À propos

Baroudeurs sur les mers, depuis plusieurs années, nous avons posé nos sacs de marins à terre et commençons de nouvelles aventures en camping- car. A bientôt sur les routes !

Soleil d'hiver en Algarve et Andalousie

Besoin de soleil, de lumière et de chaleur. Nous descendons vers le sud avec notre "maison sur roues" ...
Du 11 janvier au 7 mars 2020
57 jours
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« Dans vingt ans, vous serez plus déçus par les choses que vous n'avez pas faites que par celles que vous avez faites. Alors sortez des sentiers battus. Mettez les voiles. Explorez. Rêvez. Découvrez. »

Dans 20 ans nos regrets seront éternels ... c'est aujourd'hui que nous mettons les voiles avec notre "maison à roues" le Pilote G740, notre camping-car pour ce périple au soleil du sud avec deux autres couples d'amis. Finalement en y réfléchissant voyager sur terre ou sur l'eau c'est du pareil au même, l'élément support est juste différent !

Les étapes sont : où souhaitons nous aller : AU SOLEIL, combien de temps : LE PLUS LONGTEMPS POSSIBLE, que souhaitons nous visiter : DE BELLES CHOSES et FAIRE DE BELLES RENCONTRES !

Problèmes administratifs, budget, matériel, sécurité (moins important que sur l'eau) pas besoin de faire un stage de survie en mer.. ! ouf ! avitaillement aussi, il faut alléger.. on trouve de tout sur le parcours... tout ceci est secondaire.

Bon je crois qu'on va y arriver... première réunion en octobre, deuxième la semaine prochaine, et on attendra le départ en janvier en continuant à potasser les guides, cartes et les applications sur téléphone. C'est quand même plus pratique que de faire le point avec son sextant ! bon j'exagère un peu... on avait du matériel au top sur notre bateau.

Quelques mots sur notre "maison sur roues". Nous avions envisagé d'acheter un camping-car, mais il y a aujourd'hui tellement de choix, et de prix ... que nous avons opté pour une formule, toute nouvelle, une location longue durée (2 ans) à raison de 10 semaines par an. Pour un CC de moins de 2 ans, et à un prix des plus raisonnables sans les inconvénients de l'immobilisation, de l'entretien, des charges, et de la dévaluation du véhicule. Certes il ne nous appartient pas et nous ne pouvons y ajouter notre touche personnelle, mais on ne peut pas tout avoir. Notre camping-car pour ce périple est un PILOTE G740 de 2019. Nous vous tiendrons informés de ses performances au cours de ce périple. Et si l'envie vous vient vous pourrez faire comme nous !

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Voila "l'équipage" au complet ! Marc, Gilles, Viviane, Annette, et Jean-Claude avec Yannick  

Nous sommes à J-12 jours et commençons à sentir le soleil se profiler à l'horizon ! enfin un horizon encore lointain et bien froid dans notre Touraine, et Vendée, sauf pour nos sudistes du Var Yannick et Jean-Claude. Nous avons tous les six recherché sur internet, (quelle heureuse invention...) les blogs, applications qui pouvaient nous renseigner sur notre futur périple. Il semble que nous ne soyons pas les seuls à rechercher un peu de chaleur, à partir du moment où vous habitez au delà de Valence, pour nous les ex-sudistes (06 et 83) c'est le NORD !

Tous les retraités ... français ou étrangers, possédant un camping car, migrent comme les oiseaux, vers le sud de l'Europe ou le Maghreb pendant l'hiver. Notre problème majeur, semble t-il, avec notre caravane de 3 véhicules est de trouver un emplacement pour se poser ! Gilles est donc en charge, il s'est porté volontaire, pour trouver les stationnements où garer "nos maisons roulantes".

Quelques mots sur "l'équipage" : Vous l'avez compris, nous sommes pour 4 d'entre nous d'ex marins. Gilles, Viviane, Marc et votre "rédacteur" avons navigué pendant plusieurs années dans les Antilles avec nos bateaux respectifs après une vie bien remplie. L'âge aidant, façon de parler, aie la vieillesse.. nous avons du nous résoudre à affaler les voiles et renoncer aux joies des eaux chaudes et des alizés des Caraïbes. Yannick et Jean-Claude ne sont pas des marins au sens pur du terme, mais aussi des baroudeurs a leur façon. Nous entreprenons aujourd'hui un nouveau "voyage". L'eau n'est plus notre élément, mais nous espérons nous en sortir avec le "bitume" car : Rester c'est exister, mais voyager c'est vivre !

"Qui a l'habitude de voyager... sait qu'il arrive toujours un moment où il faut "partir" et pour nous c'est dans quelques jours !

notre parcours de janvier à mars 2020 

NOUS VOUS SOUHAITONS UNE BONNE ANNEE 2020 !

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Samedi 11 janvier 2020

Aujourd’hui, nous prenons possession de notre « Pilote 740G », notre nouvelle maison pour quelques semaines. La prise en main est assez rapide chez le concessionnaire SLC de Parçay Meslay, mais nous aurons tout le loisir durant la descente vers le sud du Portugal de nous « atteriser » nouvelle expression pour signifier « amariner » … Pourquoi l’invention de nouveaux mots, serait-elle le propre de nos chers Ministres ! Nous avons environ 500 kg de charge utile à embarquer … cela signifie peser tous les éléments devant rentrer dans la soute ou les « équipets » du camping-car. La liste est longue … car pour 2 mois il nous faut un minimum de matériel pour un maximun de confort. Aie, l’addition des poids…

22 h nous sommes épuisés et ce sera notre première nuit à bord, dans le jardin… Dur est le matelas et froide la température de l’habitacle. Mais la perspective du soleil qui nous attend nous permet de résister à l’envie de retrouver notre lit bien douillet et notre chambre à 18°.

Notre CC Pilote 740 G

Dimanche 12 janvier 2020

6 h du mat ! Debout les « braves » nous avons 360 km à faire et une partie de notre équipage nous attend quelque part en Gironde. Nous quittons notre Touraine vers 9h pour nous élancer sur l’autoroute A10 direction Bordeaux. Quel bonheur les nouvelles technologies de navigation et communication: Waze, Park4night, WhatsApp...Mais comment faisait-on avant pour voyager ?

Nous retrouvons en fin d’après-midi Yannick et Jean-Claude sur l’aire de Cestas pour passer la nuit. Notre troisième camping-car, Viviane et Gilles, nous retrouvera en Espagne lundi. Premier apéro avec bulles pour fêter notre départ, et en prévision d’une nuit qui va être difficile, car nous sommes en bordure de l’autoroute Bordeaux-Bayonne. Pire qu’une nuit au mouillage avec un clapot qui résonne sur la coque et les drisses qui tapent sur le mat !

Lundi 13 janvier 2020

On avait dit départ 8h30. Mais à 7h, Yannick tambourine à la porte : on s’en va ! Direction Irun. Arrêt à Auchan (Al Campo) pour avitaillement. Première rencontre avec les jambons, et fromages Espagnols. ça sent la société de consommation… on ne parle ici que Français, Anglais et toutes les autres langues du Nord de l’Europe ! On résiste. C’est ici que « park4night » entre en jeu. Nous avions prévu l’étape de nuit sur une aire à IRURA (il faut bien s’organiser, surtout lorsqu’on est 3 camping-cars en vadrouille) : impossible de se garer ! Deuxième option : toujours avec la même application qui nous signale une superbe aire, calme à VILLABONA. Nous traversons la ville, pas facile, et nous nous engageons sur une petite route qui monte, monte, monte ! Et se rétrécit de plus en plus. Au bout de plusieurs kilomètres et après quelques agacements de nos chauffeurs nous décidons de poser nos « roues » ailleurs. Troisième option, TOLOSA. Pas terrible mais pour une nuit cela ira.

Viviane et Gilles arrivent enfin. Pour une deuxième journée ce n’est pas trop mal et sûr qu’on va s’améliorer. Pour se détendre, je propose de faire un peu de cuisine… une « daube aux olives et citron confit » ! Superbe soirée ! Les vacances commencent vraiment et s’annoncent sous les meilleurs auspices.

Mardi 14 janvier 2020

Un programme, c’est bien connu, c’est fait pour être chamboulé ! L’étape du jour prévoyait TOLOSA – BURGOS autour de 210 km soit trois heures de route. Et bien ce sera TOLOSA SALAMANCA …470 km. Soit 7 heures de route avec un arrêt.

Belle journée, malgré un temps nuageux, que des lignes droites … et des autoroutes ou Nationales gratuites. Nous traversons l’Espagne en diagonale vers la frontière Portugaise : GUARDA. La région de Castilla y Leon est un grand plateau, plat, aride, avec peu de végétation. Nous sommes dans une zone de culture.

Pour passer le temps nous communiquons à travers notre groupe « Portugal » sur whatsApp. Ce soir nous sommes dans un « camping » à Santa de Tormes/Salamanca avec tout le confort (électricité, eau, vidanges en tout genre..) et Wifi !

Demain jour de repos et visite de SALAMANCA

Comme vous pouvez le constater, pour l’instant, peu de photos et j’écris beaucoup. Des choses simples du quotidien, ce qui s’est passé, fait et dit. Il faut lire ce blog, si celui-ci vous intéresse, comme un carnet de route, souvenir des jours qui passent…

Une petite devinette pour terminer ces premiers jours :

« Que dit un escargot qui rencontre une limace ? »

La réponse sera dans le prochain article !!!

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Mercredi 15 janvier 2020

Le vent a soufflé toute la nuit, il fait froid (6°). Malgré le chauffage électrique il faut se couvrir dans la cabine. Le jour se lève tard dans la région, autour de 8h30, nous sommes plus à l’ouest, mais en contrepartie il fait nuit plus tard. Le ciel est gris, il pleut. Nous décidons avec J.C. et Yannick de partir visiter Salamanca. Nous allons prendre le bus de 10h45. Il fait froid, très froid !

Quelques mots sur Salamanca, 140 000 habitants : la ville fait partie de la région de Castilla y Léon, à environ 230 km au Nord Ouest de Madrid. Le cœur de Salamanca, c’est sa vieille ville, le centre historique, qui se déploie du pont Romain à la porte de Zamora. Palais et édifices religieux composent la cité autour de l’université dont la splendide façade constitue l’emblème de l’art plateresque (style architectural de transition entre l’art gothique et la Renaissance il s’est surtout développé en Espagne, de la fin du 15ème siècle jusqu’à la fin du 16ème).

 la place sous le soleil c'est beau non .. 
place Mayor le matin avec la pluie  et le soleil l'après-midi  et détail du fronton de l'Hôtel de ville 

Nous commençons par la Plaza Mayor : c’est l’épicentre de la ville. Elle forme un immense carré bordé de galeries à arcades sous lesquelles se trouvent de nombreuses boutiques, cafés et restaurants. La façade de l’Hôtel de ville est une merveille d’architecture.

Nous continuons par la « Catedral Vieja et Nueva ». Une curiosité, puisque les deux cathédrales sont imbriquées l’une dans l’autre suite à deux constructions distinctes réalisées à deux époques différentes. La première d’art roman construite entre 1140 et 1150. Pour la seconde, la construction débute en 1513 et le gros œuvre est achevé en 1560 ! Mais de nombreuses adjonctions se firent jusqu’au 18ème siècle, d’où la cohabitation de styles : gothique, renaissance et baroque : Une pure merveille !

la Cathédrale nouvelle et la chapelle avec les orgues , le plafond peint 

Après quelques tapas (nos premières…), nous nous inquiétons de l’absence de Viviane et de Gilles. Pour cause, ils sont restés bloqués au camping, le chauffeur du bus leur en ayant refusé l’accès à cause de Pyxie, leur petite princesse (Cavalier king Charles, 3 mois et 3 kg) qui n’avait pas de…panier. Nous sommes invités à notre retour pour l’apéro à bord du Notin.

Mais oui, je vais vous donner la réponse de l’Escargot ! Encore un peu de patience …

quelle architecture ! 

L’apéro nous permet de faire le point, et de discuter de la suite du voyage. Il faut s’habituer ce sera : Salamanca – Guarda – Coimbra soit 330 km. On saute encore une étape mais on gagne 2 jours sur le programme ! La météo n’est pas bonne, il fait froid et il pleut. Yannick souhaite plus que tout autre, que nous avancions vers le sud.

Bonne nuit à tous et à demain !

Réponse de l’Escargot à la limace : « Belle décapotable ! » Elle est mignonne, non ?

Jeudi 16 janvier 2020

7 h du mat ! Il fait nuit et froid. Ce matin nous quittons « la Castille et Léon » et nous nous dirigeons vers le Portugal, première étape Guarda qui en est l’entrée. Le plateau de Salamanca est à 800 m d’altitude nous serons au niveau de la mer à Coimbra. Nous espérons que la descente ira de pair avec le réchauffement.

9 heures - Tout le monde est prêt. La caravane peut se mettre en marche ! Nous allons « naviguer de conserve », vieille expression marine qui signifie : voyager ensemble, en se protégeant !

La tête du convoi sera Gilles, le chauffeur, avec son routeur Viviane. Au milieu, « les jeunes », et nous, les plus anciens pour fermer la marche et veiller au grain. Au fur et à mesure de la descente, le paysage change, nous ne sommes plus sur un plateau aride et sec, mais nous commençons à voir de la verdure et des vaches dans les prés ! Le soleil pointe timidement son nez et nous apercevons un bout de ciel bleu. Nous retrouvons à nouveau les vallons, les premiers oliviers, les eucalyptus, et les mimosas.

La température remonte, Yannick se réchauffe.

« Nous les femmes… » (ah, Julio) nous continuons à travers whatsApp (quelle belle invention gratuite) à communiquer, à délirer, à se raconter des devinettes, des blagounettes, à vérifier la route sur waze et google maps (Viviane fait cela très bien, c’est normal, c’est elle le routeur) le temps passe plus vite.

11 heures – GOOOOOOD MOORNING … PORTUGAL !

Voila, nous y sommes. Petit arrêt pour faire « matcher » nos cartes de crédit et l’immatriculation des véhicules, afin de pouvoir régler les autoroutes payantes. Heureusement que Gilles veille pour ne prendre, que si nécessaire, les voies payantes. Nous avons fait depuis la frontière espagnole 800 km sans payer un seul euro. Qu’en est-il en France ?

Nous arrivons à Coimbra à 15h pour garer nos « montures » sur une aire en bordure du « rio Mondego », peu de service, mais nous avons rechargé les batteries et avons les pleins d’eau et de gaz. Nous ne sommes pas les seuls, IL PLEUT mais il fait 14° !

Demain, visite de COIMBRA.

Boa noite. (traduction ... bonne nuit en Portugais)

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Vendredi 17 janvier 2020

La pluie a duré toute la nuit. Parqués en bordure du fleuve Montego, nous échafaudons les pires scénarios ! Heureusement ce matin le ciel a retrouvé son bleu azur, et le soleil nous réchauffe. Nous retardons nos montres d’une heure (où est l’harmonisation européenne ?) et sommes tous prêts à partir à la conquête de COIMBRA !

Située sur la rive droite du Mondego, accrochée à sa colline, Coimbra est la troisième ville du pays, après Lisbonne et Porto. Elle est le siège de l’une des plus anciennes universités d’Europe. Selon un vieux proverbe portugais : « Lisbonne s’amuse, Coimbra chante, Braga prie et Porto travaille ».

Nous ... et Le pont qui mène à la ville depuis le parking où nous sommes garés  

Ville de 142.000 habitants, on dit qu’un habitant sur trois est étudiant.

Après Bologne et la Sorbonne, l’université de Coimbra est l’une des plus vieilles universités du monde occidental. Fondée en 1290 à Lisbonne, puis transférée à Coimbra en 1308 elle ne cesse d’aller et venir entre les deux villes pour se fixer définitivement en 1537. Le 16ème siècle marque l’Age d’or de l’université et de tout le Portugal, mais le déclin arrive et l’université ne retrouve son éclat qu’au 18ème siècle, après l’expulsion des jésuites et les grandes réformes entreprises par le marquis de Pombal.

L'entrée du Palais de l'université  et le coté de la bibliothèque Joanina

Mais le 19ème siècle est à nouveau une période d’obscurantisme et de tourmente politique. Bastion de l’Humanisme, de l’Universalisme et de la Liberté, l’université va « accoucher » d’un mutant obtus et autoritaire : Antonio de Oliveira Salazar, dictateur du Portugal de 1933 à 1970. L’ancien élève fait détruire des bâtiments et en 1968 laisse la police tirer sur les étudiants révoltés.

Voici quelques us et coutumes ancestraux des étudiants de l’université de Coimbra. Pas certains qu’ils soient toujours en vigueur et appliqués :

- La cape noire portée par les étudiants pendant les temps forts de l’année académique. - Les « Queimas das Fitas » : à l’entrée en Fac, les étudiants accrochent à leur boutonnière un petit ruban de la couleur correspondant à leur discipline. Arrivée à l’avant-dernière année ils le brulent. En dernière année ils fixent à leur cartable 6 rubans, toujours aux mêmes couleurs. Le 1er pour les professeurs, le 2ème pour les camarades, le 3ème pour les copains, le 4ème pour l’élue de leur cœur, le 5ème pour les parents, le 6ème pour la famille. Lorsque l’année s’achève chacun écrit un mot sur la « fita » qui lui est réservée. Mignon, non ? ! - Les « republicas » : Quel que soit le pays, les étudiants ont toujours rencontré des difficultés pour se loger. Ils ont donc, avant l’heure, créé des communautés, « les republicas », une formule originale qui leur permet de partager à plusieurs la même maison. Chaque étudiant gère à tour de rôle le budget.

9h30 - Nous partons à l’assaut pour visiter, perchée sur son rocher, l’université. Nous optons ainsi que Viviane et Gilles pour le bus électrique...Jean-Claude et Yannick, pleins de courage, pour la montée à pied.

la chapelle S.Miguel l'autel et les grandes orgues baroques .. une merveille ! 

Nous ne pourrons visiter que la partie historique, folklorique et touristique, c'est-à-dire :

- La chapelle San Miguel. Que vient faire une chapelle dans une université, direz-vous ?

N’oubliez pas qu’à l’origine, ce sont les Jésuites qui conduisaient les études et que l’Université est installée dans le palais royal.

- La Bibliothèque Joanina « maison de la librairie » (les photos sont interdites, mais…) Elle possède 60 000 livres pour la plupart antérieurs au 18ème et écrit en grande partie en latin. Une grosse partie a été numérisée, mais certains ouvrages sont toujours utilisés. Petite anecdote : Il y a une colonie de chauve-souris dans la bibliothèque qui œuvre la nuit pour protéger les livres des insectes et mites. De ce fait les tables en marqueterie sont recouvertes de drap en cuir !

Bibliothèque Joanina et esplanade 

- L’ancien palais, avec sa salle des armes, la salle des Capetos (ancienne salle du trône), la salle des examens privés

12h30 - Nous trouvons un petit restaurant : 10 euros par personne, entrées et plats chauds à volonté, dessert et un verre de vin !

forme très étrange d'un immeuble et .. on ne sait pas ce que c'est ! 

Gilles et Viviane nous quittent pour redescendre vers la ville basse. Jean-Claude et Yannick ont opté pour un déjeuner à bord de leur CC. Nous poursuivons la visite du Musée des Sciences et nous redescendons doucement, car un peu fatigués par nos 9986 pas et 7 km de visite ! Nous avons gouté nos premières « natas », pâtisseries typiquement portugaises, sorte de flan crémeux enrobé de pâte feuilletée. Chaud, c’est un délice !

18h - Rendez-vous pour l’apéro chez Yannick et Jean-Claude.

Samedi 18 janvier 2020

Nous n’avons pas de chance, il a encore plu toute la nuit et nous attendons une accalmie pour quitter Coimbra et prendre la direction de Nazaré. Nous n’avons qu’une centaine de kilomètres pour atteindre la côte. Nous nous faisons une joie de voir le célèbre spot de surf de Nazaré. Quelle déception ! Tout d’abord, il fait gris avec du brouillard. De plus nous pensions que Nazaré était un petit port de pécheurs, oui cela devait être le cas il y a très longtemps, le tourisme est passé par là et le village est devenu une ville très urbanisée mais pratiquement déserte à cette époque, sauf pour les campings caristes qui sont là pour passer l’hiver ! Pas de vent, pas de vague, pas de surfeurs ! Nous faisons juste une petite balade le long de la plage, histoire de se dire que nous y étions !

Après le déjeuner, nous levons le camp, direction Péniche un autre village/ville. Nous devons impérativement trouver un stationnement avec de l’électricité.

Nous y sommes…Un parking privé, 60 places, en ville, avec tout le confort et la sécurité pour 8 euros par nuit. Nous fraternisons tout de suite avec des caristes qui sont là depuis plusieurs mois et qui nous mettent tout de suite au « parfum » de ce qui se fait sur le site ! Le soleil est revenu, Yannick et Jean-Claude enfourchent leur vélo pour une visite des environs.

Peniche  

Nous faisons une petite balade dans la vieille ville, tandis que Viviane commence sa lessive !

on se croirait en Bretagne, les alignements de Carnac  

Ce soir diner à bord du « Pilote 740 » : Veau marengo façon Aneth et Natas (de Viviane) !

J’ai attrapé la « crève » ! Vivement le sud…

Dimanche 19 janvier 2020

Ce n’est pas la pluie, c’est le vent qui a soufflé toute la nuit ! Donc c’est un beau soleil qui nous accueille pour le petit déjeuner. Dimanche c’est jour de repos. Nous nous reposons de notre voyage, et oui cela fait une semaine que nous avons quitté nos foyers, traversé la France en diagonale et fait à ce jour : 1690 km. Lessive, rangement et un peu de nettoyage. Aussi quelques photos non pas de surf, mais de kit surf sur la plage de Peniche.

Demain nous reprenons la route direction LISBOA !

Je ne peux résister, c’est dimanche.. une petite devinette pour conclure la semaine ?

« Quel est le comble pour deux petits nuages ?»

Vous savez maintenant comment cela se passe ! Au prochain article..

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Lundi 20 janvier 2020

La nuit de dimanche à lundi fut une nuit d’enfer ! Non, non, ce n’est pas ce que vous pensez. Une partie de la tempête Gloria nous a touché de plein fouet. Couchés et bien au chaud sous nos couettes, nous sentions le CC vibrer sous les coups du vent, qui devait souffler à plus de 100 km/h. Nous étions secoués comme au bon vieux temps de nos navigations de nuit. Au petit matin un peu groggy d’avoir passé une nuit blanche, notre caravane s’élance direction LISBOA !

Nous avons une courte distance, environ 120 km, pour arriver au Lisboa camping, à quelques kilomètres du centre ville, en plein cœur du Monsanto Park. Superbe camping au milieu des arbres avec tous les services, mais malheureusement un peu cher, bien qu’en basse saison. Mais nous aurons au moins de l’électricité pour les trois nuits que nous allons y passer et nous économiserons ainsi le gaz, plus difficile à trouver car nous n’avons pas les mêmes normes de bouteilles en France qu’au Portugal (Europe, Europe quand tu nous tiens !).

Nous décidons comme d’habitude de prendre nos places dans l’équipe, on ne change pas celle-ci en cours de match. Pilote et routeur (CC1) devant, au milieu (CC2) et la voiture balaie (CC3) en dernier ! Consigne : ne pas prendre les autoroutes payantes.

La région de l’Estramadura est totalement différente du Beira Alta (Guarda) et du Beira Littoral (Coimbra). Elle offre des paysages vallonnés, boisés, avec de grandes forêts d’Eucalyptus, des prairies grasses avec de belles vaches bien rondes ; quelques vignobles font leur apparition.

Vers midi nous atteignons notre destination. Formalités d’entrée, mise en place de nos CC et après un déjeuner léger, nous décidons d’aller respirer l’air de Lisbonne ! Il fait un temps magnifique, beau ciel bleu et soleil, mais température 7° ! Il faut se couvrir. Le bus 714 nous amène à la « Plaça do Comercio » notre équivalent de la « Place de l’Etoile » avec son arc de Triomphe dont la construction est l’œuvre du Français Calmels et s’étend de 1755 à 1873. Quelques mots sur Lisbonne : Campée sur la rive droite de l’estuaire du Tage, c’est une des plus belles villes d’Europe et un port transocéanique de premier ordre. Ancienne colonie phénicienne, puis ville romaine, elle fut dévastée par les diverses invasions barbares, et les Arabes la conquirent en l’an 714.

Au 12ème siècle elle redevient chrétienne. Les 15ème et 16ème siècles marquent l’apogée de la ville, mais le 1er novembre 1755 un tremblement de terre, un raz de marée et un incendie détruisirent la ville dans sa presque totalité. Les travaux de reconstruction s’étendirent sur presque un siècle à partir d’un projet du marquis de Pombal, le réformateur de l’université de Coimbra.

Bordée par le Tage, Lisbonne s’est développée en hauteur sur sept collines selon un découpage par quartier avec chacun ses spécificités. Les plus anciens et typiques se trouvent à l’Est : Alfama, Graça, Bairro Alto, Baixa, Chiado..pour y accéder c’est : soit s’armer de patience, avec de bonnes chaussures et grimper, soit prendre un vieux tramway. Tout le monde nous avait dit : ne ratez pas le Tramway 28 ! Et bien, la chance étant de notre coté, nous réussissons à y prendre place Jean-Claude, Yannick et nous en poussant un peu, comme dans le métro et nous voici parti pour une balade à travers les quartiers historiques de Baïro Alto, Alfama, Graça.. Ce sont de vieux tramways rouges et jaunes, sur rail, en acier et bois, pour partie tout cabossés, ayant l’aspect de boite de sardines, et qui grimpent le long des collines. On se croirait revenu au 19ème siècle. Ils s’arrêtent toutes les cinq minutes pour faire monter ou descendre au fil du parcours les touristes et les Lisbonnais dans un vacarme fort joyeux. La petite balade durera une bonne heure, avec de magnifiques points de vue sur les restaurants, échoppes, toits de Lisbonne, avec en fond le Tage. Nous regagnons ensuite depuis la « place Figueira », la place du Commerce pour un thé au soleil de l’hiver portugais où nous rejoignent Viviane et Gilles. ELLE EST PAS BELLE LA VIE A LISBONNE ?

place du commerce 
les tramways 

Demain sera un jour nouveau, avec visites des quelques sites qui nous intéressent.

Mardi 21 janvier 2020

Debout les braves ! Nous avons un programme chargé. Hier soir, à l’apéro chez Gilles et Viviane, nous avons débattu de qui faisait quoi, avec qui et comment ! Nous partons les premiers, bus 714 pour la Tour de Belem tout d’abord. Gilles et Viviane préfèrent se reposer encore un peu et nous rejoindrons pour le déjeuner. Jean-Claude et Yannick vont faire la grande rue marchande.

La Tour de Belem 

Tour de BELEM : elle est le symbole de la ville depuis sa construction entre 1515 et 1521. Bâtie en bordure du Tage sa fonction au départ était le contrôle de la navigation tout au long de l’estuaire ainsi que l’entrée et la sortie de la ville. C’est d’ici que partirent à la conquête du monde les grands navigateurs portugais.

L'intérieur du Monastère  

Monastère dos JERONIMOS : C’est un monument gigantesque, à quelques encablures de la Tour de Belem et miraculeusement épargné par le tremblement de terre de 1755. Sa construction décidée par le roi Manuel 1er en 1496 a été dopée par l’afflux des prodigieuses richesses en provenance des Indes. Les travaux ont duré plus d’un siècle et son nom provient de l’ordre monastique de Saint Jérôme dont l’une des missions était de veiller au bien-être et à la foi des Marins. On y trouve le tombeau de Vasco de Gama.

12h30 : nous rejoignons nos compagnons au « Mercado da Ribeira », grand marché couvert où l’on peut déguster une cuisine typiquement portugaise … c'est-à-dire à base de « Bacalhau » ! Enfin, on peut se reposer un moment.

l'assiette typique lisboète "Bacalhau" et un clin d’œil  ... il fait 7° à l'extérieur 

Nous enchainons l’après-midi avec un retour vers les quartiers typiques. Nous reprenons le tram 28, direction les quartiers d’Alfama et de Graça, le plus haut pour admirer la vue sur la ville depuis le Mirador de N.S de Monte. Superbe ! Nous redescendons à pied (aie les genoux) en s’arrêtant sur les terrasses en surplomb de la ville, où boutiques de souvenirs se côtoient avec les terrasses des cafés et restaurants. Un quartier animé et coloré, où l’on joue du Fado à tous les coins de rue. Nous laissons pour une prochaine fois la visite du Château Sao Georges, trop fatigués pour reprendre les innombrables escaliers. Nous aurons fait dans la journée 11 km et plus de 16 000 pas !

vue sur les quartiers, les échoppes et les tuk tuk  
les terrasses pour admirer la vue et le pont du 25 avril  

Mercredi 22 janvier 2020

J’ai mal partout ! Mais pourtant, il faut y retourner… C’est notre dernière journée dans les environs de Lisbonne. Il fait gris, froid, il va pleuvoir ! Nous décidons d’aller voir SINTRA à 30 km, avec Gilles et Viviane, en voiture. Jean-Claude et Yannick connaissent. Sintra est formé par 3 quartiers différents : Sintra-Vila (vieille ville historique), Estefânia et Sao Pedro. Le climat est méditerranéen mais les vents de l’Atlantique favorisent les pluies, donc une végétation luxuriante. C’est pour cette douceur du climat et la beauté de ses paysages, qu’elle fut choisie comme résidence par les seigneurs musulmans et ensuite les monarques chrétiens portugais, qui y construisirent de magnifiques palais. Des écrivains et des artistes plus récents la célébrèrent.

Nous visitons le Palais Royal. Magnifique, mais il faut aimer le style ! La vieille ville et ses ruelles étroites où l’on peut dépenser ses euros, est agréable et charmante.

Palais Royal  

Déjeuner rapide de tapas. Il commence à pleuvoir et nous nous dirigeons vers le Palais National da Pena, niché au sommet du parc de la Pena. Son excentrique architecture (coupoles, tours, murailles, passerelles) et ses couleurs rose et jaune le font ressembler à un château de conte de fées ! Il fut habité par la famille royale jusqu’en 1910.

Quelle ne fut pas notre déception ! Impossible d’y accéder en voiture et l’Office de Tourisme ne nous en avait rien dit. Il faut en fait y monter à pied, depuis la ville basse. Aucun d’entre nous, sous la pluie, ne se sent le courage de tenter l’expérience ! Furieux (enfin modérément), nous décidons de visiter le Cabo da Roca.

Le phare se dresse sur une grande falaise de 140 m de hauteur. Ses coordonnées géographiques (38°47’ de latitude N et 9°30’ de longitude O) nous indiquent qu’il s’agit du point le plus occidental du continent Européen (à l’exception des iles d’Irlande et d’Islande).

le phare de Cabo da Roca 

19h – Réunion de tout l’équipage pour décider de la suite du voyage. Nous quittons demain la région de Lisbonne, direction sud, L’ALGARVE, qui signifie, selon ses origines musulmanes (al-Gharb) : OUEST !

En conclusion : deux jours et demi, c’est bien court pour visiter une ville comme Lisbonne avec sa complexité culturelle, son architecture, ses coutumes ancestrales, ses musiques et l’accueil chaleureux et convivial de ses habitants. Mais nous le savions dès le départ, nous y reviendrons et prendrons le temps de détailler et de visiter ce qui en fait son charme et que nous avons à peine entrevu.

La devinette : Quel est le comble pour deux petits nuages ? « Avoir le coup de foudre ! » (mignon non ?)

A deus, até breve (portugais) à vous de traduire ..!

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Jeudi 23 janvier 2020

C’est à regret que nous quittons Lisbonne, mais même en vacances il faut quelquefois respecter son programme !

Direction le sud, plutôt Ouest, la pointe de l’Algarve, le cap St Vincent, la ville de SAGRES. D’après les calculs (non, pas au sextant) de notre routeur nous avons 310 km à faire. Il faudra entre 5 et 6 heures, pause déjeuner comprise, pour arriver à destination. Nous optons pour la N 120 qui longe, enfin c’est beaucoup dire, la côte.

Le départ est prévu à 9h, après les vidanges et remplissages en tout genre. Les routeurs, nous les femmes, nous sommes sur waze pour voir les meilleurs itinéraires, car il faut sortir de Lisbonne, passer le pont du 25 avril pour nous retrouver sur la rive droite du Tage. L’ordre de marche est toujours le même, enfin pour l’instant…Il y a beaucoup de circulation, les Lisboètes travaillent le jeudi ! On avance, et la voix féminine nous donne les instructions de route. Mais pourquoi toujours une voix de femme sur les applications ? Est-ce parce que Monsieur « conduit » et Madame « guide » ! Bref… Mais où va notre « routeur CC1 » ? Loupé la bonne sortie ! On décide de rétablir le bon itinéraire et nous voila devenu « leader ».

Vite, vite un message sur notre « groupe Portugal » pour prévenir que nous prenons la tête… en spécifiant que c’est momentané … Réponse : Ok gardez-là.. (la tête) ! Et me voila en charge de la route ! Zut, moi j’aime bien être la voiture balai ! Je rentre dans l’application waze (j’adore) les différents itinéraires que nous avions définis pour la journée. Premier point c’est important, l’arrêt G.O, car notre « camion » aime bien boire, et surtout de l’or noir (Mais je délire). Deuxième point aussi important : la pause déjeuner, que nous avions envisagé à mi-parcours, vers Sines en bordure de mer. Mais voila que nous y arrivons vers 11h. Trop tôt pour Yannick pour s’arrêter, on continue…Je rentre Vila Nova de Milfontes, toujours pas d’accord, trop de détours. Je vous l’avais dit, je préfère la voiture balai !

La Nationale 120 traverse une très belle région, c’est la campagne au bord de l’eau. Il a dû beaucoup pleuvoir car c’est très vert. Nous commençons à voir les cultures d’oliviers, d’agrumes. Les forêts d’eucalyptus, celles de chênes-liège (avec 33% des surfaces mondiales, le Portugal est le premier producteur de chênes-liège). Les villages sont un peu désertiques, mais nous ne sommes pas trop dépaysés par rapport à la Touraine ! Les kilomètres défilent, on va bientôt s'arrêter. Le soleil a fait son apparition, puis les nuages s’amoncellent et un « grain » nous tombe dessus. Mais surtout Yannick, les yeux rivés sur son thermomètre, nous annonce qu’il fait 14° ! Elle commence à avoir chaud.

J’annonce que nous nous arrêtons à ODECEIXE (imprononçable !) MAGNIFICO ! Nous sommes sur une falaise, avec une belle plage en contrebas, un minuscule village, l’océan et un superbe soleil.

les  falaises de Odeceixe  

Nous reprenons la route, il nous reste environ 60 km. A 16h nous apercevons le vaste parking, en face de la forteresse, et nous ne sommes pas seuls ! Le temps de s’installer et voila qu’il recommence à pleuvoir et la température à chuter, pauvre Yannick !

Vendredi 24 janvier 2020

7 heures du mat ! MILLE SABORDS (juron marin…) IL PLEUT, IL PLEUT, et il a plu toute la nuit. Le moral de l’équipage est en berne. Cela va faire deux semaines que nous avons froid, qu’il pleut, malgré quelques rayons de soleil bien timides. Nous avons quitté nos foyers pour le soleil et la chaleur, MORBLEU ! (autre juron marin...) que cela cesse ! Dans la marine on est inventif … Nous allons organiser un déjeuner tropical, caribéen style colombo épicé, riz et haricot rouge, avec un bon planteur comme sait le faire notre Capitaine MARCUS ! Aussitôt dit, aussitôt répercuté sur les réseaux sociaux ! (Groupe Portugal).

Quelle ambiance, le planteur (heureusement que nous avons un bon stock de rhum à bord) coule à flot, et les épices du colombo raniment la flamme de chacun. Ce fut un bon déjeuner comme on les aime ! Le soleil toujours en moins. Chacun décide d’éliminer … à sa convenance et regagne son CC ou enfourche son vélo.La journée se poursuivra sous la pluie … un dernier punch pour la nuit : « Vatencouché », les marins se reconnaîtront !

Samedi 25 janvier 2020

7h du Mat : Ce matin plus de « jus », batterie de service out of order ! Donc plus de pompe à eau, plus d’électricité, plus de chauffage, plus d’eau chaude. La joie quoi ! Nous quittons Sagrès et avançons vers l’Est, direction Lagos ou Portimao. Nous devons recharger notre batterie sur secteur, donc trouver un « campement » avec électricité. Après de nombreuses recherches nous optons pour l’aire municipale de ALVOR. C’était sans compter sur les pluies diluviennes des derniers jours. Belle aire en bordure de mer, mais sans arbres, et sur un terrain boueux en rangs bien serrés des dizaines et des dizaines de CC ! Il faut une très longue rallonge, qui va baigner dans la boue, pour se brancher à un poste déjà bien encombré.

Nous voulons bien « campingcarrer » mais dans certaines conditions. Nous trouvons enfin sur les sommets de la ville le très agréable « Camping ALVOR » (Sun Nature Camp) avec tous les services inclus pour 16€/nuit. Nous prenons cinq nuits et nous nous installons sous les pins. Nous sommes à 6 km de Portimao, port sardinier et ville active aujourd’hui (49 000 habitants), située dans l’estuaire d’une rivière qui se jette dans la mer quelques kilomètres plus loin.

Notre prochain CC avec tout le confort ! et plus si affinités  

Après deux semaines de route et plus de 2000 km nous aspirons à nous « poser » telles les cigognes (il y en a beaucoup) qui viennent passer l’hiver au soleil du sud !

Toutes les nationalités européennes se côtoient au camping ALVOR. Mais il y a une forte proportion de français qui y vivent plusieurs mois de l’année, et dont certains n’ont plus aucunes attaches (maison ou appartement) en France. La vie est peu chère, la nourriture surtout, et avec moins de 1000€ par mois on peut y vivre tranquillement. Nous sommes en janvier et le climat est relativement tempéré dans le sud. Ce matin à 8 h il faisait déjà 12° et hier nous avions vers 14h, + de 18° avec grand soleil ! Ce ne sont pas les températures de la Touraine !

ALVOR : petite ville de 4900 habitants à 6 km de Portimao située dans l’estuaire du fleuve éponyme. La vieille ville se concentre autour de l’estuaire et du port, et le reste est devenu une immense ville faite d’immeubles et de villas au style mauresque. Beaucoup d’habitations sont fermées à cette époque de l’année. En circulant en bus nous nous apercevrons que Alvor et Portimao ne font qu’un, exactement comme les villes du sud de la France ! Nous descendons visiter la ville et voir l’immense passerelle en bois (5 km) qui longe la plage et protège les dunes où vont nicher les oiseaux. Plage immense ! Belle promenade avec un soleil éclatant.

les passerelles d'Alvor  

Dimanche 26, lundi 27 janvier 2020

Repos, farniente et visites. Pour Yannick et Jean-Claude, vélo. Pour Viviane et Gilles voiture, et pour nous marche et bus !

SILVES : Dimanche Gilles et Viviane nous proposent une balade en voiture dans l’arrière pays. Nous sommes à 20 km de l’une des plus anciennes villes arabes de l’Algarve (Xelb) capitale de tout l’Al-Gharb islamique depuis le 8ème siècle. Elle fut le berceau d’une des plus riches époques culturelles du continent européen. Le château, « la forteresse rouge », édifié par les maures fut une ville florissante et témoigne, par son architecture, de la présence musulmane. Située sur le somment de la colline, on a une vaste vue sur la ville basse qui n’offre pas un grand intérêt. Son enceinte est presque intacte malgré la reconquête chrétienne du 12ème siècle qui a complètement anéanti la ville, les mosquées et plus de 500 années de présence islamique. La cathédrale de Silves, LA SE, est vraisemblablement construite sur une ancienne mosquée. Ainsi disparut la cité de XELB véritable rivale de Lisbonne.

La marina de Portimao 

PORTIMAO : Lundi nous prenons le bus pour visiter la grande ville de Portimao (49 000 habitants) et la célèbre "Praia da Rocha ". Surprise… au coin d’une rue nous retrouvons, par pur hasard, nos cyclistes Yannick et Jean-Claude. Nous visitons la vieille ville et la grande rue piétonne Vasco da Gama avec boutiques et agences immobilières. Nous regardons quelques prix… l’immobilier est moins cher au m² que dans le sud de la France, mais les prix ont grimpé depuis quelques années. Tourisme…Tourisme. ! La marina est en pleine ville et ses maisons colorées ressemblent à Port Grimaud.

LA PRAIA DA ROCHA : fait plus de 2 km de long et se prolonge à l’ouest par une série de criques aux eaux turquoises entre les roches rouges et ocres. A son extrémité sud-est se dresse la Forteresse de Santa Catarina, construite au 16ème siècle pour défendre la ville des attaques Espagnoles et Arabes. Nous avons, depuis la terrasse supérieure une vue magnifique sur l’embouchure du fleuve Arade et la forteresse de Ferragudo en face. Nous « embouquons » la passerelle en bois qui va nous conduire à l’autre extrémité de la plage, bordée, of course, par des bar-restaurants. La plage fait plus de 100 m de large (personne n’est capable de nous en donner les dimensions exactes).

la plage et les passerelles en bois avec les restaurants  

Nos cyclistes nous précèdent sur la passerelle, il fait chaud et le soleil tape dur. Nous commençons à avoir un petit creux au ventre. Nous optons pour « Senhora da Rocha ». Ce sera poisson pour presque tout le monde, sardines bien sûr…et pour moi, une « cataplana », sorte de « marmite du pécheur » cuite et servie dans le plat qui porte le même nom, que nous achèterons un peu plus loin. A faire pour mes diners « Portugais-Tourangeaux » ! Après ce délicieux déjeuner nous poursuivons notre promenade et faisons de multiples photos. Nous avons fait plus de 10 km à pied et plus de 14 000 pas. On commence à avoir la forme…mais mal partout !

les petites maisons en ruines et derrière les barres d'immeubles 

Que dire : nous oscillons entre satisfaction et déception, il faudrait trouver un mot pour exprimer une variable (plus ou moins). Nous sommes satisfaits (heureux) d’avoir quitté l’ambiance délétère de la France, la politique, les grèves, le froid de l’hiver de notre région et le manque de lumière. Ici la vie est paisible, les gens semblent satisfaits et heureux. Ils sont accueillants et dès qu’ils peuvent, sont présents pour vous renseigner et vous aider. La nature est très belle. Les plages, les baies, les falaises et leurs rochers ocres sont magnifiques.

les falaises  

Déçus ? Un peu. On s’imaginait, au vu des guides touristiques, des photos, des reportages que le Portugal restait, encore, à l’abri de la société de consommation, du développement du tourisme de masse (mais c’est notre faute..) qu’il y avait encore des « petits villages » non défigurés par l’immobilier, surtout en bord de mer. Ce n’est hélas plus le cas. Dommage ! A suivre…

Mardi 28 janvier 2020

Ce matin triste nouvelle, nos amis Viviane et Gilles nous quittent. Ils doivent rentrer en France pour raisons familiales. Notre équipage se trouve amputé de son CC1, et de son principal routeur ! Adéus Viviane et Gilles, Bem vindo de volta !

Vous nous suivrez à travers le blog et nous pourrons toujours communiquer avec notre « groupe Portugal » sur Whats App.

PS : et le routage à distance…ça marche non ? !

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Mercredi 29 janvier 2020

Nous sommes un peu désorientés par le départ de nos amis qui rentrent en France; nous allons suivre leur remontée qui devrait durer trois à quatre jours.

Mais connaissant Gilles, il va mettre le turbo !

C’est demain que nous quittons ALVOR avec CC2, pour poursuivre notre voyage vers l’est. Aujourd’hui petite balade à LAGOS en bus et préparation du camping-car : vidanges, remplissage et vérifications en tout genre.

Lagos - façade en faïence typique de la région  

Une parenthèse, pour dire merci à Arnaud Coulon de SLC, pour avoir, à distance, réglé notre problème de batterie auxiliaire. Une bricole bien sur, mais il fallait le savoir.

Depuis que nous sommes arrivés samedi, il fait un temps superbe ! Bonne température de 18°, c’est ce que nous étions venus chercher dans le sud. Il paraît qu’il pleut en Touraine… Ahhh !

Jeudi 30 janvier 2020

9h – Nous sommes déjà prêts et attendons le préposé du camping pour débrancher l’électricité et passer en mode caravane ! (2 camping-cars font bien une caravane, non ?). Direction les grottes de Benagil et Carvoeiro, petites stations balnéaires à 35 km d’Albufeira. Waze prend la main pour nous guider sans prendre les autoroutes. Après de multiples détours nous arrivons à Carvoeiro. Nous nous engageons dans le centre ville, mais nous devons vite renoncer à continuer, rues trop étroites, sans possibilité de manœuvrer et nous commençons à voir les panneaux INTERDIT aux camping-cars !

Il en sera de même et pire encore pour atteindre le petit village de Benagil. On ne peut pas tout avoir : se promener avec sa maison sur le dos et faire du tourisme sur des chemins côtiers.

Direction Quarteira, ville touristique entre Albufeira et Faro, où nous devrions trouver sur les indications d’un cariste, une aire pour quelques jours, bon marché avec électricité. Non sans difficulté et après avoir perdu Jean-Claude et Yannick nous y arrivons enfin. Nous sommes environ…150 à 200 camping-cars, alignés les uns à coté des autres, juste ce qu’il faut pour une relative intimité. Pas d’emplacement avec électricité pour nous ce soir et nous nous garons devant le CC d’un Irlandais avec lequel, un peu plus tard, nous aurons une discussion musclée et très colorée de noms d’oiseaux (en anglais… pas tous compris !) au prétexte que nous sommes un peu trop proche de lui. Mais il faut dire qu’il était complètement « bourré », soit au whisky, soit au porto ! Que ce soit sur l’eau ou sur la terre les comportements de nos « ex-amis de langue anglaise » sont les mêmes : DETESTABLES, car ils pensent toujours que tout leur appartient !

Pour arriver à Quarteira nous avons traversé le complexe touristique de VILAMOURA (ville Maure). Sur 16 000 hectares ce ne sont que buildings, villas de luxe, terrains de golf, tennis, clubs d’équitation, une zone aménagée pour la chasse (oui, oui...) et la pêche, ainsi qu’une marina de 1000 places de bateaux ! Nous sommes ébahis devant ce luxe, car nous savons que le Portugal a encore un niveau de vie relativement bas pour certains habitants (SMIC à 700€). Malheureusement beaucoup de ces habitations sont fermées, tout cela ne vit que l’été.

Nous prenons le bus en début d’après-midi direction la ville pour une petite visite. Jean-Claude et Yannick eux, enfourchent leur vélo.

Vendredi 31 janvier 2020

9 h – Jean-Claude et Yannick décident de partir vers Albufeira à vélo, environ 15 km. Nous devons quant à nous changer de place pour avoir de l’électricité. Nous attendons notre tour…enfin, que ceux qui partent laissent la place aux autres. Nous retrouvons certains camping-cars que nous avions déjà côtoyés sur d’autres aires. C’est comme en bateau, on retrouve les mêmes sur les « mouillages » !

Nous conversons avec JC et Yann à travers « Groupe Portugal ». Ils ont fait plus de route que prévu, et sont fatigués... ils ne trouvent pas Albufeira très joli..

13 h - Nous descendons en ville prendre le bus pour la même destination. La galère ! Nous mettrons 1h45 pour arriver dans la vieille ville d’Albufeira, environ 15 à 18 km. Mais c’était sans compter les détours et les arrêts pour prendre des passagers. Nous trouvons la vieille ville, après avoir traversé une agglomération qui totalise aujourd’hui environ 41 000 habitants, très intéressante et typique de la région. Comme l’Espagne, le Portugal s’est ouvert il y a plus de 20 ans au tourisme, et le développement immobilier s’est concentré sur le littoral, engendrant une sur urbanisation, pas toujours cohérente ni durable. Le neuf côtoie des maisons ou des immeubles entiers laissés à l’abandon, totalement éventrés et l’on construit toujours plus.

Albufeira  ses plages

Il paraît que les avantages du gouvernement en faveur des étrangers sont en train de se modifier et que les nouveaux arrivants devront payer des impôts ! Le prix de l’immobilier est en hausse ; que vont devenir toutes ces constructions de vacances dans quelques années ? Je parlais de galère… ce sera pire pour le retour, car nous ratons le bus pour la remontée vers le camping où nous arrivons vers 19h. Soit plus de 3h30 de transport dans la journée pour quelques kilomètres ! Jean-Claude et Yannick sont arrivés avant nous, très fatigués après 40 km de vélo !

Pour la saison prochaine nous allons nous organiser pour avoir deux vélos électriques et ne pas dépendre des transports en commun.

Samedi 1er février 2020

Jour de repos, après tous ces kilomètres (à pied, of course) parcourus. Un peu de ménage, rangement et de la cuisine pour plusieurs jours. Yannick et Jean-Claude ont, eux aussi, opté pour le bus ce matin et sont partis pour FARO. Nous aurons leur compte-rendu tout au long de la journée, à travers « Whats App ». Journée qui a été radieuse, ensoleillée, avec ciel bleu et 20°.

FARO semble être une belle ville, ils sont enthousiastes ! Et nous les attendons pour l’apéro ce soir et leur compte-rendu.

Nous quittons notre stationnement et allons passer la journée à FARO ; peut-être y dormir. Stop les bus ! On reprend notre maison roulante et on verra. Nous laissons nos amis encore une journée à Quarteira, nous nous retrouverons lundi à TAVIRA, notre nouvelle étape, avant l’Espagne.

Demain se termine notre troisième semaine de vadrouille !

Dimanche 2 février 2020

9 h – alors que certains dorment encore, l’aire est silencieuse, nous sommes prêts à partir pour Faro, petite distance de 20 km que nous ferons en 30 mn. Direction la vieille ville, ses remparts et le parking en bordure de l’eau. Faro est la capitale de l’Algarve, située dans la zone lagunaire de la Ria Formosa où vivent des flamants roses, ses plages et la Ria Formosa forment une frontière avec la mer.

la vieille ville et ses maisons laissées à l'abandon ! 
monuments préservés - palais épiscopal et la cathédrale  

Son principal attrait ce sont les remparts et les ruelles de sa vieille ville arabe et médiévale. La nouvelle ville s’est développée à l’extérieur des remparts à la fin du 19ème et au cours du 20ème siècle à la place des fermes et des exploitations agricoles. La bourgeoisie s’y installe et fait construire de somptueux palais, aujourd’hui utilisés soit par des organismes publics soit par des banques. Quel dommage que la manne immobilière ne profite pas à la sauvegarde du patrimoine ! Nous arpentons pendant plusieurs heures ce qui fut édifié à partir du 3ème siècle et développé durant les siècles suivants pour connaitre son apogée au cours du 18ème siècle. La vieille ville n’est plus habitée semble t’il, les maisons tombent en ruines, sont dégradées par des graffitis, quelques restaurants occupent les parties basses. Seuls subsistent les monuments religieux.

les rues commerçantes un dimanche matin ! 

Nous sommes dimanche, 11 heures du matin et la ville est totale vide, à part quelques touristes dont nous faisons partie ! Pas de magasins ouverts, les Portugais ne travaillent pas le dimanche .

Déprimés, malgré le beau temps et une chaleur de 20°, en début d’après-midi nous quittons FARO direction TAVIRA !

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Lundi 3 février 2020

Après bien des vicissitudes, hier, pour arriver à trouver notre camping, nous « mouillons » pour 3 nuits dans un très agréable motor-home (camping), en pleine campagne, à 20 mn à pied du centre ville de TAVIRA qui sera notre dernière étape au Portugal. Nous sommes à quelques kilomètres de l’Espagne. Il y a beaucoup de français avec de superbes camping-cars. Certains, les grandes marques comme MORELO, sont de véritables maisons et les prix dépassent les 200 000 euros ! Une bonne ambiance règne dans ce camping, beaucoup se connaissent et passent plusieurs semaines voire plusieurs mois ici. Six mois pour certains, en provenance d’Alsace ! Prix : 10 euros la nuit tous services inclus. Ce n’est pas cher surtout lorsque l'on a une voiture, un quad, des vélos, une moto pour se déplacer. Notre voisin à tout vendu, et il vit maintenant dans son camping-car et circule avec une moto de 1200cc.

Rassures-toi, fils chéri, je sais que tu t’inquiètes beaucoup à notre sujet, ce ne sera pas notre cas ! .. Enfin, peut-être pas tout de suite !

9h30 – Nous retrouvons nos amis Yannick et Jean-Claude, et après un déjeuner au soleil sur notre terrasse... Avec 25° nous partons visiter TAVIRA, tous les quatre à pied.

TAVIRA LINDA ! 25 000 habitants

le pont du Rio Gilao et les maisons en mosaïque  
Ils sont pas beaux ! .. bon d'accord je manque sur la photo .. 

Enfin une ville du sud du Portugal qui a conservé son style hispano-mauresque et son identité. Le Rio Gilao, avec son pont romain, traverse la ville dont l’architecture est marquée par un nombre important de belles demeures nobles blotties dans les ruelles ou sur les berges du fleuve. Certaines maisons en centre ville ont des façades revêtues d’azulejos, pas de problème de ravalement ! La ville, sous la poussée du tourisme, a entrepris une grande rénovation de son centre historique depuis plusieurs années.

une belle Pousada (hôtel de luxe) au milieu des églises  

Sous la domination islamique du 8ème au 13ème siècle et en raison de l’importance stratégique de son château, et de son port, Tavira était l’une des principales bourgades de l’Algarve. Ce sont les chevaliers de Sant’iago (Saint Jacques) qui occupent Tavira en 1242 et poursuivant la reconquête chrétienne, vont remplacer les mosquées par des églises, et des monuments religieux. Tavira possède le record des édifices religieux avec une bonne trentaine d’églises dont la majorité se trouve en ville et une quinzaine de couvents.

les murailles du château et son jardin intérieur très fleuri en février mais avec 25° tout pousse ! 

L’épidémie de peste (1645-1646), l’ensablement progressif de sa liaison avec la mer empêchant l’entrée des navires, ainsi que les dégâts du tremblement de terre de 1755 contribuent à sa perte économique à la fin du 18ème. Son renouveau se situe à partir du 19ème avec la pêche au thon, et l’industrie des conserves. De nos jours la ville est en pleine croissance grâce au tourisme et au développement de la pêche. Par sa situation géographique coincée entre mer et montagne, Tavira possède de belles plages situées dans le parc de la Ria Formosa, accessibles uniquement par bateau. Tout au fond se dressent les formes arrondies des montagnes. Entre les deux, les plaines sont couvertes de figuiers, d’amandiers, d’oliviers et de caroubiers.

Le château et murailles de Tavira

Ce sont les musulmans qui ont entrepris la construction du château au cours des 10ème et 11ème siècle. Le monument à fait l’objet de plusieurs campagnes de construction au fil du temps. Après la conquête de Tavira par les chrétiens, des travaux aux niveaux des murailles ont été entrepris (1279-1325). Au moyen âge les murailles occupaient une surface de plus de 5 hectares ce qui indiquait l’importance de la ville. Après avoir perdu leur utilité défensive elles sont tombées en ruine. En 1938 la mairie de Tavira achète « l’alcazaba» (forteresse) qui sera restaurée par les Bâtiments et Monuments nationaux. Aujourd’hui il ne reste que les tours et les murs d’enceintes. L’intérieur, sur deux niveaux, est constitué par des jardins. La vue sur la ville est magnifique du haut de ses remparts.

Eglise de Santa Maria do Castelo

Probablement construite au 13ème sur l’emplacement de l’ancienne mosquée, elle fut remaniée suite au tremblement de terre de 1755. Elle accueille le tombeau des 7 chevaliers de l’ordre de Saint Jacques tués par les maures lors de la conquête de la ville.

Eglise de la Miséricorde

Eglise de la Miséricorde et son chœur doré ! 

Considérée comme le plus bel édifice renaissance du 16ème siècle en Algarve, elle possède trois magnifiques retables du 18ème siècle. Ses murs sont constitués de panneaux de carreaux de faïences bleus et blancs. Réalisé en 1760 cet ensemble représente les quatorze «Œuvres de Miséricordes » qui inspirent l’activité de la Confrérie, et quelques étapes de la vie du Christ.

Nous allons arrêter ici la visite des églises, car nous avons fait le plein depuis le début de notre périple !

Mardi 4 février 2020

Retour en ville, pour découvrir le FADO. Nous avons trouvé une petite salle près de la place de la République, tenue par une association de passionnés locaux et qui proposent de faire connaitre l’histoire du Fado de sa naissance dans les rue de Lisbonne jusqu’à son inscription au patrimoine culturel de l’humanité. Deux fois par jour, les trois artistes Téresa VIOLA, la chanteuse, Virgilio LANCA et José PINTO, les guitaristes font vivre cette musique qui fait partie de l’identité culturelle du Portugal.

Virgilio Lança - Teresa Viola - José Pinto  

Histoire du FADO :

Les navires portugais qui ont navigué autour du monde, ont ramené en Europe de nouvelles cultures venant d’Afrique, d’Asie et des Amériques. Chaque navire revenait avec des chansons pleines de mélancolie et de rythmes exotiques qui parlaient des dangers du voyage et de la fascination des nouveaux mondes explorés, de la solitude, de la nostalgie de la patrie, de la fragilité de l’être humain face à la fureur des éléments …Dans les années 1820 – 1830 une nouvelle chanson est née à Lisbonne, elle deviendra le miroir de l’identité multiculturelle de la ville et de ses habitants. On l’appelle LE FADO, ce qui signifie DESTIN en Portugais. Celui-ci est rapidement adopté par les gens des quartiers pauvres du port de Lisbonne. Il s’étend ensuite aux tavernes et conquiert également la classe moyenne et l’aristocratie.

Vers 1840 une jeune prostituée, Maria Severa, est devenue la première icône de la tradition du fado. Au tournant du siècle, le Fado se rallie aux mouvements syndicalistes et socialistes comme une chanson de protestations politiques et de réforme sociales. L’apparition d’une dictature militaire en 1926 apporte une censure stricte de toutes les paroles du Fado. Mais en même temps le genre musical s’étend dans tout le pays grâce au développement du disque et de l’arrivée de la radio. La guitare portugaise, de douze cordes (Marc en voudrait bien une…) en forme de poire associée au fado, est un instrument unique au Portugal. A la fin des années 1940 – 1950 une voix extraordinaire émerge dans les cercles du fado de Lisbonne :

Amalia RODRIGUES (23 juillet 1920 – 6 octobre 1999)

Dans les décennies qui ont suivi la révolution démocratique de 1974 une nouvelle vague de chanteurs : Camané, Misia et Christina Branco, et plus récemment Katia Guerreiro, Ana Moura et Mariza en combinant les anciennes traditions du fado avec des expériences d’autres genres musicaux ont renforcé le rôle du fado comme un facteur d’identité, chéri et partagé par les jeunes Portugais.

Demain nous partons pour l’Andalousie. Notre première étape SEVILLE !

ATE BREVE PORTUGAL ! BUENOS DIAS ESPANA !

PS : Je tiens à vous remercier tous pour vos commentaires qui me vont droit au cœur, et me soutiennent pour continuer à rédiger ce blog. N'hésitez pas, allez y, j'adore vous lire ! Merci aussi à mon fils chéri qui fait un gros effort ... oui, oui je sais tu n'aimes pas écrire ! mais continue ...

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Mercredi 5 février 2020

6h30 - Et oui, on se lève de bonne heure en voyage ! (Enfin c’est Marc qui se lève le premier car, comme d’habitude, il est préposé au petit déjeuner !) et ensuite à la vidange des cuves « eaux grises » … «cassette à M.. » et remplissage... d’eau (of course) ! C’était tout de même plus pratique en bateau, direct la mer... pas très écologique mais les poissons adoraient ! Nous sommes enfin prêts, ainsi que CC2 (on ne va pas remplacer les manquants CC1, les pauvres, qui sont désespérés de nous avoir quittés et qui aimeraient bien nous retrouver). Direction la frontière Espagnole, Vila Real de San Antonio, environ 160 km jusqu’à Séville. Nous espérons toujours trouver une station (qui outrepasse l’interdiction) et va nous remplir notre bouteille de gaz en GPL. Que nenni … interdit, interdit ! Nous allons devoir faire des économies de gaz, plus de chauffage, peu d’eau chaude, les deux gros consommateurs de cette source d’énergie. Nous devons tenir encore 4 semaines. J’aime bien les challenges... Marc moins, quand il s’agit de chauffage et d’eau chaude !

C’est à 11 heures que nous franchissons le pont du RIO GUADIANA, fleuve qui sépare le Portugal de l’Espagne : BUENOS DIAS ESPANA !

Quelques kilomètres après la frontière, les paysages changent, de vastes étendues d’arbres fruitiers, agrumes, oliviers et certainement amandiers. Puis, petit à petit, nous commençons à apercevoir les hectares de serres qui scintillent sous le soleil, car oui, ici il fait chaud et beau ! Impossible de savoir s’il s’agit des tomates ou des fraises que nous avons trouvées partout au Portugal en plein mois de janvier.

Vive les nouvelles applications sur i-phone ! Waze nous conduira sans encombre au Parking de Garcia Morato. Pas terrible pour 12€ la nuit, mais nous aurons de l’électricité. Il faut économiser le gaz... (Le frigo fonctionne au gaz, et l’eau chaude aussi s’il n’y a pas d’électricité et cetera.

Jeudi 6 février 2020

Séville se mérite à la force des mollets ! 12 km et 15 500 pas dans la journée ! Mais n’anticipons pas. Quelques mots sur l’histoire de l’Espagne pour comprendre les bâtiments, monuments et palais que nous allons visiter (Extraits de guide).

« L’Espagne s’est construite sur une succession de périodes brillantes entrecoupées d’années, voire de siècles, plus sombres : Une culture épanouie au paléolithique, un royaume mythique assimilé à l’Atlantide, une série d’invasions : carthaginoise, romaine, wisigothe, arabe. Un âge d’or musulman, le 8ème siècle, grignoté lentement par la reconquête chrétienne, à partir du 11ème siècle. Les chrétiens s’emparent de Séville en 1248. En 1469 le mariage d’Isabelle de Castille et de Ferdinand d’Aragon scelle l’union des deux royaumes et ils s’engagent à reconquérir les territoires qui restent aux mains des musulmans : Ronda 1485, Malaga 1487, Alméria et Guadix en 1489. En 1492 le dernier souverain arabe de Grenade leur remet les clés de la ville. Ainsi s’achève plus de 7 siècles d’occupation arabe. »

La suite, c’est l’inquisition et les persécutions, la conquête du nouveau monde, l’apogée coloniale. Le déclin et les troubles sociaux, le front populaire, le franquisme, l’avènement de la démocratie et la modernisation du pays… mais vous connaissez surement la suite, c’est notre époque »

SEVILLE – 700 000 habitants environ – capitale de l’Andalousie

Séville s’étire sur les rives du Guadalquivir depuis plus de deux mille ans. La partie la plus intéressante se trouve sur la rive gauche du fleuve, c’est la ville historique, celle construite par les romains, les arabes et remaniée au cours des siècles par les différentes conquêtes. Nous commençons par :

Le Palais Royal ou Los Reales Alcazares

mur extérieur du palais et le patio central  
diverses pièces - remarquer le travail de décoration des plafonds et des murs par les artisans mauresques 

Ce bel ensemble palatial se distingue des autres résidences royales d’Espagne du fait de sa diversité architecturale. Commencé au 9ème siècle à l’époque de l’Emirat Oméyyade, il s’est adapté à travers les siècles aux goûts et aux nécessités de chaque souverain. Chef-d’œuvre de l’Art Mudéjar, c’est l’art des musulmans continuant à travailler selon leurs traditions pour le compte des chrétiens. C’est une fusion entre l’Art Islamique et l’Art Occidental. Après la prise de la ville en 1248, les différents souverains qui vont se succéder jusqu’au 18ème siècle vont y apporter leurs touches personnelles en fonction de l’époque. Aujourd’hui l’intérieur est une succession de pièces, autour de patios, d’éléments artistiques de style musulman, gothique, baroque et renaissance. Le travail du bois des plafonds et des portes, des stucs, des mosaïques, des grilles sont remarquables ! Les jardins, comme le palais, ont été dessinés à différentes époques (arabe, renaissance, baroque). Ils occupent les 4/5 de la surface totale de l’Alcazar et sont étagés en terrasse avec de magnifiques orangers, citronniers et l’eau y occupe une place importante.

les stucs magnifiques - les jardins et les pièces d'eaux 

Nous Visitons ensuite le quartier de Santa Cruz (quartier juif au moyen âge) derrière l’Alcazar un des plus vieux quartiers de la ville. C’est un véritable labyrinthe de rues étroites, aux maisons peintes à la chaux de couleur vive, avec leur patio intérieur. C’est le quartier commerçants où l’on trouve une multitude de petites boutiques d’artisans, spécialistes des tissus précieux, brocard, passementerie utilisés pour les habits sacerdotaux ou ce qui est en rapport avec la tauromachie. De belles boutiques de robes sévillanes.

Nous terminons la journée par :

LA PLAZA DE ESPANA Quel choc, complètement irréel !

Pour ceux qui ne connaissent pas. Imaginez-vous une place en demi-cercle d’un diamètre de 200 mètres et de 100 m de rayon. Un immense bâtiment suit le contour du cercle et se termine par deux tours de 80 m de haut. Un canal, avec des ponts style vénitien, relie le bâtiment et le centre de l’esplanade. Cette gigantesque construction qui combine les différents styles architecturaux du mudéjar, du néo-classique, du gothique, de la renaissance et du baroque est l’œuvre de l’architecte Anibal Gonzalès pour l’exposition universelle Ibéro-Américaine de 1929 !

panoramique de la place  
place d'Espagne  

Pour nous reposer de cette vision dantesque, nous nous promenons dans le parc Maria Luisa, 38 hectares, avec plus de 3000 arbres dont certains sont plus que centenaires et qui prolonge la place d’Espagne. Nous y verrons danser le flamenco par de jeunes andalouses. Lors d’un prochain article je vous donnerai quelques détails sur cette danse et chant propres aux Espagnols.

Une des fontaines du jardin, et danse de flamenco dans le parc ! 

Nous rentrons, en faisant très attention de ne pas empiéter sur les pistes cyclables, le vélo semblant être le moyen de transport préféré des sévillans !

Vendredi 7 février 2020

Nous avons gardé pour le dernier jour le plus beaux et l’un des plus grands monuments gothiques du monde. De par sa taille, elle est la troisième cathédrale du monde chrétien après St Pierre du Vatican et St Paul de Londres.

LA CATEDRADE SEVILLE ! Après la conquête de Séville en 1248 par les chrétiens, la cathédrale s’installa pendant 153 ans dans l’ancienne mosquée musulmane, construite entre 1184-1198, dont il ne reste aujourd’hui que la cour des orangers et le minaret devenue le symbole de la cité: La Giralda. Le tremblement de terre de 1366 fut la justification de la construction de la troisième plus grande église du monde chrétien. Les travaux durèrent près de 100 ans, 1434-1517. C’est une construction de style «gothique archaïsant» mais au fil des ans le gothique se teinte de renaissance 1528-1621. Entre 1618 et 1758 nettes influences du style baroque dans l’ajout de deux chapelles. Les derniers ouvrages importants sont réalisés entre 1825 et 1928. En 1987 la Cathédrale est déclarée Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO. La superficie totale au sol est de 23.500 m2 pour une longueur de 126 m et une largeur de 83 m. Sa hauteur au centre du transept est de 37 m. On y trouve le plus grand retable de la chrétienté. 80 ans pour le réaliser, 27 m de haut et 18 m de large.

le gigantisme du bâtiment ne permet pas de faire une photo de son intégralité  
 l'une des portes  
une des 5 nefs et les grandes orgues  
l'un des autels et le tombeau de C. Colomb  
L'autel principal et le grand rétable  

LA GIRALDA

On y accède par l’intérieur de la cathédrale. Elle fut le minaret de la grande Mosquée de Séville. Elle mesure 97 m de haut et elle est couronnée d’une girouette appelée Giraldillo, gigantesque figure de bronze qui représente la Foi victorieuse et qui donne son nom à la tour. Chef d’œuvre de l’art almohade (12ème siècle) c’est l’un des trois grands minarets qui existent encore avec la Koutoubia de Marrakech et la Tour Hassan de Rabat. Elle demeure le seul édifice musulman que l’intervention chrétienne ne mutile pas mais adopte comme tour clocher de la cathédrale, en y apportant un symbolisme et un sens nouveau. Elle subit au cours des siècles quelques modifications mineures. On peut aisément accéder à son sommet par une rampe ascendante en 35 volées.. Superbe point de vue sur la ville puisque nous sommes à plus de 80 m de haut.

La Giralda  
vue des arènes depuis le sommet de la Giralda, et la porte d'entrée 

Ce soir apéro à bord ! 7 février, c’est un anniversaire pour nous !

Notre séjour sévillan tire à sa fin, nous devons poursuivre notre périple, mais nous sommes conscients que nous avons seulement « entr’ouvert » une fenêtre et qu’il nous reste une multitude de beautés à découvrir. Nous reviendrons !

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Samedi 8 février 2020

C’est dans une belle purée de pois (niebla) que nous nous réveillons ce samedi matin. C’est donc sans regret que nous quittons cette aire qui ne nous laissera pas une grande impression.

Initialement nous avions prévu de descendre vers Jerez de la Frontera et Cadix. Mais les informations dont nous disposons nous font renoncer à ce parcours. Beaucoup trop de kilomètres, difficultés de stationnement etc. Nous décidons, démocratiquement, de faire l’impasse sur la cote atlantique et optons pour Cordoue.

Nos deux équipages (CC2 et CC3) sont prêts pour les 160 km qui nous séparent de Cordoue la ville millénaire, et la plus musulmane des villes d’Espagne. Nos abordons de nouveaux paysage lors de notre parcours. Au centre-nord de l’Andalousie la province de Cordoue est traversée par le Guadalquivir qui fertilise les vastes plaines où s’épanouissent vignes et oliveraies sur des hectares et des hectares. Vieux ou jeunes plants, la plaine se couvre d’oliviers. Au nord, la campagne rejoint la Sierra Morena et ses forets très denses où l’on pratique la chasse. Les heures s’écoulent à contempler le paysage verdoyant, pianoter sur WhatsApp, et consulter Park4nights pour décider où nous allons poser nos « maisons roulantes ». Inutile d’épiloguer sur le premier parking prévu… trop loin du centre ville, même à vélo pour Yannick et Jean-Claude, et moche ! Tant pis pour l’électricité prévue. Nous trouvons un emplacement sur le parking du grand stade, en centre ville, aucun service, mais nous sommes à 2 km de la Mezquita. Au rythme où nous marchons tous les jours, c’est de la promenade !

Malgré tout, nous ressentons les 12 km de marche de vendredi et aussi les 15 étages à pied de la Giralda. En moyenne nous faisons 8 km par jour depuis une vingtaine de jours nous avons déjà parcouru au minimum 160 km. Pas mal pour des vieux septuagénaires, pas très sportifs ! Nous décidons de nous octroyer une après-midi de repos. Cela va me permettre de mettre à jour le blog et l’article sur Séville.

Yannick et Jean-Claude, plus jeunes, décide d’aller voir de l’autre coté du « Pont Romain » la vieille ville.

CORDOUE – 326 000 habitants – et plus que millénaire !

Cordoue avant la reconquête 13ème siècle - la cathédrale n'est pas encore construite  

Au centre des terres andalouses, Cordoue jouit d’un patrimoine architectural hors du commun. Cette ville inscrite au Patrimoine Mondial de l’Humanité est l’héritage vivant des différentes civilisations qui l’ont occupée au fil des siècles. D’abord capitale de l’Hispanie sous l’empire romain, elle fut également la capitale du califat des Omeyyades avant d’être conquise par les Rois catholiques. Haut lieu de savoir et de connaissance, elle a donné le jour à des penseurs comme Sénèque, Averroès le philosophe, théologien, juriste et médecin Arabe ou Maïmonides, le théologien et grand penseur hispano-juif.

Le cœur de la cité s’articule autour de son monument fétiche : la Mosquée Cathédrale : « La Mezquita », témoin de son importance au moyen âge et véritable symbole de la cité.

Avec la MEZQUITA, l’architecture islamique et ses influences byzantines, romaines et hellénistes, fusionnent avec le savoir faire chrétien pour donner naissance à un des monuments les plus originaux de la planète. Mais attendons demain pour que la magie opère et que nos soyons impressionnés par le spectacle qui s’offrira à nous !

Nos amis, Yannick et Jean-Claude rentrent au soleil couchant, nous invitent à prendre un verre et nous font part de leurs découvertes.

Dimanche 9 février 2020

la tour et le pont - la porte Arc qui permet d'accéder à la ville
diverses vues à l'entrée du pont et déjà la Mezquita et la cathédrale  

9h – Nous partons vers la vieille ville et la Tour de la Calahorra (la forteresse). Elle se situe à l’extrémité sud du pont romain qui enjambe le Guadalquivir. Elle a été construite au 12ème siècle afin de protéger le pont et la ville. La tour héberge aujourd’hui un musée audiovisuel qui retrace l’histoire de Cordoue à l’époque de la grande prospérité culturelle, artistique et philosophique du califat. Les trois grandes cultures : chrétienne, musulmane et juive qui marquèrent la cité purent, un certains temps, coexister et y sont représentées par les philosophes Maimonide, Averroès et le roi Alphonse X de Castille « Le Sage ». Voici ce que celui-ci dit :« J’avais eu la chance dans ma jeunesse, d’être élevé à Tolède où l’Evêque Raymond, avec ses traducteurs chrétiens et juifs, m’avait initié à la culture de l’islam. J’ai fait traduire en latin le Coran et le Talmud. L’acte le plus glorieux de mon règne fut celui de créer à Murcie, avec le philosophe Mohammed Al Riqouti, la première école au monde où enseignaient à la fois des chrétiens, des juifs et des musulmans. A Séville, j’ai exigé que l’on enseigne dans les deux langues de culture de mon temps : l’Arabe et le Latin. »

Nous y verrons également de magnifiques maquettes de la mosquée au 13ème siècle et de l’Alhambra de Grenade.

On peut se demander ce qui s’est passé à partir du 13ème siècle : la perte de cette harmonie entre les cultures et les religions qui a conduit à la destruction, aux guerres et à l’intolérance aujourd’hui toujours vivace. Le pouvoir de conquête et l’orgueil ? Visite très intéressante et vue magnifique sur la Mezquita, depuis le sommet de la tour de la Calahorra.

Quelques mots sur le Pont Romain. Comme son nom l’indique il fut édifié par les Romains en 45 av. J.C, puis connu une première rénovation au 10ème siècle par les califes omeyyades, puis par les chrétiens lors de la Reconquête. Long de 250 mètres, il se distingue par ses 16 arches et il relie les deux rives du Guadalquivir. Entièrement piétonnier, les Cordouans aiment s’y promener et se recueillir devant le mémorial de l’Archange Raphaël (17ème siècle).

Nous sommes dimanche et la ville est bondée de touristes. Toutes les nationalités, quelques chinois ou japonais difficile de faire la différence. Nous essayons de les éviter afin de ne pas être contaminés ! Beaucoup d’Espagnol également. Devant l’étendue de la queue pour visiter la Mezquita, nous continuons notre visite vers le quartier de la Juderia. Un dédale de ruelles fleuries et de maisons blanchies à la chaux. Bien que colonisée par les boutiques touristiques, la ballade est agréable. Nous remettons également à demain la visite de l’Alcazar.

Nous rentrons fourbu par cette marche sous un beau soleil et une chaleur de 23°. Nous invitons Yannick et Jean-Claude à boire une de nos bouteilles de crémant, car ils nous quittent demain matin ! Cela fait déjà 4 semaines que nous voyageons ensemble. Il ne leur reste que 2 semaines avant de rendre « leur maison roulante » et ils souhaitent passer quelques jours au bord de l’eau à « farnienter ». Adios amigos, buen viaje, hasta la vista !

Lundi 10 février 2020

8h30 – Dernières embrassades avec nos amis, et bon voyage !

Nous retraversons le pont romain, et arrivons à la Mezquita. En effet, lundi peu de monde et nous accédons facilement à l’entrée de la Mosquée. Oui, nous avions vu des photos … mais la réalité est bien différente lorsqu’il s’agit d’admirer de ses propre yeux ce qui est considéré comme un chef d’œuvre arabo-andalous ! Quel émerveillement !

Le spectacle est stupéfiant ! On se retrouve plongé dans une forêt de colonnes et d’arcs dont le motif semble s’étendre à l’infini. Les double-arcs en fer à cheval sont formés de voussoirs alternativement blanc (la pierre) et rouge (la brique). Cette bichromie est mise en valeur par les colonnes en marbres de différentes couleurs qui supportent ces arches.

intérieur de la Mezquita - une forêt de colonnes et d'arcs  

Histoire simplifiée de Cordoue :

Les Romains s’installent à Cordoue en l’an 206 av. J.C… L’invasion barbare au 5ème siècle impliqua la destruction de la ville, qui renaquit de ses cendres en 711 avec la conquête musulmane. Quelques années plus tard, les arabes la convertirent en leur capitale : Al-Andalus. Mais la période de splendeur commence en 756 lorsque Abd er-Rahman I y installe son pouvoir et fait construire la première Mosquée Primitive.

Construction de la Mosquée :

Lorsque le nombre de musulmans s’accrut en al-Andalus, et que Cordoue prospéra avec l’arrivée des princes arabes et leur armée, l’Eglise Visigoth de St Vincent que se partageaient (après achat par les arabes) les chrétiens et les musulmans devint trop petite pour leurs cultes. Abd er-Rahman I racheta la deuxième partie qu’il fit détruire pour y construire la première Mosquée (787-788). Les travaux furent réalisés en un temps record, grâce à la réutilisation de matériaux préexistants de l’ancienne église et des palais en ruines situés à proximité, tels que les bases, les chapiteaux, futs et colonnes. La Mosquée s’appuie sur les murs de l’ancienne église et ses plans s’inspirent des modèles des basiliques de Damas et de Jérusalem. Son plan répond au schéma traditionnel des mosquées arabes : enceintes rectangulaires, patios, salles des prières et minaret. Son innovation architecturale fut, pour augmenter la hauteur sous plafond, la superposition de deux étages d’arcs, avec voussoirs blanc et rouge, sur des colonnes en marbre de différences couleurs (noir, rouge, bleu). La deuxième particularité (dont on ne connait pas la raison) c’est que les 11 premières nefs sont perpendiculaires au mur de la Qibla et non parallèles et que ce mur de la Qibla est orienté sud et non pas vers la Mecque (qui est ici au sud-est).

La Qibla 

Les agrandissements de la Mosquée :

Bien que les travaux s’étirent sur une période de plus de deux siècles (787 – 991). La structure de la mosquée primitive a été respectée au cours des agrandissements successifs.-Agrandissement d’Abd er-Rahman II en 833-848 -Agrandissement d’Abd er Rahman III en 951 -Agrandissement d’Al-Hakam II en 962-966 est la plus somptueuse. -Agrandissement d’Al Mansour en 987-991 n’apporta aucune innovation d’intérêt.

La Cathédrale de Cordoue à l’intérieur de la Mosquée

Après la reconquête 1236, la christianisation de la Mosquée ne supporta aucune altération substantielle de l’édifice, sauf l’élimination de quelques colonnes de l’extension de Al-Hakam II et on couvrit cet espace d’un plafond à caissons gothiques soutenu par des arcs brisés. Au 14ème siècle on construisit la chapelle royale, décorée de stucs mudéjar, en harmonie avec le style général. Mais…en 1523, l’Evêque Alonso Manrique obtint de l’empereur Charles Quint l’autorisation de la construction de la nef gothique au centre de la Mosquée, en faisant détruire une partie des colonnes. Lorsque l’empereur vit le résultat il s’exclama : « vous avez détruit ce que l’on ne voit nulle part, pour construire ce que l’on voit partout». Il avait raison, car malgré la beauté et la richesse de la cathédrale, c’est la mosquée qui impressionne. Les différents styles des 16èm et 17ème se mêlent dans cette cathédrale, renaissance pour les coupoles et baroque pour le maître-autel. . En conclusion, sur les 1013 colonnes il en reste 856 et 19 nefs. (Tous les chiffres sont approximatifs, non vérifiés).

le chœur construit en plein centre de la mosquée en utilisant les arcs de la Mezquita  
on peut voir la superposition de l'architecture renaissance qui côtoie celle musulmane   

Nous avions oublié que le lundi les monuments ainsi que les musées sont fermés à Cordoue à l’exception de la Mosquée ! Nous allons remettre la visite de l’Alcazar à demain. Mais nous décidons de faire un tour en ville, direction le Mercado Victoria, dans la ville moderne, où nous allons déjeuner. Nous enchainons par l’ancien couvent de la Merced, aujourd’hui Palais des députés de la province de Cordoue. Beau bâtiment, et magnifique jardin. Le Palais de Viana (fermé) mais c’est un bâtiment de plus de 6500 m2 dont plus de la moitié est occupée par douze patios et jardins. Les ruines et colonnes du temple romain. La Posada del Potro, musée du Flamenco. La plaza de la Corredera magnifique !

Nous rentrons fourbus mais contents comme dit la chanson. Nous avons amélioré notre moyenne journalière de pas !

place Corredera 

Mardi 11 février 2020

8h30 – Visite de l’Alcazar et de ses jardins. Rien à voir avec l’Alcazar de Séville ! C’est un bâtiment austère, sans aucune décoration, bâti au 14ème siècle sous le règne d’Alphonse XI. L’Alcazar fut la résidence des Rois Catholiques à partir de 1482, avant de devenir le siège de l’inquisition ! On y découvre un sarcophage datant du IIIème siècle, des mosaïques romaines et même des bains arabes. C’est dans ce lieu que furent entamées les premières négociations avec C. Colomb en prévision de son premier voyage vers les Amériques. Dans l’enceinte de l’édifice furent construites les écuries royales en 1570 et c’est dans ce lieu que naquit la race du cheval andalou. Par contre, les jardins sont magnifiques. Ils s’organisent en trois terrasses communicantes agrémentées de trois bassins symétriques. Palmiers, orangers, citronniers abondent.

l'Alcazar ! 

13h – Cela fait déjà trois jours que nous sommes garés sur le parking du grand stade et nous devons impérativement trouver un camping avec de l’électricité pour les batteries et faire les différentes vidanges et remplissages. Nous optons pour le camping municipal de Brillante à quelques kilomètres de notre stationnement. Parking très cher (32€) sans grand intérêt, mais bien placé pour qui veut visiter la ville. Nous sommes seulement 4 CC ! Est-ce le prix, est-ce la saison ? Nous entreprenons un grand nettoyage… du CC, du linge (merci les machines à 8€ séchage inclus et en supplément of course) et également de nous-mêmes ! A bord nous avons environ 120 l d’eau. Tout doit être économisé avec une grande parcimonie si nous voulons être indépendants. L’eau, l’électricité (sur batterie et une seule..) le gaz aussi ! Trois jours d’autonomie en eau, cela fait 40 litres/jours, pour la vaisselle, la cuisine, les WC, notre petite toilette quotidienne. Heureusement que nous ne la buvons pas…l’eau !

Mercredi 12 février 2020

Midi nous sommes prêts à quitter notre campement, direction Grenade ! Enfin, c’est ce que je croyais, mais c’était sans compter sur captain Marcus qui soudain veut ABSOLUMENT trouver une bouteille de gaz espagnole, au cas où… il devrait allumer le chauffage. Ce qui n’est pas simple, c’est qu’il nous faut aussi trouver un détendeur adapté (notre système ne fonctionne pas avec les bouteilles espagnoles). Cela nous fera perdre une partie de l’après-midi, entre Leroy Merlin et Repsol. Mais, grâce à l’aide d’Alvaro (le Directeur Commercial en personne) et d’Alfonso (le responsable technique, rien moins !) nous avons une nouvelle bouteille à bord et nous pourrons tenir jusqu’à notre arrivée en France. Heureusement que nous avons (enfin Marcus) renoncé à trouver un convertisseur pour charger nos ordinateurs ; et oui, vu la longueur de mes articles il faut très souvent recharger les batteries de mon ordi (Quel dommage, Gilles et Viviane que vous soyez partis, votre convertisseur était bien utile !).

16h30 - Nous décidons d’avancer vers Grenade et nous prenons la nationale 432. Superbe route qui nous fait traverser de très jolis paysages. Sur les 150 km qui séparent Cordoue de Grenade ce ne sont que des champs d’oliviers. Comment font-ils pour récolter toutes ces olives ?

18h30 – Arrêt sur un parking donné sur «Park4night » à Alcala la Real, environ 60 km de Grenade. Nuit d’enfer pour moi, cauchemars … mais chauffage pour Marcus (le gaz…).

Rendez- vous à Grenade !

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Jeudi 13 février 2020

Et bien nous y sommes, à Grenade. Plus exactement dans le quartier de la Zubia, en périphérie de la ville, sur le grand parking cité par « park4nights ». Jour de petit marché et nous sommes les seuls avec notre gros « camion ».

14h – Marc part en exploration … recherche du bus qui nous conduira en ville demain. Une excursion en ville pour trouver l’office du tourisme et de la documentation en français (difficile...) enfin tout ce qui faut à des « baroudeurs » pour optimiser leur séjour ! Quant à moi, je termine le blog sur Cordoue.

Un petit mot sur ce blog : j’aime écrire... Raconter des histoires, faire des recherches sur les sujets qui m’intéressent et les faire partager à ma famille, mes amis. Cela à débuté en 2010 et jusqu’en 2015 ; lorsque nous avons décidé de partir naviguer plusieurs mois par an aux Antilles. Pour ceux que cela intéresse et qui ne nous ont pas suivis durant cette période le blog est toujours visible : www.levoyagedeladya.canalblog.com

Bref, je n’avais pas intégré qu’écrire tout en naviguant était facile, car bien souvent les navigations durent des journées. Mais qu’en CC, la partie « navigation » n’offre pas les mêmes possibilités et de plus nous « crapahutons » énormément (moyenne 8/9 km jour), donc il reste peu de temps pour rédiger. J’aime aussi conséquence « éducative », faire les choses le mieux possible, et cela prend du temps.

Je vais donc consacrer mon dimanche à mon ordinateur, mes livres et guides sur l’ Al-andalous et Grenade !

Vendredi 14 février 2020 (bonne St Valentin pour les amoureux)

GRENADE : 250 000 habitants

Considérée comme l’une des plus belles villes d’Espagne et certainement de l’Andalousie. Grenade est blottie au pied des montagnes de la Sierra Nevada, baignée par les eaux du Darro et du Genil. En toile de fond les cimes enneigées de la Sierra Nevada. La ville est considérée comme la dernière capitale arabe de l’Al-Andalus (1492, Grenade se rend aux troupes de Ferdinand II d’Aragon).

Comme la plupart des villes d’Andalousie, elle conserve les vestiges du passage des Carthaginois, des romains, des wisigoths, puis, au 8ème siècle, les arabes prirent possession de la ville.

Celui qui prononce le nom de Grenade pense aussitôt à l’ALHAMBRA (Al-hamrà) qui signifie LA ROUGE. D’aucuns parleront du « château rouge » d’autres diront la « colline rouge » puisque l’ensemble des « bâtiments » principaux, au nombre de 4 qui constituent l’Alhambra, sont édifiés sur le sommet (750 m) de la colline de la Sabika, constituée par les dépôts ferrugineux des terres en provenance de la Sierra Nevada, qui lui donnent cette couleur ocre.

L’ensemble ressemble à un navire (on savait qu’on était en harmonie) dont la proue représentée par l’Alcazaba (l’un des 4 bâtiments) pointe vers la ville. Sa longueur dépasse les 700 mètres et sa largeur maximale 200 mètres, ce qui donne une superficie d’environ 13 hectares, inscrite dans un périmètre de muraille de plus de deux kilomètres renforcées par près de trente tours dont certaines sont en ruine aujourd’hui. Il faut donc considérer l’Alhambra comme une ville, une citadelle fortifiée pour protéger la ville basse.

Plan de l'Alhambra  avec l'Alcazaba - les palais nasrides - le palais Charles V - le Generalife tout en haut de la carte

L’Alhambra est un « ensemble architectonique » qui malgré sa vétusté se caractérise par une grande modernité en raison de sa conception et de sa construction. C’est le Corbusier qui allait trouver dans ce « monument » la concrétisation de sa définition de l’architecture moderne : « la combinaison intelligente, correcte et magnifique de volumes unis sous la lumière ». Théorie de sa « Cité Moderne » (1922) : Intégrer le jardin et le paysage aux intérieurs.

L’Alcazaba :

Le point de départ de l’Alhambra (13ème siècle) est l’Alcazaba (forteresse) qui existait déjà au 9ème siècle et qui surgit dans l’Histoire au moment des guerres civiles du 9ème siècle et des luttes contre les envahisseurs Almoravides et Almohades. Elle est constituée de tours qui permettaient de défendre la ville.

l'alcazaba 

Les cimes de la Sierra Nevada enneigée et vue sur la cathédrale depuis l'alcazaba 

Les Palais Nasrides :

C’est à partir de cette vieille forteresse que, de 1237 à 1492, les princes Nasrides qui se succédèrent, commencèrent à construire de petits palais : Los Palacios Nazaries (Mexuar – Comares – Leones), des résidences, des bains et des mosquées, des écoles etc. Jusqu’à créer une véritable ville princière capable d’abriter une population aristocratique qui ne cessait de croître. Fonctionnalité, originalité, raffinement, définissent la conception et la construction de ces palais qui serviront d’exemple pour la construction de palais en Inde. Par exemple le Taj Mahal, trois siècles plus tard.

les inscriptions sur les murs en stucs sont répétitives surtout celle-ci : seul Dieu est vainqueur ! 
le patio des lions - 12 lions symbolisant les signes du zodiaque 

L’association de l’eau, présente partout, la disposition des pièces, des fenêtres et les courants d’air, permettaient d’avoir des pièces toujours fraiches en été. Ce sont les premiers inventeurs de « l’air climatisé » ! Il existait déjà deux sorties « eau chaude et eau froide » pour les bains. Les chaudières existaient aussi et quant aux « toilettes » nous n’avons rien inventé de plus, si ce n’est « le trône » sur lequel on s’assoit (nostalgie de royauté...) alors que la meilleure position pour déféquer est de le supprimer…le « trône » !

Le generalife : vient de 2 mots arabes djennat (jardin, potager, paradis) et al-arif (architecte constructeur) Ce qui signifierait « le jardin de l’Architecte » mais certains lui donne les sens de « Potager principal » (c’est le terme que je préfère !)

Conçu au 14ème siècle comme la résidence d’été des derniers souverains nasrides. Il était indépendant de l’Alhambra et s’étendait beaucoup plus loin que les limites actuelles. C’est un palais aux dimensions modestes et à l’architecture plus simple. Ce sont les jardins en terrasses, les bassins d’eau, les plantes et les arbres qui en font l’originalité. De grands espaces étaient consacrés à la culture de légumes et, entre autre, celle de l’artichaut.

les patios du generalife 

Le Palais de Charles Quint

De style renaissance, le palais construit au 15ème siècle a fait polémique lors de sa construction car il détonait avec le reste de l’Alhambra. L’idée, controversée, était d’effacer le passé musulman. Il semble cependant que l’intention politique de la monarchie espagnole était de renforcer par de grandes constructions royales, son rôle de proéminence. Il ne s’agissait pas de détruire l’ancien mais de venir s’ajouter aux splendeurs passées. Sans le palais, l’Alhambra n’aurait pas été intégrée au patrimoine des Palais Royaux d’Espagne.

L’architecte Pédro Machuca est chargé de la conception et des travaux. Le choix du plan est très singulier, une cour circulaire de 42 m inscrite dans un carré, avec deux étages, se caractérise par une totale sobriété et dénuement. Les travaux commencés rapidement ne purent être achevés fautes de financement.

l'extérieur façade et la cour circulaire 

Après Charles Quint jusqu’à l’occupation Napoléonienne s’en suit une longue période d’abandon de l’Alhambra. Ce n’est qu’au 19ème siècle que débute une période de restauration, plus ou moins respectueuse de ce que fut la grandeur de l’Alhambra entre le 8ème et le 16ème siècle.

En 1984 l’Alhambra et le Generalife sont déclarés Patrimoine mondial de l’UNESCO. Huit heures de visite, 11.4 km et 15.500 pas, pour admirer la merveille parmi les merveilles : L’ALHAMBRA LA ROUGE !

Il est 18h – Nous décidons de rejoindre le camping La Reina Isabel qui se trouve à 200 m de notre stationnement. Nous aurons enfin de l’électricité, de vrais douches, et plus de tranquillité pour laisser notre CC. Pas gratuit, mais nous sommes en hiver et les prix sont plus doux… Encore une fois, bondé, rempli de nationalités nordiques qui viennent passer l’hiver au soleil. Des français également, des habitués du lieu et de l’Espagne.

Samedi 15 février 2020

9h – Nous sommes rentrés hier soir plus que fatigués. Comme dit mon cher fils : « vous êtes en vacances, et ce n’est pas un marathon ! ». Nous décidons de faire un petit break ce matin et de nous reposer tranquillement en écrivant ! D’autant que ce soir, nous n’allons pas nous coucher très tôt : c’est soirée Flamenco.

Justement, Marc nous a préparé un historique sur le flamenco ! Dont voici le texte :

« Le flamenco n’est formalisé qu’au 18ème siècle à Triana, quartier gitan de Séville. Ses origines sont variées, incertaines et controversées, mais le flamenco affirme aujourd’hui ses sources, les cultures : musulmanes, savantes et raffinées ; juives, pathétiques et tendres ; gitane-andalouse-chrétienne, rythmiques et populaires. Le flamenco renferme ainsi les trois mémoires de l’Andalousie.

Il est constitué d’éléments techniques incontournables : « le Canté », qui est la base ; les « Palmas », claquement des mains qui accompagnent le danseur ; le « Zapateado », sorte de claquettes. Vient ensuite le « Floreos », travail des mains et des doigts et la « Guitarra », qui accompagne chants et danses. Mais ce qui fait l’âme du flamenco c’est le « Duende » c'est-à-dire le charme, le charisme, qui s’expriment dans la musique le chant et la danse et qui transporte acteurs et spectateurs.

Depuis 2010 le flamenco est inscrit au Patrimoine Culturel Immatériel de l’Humanité. »

13 h – Le bus 177 nous amène dans le centre. Visite de la Cathédrale de l’Incarnation mise en œuvre par Charles Quint et Isabelle la Catholique sur l’emplacement de l’ancienne mosquée.

la cathédrale de l'incarnation - la nef  

Les premières pierres furent posées en 1523 mais l’édifice ne vit le jour qu’en 1704. La façade, d’inspiration renaissance, est impressionnante par la minutie de ses ornements. Elle est due à l’architecte Diego de Siloe. Malheureusement enclavée de nos jours entre des bâtiments qui ne permettent pas d’en apprécier la beauté et la grandeur.

les doubles orgues et pour les mécréants dont nous faisons partie ... le confessionnal !  

L’intérieur est blanc et or et cela lui donne une grande sobriété et met en valeur ses colonnes qui, réunies par groupe de quatre sont rehaussées de piédestaux qui augmentent la hauteur de l’édifice et lui donnent son aspect de temple Renaissance de style romain. Le chœur en forme de rotonde est richement décoré. La voute mesure 46 mètres de hauteur.

Plus petite, moins richement décorée, que la cathédrale de Séville, la perspective ouverte sur le maître autel lui donne cependant une impression de grandeur et de simplicité et dégage une émotion plus intense. Ce sera ma « préférence à moi » !

16h – Nous prenons le bus 31 qui longe le Darro, direction le quartier de l’Albaicin qui tire son nom de l’arabe al-ba’isin (les misérables). Le quartier se dresse face à l’Alhambra à la même hauteur, offrant une vue splendide sur les palais nasrides. Il fut le refuge des morisques (musulmans convertis) après la reconquête chrétienne.

vue magnifique depuis San Nicolas sur l'Alhambra et les neiges de la Sierra Nevada  
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Après leur expulsion en 1568, les lieux furent investis par de riches seigneurs chrétiens qui bâtirent, dans cet enchevêtrement de ruelles pavées et pentues de belles demeures (carmen) englobant les jardins laissés par les exclus. Bombardé durant la guerre civile et longtemps laissé à l’abandon ce quartier aux allures de « pueblo blanco » fait l’objet aujourd’hui de belles rénovations. Nous atteignons le mirador de San Nicolas, et sa place d’où la vue sur l’Alhambra est superbe. Une foule colorée a pris possession de la place : marchands de souvenirs (bijoux, cuir...), groupes de gitans qui dansent le flamenco et jouent de la guitare. Ambiance colorée et festive sous le grand soleil, le ciel bleu, et la chaleur de Grenade ! Nous redescendons à pied (plus facile pour le cœur mais pas pour les genoux) en admirant de plus près cet enchevêtrement de ruelles, carmens et placettes qui font le cœur de l’Albaicin.

20h – Soirée diner-spectacle flamenco au Solea (nom d’une danse), établissement installé dans les arènes de Grenade. Un groupe de gitans composé de 4 danseurs, 2 chanteurs et un guitariste vont animer durant une heure la soirée. Belle soirée, mais… il faut voir ce type de groupe dont on sent la cohésion familiale, culturelle et artiste dans un autre contexte qu’une salle et scène de quelques mètres carrés. L’émotion en serait plus intense !

désolée pour la netteté des images, mais prises en pleine action  

Notre guide nous emmène pour une dernière visite sur les hauteurs de la ville (Ermita San Miguel alto) afin d’admirer de nuit et illuminés, l’Alhambra et la ville de Grenade. MAGNIFICO !

Dimanche 16 février 2020

Jour de repos. Petite promenade dans le centre de La Zubia pour conserver la forme et le rythme ! Deux possibilités s’offrent à nous. Rester 1 à 2 jours de plus car nous n’avons pas tout vu et loin s’en faut. Entre autre, la chapelle des Rois (Capilla Real), le palais Madraza, la basilique San Juan de Dios, La maison de Frédérico Garcia Lorca, le quartier du Sacromonte, le monastère de San Jeronimo, le Monastère de la Cartuja, etc.

Vous aurez la réponse à cette importante question dans le prochain article ! Rendez-vous à GUADIX, la ville troglodyte à l'histoire millénaire !

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Lundi 17 février 2020

Par chance les musées et monuments de Grenade ne sont pas fermés le lundi. Nous allons donc visiter/ la chapelle royale, le Palais Madraza, la basilique San Juan de Dios.

La Chapelle Royale

Le cénotaphe de Isabel de Castille et Ferdinand d'Aragon  

Aucune photo n’est autorisée dans la chapelle ! Les 2 à 3 photos que vous verrez sont des photos…de photos !

Les Rois Catholiques Ferdinand d’Aragon et Isabel de Castille décidèrent la construction de la Chapelle Royale afin d’abriter leurs dépouilles après leurs morts. Elle eut lieu entre les années 1506 et 1521. La chapelle fait partie de la Cathédrale, qui viendra s’appuyer sur elle lors de sa construction à partir de 1523. Elle est un chef d’œuvre de l’art gothique. Dans la chapelle, une magnifique grille du 16ème siècle ferme le transept où, au centre, se trouvent les deux « cénotaphes » d’Isabel de Castille et Ferdinand d’Aragon, d’une part et de leur fille Jeanne la Folle et de son époux Philippe le Bel, d’autre part. Réalisés en marbre de carrare, ils sont de toute beauté. Sous les cénotaphes, se trouve la crypte avec les cercueils en plomb renfermant les corps.

Cénotaphe : Inconnu de mon vocabulaire…Signifie : monument funéraire qui ne contient pas de corps. A contrario : mausolée par exemple, est un édifice élevé à la mémoire d’une personne mais qui contient son corps.

Les monuments aux morts sont des cénotaphes ! (ça vous en bouche un coin, non ?)

Le Palais de la Madraza

Celui-ci ne se visite pas réellement et une seule et mauvaise photo de ce qui semble le plus intéressant, a priori. Mais voici son histoire : Le palais fut édifié au 14ème siècle comme école coranique. Après la reconquête, il devient le tout premier hôtel de ville chrétien jusqu’en 1860 avant de devenir…un entrepôt de vêtements. Depuis 1976 il appartient à l’université de Grenade.

La basilique San Juan de Dios

C’est l’une des principales églises baroques de la ville. Construite au début du 18ème siècle à la demande du prieur Ortega qui voulait un édifice à la hauteur (vous n’allez pas être déçu) pour accueillir la dépouille de San Juan de Dios, fondateur de l’ordre hospitalier des frères de Saint Jean de Dieu à Grenade. L’ordre accueillaient les pauvres, les malades et cela continue. La basilique selon les termes inscrits sur la stèle représente : « le triomphe de l’amour et de la charité ».

Je suis toujours sceptique sur les termes « amour et charité » lorsque je vois autant d’or, de richesse exposée, à la gloire et à la mémoire d’un homme qui a voué sa vie à aider ceux qui n’avaient rien. Est-ce bien ce qu’il aurait voulu ? Toujours le paradoxe, l’ambivalence, la contradiction.

Mardi 18 février et mercredi 19 février 2020

GUADIX, la ville troglodyte à l’histoire millénaire (20 000 habitants) et dernière ville de l’Andalousie pour nous. Située à 70 km à l’est de Grenade, Guadix est perchée à une altitude de 900 mètres. Nichée dans une cuvette où alternent zones arides, vergers d’amandiers et forêts de chênes, sa topographie particulière présente un aspect lunaire, à la fois terriblement enchanteur par les couleurs ocres omniprésentes sur le sol et les habitats, et parfois par un aspect de désolation en raison des paysages arides, sans verdure, ce sont les « bad lands » (type de paysage « ruiniformes », de caractère aride, érodé par le vent et l’eau). On peut se demander pourquoi un mot anglais ?

Guadix a été fondée par les Phéniciens au 8ème siècle av. J.C puis passe sous domination romaine (le schéma se répète) et ensuite sous domination arabe. Puis la reconquête par les Rois Catholiques à partir du 15ème siècle. Elle devient alors le chef-lieu de l’un des territoires les plus importants de la région.

Sa vieille ville possède un important patrimoine architectural où se distinguent : l’Alcazaba d’origine médiévale arabe, la cathédrale et plusieurs bâtiments de style mudéjar. Toutefois la cité est avant tout célèbre pour ses grottes habitées, qui constituent à ce jour, le plus vaste ensemble troglodyte d’Europe. Plusieurs chiffres sont avancés, entre 1500 et 2000 habitations.

Guadix se découvre à travers trois quartiers à l’ambiance et au charme radicalement différents:

- Le Barrio de la Juderia (juif), sur lequel se situe aujourd’hui la Cathédrale de style gothique, renaissance et baroque, la période de sa construction allant du 16ème au 18ème siècle. Elle fut naturellement construite sur l’ancienne Grande Mosquée (dont on retrouve quelques vestiges). Monumentale est sa caractéristique ainsi que sa couleur ocre. Ainsi que l’Alcazaba, la forteresse toujours debout mais en grand travaux de rénovation.

la cathédrale et la place de la constitution

Ces deux quartiers sont limitrophes de la vielle ville et il faut constater que ce sont encore une fois les bâtiments religieux qui sont les mieux entretenus. Le reste, constitué de palais qui ont eu leur heure de gloire, est souvent à l’abandon pour ne pas dire dans un état de délabrement très avancé. Quel gâchis, quel dommage !

- Le Barrio de Santiago, représenté par l’Eglise Santiago, du 16ème siècle, construite sur une ancienne mosquée, de style gothique et mudéjar. La façade est l’œuvre de Diego de Siloé, l’architecte de la cathédrale de Grenade.

- Le Barrio de las cuevas, c’est l’âme troglodyte de Guadix. Ce sont certainement les musulmans, chassés de la vieille ville après la reconquête, qui se sont réfugiés sur les quartiers hauts. Ils ont creusé sur les versants des collines, dans les vallons, la terre argileuse et friable pour en faire de véritables constructions. Cette architecture souterraine se caractérise toujours par des murs blanchis à la chaux, des cheminées pour la ventilation, et une température constante hiver comme été.

Leur structure est la suivante : une façade extérieure avec l’entrée et la partie cuisine, puis creusées dans la roche argileuse, une série de petites pièces communiquant les unes avec les autres et qui servent de salon, salle à manger, chambres à coucher ! On dit que certaine maisons peuvent avoir jusqu’à 15 pièces !

extérieur enfoui et l'intérieur  
vu sur la ville de Guadix  

Nous avons pu visiter quelques unes de ces « maisons » dont on dit qu’il en existe plus de 2000, dont beaucoup sont toujours habitées, avec électricité, eau courante et tout le confort moderne, télévision, wifi ! Surprenant ! Mais pour rien au monde je n’y habiterais !

L’autre particularité de Guadix, en raison de ses caractéristiques géographique et géologique, de sa luminosité, de son patrimoine architectural, est d’avoir été le lieu de tournage de plusieurs films dans les années 1960. Certaines scènes du docteur Jivago par exemple, furent tournées non loin de Guadix.

Mais ce sont les westerns-spaghettis qui feront connaitre la contrée de Guadix auprès des réalisateurs de cinéma, attirés par la ressemblance des paysages désertiques avec ceux du far-west ! Ils choisiront la région pour y tourner : Il était une fois dans l’ouest, Le bon, la brute et le truand et Pour quelques dollars de plus !

Jeudi 20 février 2020

5 h du Mat ! Je ne sais pas si vous avez remarqué mais c’est toujours en fin de nuit que les choses se gâtent et que l’on frise les catastrophes !

Je sors mon nez de dessous la couette … et je constate que Marc est pratiquement en hypothermie ! Mais que pasa ? La température à l’intérieur du CC a juté à 7° pratiquement la température extérieure (nous sommes en hiver à une altitude de 950 m). Plus de chauffage car plus de batterie de service elle est OUT OF ORDER ! Par la même occasion plus d’électricité, plus d’eau !

On se calme, on réfléchit … on se couvre un maximum et on fait bouillir un peu d’eau avec la gaziniere pour se faire un café/thé.

Décision : il nous faut partir au plus vite, faire tourner le moteur, pour recharger la batterie de service et continuer notre chemin en direction de Barcelone.

Notre programme est donc complètement chamboulé. Nous ne pourrons pas rester un jour de plus à Guadix et visiter les alentours, entre autre les fameux bad-lands, le parc mégalithique de Gorafe et ses 200 dolmens, ainsi que le Hoya de Guadix, qui est le grand canyon local.

Nous visons Valence (420 km) et le camping Valencia Camper où nous trouverons de l’électricité, de l’eau tout ce dont nous avons besoin après quelques jours en autonomie. Il va falloir malgré tout régler ce problème avec SLC car cela fait la deuxième fois que cet incident arrive. Nous grimpons à plus de 1200 m pour traverser le parc naturel de la sierra de Cazorla Segura y las villas. Magnifique paysage ! Montagnes et plaines se succèdent. Les couleurs passent du gris des rochers, aux ocres de la terre et ensuite au vert des plaines. Des champs et des champs d’amandier en fleurs, puis à nouveau des oliviers, et ensuite les orangers réapparaissent dans la plaine en s’approchant de Murcie.

En arrivant à Alicante nous apercevons la Méditerranée ! Cela fait six mois que nous ne l’avions pas vue. C’est à partir de maintenant que le « bétonnage » commence… fini le patrimoine architectural du 13ème et 16ème siècle…vive le béton ! Le summum est Benidorm.

Benidorm  

16 heures : nous arrivons à Valencia Camper. Nous nous installons, branchons l’électricité mais d’avoir roulé plus de 6 heures et après quelques manipulations de Marc le système s’est remis en marche. OUF ! On va pouvoir dormir ce soir avec le chauffage !

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Vendredi 21 février 2020

Valencia Camper Park se trouve en périphérie de la ville à environ 15 kilomètres, au calme en pleine campagne. C’est un Camping avec tous les services utiles et plus si on désire rester à « farnienter » prés de son camion. Mais ce qui en fait un gros avantage, c’est que nous pouvons être en 30 mn dans le centre de Valence en prenant le métro (et oui) à 5 mn à pied du camping. Celui-ci se charge même de nous fournir les tickets.

9h, nous sommes sur le quai (métro aérien en partie). Et quelques minutes plus tard nous nous retrouvons à l’entrée de la vieille ville. Troisième ville d’Espagne, avec 800 000 habitants c’est une grande cité méditerranéenne agréable par la douceur de son climat, mais avec 2000 ans d’une histoire qui se répète de façon prégnante, comme pour toutes les grandes cités d’Espagne. Fondation par les romains av. J.Christ, puis développement et ensuite invasion par les wisigoth puis par les arabes qui construisent palais et mosquées et perfectionnent, suite aux romains, un ingénieux système d’irrigation dans les jardins (huerta). A nouveau, au 11ème siècle, elle est reconquise par LE CID (c’est un titre donné à un personnage de haut rang. Il s’agit probablement de Rodrigo Diaz de Vivar dit « El Cid Campéador » 1043-1099). Le CID a inspiré la célèbre pièce de Corneille en 1636. Mais la vie du CID a inspiré aussi d’innombrables autres dramaturges et poètes.

Ce n’est qu’au 13ème siècle que Jaume 1er le Conquérant s’empare définitivement de la ville et en fait la capitale d’un royaume allié à l’Aragon. Valence subit à nouveau une période de déclin après la découverte de l’Amérique, puis retrouve sa vitalité au 17ème siècle grâce à l’industrie de la soie.

Du 18ème au 20ème siècle Valence joue un rôle dans toutes les insurrections. Après le retour de la démocratie, la constitution de 1978 en fait la capitale d’une région autonome comprenant les provinces de Castello, Valence et Alicante.

Valence est située au cœur d’une campagne très fertile : la « huerta ». Grâce à son système d’irrigation, des milliers d’orangers et de citronniers y poussent, ainsi que des primeurs exportés vers toute l’Europe. Devenu en 2016 deuxième port de conteneurs, elle possède également de solides infrastructures pour l’organisation de foires. Ses atouts majeurs : un riche patrimoine historique, un climat privilégié, son accès à la méditerranée et le développement du tourisme qui en font le troisième pole économique du royaume. La vieille ville a été bâtie en bordure du fleuve le Rio Turia. Mais des crues successives catastrophiques ont décidé les autorités à réaménager celui-ci. De grands travaux ont été entrepris de 1964 à 1973 pour éloigner le fleuve de la ville. Un nouveau lit a été creusé et l’ancien lit a été comblé et aménagé en jardins plantés de palmier, lauriers roses et pins. L’antique « cauce del Turia » est devenu une « coulée verte » que surplombent 17 ponts ! Le clou de l’aménagement est l’immense cité des Arts et des Sciences … gigantesque ! Nous nous en réservons la visite pour une prochaine fois.

Nous sommes un peu saturés de visiter des cathédrales, basiliques et autres monuments religieux chrétiens ou musulmans. Nous décidons donc de faire l’impasse sur la magnifique cathédrale, construite également sur une mosquée. D’autant que nous sommes déçus par la Plaza de la Reina où se trouve la cathédrale qui est enclavée au milieu de constructions qui ne permettent pas de la mettre en valeur et d’en comprendre l’importance (voir photo de la maquette).

maquette de la cathédrale  
 Mercado central 

Nous optons pour le Mercado qui est l’un des plus grands marchés couverts d’Europe avec ses 8000 m2. Edifié dans les années 1900, c’est une structure de colonnes et de charpentes métallique, dans l’esprit des pavillons Baltard de Paris. Une merveille ! Organisé par thème de produits (fruits et légumes, poissons, viandes, etc.) j’ai envie de tout acheter ! Nous n’avons pas encore gouté une bonne paella qui est le plat fétiche espagnol mais plus particulièrement de Valence, j’achète donc les épices, le riz spécial et me fais expliquer la recette (en espagnol, of course). Je vais tester celle-ci sur mes amis en rentrant ! Nous continuons notre balade sous un soleil très printanier et une température des plus clémentes.

La marina et les anciens chantiers  

Le bus nous conduit sur la Marina Real Juan Carlos, cela faisait longtemps que nous n’avions pas vu des bateaux… mais impossible de circuler sur les « pannes » où sont amarrés de magnifiques voiliers. Un petit tour sur les plages Del Cabanyal.. Rien à voir avec nos plages de la méditerranée… pour arriver au bord de l’eau il faut parcourir au moins 700 m et se promener le long de la plage peut engendrer une marche de plusieurs kilomètres.

les arènes et la gare .. quelles façades ! 

Retour au centre ville pour admirer les magnifiques arènes, inaugurées en 1856. Les premières corridas débutent en mars. Un regard admiratif sur la gare « Estacion del Norte » à l’architecture moderniste de Valence, construite de 1909 à 1917 très fortement inspirée par le style autrichien de la Sécession avec des ornements sur la façade, inédits pour un tel bâtiment. On dirait un palais de conte de fées.

la Mairie et un immeuble à coté  

Nous continuons vers la Plaza de l’Ajuntament dominée par l’Hôtels de Ville (1915) encore un bâtiment avec une façade éclectique colossale. En face, la poste centrale inaugurée en 1923 se distingue par un dôme à décor néoclassique de guirlandes de fleurs et de rubans. Une tourelle métallique terminée par une sphère symbolise sa fonction. Incroyable !

la poste  

Nous commençons à ressentir la fatigue. Le « compteur » indique : 10,4 km et 14 144 pas ! Il est temps de rentrer au camping. Le métro nous attend !

Une dernière information concernant la paella :

Valencia détient le record mondial de la plus grosse paella, inscrite au livre Guinness en 1992. Confectionnée pour 100 000 convives !

Dimension de la poêle de la paella : diamètre 20 m – hauteur 1m70 – capacité 209 000 litres - poids 30 tonnes !

Ingrédients : 1 000 l d’huile d’olive – 6 250 kg de poulet – 5 000 kg de riz – 2 650 kg de lapin – 400 kg de canard – 2 400 kg de « ferraura » - 1 600 kg de « garrofo » - 1 000 kg de tomates – 12 000 l d’eau – 5 kg de piment doux – 1 kg de safran – 2 kg de romarin – 150 kg de sel – 1 000 kg d’escargots.

Une passerelle au dessus de la poêle permet aux cuisiniers de "touiller" la paella !

Ma paella aux fruits de mer pour 6 personnes va être ridicule !

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la paella géante  

Samedi 22 février 2020

Nous avons rendez-vous dimanche dans un village des environs de Gerona avec des amis qui vivent en Espagne, soit 470 km depuis Valencia. Nous serons obligés de faire une halte pour la nuit à mi-chemin. Nous optons pour une station en bordure de mer à quelques kilomètres de Barcelone : Coma-Ruga.

Coma ruga  

C’est l’exemple type du développement touristique estival. Une longue bande de constructions, villas et immeubles sur des kilomètres en bordure de plage et dans ce qui devait être une magnifique forêt de pins et d’eucalyptus. Beaucoup de commerces types restaurants, bars, hôtels, boutiques de souvenirs etc. Souvent fermés à cette époque de l’année ainsi que les nombreuses villas et immeubles.

Mais aussi beaucoup de biens à la vente : « Se Vende » !

Nuit paisible dans une petite rue face à la mer, merci « park4night ».

Nous terminons notre sixième semaine de périple ! Il nous reste encore une semaine à « barouder » et la dernière sera consacrée à la remontée vers notre Touraine, le nettoyage du CC, le retour au concessionnaire, la réouverture de notre maison non chauffée depuis 8 semaines ! Nous allons au maximum profiter de ces derniers jours avec nos amis, Dany et Max au soleil de l’Espagne, d’autant que ce sont des retrouvailles !

Dimanche 23 février 2020

13 h – Nous garons notre gros « camion » dans le parc d’une superbe propriété au dessus de Figueras, perdue dans la campagne sur une petite colline qui domine la mer d’un coté et les Pyrénées enneigées de l’autre coté. Magnifique !

Lundi 24 – Mardi 25 février 2020

Ces quelques jours, heures, nous appartiennent et font partie de notre histoire personnelle qui débute dans les années 1967 (nous étions jeunes et belles..) et se renoue après quelques années d’interruptions. SOUVENIRS... SOUVENIRS !

Marcus et Dany 

Mercredi 26 février 2020

Nous quittons ces lieux enchanteurs et nos amis sous un beau soleil, direction la frontière française. Et là commence… le mauvais temps ! Un vent violent de travers nous agresse, la pluie s’y met, les camions forts nombreux sur les autoroutes en direction de la France nous dépassent créant une dépression qui fait tanguer le camping-car. Cerise sur le gâteau les autoroutes sont PAYANTES.

Une pensée nous traverse l’esprit avec Marcus : pourquoi ne pas faire comme Moitessier en 1968 lors de sa course en solitaire, sans escale, autour du monde le Golden Globe Challenge. Alors qu’il est annoncé vainqueur il refuse de franchir la ligne d’arrivée, abandonne la course et continue vers l’océan indien pour refaire un tour !

Pourquoi ne pas retourner en Espagne, là où il fait beau, et chaud !

Finalement nous ne sommes pas aussi fous que le prétend mon fils Olivier ! Nous ne faisons pas demi-tour, mais direction la Vendée chez nos amis Thérèse et Jean-Claude, on se refuse, tout de même, à rentrer plus tôt, en espérant que nous retrouverons un peu … de soleil et de chaleur ! Quelle déception !

Il pleut, il pleut, il pleut et la tempête s’annonce !

Inutile de poursuivre … notre objectif : Soleil d’hiver en Algarve et Andalousie a été atteint et se termine ici en France en hiver sans soleil !

D’ici à quelques jours lorsque nous aurons repris nos « habitudes et nos marques », les souvenirs s’estomperont doucement… je relirai ce blog afin de conclure sur notre aventure hivernale 2020 !

A bientôt sur de nouvelles routes…

les baroudeurs vous saluent !