Vendredi 24 janvier 2025
9h. Vidanges et remplissages faits et après avoir essayé, en vain, les nombreux numéros de téléphone des sociétés pouvant nous fournir une batterie, nous nous rendons chez Norauto. Inutile d’épiloguer, nous perdons la matinée à chercher en vain une batterie de 140 Amp. INTROUVABLE !
12h. Nous reprenons la route, direction la ville de GUADALUPE en Extremadura à environ 230 km de TOLEDE. Le temps est maussade, gris, nuageux, IL PLEUT. Nous ne sommes plus sur l’autoroute mais sur une route de montagne avec de nombreux lacets et un magnifique paysage de champs d’oliviers et de chênes lièges. Nous atteindrons LA PUBLEA DE GUADALUPE vers 15h, à temps pour que Bruno ne fasse pas une hypoglycémie. L’heure espagnole du déjeuner n’est pas encore intégrée dans ses « gènes » ! Nous sommes les seuls « touristes » camping-caristes installés sur le parking des Pèlerins.
Le Monastère la plaza Santa Maria Vers 17 h, sous une accalmie, nous grimpons vers le centre, la Plaza de Santa Maria surplombée par le monastère. C’est ici, à Guadalupe, qu’auraient été baptisés les premiers « indiens » ramenés d’Amérique par C. Colomb. Voici l’histoire d’une petite « église » qui est devenu « un Monastère Royal » et un phare de la chrétienté dans le monde !
Notre dame de Guadalupe
Jusqu’à ce jour, le terme GUADALUPE était pour moi, synonyme de l’ile en forme de papillon, Grande et Basse Terre, dans la Caraïbe, où nous avons navigué pendant plus de cinq ans.
C’est en ce lieu de l’Extremadura, à GUADALUPE, que C. Colomb fit son premier pèlerinage après sa découverte de l’Amérique en 1492. Pour remercier la vierge Marie et, en son hommage, il baptisera lors de son deuxième voyage : SantaMaria de Guadalupe de Estremadura, l'île aujourd'hui connue sous le nom de Guadeloupe aux Antilles.
GUADALUPE D'ESTREMADURE, c’est tout d’abord un village de 2000 habitants dont la fréquentation et la notoriété vont au-delà de ses dimensions. C’est l’un des hauts lieux de la chrétienté en Espagne. Construit au 14ème siècle au cœur de l’Estrémadure, ce monastère est le principal centre de pèlerinage marial d’Espagne. Une forteresse, inscrite au patrimoine mondial de l’UNESCO.
Son histoire rocambolesque débute par la découverte d’une statue de la Vierge par un berger que nous appellerons Gil Cordero. Cette statue sculptée par Luc l’évangéliste aurait été offerte au 6ème siècle à l’archevêque de Séville puis cachée par des prêtres dans une grotte jusqu’à ce que notre brave berger la découvre en 1323 sur les berges de la rivière Guadalupe.
Le tout faisant référence et impliquant le trépas et la résurrection d’une de ses vaches et de son fils. Pour ce« miracle » pour le moins surprenant... on se devait, à l’époque, de construire au même endroit, à minima un ermitage, suivi d’une église et pourquoi pas d’un Monastère Royal dès lors que la découverte de la Vierge de Guadalupe attirait de plus en plus de pèlerins, soucieux du salut de leurs âmes. La fête de la vierge est célébrée le 8 septembre en Espagne.
Mais qui est Notre Dame de Guadalupe, la Madone Noire ?
Notre-Dame de Guadalupe est une apparition de la Sainte Vierge Marie, mère de Jésus, et sainte très importante dans la tradition religieuse catholique romaine. Elle est apparue à des moments et à des endroits différents (1), et est connue sous différents titres selon les particularités de chaque apparition.
Le message principal de Notre-Dame de Guadalupe est un message d’amour et de compassion, de promesse universelle d'aide et de protection à toute l'humanité. Un message d’harmonie et d’union au-delà des différences.
Quel dommage que cela ne soit plus d’actualité...
(1) Le 12 décembre 1531, un événement extraordinaire a marqué l’histoire du Mexique et de la foi catholique : les apparitions de Notre-Dame à Juan Diego, un Indien récemment converti au catholicisme. Cette histoire raconte que Juan Diego, alors qu’il traversait le sommet du TEPEYAC, entendit un chant céleste et vit une belle Dame. Elle se révéla être la Vierge Marie, Mère du Vrai Dieu, et demanda qu’une église y soit construite. Cette date du 12 décembre, est devenue un jour férié au Mexique, témoignant de l'importance de cet événement dans la vie des fidèles. La célébration attire des millions de pèlerins du monde entier, notamment d'Amérique latine, qui se rendent au sanctuaire de la Vierge de Guadalupe à Mexico pour lui rendre hommage et prier.
Et en France, y a-t-il une Notre Dame de Guadalupe ?
Ceux qui ont vu de multiples reportages sur la « renaissance de Notre Dame de Paris » après l’incendie de 2019, ont entendu parler de la « Chapelle de Notre Dame de Guadalupe » qui a servi de « laboratoire » à la réfection des chapelles durement touchées par l’incendie. En effet, il existe depuis la fin de la seconde guerre mondiale, une chapelle, parmi les 24 que comporte la cathédrale de Paris, dédiée à Notre Dame de Guadalupe.
Dès lors, sous l’impulsion de la communauté mexicaine parisienne, le 12 décembre, jour de sa fête, une messe « à la mexicaine » y est célébrée. Celle-ci rassemble de plus en plus de fidèles, européens ou d’origine latino-américaine. Il existe également à Lourdes une chapelle dédiée à Notre Dame de Guadalupe.
Mais revenons à vendredi après-midi et à notre promenade dans les ruelles de la vieille ville, au passé chargé d’histoire.
les différentes portes qui fermaient la ville la fontaine des trois jets les rues de la vieille ville galerie Mudejar 15ème siècle - la maison du bon chrétien Un des anciens hôpitaux transformé en Parador Quartier des invités du Monastère hébergement des rois catholiques par les moines (un palace 2 étoiles ou + !) Samedi 25 janvier 2025
Il a plu toute la nuit ! Mais nous n’hésitons pas à braver les frimas pour sortir visiter « une merveille d’architecture biscornue » ! Illustrant quatre siècles d’architecture religieuse espagnole, le monastère illustre deux avènements concomitants : la Reconquista par les rois catholiques et la découverte des Amériques par C. Colomb. Le monastère abrite la célèbre statue de « la vierge noire » symbole de la christianisation du Nouveau Monde.
Enserré dans une enceinte protégée par huit tours, le monastère s’est agrandi au fil du temps en ajoutant ici et là des chapelles, des habitations et des dépendances.
9h30 - Nous aurons droit à une visite privée (nous sommes les seuls touristes en cette saison !) sans guide, mais avec un « chaperon » nous interdisant de faire des photos. Ce qui pour nous n’est pas acceptable et nous aurait privé de souvenirs inestimables.
le cloitre des Miracles style Mudéjar Nous débutons par le cloître mudéjar, dit cloître des miracles et ses chapelles, construit entre 1389 et 1405. Bordé d’une galerie à deux étages aux arcs en fer à cheval et d’un mini jardin de parterre de buis. Sous un portique, une magnifique vasque en bronze.
Le Musée des vêtements sacerdotaux. Le musée des grands livres grégoriens. Le musée des peintures et des sculptures.
magnifique travail de broderie fait main le lutrin et le livre de musique grégorienne Puis nous découvrons, accompagné d’un moine, l’un des « joyaux architecturaux et artistiques du monastère », construit au 17ème siècle :
LA SACRISTIE, surnommée « la chapelle sixtine espagnole ». Les huit tableaux sont du peintre baroque Francisco de Zurbaran et représentent les vertus attachées à la vie monastique (l’humilité, le mépris du monde, l’obéissance, le silence...). Tout est un émerveillement pour l’œil ! débauche de formes, de dessins et de couleurs qui recouvrent l’ensemble des murs, plafond inclus.
la Sacristie !La salle des reliquaires, or, argent, pierres précieuses ...
de l'or.. de l'or et des pierres précieuses ! Pour finir, notre moine nous ouvre les portes du CAMARIN DE LA VIRGEN, qui est le véritable but de la visite : Un petit bâtiment octogonal, de style baroque qui abrite la statue de la vierge. Nous y accédons par un escalier qui expose, telle une bande dessinée, une série de tableaux relatant la saga de la vierge de Guadalupe.
Installée dans un écrin, sur un trône pivotant, la petite statue, en bois de cèdre polychrome de la vierge semble bien modeste, malgré son manteau de brocart réhaussé de fil d’argent et sa couronne incrustée de diamants et de saphirs. Le moine se recueille, pendant que nous autres, les pêcheurs sans scrupule... nous faisons à la dérobée quelques photos. Puis la porte de l’écrin se referme...
sans commentaires ... Puis nous accédons à la pièce consacrée aux personnages féminins de la Bible (ancien testament). Tout d’abord Marie qui a droit à tous les honneurs, ensuite huit statues de femmes richement parées, Sara, Esther, Abigaël, Judith etc. occupent des niches agrémentées de guirlandes de fleurs. Ce n’est pas courant de voir la place des femmes dans un tel endroit. Malheureusement elles perdront cette place, à l’égalité avec les hommes, dans le nouveau testament. Ce sera le retour à la cuisine... et à la fonction reproductive!
la salle des personnages féminin de l'ancien testament Pour terminer, un petit détour par la basilique attenante, sombre et sans grand intérêt après le Monastère.
le retable de la basilique très beaux travail des forgerons 12 h – Nous reprenons la route, direction le Portugal et la ville d’Evora où nous allons passer quelques jours. A bientôt !