantes mais aussi touristiques afin de repérer les « Pastelerias » qui vendent les Ovos Moles, la spécialité d’Aveiro.

rue Coimbra et ses pavés noirs  

Nous nous engageons vers le quai de l’ancien Marché aux poissons, fermeture définitive et nous repérons le « Passeios de Moliceiro » sur lequel nous embarquerons demain 14 février, après notre déjeuner des « Amoureux » dans le restaurant « Cais do Pescado »

le quai Passeios de Moliceiro et tout au fond le pont circulaire  

Retour sur Léon, après une bonne marche de 6 km, en passant par le pont « Laços de Amizade » qu’une mauvaise traduction associe au pont de amoureux, alors que le mot Amizade signifie Amitié. De multiples rubans très colorés y sont attachés. Notre diner de ce soir deux « pastels de bacalhau » (pains de morue) !

le Pont Laços de Amizade  
notre diner de ce soir  

Mardi 14 février 2023

C’est un jour ou l’on fête l’AMOUR en plus de l’AMITIE. Cela fait 32 ans de fiançailles et 6 ans de mariage ! Si un jour nous fêtons nos « noces d’or » … se sera en 2067 … vertige, j’ai le vertige nous aurons …. 122 ans ! de jeunes « seniors » compte tenu des progrès de la médecine !

10h – Nous commençons par la visite du « musée d’Aveiro ». Il rassemble toutes les richesses, des couvents de la région, accumulées depuis le décret de 1834 qui ordonna l’extinction des ordres religieux.

le tombeau de la princesse-religieuse Joana  

L’antique couvent de Jésus qui l’abrite fut construit au 15ème siècle. Il est aussi appelé « couvent de santa Joana », car la princesse Jeanne, fille de Alfonso V, y fut religieuse, les 18 dernières années de sa vie. Elle y meurt à 38 ans. Son magnifique tombeau de marbre trône au centre d’une pièce de recueillement jouxtant l’Église de Jésus, dont la magnificence artistique révèle les exubérances du baroque. Tout est recouvert de feuilles d’or depuis l’orgue (en piteux état) à la chaire et jusqu’au chœur ! Il faut noter que toutes ces « représentations » sont couvertes de « poussière, pour ne pas dire de crasse » … Dommage !

de l'or de l'or.. mais c'est beau !  
noter le mauvais état des tubes de l'orgue, une misère de laisser cela se dégrader faute d'argent !  

En sortant et pour conclure cette partie « religieuse » nous visitons la SE (cathédrale) avec son imposant portail baroque construite en 1423. Elle n’était à l’époque qu’une église dépendant du couvent des dominicains. Elle ne fait pas partie des splendides cathédrales, que nous avons déjà visitées.

la SE  

13h – Nous nous hâtons vers notre déjeuner « Amoureux » ! Excellant restaurant ce « Cais do Pescado » que nous recommandons. Une Cataplana (sorte de paëlla portugaise, sans riz) pour deux, arrosée d’un délicieux vin du Douro, quoi de plus pour fêter 38 ans de bonheur ! Avec quelques accrochages… (mon sale caractère), mais vite réparés … !

Quelques pas plus loin, Juana nous attend avec son Moliceiro, mais oui c’est une jeune femme qui est batelier (je devrais dire batelière puisque maintenant il faut tout féminiser au nom de l’égalité) !

Les Anguilles (bof)  mais la cataplana  SUPER 
ils sont beaux tous les deux ! bon Marcus pourrait être son père.. 

Elle parle un excellent français et sera donc notre guide personnel pour ces 45 minutes de navigation sur les canaux. Une agréable promenade sur une « gondole portugaise » avec du soleil, et des compagnons fort sympathiques !

le pont carcavelos le plus vieux pont d'Aveiro et le pont moderne circulaire  
l'ancienne fabrique de porcelaine  
ils sont pas beaux les SENIORS !  

Nous retournons rue Coimbra pour acheter nos OVOS MOLES, chez Peixinho la meilleure pâtisserie d’après Juana.

« Il semble que les « œufs mous » soient apparus dans les couvents féminins d’Aveiro au 19ème siècle. Les religieuses recevaient des paysans une grande quantité d’œufs en signe de don. Elles en gardaient une partie pour leur consommation, et extrayaient les blancs pour amidonner leur linge. Mais que faire des jaunes ? Une idée géniale naquit (que seule une femme pouvait avoir eue.) Elles mélangèrent le jaune avec du sucre, qui à cette époque (plus maintenant) était un aliment plein de vertus, mais qui également était un conservateur naturel (Cf. la confiture). Les fameux Ovos Moles étaient nés ! et les femmes d’Aveiro, aujourd’hui, perpétuent la tradition en leur donnant des formes de barriques, de coquillages ou de poissons autant de symbole fort de la ville. »

sans légende !  

Quel dommage que la vendeuse ai omis de nous signaler que la durée de vie de cette friandise est très courte ! Les boites que nous avons achetées pour ramener à notre famille et amis ont une DLC jusqu’au 23 février ! Il va falloir tous les manger avant notre retour !

En ce 14 février nous n’oublierons pas de déposer notre ruban sur le « Ponte Amizade » au nom de l’Amitié qui nous relie avec tous ceux que nous aimons !

l'ancienne gare et la moderne... bof !  

Demain nous visitons le musée maritime d’Ilhavo, cité voisine de Aveiro. Nous ferons un tour dans la Marina Noeirinha, les marais salants d’Aveiro bien que ce ne soit pas la saison de ramassage du sel qui s’étend de mai à fin aout.

Bonne lecture et surtout n’hésitez pas à commenter !

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Mercredi 15 février 2023

9h30 – Nous prenons le bus pour Illhavo située à 7 km de Aveiro. C’est une ville de marine et de pêche qui donne autant sur la Ria que sur l’Atlantique. Elle fait partie des 11 municipalités qui entourent la lagune. Fief des pêcheurs de morue, la ville possède un riche passé maritime que présente de façon très réaliste son « Musée Maritime », un bâtiment ultra moderne noir et blanc. Il célèbre la mémoire, la culture et l’identité maritime des Portugais qui ont la navigation dans le sang !

Des durs à cuire, farouches, fiers de leur métiers ! 
conditions de travail difficile, la pénibilité connait pas !  
certains ne rentraient pas ... perdus en mer indiquait le capitaine  

Au rez-de-chaussée on trouve, grandeur nature, un grand voilier en bois de 35 m, gréé en goélette (2 mats portant des voiles à corne) et portant plusieurs dizaines de doris (barquettes individuelles utilisées par les pêcheurs). Son nom le « Faina Maior » signifie « le grand métier » c’est-à-dire la pêche au large par comparaison avec le petit métier qui est la pêche côtière. On y découvre comment ces marins vivaient et partaient pour de longues semaines voire des mois sur les bancs de Terre Neuve, pour y pêcher la morue. Les conditions de vie étaient rudes, le travail harassant et pénible. Ils embarquaient seuls sur leur doris avant le lever du jour (entre 4 et 6 heures du mat’) pour pêcher à la ligne ou au palangre (plusieurs hameçons sur une même ligne) pendant au moins 10 heures. Ils ne rentraient sur le voilier maître qu’au soir, lorsque leur barque était pleine de « bacalhau ». Les dangers étaient nombreux : le vent, la houle, le brouillard fréquent, parfois les icebergs, sans compter le poids des prises qui alourdissaient le doris. Le nombre de marins qui ne rentraient pas d’une campagne de pêche était élevé.

les Doris à droite petite barque  
il est pas beau le Capitain Marcus ! C'est lui qui sonne la cloche ..  

Captain Marcus, vous livre l’une des chansons, bien connue, sur le sort des marins (Qu’il aurait pu chanter, s’il avait, lui aussi, pêché la morue sur les bancs de Terre-neuve) ! Mais que Éric Tabarly dit le « taiseux » entonnait à tue-tête lors des retrouvailles entre marins !

« Le dimanche et les fêtes, il leur faut travailler, comme les bêtes féroces qui sont dans la forêt. Un sale quartier-maître leur dit « dépêchez-vous », les forçats de Cayenne sont plus heureux que nous (bis) !

Dernier couplet de cette longue, longue chanson :

Et si je me marie et que j’ai des enfants, j’y briserai les membres avant qu’y soyent grands. Je ferai mon possible pour y gagner leur pain, le restant de ma vie pour qu’y soyent pas marins ! (Bis)"

Continuons la visite : Dans la salle de la Ria, on découvre les différents bateaux traditionnels. A l’étage il faut voir la magnifique collection de coquillages du français Pierre Delpeut.

collection de coquillages  

En suivant la frise murale consacrée aux différentes espèces de morues, à leur cycle de vie et de reproduction, on atteint l’aquarium, aux formes ultra modernes, qui occupe les trois niveaux du musée, afin d’observer le célèbre « Gadiforme » dans son élément.

Trois espèces de cabillaud ou morue existent :

-le Gadus morhua de l’Atlantique, qui se capture de janvier à mars

-Le Gadus macrocephalus du Pacifique, qui se pêche toute l’année mais surtout l’hiver

-Le Gadus ogac du Groenland, qui est pêché toute l’année.

Ce serait faire une grave injure aux Portugais si l’on ne s’intéressait pas à la bacalhau. Ce serait comme oublier ce que : la Pasta est à l’Italie, le Riz à l’Asie, la Baguette à la France, la Semoule au Maghreb, le Sirop d’Érable au Canada, la Pomme de terre/frite à la Belgique, le Pudding à l’Angleterre, et … le Rhum aux Antilles !

Car cette fameuse « Bacalhau » fait partie de la culture et de la gastronomie de tous les Portugais. Pour rappel, le terme morue est utilisé lorsque le cabillaud est salé et séché.

Voici donc quelques informations sur l’Épopée Morutière du Portugal :

Elle (L’Épopée) remonte au 16ème siècle lors de la découverte de Terre-Neuve lorsque les Portugais sillonnaient les mers, pour établir une route occidentale vers l’Inde. Ce fut la ruée sur la morue ! le poisson était facile à transporter et se prêtait idéalement à la salaison et le Portugal avait du sel à revendre. Très rapidement les Portugais en firent la base de leur alimentation. Le Portugal consomme 20% de la pêche mondiale, soit environ 35 kg par an et par personne ! Il y a autant de recettes de morue que de jour dans l’année. Lorsque les temps difficiles font leur apparition au 19ème siècle, elle devient « la viande du pauvre » car la pêche est abondante. Elle sera d’ailleurs aussi la base de l’alimentation des esclaves créoles jusqu’à son abolition en 1848 dans les colonies françaises.

Le CRIOULA, ancien bateau morutier de 67 mètres, qui a achevé ses campagnes en 1973 est devenu le navire école de la Marine Portugaise.

Retour en fin de matinée à Aveiro et petit tour à la Marina de Noeirinha pour voir les bassins de sel. Mais en purs novices … nous avions oublié qu’il n’y a pas de production de sel en hiver ! Car la culture du sel nécessite l’intervention de trois facteurs : l’eau de mer, le soleil et le vent pour faciliter l’évaporation. Les deux derniers déterminent la saison de la récolte. Elle s’étale en général de mai à la fin du mois de septembre.

Ensuite les marais salants sont nettoyés et vidés de leur eau stagnante et on attend la grande marée de printemps pour remplir les bacs. La récolte commence en même temps que la cristallisation. Aujourd’hui, les « carreaux » (carrés d’eau peu profondes où le sel sera ramassé) attendent tristement la fin de l’hiver. Mais nous en profitons pour acheter quelques grammes de fleur de sel d’Aveiro, la meilleure parait-il !

Jeudi 16 février 2023

Cela fait trois jours que nous sommes sur le parking de la gare, et l’énergie de Léon commence à décliner, nous devons recharger ses accus et rouler !

Nous décidons, avant de prendre la route vers Torreira, 40 km au nord d’Aveiro, de retourner vers Ilhavo visiter le navire musée Santo André sur le port, avant de passer sur la Lagune et de voir les anciennes cabanes de pêcheurs, (devenues depuis des maisons très cotées !) avec leurs rayures aux couleurs pétantes de jaune, vert, bleu ! Ce n’est pas une question de mode mais de traditions qui remontent au 19ème siècle.

au centre le Chadburn (transmetteur d'ordres aux machines) on le voit sur le Titanic  ! 
carte d'Illhavo  - la lagune entre l'océan et le canal 
on dirait les rayures des pyjamas des bagnards ! 

17 h – Nous nous installons dans le camping de Torreira. Cher : 18 euros/nuit pour les prestations et le site. Mais on ne refuse rien à Léon !

TORREIRA : fait partie de cette lagune qui va de la terre à l’eau, de l’eau au sable, du sable à l’océan. Cette longue langue de sable s’étend sur plus de 45 kilomètres. Ce qui domine c’est la force de l’océan, les caprices du temps et des éléments. Ici les gens vivent en symbiose avec la nature et son environnement.

Torreira à gauche et Murtosa à droite   

Située entre la Ria et l’Océan, Torreira est connu pour ses plages qui s’étendent à l’infini, au grain de sable fin et d’une blancheur immaculée.

Vendredi 17 février 2023

10 h – Nous enfourchons nos vélos pour Murtosa à 15 km dans les terres alluvionnaires. MURTOSA est surtout connue pour être le fief des pêcheurs de la lagune et du littoral proche. Sa spécialité est l’anguille ! Mais nous allons surtout à Murtosa pour rencontrer Veronica la gérante de Terra d’Agua qui propose des sorties « à la carte » sur son Moliceiro « El Présidente » pour explorer la Ria. Une expérience parait-il unique et qui n’a rien à voir avec la petite balade sur les canaux d’Aveiro. Ici on est au cœur du centre de cette faste pompe qui régule les échanges entre les rios et l’océan.

Veronica et la Ria que nous devions explorer elle !  

Quelle déception ! Veronica nous annonce qu’en raison du Carnaval il n’y a pas de sortie en bateau cette semaine. Fin de nos espoirs de navigation !

Nous poursuivons notre chemin et retournons à Torreira par le chemin côtier qui borde la Ria. Splendide, sauvage, entre eau, terre et ciel, un petit rappel de notre Camargue sans les taureaux !

Nous grignoterons quelques tapas dans un « bistrot » O FAROL. Halte reposante, loin de tout !

La Ria  

Samedi 18 février 2023

9h – Bof ! Temps gris, nuageux. Un crachin typiquement breton au Portugal. Dernier jour. Nous en profitons pour faire quelques photos de la lagune, des plages entre Ria et Océan, mettre un peu d’ordre et « donner un bain » à Léon qui en a bien besoin !

Nous quittons le Portugal demain dimanche pour faire la route de retour en passant par Toulouse pour voir ma petite sœur.

des kilomètres de sable ! 
La ville de Torreira - les dunes et la lagune  
La lagune coté océan qui part depuis Torreira vers le sud  
les grandes passerelles qui permettent de se promener le long de la lagune  
Les moliceiros du port de Torreira  
la dernière ! LA RIA  


Rendez-vous en France dans quelques jours ! Bonne lecture et Adeus !

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Dimanche 19 février 2023

C’est bien connu, les plannings, les projets, les itinéraires sont faits pour être bousculés ou changés ! C’est bien ce que nous allons faire.

Initialement, il y a de cela plusieurs semaines, lorsque ce voyage était en préparation, notre route de retour devait passer depuis TORREIRA par :

GUARDA (la frontière entre le Portugal et l’Espagne, - SALAMANCA – SEGOVIA – ZARAGOZA – LLEIDA – GIRONA. C’est-à-dire traverser, tout le Portugal et l’Espagne d’Ouest en Est, de l’Océan Atlantique à la Mer Méditerranée, soit 1200 km en une petite semaine, avec arrêts pour visiter les sites intéressants tels que Segovia, Zaragoza et d’autres sur notre chemin.

Volontairement, après mure réflexion, nous avions laissé de côté MADRID, trop compliquée avec un camping-car, à une saison trop froide pour qui connait Marcus notre Capitaine bien aimé ! Nous y reviendrons par avion.

Soudainement et pour quelle raison, (encore inexpliquée à ce jour) LEON décide brusquement de prendre la route du nord c’est-à-dire Aveiro, Salamanca, Burgos, Irun. De traverser la France d’Ouest en Est jusqu’à Palavas ! Et cela en trois étapes, Aveiro-Burgos, Burgos-Tarbes, et ensuite un arrêt du coté de Toulouse pour dire bonjour à ma frangine. Stupéfiant non ? !

Voilà pourquoi nous sommes arrivés à Palavas le mardi 21 février ! Fatigués par ces longues étapes mais heureux de retrouver notre France que nous aimons, malgré tous les problèmes et les malheurs (inflation, guerre, réformes non désirées..., pouvoir d’achat en baisse, fatigue, déprime, et cetera) que nous croyons être les seuls à subir !

Vendredi 24 février 2023

Deux jours pour se remettre de ce voyage ne sont pas du luxe à notre âge. Nous retrouvons l’aire de Palavas que nous affectionnons. Le temps n’est pas de la partie, il fait froid, et depuis hier soir, il pleut. Mais ne nous plaignons pas, cela est vraiment mineur, d’autant que le sud de la France est en grande sécheresse et que ce 24 février est un jour plus douloureux pour les Ukrainiens. Un an de guerre déjà avec la Russie, ce n’est pas forcément un anniversaire des plus heureux.

Nous avons commencé le grand nettoyage de LEON qui dans quelques jours retrouvera sa « nounou » de Hyères pour quelques semaines avant de reprendre la route. Nous rentrons dimanche at home.

Quel est le bilan de ce troisième voyage en Espagne-Portugal :

Nous aurions dû aller cette année au Maroc, mais les circonstances de l’année 2022, vente de notre maison, achat de notre appartement, déménagement, et travaux ne nous ont pas permis de préparer ce voyage. Nous sommes donc partis un peu à l’aventure espérant seulement profiter d’un temps clément et chaud, la destination Espagne-Portugal s’imposait donc.

Nous ne regrettons rien, car toutes les étapes (Murcie, Malaga, Peniche, Lourhina Aveiro, Illhavo, Torreira etc..) nous ont permis de nous distraire, de nous instruire, de faire travailler nos neurones, qui en ont bien besoin, en faisant des recherches sur les différents sujets qui nous ont semblé intéressants à creuser. Voici donc quelques photos pour rappel.

Ce carnet de voyage, comme les autres, sera édité sur papier dès notre retour. Ces albums, photos et textes, nous permettent de continuer à rêver, de nous rappeler les moments que nous avons vécu, les rencontres faites, bien que nous regrettions que le monde du camping-car ne soit pas aussi chaleureux que celui des bateaux ! Tant pis, nous avons bu, à deux, les bouteilles de planteur que Marcus avait préparées avant notre départ !

Quelques chiffres, pour ceux que cela intéresse :

Nous avons parcouru en 46 jours : 4576 km –

Léon a bu : 461 litres de GO. Ce qui est très raisonnable rapporté au km : 10l/100 km !

GO = 814€ - moyenne de 1,76€/l en Espagne et Portugal malgré une augmentation de 30/40 centimes/l par rapport à 2022.

Péage : 204€ (à noter qu’en Espagne les autoroutes sont gratuites, payantes au Portugal et tout le monde le sait, en France le moindre mètre est payant !)

Parking-Aires = 593€ (nous pourrions faire des économies sur ce poste, mais Léon n’est pas d’accord, la plupart du temps…)

Divers = 608 € les sorties, les achats personnels, les cadeaux (ovos moles, raté !)

Nourriture = 1120€ (on pourrait manger plus de « pates flibustier » mais bon …)


Avant de conclure, une citation que j’aime beaucoup et qui me convient bien ! :

« Voyager vous laisse d’abord sans voix,

avant de vous transformer en conteur »

(citation d’Ibn Battuta, explorateur et voyageur marocain)

Mais également :

N’oubliez pas de prévenir vos « amis paraskevidekatriaphobe » :

le prochain vendredi 13 est en octobre 2023 !

Les baroudeurs vous saluent et à bientôt sur les routes !