Jeudi 26 janvier 2023
Petit rappel historique pour comprendre la visite de l’Alcazaba et du château de Gilbrafaro et pourquoi le titre de l’article MALAGA LA MILLENAIRE.
à gauche l'alcazaba et sur le top le gibralfaro Malaga compte au moins (selon les guides) trente siècles d’histoire et en fait l’une des quatre villes historico-culturelles les plus anciennes avec Séville, Grenade et Cordoue.
Au 10ème siècle, Malaga est une ville qui connait une période de grande prospérité grâce à une bourgeoise urbaine composée de juifs et de « mulaties » (personnes de père musulman et de mère chrétienne). Elle fait partie intégrante du royaume de Grenade, (sous influence Nazari), dont elle devient le port principal. Durant plusieurs siècles, les deux cultures musulmanes et chrétiennes vivent en harmonie, jusqu’en 1487, lorsque les Rois Catholiques entrent dans la ville et la rattachent au royaume de Castille. Ce rattachement entraine une période de décadence, accentuée par des phénomènes naturels tels que des épidémies, des catastrophes et de mauvaises récoltes.
Dans notre premier carnet de voyage en 2020 « soleils d’hiver en Algarve et Andalousie » nous avions beaucoup évoqué les différentes dynasties arabo musulmanes qui ont contribué au développement et à la prospérité de l’Andalousie (Al Andalus) de 711 à 1492, date à laquelle commence son déclin.
Voici ce que nous avons trouvé et synthétisé à partir de guides et d’internet (merci Wikipedia, et Herodote.net)
Occupation d’une partie de l’Espagne, essentiellement ce qui va devenir l’Andalousie.Dynasties Arabo-Musulmanes entre 711 et 1492
(Attention, accrochez-vous !)
1er dynastie : En 711, lesOmeyyades (avec deux « y »…on se demande pourquoi) envahissent l’Espagne, environ 80 ans après la mort du prophète Mahomet.
Entre 711 et 725, ils occupent presque toute l’Espagne, franchissent les Pyrénées et s’établissent en Occitanie, grosso modo de Toulouse à Arles.
Ils mènent, en France (qui n’était que la Gaule), une série de « Razzias » qui finissent par agacer quelques chefs de guerre francs. Quand l’armée Omeyyade, décide d’aller piller le trésor de Saint-Martin à Tours, elle se trouve, entre Poitiers et Tours, face à une force franque de quelques 30.000 combattants, commandée par Charles (le futur Charles Martel – grand-père de Charlemagne - qui n’était pas un tendre). Les Omeyyades sont défaits le 25 octobre 732 (bataille de Poitiers que nous avons tous appris à l’école)
Cette victoire franque et quelques batailles de plus, marquent la fin des grandes invasions arabes de France. Cela nous fait comprendre pourquoi nous n’avons pas de Mosquée, d’Alcazar (palais) et d’Alcazaba (forteresse) qui datent de cette époque. Bon les Mosquées se sont développées depuis…
Les Omeyyades se recentrent sur Al-Andalus (l’Andalousie espagnole) ; la dynastie s’éteindra vers 1039. On leur doit la construction de la remarquable Mosquée Mezquita de Cordoue. Qui sera pour partie transformée en une Cathédrale, tout en préservant certaines parties de la Mosquée d’origine.
Après les Omeyyades, première période de « Taïfas » !
Les « Taïfas » (Micro/petits états aux frontières variables) constituaient un large puzzle où chacun essayait régulièrement de bouffer la soupe sur la tête de l’autre
2ème dynastie : De 1085 à 1145 lesAlmoravides (des berbères) conquièrent tout Al-Andalous et règnent ; on vous la fait courte : rien de spécial à signaler. Ambiance (relativement) stable. Et rebelote pour une deuxième période de « TaÏfas » !
3ème dynastie : lesAlmohades, de 1147 à 1226.
Puis, pour changer, troisième période de « Taïfas ».
4ème et dernière dynastie :lesNasrides (Nazari en Castillan), fondée par Mohammed ben Nasar qui crée l’émirat de Grenade en 1237, et perdurera jusqu’en 1492, fin de la reconquête par les rois catholiques Isabelle et Fernand.
C’est une longue période (Nasride) de quelques 250 ans, de développement et de stabilité politico-militaire, attendu que les Nasrides payaient une (grosse) dîme au royaume castillan. L’Alhambra de Grenade a été construit à cette époque qui voyait la cohabitation harmonieuse des philosophes, mathématiciens, médecins et autres savants, musulmans, juifs et chrétiens.
A noter, et après on vous laisse tranquille avec toute cette histoire, que l’art Mudéjar (13ème – 16ème) dont on parle en permanence dans les livres d’arts ou les guides touristiques, c’est :
l’art des musulmans continuant à travailler selon leurs traditions pour le compte des chrétiens après la reconquête. Il en résulte une fusion entre l’art islamique et l’art occidental. L’architecture mudéjar évolue au fil des siècles mais en restant fidèle à la tradition musulmane dans les matériaux (plâtre, brique, bois) et les techniques de construction (préparation des murs, arc en fer à cheval, arc brisé…) ainsi que dans la décoration. Ce style est toujours d’actualité aujourd’hui dans de nombreuses maisons espagnoles.
Visite du château de GIBRALFARO
Etant donné sa position sur le sommet de la colline et le long chemin, à partir de l’Alcazaba, pour l’atteindre, nous optons pour le bus 35 pour la montée et nous ferons la descente à pied. Celle-ci fut très douloureuse pour nos genoux !
maquette du château avant restauration et après Le château de Gibralfaro, bâti sur l’emplacement d’un ancien phare (phénicien ou romain) a été agrandi et transformé au XIVe siècle, par le roi Nazarite Yusuf Ier, dans le but de protéger l'Alcazaba de Malaga, qui était une fortification palatiale de l'époque musulmane. Il se trouve sur une montagne, à 132 mètres au-dessus du niveau de la mer. Il s’étend sur 21 000 m2, avec 1310 m de muraille extérieure, 733 m de muraille intérieure et huit tours. De par sa position, on a une vue magnifique sur toute la ville de Malaga, le port et la mer. Très utile lorsque l’on veut se défendre contre les invasions ! Pendant longtemps, il a été considéré comme l’une des forteresses les plus imprenables de toute la péninsule ibérique.
vue depuis le château ! chemin de ronde la dernière sentinelle et le phare du port les jardins Le complexe, de l’Alcazaba et du château de Gibralfaro tel qu’ils sont aujourd’hui, est le résultat d’un très long processus historique qui peut être divisé en quatre étapes :
La période islamique (Xe-XVe siècles),
La conquête des Rois Catholiques, jusqu’au 18ème siècle,
Son abandon et sa détérioration 19ème et 20ème siècle,
Sa récupération comme Monument Historique-Artistique, de 1930 à nos jours.
Visite de l’Alcazaba (forteresse ou casbah)
le théâtre romain et derrière l'Alcazaba Selon certains historiens musulmans, c’est peut-être le roi des taifas berbères, appelé Badis ben Habús, qui aurait ordonné la construction de l’Alcazaba, à partir du 11ème siècle en utilisant des marbres, des colonnes et des statues du théâtre romain adjacent. Elle présente une double muraille avec de nombreuses tours défensives et des entrées en recoin pour compliquer son accès.
murs d'enceinte La zone des palais est d’époque Nazari des 13ème et 14ème siècle. Elle se compose de trois palais parallèles dont la construction rappelle celle de l’Alhambra de Grenade.
merveille de plafond ! Pendant la conquête des Rois Catholiques, la fortification a été utilisée comme un bastion musulman infranchissable pour la prise de Malaga. Le siège commence le 5 mai 1487 et ne se terminera que le 19 août de la même année.
la Mihrab - indique la direction de la Mecque - magnifique travail de dentelle les tapaderas (petit couvercle) pour présenter les tapas 11ème siècle Ainsi se termine la visite d’un bel ensemble dont la restauration, certainement compliquée et onéreuse est tout à l’honneur des espagnols pour la sauvegarde de leur patrimoine.
15h30- Retour au camping pour une omelette bien méritée !
Vendredi 27 janvier 2023
Journée Off ! Repos, rangement, nettoyage car Léon commence à sentir le renfermé ! Et nous avons aussi besoin de reposer nos jambes et pieds qui sont soumis à rude épreuve depuis 2 semaines. Demain est un autre jour !
Petit rappel suite à mon oubli lors de la visite du musée Picasso.
Voici ce que rapporte, de discussions avec Picasso, Françoise Gilot, l’une de ses compagnes en 1964. A méditer :
« Nous ne devons pas avoir peur d’inventer quelque chose, tout ce qui existe en nous existe dans la nature. Ainsi nous formons une partie d’elle. Si ce que nous faisons s’identifie à la nature très bien ! Et si ce n’est pas le cas, où est le mal ? »
« L’art est le mensonge qui nous fait approcher la réalité » !
Samedi 28 janvier 2023
C’est notre dernier jour en Espagne, demain dimanche nous serons au Portugal.
Par conséquent nous ne pouvons pas quitter Malaga sans nous rendre au Marché couvert de Atarazanas , en passant par le quartier de Soho… pour voir le « street art » ; rien à voir avec celui de Londres..
street art à Soho ! le marché atarazanas C’est sous le règne de Mohammed V, au 14ème siècle, que fut construit le bâtiment (du marché). Sa façade est très caractéristique, puisqu’elle est formée de 7 arcs en fer à cheval. Aujourd’hui, sur les sept, il n’en reste qu’un. Sur cet arc, on peut lire une armoirie en arabe, « Dieu seul est le vainqueur, gloire à lui ».
Les bâtiments se sont détériorés rapidement. Des siècles plus tard, en 1870, un projet de Joaquín Rucoba est approuvé. Cette idée est née d’une proposition du conseil municipal de créer un marché couvert pour réglementer la vente de produits frais. L’architecte a conçu un bâtiment avec deux ailes reliées par un corps central.
Le premier nom officiel de ce marché est Mercado de Alfonso XII. Mais dès le premier jour, tous les citoyens l’ont appelé Mercado de Atarazanas. Entre 2008 et 2010, des travaux de réhabilitation ont été réalisés.
il est beau mon poisson ! Actuellement, le marché de Malaga est un bâtiment d’apparence industrielle du XIXe siècle, avec de nombreux détails historiques néo-arabes sur sa façade. Ce marché est réparti en deux zones différenciées. D’une part les zones viande, poisson, légumes et fruits. Et de l’autre côté, on trouve des bars, des stands de tapas et des terrasses en plein air.
de 4,98 euros le kg à 6,98 euros - pas cher non ? des fraises blanches ? Nous faisons provisions de produits frais pour les jours à venir et aussi je ne peux résister au stand des poissons et crustacés qui finiront dans une paella que je préparerai en rentrant et que nous dégusterons à l’heure extra espagnole c’est-à-dire vers 16h !
les courses viande, crustacés, légumes, fruits pour 70 euros ! la paella simplifiée pour 2... il en reste !
Demain, dimanche, verra un autre article ! bonne fin de week-end