À propos

Baroudeurs sur les mers, depuis plusieurs années, nous avons posé nos sacs de marins à terre et commençons de nouvelles aventures en camping- car. A bientôt sur les routes !

SOLEIL DE MINUIT EN SCANDINAVIE

Un voyageur est une espèce d'historien ; son devoir est de raconter fidèlement ce qu'il a vu ou ce qu'il a entendu dire ; il ne doit rien inventer, mais aussi il ne doit rien omettre. Chateaubriand
Du 28 mai au 31 juillet 2024
65 jours
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Vendredi 17 mai 2024

Nous sommes à J -11 du départ pour le grand nord !

En bons provençaux, dès que l’on dépasse Valence c’est le NORD, alors partir en Scandinavie, au-delà du cercle polaire, c’est en effet le grand, grand nord, pour nous.

La Norvège et son soleil de minuit et les fjords  

Ce voyage est en préparation depuis plusieurs mois, plus exactement depuis Noël dernier, où nos « enfants », Olivier, Julie et Mahé, ont décidé de se joindre à nous et de louer un camping-car à Narvik pour visiter les Lofoten-Vesteralen durant deux semaines. Une pression supplémentaire sur mes « frêles » épaules, avec une date butoir, le 7 juillet, où nous devons nous rejoindre.

Un périple à minima de 12000 km aller-retour, en traversant six pays : La France, l’Allemagne, le Danemark, la Suède, la Norvège, la Finlande, (un petit bout) … en évitant la frontière avec la Russie, on ne sait jamais ce qui peut advenir d’ici l’été !

Ce dont je ne m’étais pas rendu-compte, c’est la masse d’informations, de renseignements, que je devais collecter pour bâtir un itinéraire et un projet de visites. Car bien entendu, lorsque l’on fait un si long parcours, on a envie de tout voir et connaissant mon « appétit culturel », il fallait faire des arbitrages.

Dur, dur ! Non, on ne peut pas aller ici ou là si on veut voir ceci, cela ! D’autant que Léon et son driver sont limités par leurs capacités physiques et mentales (nombre de kilomètres jour et temps de conduite sans faiblir).

Heureusement, nous ne sommes pas les premiers à entreprendre un tel voyage. D’autres nous ont précédés et c’est avec « délectation » que j’ai ingurgité, en sus des deux guides (Danemark – Suède et Norvège) ainsi que les cartes associées, la lecture de nombreux sites et blogs.

Merci à eux et tout particulièrement à Mireille et Jacques du blog NOMAD, une mine de renseignements sur les 3 pays qui forment la Scandinavie. J’y ajouterai aussi nos amis Lucia et Joël (rigueur dans la mise en œuvre, tableau Excel…et plus). Virginie et Guy du blog Myatlas.com, sans oublier Mushu de Carnets de voyages. Son blog est super bien fait (photos et textes) et contient un maximum de renseignements pour préparer son voyage.

Aie, je vais me faire « gronder » … mes textes sont toujours trop longs !

Mais je ne peux pas omettre la partie technique. C’est-à-dire : Léon et son lifting pour ce long voyage : Révisions de toute la mécanique, de tous les circuits (gaz, eau, électricité, à tous les étages !). Installation de 4 nouveaux sabots (toutes saisons), achat d’une deuxième « box à M.. », et pour couronner le tout, changement du parebrise qui vient d’exploser !


Ser deg snart ! pour de nouvelles aventures …

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Tout d’abord un très grand merci à tous ceux qui ont commenté le premier post du nouveau carnet de voyage de Léon, dans le grand nord !

Merci à tous les « Vincent, François, Paul et les autres… » (film de C. Sautet 1974) que j’adore, dont les personnages forment une communauté amicale et familiale telle que je les aime et dont vous faites partie !

MERCI, MERCI donc : à Jean-Claude, Michel, Guy, Jean-Luc, Chantal …. Et les autres !

Samedi 25 mai 2024

Nous sommes à J -2 du départ pour la Scandinavie !

Quelques informations pour situer le contexte :

La Scandinavie est une région « historique et culturelle » d’Europe du Nord constituée de trois monarchies constitutionnelles : le Danemark, la Norvège et la Suède. Le terme de « Scandinavie » est souvent improprement utilisé pour désigner l'ensemble des pays nordiques, c'est-à-dire en ajoutant aux États précités la Finlande, et l’Islande.

Cet ensemble est assez homogène ethniquement et linguistiquement, hormis les Sames et les Finnois. Ces trois pays ont également une longue histoire commune, souvent réduite à tort à la période viking du 8ème au 11ème siècle, puisqu’ils ont été souvent réunis sous la même couronne. La population des trois pays est d’environ 22 millions d’habitants.

Les trois capitales Scandinaves, sont : Oslo en Norvège, Copenhague au Danemark et Stockholm en Suède.

Des cinq pays Scandinaves (élargis) la Norvège et l’Islande ne font pas partie de « l’Union Européenne ». Le Danemark en fait partie depuis 1973, la Suède et la Finlande depuis 1995.

La Finlande est le seul pays nordique à être membre de la zone euro. Les trois autres, Norvège, Suède, Danemark ont gardé leur monnaie nationale. Ce qui ne simplifie pas la tâche des touristes qui doivent jongler avec les différentes « couronnes », les frais de change et de commission !

Pourquoi la Norvège n’a pas intégré « l’union européenne » est un mystère pour de nombreux observateurs, à commencer par ses voisins. Par deux fois, en 1972 et en 1994, par référendum, la population norvégienne a refusé son adhésion à l’UE alors que, chaque fois, le gouvernement norvégien avait signé l’acte d’adhésion ! Pour simplifier disons que « l’euroscepticisme » est très fort dans la population norvégienne ! Ont-ils raison ou tort … la question est posée et le 9 juin 2024 nous réserve, peut-être, la réponse !

La Scandinavie regorge de beautés naturelles, et de paysages fabuleux :

-La Norvège est le « royaume des fjords » et des milliers d’iles en bordure de l’océan.

-La Laponie Suédoise et son peuple Same (ex Lapons), sont les derniers aborigènes du continent européen. Ils perpétuent les traditions ancestrales avec la transhumance de leurs troupeaux de rennes.

-Les aurores boréales en hiver et le soleil de minuit en été nous enchantent par leurs contrastes de lumière.

-La végétation luxuriante au printemps (les fleurs, les fruits sauvages).

Et bien d’autres beautés liées à la préservation de la nature par un peuple conscient de ses privilèges.

Le bonheur à la Scandinave !

Pour la 7e année consécutive, les pays scandinaves arrivent en tête des pays les plus heureux du monde. Un classement très sérieux de l’Organisation des Nations Unies où la France n’arrive qu’à la 27e place ! Tandis que la Finlande occupe la 1ère place, devant le Danemark, l’Islande et la Suède. De quoi se demander si ces pays du Nord, descendants des vikings, au climat souvent rude, avec des hivers longs, une météo souvent peu clémente, avaient trouvé la recette du bonheur.

D’après Léa Manipani – une française mariée avec un Danois et résidant au Danemark depuis 2014 - la recette du bonheur à la mode Scandinave repose sur les valeurs suivantes dont beaucoup de pays devraient s’inspirer …

La connexion avec la nature - Une grande confiance envers les pouvoirs publics - Un sentiment d’appartenance omniprésent - Une grande sécurité-Un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée- La tolérance et le respect - Des conditions de vie favorables - Un système de santé performant Une mentalité positive

PS : Finalement, on se demande si on ne va pas rester au-delà du cercle polaire !

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Nous vous proposons de nous suivre à bord de notre maison roulante LEON LE VOYAGEUR, hôtel et restaurant !

Les étapes principales sont les suivantes :

1) Traversée de la France, Sud – Nord, jusqu’à la Norvège, OSLO, en passant par l’Allemagne le Danemark et le sud de la Suède.

2) A partir d’OSLO, on fonce vers l’ouest, direction BERGEN, pour visiter les Fjords.

3) Puis on remonte la côte ouest-Atlantique vers le nord, en passant le cercle polaire pour arriver à NARVIK.

4) En attendant nos « grands enfants », nous remontons vers la Laponie suédoise pour voir le pays des Sames. Si la météo est favorable et si nous en avons le temps nous essaierons de nous approcher du cap nord, avant de retourner sur Narvik.

5) Visite de l’archipel des Lofoten – Vesteralen et retour à Narvik pour laisser nos enfants rentrer en France

paysage typique de Norvège 

6) Redescente vers le sud par le centre de la Suède pour atteindre STOCKHOM, la plus belle des 3 capitales, parait-il !

7) Puis Danemark – Allemagne et France ! Clap de fin autour du 10 aout !

Rendez-vous à COPENHAGUE, si tout se passe bien, le dimanche 2 juin. Je termine par une citation que j’aime beaucoup… mais qui n’est pas ce que je ferai ! « Voyager, c’est être infidèle. Soyez-le sans remords : oubliez vos amis avec des inconnus. » – Paul Morand

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Merci encore à tous de vos commentaires qui me vont droit au coeur et qui m'encouragent à poursuivre mes recherches pour nous enrichir de ce qui est notre histoire commune européenne.

Lundi 27 mai 2024

Nous sommes à J -1 du départ pour la Scandinavie !

17 h … Depuis ce matin 6 h nous nous activons pour continuer à préparer Léon et embarquer le « nécessaire » + le « superflu ». Hélas, le quotidien des gens de notre âge qui ont peur de manquer….

Hier dimanche, nous avons passé la journée chez nos enfants pour la fête des « mamans » c’est pourquoi nous avons embarqué dans Léon (superflu ou nécessaire) le magnifique bouquet de mon fils chéri !

Bref, Léon est prêt ! Après discussion avec les membres de l’équipage, nous décidons, toujours démocratiquement et à l’unanimité (très discutée aujourd’hui), de hisser les voiles et de remonter la A7 jusqu’à Brignoles pour tester les différents aménagements : mon bureau pour travailler en route et les révisions faites sur notre coursier.

mon bureau mobile pendant les longs trajets !  

Mardi 28, Mercredi 29, jeudi 30,

La montée vers Nancy s’est bien passée avec un temps favorable, quelques gouttes de pluie mercredi et surtout une superbe soirée chez nos amis Lorrains, Pierre et Claudine, qui nous avaient concocté un diner local et une nuit tranquille en face du cimetière de Dombasle !

Jeudi, nous perdons déjà une heure dans les bouchons à la sortie de Nancy. Nous passons en Allemagne à Sarrebruck et nous nous dirigeons vers Frankfort, lorsque brusquement Léon fait un écart, comme piqué par une guêpe ! Ladite guêpe étant une Audi immatriculée en Allemagne et qui vient de nous heurter sur le flanc gauche. Le conducteur s’est déporté trop rapidement en nous dépassant, inattention, ou pire, téléphone en main... Nous voilà en pleine circulation, sur une autoroute où il n’y a pas de limitation de vitesse, à l’arrêt sur la bande d’urgence… en essayant de nous faire comprendre du conducteur turc-allemand qui ne parle pas un mot d’anglais, sans nous faire heurter par des fous au volant, qui n’en ont rien à faire de nous ! Il est 13h15.

Nous réussissons à atteindre une aire à 2 km de là, précédé par notre conducteur adverse. Celui-ci ayant prévenu la police, nous attendons l’arrivée de la maréchaussée, sans échanger un mot avec ce conducteur.

Et soudain… débarquent : Starsky et Hutch jeunes, version allemande, 1m90 et 90 kg de muscles ! Quel contraste avec notre police locale. Do you speak English ? YES ! (Merci Patrick, pour tes cours de conversation anglaise !) Et commencent deux heures « d’English palabres » et remplissage de documents, chaque partie restant sur ses positions. Évidemment, l’autre conducteur estime que nous sommes en tort, car son aile est endommagée alors que Léon n’a rien ! Rendons grâce à l’efficacité et à la bienveillance de la police allemande qui nous demande néanmoins de verser 60 euros, en attendant qu’un juge nous déclare innocent pour nous rembourser !

15h – Nous reprenons notre route, très attentifs à la circulation en nous demandant quel est le taux d’accident, lorsque l’on voit à quelle vitesse les allemands conduisent ! Nous atteignons Northeim (au nord de Göttingen) à 19H ; très bel arrêt pour la nuit, près d’un lac. Nous avons fait 595 km en une journée, ce qui est inhabituel pour notre capitaine…

le lac de Nordheim  

Vendredi 31mai 2024

8 h – Il pleut la température est de 16°. Deux possibilités : soit nous faisons d’une seule traite les 693 km qui séparent Nordheim de Roskilde ou …. Le Captain, encore contrarié par la journée d’hier, opte pour la première possibilité.

Nous quittons à 14h l’Allemagne à FLENSBURG et sommes au Danemark en direction de Copenhague que nous avions décidé de visiter en une journée. Après réflexion… une journée nous semble bien peu au regard de tout ce qu’il y a à voir. D’autant que notre projet initial ne prenait pas en compte la visite du Danemark où nous allons revenir, certainement l’an prochain... !

Nous optons pour ROSKILDE, sur l’ile de Sjaelland, à 25 km à l’ouest de Copenhague. C’est l’ancienne capitale du Danemark située au fond d’un fjord ; c’est une cité commerçante et culturelle de taille moyenne : 52 000 habitants.

carte du Danemark et les 2 iles qui sont face à la Suède  

Pour rejoindre Roskilde nous devons traverser le pont du Storebaelt qui relie les deux iles de Fioni et Sjaelland. C’est le plus grand pont en suspension d’Europe de 7 km, construit de 1991 à 1997, dans des conditions dantesques. Le tablier de 2700 m de long a été mis en place par des spécialistes français des constructions de téléphériques et travail en hauteur sur cordes. (Pour plus de détails sur cette construction hors normes lire l’article du Moniteur du 2 mai 1998)

le pont du Storebaelt  

A 18h30 nous jetons l’ancre sur le port du fjord de Roskilde, après 10h de route, et 693 km. Il fait grand soleil et 22° !

NB : à la frontière Danoise nous avons fait le plein de GO 2,08 € le litre au lieu de 1,67€ la veille ! différence d’environ 25€ pour le même plein ! Je vais enfiler mon gilet jaune !

sur le port du fjord de Roskilde  
le port de Roskilde - les galets servaient de lest pour stabiliser les bateaux  

Ce qui a motivé cet arrêt c’est le musée des bateaux Vikings, en référence à ces valeureux marins qui ont marqué l’entrée de la Scandinavie dans l’histoire. En l’espace de 250 ans ils ont bouleversé l’équilibre européen, de l’ouest du continent aux immenses plaines de la Russie à l’est, en fondant à Kiev ce qui allait devenir l’empire des Tsars. Tout cela est d’une actualité frappante (!) et nous incite à nous pencher sur l’histoire de notre continent, sans nous laisser influencer par l’actualité.

Samedi 1er juin (déjà)

9h30 - Nous partons vers le centre de Roskilde visiter la cathédrale luthérienne, nécropole royale depuis des siècles et l’un des monuments historiques les plus importants du pays. Nous traversons un magnifique parc avec des arbres centenaires.

Bâtie en briques rouges, de style roman et gothique, au début du 12ème siècle et terminée au 13ème, elle est flanquée de deux magnifiques tours surmontées de flèches et recouvertes de cuivre vert. Nous n’avons pas pu y pénétrer en raison des différents offices de la matinée, Dommage car l’intérieur, d’après les guides, vaut le déplacement. D’autant que j’aurais aimé voir le sarcophage de la Reine Margrethe 1er (1353-1412) celle qui a réussi à unifier, au moment opportun, le Danemark, la Norvège et la Suède, ainsi que les sarcophages des nombreux membres de la famille royale danoise, depuis Harald 1er du Danemark (910-987).

fermez les yeux et respirez l'air pur du Danemark !  
La classe dans les accords ! le véhicule favoris des Danois pour le transport des enfants  

Faisons un peu de géopolitique : à travers le triste destin d’une princesse danoise ! La princesse Dagmar (1847-1928) épouse le futur tsar de Russie Alexandre III, et prend le nom de Marie Fedorovna. Elle met au monde 5 enfants, dont celui qui allait devenir Nicolas II, tsar de Russie. Ce dernier fut, avec son jeune frère Michel, ainsi que sa femme et ses cinq enfants, après avoir abdiqué en 1917, fusillé par les bolcheviks en 1918, selon les ordres de Lénine. Marie Fedorovna échappa au massacre, se réfugia au Danemark en 1919 et fut enterrée, à sa mort en 1928, dans la cathédrale de Roskilde.

En 2006, soit 87 ans après son exil, ses restes furent rapatriés en Russie, dans la Cathédrale de St Pétersbourg, auprès de son époux, selon ses vœux. Qui le décida ? Cela reste un mystère… De nombreux membres de la famille Romanov sont toujours en vie et restent des prétendants au possible retour des tsars en Russie, mais en auront-ils la possibilité ? …

il n'a pas beaucoup changé à part les vêtements !  

Nous déambulons sur la place du marché, au cœur de la ville, où convergent les deux rues commerçantes. C’est jour de marché, mais peu de stands (cela n’a rien à voir avec le concours des « plus beaux marchés de France »), quelques marchands de légumes, dont certains (les légumes) viennent d’Espagne… beaucoup de fleurs.

Retour sur Léon, où nous lions connaissance avec Agnès et Jean-Marc, des camping-caristes du sud-ouest, qui font à peu près le même circuit que nous. Nous espérons nous rencontrer dans le nord de la Norvège.

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Dimanche 2 juin 2024

10h - Notre dernière visite sera pour le « musée des bateaux vikings ». Situé au bord du fjord, le bâtiment moderne, fut construit pour abriter les épaves de cinq navires vikings découvert en 1962 au fond du fjord. Ils avaient été coulés en l’an 1000 pour protéger la ville des incursions des pirates. Un historique, maquettes et textes, en français, retrace comment ces épaves furent remontées puis traitées et enfin reconstituées morceau par morceau. Le travail de reconstitution de ces bateaux, structure en fer dans laquelle vient s’intégrer les morceaux des navires, est stupéfiant ! Ils sont au nombre de 5 et s’appellent les Skuldelev !

les Skuldelev reconstitués morceau par morceau  
 on voit les épaves. un barrage tout autour a été construit et ensuite on a vidé l'espace afin de faire apparaitre les bateaux  
un skuldelev reconstruit à l'identique navigue actuellement  
pour terminer la visite du musée... un viking patriarche moderne  !

Le chantier naval attenant, conçu comme une sorte de conservatoire des techniques ancestrales de construction marine permet de voir la construction de bateaux vikings ou la restauration d’anciens modèles, selon les mêmes techniques. C’est-à-dire tout à la main, du débit des immenses troncs de bois avec des coins et des masses, jusqu’à la confection des voiles, en passant par les ferrures et les clous fabriqués par le forgeron. Divers Skuldelev ont été reconstruits à l’identique, par ces artisans, et sont amarrés dans le port et naviguent toujours.

la construction de nouveau drakkar selon les techniques ancestrales  
les artisans à l'oeuvre tout à la main !  

Un petit atelier permet aux enfants de s’initier aux techniques du bois et de la construction de « drakkar » modèle réduit of course !

Ce fut une belle visite ! 12 h – Nous prenons la route pour la Suède, côte ouest, en direction de Goteborg notre prochaine étape. Il fait grand soleil, ciel bleu et 24° !


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Lundi 3 juin 2024

Depuis hier, nous sommes en Suède dans la ville de Göteborg, installés dans le très agréable camping de Lisebergsbyn, pour deux nuits.

Göteborg, grosse métropole de 650 000 habitants, deuxième ville de Suède et le plus grand port de Scandinavie, est la porte d’accès aux régions de l’ouest. Elle se situe à l’embouchure du fleuve Göta qui se jette dans la mer du nord. C’est une ville industrielle et austère, berceau de Volvo et de SKF. Pas très jolie de prime abord, elle est défigurée par les innombrables grues et chantiers qui envahissent la ville.

9h00 – Le tram n°5, à quelques mètres du camping, nous dépose dans le centre-ville. Direction la vieille ville et la place Gustave Adolphe. Place quelconque … sans aménagement, bordée par un bâtiment à colonnes qui est l’ancienne Bourse, devenu depuis bâtiment municipal, ainsi que l’édifice adjacent le Stadshuset l’ancien arsenal. Au centre de la place trône, en bronze, la statue du roi Gustave II.

le fleuve Göta  

Nous continuons notre balade vers le marché Saluhallen, datant de 1889, constitué d’une grande coupole maintenue par une armature en fer. Il ressemble beaucoup aux halles qui se faisaient au 19ème siècle, mais rien à voir avec les prestigieuses halles espagnoles ou françaises, regorgeant de produits colorés, (Un peu de chauvinisme ne fait pas de mal !).

Le temps a fraichi et nous sommes bien contents d’enfiler nos K-Way (suédois). Nous arrivons au Feskekörka ; le marché aux poissons, de 1874, ressemble à une église de par ses formes qui lui ont valu le nom « d’église du poisson ». Encore faudrait-il qu’on y trouve du poisson et non pas quelques rares spécimens, étant donné que la fameuse « église.. » s’est transformée en une multitude de restaurants !

Quel est cet horrible poisson ?  
l'hotel de la biodiversité et le bus amphibie 

Nous décidons de retourner sur la place du marché pour déjeuner et faire quelques emplettes. Encore une déception… Nous pensions que « la salade Caesar » serait une valeur sûre, étant donné que la lecture du menu en suédois nous avait rendus perplexe. Il est évident que nous n’avons pas la même recette pour la « Caesar » ! Ou alors il fallait simplement comprendre le mot salade ! (235 SEK, faites la conversion… c’est cher la feuille !)

Pour digérer toutes ces feuilles, nous décidons de descendre la Kungsportsavenyn (imprononçable !) l’artère principale de la ville baptisée tout simplement « Avenyn » par les habitants. Le comble du comble, c’est qu’elle est comparée, on ne sait pourquoi, à nos « Champs-Élysées » ! Grossière erreur, car elle n’a rien à voir avec la plus belle avenue du monde dont le nom est une marque déposée française !

le Pôvre ! il ne fait pas envie.. 

A l’extrême sud de « Avenyn » se trouve la place de Götaplatsen et la célèbre fontaine de Poséidon ! Le pauvre … il était en restauration, entouré de barrières et complètement à sec !

Dépités et frustrés de tant de déceptions, nous reprenons le tram n°5 en direction du camping ou nous attend sagement Léon, content et impatient de nous retrouver et de reprendre la route, demain en direction du BOHUSLAN.

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Mardi 4 juin 2024

8h30 - Nous quittons le camping Lisebergsbyn, que nous recommandons, tout d’abord pour l’accueil de son personnel et pour les infrastructures très innovantes. Direction le nord. Il fait beau et la température à 10h est de 18°.

Le Bohuslän est sur notre route en direction de la Norvège. Mais nous avons le choix soit de prendre la E6 (autoroute) et de ne voir défiler que les stations d’essence ou de prendre les chemins de traverses et de ressentir ce qui fait la spécificité de cette région bordée par la Mer nourricière !

C’est un circuit de 220 km depuis Göteborg jusqu’à la frontière Norvégienne, qui serpente d’iles en iles, empruntant les routes secondaires et passant d’une ile à l’autre en utilisant soit de très jolis ponts, soit en embarquant sur des ferries ou bacs, et tout cela gratuitement.

Cette côte, de granit rose, est battue par les vents, piquetée d’ilots, de rochers, de récifs et parsemée de petits villages de pêcheurs, nichés au fond des fjords, dont la ressource essentielle était jusqu’à présent la pêche aux harengs. Le tourisme a détrôné le hareng pour faire de cette côte sauvage l’un des lieux de villégiature le plus prisé de la Suède

Notre première étape sera pour l’île de Tjorn à 80 km. C’est une ile peu peuplée, très verdoyante, agricole et laitière. Nous rencontrons de beaux troupeaux de vaches aux pis gonflés de lait par la qualité de l’herbe grasse qu’elles consomment ! Des fjords, des lacs, des bras de mer, ici l’eau est souveraine.

La cité principale de l’ile est le très beau village de Skärhamm qui n’en est plus un (de village), vue l’étendue de son habitat, (le tourisme est passé par là). C’est un grand port de commerce (encore un peu pour son hareng) mais surtout un port de plaisance. Il est 11h du matin, tout est calme. Nous trouvons facilement à nous garer, nous sommes encore hors saison touristique ! Nous grimpons sur une petite colline afin d’avoir une vue dominante. Nous sommes sous le charme de toutes ces maisons en bois, de couleurs vives, ces bateaux qui dansent dans le port sous un superbe ciel bleu et ensoleillé ! (Quel lyrisme je suis en veine d’écriture, ce matin !)

Skärhamm

Nous quittons Skärhamm pour nous diriger sur l’ile de Orust, la plus grande et très boisée. Renommée pour sa tradition de construction navale. Nous devrons emprunter plusieurs bacs-ferries pour atteindre Grundsund et ensuite Lysekill, qui acquit sa renommée au milieu du 19ème siècle en tant que ville d’eaux.

17h - Notre dernière île pour la journée est Smögen qui est reliée au continent par un pont duquel nous avons une vue magnifique sur la ville. C’est un port important qui accueille les chalutiers de retour de la pêche à la crevette. Mais c’est également une ville très touristique et non plus un simple village de pêcheurs.

Il est tard ; fatigués, nous décidons de nous installer sur le parking en contrebas du pont. Pensant que celui-ci serait gratuit… Mal nous en a pris, la maréchaussée locale arrive et nous demande de payer sur internet, la somme de 300… SEK (27€) ! Pas d’accord ! 19h30h - Nous levons l’ancre, direction Fjällbacka, en bordure d’un fjord, notre dernière étape peut-être avant la Norvège. En cours de route, nous espérons trouver une aire gratuite pour passer la nuit…

Nous ne sommes pas encore sous les bonnes latitudes pour profiter du soleil de minuit mais à 21h il fait encore grand jour. La nuit ne commence véritablement qu’autour de 23 h.

Nous trouvons, à 10 km avant Fjällbacka, une aire, plutôt un parking, celui du cimetière ! Nous y passons une nuit très tranquille … mais sous un gros orage et une pluie qui va durer jusqu’au petit matin.

Mercredi 6 juin 2024

9h – Sous la pluie nous arrivons au camping de Fjällbacka où nous allons passer la journée et la nuit. Ce petit port, situé sur les flancs de granit gris du Vetteberget a vu grandir sa renommée avec le commerce du hareng, dont l’huile servait à éclairer les réverbères parisiens (dixit les guides..).


Son évolution, et le tourisme qui s’est développé suite à la venue d’Ingrid Bergman, dans les années 1960-1980, est plus axée aujourd'hui sur le commerce du homard, écrevisses, huîtres et crabes qui sont désormais à la carte de tous les restaurants !

Fjällbacka

C’est une petite ville tout en long coincée entre le fjord et les blocs de granit du Vetteberget, une petite San Francisco… avec des maisons bleues, blanches et rouge perchées sur le flanc de la rocaille, mais où les gens semblent-ils n’ont pas perdu la clef !

Qui n’a pas lu les livres de Camilla Läckberg ? C’est l’écrivaine locale, (50 ans) dont j’apprécie les romans policiers et qui situe la plupart de ses enquêtes dans ce port de pêche. A lire la « princesse des glaces », le « Prédicateur » …

Il faut noter que la Suède est une terre d’écrivains de romans noirs, par là je fais référence à la Trilogie de Stieg Larsson (1954-2004) Millenium avec les aventures du journaliste Mikael Blomkvist et de l’incomparable Lisbeth Salander dans le rôle de la hackeuse associable mais si touchante ! A lire absolument :

« Les hommes qui n’aimaient pas les femmes » (d’actualité)

« La fille qui rêvait d’un bidon d’essence et d’une allumette » (re d’actualité en changeant un mot..)

« La reine dans le palais des courants d’air »

Les baroudeurs vous saluent !  

Ici se termine notre périple au Bohuslän. Demain nous reprenons la route direction Oslo en Norvège. HEJDA SVERIGE !


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Jeudi 6 juin 2024

9h30 nous quittons Fjällbacka, après une nuit glaciale, consécutive à une grosse baisse de température en raison de l’orage qui nous est tombé dessus, une bonne partie de la nuit. Au petit matin, le Captain était « frigorifié » ! Temps nuageux, mais ciel bleu et un peu de soleil.

Direction Oslo à environ 190 km par la E6. Avant de passer en Norvège, nous faisons le plein à quelques kilomètres de la frontière. Je retire mon gilet jaune ! Le G.O est à 1,51euros le litre ! C’est le moins cher que nous ayons payé en Suède (moyenne à 1,56 euros).

A 11h06 précise ! Nous sommes en Norvège, frontière près d’Halden. Nous nous arrêtons pour récupérer le badge qui va nous servir à payer les autoroutes, les ferries, etc… car en Norvège il n’y a pas de barrière de péage, mais simplement des portiques qui vont scanner la plaque du véhicule et débiter notre CB. Mais cela se complique … le Captain avait bien pré-enregistré Léon sur internet et devait finir la manœuvre en récupérant le badge. Rien ne fonctionne comme il se doit (ni la machine, ni le site internet) et personne pour nous renseigner ; les douaniers questionnés ne sont pas au courant ! Au bout d’une heure de tentatives et furieux, (c’est rare chez lui) nous « embouquons » la E6 direction Oslo.

14h – Nous arrivons sur l’aire de parking de l’un des ports-marina, Sjolyst, qui fait office de stationnement pour les camping-cars pour la modique somme de 56 euros la nuit, électricité comprise (pour ce prix-là, en dehors de la Norvège, on a un bureau d’accueil avec hôtesse, piscine, tennis et plus !). Mais nous sommes à 10mn en bus du centre d’Oslo. Tout à un prix ! A ce prix-là nous ne resterons qu’une journée.

la marina à quelques kilomètes du centre et à coté une ferme laitière !n 

NB : depuis notre départ le 27 mai, nous avons fait 2.970 km pour arriver à Oslo.

Vendredi 7 juin 2024

OSLO, 690 000 habitants est la capitale de la « coolitude nordique », lovée au fond d’un fjord (l’Oslofjord) profond et entourée de collines boisées où l’on skie en hiver. C’est un cadre exceptionnel entre mer et montagne. Occupée par les vikings, c’était déjà un port actif lorsque Harald Härdräde fonda officiellement la cité en 1048. C’est à la fin du 13ème siècle que Oslo devint la capitale de la Norvège et que la forteresse d’Akershus fut édifiée par Haakon V afin de défendre la ville.

Hélas de nombreuses vicissitudes contrarièrent son développement : La ligue hanséatique, la peste en 1348 et pour conclure, l’union de Kalmar au 14ème siècle scella l’annexion de la Norvège par le Danemark. Oslo devint donc, après un énième incendie qui la détruisit, et la reconstruction par Christian IV, roi du Danemark : CHRISTIANA LA DANOISE !

Au 19ème siècle débuta l’union avec la Suède et la ville se développa. En 1905 l’indépendance donna un nouvel élan à son expansion, et vingt ans plus tard, Christiana reprit son nom d’origine : OSLO !

Aujourd’hui Oslo est une cité moderne, une ville verte et novatrice où l’urbanisme et le mode de vie sont imaginés afin de respecter l’environnement. La rente pétrolière est remarquablement utilisée pour doter chaque quartier d’équipements et de services à la pointe du progrès. La nature est omniprésente et représente plus de la moitié de la surface totale de la ville.

depuis les hauteurs la ville au pied du fjord  

Après réflexion et concertation, nous décidons que les éternels bâtiments conventionnels : cathédrale, mairie, châteaux etc… sont à peu près les mêmes quel que soit le pays. Donc, qu’est ce qui fait la spécificité d’Oslo ? Cinq sites se dégagent : Le tremplin de saut à ski à Holmenkollen, le parc Vigeland, le Musée du folklore norvégien, le musée du Fram, et l’opéra. Nous trouvons une société qui organise ce circuit avec guide et sans que nous nous préoccupions du déplacement sur les différents sites.

1-Le Tremplin de saut à ski :

Le célèbre tremplin date de 1892, mais fut reconstruit à maintes reprises. Il a été redessiné pour les championnats du monde de 2011. Sa silhouette évoquant la queue d’un dinosaure se voit de très loin.

depuis le sommet du tremplin - image d'une compétition  

Le musée du ski, illustre l’évolution de la technique du ski depuis la préhistoire : matériel, vêtements équipements et notamment ceux des expéditions polaires de Nansen et d’Amundsen, que nous verrons lors de la visite du Fram. Mais le clou de la visite est la plate-forme de lancement du tremplin ! Il faut avoir l’amour de cette discipline pour oser s’élancer depuis une hauteur 112 m, avec une piste d’élan longue de 82m.

Pour les audacieux, dont nous ne faisons pas partie, on peut s’offrir de véritable sensation forte dans le simulateur de descente ! Il parait, qu’on vit la sensation de dévaler la piste du tremplin à plus de 100 km heure !

le simulateur de descente  

2-Le parc Vigeland (une merveille !)

Situé au Nord-ouest du centre-ville, il s’insère dans le vaste parc Frogner, 32 hectares. C’est l’un des endroits les plus visités d’Oslo, ouvert 24 heures sur 24. Il a été dessiné par Gustav Vigeland (1869-1943), le plus célèbre sculpteur norvégien du 20ème siècle, qui y travailla pendant plus de 20 ans, mais qui mourut un an avant son achèvement. Qui connait Vigeland et quel est le thème de son œuvre constituée de 193 sculptures, composées de 650 figures?

Il est né dans une famille fortement marquée par le « piétisme » (mouvement religieux protestant, fondé par un pasteur luthérien alsacien). Celui-ci (le piétisme) contribua à approfondir sa « vision de l’existence et de la nature humaine ». Son thème central est la destinée de l’homme de l’enfance à la vie adulte. Vigeland ne voulait pas influencer le spectateur, il voulait que chacun comprenne dans ses sculptures, « son propre chemin de vie ». La nudité de ses personnages évoque l’intemporalité.

Il rêve « d’un jardin de sculptures » ! La ville d’Oslo va le lui offrir, en contrepartie du don de l’intégralité de son œuvre. Son parc, Vigeland, l’artiste l’a imaginé et en a réalisé toutes les composantes durant une période de plus de 40 ans, à partir de 1900. Il réalise des maquettes en plâtre, grandeur nature, qui seront ensuite utilisées pour couler le bronze, ou tailler le modèle dans le granit.

à gauche au fond le Monolithe  

Ses figures ou groupes représentent les différents âges de la vie et associent notamment l’homme et la femme, l’homme et l’enfant, ou la femme et l’enfant. Y sont évoqués les jeux et les combats de l’amour mais aussi la sérénité. Les variations sont nombreuses sur le thème des relations entre parents et enfants, ce qui est novateur pour l’époque. Tout est symbole, pour évoquer le cycle éternel de la vie, la naissance, la jeunesse, la vieillesse, et la mort.

Ses œuvres majeures sont :

La fontaine – Le Labyrinthe – La famille.

la fontaine  et le labyrinthe 

Le Monolithe ou « colonne humaine » comme l’appelait Vigeland, mérite quelques explications : C’est une colonne, taillé dans un seul bloc de granit de 14 m de haut et pesant 180 tonnes ! Cette colonne fut dressée et taillée sur le lieu où elle se trouve. Trois artisans y travaillèrent à temps complet entre 1929 et 1943, selon les modèles en plâtre de Vigeland. L’artiste n’y voyait aucune intention… mais celle-ci a été interprétée comme un symbole phallique, ou l’image de la « lutte pour la vie » ou cela peut évoquer aussi le désir d’échapper à une existence trop terre à terre !

En synthèse : j’ai trouvé ce « jardin de sculptures » ETOURDISSANT !

la colonne humaine !  


3-Le musée du folklore norvégien

Il retrace l’histoire culturelle de la Norvège depuis le moyen Age. Nous avons essentiellement visité la section de plein air, qui comprend plusieurs dizaines de bâtiments illustrant l’architecture rurale en bois des différentes régions de la Norvège. La plus belle pièce de ce musée en plein air est l’église en bois debout de Gol, transférée depuis plus de 100 ans de la petite ville de Gol, à 220 km au nord-ouest d’Oslo et remontée pièce par pièce dans le parc. On y trouve un très intéressant musée de la culture Same ainsi qu’une collection de costumes traditionnels et divers objets en argent ou en os d’animaux.

l'église en bois debout de Gol et son charmant gardien  
les costumes des Sames - un renne et un berceau  
dur la tente par -40° ! beaux bijoux  

4-Le musée du Fram

Le Fram (39m x11m) dont le nom signifie « en avant », est le vaisseau polaire, goélette à 3 mats, construit tout spécialement pour l’explorateur Fridtjof Nansen (1861-1930) suivant une technique innovante de la coque lui permettant d’être soulevé et non écrasé sous la pression de la glace de la banquise.

Les différentes expéditions scientifiques menées, par la suite, ont contribué au progrès de l’océanographie. Les méthodes de voyage et de survie en milieu polaire utilisées par Nansen ont influencé toutes les expéditions polaires. Depuis 1936 le FRAM a été désarmé, tiré à terre, et on a construit autour de lui un musée original dont l’architecture est en forme de tente.

F. Nansen et le Fram  


5-L’opéra national de Norvège

A l’image de l’opéra de Sydney, d’autres villes ont suivi l’exemple, et Oslo n’a pas échappé à l’édification d’un temple de la musique. Le nouvel opéra d’oslo est un défi architectural, car il est en partie situé sous le niveau de la mer. Blanc, ligne sobre, angles aigus, couvert de marbre de carrare, il émerge du fjord et étincelle au moindre rayon de soleil… hélas pas souvent ! malgré les immenses baies vitrées qui illuminent le hall.

L’opéra est un « édifice paysage ». Cela signifie qu’on peut le gravir, s’y promener, l’utiliser comme plage ou piste de ski en hiver !

Sur l’autre quai, de nombreux sauna, jacuzzis flottants attendent les adeptes de plus en plus nombreux à se détendre avant de plonger dans le fjord pollué pour se rafraichir ! Beurk !

Ce fut une belle balade sous un soleil du sud … de la Norvège of course, avant de regagner notre marina aire, où nous attend Léon pour poursuivre demain notre route vers Bergen.










6

Samedi 8 juin 2024

9h – Il pleut, il pleut ! Et la température est de 10°. Nous quittons Oslo direction l’ouest, Bergen la côte Atlantique. Environ 350 km que nous devrions faire en 2 ou 3 jours, suivant l’itinéraire que nous avons défini, et qui nous fait passer par le plateau du Hardangervidda à 1200 mètres d’altitude, ce qui ne va pas plaire au Captain ! (Lui qui est oppressé dès qu’il dépasse les 500 m d’altitude sur terre, mais qui est capable de piloter un avion de tourisme à plus de 2000 m ! Et, le comble: il est également qualifié pour le vol en montagne avec atterrissage sur les altiports ! On se demande où est le problème !). J’ai renoncé à le comprendre au bout de 35 ans de vie commune !

Notre itinéraire passe par la N40 et la première étape à Konsberg, pour quelques courses de frais, au coop maxi, essentiellement des légumes et fruits, car les cales sont pleines pour le reste. Exemple de prix : avocat 3,19€ pièce, fraises 10€ le kg, carottes 4€ le kg, tomates 10€ kg... ! et ces légumes et fruits viennent d’Espagne.

Nous poursuivons notre route jusqu’à Heddal, notre première « églises en bois debout » sur les 3 ou 4 qui vont se trouver sur notre route jusqu’à Geilo où nous devrions passer la nuit ; Avant de redescendre sur Bergen en longeant plus ou moins le Handargerfjord.


Heddal la plus grande, joli cimetière, simplement  une  stalle et  pas  de fleurs ou d'ornement 
simplicité et solidité ! les dessins peints sur les murs sont d'origine  

Faisons connaissance avec l’une des spécificités architecturales de la Norvège : 

Les « églises en bois debout » qui font parties des itinéraires touristiques de Norvège.

Une stavkirke ou stavkyrkje (en norvégien) est une église médiévale en bois, typique de la Norvège. Ces églises, édifiées en Scandinavie, ont peu à peu disparu… sauf en Norvège où on en compte encore vingt-huit, préservées et choyées par les habitants, sur les 1300 construites lors de la période située entre le 10ème et 13ème siècle.

Ce sont les vikings, majoritairement, qui édifièrent ces églises, dès lors qu’ils se convertirent, sous l’influence de leurs chefs, à la religion catholique. Elles ont toutes été construites, toiture incluse, en bois de pin sylvestre, un arbre élancé au long tronc nu. On les appelle en français les églises en bois debout en raison des grands pieux enfoncés dans le sol et supportant la structure de l'édifice.

Par la suite, on fit reposer ces pieux (ou poteaux) sur un seuil de grosses pierres afin de s'affranchir des problèmes d'humidité du sol. Les pieux en bois sont placés verticalement, dans le sens du fil, ce qui donne à la construction une meilleure résistance à la compression. Les parois étaient régulièrement goudronnées, à partir de l’huile de pin, pour conserver l’étanchéité du bois, c’est ce qui donne la couleur noire à certaines.

Les stavkirkes furent surtout construites sur d'anciens sites sacrés des populations scandinaves. Le christianisme, introduit en Norvège vers l’an 1000, s'est ainsi développé sur les anciennes croyances païennes (comme toujours !) pour imposer sa religion. Ce fut le cas un peu partout en Europe et plus tard dans le reste du monde. Au niveau architectural, la plupart des stavkirkes démontrent une combinaison très originale entre les symboles chrétiens les plus classiques et les motifs vikings de l’ère préchrétienne.

Au cours du 14ème siècle, l’épidémie de peste décima un tiers de la population et les églises désertées tombèrent en ruines ou furent détruites par le feu. D’autres furent démolies et remplacées par des églises plus grandes. Mais beaucoup disparurent autour de 1700. En 1537 le roi Christian III du Danemark impose la nouvelle confession de Martin Luther (le protestantisme*) comme religion officielle de la Norvège et du Danemark. Est-ce également une conséquence liée à ce changement de religion qui accéléra l’abandon des églises ?

Les dernières, non entretenues, se dégradèrent rapidement et au 19ème siècle il n’en restait qu’une trentaine. On attribue au peintre Johan Christian Dahl (1788-1857) le fait d’avoir attiré l’attention du public sur l’irrémédiable perte que constituerait la disparition de ce patrimoine unique norvégien. La Norvège entrepris alors un vaste programme de restauration de ce qui pouvait encore être sauvé.

*Le luthéranisme est le courant protestant issu des écrits du théologien allemand Martin Luther. Au début du 16ème siècle Martin s’oppose à l’église catholique et lui reproche des abus, tels que la simonie (achat de biens spirituels ou de charges ecclésiastiques) et la vente des indulgences. En 1520 Luther proclame que chacun peut accéder librement à Dieu et il nie l’existence d’une hiérarchie dans l’église et la validité de ses lois et crée la nouvelle religion chrétienne : le protestantisme. Cette nouvelle religion sera adoptée par les pays scandinaves au cours du 16ème siècle.

L’église en bois debout de Heddal est la plus grande de Norvège et l’un des plus beaux exemples des édifices médiévaux en bois. Elle est toujours utilisée comme église paroissiale. Sa construction date de 1242, mais certaines parties seraient plus anciennes. Elle a été remaniée à plusieurs reprises, mais restaurée afin de retrouver son aspect médiéval. La décoration intérieure est faite de motifs de feuillage, d’animaux entrelacés caractéristiques de la décoration du 13ème siècle.

C’est une construction simple, rustique, dénuée de toutes fioritures comme l’ensemble des autres « églises en bois debout » qui existent encore en Norvège. La taille diffère mais le concept architectural est le même.

sur la route vers l'église de  Nore au centre 

Superbe visite, sous la pluie avec une température fraîche ! Nous quittons Heddal vers 15h direction Geilo en passant par Rollag, Nore, Udval, circuit des « églises » encore debout mais fermées au public pour la plupart, en devenant des sites touristiques.

A 17h45 Léon commence à grimper et à 19h nous sommes à 1100 m d’altitude, dans le brouillard, il pleut (petit grésil) et la température avoisine le…1° ! A cette altitude le paysage change, plus d’arbres, c’est une végétation arctique. Les sommets sont recouverts de neige. Notre Captain n’est pas à l’aise, et reste concentré sur la conduite de Léon, qui peine à avancer.


ça sent le froid et l'altitude !  

20h – Nous cherchons, en vain, une aire pour passer la nuit à Geilo. Tous les parkings, et stationnements sont interdits aux camping-cars. Nous ne sommes pas les bienvenus, et on nous le fait savoir…

En désespoir de cause, nous continuons notre route sur la N7 vers Eidfjord en espérant trouver un coin pour la nuit, enfin ce qui fait office de nuit, c’est-à-dire les heures comprises entre minuit et quatre heures du matin ! Car bien que nous n’ayons pas encore passé le cercle polaire, les journées sont longues. Il fait encore grand jour à 23 h, heure à laquelle nous nous forçons à nous coucher ! Nous ne voulons pas trop perturber notre rythme circadien !

Enfin en bordure d’une route et d’un lac, nous faisons halte pour la nuit. Il est 22h30 !

Dimanche 9 juin 2024

6h30 – Marcus est déjà debout, il a mal dormi, oppressé par l’altitude : 1100 m et … le froid ! Dehors il fait 2°. Il veut absolument « descendre » !

7h - Nous reprenons la route, sans petit déjeuner, direction les chutes de Voringfossen. Nous sommes sur le plateau du Hardanger, tout est blanc autour de nous, c’est un paysage fantastique ! La route est bordée de pieux sur plus de 100 km indiquant la hauteur de la neige l’hiver et l’axe de la route. Les sommets sont propices au ski.

 des lacs, des lacs et soudain une maison surgie de nulle part, au milieu de rien ! 

8h- Nous sommes sur le plateau d'Hardangervidda, une longue route à perte de vue, il fait entre 0 et 2°, il neige et nous sommes dans la purée de pois ! Pas de circulation, nous sommes seuls au monde ! Quelques habitations parsemées ici et là mais fermées en cette saison. Ouverture certainement entre le 14 et le 15 aout, lorsqu’il fera quelques degrés de plus. Les paysages sont magnifiques : des lacs, des fjords, de l’eau, de l’eau miroir souvent gelée !


là il fait froid et par endroit l'eau est gelée !  
il neige et notre Marcus ne se sent pas très bien ... c'est la Sibérie pour lui !  

10h30 – Nous sommes à Voringfossen à environ 700 m d’altitude, cela va mieux. Enfin on peut prendre un café, sans croissant ! Belle chute, mais il pleut, il fait froid, nous allons vite y jeter un coup d’œil. Magnifique mais impressionnant le surplomb pour faire quelques photos ! Vite, repartons, un car d’asiatiques débarque !


le fjord le Handanger  

A partir du moment où nous quittons les chutes de Voringfossen, il nous reste un peu plus de 100 kilomètres pour Bergen. Mais le cauchemar commence à partir d’Eidfjord, pour se poursuivre sur la N16 : Granvin, Voss, Dale jusqu’à Bergen… Aucun guide ne fait mention que, sur cette portion, nous allons avoir une quarantaine de kilomètres cumulés de tunnels, dont les longueurs sont entre 500 m et 7 kilomètres C’est long le temps dans un tunnel de 7 km !

A la sortie du pont d’Hardanger nous entrons dans le plus long tunnel (7 km) et nous arrivons sur un rond-point éclairée d’une lumière bleutée (c’est surréaliste) qui indique plusieurs directions possibles. On se demande encore comment nous avons pris la bonne voie, tellement la surprise fut importante !

13h30 – Nous sommes au camping Bratlandsvegen, au bord d’un lac, à 16 km du centre de Bergen que l’on peut atteindre en 45 mn par le bus et le tram. Prix 44 euros la nuit, mais des services et un accueil chaleureux. 4 nuits pour nous remettre et visiter Bergen, la deuxième ville du pays.

Nous arrivons juste à temps pour voir la victoire de Carlos Alcaraz, le futur successeur de mon idole Raphaël Nadal !

Vue depuis Léon sur le Lac et le camping - beau non ? !

Lundi 10 juin, mardi 11, mercredi 12 juin 2024

Bergen, 280 000 habitants, est surnommée la « cité du bois » ou « porte d’entrée des fjords ». Car la ville occupe une position privilégiée sur la côte occidentale et se trouve à proximité de fabuleux sites naturels. Pour l’anecdote, étant donné sa pluviométrie très importante elle a choisi comme emblème de la ville … le parapluie ! Exit Cherbourg, vivent les parapluies de Bergen !


Bergen c’est l’ancienne capitale de la Norvège jusqu’à la fin du 13ème. Fondée en 1070, son port naturel et unique ainsi que sa position centrale le long de la côte occidentale lui valurent de devenir un centre florissant d’exportation de poissons séchés.

Au 13ème siècle, Bergen fut un important comptoir de la ligue hanséatique, association de cités allemandes et corporation médiévale de marchands dont le but était d’encourager le monopole, et développer le commerce, entre l’est et l’ouest de l’Europe du nord, afin de contrebalancer l’influence de Venise qui contrôlait les échanges commerciaux en Méditerranée et au moyen orient. Son influence (la ligue hanséatique) devint prépondérante dans tout le continent et son pouvoir politique si important, qu’elle parvenait à imposer ses conditions aux souverains norvégiens. La ligue avait choisi Bergen en raison de sa proximité des bancs de poissons des mers nordiques. Ses quartiers se situaient le long des quais de Bryggen.

La place du marché (Torget) située au bord de l’eau en plein cœur de la cité est l’endroit le plus vivant de Bergen. Le marché aux poissons (Mathallen) n’en est plus un, comme à Goteborg il s’est transformé, car il est plus rentable de vendre le « poisson cuisiné à l’assiette » !

tout cela est très appétissant, mais où sont les poissons ? caviar, caviar .. est ce que cela a une gueule de caviar !  
prix du roquefort 92€ le kg ! crabe royal et bouteille de Bourgogne pas de prix affiché ! combien dites-vous ?  
voila le marché aux poissons fin du 19ème siècle  - cravate et chapeau melon ! 

Nous déambulons sur les quais du quartier de Bryggen, aux façades de maison très colorées, dont une grande partie (les entrepôts) a été transformée en commerces.

le quai Briyggen anciennes halles des marchands hanséatiques 
version ancienne et version rénovée  

La forteresse de Bergen, ainsi que la tour de Rosenkrantz, ferment le vieux port. De beaux jardins l’entourent mais, nous sommes tombés sur la semaine du festival de musique techno. Une horde de plusieurs centaines (ou milliers) de jeunes vikings a envahi la ville pour plusieurs jours !

Nous prenons le funiculaire qui nous amène au mont Floyen, 320 m d’altitude, en quelques minutes. Le panorama sur la ville, le fjord du hardanger, et les iles alentours est splendide !

le Hardanger et sa ville Bergen   


l'autre versant coté terre ! 

Ici se termine l’histoire de Bergen, demain direction les fjords du centre. Les baroudeurs nordiques vous saluent !

us et coutumes pour les relations sociales avec les Nordiques !  

NB : Nous avons trouvé un petit guide culturel illustré (en français) de Julien S. Bourrelle et Elise H. Kollerud, sur les Scandinaves. Guide des « us et coutumes » de nos amis nordiques, qui vont nous permettre de comprendre nos différences sociales afin de ne pas commettre d’impair, ou de ne pas se formaliser de leurs attitudes.

Je conseille ce guide à tous ceux qui vont voyager dans ces pays nordiques de Vikings, que nous méconnaissons mais aimons, et si différents de nos Gaulois du sud !

Exemple 1 : le premier contact : Le scandinave n’est pas à l’aise pour parler avec les autres quidams s’il n’a pas une raison précise de le faire. Inutile de démarrer une conversation sans objectif clair, simplement pour rompre un silence, il deviendra méfiant, se demandant ce que vous désirez... Vous lui paraitrez un peu « étranger » ! (qu'en. pensez-vous ? )

7

Jeudi 13 juin 2024

9h30 – Nous quittons le camping de Bergen, direction Gudvangen, en bordure du Naeroyfjord, point de départ du ferry qui rejoint le village de Kaupenger. Une balade sur l’eau de 2h30 sur l’un des bras du Sognefjord ! Ensuite, nous remonterons vers le nord pour atteindre Geiranger, qui se trouve sur le Nordfjord.

Retour sur la route E16 jusqu’à Voss, en enchainant les innombrables tunnels. A Voss nous trouvons la station GPL. Léon est gourmand en gaz pour réchauffer le « Captain » qui ne s’habitue pas aux températures norvégiennes : 8°ce matin au réveil.

13h30 - Halte pour la nuit à une trentaine de kilomètres de Gudvangen, sur une aire en bord de route, car il n’y a pas de possibilité de stationner dans le village, sauf à se rendre dans un camping au prix exorbitant. De plus, il est trop tard pour le ferry de 12h45.

Vendredi 14 juin 2024

8h –Sous un beau soleil et un petit 10° à l’extérieur, nous prenons la route pour Gudvangen. Nous sommes dans une vallée encaissée et suivons le cours d’une rivière. Les cimes, au-dessus de nous, sont encore enneigées à cette époque de l’année. Ce sont des paysages magnifiques !


sur la route de Gudvangen - une église en bois debout récente  

9h – Embarcadère du ferry de 12h45, nous sommes sur la ligne 1 (sans savoir que c’est la ligne de ceux qui ont fait une réservation sur internet…ce qui n’est pas notre cas !)

Nous déambulons dans le petit village, qui se résume à deux gros magasins de souvenirs en tout genre façon « made in Norway » et d’un hôtel, style grosse yourte !

le fjord depuis le port de Gudvangen 

Le village revendique d’avoir « la viking Valley » sorte de village vikings. En gros quelques baraques, mais fermées pour l’instant.

 l'hotel yourte et le très ancien pont qui relie les 2 parties du village et le village vikings 

11h30 – Le ferry approche, il me semble bien petit au vu des 4 lignes de véhicules qui attendent sagement, comme nous, l’heure d’embarquer. Nous sommes les premiers sur la ligne 1. Le préposé arrive, avec une liste de 4 pages en main… Aie, cela n’augure rien de bon. « Did you book ? » No we didn’t … “please wait here, but the ship could be full !”

12h45 - Nous laissons passer les innombrables quidam qui eux avaient pris la peine de réserver ! Si nous voulons prendre celui de demain, il nous faudra faire la même chose en scannant le QR code qui se trouve sur le quai !

Nous pensions que cela pouvait se faire, comme le disent les anglais :

« Easy peasy lemon squeezy » ! (est-ce correct Patrick ?)

Il nous a fallu plus de deux heures, avec beaucoup de difficultés pour se connecter, arriver à faire cette réservation pour demain et ceci, pour la modique somme de 2315 nok (203 euros).

17h30 – Nous trouvons un super stationnement en bordure d’un lac avec le soleil couchant, enfin vers minuit ou plus ! En attendant de retourner demain sur Gudvangen pour 12h45.

notre halte pour la nuit en attendant le ferry  
le même emplacement à 23 heures ! 

Qu’est-ce qu’un fjord :

La Norvège en compte plusieurs centaines sur sa côte.

Le plus long fjord est le Sognefjord 204 km de long et 1308 m de profondeur. Il est sans aucun doute l’un des plus impressionnants, nous verrons cela demain.

Un fjord est une ancienne vallée dans laquelle se trouvait un immense glacier qui occupait tout l’espace délimités par deux versants montagne ou colline. Le fjord s’est formé durant des centaines de milliers d’années, à l’ère glaciaire, grâce à une rivière de glace descendant de la montagne vers la mer. Ses parois abruptes et acérées sont le résultat du travail du glacier.

Le Sognefjord  

Puis à la fin de l’ère glaciaire, il y a 10 000 ans, les glaces ont disparu, l’eau des glaciers a fait monter le niveau des mers qui sont venues occuper le fond de ces anciennes vallées glaciaires. L’eau des fjords est constituée d’eau de mer (salée) en profondeur, et d’eau douce en surface.

Depuis que nous avons atteint les pays Scandinaves, ces hommes puissants, fiers, intrépides et attachants que sont les Vikings font partie de notre vie quotidienne ! Il m’a paru intéressant d’en savoir un peu plus sur nos ancêtres européens ! Voici la première partie de l’histoire des Vikings en Scandinavie.

LES VIKINGS : Partie 1/3

Pendant plusieurs siècles, ils ont fait trembler l’Europe. Leurs raids violents et meurtriers remplissaient d’effroi les populations côtières d’Europe de l’Ouest et les Slaves des immenses plaines de Russie (elle, déjà.) ! Le début de leur ère commence à partir de 793, lorsque des Vikings pillent un important monastère sur l’île britannique de Lindisfarne et sa fin est illustrée par la tentative manquée d'invasion de l'Angleterre par Harald III de Norvège en 1066 et la conquête normande de l’Angleterre.

Qui étaient les Vikings ? : C’étaient des hommes des tribus germanique du nord qui étaient commerçants, paysans ou soldats durant la période qui s’étale de 800 à 1050 de notre ère. Les Vikings lançaient des expéditions en Europe et au-delà, pour faire du commerce et s'implanter dans de nouvelles régions, mais également pour piller.

Origine et signification du mot Viking : L'étymologie du terme a été fort discutée. La plus vraisemblable reste la plus simple, c'est-à-dire celle qui le rapproche du vieux nordique vík, « baie » ; le viking serait donc d'abord le pirate qui fréquente les baies. Pour d’autres ce terme est un « état » : on est « en viking », ce qui signifie que l’on est parti en expédition.

L'histoire des Vikings et la colonisation : Le mot Histoire est à prendre avec précaution, puisque tout ce que l’on connait d’eux s’appuie, apparemment, sur des fouilles archéologiques et sur des chroniques contemporaines des 12ème et 13ème siècle qui ont été écrites à partir des traditions orales des Bardes (chanteurs et poètes relatant la vie des gens). Ce qui est certain c’est qu’ils ont fait une forte impression sur leurs contemporains et leur réputation de violence, de rapidité et d’audace s’est répandue comme une trainée de poudre à travers l’Europe.

Données issues du Musée de Roskilde : Un viking en mer et en activité physique intense, ramant ou combattant, doit pouvoir consommer chaque jour entre 3 et 4 litres d’eau (et un peu de rhum…je rigole !) ainsi qu’un kilo de nourriture de base (pain, beurre, poisson séché, viande fumée.) ce qui correspond à 5000 Kcal ! Un bateau rapide (drakkar) avait à son bord environ 35 hommes. Pour une armada de drakkars d’attaque, (cela pouvait aller jusqu’à 100 vaisseaux) on peut imaginer l’importance de l’intendance qui devait suivre pour nourrir tous ces guerriers ! Cela nécessitait une organisation hors pair (ce sont les ancêtres de Amazon, certainement !)

D’après les textes des années 1000, l’équipement standard sur un bateau, consistait en un arc et 24 flèches, ainsi qu’un bouclier, une hache à un seul tranchant, une épée ou une pique, par homme. A cela on devait ajouter les casques et les cottes de maille. Rien n’a changé depuis mille ans… quant au poids que chaque « soldat » devait transporter (actuellement le sac du militaire est autour de 20/25 kg ou plus) si ce n’est la nature des armes plus sophistiquées et plus meurtrières ! Bien que l’arc des Vikings fût une arme redoutable, car un bon archer pouvait tirer simultanément 5 à 7 flèches. Si les 35 hommes tiraient en même temps, c’était une pluie de flèches qui s’abattait sur l’ennemi ! Les Britanniques se sont inspirés de cette technique lors des 12ème et 13ème siècle. Bien sûr en s’en attribuant l’invention !

La suite dans un prochain article !

Samedi 15 juin 2024

9h – Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas ! IL PLEUT ! Premier de la ligne 1, avec notre réservation sur la tablette, nous sommes sûr de monter sur le ferry. Il ne nous reste plus qu’à attendre…

Pourquoi la plupart des maisons, en Scandinavie, sont peintes en rouge ?

Plusieurs hypothèses : déjà il s’agit du rouge Falun, un pigment issu du minerai de cuivre des mines de Suède, qui permettait de conserver le bois non traité et non raboté des maisons, lors de leur construction ; et c’était un produit peu cher.

Ensuite le rouge falun rappelle le rouge des briques que seuls les gens riches pouvaient, autrefois, s’offrir en Suède. Cela permettait d’en améliorer l’esthétique.

Aujourd’hui, cette couleur est devenue un véritable symbole en Scandinavie. Si un enfant dessine une maison il y a de forte chance qu’elle soit rouge !

Mais il existe aussi des maisons peintes en jaune et en blanc. Chacun décide actuellement de la couleur de sa maison, mais… selon la tradition de « la loi de Jante » résumée ainsi : « personne ne doit sortir de l’ordinaire et personne n’est supérieur à quiconque », la tendance au conformisme au sein des communautés, incite les habitants à respecter l’uniformité chromatique de leurs voisins ! (Tout le contraire de notre esprit gaulois ! Et selon le « Code » de l’auteur norvégien Aksel Sandemose).


12h45 – Larguez les amarres ! l’Odda (le ferry) fait doucement un demi-tour sur lui-même pour se mettre face au large sur un plan d’eau vert émeraude et sans une risée ! Nous sommes partis pour 2h30 de navigation sur le Naeroyfjord un petit bras du Sognefjord. Un parcours de 50 km environ jusqu’à Kaupanger. Le fjord est dominé par de magnifiques à pic d’où coulent de nombreuses cascades. De petits hameaux bordent le fjord. Les habitants sont loin de tout, surtout l’hiver et le seul moyen de circulation est le bateau. Il faut aimer la solitude et le froid pour venir passer sa retraite ici ! Je suis rassurée cela ne fait pas partie des projets du Captain ! Belle croisière sur le Fjord, malgré un temps maussade.

 Naeroyfjord

15h20 Arrivée à Kaupanger. Nous reprenons la route en longeant le fjord direction Stryn par la N5 puis la 39 pour atteindre l’autre fjord Innvikfjorden. Tout cela nécessite de prendre de l’altitude… et de passer encore quelques tunnels !

Tout est magnifique le long de cette route ! Donc, Inutile de palabrer il faut voir les photos.

17h – Le soleil est revenu et cela change complètement les couleurs de l’environnement. Nous choisissons de passer la nuit à Olden, quelques kilomètres avant Stryn au bord du fjord, il est 18h30.

a quelques kilomètres de Olden  

Dimanche 16 juin 2024

Bonne fête à tous les PAPAS !

9h00 – La route jusqu’à Hellesylt est avalée en moins de 2H et à 10h30 nous sommes sur le quai prêt à embarquer sur le ferry. Pas de problème de réservation ici, on prend la file et on attend que le préposé encaisse le parcours.

11h30 - Le ferry de Hellesylt rabaisse son étrave et nous quittons le quai. C’est un parcours d’une heure et 16 km sur le Geirangerfjord, un bras du Storfjord (on s’y perd dans tous ces fjords...). C’est une belle navigation, le fjord est étroit et bordé par d’immenses falaises de granit, d’où s’écoulent des centaines de cascades. La célèbre cascade des Sept Sœurs fait partie des attractions, mais la fonte des neiges étant pratiquement terminée, elle est moins impressionnante qu’au moment du dégel !

la cascade des sept soeurs !  

12h30 – Nous nous installons dans le « Geiranger camping », le seul en bordure du fjord, les pieds dans l’eau ! Geiranger est un cul de sac, c’est le fond du fjord, dominé par des parois en granit gris de plus de 1600 m. C’est ici que les gros paquebots de croisière remontent, depuis l’océan qui est à 100 km, le fjord. Quelle pollution visuelle et écologique !

le camping et quelques véhicules originaux  !  
sacrilège !  

Nous attendons Agnès et Jean-Marc, nos Pyrénéens, pour une soirée pâtes à bord de Léon ! Cela faisait longtemps que nous n’avions pas refait le monde… et les sujets de discussions en ces temps incertains sont nombreux !

Marc, Jean-Marc, Aneth, Agnès ! 

Belle soirée et extinction des feux à 23h, avec une clarté lumineuse.

Lundi 17 juin 2024

Petite promenade, après quelques courses, où les prix sont à nouveau déraisonnables : une, oui.. 1 aubergine : 3,48€ !

Nous remontons le cours du torrent le Storfossen qui dévale depuis les hauteurs de Geiranger sur une longueur de plus de 3 km. Nous commençons l’escalade des 327 marches qui longent le torrent … On ne les a pas comptées, mais nous ne sommes pas allés jusqu’à la 327ème ! Vu magnifique sur la baie avec les maxi bateaux au mouillage.

le Storfossen et le marin... 
les 327 marches ... 

Départ demain pour la côte atlantique, puis Trondheim. Les « marins d’eau douce » vous saluent !

En croisière ...! 
8

Merci à tous ceux qui ont commenté les précédents articles. Cela fait toujours plaisir de vous lire !

Mardi 18 juin 2024

8h45 – Température 12° et temps très nuageux !

encore des croisiéristes pour les boutiques de Geiranger !  

Notre séjour dans les fjords se termine à Geiranger. Nous devons poursuivre notre route vers le nord-ouest, l’océan et la route de l’Atlantique. Pour quitter Geiranger, qui est un cul de sac (expression bien française) nous devons emprunter la 63 qui grimpe sur les sommets de Geiranger ; qui dit sommet dit route avec une forte déclivité… ! Donc … de nombreux virages en épingles à cheveux (autre expression...) c’est ce que les Norvégiens appellent « une route suspendue » ! Vous voyez où je veux en venir ?

Malheureusement il n’y a pas d’autre solution et nous allons bien la prendre cette route suspendue qui se nomme : L’Orneveien, la route des Aigles !

Sur une longueur de 8 km, la route grimpe à 620 m d’altitude, en surplombant le Geirangerfjord.

- Prêt ? La bouche serrée, le sourcil froncé… Captain Marcus passe la première, Léon s’ébroue sous la pédale de l’accélérateur et d’un bond il franchit le premier virage !

Pour bien comprendre ce que mon "capitaine chéri" va entreprendre, faisons une analogie, et ceux qui maitrisent la confection d’une pâte feuilletée vont visualiser très bien de quoi il s’agit ! (non je n'ai pas bu) !

« On part du pâton (laissons de côté sa réalisation) que l’on étale sous forme d’un rectangle, puis on le repli en trois sur lui-même, pivotage à 90° et on recommence encore une fois, … et encore ! En tout notre pâte a été repliée six fois au minimum ! D’après le Captain, cela sous entendrait qu’il y a presque 500 couches » Estupendo ! Bref (encore un peu de patience) maintenant imaginez (et il faut en avoir de l’imagination !) Fermez les yeux : Si vous pouviez déplier le tout et l’étirer comme un accordéon vous auriez la vision des virages en épingles à cheveux !!!

Finalement tout s’est bien passé, sauf que le super point de vue « du virage de l’aigle » était dans les nuages qui masquaient la vue sur le fond du fjord et Geiranger.

avant la montée vers le virage des aigles 
vue  après le virage de l'aigle ! magnifique non ? 

La route continue à monter mais en douceur, nous prenons un premier ferry à Eidsdal, puis on continue sur la 39 pour prendre le deuxième à Vestnes pour Molde, en laissant de côté Alesund. En fait on n’arrête pas de monter et de descendre pour traverser les nombreux fjords et cela sur une centaine de kilomètres, avec de nombreux tunnels(*). Toujours de beaux paysages verdoyants avec beaucoup d’eau, (lacs, torrents, ruisseaux, cascades…) mais aussi des fermes, du bétail dans les champs et un habitat éparpillé. Les norvégiens semblent aimer la solitude, et la nature dans leur « hytte », notre cabanon provençal !

(*) Les norvégiens ont dû s’adapter à leur environnement rude : des côtes découpées, avec de nombreuses iles, des fjords imposants, des sommets importants. Ils ont dû faire preuve d’imagination (et oui) et d’audace pour contourner ces obstacles et pouvoir communiquer. Ils sont donc les champions de la construction de ponts et de tunnels, que nous nous efforçons de contourner si possible, mais dur, dur !

sur la route de Molde - très joli maison en restauration  

Ils ont construit des milliers de ponts, 17300 dit-on, et creusé des tunnels sous la mer et même sous les glaciers certains de plus de 25 km de long ! Le record est détenu par la route qui relie Stavanger à Bergen et qui suit les rives de l’Akrafjord. Elle franchit 24 ponts et passe dans 12 tunnels sur une distance de 24 km seulement ! Il faut avouer que notre programme de voyage a été conçu en essayant d’éviter pour moi : les tunnels et pour le Captain Marcus : les sommets à plus de 1000 mètres !

le pont avant le ferry de Eidsal - Notre ferry  

12h30 – Nous sommes à Molde, que nous traversons, ville sans grand intérêt mais réputée pour ses roses. Nous prenons la 664, direction Bud, village de pêcheurs qui possède un fort, aujourd’hui musée, construit par les nazis, qui gardait l’entrée des fjords. C’est également un point de départ pour aller jusqu’à Vevang, tout en longeant la côte ouverte sur l’océan.

le Fujiyama Norvégien !  
le village de Bud vue depuis le fort  
nous sommes sur l'Océan Atlantique avec les nombreuses iles  
ce qui reste de matériel de la deuxième guerre, un projecteur et un canon  

La route de l’Atlantique :

La mythique route de l’Atlantique, est une section de la N64, elle fait 8,3 km de long et relie Vevang à l’ile d’Averoya. Les travaux ont débuté en 1983, et l’inauguration a eu lieu en 1989. La route est construite sur plusieurs petites iles, ilots ou récifs reliés par huit ponts, dont un en forme d’ellipse, plusieurs chaussées et viaducs. Cette route est ouverte sur la mer de chaque côté. Le résultat est absolument étonnant et on a l’impression de marcher (rouler) sur l’eau.

Par sa construction à ciel ouvert sur l’océan, c’est l’une des routes les plus dangereuse de Norvège, lorsque le vent souffle de l’ouest et lève une forte houle, ou l’hiver à la tombée de la nuit. Les frissons sont assurés si l’on se trouve sur le pont le Storseisundet, 260 m de long et 23 de haut, le plus connu des huit ponts. Il est construit de telle façon (forme elliptique) que l’on a l’impression de s’élancer dans le vide lorsqu’on est à son sommet. Heureusement nous étions par temps calme, petite brise de mer, mais sans danger.

vue aérienne de l'ensemble des ponts mais qui n'est pas de notre "petit aéronef" trop de vent ce jour là ! 
le fameux Storseisundet - impressionnant lorsqu'on est au sommet  

Nous n’irons pas, au-delà des 8,3 km, sur la route 64 qui poursuit jusqu’à Kristiansund car il nous faudrait franchir… un tunnel de 7 km de long qui plonge profondément sous le fjord ! Nous referons donc la route en sens inverse pour rejoindre Eide et poursuivre sur la 39, en direction de Trondheim.

le pont vu depuis la route en contrebas  
la route de l'Atlantique et ses ponts - magnifiques sensations ! 

Arrêt pour la nuit à Halsa, au bord d’un fjord, après le dernier ferry. Nous sommes à 145 km de Trondheim, il est 18h30.

Les Vikings partie 2/3

Les Vikings originaires de l'actuelle Norvège, s'attaquaient à l'Occident dans un but de colonisation car ils recherchaient des terres pour l’agriculture et l'élevage. Cette ère viking s’étend sur près de trois siècles (fin du 8ème siècle au début du 12ème) et s’exerce sur des aires géographiques d’une très grande diversité : elles recouvrent l'Écosse, l'Irlande, le nord-est de l'Angleterre, les îles Féroé, les Orcades, les Hébrides et les Shetlands. D'autres vont gagner l’Islande : cette île proche du cercle polaire arctique et leur but est bien de coloniser tous ces territoires. Le grand guerrier norvégien Erik le Rouge fut l’un de ces envahisseurs !

Ils bâtissent des fermes, cultivent la terre, pratiquent l'élevage et chassent les mammifères marins. Nous savons aujourd’hui que ce ne sont pas des hordes sauvages qui ont déferlé depuis la Scandinavie sur l’Europe, mais des navigateurs hors du commun, capables d’explorer toutes les routes maritimes, et qui souhaitaient d’abord s’enrichir par le commerce.

Le 10ème siècle est la période phare de la colonisation viking. Ils se sont rapidement intégrés aux populations qu'ils ont conquises. En deux ou trois générations, les Suédois (Varègues) partis à l'est de l'Europe sont devenus des Slaves, les Vikings norvégiens des Normands et les Danois des Anglo-Saxons. Les Suédois sont « responsables » de la création de la Russie : ils se sont installés dans la région de Novgorod puis dans celle de Kiev et y ont implanté leurs structures sociales, administratives et politiques.

Et les femmes dans cette histoire d’homme ? Que faisaient elles ?

Voilà un thème qui bouscule les préjugés sur le peuple Viking ! Les indomptables guerriers nordiques comptaient dans leurs rangs des femmes aussi courageuses et téméraires que leurs collègues masculins. La preuve avec cette découverte qui bouleversa l’imaginaire commun : la guerrière viking de Birka.

La guerrière viking de Birka est une femme qui fut enterrée avec les parures traditionnelles d'un chef de guerre Viking.Sa chambre funéraire datant du 10ème siècle fut découvert en 1878, dans le sud-est de la Suède. Longtemps, les archéologues pensèrent qu'il s'agissait d'un homme même si certaines caractéristiques du squelette évoquaient celui d'une femme. Ce n'est qu'en 2017 qu'une analyse ADN établit que cette personne ensevelie avec tous les signes correspondant à un guerrier viking de haut rang était en réalité une femme. Cette hypothèse a été contestée par certains, car La remise en question du système patriarcal du peuple nordique demeure difficile à accepter. Est-ce que cela a évolué … la question est ouverte au 21ème siècle !

Peut-on dire que les Vikings ont découvert, aussi, l’Amérique ?

Selon la tradition, un certain Leif Eriksson, fils de Erick le Rouge, parti autour de l’an 1000 du Groenland, à bord d’un solide Knörr aurait pris pied à l’Anse aux Meadows (site archéologique à Terre-neuve) et l’aurait baptisé Vinland. Une controverse existe à propos de l’authenticité d’une carte qui prouverait que les vikings ont découvert l’Amérique 500 ans avant Christophe Colomb ! (Ce qui n’est pas du goût des Espagnols évidemment !). Il existe de nombreuses statues érigées à la mémoire de Leif Eriksson : à Boston, Seattle, Chicago… ce qui démontre encore aujourd’hui, un profond effet du voyage de Leif Eriksson, sur l’identité des immigrants nordiques aux États-Unis.

Dernière partie pour bientôt !

Mercredi 19 juin 2024

9h40 : Nous quittons notre aire d’Halsa. Le vent a soufflé toute la nuit, et la température a chuté : 7° degré, il fait froid et le ciel est nuageux. Nous poursuivons la 39, tout en longeant un ènième fjord. Les paysages se suivent et se ressemblent beaucoup ; tout est gris.

12h30 – Nous sommes « parqués » (comme des bestiaux) sur l’un des deux sites pour camping-car, proche du centre-ville de Trondheim. Aire sans intérêt, sur du béton, services minima, mais tout de même 30€ pour la nuit.

14h30 - Comme d’habitude, Marc part en ville pour s’informer, récolter quelques documents, si possible en français, au pire en anglais, afin d’élaborer le programme de visites de demain. Pendant ce temps, je travaille les innombrables photos et le texte de mon prochain article sur le blog.

17h - Marc est de retour, verdict : on lève le camp demain, ville sans grand intérêt, aucune spécificité locale, on se croirait dans une ville industrielle lambda. Le seul intérêt aurait été la cathédrale, mais il faut rester un jour de plus. Il n'existe plus d'Office de Tourisme dans la 3ème ville de Norvège ! Toute recherche doit se faire sur internet, vive Safari !

Demain direction la F17, première étape Steinkjer.

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Jeudi 20 juin 2024

8h45 – La Décision est prise de continuer notre route vers le nord, Bodo étant notre étape avant Narvik, 900 km annoncés, et les Lofoten.

Mauvaise surprise, au moment de chauffer les cylindres de Léon… Impossible de démarrer ! Cela fait deux nuits que nous sommes en autonomie d’électricité et malgré les kilomètres parcourus, peu à vrai dire : 155 km, la batterie moteur ne tient plus la charge. Heureusement que des bornes électriques se sont libérées ce matin. Nous allons essayer de recharger pour au moins pouvoir reprendre la route. Il va falloir envisager son changement (de la batterie), sinon nous serons obligés d’aller tous les soirs dans des campings et le budget hébergement va exploser !

10h15 – Léon, remonté par ce coup de boost, prend la direction de Steinkjer, 130 km, pour refaire le plein de GPL. Nous « embouquons » la E6, « l’autoroute norvégienne » (!), qui depuis Oslo traverse toute la Norvège du Sud jusqu’au cap Nord ! C’est la seule route qui soit empruntée par de très nombreux camions et voitures et, depuis quelques années, par une véritable armada de camping-cars et caravanes !

De très gros travaux routiers ont été entrepris pour améliorer la fluidité du traffic, au détriment, of course, de la nature et de l’authenticité du parcours.

12h30 – Il pleut, arrêt à Steinkjer pour le GPL, le Captain a froid, et Léon consomme pas mal de gaz. Quelques courses au REMA 1000, pour du frais, essentiellement fruits et légumes qu’on achète à l’unité ! Sinon tous les magasins sont très bien achalandés, on peut trouver de tout, à condition d’y mettre le prix. Le prix du GO varie entre 1,70 et 1,80 € le litre. Pas plus cher que chez nous.

16h15 – Arrêt pour la nuit dans un beau camping à Grong, au bord d’un fjord ou lac, (on ne sait plus très bien distinguer l’un de l’autre). Une bonne douche chaude, avec de l’espace et de l’eau à volonté fait du bien !

Vendredi 21 juin 2024 – C’est l’été !

Mais il fait 12°, un peu de soleil et beaucoup de nuages !

9h – Nous reprenons la E6, avec un petit changement de programme, direction MO I RANA, environ 280 km.

65°6' c'est le début du Nord !  

11h30 – Nous sommes dans le NORD : 65°6’ ! Naturellement une boutique, où s’agglutinent de nombreux touristes, nous invite à consommer nos NOK ! Le Captain ne peut pas résister à l’achat d’un couteau norvégien spécial, au prétexte qu’il en a besoin pour les nombreux poissons qu’il me jure de pêcher bientôt !

le fameux couteau norvégien 
effrayant ces tunnels  


A 15 h – Arrivée à MO I RANA, après avoir traversé un tunnel de 8,6 km de long ! (Je résiste à la prise du quart de Lexomil…)

16h – La ville est sans intérêt et il nous reste 80 km pour atteindre, à 650 mètres d’altitude, le Polarsirkelsenteret, le centre du cercle polaire, qui est situé sur le plateau désertique du Saltjellet. On y trouve un édifice en forme d’igloo (avec un peu d’imagination) et un monument qui marque l’emplacement de la ligne virtuelle du cercle polaire arctique : 66°33’ Nord ! A cet endroit nous ne sommes qu’à quelques kilomètres de la frontière suédoise.

l'igloo ...  
les tumulus de pierres faits par des visiteurs du site ... 

On appelle cercle polaire artique, l'un des cinq principaux parallèles (équateur, tropiques du cancer et du capricorne et cercles polaires arctique et antarctique).

C’est une ligne géographique imaginaire, représentée sur les cartes de notre planète. Le cercle polaire arctique, (66°33 de latitude nord) joint tous les points où l’ensoleillement dure 24 heures consécutives au moment du solstice d’été (20 – 21 juin) et inversement relie tous les lieux où l’obscurité dure 24 heures consécutives lors du solstice d’hiver (22 – 23 décembre). Le jour polaire aussi appelé « soleil de minuit » correspond à la période de l’année où le soleil ne disparait pas dans le ciel. La capitale la plus proche du cercle polaire arctique se trouve au Groenland : Nuuk !

Le cercle polaire arctique, en Norvège, traverse plusieurs iles au large de la côte, dans le comté du Nordland. Nous devrions le traverser à bord d’un ferry entre Kilboghamm et Jektvik ! A partir de cette ligne imaginaire 66°33, quand on va vers le nord, entre le mois de mai et d’aout, la Norvège ne voit plus d’étoiles, car le soleil ne plonge jamais sous l’horizon, même à minuit.

la traversée par la mer du cercle polaire  

S’il frôle la ligne d’horizon, il ne la franchit jamais et laisse place à une lumière dorée qui baigne les paysages de l’Arctique pendant quelques heures avant de remonter plus haut dans le ciel pour continuer d’éclairer la journée. Pas de nuit étoilée mais un coucher de soleil qui dure…. On en perd la notion du temps.

la course du soleil ... 

Le soleil de minuit peut s’expliquer simplement de la façon suivante : La Terre tourne en orbite autour du Soleil, tout en étant sur un axe incliné et compte tenu de cette inclinaison, le pôle Nord se retrouve donc exposé au Soleil en permanence pendant l’été, tandis qu’il se retrouve plongé dans le noir en hiver. A ce moment-là, c’est le pôle Sud, le cercle polaire Antarctique qui est éclairé 24h/24, puisqu’il subit le phénomène inverse.


incroyable non ? !  

17h30 – Nous franchissons la ligne du cercle polaire 66.33’N, matérialisée par un totem ! Il fait 6° avec un petit « mistral » très froid ! Mais, notre capitaine voulant défier tous les dieux vikings, encore présents sur ces terres sacrées, entreprend de se dévêtir… pour le selfie du 21ème siècle, le nouveau dieu des malheureux terriens que nous sommes … !

des animaux naturalisés - sauf le Captain of course qui est bien vivant ! 

Ici commence vraiment le soleil de minuit, que nous ne verrons pas, en raison du temps couvert et des nombreux sommets enneigés qui nous entourent. Certains d’entre vous… ceux dont nous avons les adresses, recevront une carte postale avec le tampon spécifique du cercle polaire !

23 h – Extinction des feux (de Léon) car dehors il fait grand jour.


Samedi 22 juin 2024 – grand soleil 13°

La Route du littoral Fv.17

Cette route, qui longe la côte du Helgeland, par voie terrestre et maritime, relie Steinkjer au sud, à Bodo au nord, sur 650 km. La route est sinueuse, et divisée en tronçons reliés par des ferrys et de nombreux ponts ou tunnels, qui épousent les contours du terrain tout en longeant les fjords, lacs ou l’océan.

Nous avons décidé de réduire le trajet, ne maitrisant pas les horaires des ferrys. Nous optons pour le tronçon à partir de Stockvagen jusqu’à Bodo environ 240 km, avec trois ferrys, dont celui qui franchit le cercle polaire sur l’eau, entre Kilboghamm et Jektvik. Une route fantastique, découvrant des paysages extraordinaires où la nature est reine avec ses éléments primaires, la mer, les rochers et le ciel, qui aujourd’hui a repris sa couleur bleu azur ! Les photos sont belles mais rien ne peut remplacer le regard !

MAGNIFIQUE !

la traversée du cercle polaire par la mer  

13H – On attend le ferry qui va nous faire passer pour la deuxième fois le cercle polaire. Une traversée d’une heure et une route à nouveau extraordinaire jusqu’au camping de Ornes, après de nombreux passages de tunnel. Nous y retrouvons nos camping caristes, rencontrés à Geiranger, Agnès, Jean-Marc, Irène et Patrick. Soirée arrosée avec un planteur caribo-norvégien et un risotto aux crevettes, pour fêter le franchissement du cercle polaire arctique ! Belle soirée sous le soleil de minuit !

une ferme aquacole  de saumon
une merveille d'iles  
on ne se lasse pas !  
avant le dernier ferry une petite plage  
un lac sur notre route vers le camping  
il est 23h30 !  et ils ont déjà bu le planteur avant la photo ! 

Dimanche 23 juin 2024

10h30 – Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas ! Il pleut et nous avons perdu 10° !

Dernière halte, pour voir le Saltstraumen et le Maelström, ce puissant tourbillon, qui est le courant marin le plus puissant de Norvège lorsque l’eau de la marée montante s’engouffre dans l’étroit passage de moins de 150 mètres qui sépare les deux rives, reliées par un magnifique pont suspendu. Quelle déception : il pleut, il fait froid, et nous sommes à marée basse. Des tourbillons faiblards sont tout de même là.

le pont du Saltstraumen et Les Lilas qui sont de véritables arbres  
il parait que ça mord ! 
le soleil s'est levé pour la photo !  

13h30 - Nous arrivons à Bodo, dans un camping en bordure de l’océan avec une belle plage, pour la nuit. Demain nous repartirons pour Narvik un parcours de 300 km, avant d’aborder la Laponie.


Les Vikings partie 3/3

Qui sont les descendants des Vikings aujourd'hui ? Les descendants des Vikings, en France, sont souvent assimilés à la population normande, mais l’on peut imaginer qu’ils se sont implantés aussi dans le reste de la France, terre de la bonne bouffe et du bon vin !

Comment savoir si je descends d’un Viking ? Un test ADN par IGENEA peut nous permettre de préciser une éventuelle origine viking. Selon nos caractéristiques génétiques spécifiques, nous pouvons déterminer si nous sommes d’origine viking et à quelle lignée nous appartenons (paternelle, maternelle ou les deux). Intéressant, non ? !

Mais nous risquons d’avoir un gros choc car : Leur ADN le confirme, les vikings n’étaient pas tous scandinaves ! Des guerriers grands, redoutables, aux cheveux blonds et aux yeux bleus, venus de Scandinavie pour conquérir de nouvelles contrées. C'est ainsi que les Vikings sont régulièrement représentés, dans l'imaginaire collectif comme dans la fiction. Le mythe est pourtant bien loin de la réalité.

Ces dernières décennies, les recherches archéologiques et les études génétiques, ont permis d'en apprendre plus sur ces « hommes du Nord ». Des connaissances qui avaient déjà bousculé le portrait légendaire du Viking. Aujourd'hui, une nouvelle étude publiée dans la REVUE NATURE vient définitivement le contredire :

Ces guerriers n’étaient pas tous scandinaves, blonds, aux yeux bleus ! Le déclin des Vikings : récit d'une fin annoncéeAu cours de l’Histoire, plusieurs sociétés ont disparu (la population de l’ile de Pâques, les Mayas, les Anasazis, ceux des Iles Pitcairn et Henderson...) il en est de même des Vikings qui ont colonisé en l’an 1000, avec Erick le Rouge, le Groenland (l’île verte). Ceux-ci débarquent sur des terres vierges, sur lesquelles aucun arbre n’a jamais été coupé dont les sols n’ont jamais été broutés, mais propices aux pâturages ; à une époque où le climat était relativement doux, les routes maritimes libres de toute glace. Trois siècles plus tard, au 14ème, ils ont dû quitter le Groenland (l’île verte, devenue l’ile morte…) pour ne pas mourir de faim, alors que les Inuits ont continué à y vivre ! Pour faire simple disons : que les vikings ont disparu, faute de pouvoir adapter au changement naturel du climat, leur mode de vie, de culture, d’élevage et de traditions.

Selon le livre (2005) de Jared DIAMOND (biologiste de l’évolution et physiologiste…) :EFFONDREMENT :ou « comment les sociétés décident de leur disparition ou de leur survie ».Il consacre un chapitre important aux Vikings du Groenland. Pour les autres, ceux qui habitent les terres plus au sud, le déclin survient à partir du 11ème siècle, avec l’adoption de la religion chrétienne… et la perte de leur hégémonie dans les mers de l’Europe du Nord-Ouest. Leur esprit de conquête et leur supériorité guerrière s’écroulent en un temps relativement bref, mettant fin à plusieurs siècles d’existence.

Jared Diamond se pose la question de savoir : comment les sociétés ont-elles disparu dans le passé ? Son livre, très intéressant, que je vous invite à lire, met en évidence, au minimum, cinq facteurs et précise qu’en aucun cas l’effondrement d’une société n’est attribuable qu’aux seuls « dommages écologiques » ! A méditer grandement au 21ème siècle !

Ces cinq facteurs sont :

1.Les dommages environnementaux – les Vikings ont détruit en 3 siècles l’environnement dans lequel ils vivaient : déboisement à outrance pour se chauffer, constructions en bois, destruction de la végétation naturelle pour leur bétail qui engendra une érosion des sols, etc... Etc…

2.Changement climatique – au 12ème siècle le Groenland se refroidit, la saison des cultures est plus courte et moins abondante, l’herbe pour nourrir le bétail se raréfie etc…

3.Des voisins hostiles – les Inuits n’ont pas été des voisins coopératifs …

4.Des rapports de dépendances avec des partenaires commerciaux…

5.Les réponses apportés par une société, selon ses valeurs propres et ses problèmes. Les Vikings n’ont pas su remettre en cause leur mode de vie et ont continué à vivre comme si rien ne devait changer, alors même qu’ils avaient sous les yeux l’exemple des Inuits qui eux, ont réussi à s’adapter.

NB : C’est mon avis et cela n’engage que moi. Le facteur le plus important : l’incapacité de ceux qui sont les « chefs, gouvernants, responsables » d’avoir une vision claire pour modifier les comportements et adopter les solutions adéquates. Nous y sommes chaque jour confrontés ! Inutile de donner ici des exemples, vous les avez tous en tête, et depuis le 9 juin, cela ne fait que se confirmer !

A bientôt pour d’autres aventures !





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Lundi 24 juin 2024

8h45 – Nous sommes à Bodo sur la plage, Il pleuviote !

(Petite devinette… Quand ne pleut-il plus en Norvège ?) Réponse en fin d’article !

Notre programme est le suivant : il nous reste 13 jours (jusqu’au 7 juillet) avant qu’Olivier, Julie et Mahé n’arrivent à Narvik pour faire les Lofoten-Vesteralen avec nous, durant une dizaine de jours.

Hypothèse 1 : Soit nous nous dirigeons vers le Cap Nord, comme beaucoup de nos confrères voyageurs, un petit périple d’environ 1600 kilomètres aller et retour sur Narvik, pour faire un selfie devant la boule symbolisant le point le plus septentrional de la Norvège, le Cap Nord ! (J’ironise et je simplifie un peu)

Nous reviendrons sur cette notion de cap nord, car il y a polémique sur le véritable Cap Nord ! Mais pour l’instant ce n’est pas le sujet.

Hypothèse 2 : Soit nous piquons vers l’Est jusqu’à la mer de Barents en traversant, la Norvège, un petit bout de la Suède et de la Finlande, pour nous arrêter à quelques kilomètres de la frontière Russe ! Un périple de 1700 km Narvik – Narvik. Mais nous aurons traversé une partie de la Laponie Scandinave, en passant par Kiruna en Suède, Kaaresuvento en Finlande, Karasjok en Norvège, Utsjoki en Finlande, pour arriver à Tara Bru en Norvège et retour par la route du nord, la E6.

Toute cette région s’appelle la Laponie et c’est le pays des SAMES.

nous allons dans le Finnmark  

Nous n’hésitons pas ! Ce sera la deuxième hypothèse !

Pour l’instant nous devons remplacer la batterie moteur de Léon, qui a pris un coup de vieux depuis quelques jours. Ce sera fait en moins d’une heure, grâce à Stig, de la société Sonnak qui nous a fourni la batterie adéquate, avec la remise réservée aux professionnels, pour le prix de 200€ ! (Qui a dit que la Norvège était chère… ?)

10h – Léon, avec « un cœur » tout neuf, nous amène au-delà de Narvik sur la E10. Ville et port industriel, née de l’exploitation du minerai de fer extrait dans la région de Kiruna en Suède, Narvik est dépourvue de charme, mais elle bénéficie d’un climat relativement doux, en raison du Gulf Stream et de sa position à l’embouchure du Olotfjorden. Elle est également la porte d’entrée des Iles Lofoten et Vesteralen.

Il pleut, il fait gris, Narvik au fond et les montagnes enneigées  

Sur la E10 nous trouvons une aire sympathique pour la nuit (enfin le jour polaire), nous avons fait 330 km, malgré la pluie, il est 18h30.

Neige et petit étang miroir !  

Mardi 25 juin 2024

9h15 – Temps gris, frisquet… il fait 10° mais un ressenti inférieur selon le Captain, qui est toujours frigorifié ! Nous sommes à 300 m d’altitude et le plateau est enneigée. C’est une végétation arctique, rien de comparable avec les forêts que nous avons traversées.

Notre point de chute est Kaaresuvanto, en Finlande, après avoir suivi la route de la « Calotte du Nord », 132 km de Narvik à Kiruna, en Suède, ainsi nommée, lors de sa création en 1984 et inaugurée seulement en 1993, par les différents monarques des trois pays (Norvège, Suède, Finlande). Elle fut tracée à travers l’un des derniers grands espaces sauvages d’Europe. Le mot « calotte » se réfère à la calotte polaire de la Norvège, de la Suède, de la Finlande et de la Russie, située au nord du cercle polaire.

début du lac  
le lac Torneträsk  

Ce parcours, tout en dénivelé, offre une vue splendide sur le lac suédois TORNETRÄSK dont le nom signifie « forêt au bord du grand lac ». C’est l’un des plus longs lacs de Suède avec ses 72 km de long et 9 km de large. Magnifique !

Ici plus de fjords, de tunnels, seulement des lacs ! Dommage, le ciel couvert ne permet pas de mettre en évidence les couleurs. Tout est métallique !

11h – Nous entrons dans KIRUNA, l’austère ville minière qui a contribué à la prospérité de la Suède, car la ville possède la plus grande mine de fer souterraine, apparemment 90% de la production européenne. Ce minerai est extrait à plus de 1300 m de profondeur !

on voit les barrières et la démolition des maisons derrière ! 

Grandeur et décadence ! Cette exploitation souterraine intensive (certainement...) a fragilisé le sol en créant des fissures dans le centre-ville. Depuis de nombreuses années déjà, de grands travaux sont menés pour déplacer, oui je dis bien déplacer, des quartiers entiers de la ville pour les reconstruire quelques kilomètres plus loin ! C’est ce que nous constatons en contournant la ville.

L’église, en bois rouge, joyau de Kiruna, construite dans les années 1910 est actuellement fermée et inaccessible, car elle doit être déplacée dans le courant de l’année, au plus tard en 2025 ! Incroyable non ? On creuse, on démoli et on reconstruit plus loin, cela peut continuer longtemps ! Nous fuyons, car l’atmosphère est pesante, nous marchons peut-être sur une galerie qui menace de s’effondrer, sous nos pieds !

Direction JUKKASJÄRVI, à 20 km à l’est de Kiruna. Le village, (à partir de combien de maisons ce n’est plus un village ?) est réputé pour son « Ice Hôtel » depuis 1989, le plus grand du monde !

Le guide le présente comme « un Igloo géant » reconstruit chaque année, avec plus de 5000 tonnes de glace. Il abrite 70 chambres et suites, mais aussi une galerie, un restaurant, un bar, un club de jazz, une salle d’exposition, une église (rien que ça !) La température intérieure reste constante (entre -3° et -8) quelle que soit la température extérieure. Impossible pour le Captain ! Il est évident que les sacs de couchage… et les peaux de rennes sont fournis ! Vers les mois d’avril et de mai, le soleil commence son travail de démolition.

version Hytter hotel - tente sapmi - et Ice igloo !  

A quoi fallait-il s’attendre ?

C’est bien un Igloo… mais en béton, dont l’intérieur est transformé en un « congélateur géant » avec les 70 chambres etc… A partir de mars 5000 tonnes de glace sont extraites du fleuve, puis conservées par blocs de deux tonnes dans deux entrepôts à une température entre -8 et -5°. La construction nécessitant 30 000 tonnes de glace, débute à l’automne et l’hôtel ouvre en décembre. Sous la neige il doit véritablement ressembler à un igloo puisque sa structure en béton disparait sous la neige. Chaque année les suites sont décorées par des artiste venant du monde entier. Le prix moyen est de 270/300 euros la nuit.

la porte d'entrée du congélateur et la tenue des visiteurs pour -5° ! 
les photos ne sont pas de moi !  
alors qui veut tenter l'expérience ?  

La question qui fâche : comment est maintenue, à partir de mai, la température intérieure, puisque l’on peut visiter, sans dormir, les chambres de glace ?

Tous ceux qui en ont fait l’expérience ont trouvé cette aventure extra – ordinaire ! c’est comme dire : 100% des gagnants ont joué au loto !

Impossible de décider Captain Marcus à en faire l’expérience et pourtant il joue au loto ! C’est l’exception qui confirme la règle…. JUKKASJÄRVI valait le déplacement !

Nous poursuivons notre route vers Karesuando, en Suède, par la E45 et allons nous retrouver en Finlande à Kaaresuvanto !

Les deux villages sont de part et d’autre de la frontière Suédoise et Finlandaise. Nous optons pour la Finlandaise, nous sommes en Union Européenne et pouvons payer en euros !

c'est la canicule et .... les moustiques vont attaquer !  

Il est 18h23, grand soleil, il fait 23° (estupendo ?) Nous avons parcouru 354 km.

Léon est tout petit ... petit ! - Famille aisée... heureusement qu'ils n'habitent pas en France !  

Mercredi 26 juin 2024

1h du mat ! Mais où est donc passé Marcus ?

Il est en train de se battre avec une armada de moustiques qui se sont jetés sur lui durant son sommeil !

Tapette dans une main et dans l’autre la bombe d’insecticide, il frappe et pulvérise son gaz sur tout ce qui fait un bruit de bzz-bzz. Malheureusement, le gaz atterri aussi sur mon oreiller et je commence à suffoquer !

J’entrouvre les rideaux, le soleil est presque à son zénith et il est 2 heures du matin ! Marcus a la tête emmitouflée dans un torchon (n’ayant rien trouvé de mieux) et s’évertue à ne pas se laisser piquer le visage. Quant à son corps il est protégé par son pyjama pour « le pôle nord », c’est-à-dire trois couches d’épaisseur, impossible de traverser les tissus !

Rappelons ici, que les trois « principaux » points faibles du Captain sont : Le froid, l’altitude et les moustiques !

Je suis maintenant réveillée et je commence à sentir les piqures de ces maudites bestioles qui d’habitude ne me touchent pas. Mais nous sommes en Finlande et on nous avait dit qu’ici, c’était différent ! Ils sont plus petits mais virulents ! La bataille va durer encore une bonne heure… nous perdrons la partie et décidons de fuir à 4 heures du mat’ ! Nous levons l’ancre ; Léon, agacé par ce remue-ménage matinal, enclenche la première direction la Norvège !

Rouler à 4 heures du matin, climatisation à fond, (les moustiques n’aiment pas le froid) avec ses lunettes de soleil pour protéger ses yeux d’une luminosité violente est une sensation enivrante ! Personne sur les routes, plus de limitation de vitesse et Léon fonce à 65 km/h vers la frontière norvégienne en espérant que nous laissons derrière nous tous les moustiques finlandais !

6h30 Nous sommes à Enontekio en Suède, nous cherchons un café, tout est fermé ! Enfin nous arrivons à Kautokeino en Norvège ! La station d’essence est ouverte, Léon doit boire son noir et nous aussi !

Marcus achète, après une discussion avec le pompiste, la nouvelle machine anti moustique de l’année 2024.

avec la la bouteille de gaz on va les cramer !  

11h30 - Arrivée à KARASJOK en pays Same, sans avoir vu le moindre renne, ils sont tous partis en transhumance se mettre à l’abri des moustiques et trouver une meilleure pitance pour eux même et leurs petits ! Nous sommes dans un super camping, le Minaja, dont les clients fortunés arrivent en hélicoptère et les autres en camping-car !

Nous entreprenons un grand nettoyage de Léon pour le débarrasser des nombreux cadavres de moustiques et faire une grande lessive !

la vue sur le village depuis le camping  
la tente Same qui permet les réunions  
le four barbecue pour l'hiver et le sauna - jacuzzi  

Jeudi 27 juin 2024 -

Superbe nuit, avec la climatisation et le maximum de produits « anti-moustiques » ! Grand soleil et 17° à 3 heures du mat !

impossible à dater !  

Karasjok : Au 18ème siècle c’était un campement de Same, autour duquel se développa une petite bourgade, complètement détruite lors de la dernière guerre. Aujourd’hui la ville/village (1900 habitants) est peuplé à 90% de Sames et l’économie repose sur l’élevage du renne, l’agriculture, les services et le tourisme qui prend de plus en plus d’ampleur.

Karasjok est devenu la capitale du pays Same avec le Parlement Same, un bâtiment en bois et verre disposé en arc de cercle dont une partie évoque une tente traditionnelle. Le drapeau Same y flotte depuis 1986 et reprend les couleurs que l’on trouve sur les costumes : les symboles de la lune, cercle bleu et celui du soleil, cercle rouge.

le parlement en forme de tente sapmi  

9h - Visite du musée de la culture Same de Karasjok, du parlement et de tout ce qui nous sera nécessaire pour compléter mon article sur le dernier peuple aborigène d’Europe.

l'habit traditionnel de féte et d'anciennes photos de Sames  

LAPONIE – SAPMI et SAMES


La Laponie n’est pas un pays, mais une région du nord de la Scandinavie. Cette région polaire, qui commence à 66°33’ de latitude nord, ligne imaginaire connue sous le nom de cercle polaire arctique, s’étend sur plusieurs pays européens : La Norvège (Laponie norvégienne), La Suède (Laponie suédoise) la Finlande (Laponie finlandaise) et la Russie (Laponie russe).

Cette latitude marque un changement significatif dans les paysages, ce sont de vastes étendues sauvages, peu peuplées ; le climat rude influe sur le mode de vie des habitants. Cette région est également connue pour ses phénomènes naturels que sont le soleil de minuit et les aurores boréales.

Ses grands espaces blancs en hiver sont connus comme étant le pays du Père Noël… Rovaniemi en Finlande est la « ville officielle du Père Noël ».

Aussi loin que je me souvienne, la Laponie était habitée par les Lapons, que j’assimilais, enfant, aux esquimaux… Aujourd’hui on sait que le terme « Lapon » est un terme non seulement étranger, mais aussi originellement péjoratif, qui signifie « porteur de haillons » en suédois. C’est pourquoi nous parlons aujourd’hui de peuple Sames ou Samis et ils appellent leurs terres ancestrales Sapmi et non Laponie, (mais les us et coutumes ont la vie dure !)

Origine des Samis, éleveurs de rennes :

Les Sames semblent avoir été les premiers à peupler le nord de l’Europe après la dernière période glaciaire. On ne sait pas vraiment d’où ils sont venus ; mais vraisemblablement de Russie. C’est un peuple nomade (chasseur, cueilleur) qui suivait les grands troupeaux de rennes, base de leur nourriture et de tout ce qui est nécessaire à leur survie : peaux pour la confection les vêtements, os et bois pour les ustensiles de cuisine et tous les accessoires du campement. (C’est comme dans le cochon : tout est bon !)

Ils ont été un peuple libre jusqu’au 9ème siècle (Haut Moyen Age), avant que les Vikings n’envahissent leur territoire, la Laponie, et ne les soumettent au paiement de la « dîme, en peaux et bête ». Ce phénomène s’est aggravé à partir du moment où la notion de « Pays », suite aux différentes guerres et conquêtes, s’est mise en place avec la création des états de Norvège, Suède, Finlande (je schématise) et la colonisation, par les habitants de ces pays, des régions du Nord, leur territoire de chasse.

Et cela ne s’est pas amélioré avec l’évangélisation des Samis qui débute vers l’an 1000 mais dont l’apogée au 18ème permit d’éradiquer complètement leur religion : le Chamanisme, dont le « chamane », conseiller, médecin, est l’intermédiaire entre le monde des humains et le monde surnaturel. La colonisation et l’évangélisation a aussi organisé, au 17ème , le « génocide culturel » en ordonnant l’interdiction du Joik, le chant traditionnel Sami, et la destruction des tambours chamaniques qui l’accompagnaient. (Voir ci-dessous la définition du JOIK)

A partir du 17ème siècle et jusqu’au 20ème tout se dégrade pour les Samis. Les différents états sur lesquels ils vivent veulent les contraindre à abandonner leur langue et leur mode de vie traditionnelle basé sur la pêche, l’élevage des rennes et la vie communautaire. Tout cela au nom de la modernité et de l’intégration. Cette période fut marquée par des révoltes, par exemple à Kautokeino.

Enfin, après des années de lutte pour leur reconnaissance, en 1989 la Norvège a officiellement reconnu que les Sames sont les plus anciens habitants des régions du Nord de la Fennoscandie (Norvège, Suède, Finlande, Russie) et leur attribue le caractère de « peuple autochtone de Norvège » avec un parlement dont le siège est à Karasjok, surnommée la capitale Samie. La Suède en 1993 et la Finlande en 1996 suivront.

Depuis plusieurs milliers d’années, le peuple Same occupe donc un territoire qui s’étend sur plusieurs pays : La Norvège, la Suède, la Finlande et la Russie. On estime sa population à 80 000 personnes, dont 50 000 vivent uniquement en Norvège dans la région du Finnmark. Les Sames vivent en communautés locales, regroupant un certain nombre de familles qui s’entraident et se déplacent ensemble lors de la transhumance de leurs troupeaux.

Devenus éleveur et non plus chasseurs, le mode de vie des Sames s’articule autour de la Transhumance biannuelledes troupeaux de rennes, qui est la base de la culture same, même si un faible pourcentage (- de 6%) en vit, les autres ont adopté la vie moderne et sédentaire : ils sont médecin, avocat, professeur. Mais aujourd’hui, à l’ère du GPS et des motos neige ; ils suivent toujours leurs troupeaux en transhumance. Pour eux, avant d’être une activité économique, l’élevage des rennes est un véritable mode de vie autour duquel s’organisent les moments forts de l’année.

Rencontré sur la route ce vieux renne semble perdu, mais il porte un collier de propriétaire  

Malheureusement, le monde moderne (le secteur minier, la sylviculture, les routes et les barrages, le changement climatique) vient bousculer l’équilibre des Samis, et modifier les paysages essentiels à la survie des rennes, en réduisant leur territoire.

Le changement climatique vient accentuer le problème de la nourriture des troupeaux. Au début de l’hiver, il neige, mais à la suite d’un redoux, cela fond, puis un coup de froid et il gèle… cela crée une couche de glace qui devient difficile à percer pour les rennes, les privant ainsi du lichen qui constitue 90% de leur pitance l’hiver. Des experts, en 2017, ont évalué que la température allait augmenter de 7° en Laponie d’ici les cent prochaines années et que cela serait fatal pour les 200 000 rennes qui vivent dans ces contrées !

Un autre aspect de la culture Same, est le JOIK, « une carte d’identité musicale » !

C’est le chant traditionnel du peuple Sami à vocation spirituelle, avant de devenir un mode d’expression à la fin du 20èmesiècle. Exécuté a cappella, on y exprime la douleur et la colère.

Dès sa naissance tout Same se voit attribué par l’un de ses proches un JOIK. Ce chant qui l’accompagnera tout au long de sa vie, et même au-delà, a pour fonction de décrire l’essence de cette personne, et peut également s’attribuer à un lieu ou à un animal. C’est en quelque sorte « un portrait musical » ! Ce Joik étant unique, il suffit que quelqu’un entonne le joik consacré à tel parent disparu pour que celui-ci, se fasse présent dans le cercle familial, l’espace d’un instant. C’est beau, non ?!

En conclusion : Les Sames tentent tant bien que mal de protéger leur culture, leur identité, leur langue, ainsi que leurs intérêts socio-économiques grâce aux parlements Samis créés dans les différents pays où ils se sont établis. Une manifestation visible de leurs droits acquis est l’adoption de la double toponymie, norvégienne et same, pour la plupart des panneaux d’entrée dans les villes et village. Mais, n’est-ce pas de la poudre aux yeux au vu des problèmes plus complexes liés à la survie de leur identité?

Vendredi 28 juin 2024

Direction : l’Est, vers la mer de Barents, Tana Bru, par la vallée de la Tana et le fleuve éponyme dont le nom signifie « la grande rivière » ce qui en fait le troisième cours d’eau de Norvège. 180 km entre Karasjok et Tana Bru, en passant par la Finlande.

le fleuve Tana 
nous repassons la frontière Finlandaise et sommes à Utsjoki  
Nous avons dépassé Tana Bru. Sommes sur le Varangerfjorden en direction de Kirkenes  

Nous allons vers la mer de Barents au bout du fjord. Nous cherchons un petit port de pêche Bugoynes spécialisé dans la pêche au crabe royal ! et à ce moment là nous serons à 50 km environ de la frontière Russe !

Suite au prochain article, lors du retour vers Narvik, à partir de Dimanche ou lundi 30 juin !

NB : réponse à la devinette : Il s’arrête de pleuvoir en Norvège… lorsqu’il neige !

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Samedi 29 juin 2024

9h30 – Temps clair, quelques nuages – Température 9°.

La veille, nous avions trouvé sur la E6 en direction de la mer de Barents une superbe aire pour la nuit, face au Varangerfjorden. Nous longeons la côte en direction de Bugoynes, petit village de pêcheurs, dernière terre avant le grand large ! C’est une côte aride, avec de gros rochers de granit et une végétation pauvre. Un habitat très diffus...C’est presque le bout du monde.

 superbe vue sur le fjord et astucieuse cabane pour protéger les gens lors de l'arrêt 
le long de la Varangerfjorden sur la E6 vers Bugoynes  

11h30 - Nous entrons dans le joli petit port de pêche de Bugoynes, dont la prospérité vient essentiellement de la pêche et de la commercialisation du Crabe Royal (King Crab). Ce monstre a envahi les côtes de Norvège et faute de prédateur, poursuit son inexorable progression vers les côtes Atlantique de l’Europe occidentale ! Bugoynes doit son cachet d’ancien vrai village, au fait qu’il a échappé aux destructions de 1944.

le port de pêche de Bugoynes  

Nous n’avons pas fait tous ces kilomètres pour uniquement visiter un joli village de pêcheurs ! Non. Nous sommes ici pour gouter ce fameux « king crab » dans le restaurant réputé : le « Bistroen », (voir tripadvisor)

Que dire… ce n’est pas mauvais… c’est plutôt bon, mais …. Cela ne vaut pas, au regard malgré tout du prix conséquent, un bon tourteau de Bretagne ou une bonne langouste de Corse ! La chair est plutôt fade, avec une consistance plutôt molle…. La salade (avec beaucoup de verdure) et un peu de crabe, coute 27€ le plat ! Il fallait le faire, on l’a fait ! Agréable déjeuner malgré tout.

sa majesté le KING CRAB !  

Histoire du crabe royal du Kamtchatka :

Ce crabe peut atteindre plus de deux mètres d’envergure pour les plus gros. Il vivait dans les eaux froides de la mer de Béring, entre Russie et Alaska, où il est au centre de la chaine alimentaire. Il est très vorace mais sa population était limitée par des prédateurs, notamment le poisson-loup.

En 1960, des têtes bien pensantes (il y en a partout) russes, décidèrent de l’acclimater dans le fjord de Mourmansk, très proche de la mer de Barents, cela en toute discrétion vis-à-vis des pays voisins. Le crabe, enfin libéré de ses prédateurs russes, et se trouvant bien en zone démocratique, se mit à proliférer à grande vitesse, les femelles pouvant pondre jusqu’à 40 000 œufs chaque année !

Après un moment de surprise et de colère, les pêcheurs norvégiens, dans les années 1980, s’apaisèrent devant la manne financière de ce nouveau produit, très demandé par une clientèle pouvant s’offrir des tarifs prohibitifs. Ils établirent donc une gestion de la ressource avec les Russes. C’est ce qu’on appelle trouver un compromis… Pouvant vivre une trentaine d’heures hors de l’eau, le « King Crab » est expédié vivant et par avion (bonjour l’empreinte carbone) dans le monde entier !

et il n'est pas très gros !  

Aujourd’hui, ce joli crabe n’a plus de limite de frontière, un peu comme son pays d’origine... et bientôt nous pourrons voir arriver sur nos côtes de jolis crabes géants !

Nous n’allons pas nous attarder, nous sommes seulement à une centaine de kilomètres de la frontière Russe…

13 h- C’est maintenant que s’engage une discussion où les partenaires devront user d’éloquence, de diplomatie et de courtoisie pour faire valoir leur point de vue respectif et argumenter dans la plus pure tradition républicaine pour obtenir gain de cause, ou pour faire des compromis ! (À cela on n’est pas très forts en France…)

Nous sommes dans le grand nord au-delà du 70ème parallèle et notre route passe à une centaine de kilomètre du Cap Nord ... Faut-il y aller, en étant si près, ou passer notre chemin ?

Mais de quel Cap Nord parle-t-on ? Du Cap Nord touristique, que tout le monde connait, ou du véritable Cap Nord, c’est-à-dire du point le plus septentrional du CONTINENT ? ! That is the question !

les 2 caps nord sont parallèles à droite Mehamn et à gauche Nordkapp  

Je ne dévoilerai pas ici quels sont les arguments qui emportèrent la décision, ce serait trop empiéter sur notre vie personnelle… La conclusion, est que nous irons au vrai Cap Nord, c’est-à-dire MEHAMN, le point le plus septentrional du continent européen par 71°08’02’’N !

Le Cap Nord de l’ile de Mageroya.

Avec sa falaise à pic de plus de 300 m qui domine les vagues balayées par le vent, le Cap Nord est situé par 71° 10’ 21’’de latitude Nord, sur l’ile de Mageroya. C’est l’ultime objectif pour beaucoup de voyageurs qui partent en Norvège. Peu importe pour eux qu’il ne soit pas le point le plus septentrional du continent… et que le tourisme de masse contrarie un peu la rencontre. Son pouvoir d’attraction parait-il est réel, même quand le brouillard empêche toute visibilité à plus de 10 mètres !

A ce que l’on dit, malgré la beauté du site, beaucoup de visiteurs sont déçus, non par le cadre naturel d’un cap au bout du monde, en tout cas du continent européen, mais par l’exploitation commerciale et touristique qui en est faite depuis quelques années (couteux billet d’entrée, péage...) et par l’affluence quasi permanente 24 h sur 24, durant la période estivale !

Mageroya est une ile austère et dénudée. Sa végétation consiste principalement en lichen et en mousse qui font le délice des rennes venus y prendre leurs quartiers d’été, en traversant le détroit séparant l’ile de la presqu’ile de Porsanger.

Le Cap Nord de l’ile de Mageroya décrit ci-dessus n’est pas en réalité le point le plus au nord de l’ile, celui-ci se situe un peu plus à l’ouest à Knivskjellodden, soit à 1500 m plus au nord que le Cap Nord. On peut l’atteindre par un sentier balisé de 18 km AR, mais la brume et la pluie peuvent rapidement faire perdre le sens de l’orientation. Sur les 80 000 personnes, environ, qui visitent en juillet le cap nord (le touristique) seulement 2000 puristes par an vont jusqu’au vrai cap nord à 71° 11’ 08’’ de latitude nord de l’ile de Mageroya ! On peut demander une attestation pour prouver l’avoir atteint ! et pour les autres, le selfie avec en arrière-plan, le globe terrestre suffit !

Voici l’histoire d’une erreur qui se poursuit depuis le 16ème siècle !

En 1553, le navigateur anglais Richard Chancellor qui est à la recherche du passage vers le nord-est en direction de la Chine, passa devant le rocher (300 m de haut) de l’ile de Mageroya ; il crut qu’il s’agissait de la terre ferme du continent et ne remarqua, également pas (erreur anglaise) la langue de terre plus au nord, le Knivskjellodden, à 71°11’08’’


Il décida de donner le nom de Cap Nord à ce rocher et le fit inscrire sur les cartes marines à 71° 10’ 21’’N !

En réalité, le point le plus septentrional du continent se trouve beaucoup plus à l’est, à la pointe du Kinnarodden,que l’on franchit par bateau lors du trajet entre Kjollefjord et Mehamn par 71° 08’ 02’’ de latitude Nord ! à 20 km, au nord-ouest du village de Mehamn.

Pour faire simple résumons :

Le véritable Cap Nord du continent européen se situe à la pointe du Kinnarodden entre Kjollefjord et Mehamn par 71° 08’ 02’’ de latitude Nord. Le vrai Cap Nord de l’ile de Mageroya se trouve à Knivskjellodden par 71° 11’ 08’’ de latitude Nord.

Le Cap Nord touristique de l’ile de Mageroya est à 71° 10’ 21’’ de latitude Nord

Faire tout ce chemin pour voir un faux Cap Nord, est-ce bien raisonnable ? Il serait plus intéressant de faire 2100 km de plus pour arriver au Pôle Nord ! Latitude : 90° Nord ! Mais nous n’allons pas reculer et passer à côté de cette découverte.

la montée vers Mehamn 

18h00 – Nous arrivons à Mehamn, sous la pluie, avec une température de 4° et un fort vent qui perdurera toute la nuit, secouant Léon en tous sens ! Ce fut une montée lunaire, des paysages magnifiques de lacs, de fjords, de plateaux dénudés, recouverts encore de neige, sous un ciel gris. Peu de circulation, quelques camping caristes comme nous, puristes, qui veulent sortir des sentiers trop touristiques.

nous y étions bien sous la pluie au véritable cap nord continental  

Un samedi soir 19h tout est fermé, la ville est comme endormie ; où sont les jeunes, les vieux, nous sommes en été, tout le monde devrait être dehors ? Pas de selfie de notre part, seulement la latitude atteinte 71°2’ 33 ‘N. Nous ne pouvons pas à pied atteindre les 71°08’02’’ ! Mais nous y sommes allés au Cap Nord !

Dimanche 30 juin 2024

Ce matin : -1°, mais la pluie et le vent ont cessé. Nous nous préparons à redescendre du Nord vers le Sud, de toute façon on ne pourrait pas faire autrement, car Mehamn est un cul de sac ! au-delà du point 71°08’02’’ c’est la MER jusqu’au pôle nord !

dans la brume et avec quelques plaques de neige  

En reprenant la route Fv888 en sens inverse, nous allons voir des rennes, vieux mâles, femelles et leurs petits. Appartiennent-ils à quelques fermiers ? Ici c’est le désert.

des jeunes suivent leur mère !  
C'est beau non ? fermes de poissons sur le fjord  

N’oublions pas, également, ce dimanche décisif pour nous « Pôvres français » (!) qui nous plaignons de façon continue et pleurons sur nos malheurs ... mais à venir.

Connaissez-vous le dilemme de l’âne de Buridan ? Celui-ci (l’âne) est soumis à un choix cornélien. A sa droite il a un seau rempli d’avoine et à sa gauche un seau rempli d’une bonne eau fraiche. Mais il est incapable de se décider pour l’un ou l’autre. Il est mis en face d’une alternative, de deux propositions et toutes deux insuffisantes. S’il n’arrive pas à choisir il va mourir soit de soif, soit de faim, soit des deux !

Mais s’il était un peu plus malin... il choisirait la voie du milieu, la sobriété, quelques gouttes d’eau et quelques grains d’avoine, en attendant de voir comment les choses vont évoluer. Mais je ne suis pas l’âne de Buridan, mon choix est fait ; et vous qu’en pensez-vous ? !

16h – nous trouvons une superbe aire pour la nuit, en bordure du fjord Porsangen à quelques kilomètres de Lakselv sur la E6, qui doit nous conduire demain et dans les jours à venir jusqu’à Narvik où nous attendrons l’arrivée du deuxième équipage pour la suite du programme « Visit Norway » !

magnifiques paysages  

Lundi 1er juillet 2024

Ce matin au réveil, le site où nous avons passé la nuit !

Dernier beau fjord le Porsangen !  
Ils sont au niveau de Lakselv en pleine promenade et c'est à nous à faire attention  

Ici se termine pour quelques semaines le carnet de route « Soleil de Minuit en Scandinavie » il reprendra après le 20 juillet pour la fin de ce périple en passant par la Suède.

En attendant vous êtes invités à nous suivre sur le carnet de route en préparation, pour lequel vous allez être prévenu par mail : Lofoten, joyaux de la Norvège

A bientôt pour de nouvelles aventures, Les baroudeurs vous saluent !

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Vendredi 19 JUILLET 2024

Nous sommes de retour sur le carnet de voyage « Soleil de minuit en Scandinavie » après notre périple sur l’archipel des Lofoten, la merveille de la Norvège. Nous y avons découvert, trois fois de suite, ce que nous étions venu voir et qui est unique dans le nord de l’Europe : non pas un coucher de soleil, mais bien plus que cela, un SOLEIL qui ne dort jamais, et qui une fois posé sur l’horizon repart faire sa course pour 24 heures de plus ! Magique, envoutant, déroutant extra-ordinaire !

une dernière fois ... un sublime soleil de minuit sur GIMSOYA  

Ce matin, de bonne heure, nous avons déposé à l’aéroport d’Evenes, nos trois compagnons de voyage pour ce périple inédit avec Léon. Olivier, Julie et Mahé, heureux je l’espère, d’avoir fait ce voyage avec « leur vieux-jeunes parents » !

8h – 820 km, nous attendent pour retrouver la côte Est de la Suède (Narvik-Luléa) sur le golfe de Botnie. Nous refaisons une partie de la route que nous avions fait en juin, lors de notre escapade vers les Sames de Laponie à Karasjok.

10h – Nous passons la frontière Suédoise puis la descente vers Gällivare par la E10 sera des plus monotone. Fini le soleil de minuit, les fjords, les tunnels, les montagnes aux sommets acérés. Ici tout est plat ! La E10 s’étire comme un ruban à travers une immense forêt, de temps à autre, une éclaircie fait apparaitre un petit lac, quelques rares maisons de ci de là.

C’est monotone de monotone !

Nous décidons de faire une halte pour la nuit à Gällivare, pays minier, car le temps est couvert et la pluie commence à tomber. Décidemment tout concours à nous déprimer !

Ils sont à Oslo où il fait un temps superbe et ils nous narguent !  

22h – Extinction des feux... C’est bien la première fois que cela nous arrive depuis près de deux mois.

Samedi 20 juillet 2024

9h – La pluie a cessé, mais il fait toujours gris et la température est de 13°.

450 km nous attendent pour arriver sur le Golfe de Botnie. Nous devrions nous arrêter à Luléa pour la soirée, je n’ose plus dire pour la nuit, car ici aussi, le soleil ne se couche pratiquement pas. La E10 est égale à elle-même, MONOTONE ! Un long ruban sans fin, une trouée au milieu de la forêt. Sur plus de 200 km c’est le désert, pas de station d’essence, pas de café, rien de rien. Enfin une aire est annoncée, avec essence et café. Un fou rire nous prend en découvrant « la station », les photos sont explicites !


monotone !  
la seule station après 200 km et le café restaurant kebab ! 

10h29 précises, nous franchissons le cercle polaire 66°33’00’’ et le Captain peut enfin retirer sa polaire... il fait toujours 13° ! je le dis et redis, c’est dans sa tête qu’il a froid !

le cercle polaire 66°33'00" est franchi !  

12h30 – Nous sommes à GAMMELSTAD, 10 km de Luléa, « la ville église » la plus grande et la plus célèbre de Scandinavie.

la carte de la ville église  

Les villes églises de la Suède :

A partir du 15ème siècle, un type d’habitat s’est développé dans le nord de la Scandinavie : « les villes-églises ». Dans cette région nordique, les distances, la neige, le froid, la nuit polaire, étaient autant d’obstacles à l’accès aux églises pour les fidèles. Leurs présences aux fêtes et messes étaient une obligation légale. Ils édifièrent donc des maisonnettes autour de l’église pour y passer la nuit. Certaines villes-églises pouvaient réunir les paroissiens de plus de 40 villages et de 400 fermes ! Il ne reste aujourd’hui que 18 « villes-églises » sur les 71 créées et elles sont toutes répertoriées dans le nord de la Suède. Six sont des villages Sames. Elles sont pour la plupart réduites à l’état de vestiges, pour ne pas dire de ruines.

l'église de Gammelstad  

GAMMELSTAD, signifie « vieille ville » en suédois. L’église fut construite à la fin du 15ème siècle, avec de solides blocs de granit gris et rouge. Le clocher fut érigé après l’église pendant les années 1850. L’orgue date de 1971 et compte 55 jeux (timbres) et 4200 tuyaux allant de 5mn à 6m !

c'est aujourd'hui un temple protestant et c'est une femme Pasteure qui officie pour le baptème d'un enfant 

C’est la ville église médiévale la mieux conservée et la plus grande du pays. Elle compte environ 405 maisonnettes, en bois rouge, aux fenêtres blanches dont les plus anciennes existaient déjà en 1817 date de la première carte détaillée. On estime que plusieurs d’entre elles étaient déjà centenaires. La coutume de la ville église était d’être le lieu de rencontre naturel pour les habitants d’une région ; on y convergeait pour assister aux services religieux (obligatoires), aux marchés, aux séances du tribunal, pour rencontrer des amis et des connaissances. Cela débouchait souvent sur des mariages.

En 1850 l’obligation de se rendre aux offices fut supprimée, mais l’habitude de se rassembler se poursuivit pendant plusieurs décennies. A partir de 1920, l’amélioration des moyens de transport ne nécessita plus d’y passer la nuit. Les traditions ont vraiment perduré jusqu’au milieu des années 1950. Aujourd’hui c’est une « ville église musée », le tourisme y est à son maximum. La plupart des maisons appartiennent toujours aux habitants de la région et certaines sont habitées de façon permanente.

les maisonnettes rouges. certaines sont en piteux état ... 
beaucoup plus récente - et l'office de tourisme 
insolites : le traineau du père Noel et une vieille 2 CV  ! 

17h30 – Nous sommes dans un camping à Sikea, en bordure du golfe de Botnie, à 200 km au sud de Luléa, au bord du Slattbacken, fleuve qui permettait en son temps de transporter les billots de bois, utiles à la construction des maisons, de meubles et de la pâte à papier.


Sikea le camping  

Dimanche 21 juillet 2024

9h10 – Sous un soleil radieux, nous quittons ce charmant petit camping, au bord de l’eau, tous services inclus, même un barbecue, pour 25 euros.

Nous reprenons notre route vers le sud, sur la E4 maintenant, direction Hudiksvall, étape du jour. Toujours aussi monotone, cette autoroute qui permet seulement de décontracter le Captain et de mener rondement Léon qui commençait à s’engourdir sur les routes norvégiennes !

la même que la veille mais elle s 'appelle la E4 ! 

Nous longeons mais à distance (environ 4/5 km) le golfe de Botnie, long de 350 km et large dans sa partie maximale de 240 km à moins de 80 km. Nous ne pouvons voir les berges qui d’après la carte sont parsemées d’ilots, de criques, de mini fjords. Ce qui rend d’autant plus monotone la conduite de Léon. Toujours le même paysage de forêt dense et quelques éclaircies. Nous sommes encore sur la partie nord de la Suède, peu urbanisée et sauvage.

quelques images insolites sur notre parcours !  

Quelques informations pour comprendre la Suède :

La coopération entre les pays nordiques, le Danemark, la Norvège et la Suède est fondée sur une entière liberté d’opinion, un respect et une confiance mutuels ainsi qu’un sens de la justice. Ces trois pays sont réputés pour leur « système social », la compétitivité, pour certains, de leur industrie et leur attachement à l’environnement. Le modèle scandinave est une combinaison entre l’économie de marché et l’Etat providence.

La Suède est restée à l’écart des grandes invasions, en raison de sa situation géographique (rappelons que les suédois descendent des vikings). L’immigration a commencé en 1960, s’est accentuée au début des années 1990, avec un pic migratoire en 2015. La population de la Suède est de 10,5 millions d’habitants, et c’est le quatrième pays le plus grand d’Europe, après l’Ukraine, la France et l’Espagne.

Géographiquement, elle est séparée de la Norvège par une chaine de montagne qui s’étire le long de la frontière suédo-norvégienne pour former l’épine dorsale de la péninsule scandinave. La partie orientale, passé le cercle polaire, est une région de plaines et de vallées jusqu’au golfe de Botnie, qui sépare la Suède et la Finlande.

Elle est en outre coupée en deux par deux lacs immenses, derniers vestiges de la mer qui s’engouffra à la fin de la dernière glaciation. Les Lacs Vänern et Vättern sont reliés par le célèbre canal de la Göta qui rejoint Goteborg à l’ouest et Norrköping à l’est.

Parmi les grands lacs de Suède le Storsjön et le Siljan (que nous allons parcourir) sont les plus pittoresques, ainsi que le lac Mälaren qui fait partie de l’archipel de Stockholm. Au sud, à partir de Stockholm, les plages et les dunes sont l’un des attraits de la Scanie.

Quant à l’histoire de la monarchie suédoise actuelle : N’oublions pas qu’elle descend d’un français (!), Maréchal d’Empire sous Napoléon 1er : Jean-Baptiste Bernadotte, (1763-1844). Roi de Suède et de Norvège sous le nom de CHARLES XIV JEAN, qui ne parvint jamais à apprendre le Suédois ! Comme quoi, même sous Napoléon, les français n’étaient pas doués pour les langues !

Son fils unique, OSCAR 1er (1799-1859), épousa la petite fille de Joséphine de Beauharnais, femme de Napoléon 1er. Il est l’ancêtre par sa descendance des trois souverains régnant actuellement en Scandinavie !

Et maintenant, l’histoire d’un célèbre nom suédois : IKEA !

Que celui qui n’a jamais acheté un meuble Ikea lève la main !

C’est celle d’un petit garçon de 7 ans, à la bosse commerciale très développée, qui s’appelait Ingvar KAMPRAD, né le 30 mars 1926 et mort le 27 janvier 2018. A sa mort, il est à la 8ème place du classement des hommes les plus riches de la planète : 47 milliards d’euros !

A l’âge de 7 ans, il vend des allumettes (suédoises, of course), puis des décorations de Noël et ensuite des semences, qu’il propose aux personnes de son village, en faisant du porte à porte. Pendant plusieurs années il complète son assortiment en vendant un peu de tout, mais maintenant à vélo ! Face à son succès, il s’associe au laitier et profite de la camionnette de ce dernier pour livrer sa marchandise et accroitre sa clientèle.

Le porte à porte étant une méthode de vente peu adaptée à son ambition, il décide de faire de la réclame (nous sommes dans les années 1940) dans la presse locale et de travailler en 1945 avec un « catalogue de vente par correspondance » et c’est là son idée de génie, qui sera, bien sûr, reprise par d’autres entreprises !

En 1949, il se lance dans la vente de meubles par correspondance, devant le succès de ce nouveau catalogue, il va se consacrer uniquement à la vente de meubles et de leurs accessoires. L’histoire se poursuit jusqu’à sa mort en 2018. Mais ce qui est intéressant, et ce pourquoi je me suis souvent posée la question, que veut dire : IKEA ?

IKEA est l’acronyme de :

I pour Ingvar – K pour Kamprad – E pour la ferme familiale, Elmtaryd – A pour Agunnaryd, son village


16h – Nous sommes sur le port de Hudiksvall sur le golfe de Botnie. Nous allons y passer la nuit.

 Hudiksvall 

Et demain, de nouvelles histoires en perspective avec notre départ pour la DALECARLIE !



13

Lundi 22 JUILLET 2024 – le ciel est gris et il fait 12° !

8h30 – Nous quittons le port de Hudiksvall et la E4, qui continue à dérouler son ruban jusqu’à Stockholm et nous « embouquons » la 84. Direction le centre de la Suède, La Dalécarlie, 200 km de route de montagnes (420 mètres d’altitude), ça ira pour le Captain. Nous avons 10 000 km au compteur depuis notre départ du sud de la France !

sur la route vers Orsa  

Située à 250 km au nord-ouest de Stockholm, en plein centre de la Suède, la Dalécarlie, dont le nom suédois « Dalarna » signifie « les vallées », est la charnière entre le nord des grands espaces sauvages et le sud plus peuplé. C’est un concentré de la Suède à commencer par la couleur des maisons, le « rouge de Falun », du nom de la ville et des mines de cuivre qui se trouvent à quelques kilomètres en aval du Lac de Siljan. Ensuite, c’est le paradis du ski, de la randonnée et des baignades dans les nombreux lacs.

Aussi vaste que la Belgique, la région est trente fois moins peuplée et nombreux sont les suédois à venir s’y ressourcer. Chacun peut y trouver sa cabane isolée au milieu des sapins et des bouleaux !


très colorées les maisons suédoises  

La Suède compte environ 100 000 lacs ! Et le Lac de Siljan est le septième plus grand du pays. Il mesure 52 km de long et fait partie du cratère de Siljan, formé par l’impact d’une météorite il y a 377 millions d’années ! Il abrite plusieurs iles, dont la plus grande est SOLLERÖN. Ses rives sont bordées de villages et de villes, la plus importante est MORA. C’est par le nord que nous allons découvrir ce lac, en faisant escale à ORSA, petite ville, sans grand intérêt. Nous y déjeunons dans un restaurant italo-grec, où l’on paye son repas 9 euros par personne ; ensuite, à nous de nous servir, couteaux, fourchettes, assiettes, verres …et de piocher à volonté dans les buffets, boisson, dessert et café inclus ! La cantine, le self, quoi !

la gare, le centre, une école et des dessins d'enfants  
sur la route de mora et le contour du lac Siljan  

14h- Le soleil est revenu et nous garons Léon au bord du lac, à MORA. C’est un petit « Lac Léman » ! Avec son jet d’eau (modèle S) et ses bateaux à vapeur le long des quais. Vraiment un endroit charmant, une ville vivante et animée ! Ses deux points forts sont, pour le premier : Anders Zorn (1860-1920) grand peintre suédois. Il s’est également investi dans la préservation du patrimoine architectural, dans son musée à ciel ouvert.

le Captain est à son aise, et il aimerait bien en avoir un..... 
le Musée du patrimoine d'Ander Zorn  

MORA c’est également le départ et l’arrivée de la Vasaloppet, (une course royale), la plus célèbre course de ski de fond du pays. Chaque premier dimanche de mars, plus de 15.000 skieurs se retrouvent pour parcourir les 90 km entre SÄLEN et MORA. Elle commémore la fuite du roi Gustave VASA à ski, devant les soldats danois, et qui vint se réfugier à Mora en 1520, avant de les défaire ! Amusant non ?

la tour de la cloche qui est le symbol de la Vasa ski race de 1671  

Il fallut attendre 4 siècles (!) pour la première compétition « civile » qui a eu lieu en 1922 ; la distance fut parcourue en 7h 32mn 40s. L’histoire ne dit pas en combien de temps le Roi VASA parcourut la distance ! En 1978 un Français a remporté la course en 5h 20mn 41s. Le record est détenu par un Suédois depuis 2012 en 3h 38mn 41s ! En 100 ans les performances des athlètes ont permis de diviser les records par deux !

Quelle allure !  
une très belle église en plein centre  

17 h - Nous sommes à NUSNÄS, 16 km plus loin sur le lac. C’est ici qu’est fabriqué le célèbre « Cheval de Dalécarlie », emblème de la région, dans la tradition et le savoir-faire artisanal. C’est une figurine en bois, ayant la forme d’un cheval très stylisé, peint en rouge avec des motifs floraux ou liturgiques.

"le cheval de Dalecarlie "

L’origine remonte au 18ème siècle. Réalisée par des bucherons ou par des soldats (grosse bataille sur la propriété intellectuelle !). Il s’agissait de passer le temps lors des longues soirées d’hiver et ils (bucherons ou soldats) s’amusaient à sculpter des chevaux dans du bois. Les objectifs des uns et des autres n’étaient pas les mêmes. Pour les bucherons c’étaient un cadeau pour leurs enfants. Pour les soldats un cadeau en remerciement d’un bol de soupe !

Cet animal (le vrai) était à cette époque un bien précieux, soit pour les travaux de la ferme, soit pour transporter les soldats. Au départ, ces figurines étaient en bois brut. La couleur rouge date du 19ème siècle, en raison, toujours, des mines de cuivre de Falun. Plus tard, les motifs aux couleurs vives s’ajoutèrent au fond rouge.

L’artisanat du bois est très présent en Suède et particulièrement en Dalécarlie, à NUSNÄS, où c’est devenu une industrie touristique le long du lac Siljan. Le « cheval de Dalécarlie » (à l’image des poupées russes qui s’empilent) est un symbole non officiel de la Suède, après avoir acquis une certaine popularité, pour avoir figuré sur le stand du pays lors de « l’exposition de Paris » au 19ème siècle.

Sur le petit port de Nusnäs pour la nuit, et la plus vieille maison du village.  

Petite histoire de survie !

En cherchant sur internet des informations sur les lacs suédois, je suis tombée sur un article très intéressant du « Point » daté de février 2023.

Fermez les yeux et imaginez tous ces lacs gelés durant la période d’hiver. C’est un terrain de jeux fantastique pour de nombreux enfants, mais extrêmement dangereux ! En considérant que les enfants suédois sont éduqués dans une perspective d’autonomie et d’indépendance, il fallait trouver une solution à ce problème crucial pour tous les parents.

Voici l’éducation que les petits suédois ou suédoises reçoivent : (extrait du reportage du point du 9/02/2023) « Dans le district de Sollentuna, chaque jour pendant trois semaines, 750 élèves vont plonger tout habillés, bonnet, gants, chaussures, sac à dos (pour les mettre en conditions réelles) dans un trou pratiqué dans la glace. L’eau est à 1° (oui, vous avez bien lu). C’est un exercice appelé « le trou dans la glace » qui vise à apprendre, aux enfants, à s’extirper de l’eau, tout seul, en cas d’accident ! (j'hallucine ) ...

Ce sont des cours de « sport » optionnels, mais tous les enfants y participent. Le premier qui plonge est un collégien de 11 ans, Elton. La tête hors de l’eau, il saisit des petits pics de métal accrochés à son cou, qu’il plante dans la couche de glace et se tire, à la force des bras, hors du lac ! Il a tenu 30 secondes dans l’eau ! (Apparemment, tous les enfants ont l’habitude de porter ces petits pics autour du cou lorsqu’ils vont jouer sur les lacs.)

Pour certains, ces bains tournent à l’épreuve d’endurance. C’est Siri, une petite fille, qui, bonnet vissé sur la tête, reste immergée, impassible, et sort finalement de l’eau après 2 minutes et 30 secondes ! Sa mère est très fière car elle a battu le record de son frère !

les filles sont les meilleures : MY BODY MY MIND ! STREET ART 2017  

En 2021, selon la société suédoise de sauvetage, 16 personnes sont mortes en passant à travers la glace, souvent des personnes âgées ! (Avaient-elles fait le stage dans leur enfance, avaient-elles le collier de pics autour du cou ?) »

Pour information comparative : en 2022, UN élève français sur sept en 6ème, était titulaire de l’ASNS (Attestation pour Savoir Nager en Sécurité) ! Faut-il en rire ou en pleurer... ?

J’opte pour le rire : Il est certainement plus facile et moins cher de faire un trou dans la glace d’un lac, que de construire une piscine olympique, pour apprendre à nos chérubin à nager dans une eau à 28° !


Mardi 23 juillet 2024

9h – Après l’orage de la nuit, le ciel se dégage et nous poursuivons notre chemin direction FALUN, tout en continuant à contourner le lac Siljan. Petit arrêt à RÄTTVIK qui a vu la création du premier hôtel en Suède en 1894, ce qui a scellé le destin de ce petit bourg. Nous avons cherché en vain l’hôtel ! Mais heureusement la ville a gardé son magnifique ponton en bois de 1895, long de 638 m, qui s’avance sur le lac et permet grâce à des escaliers de descendre se baigner dans le lac.

Il est pas mal le Captain !  

Je ne m’y aventurerais pas... l’eau du lac est rouge et n’incite pas à la baignade. Est-ce la proximité de FALUN et de sa mine de cuivre ?

13h – Nous sommes dans le camping « First Camp » à LUGNET-FALUN, au pied des deux tremplins de ski.

FALUN LA VILLE DU CUIVRE

Le cuivre a été la grande richesse du chef-lieu de la Dalécarlie, FALUN, pendant des siècles. Son histoire débute au 9ème siècle, à l’époque des vikings, quand furent découverts les importants gisements de cuivre. La mine de cuivre de FALUN a assuré la prospérité de tout le royaume de Suède, du Moyen Age jusqu’en 1992, date de l’épuisement du filon et de la fermeture de la mine.

la rue principale de Falun 

« L’avenir de la Suède repose sur Kipparberget (la montagne de cuivre) »

Cette déclaration a été prononcée par le gouvernement suédois au début du 17ème siècle, lorsque la Suède fournissait les deux tiers de la production de cuivre en Europe. Elle permit au pays de devenir une puissance industrielle internationale. A son apogée la mine employait plus de 1000 ouvriers et était le premier employeur de Suède.

le quartier ouvrier de la mine toujours habité 

A cette époque les termes écologie, respect de l’environnement, n’étaient pas encore d’actualité dans l’industrie. L’extraction du cuivre était une activité très polluante en raison de l’émission de dioxyde de souffre. On raconte que dans un rayon de 5 km autour de la ville de FALUN, jusqu’au 20ème siècle, la vie végétale et animale avait disparu et qu’un épais nuage de pollution flottait au-dessus de la ville ! Rien n'est dit sur les HUMAINS qui respiraient ces émanations... Depuis la fermeture de la mine en 1992, la nature a repris ses droits.

plan du site - et de la roche stérile 

On peut visiter les galeries avec l’aide d’un guide. Première étape revêtir une cape et un casque, puis descendre des escaliers jusqu’à une profondeur de 55 mètres. « La promenade » dure 45 mn pour une marche de 600 mètres, le long des plus anciennes galeries, certaines datant de 1662, début de l’extraction. L’obscurité, le froid, l’humidité rendent cette visite des plus impressionnantes ! Très peu pour moi, je préfère l’air libre et le chant des oiseaux !

ces personnes vont descendre dans la mine ! 

Histoire d’un trou :

L’imposant trou de la mine à ciel ouvert résulte d’un effondrement survenu en 1687, car on y creusait, à cette époque, dans tous les sens, et peut-être sans prendre garde à l’étayage des galeries. Cet accident eut lieu un dimanche, sans aucune victime. La mine s’effondra créant un immense cratère de 100 m de profondeur sur 400 m de long. Celui-ci est devenu une attraction touristique, depuis la fermeture de la mine en 1992.

impressionnant ce trou ! 
le bâtiment de droite est l'entrée de la mine 

Une seule activité demeure, la production du fameux « Rouge de Falun », peinture qui recouvre tous les édifices en bois de Suède et même de Scandinavie. Cette peinture est composée d’ingrédients naturels : eau, farine, huile de lin et ocre de Falun. Elle protège (antifongiques, bactéricides) et laisse respirer le bois pour plusieurs années. C’est une peinture rustique, peu chère, facile à fabriquer.

Nous avons pu constater que sur les 70 kilomètres de NUSNÄS à FALUN toutes les maisons sont rouges. L’uniformité crée la monotonie ! Il est vrai que la loi de Jante fait partie de l’âme scandinave, mais pas de celle des gaulois ! Ici se termine notre visite en Dalécarlie.


Mercredi 24 juillet 2024

Les huit kilomètres de marche d’hier, dans la ville de Falun, m’ont littéralement cassée ! Et c’est avec difficulté que je m’extrais de mon lit perché ! Le Captain n’est pas en meilleur état !

Initialement le programme devait nous faire parcourir le Lac Mälaren, le troisième plus grand lac de Suède où les souverains, qui avaient bon gout, venaient se reposer des intrigues de la cour ! (On a la même chose en France...) et ensuite poursuivre jusqu’à STOCKHOLM.

Mais la météo en a décidé autrement ! Jusqu’à Dimanche nous avons un temps d’automne en juillet : pluie, pluie ! Cela fait deux mois que nous avons les pieds humides et Léon en a assez de se faire mouiller les jarretières !

Nous décidons tous les trois de changer de cap, direction le SUD.... De la Suède, pour l’instant la Scanie et en premier lieu, la région de Kalmar, soit 550 kilomètres depuis FALUN.

sur la route de Kalmar, le lac McLaren que nous traversons 

18h – Il pleut ! Et nous sommes dans un super camping à KATRINEHOLM en bordure d’un lac, avec des Bernaches du Canada qui semblent apprécier le lieu, avant de poursuivre leur migration, Nord ou Sud ?


c'est magnifique même sous un grain ! 

Demain, on espère le soleil à KALMAR !

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Jeudi 25 juillet 2024

10h – Sous un soleil prometteur nous quittons Katrineholm, direction Kalmar 56° 39’28’’ - 300 km plus sud, Enfin nous allons retrouver un cycle nuit-jour normal !

La ville de KALMAR se situe sur la Baltique au Sud-Est de la Suède et côté ouest, à la hauteur du Danemark, son ennemi durant des siècles. Pendant cinq siècles son « château forteresse » défendit la frontière méridionale de la Suède, contre les Danois qui possédaient tout le sud de l’actuelle Suède.

 La forteresse de Kalmar 
un concours de sable juste sur la plage du château  

La ville est associée, dans l’esprit des Suédois, à « l’union de Kalmar », signée en 1397, grâce à la Reine Margrethe 1ère de Danemark. Il s’agissait d’une union territoriale entre les royaumes de Danemark, Norvège et Suède, à une époque où les rivalités entre les différentes dynasties et la guerre civile régnaient partout. Le but de Margrethe était de faire obstacle à l’influence grandissante de la ligue Hanséatique, ces marchands de Lübeck qui possédaient l’argent et voulaient aussi le pouvoir !

Cette union fut prospère tant que Margrethe gouverna, ce à quoi elle parvint jusqu’en 1523. A cette date le roi Christian II, fut chassé de Suède par Gustave VASA (1496-1560), qui instaura une monarchie héréditaire en prenant le pouvoir en 1523.

On doit au Roi Gustave VASA, au 16ème siècle, de reconstruire le château et à ses fils, par la suite, de transformer l’intérieur de celui-ci en un palais renaissance. Le château devint un symbole du pouvoir royal. La lutte pour l’hégémonie dans la Baltique se poursuivit jusqu’au 17ème siècle.

Lors du traité de Roskilde (1658) le Danemark reconnut sa défaite et rendit à la Suède LE HALLAND, LA SCANIE, ET L’ILE DE GOTLAND. Le château de Kalmar perdit alors de son influence, car ce n’était plus une place stratégique.

la plage  

Vendredi 26 juillet 2024

9h – Toujours sous un beau soleil, nous cheminons vers la Forteresse afin de visiter l’intérieur, ce que nous n’avions pu faire hier. La forteresse ouvre à 10h et nous pensions prendre un café dans un bar-restaurant que nous avions repéré hier. Que nenni ! Ledit bar n’ouvre qu’à 11h ! Bon, nous cheminons pour trouver un autre estanquet, qui lui n’ouvre qu’à 10h, il est 9h40 ! Gentiment, la préposée nous permet d’attendre sur la terrasse l’heure d’ouverture !

11h – La visite se fait en anglais, un peu dur à suivre, vu le débit de langage de notre guide. Visite intéressante, mais rien à voir avec nos châteaux. La forteresse est vide de ses meubles, les restaurations n’ont certainement pas été faites par des « Compagnons du devoir ». C’est un bâtiment austère qui a gardé son aspect militaire mais qui a le mérite d’avoir survécu aux siècles et aux nombreuses batailles destinées à le détruire.

décor de la chambre de la reine et de celle du roi  
la salle à manger  
le roi Gustave VASA et son arrière petite fille, la future Reine Christine de Suède 1626-1689
vue depuis les remparts  

14h – Nous déjeunons sur la terrasse du Söderport face au château. Ensuite, pour digérer, petite visite dans le centre historique, avec de belles rues commerçantes très animées.

enfin un peu de saumon !  
la vieille ville de Kalmar  

19h30 – La pluie fait son apparition pour être "de conserve" avec l’ouverture des jeux olympiques 2024 à Paris. Très originale et pleine d’idées novatrices, cette fête d’ouverture des 33ème Olympiades ! Dommage, sous la pluie.

Samedi 27 juillet 2024 – Beau soleil température 24° à 13h. !

9h30 – Couché à minuit, nous avons quelques difficultés à nous lever. Direction l’ile D’ÖLAND, en face de KALMAR. C’est une bande de terre de 140 km de long et de 14 km dans sa partie la plus large. On y accède par le pont D’ÖLAND, 6072 m de long, inauguré en 1972 qui enjambe le détroit de Kalmar. Il est reconnaissable à son immense dos-d’âne de 42 m au-dessus de l’eau.


un moulin maison habité  

L’ile D’ÖLAND est considérée comme « l’île du soleil et des vents », en raison de ses innombrables moulins à vent plus de 2000 au 19ème siècle, mais dont 400 seulement demeurent. C’est une ile qui s’est beaucoup développée sur la côte ouest, villes et campings abondent car c’est une région très prisée par les suédois dès que les week-end arrivent. Elle est traversée du nord au sud par la E136 qui la coupe en son milieu. On ne peut donc rien voir de son rivage, si ce n’est en prenant des transversales.


la forteresse de Borgholm  

Nous verrons les ruines du château de BORGHOLM, ville principale de l’ile. Comme celui de Kalmar il défendait le détroit. Aujourd’hui il ne reste que la « carcasse » extérieure d’un château qui eut son heure de gloire lorsque Nicodemus Tessin l’Ancien, l’un des plus importants architectes suédois, (1615-1684) entrepris la réalisation d’un palais baroque qui ne vit jamais le jour !

la ville de Borgholm  

« LE MOULIN A VENT USINE » DE SANDVIK MERITE LE DETOUR.

Il s’agit d’un Moulin à Vent suédois, implanté à Sandvik, sur l’île d’Öland, et qui est réputé être le plus grand de Scandinavie et, probablement, l’un des plus importants...du Monde... à son époque ! (Il est vrai que l’on ne construit plus tellement de moulins à vent de nos jours, si l’on excepte les éoliennes qui elles, sont dotées d’une belle génératrice.)

Pourquoi parle-t-on « d’usine » ?

Il est question de faire la différence entre les « moulins à souche », constructions de petites tailles, qui tourne sur elles-mêmes, selon la direction du vent. Ces moulins servent à alimenter une ou plusieurs familles en farine ou autre céréales broyées, et le « moulin à péage », où les agriculteurs payent au meunier une redevance pour le traitement de leurs graines. Il va de soi que ces moulins « professionnels » doivent être d’une dimension telle qu’elle permette, à la fois, le broyage de grandes quantités et une rémunération suffisante pour le meunier et ses éventuels employés. D’où le terme « d’usine », rendant compte de l’aspect quasi industriel de l’activité en son temps (A noter que ce moulin est de type "Hollandais", c'est à dire que seul le "capot" tourne à la demande).

Origine et caractéristiques du Moulin de Sandvik

Il est construit et installé en 1856 en périphérie de Vimmerby (Suède), à environ 140 km au nord de Kalmar. Vendu en 1885, après un premier arrêt de la production, il est entièrement démonté, ses pièces sont répertoriées et transportées à Sandvik par son nouveau propriétaire qui continue le métier de meunier. Reconstruit à l’identique sur une base en dur (calcaire d’Oland) haute de 2 étages, il mesure alors 26 mètres de haut (la dimension de ses 8 étages au total) et ses ailes ont une envergure de 24 mètres.

le moulin usine de Sandvik 

C’est une énorme machine, complexe, résultat d’une véritable prouesse d’ingénierie pour l’époque. Les ailes, animées par un vent souvent « tonique », dans le couloir de Baltique situé entre l’île et la côte suédoise, entraine avec puissance une roue dentée (sorte de gros engrenage) de plus de 3 mètres de diamètre, au 5ème étage. Cette roue active plusieurs autres roues plus petites qui entrainent à leur tour les différentes meules de broyage et tous les dispositifs de séparation « du bon grain de l’ivraie », aux étages inférieurs. Autant dire que le meunier n’avait pas intérêt à se prendre les doigts dans les tourniquets !

une partie de la machinerie  

L’Usine de Sandvik fut exploitée de sa reconstruction jusqu’en 1909. Puis Son fils le reprend et le dirige Jusqu’en 1950, puis le cède à nouveau en 1955. Et enfin faute, probablement, de demande et compte-tenu de la concurrence des minoteries modernes, il fut transformé en simple...café ! Puis en restaurant et en musée local.

Il reste le témoin du génie des générations de cette époque, en lui souhaitant d’être entretenu un peu mieux qu’il ne l’est aujourd’hui afin de valoriser ce patrimoine en ayant, soit du personnel pour expliquer son histoire et son fonctionnement, soit, tout au moins, une documentation, en anglais, appropriée.

NB : Les informations très, très succinctes sur ce moulin sont issues d’un site, très détaillé : fr.oland.se !

14h - Nous décidons de passer côté Est de l’ile en direction du sud où nous devrions retrouver de nombreux moulins à vent à souche. Le paysage change, c’est une zone agricole, peu dense qui a conservé son authenticité. Pas de touristes, un seul camping-car, LEON, avec son chauffeur qui zigzague sur les petites routes pour éviter les tracteurs qui travaillent dans les champs de blé et de colza !


coté Est plus campagne  

Nous avions envisagé de dormir sur l’ile, mais à la vue des campings, coté ouest, débordant de caravanes, tentes, camping-car, les uns sur les autres, nous fuyons et repassons le pont d’ÖLAND pour continuer notre route sur le E22, direction LISTERBY un petit hameau au bord de la Baltique dans un charmant camping, à notre taille.

notre camping sur le bord de l'eau  

Demain direction LA SCANIE, dernière partie de notre périple Suédois.

15

Dimanche 28 juillet 2024

10h40 – Bravo l’équipe de rugby à 7 pour notre première médaille d’or ! Léon content de cet exploit, et parce qu’il adore Antoine Dupont, déborde d’allégresse et nous amène d’une seule traite jusqu’à YSTAD en Scanie du sud.

notre camping du 27 juillet  

LA SCANIE, la plus danoise des régions suédoises !

La dernière terre tout au sud de la Suède. C’est une belle campagne vallonnée où les fermes sont prospères, les terres noires et fertiles. C’est une région favorisée par la nature et les grandes étendues plantées de vergers et de colza en font le « garde-manger » de la Suède, depuis que le Danemark par le traité de Roskilde en 1658 rendit ces terres à la Suède, lui assurant ainsi sa frontière naturelle au sud.

le garde manger de la Suède - le grenier à céréales  

LA SCANIE, fière de son drapeau régional moitié suédois par la croix jaune, et moitié danois par le fond rouge, continue d’afficher sa différence, parsemée de maisons à colombages et d’églises blanches caractéristiques. C’est la province la plus méridionale de la Suède dont les villes principales sont Malmö et Lund.

13h – Nous sommes à YSTAD, petite ville portuaire de la mer Baltique. Elle fait partie des plus vieilles villes de Scanie, et son histoire remonte aux 12ème et 13ème siècle, à l’époque où la région était danoise. Son patrimoine historique est visible dans le centre de la ville avec ses maisons à colombages, typiques de l’époque médiévale.

La place principale est dominée par la basilique romane SANKTA MARIA KYRKA construite au 13ème siècle et maintes fois remaniée par la suite.

Un temple qui a conservé les atours catholiques  

YSTAD est aussi célèbre grâce à l’écrivain Henning MANKELL (1948-2015) et son personnage, l’inspecteur principal au commissariat de YSTAD : KURT WALLANDER

Nous avons tous vu, je l’espère, la série policière « les Enquêtes de l’inspecteur Wallander » où MANKELL situe Kurt dans la ville D’YSTAD. L’auteur a décrit des endroits qui existent et donné aux lieux leurs véritables noms. Je regrette de n’avoir pas eu en mains l’un de ses romans pour faire une promenade guidée « dans les pas de Wallander » !

la partie médiévale  
dur de choisir !  

Lundi 29 juillet 2024

8h30 - Cela fait dix jours que nos trois jeunes sont partis et cela nous semble un siècle ! Depuis, nous nous trainons... une sorte de dépression « post partum » nous a gagnés.... Il est vrai qu’après les magnifiques sites de la Norvège, la Suède, en tout cas ce que nous en voyons actuellement depuis notre descente de la Norvège, est monotone. J’en viens presque à regretter les tunnels qui mettaient un peu de piment !

Bref, je vois bien que le Captain... est fatigué, cela fait deux mois qu’il tient les rênes de Léon, avec 11 000 kilomètres au compteur, et n’ose pas dire qu’il souhaite rentrer. Tout cela pour me faire plaisir, étant entendu que ce voyage au « grand nord » n’a pas été des plus faciles pour lui.

Après concertation à…trois, la décision est prise ! Nous rentrons à la maison. Mais quand ? TOUT DE SUITE ! mais pas avant d'avoir gouté les saucisses suédoises au petit déjeuner !

il est 9h30 ! un peu de force avant de reprendre la route !  

Nous sommes dans le sud de la Suède à près de 2.200 kms du sud de la France. Le parcours de retour est le même que celui de la montée, que nous avions fait en 6 jours.

9h – Nous sommes prêts... Le Captain, soudainement ragaillardi par cette perspective de retour, décide de faire ces 2.200 kms le plus rapidement possible.

10h45 – Nous passons le pont ORESUND pour nous retrouver au Danemark. Nous venons de faire la boucle complète. Nous étions là le 31 mai pour monter vers la Norvège et ensuite faire la descente par la suède pour être au même endroit, aujourd’hui 29 juillet !

le pont pour gagner le Danemark  

15 h – On franchit la frontière Allemande à FLENSBURG. Léon file comme le vent… !

19h15 - Nous faisons halte dans le camping de « Aller-Leine-Tal » à 40 km au nord de HANOVRE, on a fait 680 km !

Mardi 30 juillet 2024

9h – Vidanges et pleins faits, nous quittons ce joli camping allemand... direction NANCY. Passons sur le parcours assez chaotique, beaucoup de camions, de travaux, de bouchons etc. mais rien ne peut arrêter ceux qui ont décidé de retrouver leurs « écuries » !

17h20 – NOUS SOMMES EN FRANCE ! A quelques kilomètres de Metz. C’est certain, c’est la France car à 17h25 nous payons notre premier péage ! Que c’est bon de retrouver son pays !

20h – Nous sommes sur le parking de la ville de CHATENOIS, à quelques minutes de la sortie de la A31. Nous avons fait 753 km ! Il fait 33°, J’ETOUFFE !

Mercredi 31 juillet 2024

5h30 – Impossible de dormir ! Pas de climatisation car pas d’électricité. Le Captain est de plus en plus pressé de retrouver la méditerranée et sa chaleur, moi pas du tout ! Le jour se lève, nous traversons les belles régions de France et enchainons les kilomètres.

elle est belle la France au petit matin !  

16h – Nous voici au Val (dans le Var), pour un arrêt vidanges en tous genres et premiers nettoyages de Léon qui en a bien besoin après deux mois.

Jeudi 1er aout 2024

10h30 – Enfin, de retour chez nous, après 65 jours d’un voyage magnifique et 13 574 kilomètres de plus au compteur de Léon !

EPILOGUE d’un itinéraire de « vieux jeunes baroudeurs » !

Alors, Marcus (c’est moi), doit donner ses impressions sur ce voyage, le bon, le pas-bon, les hauts, les bas…Mais Marcus (il parle à la troisième personne, comme Delon) en est bien incapable à ce stade : il est comme les taureaux (son signe astrologique) : il a besoin de bien ruminer pour profiter pleinement du repas... ! Et ensuite, on peut discuter !

Il est sûr (Marcus) mais est-ce bien certain ? Que « l’Amirale » saura, mieux que quiconque faire une synthèse, forcément incomplète tant les moments ont été denses.

Le point peut-être le plus remarquable pour lui, toutefois, fût le parcours du Soleil de Minuit à UTAKLEIV, notre premier soleil, et ensuite celui de HOV sur GIMSOYA. Ce ne fût pas tant le soleil lui-même qui n’en fini pas de descendre pour, finalement, ne jamais disparaître, que la réunion de tous ces gens, couples, familles, solitaires, se regroupant petit à petit sur la butte, face à l’horizon, en silence, pour suivre le phénomène pendant des heures.

A posteriori, ça lui a fait penser (à Marcus) au film « Rencontre du 3ème type », à la fin duquel tous les personnages, sans jamais se concerter, se retrouvent sur le site où va se faire la rencontre avec les extra-terrestres. L’émotion, là, a été la plus forte (rencontre avec le soleil, pas avec les extra-terrestres) !

FIN DE L’INTERVIEW DE MARCUS !

Primo : résumer deux mois de voyage intense à la vision du soleil de minuit, aussi beau soit-il en fonction des conditions, me parait (c’est l’Amirale qui parle), un peu « simple » et facile… Des « soleils » poursuivant leur course sur l’horizon, nous en avons vu de magnifiques sur l’océan Atlantique, lors de notre traversée vers la Guadeloupe avec Lady A. La différence majeure c’est déjà la température et l’heure du parcours de celui-ci. MAGNIFIQUE !

Secundo : Je pense que les contraintes de ce long voyage, les kilomètres parcourus, les routes sinueuses, le froid, la pluie … ont gâché, un peu, le plaisir de la découverte de nouveaux horizons, nouvelles cultures, nouveaux paysages et modes de vie. Il lui faudra donc (à Marcus, le Captain) ruminer, et ruminer encore, pour en sortir la quintessence et transformer ce voyage en plaisir. À suivre…

Là il a eu très mal !  

Quant à « l’amirale, bosco » …. Indépendamment des paysages uniques que nous avons vus, surtout sur la montée vers le cap nord, aussi bien en Suède, je pense au BOSHULAN, ainsi qu’à la Norvège, avec les fjords, la route de l’Atlantique, la FV17, etc. Toute la côte ouest est une dentelle d’iles, de récifs, posés sur la mer, une véritable merveille !

Ensuite, les Lofoten sont un lieu à part, unique en son genre, et donc inoubliable ! Les soleils de minuit, lorsqu’il fait beau ! la nature à l’état sauvage, en dehors de quelques villes, les animaux en liberté… c’est nous les intrus qui les dérangeons. La végétation… les fleurs, en bordure de route, dont les couleurs jaunes, mauves dominent et qui s’épanouissent après un hiver neigeux et sans lumière…

une merveille de couleur  

Puis, le Cap Nord, une expérience ! Se dire que l’on est au bout du bout de la terre la plus septentrionale d’Europe et qu’ensuite il n’y a plus rien si ce n’est des paysages de glace, c’est un ressenti extra-ordinaire !

Il nous a manqué les aurores boréales, mais ce n’était pas la saison. Il vaudrait revenir à partir de novembre, mais là je renonce…. Quoi que je fasse le Captain sera rétif à un nouveau voyage, avec Léon, dans ces contrées encore plus polaires en hiver !

Enfin, ce qui m’a enchantée dans ce voyage et dans sa préparation qui a duré plusieurs mois, c’est de connaitre et de comprendre L’HISTOIRE, passée et actuelle, de la Scandinavie. Tant du point de vue de sa géographie, de son origine, de ses hommes … et femmes valeureux, audacieux qui sont pour certains nos ancêtres (les Vikings). Leurs coutumes, leur mode de vie tout ce qui en fait sa spécificité aujourd’hui.

J’ai aimé rechercher, à mon petit niveau, des informations sur ces pays et en faire une histoire à raconter à travers ces carnets de voyage. Ceux-ci, sont la mémoire d’une « parenthèse insolite » que nous avons vécue et qui nous permettront, en les feuilletant, de faire surgir à nouveau la magie de lieux uniques et magnifiques !

Pour terminer : un grand merci à vous, famille, amis, anonymes, abonnés à mes carnets pour nous avoir suivi dans cette « parenthèse enchantée ». Merci pour vos commentaires, souvent élogieux, ils s’impriment dans ma mémoire et mon cœur et m’inspirent pour continuer à vous raconter des histoires !

les Baroudeurs au cercle polaire !  

A bientôt sur d’autres routes d’aventures !

Le 11 aout 2024